Sources:
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Bourdelot; Christine de Suède à Bourdelot, Hambourg, 10 septembre 1667 (digitisation page 94v-95r to 95r-117v)
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Bourdelot; Lettre manquante 1 Christine de Suède à Bourdelot, Hambourg, 29 octobre 1661 (located at H 258 bis 1; digitisation pages 103v-104r to 104v-105r)
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Papiers de Christine de Suède, complément; Papiers de Christine de Suède, complément I (digitisation pages 103v-104r to 104v-105r)
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Lettere della regina ai suoi ministri, : , 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_93] (consulté le 04/04/2024 05:51).
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Papiers de Christine de Suède, complément I, : , 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_95] (consulté le 04/04/2024 06:15).
The Foli@ online digital heritage library is here:
Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258 and shelfmark H 258 bis 1).
Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, pages 295 and 296, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759
A link to the book Kristina mentions here, Les essais physiques (1667), by Gilles de Launay:
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The letters (with Kristina's handwriting in italics):
Au monsieur Bourdelot Hambourg 10e Sept[embr]e 1667
J'accuse plusieurs de Vos Lettres, aux quelles Je n'ay rien à Vous dire. La derniere est pleine de nouuelles, et de doctrine. Vous parlèz de liures nouueaux, et il y en a tant de faits de bons; et de mauuais; dont Je ne connois seullement pas le tiltre, que Je Vous promets de lire ceux, dont Vous me parlèz quand Je n'auraÿs plus rien à lire, et c'est à dire que Je ne les Verray iamais. Vous m'auèz envoye quelques fueilles du liure intitulé Les Essays fisiques, de Je ne sçay qui, qui est fort à mon grè. Vous me ferèz plaisir de me le faire auoir. Pour le Cheu[alie]r Bernin il n'est pas si sot que de se tuer et c'est le prendre pour un autre de toutes les façons que de le penser capable de cela. Jl se porte bien, et le Pape Se connoist trop aux gens pour ne l'estimer pas, c'est un grand homme n'en deplaise a Messieurs les Architectes de france, et il est bien heureux de Seruir le plus grand Prince du Monde qui est le Pape d'à present, qui est un Prince incomparable, et le temps ferà demeurer tout le Monde d'accord de cette Veritè. ditez à Benserade qu'il se prepare à le louer plus dignement qu'il n'a fait, car quoy que Sa S[ainte]tè aye fait autrefois admirablem[en]t bien des Vers, il a d'autres talents, et qualitèz plus importantes, et solides dont on ne peut ny l'admirer, ny l'estimer assèz
...
a Bourdelot mà n[on] fù mandata
J'ay receù uostre Lettre, et Vous tiens conte des Offres de seruices que Vous auèz fait à Mons[ieu]r le Card[ina]l [Azzolino]. Jl merite les respects des toutes les honnestes gens et ne refuse iamais sa protection à ceux, qui en Sont dignes, comme Vous. J'aurois voulù que Vous Vous fussièz abstenù, de ce que Vous ditez de ma Lettre, car peut estre croiroit on que Je pretends rendre les gens obligèz en les loüant, et Je Suis fort esloignèe d'une telle bassesse; mais ma consolation est que le Card[ina]l me connoist; Vous me faites plaisir de ne m'enuoyer tout le fatras qu'on fait sur la Campagne passèe en flandre. Je m'imagine à peu pres ce que s'est, et J'ay tant de pitie des pauures Cyrus, Alexandres et Cesars, qu'à peine les crois Jé plus bons à estre Mousquetaires; J'aime les belles actions autant qu'un autre, mais Je n'aime pas les Panegiriques, et mon amitie pour les Satires, est telle, que J'aime iusques a lire celles qui sont faites contre moy mesme, dont le nombre est raisonnablem[en]t grand Diéu mercy, pour mé divertir aux despens de moy mésme apres m'estre long temps diuertye aux despens des autres. Je dis à mes despens par ce que tout ce que J'ay encore Veù est si Sot, et si impertinent, qu'il m'auroit estè impossible de lé lire s'ils n'eussent parlè mal de moy.
