Source:
Souvenirs du règne de Louis XIV, volume 8, page 258 (appendix), published by Gabriel Jules de Cosnac, 1882
The letter excerpt:
Monsieur,
Je ne suis point encore plus advancé dans mes negotiations dont ayant envoyé ce matin faire quelques plaintes à Monsieur le Général, il m'a mandé qu'il en parleroit au Conseil; mais je n'espère pas mieux et certainement l'on veut que le traicté d'Hollande précède celluy de France. Les députtez quy sont icy traictent tous les jours et sont mesme cette après-disnée en conférence, sans que j'en aye aucune communication, sy ce n'est que quelquefois en passant ilz me disent estre encore dans ces termes généraux. L'on m'assure néantmoins que leur traicté est fort advancé et que la seulle difficulté sera de faire consentir touttes ces provinces. Il semble par là qu'on veuille que les députtez de celle d'Hollande accordent quelques conditions dont les autres ne pourront convenir, et l'on croid que c'est touschant le prince d'Orange et que c'est la seureté que les Angloys demandent. Quant au desdommagement il ne s'en parle presque plus et ils en sont maintenant sur l'ajustement du commerce, l'on veut aussy qu'il se fasse une union très estroite entre les deux Républiques et que la province d'Hollande se sépare des autres, sy mieux elles n'ayment y consentir. Ce pourroit bien estre le sujet pour lequel l'ambassadeur reste à la cour et ne presse plus tant, quoy que de plusieurs costés cet advis m'ayt esté donné, néantmoins jusques à cette heure, je n'en ay rien tesmoigné à ces députez; mais ma pensée estoit de chercher l'occasion d'entretenir un d'entr'eux qu'on dict estre d'un sentiment différent et de tascher d'en descouvrir quelque chose. Il me semble qu'en y procédant de la façon, je ne pêcheray point contre la conduite qu'il vous plaist me prescrire. Le commissaire quy est icy de la part de la reyne de Suède, me confirme ces mesmes advis et les procédés des députtez, après les reproches qui ont esté faicts à leur ambassadeur et par M. Brasset, en Hollande, me persuadent facilement qu'il se passe quelque chose dont ils ne veullent pas me faire part. Il eust esté néantmoins fort à propos d'agir de concert et je ne puis m'empescher de croire que ces messieurs icy ne soient bien plus difficilles après l'accommodement. ...
... Vostre très humble et très obéissant serviteur,
DE BORDEAUX.
A Londres, ce IV° aoust 1653.
With modernised spelling:
Monsieur,
Je ne suis point encore plus avancé dans mes négociations dont ayant envoyé ce matin faire quelques plaintes à Monsieur le Général, il m'a mandé qu'il en parlerait au Conseil; mais je n'espère pas mieux et certainement l'on veut que le traité d'Hollande précède celui de France. Les députés qui sont ici traitent tous les jours et sont même cette après-dînée en conférence, sans que j'en aie aucune communication, si ce n'est que quelquefois en passant ils me disent être encore dans ces termes généraux. L'on m'assure néanmoins que leur traité est fort avancé et que la seule difficulté sera de faire consentir toutes ces provinces. Il semble par là qu'on veuille que les députés de celle d'Hollande accordent quelques conditions dont les autres ne pourront convenir, et l'on croit que c'est touchant le prince d'Orange et que c'est la sûreté que les Anglais demandent.
Quant au dédommagement, il ne s'en parle presque plus et ils en sont maintenant sur l'ajustement du commerce, l'on veut aussi qu'il se fasse une union très étroite entre les deux Républiques et que la province d'Hollande se sépare des autres, si mieux elles n'aiment y consentir. Ce pourrait bien être le sujet pour lequel l'ambassadeur reste à la cour et ne presse plus tant, quoi que de plusieurs côtés cet avis m'ait été donné, néanmoins jusqu'à cette heure, je n'en ai rien témoigné à ces députés; mais ma pensée était de chercher l'occasion d'entretenir un d'entr'eux qu'on dit être d'un sentiment différent et de tâcher d'en découvrir quelque chose. Il me semble qu'en y procédant de la façon, je ne pêcherai point contre la conduite qu'il vous plaît me prescrire.
