Sunday, July 16, 2023

Kristina in Pierre Hector Chanut's memoirs, September 1646

Sources:

Mémoires de ce qui s'est passé en Suède, volume 1, pages 55 to 61, by Pierre Hector Chanut, published by Pierre Linage de Vauciennes, 1675
Anteckningar om det som tilldragit sig i Sverige ifrån år 1645 till år 1649, pages 62 to 67, translator unknown, published by Ecksteinska Boktryckeriet, 1826

Above: Kristina.

The excerpts:

Mais le sieur Chanut ayant receu des lettres des Plenipotentiaires de France à Munster, qui luy ordonnoient de supplier la Reine de Suede de vouloir faciliter la conclusion de la Paix; Il luy remontra, qu'il luy seroit avantageux de se relâcher dans ses demandes; de donner quelque satisfaction à l'Electeur de Brandebourg pour avoir son consentement sur la Pomeranie; & de ne point s'opposer si fortement au Duc de Baviere, qui pouvoit beaucoup à l'avancement de la Paix; & qu'il esperoit que sa Majesté donneroit ses ordres là dessus à ses Plenipotentiaires.

On apprit en ce mesme temps de fort bonnes nouvelles des armées d'Allemagne; & que les Suedois se promettoient de gagner quelque bataille, ou de ruiner l'armée ennemie par la disette des vivres.

Dans cette conjoncture, le Baron Oxenstiern Plenipotentiaire de Suede à Osnabrug, fit supplier la Reine qu'il pût faire un voyage en Suede pour les funerailles de sa fille. La Reine estoit en doute de ce qu'elle devoit répondre à son pere s'il luy demandoit cette permission; car les uns disoient que c'estoit une invention du Pere, afin qu'estant en Suede il pût l'offrir à sa Majesté pour son successeur à sa Charge; sur quoy elle n'auroit pas voulu estre obligée de se declarer si-tost. D'autres disoient, qu'un autre que luy seroit plus commode au Traité de Paix, & qu'étant en Suede, il seroit facile de l'y retenir. Et comme la Maison Oxenstiern estoit contraire aux desseins de la France, le sieur Chanut ne voulant pas se declarer là dessus, dit seulement, que la retraite du Chef de l'Ambassade de Suede donneroit à parler à ceux qui publioient qu'elle ne vouloit point la Paix, dont la conclusion sembloit si proche, qu'en peu de temps elle pourroit estre resoluë.

Cependant le bruit courut, que les Estats des Provinces-Unies avoient desavoüé ceux de leurs Ministres à Munster, qui s'estoient engagez à la signature avec les Espagnols; & la Reine sur ce bruit ne put s'empescher de dire, que les Estats tromperoient enfin la France. Son opinion pourtant n'estoit fondée que sur les avis de son Resident à la Haye, qu'elle croyoit avoir des communications fort secrettes avec quelques-uns des Principaux.

Il courut aussi un autre bruit, qui allarma fort la Cour de Suede: On disoit que le Comte d'Avaux s'estoit abbouché avec le Comte de Transmansdorff; mais le sieur Chanut sur un reproche que luy en fit la Reine, il la sceut si bien persuader, qu'elle luy avoüa qu'elle n'en croyoit rien du tout; & à quelques jours de là, on eut avis que le Comte de Transmansdorff luy-mesme desavoüoit cette entreveüe.