Pour ce qui est de Benserade Vous auèz raison de croiré que tout ce qui Vient de luy me plairà, car Soit qu'il loüe, ou qu'il blasme les gens il a tant d'esprit, et de iugement qu'il plaist tousiours, et sa delicatesse, me charme; Jl me tarde d'auoir Son Elegie. Vous m'enuoyèz les Essays phisiques de La[u]noy pour m'en faire venir l'enuie; mais Vous m'obligerèz, Si Vous m'enuoyèz tout Son ouurage entier; ne craignèz pas les frais, car Je Vous satisfairay. Mon malheur m'arreste encore pour cet hyuer icy, et la seule consolation qu'on y peut auoir sont les Lettres de Rome, et les Liures de france.
Pour la transfusion du Sang Je trouue l'Jnuention belle; mais Jé ne Voudrois pas m'en séruir, de peur de deuenir pécore car en cas de metamorphose J'aimerois mieux deVenir Lionne pour m'empescher d'estre deuorèe. Je me porte assèz bien, et me mocque des medecins, et de la medecine; mais pour ioüir d'vne parfaite Santè mon Souuérain remede Séroit de respirer l'air de Rome, toutefois én cas de besoin pour Vous fairé Voir que J'entends plus que Vous autres bouts à la transfusion du Sang, Je suis resolüe de me seruir de celuy de quelque Alleman[d], qui est la béste qui ressemble le moins à l'homme des toutes les bestes de ma connoissance. Je doute pourtant si on luy feroit verser du Sang, ou du Vin, et Je crains qu'on en deviendroit plus beste. Vous Voyèz qu'on trouue de quoy Se diuertir par tout et Je pense que depuis qu'on a parlè de la transfusion du Sang on ne s'est iamais aduisè de cette proposition. Dieu Vous conserue sans en auoir à faire. Hambourg le 29e Octob. 1667
With modernised spelling:
Au Monsieur Bourdelot.
Hambourg, 10 septembre 1667.
J'accuse plusieurs de vos lettres, auxquelles je n'ai rien à vous dire. La dernière est pleine de nouvelles et de doctrine. Vous parlez de livres nouveaux, et il y en a tant de faits de bons et de mauvais, dont je ne connais seulement pas le titre, que je vous promets de lire ceux, dont vous me parlez quand je n'aurai plus rien à lire — et c'est à dire que je ne les verrai jamais. Vous m'avez envoyé quelques feuilles du livre intitulé Les essais physiques, de je ne sais qui, qui est fort à mon gré. Vous me ferez plaisir de me le faire avoir.
Pour le chevalier Bernin, il n'est pas si sot que de se tuer, et c'est le prendre pour un autre de toutes les façons que de le penser capable de cela. Il se porte bien, et le pape se connaît trop aux gens pour ne l'estimer pas. C'est un grand homme, n'en deplaise à Messieurs les architectes de France, et il est bienheureux de servir le plus grand prince du monde, qui est le pape d'à présent, qui est un prince incomparable; et le temps fera demeurer tout le monde d'accord de cette vérité.
Dites à Benserade qu'il se prépare à le louer plus dignement qu'il n'a fait, car quoique Sa Sainteté ait fait autrefois admirablement bien des vers, il a d'autres talents et qualités plus importantes et solides, dont on ne peut ni l'admirer, ni l'estimer assez.
...
A Bourdelot, ma non fu mandata.
J'ai reçu votre lettre et vous tiens compte des offres de services que vous avez fait à Monsieur le cardinal [Azzolino]. Il mérite les respects de toutes les honnêtes gens et ne refuse jamais sa protection à ceux qui en sont dignes, comme vous. J'aurais voulu que vous vous fussiez abstenu de ce que vous dites de ma lettre, car peut-être croirait-on que je prétends rendre les gens obligés en les louant, et je suis fort éloignée d'une telle bassesse; mais ma consolation est que le cardinal me connaît.
Vous me faites plaisir de ne m'envoyer tout le fatras qu'on fait sur la campagne passée en Flandre. Je m'imagine à peu près ce que c'est, et j'ai tant de pitié des pauvres Cyrus, Alexandres et Césars qu'à peine les crois-je plus bons à être mousquetaires. J'aime les belles actions autant qu'un autre, mais je n'aime pas les panégyriques, et mon amitié pour les satires est telle que j'aime jusqu'à lire celles qui sont faites contre moi-même, dont le nombre est raisonnablement grand, Dieu merci, pour me divertir aux dépens de moi-même après m'être longtemps divertie aux dépens des autres. Je dis à mes dépens parce que tout ce que j'ai encore vu est si sot et si impertinent qu'il m'aurait été impossible de le lire s'ils n'eussent parlé mal de moi.
