Wednesday, October 11, 2023

"La Gazette de France" on Gustav Adolf's funeral procession and burial (New Style dates used)

Sources:

Recueil des gazettes nouvelles, relations extraordinaires, et autres recits des choses avenues toute l'année 1634 (Extraordinaire du XXIV. aoust M. DC. XXXIV.), pages 345 to 348, published 1635; Gallica, Bibliothèque nationale de France
Ceremoniernas makt: Maktöverföring och genus i Vasatidens kungliga ceremonier, by Malin Grundberg, 2005

The report:

S'il mouroit souvent des Gustaves (c'est à dire des Augustes du Nord) le pied en l'étrié, l'espée au poing, en gaignant des batailles; j'attendroye qu'il se presentast quelque autre occasion pour vous faire voir cõme on les enterre. A quoi l'humeur volage d'vne grande partie de nos esprits qui s'offensent d'oüïr parler deux fois d'vn mesme sujet, me fourniroit aisément d'excuse. Mais ce qui nous a esté mandé jusques à present touchant les funerailles de ce grand Roy de Suede n'estant que des préparatifs de sa veritable pompe, sans doute le Lecteur qui desirera vn récit accompli des affaires de ce temps, me pourroit vn jour accuser avec raison de négligence, si oubliant le dernier acte de sa Tragédie j'aimoye mieux choyer, en me taisant, les oreilles trop chatoüilleuses de quelques-vns que contenter la juste curiosité de tous les autres.

Les trente & quatre provinces de l'Estat de Suede non contentes de deüil extréme qu'elles avoient mené en particulier vn an & demi durant depuis la triste nouvelle de la mort de leur Roy: ayans arresté par l'assemblée de leurs trois Estats de lui aller rendre en commun les derniers devoirs: se trouvérent le 15. Iuin dernier à Nicoping ez personnes de leurs Députez. Cette grande ville se trouva trop petite pour recevoir ceux qui y accouroient de toutes parts. La cerémonie fut ouverte dans la grand' sale Royale du lieu, où le Seigneur Iean Skytte Gouverneur general de Livonie, d'vne masle éloquence, fit derechef saigner les playes que le temps sembloit avoir ciccatrizées: dont le puissant discours fut suivi de l'exposition de l'histoire du Roy Iosias faite par l'Evesque de Westeras: le peuple entrecourant souvent de sanglots ses tristes periodes. Mais tout cela ne fut rien au prix des accens lugubres & non estudiez que toute la multitude fit lors qu'elle oüit le piteux murmure que rendoit le cercueil ébranlé comme on le descendoit de la sale par les degrez dans la grand' ruë.

Ce cercueil estoit d'argent, couvert de velours noir trainant à terre, avec vne grande Croix de satin blanc, chargée des escussons de toutes les provinces, en broderie d'or, d'argent & de soye. Il fut porté de cette sale jusques la porte de la ville de Nicoping, tirant vers Stokolm, par 24. Gentilshommes, de là mis en vn carosse. Cent autres Gentilshommes marchoient devant, portans en main chacun vn tableau, où toutes les victoires de ce Prince estoient representées en abbregé; tant celles qu'il a obtenuës contre les Danois, Polonnois & Moscovites, que ces autres grands faits d'armes dans l'Alemagne, les forts, villes & chasteaux par lui pris, & les batailles par lui gagnées. Deux régimens d'infanterie & autant de cavalerie faisoient l'avant & l'arriere-garde. Au front du convoi estoient 8 gros canons pris sur les ennemis, chacun tiré par 20. chevaux. Devant & autour du carosse où estoit le corps, tiré par six chevaux blancs couverts de drap noir trainant à terre, marchoient cent Gentilshommes à cheval, tous en grand deüil. Les Conseillers d'Estat & la compagnie des gardes suivoient; Et enfin le Comte Palatin avec les 2. Reines, mere & fille, baignans leurs jouës de larmes non feintes. De Nicoping ce convoi fut coucher à Saitrosta, qui n'en est qu'à 2. lieuës; dans l'Eglise de laquelle le corps fut déposé, & là gardé par les soldats & cent Gentilshommes. Ils en partirent le lendemain à Midi, & furent coucher encor à deux lieuës de là: continüans à faire ainsi reglément deux lieuës par jour, jusques au 20. du mesme mois de Iuin qu'ils arrivérent au bourg de Brenkyrkya, qui n'est qu'à demie lieuë de Stokolm. Alors se forma le grand appareil de cette pompe, qui fut telle, que le 22. du mesme mois, auquel se fit l'entrée à Stokolm[.]

