Thursday, November 24, 2022

Letter to Kristina from Monsieur Bonnesobres warning her/him/them against Pierre Bourdelot, dated April 4, 1653

Sources:

Cabinet historique: revue mensuelle, volume 4, page 108, published by the Bureau of the Historical Cabinet, 1858


Les amis d'Holstenius IV: Les petits correspondants; lettres et documents divers (appendix), III: Documents littéraires sur Christine de Suède, article written by Léon Gabriel Pélissier for Revue des langues romanes: quatrième série, tome cinquième, page 528, published by the Society for the Study of the Romance Languages, 1891


The letter (fixed the year typo):

Madame,
Monsieur Bourdelot ne se contente pas de mal traitter presque tous les officiers de Vostre Majesté par la violente domination qu'il exerce sur eux, soubz ombre que Vostre Majesté le regarde favorablement. Il est venu jusques-là avec moi que de m'offenser par des parolles injurieuses en ma personne et en mon honneur; et s'il plaist à Vostre Majesté d'apprendre la source de nos différends, — c'est, Madame, que M. Bourdelot a une haine enragée contre moi depuis que je lui refusai d'estre son espion auprès de Vostre Majesté, ainsi que peuvent estre quelques autres qui l'approchent.

Peu de temps après que je fus venu, il me dit qu'il me falloit trouver continuellement au lever de Vostre Majesté pour la voir desjeuner, estre présent à son disner et au souper pour lui en faire rapport, et me donnoit à entendre que c'estoit du commandement de Vostre Majesté. Je satisfis à ses ordres ponctuellement comme il m'avoit prescrit innocemment, toutefois, en pensant bien faire, sans songer à la politique, jusqu'à ce qu'ayant remarqué qu'il me mettoit à la question en m'interrogeant et me demandant qui estoit à la chambre, qui avoit parlé à Vostre Majesté, et qui j'avois laissé auprès d'elle, et qu'il ne se servoit de moi que pour satisfaire sa politique et non pas la médecine, je lui dis nettement que je ne pouvois faire cela plus longtemps et qu'absolument je ne le ferois plus. Là-dessus, Madame, me respondit en ces propres termes: «Je ne vous ay pas fait venir que pour faire ce que je voudrois! Je suis vostre Dieu et c'est de moi que vous devez tout espérer: vous devez continuer, et la reine s'accoustumera à vous voir en sa chambre comme un pilier de fenestre.»

Je lui ay repliqué une seconde fois que je le croiois encore plus puissant qu'il ne se disoit, mais que je n'en ferois rien, si Vostre Majesté ne me le commandoit elle mesme; que je n'estois venu ici que pour faire des médecines, et que ce n'estoit pas là mon mestier.

Depuis, Madame, il a esté dans une colère irréconciliable contre moi, et m'a fait cent indignitez avec des injures insupportables à un homme d'honneur, en présence de personnes de qualité, qui seroient honteuses à dire; je ne suis pas de condition à estre traité indignement et impérieusement par cet homme-là. Je supplie donc très-humblement Vostre Majesté de me faire justice et plus tost que de faire du bruit davantage contre une personne qui a tant de crédit dans la cour de Vostre Majesté, où il veut que l'on croye qu'il est le tout puissant, je la supplie, avec tout respect et humilité, de me permettre que je me retire, ne pouvant plus servir sous les ordres d'un homme si malin et si plein d'artifices. Il n'a besoin que de petites gens pour en disposer à sa volonté comme des valets, ce qu'il ne peut jamais prétendre d'un homme d'honneur, de quoi j'ai fait toute ma vie profession.

Je ne suis à la vérité que le fils d'un apothicaire, mais lui-même ne l'est que d'un chirurgien de la ville de Sens, qui s'appeloit Michon, et non pas Bourdelot, comme il se tiltre. Je sçai bien mon mestier, graces à Dieu, Madame: il en a quelque cognoissance, et sans vanité je l'ai fait partout avec réputation et estime de ceux qui l'entendent. Peut-estre s'en faut-il beaucoup qu'il ne sache aussi bien le sien, et s'il plaist à Vostre Majesté s'en donner le divertissement, je suis prest de le convaincre d'ignorance en beaucoup de choses qui regardent la profession, en présence de ceux qui en peuvent juger. Il a eu, à la vérité, la gloire d'avoir fait quelques belles cures à Bourdeaux, mais elles m'estoient [dues] plus tost qu'à luy, car je luy puis maintenir devant Vostre Majesté que je lui ai enseigné et fait les remèdes.