Pour ce qui est de Benserade, vous avez raison de croire que tout ce qui vient de lui me plaira, car soit qu'il loue ou qu'il blâme les gens, il a tant d'esprit et de jugement qu'il plaît toujours, et sa delicatesse me charme. Il me tarde d'avoir son Élégie. Vous m'envoyez les Essais physiques de Launay pour m'en faire venir l'envie; mais vous m'obligerez si vous m'envoyez tout son ouvrage entier. Ne craignez pas les frais, car je vous satisferai. Mon malheur m'arrête encore pour cet hiver ici, et la seule consolation qu'on y peut avoir sont les lettres de Rome et les livres de France.
Pour la transfusion du sang, je trouve l'invention belle, mais je ne voudrais pas m'en servir, de peur de devenir pécore, car, en cas de métamorphose, j'aimerais mieux devenir lionne pour m'empêcher d'être dévorée. Je me porte assez bien et me moque des médecins, et de la médecine; mais, pour jouir d'une parfaite santé, mon souverain remède serait de respirer l'air de Rome. Toutefois, en cas de besoin pour vous faire voir que j'entends plus que vous autres bouts à la transfusion du sang, je suis résolue de me servir de celui de quelque Allemand, qui est la bête qui ressemble le moins à l'homme de toutes les bêtes de ma connaissance. Je doute pourtant si on lui ferait verser du sang, ou du vin, et je crains qu'on en deviendrait plus bête.
Vous voyez qu'on trouve de quoi se divertir partout, et je pense que depuis qu'on a parlé de la transfusion du sang, on ne s'est jamais avisé de cette proposition. Dieu vous conserve sans en avoir à faire. Hambourg, le 29 octobre 1667.
Arckenholtz's transcript of the letters:
Hambourg, le 10. Septembre 1667.
J'accuse plusieurs de vos Lettres, auxquelles je n'ai rien à vous dire. La derniére est pleine de nouvelles, & de doctrine. Vous parlez de Livres nouveaux, & il y en a tant, bons & mauvais, dont je ne connois pas seulement le titre, que je vous promets de lire ceux dont vous me parlez quand je n'aurai plus rien à lire, c'est-à-dire, que je ne les verrai jamais. Vous m'avez envoyé quelques feuilles du Livre intitulé, Les Essais Physiques, de je ne sai qui, qui est fort à mon gré; vous me ferez plaisir de me le faire avoir. Pour le Chevalier Bernini il n'est pas si sot que de se tuer, & c'est le prendre pour un autre, que de l'en juger capable. Il se porte bien, & le Pape se connoît trop en gens pour ne l'estimer pas. C'est un grand homme, n'en déplaise à Messieurs les Architectes de France; & il est bien heureux de servir le plus grand Prince du Monde, qui est le Pape d'à-présent, qui est un Prince incomparable; le tems fera demeurer tout le monde d'accord de cette vérité. Dites à Benserade, qu'il se prépare à le louer plus dignement qu'il n'a fait; car quoique Sa Sainteté ait fait autrefois admirablement bien des vers, il a d'autres talens & qualités plus importantes & solides, dont on ne peut ni l'admirer, ni l'estimer assez.
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Et le 29. Octobre E. A.
J'ai reçu votre Lettre, & vous tiens compte des offres de services que vous avez fait à Monsieur le Cardinal [Azzolino]. Il mérite les respects de tous les honnêtes gens, & ne refuse jamais sa protection à ceux qui en sont dignes comme vous. J'aurois voulu que vous vous fussiez abstenu de ce que vous dites de ma Lettre, car peut-être croira-t-on que je prétends rendre les gens obligés en les louant, & je suis fort éloignée d'une telle bassesse; mais ma consolation est, que le Cardinal me connoît. Vous me faites plaisir de ne me pas envoyer tout le fatras qu'on fait sur la Campagne de Flandre. Je m'imagine à peu près ce que c'est, & j'ai tant de pitié des pauvres Cyrus, Alexandres & Césars, qu'à peine les crois-je valoir plus qu'à être Mousquetaires. J'aime les belles actions autant qu'un autre, mais je n'aime pas les panégyriques, & mon amitié pour les satires est telle, que j'aime à lire jusqu'à celles qui sont faites contre moi-même, dont le nombre est raisonnablement grand. Dieu merci, pour me divertir aux dépens de moi-même, après m'être long-tems divertie aux dépens des autres. Je dis à mes dépens, parce que tout ce que j'ai encore vu est si sot, & si impertinent, qu'il m'auroit été impossible de le lire s'ils n'eussent parlé mal de moi.
