Monday, July 3, 2023

Excerpt from resident Antoine de Courtin's letter to Karl Gustav, dated December 11/21 (New Style), 1657

Source:

Riksarkivet, pages 134 to 135 in Brev till Kungl. M:t; Residenten Antoine de Courtin; Ordinarie beskickningar 1625-1806; Svenska beskickingars till Frankrike brev och arkiv 1625-1806; Diplomatica Gallica 1542-1809


The letter excerpt:

Sire
... Je luy [M. le Cardinal] parlay ensuite de l'action de la Reine Christine et de la douleur Sensible que Vostre Majesté en auoit conceuë, remerciant S. E. de ce que par Sa Sagesse, elle auoit preuenu l'Jntention de V. M. en excusant & couurant cette affaire[.] Jl me fit connoistre fort amplement le Soin qu'il auoit pris de redresser la passion de cette Princesse et comme malgré elle, jl luy auoit faict connoistre la Verité, dont elle estoit demeurée conuaincue & ensuite touchée de ce qui estoit arriué. S. E. Voulut aussy que nous luy eussions obligation de ce que la Reine Christine n'alloit point en Allemagne; qu'il l'en auoit destournée pour plusieurs raisons, estimant entr'autres qu'elle ne pouuoit qu'estre à charge à Vostre Majesté.

Pour ce qui est du motif que Sa Ma:té a eu de punir Monaldesqui, Voicy l'histoire exacte que j'en ay apprise de bon lieu. Jlz Sont trois principaux Acteurs dans cette tragedie. Vn nommé Sentinelj qui est à Rome frere de ce Sentineli qui a aydé à faire le meurtre et qui S'est Sauué. Vn nommé Passarinj Aumosnier ou Confesseur de la Reine, Et Monaldesqui qui a esté tué. Sentineli de Rome ayant gagné les bonnes graces de Sa Ma:té eut part dans tous Ses Secretz dans tous Ses desseins et dans tous Ses projetz; Et comme jl S'Jmaginoit que Monaldesqui estoit de Ses jntimes Amys, jl luy fit confidence de ce qu'il tenoit de plus Secret de la Reine. Monaldesqui Jaloux du credit de Sentinelj traine Sa perte et tasche de le mal mettre aupréz de Sa Majesté: N'ẏ pouuant reüssir par Ses mauuais offices, jl a recours à cette perfidie, Jl faict & fabrique des lettres auec Passarinj (qui auoit esté mis de Sa main aupréz de la Reine) comme Si Ses Amys de Rome luy mandoient que Sentineli trahissoit la Reine et reueloit cecy & cela qu'elle luy auoit confié en Secret[.] Monaldesqui donc Se fesant fort de cette feinte et monstrant ces lettres à la Reine croit la perte de Sentinely Jnfailliable; mais Sa Majesté Suspendant Son Jugement et taschant par toutes Voyes de descouurir la Verité trouua Sans Sortir de Sa maison Vne trahison toute preste pour en conuaincre Vne autre; S'estant addressée à Passarinj, Celuy cy luy denonça toute l'affaire, luy monstra mesme les minutes des lettres que Monaldesqui auoit feintes & fut le premier à accuser Son Amy et Son Patron; Lequel Se Voyant conuaincu & Se condamnant luy mesme fut traicté comme V. M. a Sceu par le frere de ce Sentinelj et deux autres. J'ay tasché de penetrer quel Secret ce malheureux pouuoit auoir reuelé, personne ne me l'a Sceu apprendre. Jlz disent Soit pour excuser la Reine, ou que ce Soit la Verité que ces Secretz concernoient l'Jtalie, & nullement des Amourettes. La Reine est encore à fontainebleau et tousjours Sur Son depart. Le bruict est general à la Cour, que Sa Majesté est à Paris Jncognitò, Et que mesme elle fut mercredy au Palais pour Voir le Roy, qui ẏ alla Seoir en Son lict de justice, afin de faire passer Vne bule du Pape contre les Janssenistes. ... Je ... ne croy pas que la Reine Soit Jcẏ. Je pense Seulement qu'elle S'est opiniastrée à attendre à fontainebleau la responce decisiue de nostre affaire des Vieux Subsides. ...
Sire
de V:re Majesté.
Le tres humble tres obeïssant & tres
fidele Sujet
De Courtin
De Paris le 11/21 Decembre 1657.

