Sunday, April 30, 2023

Urban Chevreau's anecdotes on Kristina, years 1649, 1655 and possibly 1656

Sources:

Chevræana, où Diverses Pensées d'Histoire, de Critique, d'Erudition, & de Morale, pages 24 to 25, by Urbain Chevreau, 1700


Chevræana, in Nouvelle de la république des lettres: Juin 1700, page 671, published by Jacques Bernard, 1700 (reprinted by Slatkine Reprints in 1966)


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 491 (footnotes), Johan Arckenholtz, 1751


The anecdotes:

Quand les Anglois eurent fait couper la tête au Roy Charles, la Reine Christine fut informée de cette action extraordinaire par des lettres; & les ayant lûës, dit publiquement: «Les Anglois ont fait trancher la tête à leur Roy qui n'en faisoit rien, & ils ont bien fait.» Cette Reine le dit dans un temps où elle negligeoit toutes les affaires, où elle avoit perdu l'amour de ses peuples, par ses liberalitez mal menagées, où les Prêtres n'épargnoient dans leurs Sermons, ni son irreligion, ni son caractere.

La même Reine fit à Inspruch, l'abjuration publique de la Religion Lutherienne, & on la regala de la Comedie l'aprés-dînée: «Meßieurs», dit-elle, à des personnes du premier ordre, qui avoient assisté à son changement de Religion, & qui n'étoient là envoyez que pour chercher tous les moyens de la divertir; «il est bien juste que vous me donniez la Comedie, aprés vous avoir donné la Farce.»

Cette même Reine étant à Rome, le Pape luy donna des Cardinaux pour l'accompagner dans l'empressement qu'elle témoignoit de voir les tableaux & les statuës. Il y en eut une du Cavalier Bernini, de marbre blanc, qui representoit la Verité, qui luy plut, & qui en effet est admirable pour le moderne. Un Cardinal qui s'approcha d'elle, & qui se piquoit vray-semblablement de bel esprit, parce que l'on aime les équivoques en Italie, luy dit, en s'approchant un peu plus prés, «Madame, Dieu soit loüé que vous ayez de l'amour pour la Verité que les Têtes couronnées ne peuvent souffrir.» «Je le croy bien», répondit la Reine, «toutes les Veritez ne sont pas de marbre.»

With modernised spelling:

Quand les Anglais eurent fait couper la tête au roi Charles, la reine Christine fut informée de cette action extraordinaire par des lettres; et, les ayant lues, dit publiquement: «Les Anglais ont fait trancher la tête à leur roi, qui n'en faisait rien, et ils ont bien fait.»

Cette reine le dit dans un temps où elle négligeait toutes les affaires, où elle avait perdu l'amour de ses peuples, par ses libéralités mal menagées, où les prêtres n'épargnaient dans leurs sermons ni son irreligion, ni son caractère.

La même reine fit à Innsbruck l'abjuration publique de la religion luthérienne, et on la régala de la comédie l'après-dînée. «Messieurs», dit-elle à des personnes du premier ordre, qui avaient assisté à son changement de religion et qui n'étaient là envoyés que pour chercher tous les moyens de la divertir, «il est bien juste que vous me donniez la comédie après vous avoir donné la farce.»

Cette même reine étant à Rome, le pape lui donna des cardinaux pour l'accompagner dans l'empressement qu'elle témoignait de voir les tableaux et les statues. Il y en eut une du cavalier Bernini, de marbre blanc, qui représentait la Vérité, qui lui plut, et qui en effet est admirable pour le moderne. Un cardinal qui s'approcha d'elle et qui se piquait vrai-semblablement de bel esprit, parce que l'on aime les équivoques en Italie, lui dit, en s'approchant un peu plus près: «Madame, Dieu soit loué que vous ayez de l'amour pour la Vérité que les têtes couronnées ne peuvent souffrir.»

«Je le crois bien», répondit la reine, «toutes les Vérités ne sont pas de marbre.»

Swedish translation (my own):

När engelsmännen låtit hugga av konung Karls huvud, underrättades drottning Kristina om denna utomordentliga handling genom brev; och efter att ha läst dem, sade han offentligt: ​​»Engelsmännen har fått huvudet av sin kung avhugget, som inte gjorde någonting, och de har gjort det bra.«

Denna drottning sade det där i en tid då hon försummade alla angelägenheter, då hon förlorat kärleken till sitt folk genom sina illa skötta liberaliteter, då prästerna varken skonade hennes irreligion eller karaktär i sina predikningar.

Samma drottningen i Innsbruck avböjde offentligt den lutherska religionen, och hon hyllades av komedin efter middagen. »Mina herrar«, sade hon till personer av första ordningen som hade sett hennes religionsbyte och som bara skickades dit för att söka alla sätt att underhålla henne, »det är bara rätt att ni ger mig en komedi efter att jag har gett er en  fars.«

Samma drottning som var i Rom, gav påven hennes kardinaler att följa med henne i hennes iver att se målningarna och statyerna. Det fanns en av kavaljer Bernini, av vit marmor, som representerade Sanningen, som behagade henne, och som verkligen är beundransvärd för den moderna. En kardinal som närmade sig henne och som förmodligen pikerade sig av god espri, eftersom man gillar oklarheter i Italien, sade till henne och närmade sig lite närmare: »Madam, Gud vare prisad att Ni har kärlek till Sanningen som krönta huvuden inte kan tåla.«

»Jag tror det väl«, svarade drottningen. »Alla Sanningar är ju inte av marmor.«

English translation (my own):

When the English had had King Charles's head cut off, Queen Kristina was informed of this extraordinary action by letters; and, having read them, said publicly: "The English have had the head of their King cut off, who did not do anything, and they have done well."

This Queen said so at a time when she neglected all affairs, when she had lost the love of her people by her ill-managed liberalities, when the priests spared neither her irreligion nor her character in their sermons.

The same Queen at Innsbruck publicly abjured the Lutheran religion, and she was regaled with the comedy after luncheon. "Gentlemen", she said to persons of the first order who had witnessed her change of religion and who were only sent there to seek every means of entertaining her, "it is only right that you give me a comedy  after I have given you a farce."

This same Queen being in Rome, the Pope gave her cardinals to accompany her in her eagerness to see the paintings and statues. There was one by the cavaliere Bernini, of white marble, which represented the Truth, which pleased her, and which is indeed admirable for the modern. A cardinal who approached her and who probably piqued himself of good wit, because one likes ambiguities in Italy, said to her, approaching a little closer: "Madame, God be praised that you have love for the Truth that crowned heads cannot suffer."

"I believe it," replied the Queen. "Not all Truths are of marble."


Above: Kristina.


Above: Urbain Chevreau.

No comments:

Post a Comment