Pour ce qui est de Benserade, vous avez raison de croire que tout ce qui vient de lui me plaîra; car soit qu'il loue, on qu'il blâme les gens, il a tant d'esprit & de jugement, qu'il plaît toujours, & sa délicatesse me charme. Il me tarde d'avoir son Elégie. Vous m'envoyez les Essais Physiques de Launoy pour m'en faire venir l'envie; vous m'obligerez, si vous m'envoyez son Ouvrage entier: ne craignez pas les fraix, car je vous satisferai. Mon malheur m'arrête encore ici cet hiver, & la seule consolation qu'on y peut avoir, sont les Lettres de Rome & les Livres de France.
Pour la transfusion du sang, je trouve l'invention belle; mais je ne voudrois pas m'en servir, de peur de devenir pécore; car en cas de métamorphose, j'aimerois mieux devenir Lionne pour m'empêcher d'être dévorée. Je me porte assez bien, & me moque des Médecins & de la Médecine; mais pour jouir d'une parfaite santé, mon souverain reméde est de respirer l'air de Rome. Toutefois, en cas de besoin, pour vous faire voir que je m'entends plus que vous autres bêtes à la transfusion du sang, je suis résolue à me servir de celui de quelque Allemand, qui est la bête qui ressemble le moins à l'homme de toutes les bêtes de ma connoissance. Je doute pourtant qu'on lui fît verser du sang, ou du vin, & je crains qu'on en deviendroit plus bête. Vous voyez qu'on trouve dequoi se divertir par-tout, & je pense que depuis qu'on a parlé de la transfusion du sang, on ne s'est jamais avisé de cette proposition. Dieu vous conserve sans en avoir à faire.
English translations (my own):
Hamburg, September 10, 1667.
I accuse several of your letters, to which I have nothing to say to you. The last one is full of news, and doctrine. You speak of new books, and there are so many, good and bad, whose titles I don't know, only that I promise to read the ones you tell me about when I have nothing more to read: that is to say, I will never see them. You have sent me a few sheets of the book entitled Les essais physiques, by I do not know who, which is very much to my liking; you will please me to let me have it. For the knight Bernini, it is not so stupid to kill oneself, and it is to take him for another, to judge him capable. He is doing well, and the Pope knows himself too well among people not to esteem him. He is a great man — no offense to the architects of France; — and he is very happy to serve the greatest prince in the world, who is the Pope, an incomparable prince; time will keep everyone in agreement with this truth. Tell Benserade that he is preparing to praise him with more dignity than he has done; for although His Holiness once wrote admirably well in verse, he has other, more important and solid talents and qualities, of which he can neither be admired nor esteemed enough.
...
And October 29...
I have received your letter, and you take into account the offers of service you have made to the Cardinal [Azzolino]. He deserves the respect of all decent people, and he never denies his protection to those who are worthy like you. I would have liked you to have abstained from what you say about my letter, for perhaps people will believe that I claim to make people obligated by praising them, and I am very far from such baseness; but my consolation is that the Cardinal knows me. You give me pleasure not to send me all the rubbish that is being done on the Flanders countryside. I can imagine what it is, and I have so much pity for the poor Cyruses, Alexanders and Caesars that I hardly believe they are worth more than being musketeers. I like beautiful actions as much as any other, but I don't like panegyrics, and my friendship for satires is such that I like to read even those made against myself, as the number is reasonably large. Thank God for entertaining myself at my own expense, after having entertained myself for a long time at the expense of others. I say at my expense because everything I have yet seen is so stupid and so impertinent that it would have been impossible for me to read it if they had not spoken badly of me.
As for Benserade, you are right to believe that everything that comes from him will please me; because, whether he praises or blames people, he has so much wit and judgment that he always pleases, and his delicacy charms me. I can't wait to have his Elegy. You send me Launay's Les essais physiques to make me feel like it; you will oblige me if you send me his entire work; do not fear the costs, because I will satisfy you. My misfortune still stops me here this winter, and the only consolation that can be had here are the letters from Rome and the books from France.
