Wednesday, November 9, 2022

Pierre Bourdelot's letter to Jacques Dupuy on the death of his older brother Pierre Dupuy, dated January 20/30 (New Style), 1652

Source:

Les amis d'Holstenius IV: Les petits correspondants; lettres et documents divers (appendix), III: Documents littéraires sur Christine de Suède, article written by Léon Gabriel Pélissier for Revue des langues romanes: quatrième série, tome cinquième, page 522, published by the Society for the Study of the Romance Languages, 1891


The letter:

Monsieur,
C'est avec beaucoup de desplaisir que j'ai appris, dans votre lettre, la mort de M. Dupuy. Je vous l'ai escrit et je vous le confirme; l'un des grands regrets que j'ai eus de quitter Paris a esté de le laisser en un estat que je lui pouvois estre utile. La mort est plus forte que nos remèdes, et son décès peu de temps après mon partement pourroit faire croire que son heure estoit venue. Avec tout cela, l'expérience que j'ay des vieillards qui sont valétudinaires me tient encore dans l'opinion que j'avais que ses jours pouvoient estre prolongés, mais tous les soins d'un homme qui a cette habitude-là y sont nécessaires. Il n'est plus temps de discourir là-dessus, et plus j'y pense, plus j'ai d'amertume de cœur qu'il en soit venu fante, sans que j'aie peu estre à son secours. [...] La Reyne a apris cette perte avec beaucoup de desplaisir; elle avait une très grande estime pour le deffunt. Elle m'a commandé de vous escrire son ressentiment et la part qu'elle prend à votre douleur. Elle juge que les lettres en souffriront et seroit inconsolable, si elle ne savoit que vous prendrez tout seul les soins qui estoient partagés entre vous. Elle seroit fort aise qu'il se présentât des occasions de vous donner des marques de son estime. C'est la plus grande princesse qui soit au monde; elle a toutes les sciences que vous avez ouï dire; mais la beauté de son esprit, sa douceur et son grand courage sont au-dessus de ses sciences. Je n'ai rien veu qui lui fust comparable, et je bénis Dieu de ce que je suis venu la trouver. Elle me fait de l'honneur plus que je ne mérite. Quand on la sert, on ne songe point aux grands froids ni aux autres incommodités du pays. M. Vossius partit hier d'auprès d'elle en pleurant, comme font tous ceux qui la quittent. On est ici dans une pleine paix. C'est une grande reine bien absolue. On n'y voit point de guerres civiles comme en France, dont j'ai la plus grande pitié du monde. Je souhaite que les troubles s'y apaisent. [Etc.]
A Stockolm, ce 30 janvier 1652.

With modernised spelling:

Monsieur,
C'est avec beaucoup de déplaisir que j'ai appris, dans votre lettre, la mort de M. Dupuy. Je vous l'ai écrit et je vous le confirme; l'un des grands regrets que j'ai eus de quitter Paris a été de le laisser en un état que je lui pouvais être utile. La mort est plus forte que nos remèdes, et son décès peu de temps après mon partement pourrait faire croire que son heure était venue. Avec tout cela, l'expérience que j'ai des vieillards qui sont valétudinaires me tient encore dans l'opinion que j'avais que ses jours pouvaient être prolongés, mais tous les soins d'un homme qui a cette habitude-là y sont nécessaires. Il n'est plus temps de discourir là-dessus, et plus j'y pense, plus j'ai d'amertume de cœur qu'il en soit venu fante, sans que j'aie pu être à son secours. [...] La Reine a appris cette perte avec beaucoup de déplaisir; elle avait une très grande estime pour le défunt. Elle m'a commandé de vous écrire son ressentiment et la part qu'elle prend à votre douleur. Elle juge que les lettres en souffriront et serait inconsolable si elle ne savait que vous prendrez tout seul les soins qui étaient partagés entre vous. Elle serait fort aise qu'il se présentât des occasions de vous donner des marques de son estime. C'est la plus grande princesse qui soit au monde; elle a toutes les sciences que vous avez ouï dire; mais la beauté de son esprit, sa douceur et son grand courage sont au-dessus de ses sciences. Je n'ai rien vu qui lui fut comparable, et je bénis Dieu de ce que je suis venu la trouver. Elle me fait de l'honneur plus que je ne mérite. Quand on la sert, on ne songe point aux grands froids ni aux autres incommodités du pays. M. Vossius partit hier d'auprès d'elle en pleurant, comme font tous ceux qui la quittent. On est ici dans une pleine paix. C'est une grande reine bien absolue. On n'y voit point de guerres civiles comme en France, dont j'ai la plus grande pitié du monde. Je souhaite que les troubles s'y appaisent. [Etc.]
A Stockholm, ce 30 janvier 1652.

