Tuesday, July 7, 2020

Kristina's letter to Azzolino, dated August 8/18 (New Style), 1666

Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on August 8/18 (New Style), 1666.






Sources:

Christine de Suède et le cardinal Azzolino: Lettres inédites (1666-1668), published by Baron Carl Bildt, 1899



The letter:

22 lestre dAmbur le 18 dAgoust 1666 —
Pour reponse de Vostre neufuiesme lestre ie Vous diray qve le destain de Ceux qui Vienne de Colonge estant destre tres mal informe des affaires dv monde Je ne mestonne pas des sottises que Vous a dit lamy de se pay la. Vrangel est a present icy et sest la troisiesme fois quil y est Veneu, et dans ses manieres et ses facons dagir ny dans les Compliment quil ma fait de la part de son maistre ie nay peu mapersevoir de la resolution quon Vous a dit estre prise en Suede la quelle Celon toutte apparence na este forge que dans la teste de quelque yvronge de Ces pays. pour laffaire de Mas. Raggi elle est tres fause Car Commen Voulez Vous que ie me sois servy de luy pour persuader Vrangel de me venir vior sil ne lavaiot iamais Veu en ce temps la et pres que Raggi mavoit quitte a Brvnswic qui est plus Vin liev loin dicy il troua a son retour icy Vrangel a qvi Jl fjt vn Conpliment de ma part qvil receu avec de protestations de respect et de devotion envers moy tels que ie ne puis Vous les dire, et le mesme Raggi, qui est presentement icy me la escrit a lors et me la asseure quil na iamais dit ny peu dire vn tel mensonge a lamy que vous savez, Uoulant luy escrire mais ie lay empeche, et lay defendu d'autorite qui ne le fit. Jl ma dit qvil navoit iamais veu un homme si mal informe que Cette homme et qvil luy avoit dit tousiour Cent sotises les plus fausses du monde en matiere de nouvelles. Vous aves donc bien fait den faire ausi peu de Cas qvil merite mais ie Vous prie au moins des desabvser cet homme, ou dempecher quil ne publie ses sorte dinpertinences par rome Car puis qvil a eu leffronterie de le dire a Vous a qvi un homme desprit devroit le moins dire ces sorte de fadaise Jl naura pas manque d'en faire sa Cour au lieux ou ses sorte Chose son receu avec plus dinterest de mauVaise Volonte.

Adamy est icy et apres son arrive estant plainement informe de lestat des Chosse iay donne les ordres nescessaires pour lexecution de lafferme de mes biens, et Jespere pour St. Michel de Commenser a reCevoir les primiers payements sur ce nouveaux traitte. depuis larrivé d'Adamy iay la derniere main a lJnstruxion de Strop, Car Jl mestoit nescessaire de luy parler pour prendre mes dernieres resolutions. Je ne puis menpecher de vous dire qu'Adamy ma servie avec autan de fidelite d'application et d'habilite qvil a surpasse mon esperance et ma donne de ladmiration. Je lenvoyeray dan peu de iour en pommeranie pour y faire ce quil a fait par tout et povr affermer mes biens et me faire rendre un Conte exacte du passe et sil my rend le service qvil ma rendu par tout alieurs Jespere dans peu de Jour de Voir mes affaires dans lestat ou nous le souhaitons. son raport et les Coniontures presentes mon fait prendre la resolution de me disposer au depart pour la Suede dans le prochain moys d'ottobre au plus tardt, Car ie ne puis quitter plus tost Ces quartiers, pour les affaires qve my arrestent par necessite. iattens Cependant la reponse svr la Commission de Strop Car si lon me donne lexercice de la religion ce sera tan mievx, mais si lon me le refuse ie ne laisseray pas dy aller Car ie masseure de lobtenir tost ou tardt quant ie seray presente. iay entierement perdu lesperance qve la diette se face devan le moy de May prochain, mais iespere qve ma presence poura l'avancer, car [...] elle ne se peut plus faire san moy, et ie Vous puis assevrer que la disposition des affaires est si avantageux pour moy quon ne souhaitter rien de plus heureux ie Voudrois que Vous puissies parler vne hevre a Adamy ie Vous asseure cette Conversation Vous donneroit bien de la ioye Cepandant Je vous demande de mavoir Compassion du long exile ou Je suis condane, Car ie ne puis esperer de revoir Rome qu apres le terme de deux ans. Cest pour en mourir mais Jl faut avoir pacience et que ie ne merite la Satisfaction de revoir Rome quapres vn Ciecle de Suffrances.

la Victoire de hollandois ne Continue pas, et cette battallie qvi a fait tan de bruit a produit for peu deffect. le Calme et la desvnion de Chef hollandois on empeche quil nont emporte la plus grande Victoire du monde mais tout cela est tremine avec la perte de sept Vaissaux des anglois et quattre du coste des hollandois qui ont tous este brule. Ryter sest rendu si glorieux en cette occasion que ie ne panse pas quon puisse acquerir plus de gloire en une plaine Victoire. Jl a Combattu avec sept sevl Vaissaux toutte la flotte Angloise, sen qvon luy peu prendre vn Vaissaux ny l'aborder, et sest retire dans le port sauvant toute la flotte ollandoise, qvi se trovvoit en des ordre par la mort des Chefs de lavangarde. quoy quil en soit Jl nest pas arrive que cette battallie ayt donne vn Coup de partye. les Anglois se tiennent enCore en la mer mais dans peu de iour les hollandois sortiront plus fors que iamais et lon tient quon Combattera de novveau et ie tiens apres cela que la paix se fera.

les Suedois on enfin bloque la Vile de Bemen mais encore asse de loin Cet vn engagement dont ie souhaitte qvil sorte avec honeur mais Jl y a asse peu dapparence.