Il sçait bien luy-mesme qu'il m'a fait la cour pendant plus de deux ans en divers temps, pour s'informer et instruire de mille choses de médecine qu'il ne savoit pas et qu'il ne sçait encore que par ouï dire, ne sachant de tout cet art que l'escorce, qui lui sert pour s'introduire et faire le rat de cour. Je suis asseuré, Madame, que Vostre Majesté trouvera que je suis véritable.
Le 4 avril 1653.
BONNESOBRES.

With modernised spelling:

Madame,
Monsieur Bourdelot ne se contente pas de mal traiter presque tous les officiers de Votre Majesté par la violente domination qu'il exerce sur eux, sous ombre que Votre Majesté le regarde favorablement. Il est venu jusque-là avec moi que de m'offenser par des paroles injurieuses en ma personne et en mon honneur; et s'il plaît à Votre Majesté d'apprendre la source de nos différends, — c'est, Madame, que M. Bourdelot a une haine enragée contre moi depuis que je lui refusai d'être son épion auprès de Votre Majesté, ainsi que peuvent être quelques autres qui l'approchent.

Peu de temps après que je fus venu, il me dit qu'il me fallait trouver continuellement au lever de Votre Majesté pour la voir déjeuner, être présent à son dîner et au souper pour lui en faire rapport, et me donnait à entendre que c'était du commandement de Votre Majesté. Je satisfis à ses ordres ponctuellement comme il m'avait prescrit innocemment, toutefois, en pensant bien faire, sans songer à la politique, jusqu'à ce qu'ayant remarqué qu'il me mettait à la question en m'interrogeant et me demandant qui était à la chambre, qui avait parlé à Votre Majesté, et qui j'avais laissé auprès d'elle, et qu'il ne se servait de moi que pour satisfaire sa politique et non pas la médecine, je lui dis nettement que je ne pouvais faire cela plus longtemps et qu'absolument je ne le ferais plus. Là-dessus, Madame, me répondit en ces propres termes: «Je ne vous ai pas fait venir que pour faire ce que je voudrais! Je suis votre Dieu et c'est de moi que vous devez tout espérer: vous devez continuer, et la reine s'accoutumera à vous voir en sa chambre comme un pilier de fenêtre.»

Je lui ai repliqué une seconde fois que je le croyais encore plus puissant qu'il ne se disait, mais que je n'en ferais rien, si Votre Majesté ne me le commandait elle-même; que je n'étais venu ici que pour faire des médecines, et que ce n'était pas là mon métier.

Depuis, Madame, il a été dans une colère irréconciliable contre moi, et m'a fait cent indignités avec des injures insupportables à un homme d'honneur, en présence de personnes de qualité, qui seraient honteuses à dire; je ne suis pas de condition à être traité indignement et impérieusement par cet homme-là. Je supplie donc très humblement Votre Majesté de me faire justice et plus tôt que de faire du bruit davantage contre une personne qui a tant de crédit dans la cour de Votre Majesté, où il veut que l'on croye qu'il est le tout puissant, je la supplie, avec tout respect et humilité, de me permettre que je me retire, ne pouvant plus servir sous les ordres d'un homme si malin et si plein d'artifices. Il n'a besoin que de petites gens pour en disposer à sa volonté comme des valets, ce qu'il ne peut jamais prétendre d'un homme d'honneur, de quoi j'ai fait toute ma vie profession.