Le Colonel Claz Horn marchoit en teste avec le régiment de la cavalerie Suedoise & 2. régimens de noblesse, tous en armes & leurs chevaux en dueil, suivis des régimens d'infanterie des Seigneurs Axel Lilie & Otho Sperling aussi en dueil, armes renversées & piques trainantes. Puis venoient 200. Gentilshommes officiers de guerre, qui avoient assisté le Roy défunt dans ses batailles, portans autant de drappeaux gaignez en Alemagne. Suivoient les 8. canons, Gabriel Gabrilson Oxenstern Recteur & 800. Escoliers de l'Vniversité d'Vpsal, avec tous les ordres de la ville, Docteurs, Iuges, Ministres. Les Evesques. Le grand drappeau de sang porté par Federic Stenbok Colonel de la cavalerie. Trente-quatre enseignes des provinces, portées par autant de Gentilshommes. Vn cheval conduit par 2. pages couvert de taffetas noir trainant à terre apres chacune enseigne. Le Baron Charles Horn revestu des armes dorées du Roy défunt, monté sur vn cheval boiteux couvert de velours noir, tenant en main l'espée de ce Roy encor toute sanglante de la bataille de Lutsen, & suivi de ses pages & laquais. Le General Linnar Torstenson trainant par la ruë le grand drapeau de deüil renversé. Le cheval de bataille de ce Roy couvert de velours noir croizé de satin blanc, aux armes de Suede, mené par les pages de la chambre, assistez de Iean de Rotkerk grand Escuyer: Charles Morner grand Chãbellan & Gaspar Otho Sparling Mareschal de Cãp, à la teste de 400. courtisans. Les Herauts d'armes avec leurs masses d'argẽt. Gabriel Kyle Colonel de l'infanterie vestu de rouge. Knut Soop aussi Colonel de la cavalerie, portãt la Iarretiere. Otho Von Scheding Gouverneur de Smalande, portant la chaine de diamans, & l'Enseigne de S. George[s]. Puis les 5. principaux Officiers de la Couronne: à sçavoir les Seigneurs Gabriel Oxenstern, grand Tresorier de Suede, portant la clef d'or: Pierre Banner Vice-Chancelier de Suede, la pomme d'or pour le Directeur, absent: Charles Gyldenhielm grand Amiral de Suede, le Sceptre: Iaques de la Garde, grand Mareschal, portant la grand' épée: & vn autre Oxenstern grand Iusticier, la Couronne Royale. Puis estoit porté le corps du Roy par cent Gentilshommes, 25. à chaque fois sous le poëlle, que soustenoient 4. Seigneurs. Suivoit le Comte Palatin & ses deux petits fils: Georges Guldenstern: vne autre troupe de cent Gentilshommes: 2. Herauts: 2. Maistres d'Hostel: la Reine, mere de la Princesse regnante, conduite par les 2. plus anciens Conseillers du Royaume, Nils Bielke & Iean Skytte. La Reine Regnante en Suede menée par les Seigneurs Iean de la Garde Gouverneur de Stokolm & Vpland, & Acatius Axelij, aussi Conseillers d'Estat. La Princesse Palatine & ses 2. filles, chacune menée par 2. autres Seigneurs. Les autres Dames & Damoiselles en robbes blanches: des bourgeois & bourgeoises sans ordre & sans nombre. Tout ce convoi estoit fermé par 2. régimens de cavalerie & infanterie. Le corps estant descẽdu dans l'Eglise des Cordeliers sur l'Isle, toute tenduë de noir, le Docteur Iean Bothvidi Evesque de Lincoping fit son Oraison funébre, tirée de la mort de Iudas Machabée, qui finit par vne volée de 50. canons d'vn costé, & 60. de l'autre, tous fondus en Alemagne, & amenez de là pour d'autres vsages; ausquels respondirent 3. fois autant de pieces de tous les vaisseaux du port de cette capitale du Royaume. Aussi ne falloit-il pas épargner le salpétre à la mort d'vn Prince qui a tant pris de plaisir à le faire brusler durant sa vie.