With modernised spelling:

Sire,
... Je lui [Monsieur le cardinal] parlai ensuite de l'action de la reine Christine et de la douleur sensible que Votre Majesté en avait conçue, remerciant Son Éminence de ce que par sa sagesse, elle avait prévenu l'intention de Votre Majesté en excusant et couvrant cette affaire. Il me fit connaître fort amplement le soin qu'il avait pris de redresser la passion de cette princesse et comme, malgré elle, il lui avait fait connaître la vérité, dont elle était demeurée convaincue et ensuite touchée de ce qui étoit arrivé. Son Éminence voulut aussi que nous lui eussions obligation de ce que la reine Christine n'allait point en Allemagne, qu'il l'en avait détournée pour plusieurs raisons, estimant entre autres qu'elle ne pouvait qu'être à charge à Votre Majesté.

Pour ce qui est du motif que Sa Majesté a eu de punir Monaldeschi, voici l'histoire exacte que j'en ai apprise de bon lieu. Ils sont trois principaux acteurs dans cette tragédie: un nommé Santinelli, qui est à Rome, frère de ce Santinelli qui a aidé à faire le meurtre et qui s'est sauvé; un nommé Passarini, aumônier ou confesseur de la reine; et Monaldeschi, qui a été tué.

Santinelli de Rome, ayant gagné les bonnes grâces de Sa Majesté, eut part dans tous ses secrets, dans tous ses desseins, et dans tous ses projets; et, comme il s'imaginait que Monaldeschi était de ses intimes amis, il lui fit confidence de ce qu'il tenait de plus secret de la reine. Monaldeschi, jaloux du crédit de Santinelli, traîne sa perte et tâche de le mal mettre auprès de Sa Majesté. N'y pouvant réussir par ses mauvais offices, il a recours à cette perfidie. Il fait et fabrique des lettres avec Passarini (qui avait été mis de sa main auprès de la reine), comme si ses amis de Rome lui mandaient que Santinelli trahissait la reine et révélait ceci et cela qu'elle lui avait confié en secret.

Monaldeschi donc se faisant fort de cette feinte et montrant ces lettres à la reine, croit la perte de Santinelli infaillible, mais Sa Majesté, suspendant son jugement et tâchant par toutes voies de découvrir la vérité, trouva sans sortir de sa maison une trahison toute prête pour en convaincre une autre. S'étant adressée à Passarini, celui-ci lui denonça toute l'affaire, lui montra même les minutes des lettres que Monaldeschi avait feintes, et fut le premier à accuser son ami et son patron; lequel, se voyant convaincu et se condamnant lui-même, fut traité comme Votre Majesté a su par le frère de ce Santinelli et deux autres.

J'ai tâché de pénétrer quel secret ce malheureux pouvait avoir révélé, personne ne me l'a su apprendre. Ils disent soit pour excuser la reine, ou que ce soit la vérité que ces secrets concernaient l'Italie et nullement des amourettes.

La reine est encore à Fontainebleau et toujours sur son depart. Le bruit est général à la Cour que Sa Majesté est à Paris incognito, et que même elle fut mercredi au Palais pour voir le roi, qui y alla soir en son lit de justice, afin de faire passer une bulle du pape contre les jansénistes. ... Je ... ne crois pas que la reine soit ici. Je pense seulement qu'elle s'est opiniâtrée à attendre à Fontainebleau la réponse décisive de notre affaire des vieux subsides. ...
Sire,
de Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet
De Courtin.
De Paris, le 11/21 décembre 1657.

Swedish translation (my own):

Min herre,
Jag talade sedan till honom [Monsieur kardinalen] om drottning Kristinas handling och om den sensibla smärta som Ers Majestät hade uppfattat därav, och tackade Hans Eminens för vad han med sin visdom hade förekommit Ers Majestäts avsikt genom att ursäkta och täcka detta fall över. Han gjorde mig fullt medveten om den omsorg han hade tagit för att återställa denna prinsessas passion och hur han, trots sig själv, hade låtit henne veta sanningen, som hon hade förblivit övertygad om och sedan berörd av det som hade hänt. Hans Eminens ville också att vi skulle vara skyldiga honom att drottning Kristina inte skulle till Tyskland, att han hade avvisat henne av flera skäl, bland annat med tanke på att hon bara kunde vara en börda för Ers Majestät.

När det gäller Hennes Majestäts motiv för att straffa Monaldeschi, här är den exakta historien som jag har lärt mig från ett gott ställe. Det finns tre huvudaktörer i denna tragedi: en som heter Santinelli, som är i Rom, bror till den Santinelli som hjälpte till att utföra mordet och som rymde; en som heter Passarini, kapellan eller biktfader till drottningen; och Monaldeschi, som dödades.

