Sources:
Une lettre de Pierre Michon Bourdelot, médecin de Prince de Condé et de la reine Christine de Suède, article written for L'Union médicale: troisième série, tome vingt-huitième, page 590, edited by Dr. Amédée Latour and Dr. Richelot, 1879
Notice des hommes les plus célèbres de la Faculté de Médecine en l'Université de Paris, depuis 1110 jusqu'en 1750, page 125, published by Jacques Albert Hazon, Thomas Bernard Bertrand and Benoît Morin, 1778
The letter:
Mesieurs, je n'ay pas voulu manquer en ceste occasion de vous tesmoigner l'estime que je fais de votre illustre Faculté, et je n'ai pas voulu laisser partir mon premier médecin sans l'accompagner de ce témoignage, que je suis obligée de donner à la satisfaction que j'ai du signalé service qu'il m'a rendu. Je crois devoir cette marque de reconnoissance à son mérite et à vostre gloire, puisque c'est celle là seulement qui pourroit récompenser dignement l'obligation que je luy ai de m'avoir sauvé la vie, et de m'avoir donné la santé. Ce sont les obligations que j'ai à une personne qui a l'honneur d'estre receu parmi ceux qui composent vostre corps, qui depuis tant d'années s'est rendu si célèbre. L'expérience m'a confirmé dans l'opinion que j'avois desja conceu de l'excellence de vostre méthode, et mon propre exemple auroit persuadé un esprit moins sceptique que le mien, de l'infaillibilité de vos dogmes. Je les suivrai tousjours comme des oracles de la mort et de la vie, et la probabilité que j'y trouve me fera tousjours estimer infiniment vos décrets... Le sieur Bourdelot vous entretiendra plus au long sur ce sujet. Je vous prie de luy adjouster croiance lorsqu'il vous dira que je considère vostre illustre Faculté comme celle à qui je dois la restauration de ma santé et de ma vie. Je confesserai cette vérité tousjours, et je vous en demeurerai redevable toute ma vie.
CHRISTINE.
De Stokolm, ce 5 juin 1653.
With modernised spelling:
Messieurs,
Je n'ai pas voulu manquer en cette occasion de vous témoigner l'estime que je fais de votre illustre Faculté, et je n'ai pas voulu laisser partir mon premier médecin sans l'accompagner de ce témoignage que je suis obligée de donner à la satisfaction que j'ai du signalé service qu'il m'a rendu. Je crois devoir cette marque de reconnaissance à son mérite et à votre gloire, puisque c'est celle là seulement qui pourrait récompenser dignement l'obligation que je lui ai de m'avoir sauvé la vie et de m'avoir donné la santé. Ce sont les obligations que j'ai à une personne qui a l'honneur d'être reçue parmi ceux qui composent votre corps, qui depuis tant d'années s'est rendu si célèbre. L'expérience m'a confirmé dans l'opinion que j'avais déjà conçue de l'excellence de votre méthode, et mon propre exemple aurait persuadé un esprit moins sceptique que le mien de l'infaillibilité de vos dogmes. Je les suivrai toujours comme des oracles de la mort et de la vie, et la probabilité que j'y trouve me fera toujours estimer infiniment vos décrets... Le sieur Bourdelot vous entretiendra plus au long sur ce sujet. Je vous prie de lui ajouter croyance lorsqu'il vous dira que je considère votre illustre Faculté comme celle à qui je dois la restauration de ma santé et de ma vie. Je confesserai cette vérité toujours, et je vous en demeurerai redevable toute ma vie.
Christine.
De Stockholm, ce 5 juin 1653.
Hazon's, Bertrand's and Morin's transcript of the letter:
MESSIEURS,
Je n'ai pas voulu manquer, en cette occasion, de vous témoigner l'estime que je fais de votre illustre Faculté; & je n'ai pas voulu laisser partir mon premier Médecin sans l'accompagner du signalé service qu'il m'a rendu: je crois devoir cette marque de reconnoissance à son mérite & à votre gloire, puisque c'est celle-ci seulement qui pourroit récompenser dignement l'obligation que je lui ai de m'avoir donné la santé. Ce sont les obligations que j'ai à une personne qui a l'honneur d'être reçue parmi ceux qui composent votre Corps, qui depuis tant de siecles s'est rendu si célebre. L'expérience m'a confirmé dans l'opinion que j'avois déjà conçue de l'excellence de votre méthode; & mon propre exemple auroit persuadé un esprit moins sceptique que le mien de l'infaillibilité de vos dogmes: je les suivrai toujours comme des oracles de la mort & de la vie; & la probabilité que j'y trouve me fera toujours estimer infiniment vos décrets. Le sieur Bourdelot vous entretiendra plus au long sur ce sujet. Je vous prie de lui ajouter foi, lorsqu'il vous dira que je considere votre illustre Faculté, comme celle à qui je dois le rétablissement de ma santé. Je confesserai cette vérité toujours, & je vous en demeurerai redevable toute ma vie.
De Stockolm, le 5 Juin 1653. CHRISTINE.
With modernised spelling:
Messieurs,
Je n'ai pas voulu manquer en cette occasion de vous témoigner l'estime que je fais de votre illustre Faculté; et je n'ai pas voulu laisser partir mon premier médecin sans l'accompagner du signalé service qu'il m'a rendu. Je crois devoir cette marque de reconnaissance à son mérite et à votre gloire, puisque c'est celle-ci seulement qui pourrait récompenser dignement l'obligation que je lui ai de m'avoir donné la santé. Ce sont les obligations que j'ai à une personne qui a l'honneur d'être reçue parmi ceux qui composent votre corps, qui depuis tant de siècles s'est rendu si célèbre. L'expérience m'a confirmé dans l'opinion que j'avais déjà conçue de l'excellence de votre méthode; et mon propre exemple aurait persuadé un esprit moins sceptique que le mien de l'infaillibilité de vos dogmes. Je les suivrai toujours comme des oracles de la mort et de la vie; et la probabilité que j'y trouve me fera toujours estimer infiniment vos décrets. Le sieur Bourdelot vous entretiendra plus au long sur ce sujet. Je vous prie de lui ajouter foi lorsqu'il vous dira que je considère votre illustre Faculté comme celle à qui je dois le rétablissement de ma santé. Je confesserai cette vérité toujours, et je vous en demeurerai redevable toute ma vie.