Et comme il importoit que les Imperiaux fussent rappellez aux pensées de la Paix par la dissipation des forces, qui soûtenoient leurs esperances, les nouvelles qui en vinrent d'Allemagne réjoüirent extrémement la Reine, & toute la Cour de Suede, dont les principaux Ministres preferoient l'avantage de ruiner les armées Imperiale, & Bavaroise par la faim, à celuy de les dissiper par une bataille: Mais comme il estoit dangereux que la prosperité ne rendît les Suedois trop fiers en leurs demandes, le sieur Chanut leur representoient sans cesse les inconveniens qui pouvoient arriver de jour à autre au Party; & sur ce qu'il decouvrit qu'ils apprehendoient le procedé des Estats des Provinces-Unies, & que la France ne fust pas assez puissante pour tenir de grandes armées en Allemagne, si elle avoit à combattre seule les forces d'Espagne en Flandre, il tâchoit d'augmenter leur crainte, & de les entretenir aussi dans les défiances qu'ils avoient du Ministre d'Espagne, qui estoit à Coppenhagen; leur insinuant quelquefois, que la Suede s'estant declarée à Osnabrug de ce qu'elle vouloit retenir en Allemagne, elle ne devoit point douter que les Interessez en ce qu'elle pretendoit garder par la Paix, ne luy fussent des ennemis tous formez, si elle ne se concluoit pas. Nonobstant cela, les Suedois demeuroient toûjours opiniâtres dans leurs demandes, & dans le desir qu'ils avoient de s'étendre tout le long de la Mer Baltique par la possession de la Pomeranie entiere, au lieu de suivre la moderation de la France au fait de l'Alsace; & ils vouloient qu'elle joignît tous ses offices pour leur obtenir une pleine satisfaction. Mais quoy qu'ils combattissent toutes les raisons qu'on leur donnoit là dessus, elles ne laissoient pas de faire grande impression en leur esprit, & il y avoit esperance qu'ils entreroient en quelque accommodement avec l'Electeur de Brandebourg, plûtost que de perdre l'occasion de faire une Paix avantageuse.

Sur les remontrances que le sieur Chanut leur faisoit sur ce sujet, ils disoient que la satisfaction des François estoit plus grande que celle de Suede, en ce que la Lorraine, & l'Alsace valoient plus que tout ce que les Suedois pretendoient; & il y avoit apparence que l'on avoit fait cette comparaison dans le Senat. Mais le sieur Chanut trouva à propos de leur remontrer, que la France avoit bien plus de raison d'imputer à la satisfaction de la Suede tout ce qu'elle s'estoit acquis par la derniere guerre de Dannemark, puisque les troupes destinées, & stipendiées contre la Maison d'Austriche y avoient esté employées: Car pour ce qui estoit de la Lorraine, il leur fit voir que ce n'estoit point un Estat de l'Empire; que le feu Roy s'en estoit rendu le Maistre par des motifs separez des causes de la guerre d'Allemagne; que la conqueste estoit particuliere, & qu'elle ne feroit point partie de la satisfaction de la France pour la guerre d'Allemagne.

La Reine de Suede ne laissoit pas de témoigner en toutes occasions, qu'il ne tiendroit jamais à elle que la paix ne fist; & quoy qu'elle tint ses sentimens fort cachez là dessus, il estoit aisé de juger que son intention estoit de faire tout son possible pour rejetter sur l'Empereur la récompense de l'Electeur de Brandebourg, pour la Pomeranie entiere, & que ce ne seroit qu'à l'extremité qu'elle luy en laisseroit une partie; parce que la partie de ce Duché, qu'elle abandonneroit estoit beaucoup meilleure au sentiment des Suedois, & de plus grand revenu que celle qu'ils retiendroient du côté de Meklebourg & de Wismar.

Les choses estant donc dans cette disposition, il courut un bruit que les François ne permettroient pas à l'armée confederée d'user de l'occasion, & de ses avantages contre l'Electeur de Baviere dans ses propres Estats, & que le Maréchal de Turenne avoit des ordres secrets de divertir les conseils & les desseins qui iroient à la ruine de ce Prince, que la France vouloit conserver, quoy qu'il l'eût trompée plusieurs fois, & qu'elle n'eût point de plus dangereux ennemy; ce qui déplût fort aux Suedois, qui disoient tout haut que l'on ne pourroit jamais mettre l'Empereur à la raison si on ne ruinoit ce Prince, & si on ne desoloit son païs avec le fer & le feu.