Je ne suis à la vérité que le fils d'un apothicaire, mais lui-même ne l'est que d'un chirurgien de la ville de Sens, qui s'appelait Michon, et non pas Bourdelot, comme il se titre. Je sais bien mon métier, grâces à Dieu, Madame; il en a quelque connaissance, et sans vanité je l'ai fait partout avec réputation et estime de ceux qui l'entendent. Peut-être s'en faut-il beaucoup qu'il ne sache aussi bien le sien, et s'il plaît à Votre Majesté s'en donner le divertissement, je suis prêt de le convaincre d'ignorance en beaucoup de choses qui regardent la profession, en présence de ceux qui en peuvent juger. Il a eu, à la vérité, la gloire d'avoir fait quelques belles cures à Bourdeaux, mais elles m'étaient dues plutôt qu'à lui, car je lui puis maintenir devant Votre Majesté que je lui ai enseigné et fait les remèdes.

Il sait bien lui-même qu'il m'a fait la cour pendant plus de deux ans en divers temps, pour s'informer et instruire de mille choses de médecine qu'il ne savait pas et qu'il ne sait encore que par ouï dire, ne sachant de tout cet art que l'écorce, qui lui sert pour s'introduire et faire le rat de cour. Je suis assuré, Madame, que Votre Majesté trouvera que je suis véritable.
Le 4 avril 1653.
Bonnesobres.

Another transcript of the letter:

Madame,
M. Bourdelot ne se contente pas de maltraiter presque tous les officiers de V. M., par la violente domination qu'il exerce sur eux, sous ombre que V. M., le regarde favorablement. Il est venu jusques-là avec moi que de m'offenser par des parolles injurieuses en ma personne et en mon honneur, et s'il plaist à V. M. d'apprendre la source de notre différent, c'est, Madame, que M. Bourdelot a une haine enragée contre moi, depuis que je lui refusai d'estre son espion auprès de V. M., ainsi que peuvent être quelques autres qui l'approchent.

Peu de temps après que je fus venu, il me dit qu'il me falloit trouver continuellement au lever de V. M. pour la voir déjeusner, estre présent à son diner et au souper pour lui en faire rapport, et me donnoit à entendre que c'étoit du commandement de V. M. Je satisfis à ses ordres ponctuellement comme il m'avoit prescrit, innocemment toutesfois, en pensant bien faire, sans songer à sa politique, jusques à ce qu'ayant remarqué qu'il me mettait à la question en m'interrogeant, et me demandant «qui estoit à la chambre, qui avoit parlé à V. M., et qui j'avais laissé auprès d'elle», et qu'il ne se servoit de moi que pour satisfaire sa politique, et non pas la médecine, je lui dis nettement que je ne pouvois faire cela plus longtemps, et qu'absolument je ne le ferais plus. Là-dessus, Madame, me répondit en ces propres termes: «Je ne vous ai pas fait venir que pour faire ce que je voudrais. Je suis votre Dieu, et c'est de moi que vous devez tout espérer; vous devez continuer, et la reine s'accoustumera à vous voir en sa chambre comme un pilier de fenêtre.»

Je lui ai repliqué une seconde fois que je le croyais encore plus puissant qu'il ne se disait, mais que je n'en ferois rien, si V. M. ne me le commandait elle-mesme, que je n'estois venu ici que pour faire des médecines, et que ce n'estoit pas là mon mestier.

Du depuis, Madame, il a esté dans une colère irréconciliable contre moi, et m'a fait cent indignités avec des injures insupportables à un homme d'honneur, en présence de personnes de qualité, et qui seroient honteuses à dire. Je ne suis pas de condition à être traité indignement et impérieusement par cet homme-là.

Je supplie donc très-humblement V. M., de me faire justice; et plutôt que de faire du bruit davantage contre une personne qui a tant de crédit dans la cour de V. M., où il veut que l'on croye qu'il est le tout-puissant, je la supplie, avec tout respect et humilité, de me permettre que je me retire, ne pouvant plus servir sous les ordres d'un homme si malin et si plein d'artifices. Il n'a besoin que de petites gens pour en disposer à sa volonté comme de valets; ce qu'il ne peut jamais prétendre d'un homme d'honneur, de quoi j'ai fait toute ma vie profession.