Swedish translation (my own):

Monsieur,
Det är med stort missnöje som jag har fått veta i Ert brev om monsieur Dupuys död. Jag har skrivit det till Er och bekräftat det för Er; en av de stora ånger jag hade när jag lämnade Paris var att lämna honom i ett sådant tillstånd att jag kunde vara till nytta för honom. Döden är ju starkare än våra botemedel, och hans bortgång kort efter att jag lämnat kan få det att tro att hans tid var inne. Med allt detta, min erfarenhet av gamla människor som är sjukliga håller mig fortfarande till den åsikt som jag hade att hans dagar kunde förlängas, men all omsorg av en man som har den vanan krävs. Det är inte längre dags att tala om det, och ju mer jag tänker på det, desto mer känner jag mig bitter i hjärtat över att han har dött utan att jag har kunnat komma honom till hjälp. [...] Drottningen har med stort missnöje fått veta om denna förlust; hon hade en mycket hög respekt för den salige. Hon beordrade mig att skriva till Er hennes känsla och den part hon tar i Er smärta. Hon bedömer att breven kommer att lida av det, och hon skulle vara otröstlig om hon inte visste att Ni ensam skall ta den omsorg som delades mellan er. Hon skulle bli mycket glad om tillfällen gavs för henne att ge Er betyg av hennes aktning. Hon är den största prinsessan i världen; hon har alla vetenskaper Ni har hört talas om; men hennes sinnes skönhet, hennes mildhet och hennes stora mod går över hennes kunskap. Jag har inte sett något liknande henne, och jag tackar Gud för att jag kom till henne. Hon gör mig mer ära än jag förtjänar. När man tjänar henne tänker man inte på den stora kylan eller landets andra olägenheter. Herr Vossius lämnade henne igår gråtande, liksom alla de som lämnar henne. Vi är helt i fred här. Hon är en väldigt absolut och stor drottning. Det finns inga inbördeskrig här som i Frankrike, vilket jag har störst synd för i världen. Jag hoppas att besvären försvinner. [Osv.]
Stockholm, den 30 januari 1652.

English translation (my own):

Monsieur,
It is with great displeasure that I have learned in your letter of the death of Monsieur Dupuy. I have written it to you and confirmed it to you; one of the great regrets I had on leaving Paris was to leave him in such a state that I could be of use to him. Death is stronger than our remedies, and his passing shortly after my leaving might make it be believed that his time had come. With all this, my experience of old people who are valetudinarians still holds me to the opinion that I had that his days could be prolonged, but all the care of a man who has that habit is required. It is no longer time to talk about it, and the more I think about it, the more I feel bitter at heart that he has died without my having been able to come to his aid. [...] The Queen has learned of this loss with great displeasure; she had a very high regard for the dead man. She ordered me to write you her feeling and the part she takes in your pain. She judges that the letters will suffer from it, and she would be inconsolable if she did not know that you alone will take the care that was shared between you. She would be very glad if opportunities presented themselves for her to give you marks of her esteem. She is the greatest princess in the world; she has all the sciences you have heard of; but the beauty of her mind, her gentleness and her great courage are above her knowledge. I haven't seen anything like her, and I thank God that I came to her. She does me more honour than I deserve. When one serves her, one does not think of the great cold or the other inconveniences of the country. Mr. Vossius left her yesterday while weeping, as do all those who leave her. We are in complete peace here. She is a very absolute and great queen. There are no civil wars here like in France, for which I have the greatest pity in the world. I hope the troubles will go away. [Etc.]
Stockholm, January 30, 1652.


Above: Kristina.


Above: Pierre Bourdelot.


Above: Jacques Dupuy.

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