Le commissaire qui est ici de la part de la reine de Suède me confirme ces mêmes avis et les procédés des députés, après les reproches qui ont été faits à leur ambassadeur et par M. Brasset, en Hollande, me persuadent facilement qu'il se passe quelque chose dont ils ne veulent pas me faire part. Il eut été néanmoins fort à propos d'agir de concert et je ne puis m'empêcher de croire que ces messieurs ici ne soient bien plus difficiles après l'accommodement. ...
... Votre très humble et très obéissant serviteur,
De Bordeaux.
A Londres, ce IV° août 1653.
Swedish translation (my own):
Monsieur,
Jag har inte kommit längre i mina förhandlingar, så efter att ha skickat i morse för att framföra några klagomål till generalen, sade han till mig att han skulle tala med rådet om det; men jag hoppas inte på något bättre, och visst är det önskvärt att Hollands fördrag går före Frankrikes. De deputerade som är här talar varje dag och är till och med i eftermiddag i konferens, utan att jag har någon kommunikation om det, förutom att de ibland i förbigående säger till mig att de fortfarande är i dessa allmänna termer. Jag är ändå försäkrad om att deras fördrag är långt framskridna och att den enda svårigheten kommer att vara att få alla dessa provinser att ge sitt samtycke. Man tycker härigenom, som man vill, att deputerade i Hollands deputerade skall bevilja några villkor, som de andra icke kunna komma överens om, och man tror, att det drabbar prinsen av Orange och att det är säkerheten som engelsmännen begär.
När det gäller ersättning så talas det knappt om det längre och de är nu på anpassningen av handeln, man vill också att det skall göras en mycket nära union mellan de två Republikerna och provinsen Holland för att skilja sig åt från de andra, om de inte gillar att samtycka till det. Detta kan mycket väl vara det ämne, varom ambassadören förblir vid hovet och inte längre pressar så mycket, fastän på flera sidor detta råd har givits mig, likväl har jag till denna tid inte vittnat något om det för dessa deputerade; men min tanke var att leta efter ett tillfälle att tala med en av dem, som sägs vara av en annan känsla och att försöka få reda på något om honom. Det förefaller mig som om jag, genom att gå tillväga på detta sätt, inte kommer att synda mot det beteende som Ni vänligen föreskriver mig.
Kommissarien som är här på Sveriges drottnings vägnar bekräftar dessa samma åsikter för mig, och deputeradenas förhandlingar, efter de förebråelser som har riktats mot deras ambassadör och av monsieur Brasset i Holland, lätt övertygar mig om att något håller på att hända som de inte vill berätta om. Det hade ändå varit mycket lämpligt att agera tillsammans, och jag kan inte låta bli att tro att dessa herrar här inte är mycket svårare efter logeringen. ...
... Er ödmjukaste och lydigaste tjänare,
De Bordeaux.
London, den 4 augusti 1653.
English translation (my own):
Monsieur,
I am not more advanced in my negotiations, so having sent this morning to make some complaints to the General, he told me that he would speak to the Council about it; but I hope for no better, and certainly it is desired that the Treaty of Holland precede that of France. The deputies who are here talk every day and are even this afternoon in conference, without my having any communication about it, except that sometimes in passing they tell me that they are still in these general terms. I am nevertheless assured that their treaty is well advanced and that the only difficulty will be to get all these provinces to consent. It seems by this that one wants the deputies of that of Holland to grant some conditions which the others will not be able to agree, and one believes that it is affecting the Prince of Orange and that it is the security that the English ask for.
As for compensation, there is hardly any talk about it anymore and they are now on the adjustment of trade, one also wants a very close union to be made between the two Republics and the province of Holland to separate from the others, if they do not want to consent to it. This may well be the subject on which the ambassador remains at court and no longer presses so much, although on several sides this advice has been given to me, nevertheless up to this time I have not testified anything about it to these deputies; but my thought was to look for an opportunity to talk to one of them, who is said to be of a different feeling and to try to find out something about him. It seems to me that by proceeding in this way, I will not sin against the conduct that you please prescribe to me.
The commissioner who is here on behalf of the Queen of Sweden confirms these same opinions to me, and the proceedings of the deputies, after the reproaches which have been leveled at their ambassador and by Monsieur Brasset in Holland, easily persuade me that something is happening that they do not want to tell me about. It would nevertheless have been very appropriate to act in concert, and I cannot help believing that these gentlemen here are not much more difficult after the accommodation. ...
... Your most humble and most obedient servant,
De Bordeaux.
London, August 4, 1653.
Above: Kristina.
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