Je ne suis à la vérité que le fils d'un apothicaire, mais lui-même ne l'est que d'un chirurgien qui s'appeloit Michon, et non pas Bourdelot, comme il se tiltre. Je sais bien mon mestier, grâce à Dieu, Madame; il en a quelque coignoissance, et, sans vanité, je l'ai fait partout avec réputation et estime de ceux qui l'entendent. Peut-être s'en faut-il beaucoup qu'il ne sache aussi bien le sien, et, s'il plaist à V. Majesté s'en donner le divertissement, je suis prest de le convaincre d'ignorance en beaucoup de choses qui regardent la profession, en présence de ceux qui en peuvent juger. Il a eu, à la vérité, la gloire d'avoir fait quelques belles cures à Bourdeaux, mais elles m'estoient deues plustot qu'à lui, car je puis lui maintenir devant V. M. que je lui ai enseigné et fait les remèdes.

Il sait bien lui mesme qu'il m'a fait la cour plus de deux ans en divers temps pour s'informer et instruire de moi de mille choses de médecine qu'il ne savait pas et qu'il ne sait encore que par ouï-dire, ne sachant de tout cet art que l'escorce, qui lui sert pour s'introduire et faire le rat de cour. Je suis assuré, Madame, que Votre Majesté trouvera que je suis véritable.
Le 4 avril 1653...

Swedish translation (my own):

Madam,
Monsieur Bourdelot nöjer sig inte med att behandla nästan alla Ers Majestäts officerare illa genom den våldsamma dominans han utövar över dem, under sken av att Ers Majestät betraktar honom gunstligen. Han har gått så långt med mig att han kränkt mig med förolämpande ord mot min person och mot min ära; och om det behagar Ers Majestät att ta reda på källan till våra meningsskiljaktigheter — det är, madam, att monsieur Bourdelot har haft ett häftigt hat mot mig sedan jag vägrade honom att vara hans spion på Ers Majestät, så kan det vara några andra som närmar sig Er.

Strax efter att jag kom sade han till mig att jag ständigt måste vara hos Ers Majestät när Ni står upp, för att se Er äta frukost, vara närvarande vid Er middag och kvällsmat för att rapportera det till honom, och han gav mig att förstå att det var under Ers Majestäts befäl. Jag följde hans order punktligt som han oskyldigt hade föreskrivit mig, men tänkte väl, utan att tänka på politik, tills jag märkte att han utfrågade mig genom att förhöra mig och fråga mig vem som var i kammaren, vem som hade talat med Ers Majestät, och vem jag hade lämnat hos Er, och att han bara använde mig för att tillfredsställa sin politik och inte medicin. Jag sade tydligt till honom att jag inte kunde göra det här längre och att jag absolut inte ville göra det igen. Han svarade mig därpå, madam, med dessa sina egna ord: »Jag förde Er inte hit bara för att göra vad jag ville! Jag är Er Gud, och det är från mig Ni måste hoppas på allt: Ni måste fortsätta, och drottningen kommer att vänja sig vid att se Er i sitt rum som en pelare i ett fönster.«

Jag svarade honom en andra gång, att jag trodde att han var ännu mäktigare än han sade till sig själv, men att jag inte skulle göra något åt ​​det, om Ers Majestät inte befallde mig att göra det själv; att jag bara hade kommit hit för att göra medicin, och det var inte mitt arbete.

Sedan dess, madam, har han varit i en oförsonlig vrede mot mig och gjort mig hundra förolämpningar med förolämpningar som är outhärdliga för en hedersman, i närvaro av personer av kvalitet, som skulle skämmas över att säga; jag är inte i något tillstånd att bli ovärdigt och ovärdigt behandlad av den mannen. Jag ber därför mycket ödmjukt Ers Majestät att göra mig rättvisa och förr än göra mera oväsen mot en person som har så mycket heder i Ers Majestäts hov, där han vill tros vara allsmäktig; jag ber Er med all respekt och ödmjukhet att tillåta mig att gå i pension, ty jag inte längre kan tjäna under order av en man så slug och så full av konstigheter. Han behöver bara små människor för att förfoga över dem efter hans vilja som tjänare, vilket han aldrig kan kräva av en hedersman, som jag har gjort bekännelse av i hela mitt liv.