For the transfusion of blood, I find the invention beautiful; but I would not want to use it, for fear of becoming pecourous; because in the event of metamorphosis, I would rather become a lioness, so as to prevent myself from being devoured. I am doing rather well, and I don't care about doctors and medicine; but to enjoy perfect health, my sovereign remedy is to breathe the air of Rome. However, if need be, to make you see that I can understand myself better than you other beasts in the transfusion of blood, I am resolved to use that of some German, who, of all the beasts I know of, is the beast that least resembles man. I doubt, however, that he would be made to spill blood or wine, and I fear that he would just become more stupid. You can see that one finds something to be entertained by everywhere, and I think that since we have talked about blood transfusion, we have never considered this proposal. God keep you without having to.
Swedish translation of the originals (my own):
Till Monsieur Bourdelot.
Hamburg, den 10 september 1667.
Jag anklagar flera av Era brev, som jag inte har något att säga Er till. Det sista är full av nyheter och doktriner. Ni talar om nya böcker, och det finns så många bra och dåliga, som jag bara inte vet titeln på, att jag lovar att läsa de Ni har berättat om när jag inte har något kvar att läsa — och det betyder att jag kommer aldrig att se dem. Ni skickade mig några ark av boken med titeln Les essais physiques, av jag vet inte vem, som jag gillar väldigt mycket. Ni kommer att göra mig glad när jag får den.
När det gäller kavaljeren Bernini är han inte så dum att ta livet av sig, och det tar honom för någon annan på alla sätt att tro att han är kapabel till det. Han mår bra, och påven känner folk för väl för att inte uppskatta honom. Han är en stor man, med all respekt för Frankrikes arkitekter, och han är välsignad att tjäna den störste fursten i världen, som är den nuvarande påven, som är en makalös furste; och tiden kommer att få alla att hålla med om denna sanning.
Säg till Benserade att han förbereder sig att prisa honom värdigare än han gjorde, ty fastän Hans Helighet en gång skrev många verser beundransvärt, har han andra talanger och viktigare och solida egenskaper, för vilka man varken kan beundra eller akta honom tillräckligt.
...
Till Bourdelot, men detta skickades inte.
Jag har mottagit Ert brev, och jag tar hänsyn till de erbjudanden om tjänster Ni gjort till kardinalen [Azzolino]. Han förtjänar respekten från alla ärliga människor och vägrar aldrig sitt skydd till dem som är värda det, som Ni. Jag hade velat att Ni hade avstått från vad Ni säger om mitt brev, ty man kanske skulle tro att jag ämnar förplikta folk genom att prisa dem, och jag är mycket långt ifrån en sådan elakhet; men min tröst är att kardinalen känner mig.
Ni gör mig glad över att inte skicka mig all det sammelsurium som görs om den tidigare kampanjen i Flandern. Jag föreställer mig ungefär hur det är, och jag har så synd om de stackars Cyrus, Alexander och Caesar att jag knappt tror att de är bättre på att vara musketörer. Jag gillar storslagna handlingar lika mycket som alla andra, men jag gillar inte panegyrik, och min vänskap för satirer är sådan att jag till och med gillar att läsa de som är gjorda mot mig själv, vars antal är ganska stort, Gudi lov, för att underhålla mig själv med på min egen bekostnad efter att ha underhållit mig själv länge på andras bekostnad. Jag säger på min bekostnad eftersom allt jag ännu har sett är så dumt och så oförskämt att det hade varit omöjligt för mig att läsa det om de inte hade talat illa om mig.
När det gäller Benserade, så har Ni rätt i att tro att allt som kommer från honom kommer att glädja mig, för vare sig han berömmer eller skyller på folk, så har han så mycket kvickhet och omdöme som han alltid behagar, och hans delikatess charmerar mig. Jag kan inte vänta på att få hans Élégie. Mi har skickat mig Launays Essais physiques för att fresta mig att göra det; men Ni kommer att förplikta mig om Ni skickar mig hela hans arbete. Oroa Er inte för kostnaderna, för jag kommer att tillfredsställa Er. Min olycka stoppar mig igen för denna vinter här, och den enda tröst man kan få är brev från Rom och böcker från Frankrike.
