Tuesday, August 5, 2025

Excerpt from François Duncan de Saint-Hélène's defense of his brother Marc Duncan de Cérisantes, undated

Source:

Un original de l'Hôtel de Rambouillet: La vie aventureuse de Cérisantes, poète latin, article written by Georges Mongrédien for Revue d'Histoire littéraire de la France, 36e Année: 1929, page 498, published by the Society of the Literary History of France, 1929; original at the University of Virginia


"On conçoit qu'avec une telle attitude de capitan matamore, Cérisantes se soit fait de nombreux ennemis dans la société parisienne. Le duc d'Orléans, M. de Metz, alors abbé de Saint-Germain-des-Prés, et le duc d'Épernon, «qui ne pouvoit digérer l'algarade faite à son fils», firent tant et si bien que Cérisantes, d'ailleurs «endetté par-dessus les yeux», sentit sa situation intenable à la cour de France. D'autre part, Marigny, fâché avec lui, avait peint sans ménagement tous ses ridicules à la Reine de Suède. Sans réfléchir davantage, notre brouillon n'avertit personne et part pour Stockholm, espérant là-bas éclaircir la situation à son avantage. Le 28 avril 1646, notre ambassadeur en Suède, Chanut, écrit à M. de la Barde: «M. de Cerisantes est arrivé, ayant quitté son poste sans ordre pour venir sçavoir ce qu'il estoit à Paris; la Reine m'a dit qu'il n'avoit jamais esté Resident; j'ay crainte que si les choses ne changent, ses mesures ne se trouvent courtes». Cependant, Chanut n'est pas très exactement renseigné sur les véritables pensées de Christine de Suède. Le 17 février 1646 il écrit à Brienne cette lettre qui prouve combien mal il a compris la Reine, se laissant prendre aux prétextes que l'on met en avant pour écarter l'indésirable Cérisantes...

Mais, bien vite, Chanut est détrompé. Trois jours plus tard, le 20 février, il apprend à Cérisantes, avec de grands ménagements, que Christine a réservé l'ambassade de Suède en France au comte Magnus. On donne comme prétexte à Cérisantes que la Reine veut un ambassadeur de nationalité suédoise...

Bien entendu, Cérisantes est peu fier de ce rappel intempestif; il arrive à Stockholm en avril 1646 et, de là, il écrit à son frère, le 28 avril, fort impudemment, «qu'il se congédia lui-même, et qu'il partit de France à l'insceu de la Reine sa Maistresse». Son frère, M. de Sainte-Hélène, crut à ce mensonge, car il ajoute, dans son Apologie de Cérisantes..."

"It is understandable that, with such a braggart's attitude, Cérisantes made many enemies in Parisian society. The Duke d'Orléans, Monsieur de Metz, then Abbot of Saint-Germain-des-Prés, and the Duke of Épernon, 'who could not digest the squabble made against his son', did so much and so well that Cérisantes, moreover 'incredibly in debt', felt his situation at the court of France untenable. On the other hand, Marigny, angry with him, had bluntly painted all his ridiculousnesses to the Queen of Sweden. Without further reflection, our troublemaker warned no one and left for Stockholm, hoping there to clarify the situation to his advantage. On April 28, 1646, our ambassador to Sweden, Chanut, wrote to Monsieur de la Barde: 'Monsieur de Cérisantes has arrived, having left his post without orders so as to come and find out what was going on in Paris; the Queen has told me that he had never been a resident. I fear that if things do not change, his measures will be short'.

However, Chanut is not very well informed about Kristina of Sweden's true thoughts. On February 17, 1646, he wrote this letter to Brienne, which proves how poorly he understood the Queen, allowing himself to be taken in by the pretexts put forward to dismiss the undesirable Cérisantes...

But Chanut was quickly undeceived. Three days later, on February 20, he informed Cérisantes, with great caution, that Kristina had reserved the Swedish embassy in France for Count Magnus. Cérisantes was given the pretext that the Queen wanted an ambassador of Swedish nationality...

Of course, Cérisantes was not very proud of this untimely recall; he arrived in Stockholm in April 1646 and, from there, he wrote to his brother, on April 28, very impudently, 'that he dismissed himself and that he left France without the knowledge of the Queen, his mistress.' His brother, Monsieur de Sainte-Hélène, believed this lie, because he adds, in his Apologie of Cérisantes..."

The excerpt:

Je ne prétens pas défendre ni excuser ce départ sans ordre, étant très certain qu'avec justice on luy pouvoit faire son procès. Le sieur de Cérisantes n'en ignoroit pas la dangereuse conséquence: mais étant bien informé que de puissants amis du sieur Grotius visoient à sapper sa fortune, en haine de ce que le sieur de Cérisantes, comme ils croioient, l'avoit suplanté), il joüa à quitte ou à double, et hazarda son voiage pour donner vigueur à son parti par sa présence et defendre un poste que ses ennemis attaquoient avec tant de furie, ou bien s'ensevelir dans ses ruines.

With modernised spelling:

Je ne prétends pas défendre ni excuser ce départ sans ordre, étant très certain qu'avec justice on lui pouvait faire son procès. Le sieur de Cérisantes n'en ignorait pas la dangereuse conséquence; mais, étant bien informé que de puissants amis du sieur Grotius visaient à saper sa fortune, en haine de ce que le sieur de Cérisantes (comme ils croyaient l'avait supplanté), il joua à quitte ou à double et hasarda son voyage pour donner vigueur à son parti par sa présence et défendre un poste que ses ennemis attaquaient avec tant de furie, ou bien s'ensevelir dans ses ruines.

Swedish translation (my own):

Jag gör inte anspråk på att försvara eller ursäkta denna avfärd utan order, ty jag är mycket säker på att han kunde ställas inför rätta med rättvisa. Monsieur de Cérisantes var inte omedveten om de farliga konsekvenserna; men eftersom han var väl informerad om att mäktiga vänner till herr Grotius försökte undergräva hans lycka, i hat mot monsieur de Cérisantes (som de trodde hade ersatt honom), spelade han dubbelt eller gav upp och riskerade sin resa för att ge styrka åt sitt sällskap genom sin närvaro och för att försvara en post som hans fiender anföll med sådan ilska, eller för att begrava sig i dess ruiner.

English translation (my own):

I do not claim to defend or excuse this departure without orders, being very certain that he could be tried with justice. Monsieur de Cérisantes was not unaware of the dangerous consequences; but, being well informed that powerful friends of Lord Grotius aimed to undermine his fortune, in hatred for Monsieur de Cérisantes (as they believed he had supplanted him), he played double or quits and risked his journey to give strength to his party by his presence and to defend a post that his enemies attacked with such fury, or else to bury himself in its ruins.

Note: François Duncan de Saint-Hélène (1617-1697) and Marc Duncan de Cérisantes (1612-1648) were the sons of Mark Duncan (1570/1581-1640), a Scottish regent of the University of Saumur in France, and Suzanne Gorrin (died 1629). Their younger brother was Jean Duncan de Montfort (1624-1646), who also entered Kristina's service; and their sisters were Guillonne (1612-1670), Rachel (born 1613) and Claude (bien 1619, died circa 1684).

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