Jag är i sanning bara son till en apotekare, men han är själv bara sonen av en kirurg från staden Sens, som kallades Michon, och inte Bourdelot, som han kallar sig själv. Jag kan mitt yrke väl, Gudi lov, madam; han har viss kunskap om det, och utan fåfänga har jag gjort det överallt med anseende och aktning från dem som hör det. Kanske är han mycket nära att känna sitt eget också, och om det behagar Ers Majestät underhålla Er med det, är jag beredd att döma honom för okunnighet i många saker som rör yrket, i närvaro av dem som kunna döma. Han hade i sanning äran att ha gjort några fina kurer i Bourdeaux, men de berodde på mig snarare än på honom, för jag kan tala om för honom inför Ers Majestät att jag lärde honom och utförde botemedel.

Han vet väl själv att han har ställt mig i domstol i mer än två år vid olika tillfällen, för att informera sig själv och instruera om tusen saker inom medicin som han inte visste och som han fortfarande bara vet genom hörsägen, bara medveten om skällan av all denna konst, som tjänar honom att presentera sig själv och spela hovråtta. Jag försäkrar mig själv, madam, att Ers Majestät kommer att finna att jag är äkta.
Den 4 april 1653.
Bonnesobres.

English translation (my own):

Madame,
Monsieur Bourdelot is not content with treating almost all of Your Majesty's officers badly by the violent domination he exercises over them, under the guise that Your Majesty regards him favourably. He has gone so far with me as to offend me with insulting words to my person and to my honor; and if it pleases Your Majesty to learn the source of our disagreements — it is, Madame, that Monsieur Bourdelot has had a rabid hatred for me since I refused him to be his spy on Your Majesty, thus can be some others who approach you.

Shortly after I came, he told me that I must be continually by Your Majesty when you get up, to see you have breakfast, to be present at your dinner and supper so as to report it to him, and he gave me to understand that it was was under Your Majesty's command. I complied with his orders punctually as he had innocently prescribed to me, however, thinking well, without thinking of politics, until I noticed that he was questioning me by interrogating me and asking me who was in the chamber, who had spoken to Your Majesty, and who I had left with you, and that he only used me to satisfy his politics and not medicine. I told him clearly that I could not do this any longer and that I absolutely would not do it again. He thereupon, Madame, answered me in these his own words: "I did not bring you here just to do what I wanted! I am your God, and it is from me that you must hope for everything: you must continue, and the Queen will grow accustomed to seeing you in her room like a pillar in a window."

I replied to him a second time that I believed him to be even more powerful than he said to himself, but that I would do nothing about it, if Your Majesty did not order me to do so yourself; that I had only come here to do medicine, and that was not my job.

Since then, Madame, he has been in an irreconcilable anger against me, and has done me a hundred indignities with insults intolerable to a man of honour, in the presence of persons of quality, who would be ashamed to say; I am in no condition to be treated unworthily and imperiously by that man. I therefore very humbly beg Your Majesty to do me justice and sooner than make more noise against a person who has so much credit in Your Majesty's court, where he wants to be believed to be all-powerful; I beg you, with all respect and humility, to allow me to retire, being no longer able to serve under the orders of a man so clever and so full of artifices. He only needs little people to dispose of them at his will like servants, which he can never claim from a man of honour, of which I have made profession all my life.

I am in truth only the son of an apothecary, but he himself is only that of a surgeon from the town of Sens, who was called Michon, and not Bourdelot, as he calls himself. I know my trade well, thank God, Madame; he has some knowledge of it, and without vanity I have done it everywhere with reputation and esteem from those who hear it. Perhaps he is very close to knowing his own as well, and if it pleases Your Majesty entertain yourself with it, I am ready to convict him of ignorance in many things that concern the profession, in the presence of those who can judge. He had, in truth, the glory of having done some fine cures at Bourdeaux, but they were due to me rather than to him, for I can tell him in front of Your Majesty that I taught him and performed the remedies.

He knows well himself that he has paid court to me for more than two years at various times, to inform himself and instruct about a thousand things in medicine that he did not know and that he still only knows through hearsay, knowing only the bark of all this art, which serves him to introduce himself and play court rat. I assure myself, Madame, that Your Majesty will find that I am genuine.
April 4, 1653.
Bonnesobres.


Above: Kristina.


Above: Pierre Bourdelot.

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