Source:
Negociations à la cour de Rome, et en differentes cours d'Italie, de Messire Henri Arnauld, abbé de S. Nicolas, depuis evêque d'Angers, volume 4, pages 67 to 68, published by Paul-Denis Burtin, 1748
Mémoires concernant Christine, volume 1, page 106 and footnote (2), Johan Arckenholtz, 1751
The letter:
MONSIEUR,
J'ai quitté Osnabrug, pour venir ici, Mrs les Plénipotentiaires de Suede s'étant résolus d'y venir, après plusieurs instances que je leur ai faites. Les vœux de tout le monde sont que les Affaires s'y puissent traiter & se terminer; mais je les vois si fort éloignées, que j'en perds l'espérance. On en rejette toute la faute sur M. d'Oxernstiern [sic]; mais j'ai de la peine à ne pas croire que M. Salvius n'y apporte aussi quelque empêchement. Tant y a, c'est une Nation altiere, superbe, qui voudroit traiter ses Affaires à part, & qui ne reçoit les avis & les conseils de ses amis, qu'autant qu'ils sont conformes à ses intérêts. Sa bonne fortune passe l'imagination; & l'avantage dernier qu'elle a eu en Baviere la rendra encore bien plus difficile. Il faudra pourtant que ces Mrs se résolvent, puisque la France leur a déclaré tout net qu'elle veut la Paix; & les Allemands diminueront bien du respect qu'ils ont pour eux, s'ils voient la France séparée de leurs intérêts. Toutes choses s'acheminent; mais je ne vois pas qu'il se fasse rien de certain avant le mois de Février. Le plus fort de la Négociation roulera sur moi, qui ai mon département avec ces Mrs. On croit que M. d'Oxernstiern [sic] se rend d'autant plus difficile à la Paix, qu'il sçait que la continuation de la guerre est nécessaire pour maintenir le crédit & l'autorité de son Pere dans la Suede, étant certain qu'il ne tient plus auprès de la Reine que par la nécessité des Affaires, & que les autres ont pris le dessus.
Messieurs d'Avaux & Servien sont assez-bien ensemble maintenant. Ils ne sont pas toujours de même avis; mais la présence de M. le Duc de Longueville dissipe tout.
A Munster, le 19 Novembre 1646.
With modernised spelling:
Monsieur,
J'ai quitté Osnabrück pour venir ici, Messieurs les plénipotentiaires de Suède s'étant résolus d'y venir après plusieurs instances que je leur ai faites. Les vœux de tout le monde sont que les affaires s'y puissent traiter et se terminer, mais je les vois si fort éloignées que j'en perds l'espérance. On en rejette toute la faute sur M. d'Oxenstiern, mais j'ai de la peine à ne pas croire que M. Salvius n'y apporte aussi quelque empêchement.
Tant y a, c'est une nation altiere, superbe, qui voudrait traiter ses affaires à part et qui ne reçoit les avis et les conseils de ses amis, qu'autant qu'ils sont conformes à ses intérêts. Sa bonne fortune passe l'imagination, et l'avantage dernier qu'elle a eu en Bavière la rendra encore bien plus difficile. Il faudra pourtant que ces messieurs se résolvent, puisque la France leur a déclaré tout net qu'elle veut la paix; et les Allemands diminueront bien du respect qu'ils ont pour eux s'ils voient la France séparée de leurs intérêts. Toutes choses s'acheminent, mais je ne vois pas qu'il se fasse rien de certain avant le mois de février.
Le plus fort de la négociation roulera sur moi, qui ai mon département avec ces messieurs. On croit que M. d'Oxenstiern se rend d'autant plus difficile à la paix, qu'il sait que la continuation de la guerre est nécessaire pour maintenir le crédit et l'autorité de son père dans la Suède, étant certain qu'il ne tient plus auprès de la reine que par la nécessité des affaires, et que les autres ont pris le dessus.
Messieurs d'Avaux et Servien sont assez bien ensemble maintenant. Ils ne sont pas toujours de même avis, mais la présence de M. le duc de Longueville dissipe tout.
A Münster, le 19 novembre 1646.
Swedish translation (my own):
Monsieur,
Jag har lämnat Osnabrück för att komma hit, eftersom de befullmäktigade herrarna av Sverige har beslutat att komma hit efter flera tillfällen som jag har gjort till dem. Allas önskemål är att affärer skall kunna trakteras och avslutas där, men jag ser det så långt borta att jag tappar hoppet om det. All skuld läggs på herr Oxenstierna, men jag har svårt att inte tro att herr Salvius inte också medför något hinder för det.
Så mycket är detta en högfärdig, stolt nation, som gärna vill behandla sina angelägenheter separat och som bara får sina vänners råd, i den mån de är i överensstämmelse med dess intressen. Dess lycka är bortom inbillning, och den senaste fördelen den har haft i Bayern kommer att göra det ännu svårare. Dessa herrar måste dock resolvera sig, ty Frankrike har helt klart förklarat för dem att det vill ha fred; och tyskarna kommer avsevärt att minska den respekt de har för dem om de ser Frankrike separerat från sina intressen. Allt går framåt, men jag ser inte att något säkert kommer att göras före februari månad.
Största delen av förhandlingen kommer att falla på mig, jag som har min avdelning med dessa herrar. Man tror, att herr Oxenstierna gör sig ännu svårare att freda sig, emedan han vet, att krigets fortsättning är nödvändig för att upprätthålla faderns heder och auktoritet i Sverige, förvissad om att han ej längre behärskar drottningen annat än av angelägenheternas nödvändighet, och att de andra har fått övertaget.
Messieurs d'Avaux och Servien kommer ganska bra överens nu. De är inte alltid av samma åsikt, men monsieur hertigen de Longuevilles närvaro skingrar allt.
Münster, den 19 november 1646.
English translation (my own):
Monsieur,
I have left Osnabrück to come here, the lords plenipotentiaries of Sweden having resolved to come here after several instances that I have made to them. The wishes of everyone are that affairs can be treated and terminated there, but I see it so far away that I lose hope for it. All the blame is thrown on Lord Oxenstierna, but I find it hard not to believe that Lord Salvius does not also bring some impediment to it.
So much so, it is a haughty, proud nation, which would like to treat its affairs separately and which only receives the advice and counsel of its friends, insofar as they are in accordance with its interests. Its good fortune is beyond imagination, and the recent advantage it has had in Bavaria will make it even more difficult. However, these gentlemen will have to resolve themselves, for France has declared to them quite clearly that it wants peace; and the Germans will greatly diminish the respect they have for them if they see France separated from their interests. All things are moving forward, but I do not see that anything certain will be done before the month of February.
The brunt of the negotiation will fall on me, I who have my department with these gentlemen. It is believed that Lord Oxenstierna makes himself all the more difficult to peace, because he knows that the continuation of the war is necessary to maintain the credit and authority of his father in Sweden, being certain that he no longer holds sway with the Queen except by the necessity of affairs, and that the others have gained the upper hand.
Messieurs d'Avaux and Servien are getting along quite well together now. They are not always of the same opinion, but the presence of Monsieur the Duke de Longueville dissipates everything.
Münster, November 19, 1646.
Above: Kristina.
Above: Johan Oxenstierna.
Above: Johan Adler Salvius.
Above: Axel Oxenstierna.
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