With modernised spelling:

S'il mourrait souvent des Gustaves (c'est-à-dire des Augustes du Nord) le pied en l'étrier, l'épée au poing, en gagnant des batailles, j'attendrais qu'il se présentât quelque autre occasion pour vous faire voir comme on les enterre, à quoi l'humeur volage d'une grande partie de nos esprits qui s'offensent d'ouïr parler deux fois d'un même sujet me fournirait aisément d'excuse. Mais ce qui nous a été mandé jusqu'à présent touchant les funérailles de ce grand roi de Suède n'étant que des préparatifs de sa véritable pompe, sans doute le lecteur, qui désirera un récit accompli des affaires de ce temps, me pourrait un jour accuser avec raison de négligence si, oubliant le dernier acte de sa tragédie, j'aimais mieux choyer, en me taisant, les oreilles trop chatouilleuses de quelques-uns que contenter la juste curiosité de tous les autres.

Les trente et quatre provinces de l'État de Suède, non contentes de deuil extrême qu'elles avaient mené en particulier un an et demi, durant depuis la triste nouvelle de la mort de leur roi, ayants arrêté par l'assemblée de leurs trois États de lui aller rendre en commun les derniers devoirs, se trouvèrent le 15 juin dernier à Nyköping ès personnes de leurs députés. Cette grande ville se trouva trop petite pour recevoir ceux qui y accouraient de toutes parts. La cérémonie fut ouverte dans la grand salle royale du lieu, où le seigneur Jean Skytte, gouverneur general de Livonie, d'une mâle éloquence, fit derechef saigner les plaies que le temps semblait avoir cicatrisées, dont le puissant discours fut suivi de l'exposition de l'histoire du roi Josias, faite par l'évêque de Västerås, le peuple entrecourant souvent de sanglots ces tristes périodes.

Mais tout cela ne fut rien au prix des accents lugubres et non étudiés que toute la multitude fit lorsqu'elle ouït le piteux murmure que rendait le cercueil ébranlé comme on le descendait de la salle par les degrés dans la grande rue.

Ce cercueil était d'argent, couvert de velours noir traînant à terre, avec une grande croix de satin blanc, chargée des écussons de toutes les provinces en broderie d'or, d'argent et de soie. Il fut porté de cette salle jusque la porte de la ville de Nyköping, tirant vers Stockholm par 24 gentilhommes, de là mis en un carosse. Cent autres gentilhommes marchaient devant, portants en main chacun un tableau, où toutes les victoires de ce prince étaient représentées en abrégé, tant celles qu'il a obtenues contre les Danois, Polonais et Moscovites, que ces autres grands faits d'armes dans l'Allemagne, les forts, villes et châteaux par lui pris, et les batailles par lui gagnées.
Deux régiments d'infanterie et autant de cavalerie faisaient l'avant et l'arrière-garde. Au front du convoi étaient 8 gros canons pris sur les ennemis, chacun tiré par 20 chevaux. Devant et autour du carosse où était le corps, tiré par six chevaux blancs couverts de drap noir traînant à terre, marchaient cent gentilhommes à cheval, tous en grand deuil. Les conseillers d'État et la compagnie des gardes suivaient, et enfin le comte palatin avec les 2 reines, mère et fille, baignants leurs joues de larmes non feintes.

De Nyköping ce convoi fut coucher à Sättersta, qui n'en est qu'à 2 lieues, dans l'église de laquelle le corps fut déposé et là gardé par les soldats et cent gentilhommes. Ils en partirent le lendemain à midi et furent coucher encore à deux lieues de là, continuants à faire ainsi règlement deux lieues par jour jusqu'au 20 du même mois de juin qu'ils arrivèrent au bourg de Brännkyrka, qui n'est qu'à demie lieue de Stockholm. Alors se forma le grand appareil de cette pompe, qui fut telle que le 22 du même mois, auquel se fit l'entrée à Stockholm.

Le colonel Claes Horn marchait en tête avec le régiment de la cavalerie suédoise et 2 régiments de noblesse, tous en armes et leurs chevaux en deuil, suivis des régiments d'infanterie des seigneurs Axel Lillie et Otto Sperling aussi en deuil, armes renversées et piques traînantes. Puis venaient 200 gentilhommes officiers de guerre qui avaient assisté le roi défunt dans ses batailles, portants autant de drapeaux gagnés en Allemagne.