Le sieur Chanut ne crût pas ce bruit sans fondement, lorsqu'il eût receu une lettre de la Cour, par laquelle on luy mandoit que la France pouvoit traitter avec le Duc de Baviere sans la participation de la Suede, & sans blesser les traitez d'alliance avec elle; ce qui n'estoit appuyé que sur la neutralité accordée au Duc de Saxe sans la participation de la France, mais il y avoit bien de la difference: car les armes de Saxe n'incommodoient point la France en son particulier, & celles de Baviere incommodoient les Suedois par tout; & si le Maréchal Torstenshon traita avec la Saxe à l'insceu de la France, ce ne fut pas contre son avis, qu'il pouvoit supposer conforme au sien. Mais alors la France ne pouvoit ignorer le sentiment de la Suede contre le Duc de Baviere, ni traiter sans elle que contre sa volonté. Le traité de Saxe n'avoit point esté fait de l'autorité de la Reine, il n'estoit que pour six mois; & si on l'avoit fait sans la France la premiere fois, le renouvellement en avoit esté fait avec elle, & de son consentement. C'est pourquoy les Plenipotentiaires de France à Munster écrivirent au sieur Chanut d'asseurer la Reine de Suede, que la France ne traiteroit point avec le Duc de Baviere, qu'avec le gré, & la participation des Ministres de Suede, & si on eut fait au contraire la Suede l'auroit pris sans doute pour une manifeste rupture avec elle.

Sur quelques avis qu'on eut que le Baron Oxenstiern Plenipotentiaire vouloit s'en retourner en Suede, & quitter Osnabrug, les Plenipotentiaires de France écrivirent au sieur Chanut de remontrer à la Reine qu'il estoit à propos d'envoyer auparavant un autre Ambassadeur à Osnabrug, ou de donner un plein pouvoir au sieur Salvius. Si bien que le sieur Chanut luy ayant communiqué ces lettres, elle luy dît que son Chancelier ne luy en avoit point parlé, & qu'absolument elle ne luy permettroit point de quitter les affaires en l'estat où elles estoient; qu'il faudroit trop de temps pour instruire un autre Ministre, & qu'elle ne commettroit point seul le sieur Salvius en un traité où la France avoit un Prince & deux Comtes.

With modernised spelling:

Mais le sieur Chanut ayant reçu des lettres des plénipotentiaires de France à Münster qui lui ordonnaient de supplier la reine de Suède de vouloir faciliter la conclusion de la paix, il lui remontra qu'il lui serait avantageux de se relâcher dans ses demandes, de donner quelque satisfaction à l'électeur de Brandebourg pour avoir son consentement sur la Poméranie, et de ne point s'opposer si fortement au duc de Bavière, qui pouvait beaucoup à l'avancement de la paix; et qu'il espérait que Sa Majesté donnerait ses ordres là-dessus à ses plénipotentiaires.

On apprit en ce même temps de fort bonnes nouvelles des armées d'Allemagne, et que les Suédois se promettaient de gagner quelque bataille, ou de ruiner l'armée ennemie par la disette des vivres.

Dans cette conjoncture, le baron Oxenstiern, plénipotentiaire de Suède à Osnabrück, fit supplier la reine qu'il pût faire un voyage en Suède pour les funerailles de sa fille. La reine était en doute de ce qu'elle devait répondre à son père s'il lui demandait cette permission, car les uns disaient que c'était une invention du père, afin qu'estant en Suède il pût l'offrir à Sa Majesté pour son successeur à sa charge, sur quoi elle n'aurait pas voulu être obligée de se déclarer si tôt. D'autres disaient qu'un autre que lui serait plus commode au traité de paix, et qu'étant en Suède, il serait facile de l'y retenir. Et comme la Maison Oxenstiern était contraire aux desseins de la France, le sieur Chanut, ne voulant pas se déclarer là-dessus, dit seulement que la retraite du chef de l'ambassade de Suède donnerait à parler à ceux qui publiaient qu'elle ne voulait point la paix, dont la conclusion semblait si proche qu'en peu de temps elle pourrait être résolue.

Cependant le bruit courut que les États des Provinces Unies avaient désavoué ceux de leurs ministres à Münster, qui s'étaient engagés à la signature avec les Espagnols; et la reine, sur ce bruit, ne put s'empêcher de dire que les États tromperaient enfin la France. Son opinion pourtant n'était fondée que sur les avis de son résident à La Haye, qu'elle croyait avoir des communications fort secrètes avec quelques-uns des principaux.

Il courut aussi un autre bruit, qui alarma fort la Cour de Suède. On disait que le comte d'Avaux s'était abouché avec le comte de Trautmansdorff, mais le sieur Chanut, sur un reproche que lui en fit la reine, il la sut si bien persuader qu'elle lui avoua qu'elle n'en croyait rien du tout; et à quelques jours de là, on eut avis que le comte de Trautmansdorff lui-même désavouait cette entrevue.