Jl ne me reste plus rien a Vous dire et Vrangel menpeche destre plus long faittes mes Compliments a tous nos amis et Conserve moy leur amities et la Vostre adieu

With modernised spelling (with Kristina's spelling mistakes preserved as much as possible):

22[ième] lettre d'[H]amb[o]ur[g], le 18 d'agoût [sic] 1666. —
Pour réponse de votre neuvième lettre, je vous dirai que le destin de ceux qui viennent de Colonge [sic] étant d'être très mal informés des affaires du monde, je ne m'étonne pas des sottises que vous a dites l'ami de se [sic] pays-là. Wrangel est à présent ici, et c'est la troisième fois qu'il y est venu, et dans ses manières et ses façons d'agir, ni dans les compliments qu'il m'a fait de la part de son maître, je n'ai pu m'apersevoir [sic] de la résolution qu'on vous a dit être prise en Suède, laquelle, celon [sic] toute apparence, n'a été forgée que dans la tête de quelque ivronge [sic] de ces [sic] pays.

Pour l'affaire de Mass[imiliano] Raggi, elle est très fausse; car comment voulez-vous que je me sois servie de lui pour persuader Wrangel de me venir vior [sic] s'il ne l'avaiat [sic] jamais vu en ce temps-là, et puisque Raggi m'avait quitté a Brunswick, qui est plus [de] vingt lieues loin d'ici? Il trouva, à son retour ici, Wrangel, à qui il fit un conpliment [sic] de ma part, qu'il reçu avec des protestations de respect et de dévotion envers moi tels que je ne puis vous les dire, et le même Raggi, qui est présentement ici, me l'a écrit alors et m'a assuré qu'il n'a jamais dit ni pu dire un tel mensonge à l'ami que vous savez, voulant lui écrire, mais je l'ai empêché et l[ui] ai défendu d'autorité qu'il ne le fît. Il m'a dit qu'il n'avait jamais vu un homme si mal informé que cet homme, et qu'il lui avait dit toujours cent sottises les plus fausses du monde en matière de nouvelles. Vous avez donc bien fait d'en faire aussi peu de cas qu'il mérite; mais je vous prie au moins des désabuser cet homme, ou d'empêcher qu'il ne publie ces sortes d'inpertinences [sic] par Rome; car, puisqu'il a eu l'effronterie de le dire à vous, à qui un homme d'esprit devrait le moins dire ces sorte de fadaises, il n'aura pas manqué d'en faire sa cour au lieux où ces sortes [de] choses sont reçus avec plus d'intérêt de mauvaise volonté.

Adami est ici et, après son arrivée, étant plainement [sic] informé de l'état des chosse [sic], j'ai donné les ordres nécessaires pour l'exécution de l'afferme de mes biens, et j'espère, pour Saint-Michel, de commenser [sic] à recevoir les primiers [sic] payements sur ce nouveau traité. Depuis l'arrivée d'Adami, j'ai [mis] la dernière main à l'instruxion [sic] de Stropp, car il m'était nécessaire de lui parler pour prendre mes dernières résolutions. Je ne puis m'enpêcher [sic] de vous dire qu'Adami m'a servie avec autant de fidélité, d'application et d'habilité [sic], qu'il a surpassé mon espérance et m'a donné de l'admiration. Je l'envoierai [sic] dans peu de jours en Pomméranie [sic], pour y faire ce qu'il a fait partout et pour affermer mes biens et me faire rendre un compte exacte du passé, et s'il m'y rend le service qu'il m'a rendu partout a[i]llieurs [sic], j'espère dans peu de jours de voir mes affaires dans l'état où nous le souhaitons. Son rapport et les conjon[c]tures présentes m'ont fait prendre la résolution de me disposer au départ pour la Suède dans le prochain mois d'ottobre [sic], au plus tard; car je ne puis quitter plus tôt ces quartiers, pour les affaires qui m'y arrêtent par nécessité. J'attends cependant la réponse sur la commission de Stropp, car si l'on me donne l'exercice de la religion, ce sera tant mieux, mais si l'on me le refuse je ne laisserai pas d'y aller, car je m'assure de l'obtenir tôt ou tard quand je serai présente.