Suivaient les 8 canons, Gabriel Gabrielsson Oxenstiern, recteur et 800 écoliers de l'université d'Upsal, avec tous les ordres de la ville, docteurs, juges, ministres. Les évêques. Le grand drapeau de sang porté par Fédéric Stenbock, colonel de la cavalerie. Trente-quatre enseignes des provinces, portées par autant de gentilhommes. Un cheval conduit par 2 pages couvert de taffetas noir traînant à terre après chacune enseigne. Le baron Charles Horn, revêtu des armes dorées du roi défunt, monté sur un cheval boiteux couvert de velours noir, tenant en main l'épée de ce roi, encore toute sanglante de la bataille de Lützen, et suivi de ses pages et laquais. Le général Lennart Torstensson traînant par la rue le grand drapeau de deuil renversé.

Le cheval de bataille de ce roi couvert de velours noir croisé de satin blanc, aux armes de Suède, mené par les pages de la chambre, assistez de Jean de Rootkirch, grand écuyer; Charles Mörner, grand chambellan, et Gaspar Otto Sperling, maréchal de camp, à la tête de 400 courtisans. Les hérauts d'armes avec leurs masses d'argent. Gabriel Kyle, colonel de l'infanterie, vêtu de rouge. Knut Soop, aussi colonel de la cavalerie, portant la jarretière. Otto von Scheding, gouverneur de Smalande, portant la chaîne de diamants et l'enseigne de St. Georges.

Puis les 5 principaux officiers de la Couronne, à savoir: les seigneurs Gabriel Oxenstiern, grand trésorier de Suède, portant la clef d'or; Pierre Banér, vice-chancelier de Suède, la pomme d'or pour le directeur, absent; Charles Gyllenhielm, grand amiral de Suède, le sceptre; Jacques de la Garde, grand maréchal, portant la grande épée; et un autre Oxenstiern, grand justicier, la couronne royale. Puis était porté le corps du roi par cent gentilhommes, 25 à chaque fois sous le poêle, que soutenaient 4 seigneurs.

Suivait le comte palatin, et ses deux petits fils; Georges Gyllenstern, une autre troupe de cent gentilhommes; 2 hérauts; 2 maîtres d'hôtel; la reine, mère de la princesse régnante, conduite par les 2 plus anciens conseillers du Royaume, Nils Bielke et Jean Skytte. La reine régnante en Suède, menée par les seigneurs Jean de la Garde, gouverneur de Stockholm et Uplande, et Acacius Axelii, aussi conseillers d'État. La princesse palatine et ses 2 filles, chacune menée par 2 autres seigneurs. Les autres dames et demoiselles, en robes blanches; des bourgeois et bourgeoises sans ordre et sans nombre. Tout ce convoi était fermé par 2 régiments de cavalerie et infanterie.

Le corps étant descendu dans l'Église des Cordeliers sur l'Île, toute tendue de noir, le docteur Jean Bothvidi, évêque de Linköping, fit son oraison funèbre, tirée de la mort de Judas Machabée, qui finit par une volée de 50 canons d'un côté et 60 de l'autre, tous fondus en Allemagne et amenés de là pour d'autres usages; auxquels répondirent 3 fois autant de pièces de tous les vaisseaux du port de cette capitale du royaume. Aussi ne fallait-il pas épargner le salpêtre à la mort d'un prince qui a tant pris de plaisir à le faire brûler durant sa vie.

Swedish translation (my own):

Om Gustaverna (det vill säga Nordens Augusti) ofta dog med fötterna i stigbyglarna, med svärdet i hand, medan de vann strider, skulle jag vänta tills någon annan möjlighet dök upp för att visa er hur man begraver dem, för vilket den ombytliga stämningen hos en stor del av vårt sinne som tar illa vid sig av att höra samma ämne talat två gånger lätt skulle ge mig en ursäkt. Men det som hittills har sänts till oss angående begravningen av denne store Sveriges konung är endast förberedelser för hans sanna pompa, utan tvivel skulle den läsare, som önskar en fullbordad redogörelse för denna tidens angelägenheter, en dag med rätta kunna anklaga mig för försummelse om jag, när jag glömde den sista akten i hans tragedi, föredrog att skämma bort, genom att tiga, de alltför kittlande öronen på några få än att tillfredsställa alla de andras rättvisa nyfikenhet.