Et, comme il importait que les impériaux fussent rappelés aux pensées de la paix par la dissipation des forces qui soutenaient leurs espérances, les nouvelles qui en vinrent d'Allemagne réjouirent extrêmement la reine et toute la Cour de Suède, dont les principaux ministres préféraient l'avantage de ruiner les armées impériale[s] et bavaroise[s] par la faim, à celui de les dissiper par une bataille. Mais, comme il était dangereux que la prospérité ne rendît les Suédois trop fiers en leurs demandes, le sieur Chanut leur représentait sans cesse les inconvénients qui pouvaient arriver de jour à autre au parti; et sur ce qu'il découvrit qu'ils appréhendaient le procédé des États des Provinces Unies, et que la France ne fût pas assez puissante pour tenir de grandes armées en Allemagne si elle avait à combattre seule les forces d'Espagne en Flandre, il tâchait d'augmenter leur crainte et de les entretenir aussi dans les défiances qu'ils avaient du ministre d'Espagne, qui était à Copenhague; leur insinuant quelquefois que la Suède s'étant déclarée à Osnabrück de ce qu'elle voulait retenir en Allemagne, elle ne devait point douter que les intéressés en ce qu'elle prétendait garder par la paix ne lui fussent des ennemis tous formés si elle ne se concluait pas.

Nonobstant cela, les Suédois demeuraient toujours opiniâtres dans leurs demandes et dans le désir qu'ils avaient de s'étendre tout le long de la mer Baltique par la possession de la Poméranie entière, au lieu de suivre la modération de la France au fait de l'Alsace; et ils voulaient qu'elle joignît tous ses offices pour leur obtenir une pleine satisfaction. Mais, quoiqu'ils combattissent toutes les raisons qu'on leur donnait là-dessus, ils ne laissaient pas de faire grande impression en leur esprit, et il y avait espérance qu'ils entreraient en quelque accommodement avec l'électeur de Brandebourg plutôt que de perdre l'occasion de faire une paix avantageuse.

Sur les remontrances que le sieur Chanut leur faisait sur ce sujet, ils disaient que la satisfaction des Français était plus grande que celle de Suède, en ce que la Lorraine et l'Alsace valaient plus que tout ce que les Suédois prétendaient; et il y avait apparence que l'on avait fait cette comparaison dans le Sénat. Mais le sieur Chanut trouva à propos de leur remontrer que la France avait bien plus de raison d'imputer à la satisfaction de la Suède tout ce qu'elle s'était acquis par la dernière guerre de Danemark, puisque les troupes destinées et stipendiées contre la Maison d'Autriche y avaient été employées. Car, pour ce qui était de la Lorraine, il leur fit voir que ce n'était point un état de l'empire, que le feu roi s'en était rendu le maître par des motifs séparés des causes de la guerre d'Allemagne, que la conquête étoit particulière, et qu'elle ne ferait point partie de la satisfaction de la France pour la guerre d'Allemagne.

La reine de Suède ne laissait pas de témoigner en toutes occasions qu'il ne tiendrait jamais à elle que la paix ne fît, et quoiqu'elle tint ses sentiments fort cachés là-dessus, il était aisé de juger que son intention était de faire tout son possible pour rejetter sur l'empereur la récompense de l'électeur de Brandebourg pour la Poméranie entière, et que ce ne serait qu'à l'extrêmité qu'elle lui en laisserait une partie; parce que la partie de ce duché qu'elle abandonnerait était beaucoup meilleure au sentiment des Suédois, et de plus grand revenu que celle qu'ils retiendraient du côté de Mecklembourg et de Wismar.

Les choses étant donc dans cette disposition, il courut un bruit que les Français ne permettraient pas à l'armée conféderée d'user de l'occasion et de ses avantages contre l'électeur de Bavière dans ses propres états, et que le maréchal de Turenne avait des ordres secrets de divertir les conseils et les desseins qui iraient à la ruine de ce prince; que la France voulait conserver, quoiqu'il l'eût trompée plusieurs fois, et qu'elle n'eût point de plus dangereux ennemi, ce qui déplût fort aux Suédois, qui disaient tout haut que l'on ne pourrait jamais mettre l'empereur à la raison si on ne ruinait ce prince et si on ne désolait son pays avec le fer et le feu.