När det gäller blodtransfusion, tycker jag att uppfinningen är vacker, men jag skulle inte vilja använda den, av rädsla för att bli en träskalle, ty jag i händelse av metamorfos skulle föredra att bli en lejoninna för att förhindra att jag slukas. Jag mår ganska bra och jag gör mig narr av läkare och medicin; men för att njuta av perfekt hälsa skulle mitt suveräna botemedel vara att andas luften i Rom. Men om det behövs för att visa Er att jag förstår de andra punkterna med blodtransfusion mer än Ni, är jag fast besluten att använda någon tysks, som är det odjur som minst liknar människan av alla djur jag känner till. Jag tvivlar dock på om man skulle få honom att utgjuta blod eller vin, och jag fruktar att man skulle bli mer av en odjur för det.
Ni ser att man hittar något att roa sig med överallt, och jag tror att sedan man talade om blodtransfusion har man aldrig tänkt på detta förslag. Gud bevare Er utan att ha att göra det. Hamburg, den 29 oktober 1667.
English translation of the originals (my own):
To Monsieur Bourdelot.
Hamburg, September 10, 1667.
I accuse several of your letters, to which I have nothing to say to you. The last one is full of news and doctrine. You speak of new books, and there are so many good and bad ones, of which I only don't know the title, that I promise to read the ones you have told me about when I have nothing left to read — and that means I will never see them. You sent me a few sheets of the book entitled Les essais physiques, by I don't know who, which I like very much. You will make me happy to make me have it.
As for the cavaliere Bernini, he is not so stupid as to kill himself, and it is taking him for someone else in every way to think him capable of that. He is doing well, and the Pope knows people too well not to esteem him. He is a great man, with all due respect to the architects of France, and he is blessed to serve the greatest prince in the world, who is the current Pope, who is an incomparable prince; and time will make everyone agree on this truth.
Tell Benserade that he prepares to praise him more worthily than he did, because although His Holiness once wrote many verses admirably, he has other talents and more important and solid qualities, for which one can neither admire nor esteem him enough.
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To Bourdelot, but this was not sent.
I have received your letter, and I take into account the offers of services you made to the Cardinal [Azzolino]. He deserves the respect of all honest people and never refuses his protection to those who are worthy of it, like you. I would have liked you to have refrained from what you say about my letter, because perhaps one would believe that I intend to oblige people by praising them, and I am very far from such baseness; but my consolation is that the Cardinal knows me.
You make me happy not to send me all the hodgepodge that is being made about the past campaign in Flanders. I imagine roughly what it is like, and I have so much pity for the poor Cyruses, Alexanders and Caesars that I hardly believe they are any better at being musketeers. I like great actions as much as anyone else, but I don't like panegyrics, and my friendship for satires is such that I even like reading those which are made against myself, the number of which is reasonably large, thank God, to entertain myself with at the expense of myself after having entertained myself for a long time at the expense of others. I say at my expense because everything I have yet seen is so stupid and so impertinent that it would have been impossible for me to read it if they had not spoken ill of me.
As for Benserade, you are right to believe that everything that comes from him will please me, because whether he praises or blames people, he has so much wit and judgment that he always pleases, and his delicacy charms me. I can't wait to have his Élégie. You have sent me Launay's Essais physiques to tempt me to do so; but you will oblige me if you send me all his work entire. Don't worry about the costs, because I will satisfy you. My misfortune stops me again for this winter here, and the only consolation one can have are letters from Rome and books from France.
As for blood transfusion, I find the invention beautiful, but I would not want to use it, for fear of becoming a blockhead, because, in the event of metamorphosis, I would prefer to become a lioness to prevent myself from being devoured. I am doing quite well and I make fun of doctors and medicine; but, to enjoy perfect health, my sovereign remedy would be to breathe the air of Rome. However, if necessary to show you that I understand the other points of blood transfusion more than you, I am resolved to use that of some German, who is the beast that least resembles man out of all the animals I know of. However, I doubt whether one would make him shed blood or wine, and I fear that one would become more of a beast for it.
You see that one finds something to entertain oneself with everywhere, and I think that since one talked about blood transfusion, one has never thought about this proposition. May God preserve you without having it to do it. Hamburg, October 29, 1667.
Above: Kristina.
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