De trettiofyra provinserna i Staten Sverige, inte nöjda med den extrema sorg som de hade uträttat privat under ett och ett halvt år sedan den sorgliga nyheten om deras konungs död, efter att ha stannat till vid sammankomsten av sina tre Ständer att gå att gemensamt fullgöra de sista plikterna, befann de sig den 15 juni i Nyköping bland sina ställföreträdares folk. Denna stora stad fann sig för liten för att ta emot de som strömmade till den från alla håll. Ceremonin inleddes i ortens stora kungliga sal, där herr Johan Skytte, generalguvernör i Livland, med en manlig vältalighet återigen lät de öppna sår som tiden tycktes ha läkt blöda. Hans kraftfulla tal följdes av en utläggning av konung Josias historia, som hölls av biskopen i Västerås, folket bröt ofta i gråt under dessa sorgliga perioder.

Men allt detta var ingenting jämfört med de sorgsna och ostuderade accenter som hela folkmassan yttrade när de hörde det ynkliga sorlet som den skakade kistan sänkte från hallen nerför trappan ut på huvudvägen.

Denna kista var av silver, täckt med svart sammet som släpade på marken, med ett stort kors av vit satin, laddat med alla provinsernas toppar i guld-, silver- och sidenbroderier. Den bars från detta rum till Nyköpings stadsport, dragen mot Stockholm av 24 herrar, därifrån satt i en vagn. Ett hundra andra herrar gick framför, var och en bar i sin hand en målning, där alla denne furstens segrar var representerade i förkortning, både de som han erhöll mot danskarna, polackerna och moskoviterna, så väl som dessa andra stora vapenbragd.  i Tyskland, de forten, städerna och slotten som togs av honom, och striderna som han vunnit.

Två infanteriregementen och lika många kavalleriregementen utgjorde front- och bakgardet. Längst fram i konvojen fanns 8 stora kanoner tagna från fienderna, var och en dragna av 20 hästar. Framför och runt vagnen där liket befann sig, dragen av sex vita hästar täckta i svart tyg som släpade på marken, gick hundra herrar till häst, alla i stor sorg. Riksråden och väktarkompaniet följde efter, och slutligen pfalzgreven med de 2 drottningarna, modern och dottern, badande sina kinder med äkta tårar.

Från Nyköping stannade denna konvoj vid Sättersta, som ligger blott 2 lieues bort, i vars kyrka liket var deponerat och där bevakat av soldater och hundra herrar. De reste dit nästa dag vid middagstid och sov ytterligare två ligor bort, fortsatte att på detta sätt slå sig två ligor om dagen tills den 20 samma juni månad, då de anlände till byn Brännkyrka, som bara är en halv lig.  från Stockholm. Då bildades den stora apparaten för denna pompa, som var sådan, att den 22 samma månad gjordes intåget i Stockholm.

Överste Claes Horn marscherade i spetsen med svenska kavalleriregementet och 2 adelsregementen, alla i vapen och deras hästar i sorg, följt av herrarna Axel Lillie och Otto Sperlings infanteriregementen, även de i sorg, vapen omvända och lansar släpande. Sedan kom 200 herrar krigsofficerare som hade hjälpt den salige konungen i hans strider, med lika många flaggor som vunnits i Tyskland.

Följt av de 8 kanonikerna Gabriel Gabrielsson Oxenstierna, rektorn och 800 studenterna från Uppsala universitet, med stadens alla order, läkare, domare, ministrar. Biskoparna. Den stora blodflaggan som bars av Frederik Stenbock, kavalleriets överste. Trettiofyra provinsfänrikar, burna av lika många herrar. En häst ledd av 2 sidor täckta med svart taft som släpar på marken efter varje tecken. Friherre Carl Horn, iklädd den salige konungens gyllene armar, reste sig på en halt häst täckt av svart sammet, hållande i handen detta konungens svärd, fortfarande blodigt från slaget vid Lützen, och följde av hans sidor och lakejer. General Lennart Torstensson släpande den stora, välta sorgeflaggan genom gatan.