Le sieur Chanut ne crut pas ce bruit sans fondement, lorsqu'il eût reçu une lettre de la Cour, par laquelle on lui mandait que la France pouvait traiter avec le duc de Bavière sans la participation de la Suède et sans blesser les traités d'alliance avec elle, ce qui n'était appuyé que sur la neutralité accordée au duc de Saxe sans la participation de la France. Mais il y avait bien de la différence, car les armes de Saxe n'incommodaient point la France en son particulier, et celles de Bavière incommodaient les Suédois partout; et si le maréchal Torstensson traita avec la Saxe à l'insu de la France, ce ne fut pas contre son avis, qu'il pouvait supposer conforme au sien.

Mais alors la France ne pouvait ignorer le sentiment de la Suède contre le duc de Bavière, ni traiter sans elle que contre sa volonté. Le traité de Saxe n'avait point été fait de l'autorité de la reine, il n'était que pour six mois; et si on l'avait fait sans la France la première fois, le renouvellement en avait été fait avec elle, et de son consentement. C'est pourquoi les plénipotentiaires de France à Münster écrivirent au sieur Chanut d'assurer la reine de Suède que la France ne traiterait point avec le duc de Bavière qu'avec le gré et la participation des ministres de Suède, et, si on eut fait au contraire, la Suède l'aurait pris sans doute pour une manifeste rupture avec elle.

Sur quelques avis qu'on eut que le baron Oxenstiern, plénipotentiaire, voulait s'en retourner en Suède et quitter Osnabrück, les plénipotentiaires de France écrivirent au sieur Chanut de remontrer à la reine qu'il était à propos d'envoyer auparavant un autre ambassadeur à Osnabrück, ou de donner un plein pouvoir au sieur Salvius. Si bien que le sieur Chanut lui ayant communiqué ces lettres, elle lui dit que son chancelier ne lui en avait point parlé, et qu'absolument elle ne lui permettrait point de quitter les affaires en l'état où elles étaient, qu'il faudrait trop de temps pour instruire un autre ministre, et qu'elle ne commettrait point seul le sieur Salvius en un traité où la France avait un prince et deux comtes.

Swedish translation (by anonymous translator; I have fixed a typo):

Herr Chanut hade genom bref från Franska Ministrarna i Münster blifvit antydd att förmå Drottningen af Sverige underlätta fredens afslutande. Han föreställde derföre huru fördelaktigt det vore att minska hennes påståenden om upprättelse och att gifva deremot Kurförsten af Brandenburg någon, för att vinna hans samtycke i anseende till Pommern; hon skulle ej heller sätta sig så ifrigt emot Hertigen af Bayern, hvilken ägde stort inflytande på fredens framgång; Herr Chanut hoppades för öfrigt att Hennes Majestät gaf sina Ministrar härom befallning.

Ganska goda tidningar ankommo från Arméen i Tyskland; Svenskarna trodde sig vinna ett fältslag eller förstöra fienden genom brist på lifsmedel.

Baron Oxenstjerna, Svensk Minister i Osnabrüg, anhöll få resa till Sverige för att begrafva sin Fru. Drottningen var villrådig huru hon skulle svara. Några sade, att det blott var ett påfund af hans far för att, då sonen var i Sverige, föreslå honom till sin efterträdare, häröfver ville hon ej så snart förklara sig. Andra yttrade att en annan vore skickligare till underhandlingen om fred och ansågo lätt att qvarhålla Baronen i Sverige. Då Oxenstjernska slägten var emot Frankrikes afsigter, ville Herr Chanut ej utlåta sig, men sade endast att om den förnämsta af Svenska Ambassadörerna bortreste skulle man säga att Sverige intet önskade freden, hvars afslutande var så nära.