De Stockholm, le 5 juin 1653.
Christine.
Swedish translation (my own):
Messieurs,
Jag ville inte misslyckas vid detta tillfälle att visa Er den aktning jag har för Er lysande fakultet; och jag ville inte släppa min förste läkare utan att åtfölja honom med den stora tjänst han har gjort mig. Jag tror att jag är skyldig detta tacksamhetsmärke till hans förtjänst och till Er ära, ty det bara är detta som värdigt skulle kunna belöna den förpliktelse jag har mot honom för att ha gett mig hälsa. Detta är mina skyldigheter gentemot en person som har äran att bli mottagen bland dem som utgör Er kropp, som under så många sekler har gjort sig så berömd. Erfarenheten har bekräftat mig i den uppfattning jag redan hade bildat mig om Er metods förträfflighet; och mitt eget exempel skulle ha övertygat ett sinne som är mindre skeptiskt än mitt om Era dogmers ofelbarhet. Jag kommer alltid att följa dem som dödens och livets orakel; och sannolikheten som jag finner där kommer alltid att få mig att högakta Era påbud. Monsieur Bourdelot kommer att prata mer med Er om detta ämne. Jag ber Er att tro honom när han säger till Er att jag anser att Er berömda fakultet är den som jag är skyldig att återställa min hälsa. Jag kommer alltid att bekänna denna sanning, och jag skall stå i tacksamhetsskuld till Er för den hela mitt liv.
Stockholm, den 5 juni 1653.
Kristina.
English translation (my own):
Messieurs,
I did not want to fail on this occasion to show you the esteem I have for your illustrious Faculty; and I did not want to let my prime doctor go without accompanying him with the great service he has rendered me. I believe I owe this mark of gratitude to his merit and to your glory, since it is this alone which could worthily reward the obligation I have to him for having given me health. These are my obligations to a person who has the honour of being received among those who make up your body, which for so many centuries has made itself so famous. Experience has confirmed me in the opinion I had already formed of the excellence of your method; and my own example would have persuaded a mind less skeptical than mine of the infallibility of your dogmas. I will always follow them as oracles of death and life; and the probability that I find there will always cause me to greatly esteem your decrees. Monsieur Bourdelot will talk to you more on this subject. I beg you to believe him when he tells you that I consider your illustrious Faculty to be the one to whom I owe the restoration of my health. I will confess this truth always, and I will remain indebted to you for it all my life.
Stockholm, June 5, 1653.
Kristina.
Swedish translation of the original (my own):
Messieurs,
Jag ville ej vid detta tillfälle underlåta att visa Er den aktning jag har för Er lysande fakultet, och jag ville inte låta min förste läkare gå utan att åtfölja honom med detta vittnesbörd, som jag är skyldig att lämna till den tillfredsställelse jag har från den tjänst han har utfört mig. Jag tror att jag är skyldig detta märke av tacksamhet till hans förtjänst och till Er ära, ty det är den enda som värdigt skulle kunna belöna den förpliktelse jag har mot honom för att ha räddat mitt liv och givit mig hälsa. Detta är mina skyldigheter gentemot en person som har äran att bli mottagen bland dem som utgör Er kropp, som under så många år har gjort sig så känd. Erfarenheten har bekräftat mig i den uppfattning jag redan hade bildat mig om Er metods förträfflighet, och mitt eget exempel skulle ha övertygat ett sinne som är mindre skeptiskt än mitt till Era dogmers ofelbarhet. Jag kommer alltid att följa dem som dödens och livets orakel, och sannolikheten som jag finner i dem kommer alltid att få mig att värdera Era dekret oändligt... Monsieur Bourdelot kommer att tala mer med Er om detta ämne. Jag ber Er att lägga tilltro till honom när han säger till Er att jag betraktar Er berömda fakultet som den som jag är skyldig att återställa min hälsa och mitt liv. Jag kommer alltid att bekänna denna sanning, och jag skall stå i tacksamhetsskuld till Er för den hela mitt liv.
Kristina.
Stockholm, June 5, 1653.
English translation of the original (my own):
Messieurs,
I did not want to fail on this occasion to show you the esteem I have for your illustrious Faculty, and I did not want to let my prime doctor leave without accompanying him with this testimony which I am obliged to give to the satisfaction I have from the service he has rendered to me. I believe I owe this mark of gratitude to his merit and to your glory, since it is that alone which could worthily reward the obligation I have to him for having saved my life and given me health. These are my obligations to a person who has the honour of being received among those who make up your body, which for so many years has made itself so famous. Experience has confirmed me in the opinion I had already formed of the excellence of your method, and my own example would have persuaded a mind less skeptical than mine of the infallibility of your dogmas. I will always follow them as oracles of death and life, and the probability that I find in them will always make me value your decrees infinitely... Monsieur Bourdelot will talk to you more at length on this subject. I beg you to add credence to him when he tells you that I consider your illustrious Faculty as that to which I owe the restoration of my health and my life. I will confess this truth always, and I will remain indebted to you for it all my life.
Kristina.
Stockholm, June 5, 1653.
Above: Kristina.
Above: Pierre Bourdelot.
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