Santinelli av Rom, efter att ha vunnit Hennes Majestäts goda nåder, hade del i alla hennes hemligheter, i alla hennes dessänger och i alla hennes projekt; och då han föreställde sig att Monaldeschi var en av hennes intima vänner, anförtrodde han honom det han hade mest hemligt för drottningen. Monaldeschi, avundsjuk på Santinellis kredit, drog på sig sin förlust och försökte sätta honom illa med Hennes Majestät. Han kunde inte lyckas med sina dåliga tjänster, och han hade tillgripit denna förräderi. Han skrev och fabricerade brev med Passarini (som hade placerats i hans hand med drottningen), som om hans vänner i Rom berättade för honom att Santinelli förrådde drottningen och avslöjade det och det som hon hade anförtrott honom i hemlighet.

Monaldeschi, som gjorde sig stark i denna föreställning och visade dessa brev till drottningen, trodde därför att Santinellis förlust var ofelbar, men Hennes Majestät, som avbröt sitt omdöme och med alla medel försökte upptäcka sanningen, fann utan att lämna sitt hus ett svek redo att döma en annan för det. Efter att ha riktat sig till Passarini, fördömde denne hela affären för henne, han visade henne till och med protokollen för de brev som Monaldeschi hade förfalskat, och var den förste att anklaga sin vän och hans beskyddare; som, då han såg sig själv dömd och fördömande, behandlades, som Ers Majestät visste, av denne Santinellis bror och två andra.

Jag har försökt tränga in i vilken hemlighet denne olyckliga man kunde ha avslöjat; ingen kunde berätta för mig. De säger antingen att ursäkta drottningen, eller låt det vara sanningen att dessa hemligheter gällde Italien och inte kärleksaffärer.

Drottningen är fortfarande i Fontainebleau och fortfarande på väg bort. Ryktet är allmänt vid hovet att Hennes Majestät är i Paris inkognito, och att hon till och med var på slottet på onsdagen för att se konungen, som reste dit på kvällen på sin lit de justice, för att skicka en bulla från påven mot jansenisterna. ... Jag ... tror inte att drottningen är här. Jag tror bara att hon envisades med att vänta på Fontainebleau på det avgörande svaret på vår affär med de gamla subventionerna.
Min herre,
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste undersåte
De Courtin.
Från Paris, den 11/21 december 1657.

English translation (my own):

Sire,
I then spoke to him [Monsieur le Cardinal] of the action of Queen Kristina and of the sensible pain that Your Majesty had conceived of it, thanking His Eminence for what, by his wisdom, he had forestalled Your Majesty's intention by excusing and covering this case. He made me fully aware of the care he had taken to redress the passion of this princess and how, in spite of herself, he had let her know the truth, of which she had remained convinced and then touched by what had happened. His Eminence also wanted us to owe him that Queen Kristina was not going to Germany, that he had turned her away for several reasons, considering, among others, that she could only be a burden to Your Majesty.

As to Her Majesty's motive for punishing Monaldeschi, here is the exact story that I have learned from a good place. There are three principal actors in this tragedy: one named Santinelli, who is in Rome, the brother of that Santinelli who helped to carry out the murder and who escaped; one named Passarini, chaplain or confessor to the Queen; and Monaldeschi, who was killed.

Santinelli of Rome, having gained Her Majesty's good graces, had a share in all her secrets, in all her designs, and in all her projects; and, as he imagined that Monaldeschi was one of her intimate friends, he confided in him what he had most secret from the Queen. Monaldeschi, jealous of Santinelli's credit, dragged his loss and tried to put him badly with Her Majesty. Unable to succeed by his bad services, he had recourse to this perfidy. He wrote and fabricated letters with Passarini (who had been placed by his hand with the Queen), as if his friends in Rome were telling him that Santinelli was betraying the Queen and revealing this and that which she had entrusted to him in secret.

Monaldeschi, making himself strong in this pretense and showing these letters to the Queen, therefore believed the loss of Santinelli infallible, but Her Majesty, suspending her judgment and trying by all means to discover the truth, found without leaving her house a betrayal ready to convict another of it. Having addressed himself to Passarini, the latter denounced the whole affair to her, he even showed her the minutes of the letters which Monaldeschi had forged, and was the first to accuse his friend and his patron; who, seeing himself convicted and condemning himself, was treated, as Your Majesty knew, by the brother of this Santinelli and two others.

I have tried to penetrate what secret this unfortunate man could have revealed; no one was able to tell me. They say either to excuse the Queen, or let it be the truth that these secrets concerned Italy and not love affairs.

The Queen is still at Fontainebleau and still on her departure. The rumour is general at the Court that Her Majesty is in Paris incognito, and that she was even at the Palace on Wednesday to see the King, who went there in the evening on his lit de justice, in order to pass a bull from the Pope against the Jansenists. ... I ... do not believe the Queen is here. I only think that she persisted in waiting at Fontainebleau for the decisive answer to our affair of the old subsidies.
Sire,
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful servant
De Courtin.
From Paris, December 11/21, 1657.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: Karl Gustav.


Above: Antoine de Courtin.

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