Ryktet ankom emedlertid att de Förenade Nederländska Staterna ogillat deras Ministrars underhandling i Münster med Spaniorerna; Drottningen yttrade sig i anledning deraf att Staterna skulle sluteligen bedraga Frankrike. Dess utlåtelse var grundad på underrättelser hon erhöll ifrån sin Resident i Haag, hvilken hon trodde äga hemliga förbindelser med några af de förnämsta.

Ett annat rykte oroade mycket Svenska Hofvet; man sade nemligen att Grefve d'Avaux haft samtal med Grefve Trautmansdorff, men då Drottningen förebrådde Herr Chanut detta, öfvertygade han henne så väl, att hon slutligen alldeles intet trodde derpå; sedan bestred Grefve Trautmansdorff det sjelf.

Då det var angeläget, att de Kejserliga tvingades till fred derigenom att deras styrka skingrades, hvilken endast uppehöll deras hopp, så glädde nyheterna från Tyskland oändligt Drottningen och hela Svenska Hofvet; hvars Ministrar föredrogo mer de Kejserligas och Bayrarnas förstöring genom hunger än genom ett fältslag. Det vore vådligt om lyckan gjorde Svenskarna stolta i deras fordringar, och Herr Chanut föreställde derföre de svårigheter hvilka kunde uppkomma från den andra sidan; han yttrade sin fruktan i anseende till de förenade Nederländska Staternas förfarande och att Frankrike ej var nog mägtigt att underhålla stora arméer i Tyskland, i fall det ensamt skulle strida i Flandern mot Spanska makten; han sökte att öka räddhågan och underhålla misstroendet till Spanska Ministern i Köpenhamn samt framställde någon gång, att då Sverige förklarat sig i Osnabrüg angående de länder det önskade behålla i Tyskland, borde det icke tvifla att ju de häruti intresserade blefvo dess fiender, så framt ej freden slöts. Oaktadt detta, vore Svenskarna alltid envise att sträcka deras välde längs Östersjön genom besittningen af hela Pommern, i stället att följa Frankrikes foglighet i anseende till Elsas, fastän de önskade detta Rikes bemedling för att erhålla fullkomlig ersättning. Det var likväl hopp att de hälldre skulle ingå förlikning med Kurförsten af Brandenburg, än att förlora en fördelaktig fred.

I anseende till Herr Chanuts föreställningar yttrades, att Frankrikes upprättelse var större än Sveriges då Lothringen och Elsas voro betydligare länder än de Svenskarna påstodo. Efter all anledning hade man i Rådet gjort denna jemförelse. Herr Chanut påstod, att Sverige ägde skadestånd genom dess eröfringar i sista kriget mot Danmark och att de troppar, hvilka då nyttjades, voro besoldade emot Österrikiska Huset. Hvad Lothringen angick så var det ej någon Riks-Stat; salig Konungen hade eröfrat det af orsaker utan sammanhang med Tyska kriget; denna eröfring var enskilt och borde ej utgöra en beståndsdel af Frankrikes ersättning i Tyskland.

Drottningen af Sverige visade vid alla tillfällen att Freden ej berodde af henne; oaktadt hon dolde sina tänkesätt, sökte hon likväl förflytta på Kejsaren Brandenburgs ersättning för hela Pommern och ville blott lemna någon del deraf, hvilken, enligt Svenskarnas tanka, var bättre än den de behöllo vid Meklenburgska och Wismarska sidan.