Denne konungens stridshäst täckt av svart sammet korsad med vit satin, med Sveriges vapen, ledda av kammarens sidor, assisterad av Hans Rootkirch, grand equerry; Carl Mörner, storkamrerare, och Caspar Otto Sperling, fältmarskalk, i spetsen för 400 hovmän. Vapenförkunnarna med sina silverblommor. Gabriel Kyle, överste för infanteriet, klädd i rött. Knut Soop, tillika överste för kavalleriet, iförd strumpebandet.  Otto von Scheding, landshövding i Småland, iklädd diamantkedja och S:t Georgs fänrik.

Sedan Kronans 5 huvudofficerare, nämligen: herrarna Gabriel Oxenstierna, Sveriges Riksskattmästare, bärande den gyllene nyckeln; Per Banér, Sveriges vicekansler, gyllene riksäpplet för direktörn, frånvarande; Carl Gyllenhielm, Sveriges Riksamiral, spiran; Jakob de la Gardie, Riksmarskalk, bärande det stora svärdet; och en annan Oxenstierna, storjustitiarien, kungliga kronan. Sedan bars konungens lik av hundra herrar, 25 varje gång under pallen, understödda av 4 herrar.

Pfalzgreven följde efter och hans två små söner; Jöran Gyllenstierna, en annan trupp på hundra herrar; 2 härolder; 2 maîtres d'hôtel; drottningen, moder till den regerande prinsessan, ledd av 2 äldsta riksråden, Nils Bielke och Johan Skytte. Sveriges regerande drottning, ledd av herrarna Johan de la Gardie, landshövding i Stockholm och Uppland, samt Åke Axelsson, tillika riksråden. Pfalzgrevinnan och hennes 2 döttrar, vardera ledda av 2 andra herrar. De andra fruarna och fröknarna, i vita klänningar; borgerliga män och kvinnor utan ordning och utan nummer. Hela denna konvoj stängdes av 2 kavalleri- och infanteriregementen.

Efter att liket sänkts ned i Gråbrödrakyrkan, allt hängt i svart, höll doktor Johannes Bothvidi, biskopen i Linköping, sitt begravningstal, hämtat från Judas Mackabaios' död, som slutade med en salva på 50 stycken kanoner på ena sidan och 60 på den andra, alla nedsmälta i Tyskland och förda därifrån för annat bruk; som svarades 3 gånger så många stycken från alla fartyg i hamnen i denna rikets huvudstad. Salpeter bör inte heller sparas vid döden av en furste som hade så mycket nöje att bränna den under sitt liv.

English translation (my own):

If the Gustavs (that is to say, the Augustuses of the North) often died with their feet in their stirrups, sword in hand, while winning battles, I would wait until some other opportunity presented itself to show you how one inters them, for which the fickle mood of a large part of our minds, which takes offense at hearing the same subject spoken twice, would easily provide me with an excuse. But what has been sent to us up to now concerning the funeral of this great king of Sweden being only preparations for his true pomp, doubtless the reader, who desires an accomplished account of the affairs of this time, could one day rightly accuse me of negligence if, forgetting the last act of his tragedy, I preferred to pamper, by remaining silent, the overly ticklish ears of a few than to satisfy the just curiosity of all the others.

The thirty-four provinces of the State of Sweden, not content with the extreme mourning which they had carried out in private for a year and a half since the sad news of the death of their king, having stopped by the assembly of their three Estates to go to jointly render the last duties, they found themselves on June 15 in Nyköping among the people of their deputies. This large city found itself too small to accommodate those who flocked to it from all sides. The ceremony was opened in the large royal hall of the place, where Lord Johan Skytte, governor general of Livonia, with a male eloquence, once again made the open wounds that time seemed to have healed bleed. His powerful speech was followed by the  exposition of the history of King Josiah, made by the bishop of Västerås, the people often breaking into tears during these sad periods.

But all this was nothing compared to the mournful and unstudied accents that the whole multitude made when they heard the pitiful murmur made by the shaken coffin as it was lowered from the hall down the steps onto the main road.

This coffin was of silver, covered with black velvet trailing on the ground, with a large cross of white satin, loaded with the crests of all the provinces in gold, silver and silk embroidery. It was carried from this room to the city gate of Nyköping, pulled towards Stockholm by 24 gentlemen, from there put into a carriage. A hundred other gentlemen walked in front, each carrying in his hand a painting, where all the victories of this prince were represented in abbreviation, both those which he obtained against the Danes, Poles and Muscovites, as well as these other great feats of arms in Germany, the forts, towns and castles taken by him, and the battles won by him.