Sakerna voro i denna belägenhet då ryktet utspriddes att Frankrike ej tillät den förenade arméen begagna sina fördelar emot Kurförsten af Bayern samt att Marskalken Turenne hade hemlig befallning att hindra denna Förstens undergång, hvilken Frankrike ville bibehålla, ehuru af honom flere gånger bedraget och ej ägande en farligare fiende. Detta misshagade Svenskarna ganska mycket, hvilka sade, att man icke kunde förmå Kejsaren afhöra några skäl förrän Kurförstens land med eld och svärd var förstördt. Herr Chanut trodde ej detta förrän han från sitt Hof fick underrättelse, att Frankrike kunde underhandla med Bayern utan Sveriges deltagande och utan att kränka förbundet, derföre att man utan Frankrikes samtycke beviljat Hertigen af Saxen neutralitet; detta var ett helt olika förhållande, ty Saxiska vapnen besvärade ej Frankrike enskilt, men Bayerns Svenskarna deremot öfverallt; om Fält-Marskalken Torstenson underhandlade med Saxen utan Frankrikes vetskap, var det likväl ej emot dess tanka, hvilken han kunde anse lik sin egen; Frankrike kunde ej vara okunnigt om Sveriges tänkesätt mot Bayern eller underhandla ensamt utan att underhandla mot Sveriges vilja. Traktaten med Saxen hade ej blifvit bekräftad af Drottningen; var blott på 6 månader och om den blifvit slutad utan Frankrike, så hade förnyelsen skedt med dess samtycke. Franska Ministrarna i Münster skrefvo derföre till Herr Chanut, att han skulle försäkra Drottningen af Sverige, att Frankrike ej underhandlade med Bayern utan Svenska Ministrarnes samtycke och deltagande; i motsatt fall borde Sverige anse det såsom fredsbrott och krigsförklaring.

Vid underrättelsen att Baron Oxenstjerna ärnade resa till Sverige, skrefvo Franska Ambassadörerna till Herr Chanut, att Drottningen borde skicka en annan Ambassadör förut till Osnabrüg eller gifva Herr Salvius fullmakt. Då Herr Chanut underrättade henne derom, sade hon att hennes Riks-Kansler ej nämnt något och att hon alldeles intet tillät Baronen att resa från sakerna i det skick de nu voro; det behöfdes dessutom lång tid att undervisa en annan Minister och hon anförtrodde icke Herr Salvius ensam en underhandling, der Frankrike hade en Prins och tvenne Grefvar.

English translation (my own):

But Monsieur Chanut having received letters from the French plenipotentiaries at Münster ordering him to beg the Queen of Sweden to facilitate the conclusion of peace, he showed her that it would be to her advantage to relax in her demands, to give some satisfaction to the elector of Brandenburg to have his consent on Pomerania, and not to oppose herself so strongly to the Duke of Bavaria, who could do much for the advancement of peace; and that he hoped that Her Majesty would give her orders thereon to her plenipotentiaries.

At the same time, one learned very good news from the armies of Germany, and that the Swedes promised themselves to win some battle or to ruin the enemy army by the scarcity of provisions.

At this conjuncture, Baron Oxenstierna, the Swedish plenipotentiary at Osnabrück, begged the Queen to allow him to travel to Sweden for his daughter's funeral. The Queen was in doubt as to what she should answer to his father if he asked her for this permission, for some said that it was an invention of the father so that, being in Sweden, he could offer it to Her Majesty for his successor in his charge, on which she would not have liked to be obliged to declare herself so soon. Others said that someone other than himself would be more convenient for the peace treaty, and that, being in Sweden, it would be easy to keep him there. And, as the House of Oxenstierna was contrary to the designs of France, Monsieur Chanut, not wanting to declare himself on the subject, said only that the retirement of the head of the Swedish embassy would give talk to those who published that it did not want peace, the conclusion of which seemed so near that in a short time it could be resolved.

In the meantime, the rumour ran that the Estates of the United Provinces had disavowed those of their ministers at Münster, who had engaged in signing with the Spaniards; and the Queen, hearing this rumour, could not stop herself from saying that the Estates would finally deceive France. Her opinion, however, was based only on the advice of her resident at The Hague, whom she believed to have very secret communications with some of the principals.

There was also another rumour, which greatly alarmed the court of Sweden. It was said that the Comte d'Avaux had had some business with the Count von Trautmansdorff, but Monsieur Chanut, when the Queen reproached him for it, knew how to persuade her so well that she confessed to him that she did not believe any of it at all; and a few days later, it became known that the Count von Trautmansdorff himself disavowed this interview.

And, as it was important that the Imperials should be recalled to thoughts of peace by the dissipation of the forces which supported their hopes, the news which came from Germany extremely rejoiced the Queen and all the court of Sweden, whose principal ministers preferred the advantage of ruining the Imperial and Bavarian armies by starvation over that of dissipating them by a battle. But, as it was dangerous that prosperity should make the Swedes too proud in their demands, Monsieur Chanut constantly represented to them the inconveniences which might befall the party from day to day; and on finding that they were apprehensive of the process of the Estates of the United Provinces, and that France was not powerful enough to hold large armies in Germany if it had to fight the forces of Spain alone in Flanders, he endeavoured to increase their fear and to maintain them also in the suspicions which they had of the minister of Spain, who was in Copenhagen; sometimes insinuating to them that, Sweden having declared at Osnabrück what it wanted to retain in Germany, it could not doubt that the involved parties, in what it claimed to keep by peace, were enemies to it if it did not conclude it.

Notwithstanding this, the Swedes still remained obstinate in their demands and in their desire to extend all along the Baltic Sea by the possession of the whole of Pomerania, instead of following the moderation that France used with Elsass; and they wanted it to join all its offices to obtain their full satisfaction. But, although they combatted all the reasons given them for it, they did not fail to make a great impression on their minds, and it was hoped that they would enter into some accommodation with the Elector of Brandenburg rather than lose the opportunity to make an advantageous peace.

On the remonstrances which Monsieur Chanut made to them on this subject, they said that the satisfaction of the French was greater than that of Sweden, in that Lorraine and Elsass were worth more than all that the Swedes claimed; and it appeared that this comparison had been made in the Senate. But Monsieur Chanut thought it appropriate to show them that France had much more reason to impute to the satisfaction of Sweden all that it had acquired by the last war with Denmark, as the troops destined and paid against the House of Austria had been employed there. For, as far as Lorraine was concerned, he made them see that it was not a state of the empire, that the late King had made himself master of it for reasons separate from the causes of the war in Germany, that the conquest was special, and that it would not form part of the satisfaction of France for the war in Germany.

The Queen of Sweden did not fail to testify on all occasions that it would never be up to her that peace should not be made, and although she kept her feelings very hidden on this point, it was easy to judge that her intention was to do everything possible to throw upon the Emperor the reward of the Elector of Brandenburg for the whole of Pomerania, and that it would only be at the extreme that she would leave him a part of it; because the part of this duchy which she would abandon was much better in the opinion of the Swedes, and of greater revenue than that which they would retain on the side of Mecklenburg and Wismar.

Things being therefore in this disposition, there was a rumour that the French would not permit the Confederate army to use the opportunity and its advantages against the Elector of Bavaria in his own states, and that the Maréchal de Turenne had secret orders to divert the advice and designs which would lead to the ruin of this prince; that France wanted to keep him, although he had deceived it several times, and that it had no more dangerous enemy, which greatly displeased the Swedes, who said aloud that one could never put the Emperor to reason if they did not ruin this prince and desolate his country with iron and fire.

Monsieur Chanut did not believe this unfounded rumour when he received a letter from the court, in which he was told that France could treat with the Duke of Bavaria without the participation of Sweden and without infringing the treaties of alliance with it, which was based only on the neutrality granted to the Duke of Saxony without the participation of France. But there was quite a difference, for the arms of Saxony did not inconvenience France in particular, and those of Bavaria inconvenienced the Swedes everywhere; and if Marshal Torstensson treated with Saxony without the knowledge of France, it was not against its advice, which he could suppose conformable to his.

But then France could not ignore the sentiment of Sweden against the Duke of Bavaria, nor treat without her except against its will. The treaty of Saxony had not been made by the authority of the Queen, it was only for six months; and if it had been done without France the first time, the renewal had been done with her, and with her consent. This is why the plenipotentiaries of France at Münster wrote to Monsieur Chanut to assure the Queen of Sweden that France would not treat with the Duke of Bavaria except with the will and participation of the ministers of Sweden, and, if one acted on the contrary, Sweden would no doubt have taken it for a manifest rupture with it.

Upon some advice that Baron Oxenstierna, the plenipotentiary, wanted to return to Sweden and leave Osnabrück, the plenipotentiaries of France wrote Monsieur Chanut to remind the Queen that it was appropriate to send another  ambassador to Osnabrück, or to give full power to Lord Salvius. So much so that, Monsieur Chanut having communicated these letters to her, she told him that her chancellor had not spoken to her about them and that she absolutely would not allow him to leave matters as they were, that it would take too much time to instruct another minister, and that she alone would not commit Lord Salvius to a treaty in which France had a prince and two counts.

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