Two infantry regiments and as many cavalry regiments formed the front and rear guard. At the front of the convoy were 8 large cannons taken from the enemies, each pulled by 20 horses. In front of and around the carriage where the body was, pulled by six white horses covered in black cloth dragging on the ground, walked a hundred gentlemen on horseback, all in great mourning. The councilmen of the State and the company of guards followed, and finally the Count Palatine with the 2 Queens, mother and daughter, bathing their cheeks with unfeigned tears.

From Nyköping this convoy stopped at Sättersta, which is only 2 leagues away, in the church of which the body was deposited and there guarded by soldiers and a hundred gentlemen. They left there the next day at noon and slept another two leagues away, continuing to settle in this way two leagues a day until the 20th of the same month of June, when they arrived at the village of Brännkyrka, which is only half a league from Stockholm. Then the great apparatus of this pomp was formed, which was such that on the 22nd of the same month, the entry into Stockholm was made.

Colonel Claes Horn marched at the head with the Swedish cavalry regiment and 2 nobility regiments, all in arms and their horses in mourning, followed by the infantry regiments of the lords Axel Lillie and Otto Sperling, also in mourning, weapons reversed and lances trailing. Then came 200 gentlemen war officers who had assisted the late King in his battles, carrying as many flags won in Germany.

Followed by the 8 canons, Gabriel Gabrielsson Oxenstierna, the rector and 800 students from the University of Uppsala, with all the orders of the city, doctors, judges, ministers. The bishops. The large blood flag carried by Frederik Stenbock, colonel of the cavalry. Thirty-four provincial ensigns, carried by as many gentlemen. A horse led by 2 pages covered in black taffeta dragging on the ground after each sign. Baron Carl Horn, wearing the golden arms of the deceased King, mounted on a lame horse covered in black velvet, holding in his hand this King's sword, still bloody from the battle of Lützen, and followed by his pages and lackeys. General Lennart Torstensson dragging the large, overturned mourning flag through the street.

The battle horse of this King covered in black velvet crossed with white satin, with the arms of Sweden, led by the pages of the chamber, assisted by Hans Rootkirch, grand equerry; Carl Mörner, grand chamberlain, and Caspar Otto Sperling, field marshal, at the head of 400 courtiers. The heralds of arms with their silver maces. Gabriel Kyle, colonel of the infantry, dressed in red. Knut Soop, also colonel of the cavalry, wearing the garter. Otto von Scheding, governor of Småland, wearing the diamond chain and the ensign of St. George.

Then the 5 principal officers of the Crown, namely: the lords Gabriel Oxenstierna, Grand Treasurer of Sweden, carrying the golden key; Per Banér, Vice Chancellor of Sweden, the golden orb for the director, absent; Carl Gyllenhielm, Grand Admiral of Sweden, the scepter; Jakob de la Gardie, Grand Marshal, carrying the great sword; and another Oxenstierna, Grand Justiciar, the royal crown. Then the body of the King was carried by a hundred gentlemen, 25 each time under the pall, supported by 4 lords.

The Count Palatine followed, and his two little sons; Jöran Gyllenstierna, another troop of a hundred gentlemen; 2 heralds; 2 maîtres d'hôtel; the Queen, mother of the reigning Princess, led by the 2 oldest councilmen of the State, Nils Bielke and Johan Skytte. The reigning Queen of Sweden, led by the lords Johan de la Gardie, governor of Stockholm and Uppland, and Åke Axelsson, also councilmen of the State. The Princess Palatine and her 2 daughters, each led by 2 other lords. The other ladies and maidens, in white dresses; bourgeois men and women without order and without number. This entire convoy was closed by 2 cavalry and infantry regiments.

The body having been lowered into the Church of the Cordeliers on the Island, all hung in black, Dr. Johannes Bothvidi, the Bishop of Linköping, made his funeral oration, taken from the death of Judas Maccabeus, which ended with a volley of 50 cannons on one side and 60 on the other, all melted down in Germany and brought from there for other uses; to which responded 3 times as many pieces from all the vessels in the port of this capital of the kingdom. Also, saltpeter should not be spared upon the death of a prince who took so much pleasure in burning it during his life.

Notes: ès = dans les.

On the way to Stockholm, after Sättersta, the procession also stopped in Åby, Järna, (Söder)Tälje, and Botkyrka before reaching Brännkyrka.

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