J'ai entièrement perdu l'espérance que la Diète se fasse devant le mois de mai prochain, mais j'espère que ma présence pourra l'avancer, car [...] elle ne se peut plus faire sans moi, et je vous puis assurer que la disposition des affaires est si avantageux pour moi qu'on ne [peut] souhaiter rien de plus heureux. Je voudrais que vous puissiez parler une heure à Adami. Je vous assure, cette conversation vous donnerait bien de la joie. Cepandant [sic] je vous demande de m'avoir compassion du long exile [sic] où je suis conda[m]née, car je ne puis espérer de revoir Rome qu'après le terme de deux ans. C'est pour en mourir; mais il faut avoir pacience [sic] et [croire] que je ne mérite la satisfaction de revoir Rome qu'après un ciècle [sic] de s[o]uffrances.

La victoire des Hollandais ne continue pas, et cette battallie [sic] qui a fait tant de bruit a produit fort peu d'effet. Le calme et la désunion des chefs hollandais ont empêché qu'ils n'ont [r]emporté la plus grande victoire du monde, mais tout cela est treminé [sic] avec la perte de sept vaisseaux des Anglais et quattre [sic] du côté des Hollandais, qui ont tous été brûlés. R[u]yter s'est rendu si glorieux en cette occasion que je ne panse [sic] pas qu'on puisse acquérir plus de gloire en une plaine [sic] victoire. Il a combattu avec sept seuls vaisseaux toute la flotte anglaise, sans qu'on l[ui] ait pu prendre un vaisseau ni l'aborder, et [il] s'est retiré dans le port, sauvant toute la flotte [h]ollandaise, qui se trouvait en désordre par la mort des chefs de l'avant-garde. Quoiqu'il en soit, il n'est pas arrivé que cette battallie [sic] ait donné un coup de partie. Les Anglais se tiennent encore en la mer, mais dans peu de jours les Hollandais sortiront plus forts que jamais, et l'on tient qu'on combattera [sic] de nouveau, et je tiens après cela que la paix se fera.

Les Suédois ont enfin bloqué la ville de B[r]êmen [sic], mais encore assez de loin. C'e[s]t un engagement dont je souhaite qu'ils sortent avec honneur, mais il y a assez peu d'apparence.

Il ne me reste plus rien à vous dire, et Wrangel m'enpêche [sic] d'être plus long[ue]. Faites mes compliments à tous nos amis, et conservez-moi leur amitié et la vôtre. Adieu.

With modernised spelling (Bildt's transcript):

Hambourg, 18 août 1666.
Pour réponse de votre neuvième lettre, je vous dirai que le destin de ceux qui viennent de Cologne étant d'être très mal informés des affaires du monde, je ne m'étonne pas des sottises que vous a dites l'ami de ce pays-là. Wrangel est à présent ici, et c'est la troisième fois qu'il y est venu, et dans ses manières et ses façons d'agir, ni dans les compliments qu'il m'a fait de la part de son maître, je n'ai pu m'apercevoir de la résolution qu'on vous a dit être prise en Suède, laquelle, selon toute apparence, n'a été forgée que dans la tête de quelque ivrogne de ce pays.

Pour l'affaire de Mass. Raggi, elle est très fausse; car comment voulez-vous que je me sois servie de lui pour persuader Wrangel de me venir voir, s'il ne l'avait jamais vu en ce temps-là, et puisque Raggi m'avait quitté a Brunswick, qui est plus [de] vingt lieues loin d'ici? Il trouva, à son retour ici, Wrangel, à qui il fit un compliment de ma part, qu'il reçu avec des protestations de respect et de dévotion envers moi tels que je ne puis vous les dire, et le même Raggi, qui est présentement ici, me l'a écrit alors et m'a assuré qu'il n'a jamais dit ni pu dire un tel mensonge à l'ami que vous savez, [il] voulait lui écrire, mais je l'ai empêché, et l[ui] ai défendu d'autorité qu'il ne le fît. Il m'a dit qu'il n'avait jamais vu un homme si mal informé que cet homme, et qu'il lui avait dit toujours cent sottises les plus fausses du monde en matière de nouvelles. Vous avez donc bien fait d'en faire aussi peu de cas qu'il mérite; mais je vous prie au moins des désabuser cet homme, ou d'empêcher qu'il ne publie ces sortes d'impertinences par Rome; car, puisqu'il a eu l'effronterie de le dire à vous, à qui un homme d'esprit devrait le moins dire ces sorte de fadaises, il n'aura pas manqué d'en faire sa cour au lieux où ces sortes [de] choses sont reçus avec plus d'intérêt de mauvaise volonté.

Adami est ici et, après son arrivée, étant pleinement informé de l'état des choses, j'ai donné les ordres nécessaires pour l'exécution de l'afferme de mes biens, et j'espère, pour Saint-Michel, de commencer à recevoir les premiers payements sur ce nouveau traité. Depuis l'arrivée d'Adami, j'ai [mis] la dernière main à l'instruction de Stropp, car il m'était nécessaire de lui parler pour prendre mes dernières résolutions. Je ne puis m'empêcher de vous dire qu'Adami m'a servie avec autant de fidélité, d'application et d'habileté, qu'il a surpassé mon espérance et m'a donné de l'admiration. Je l'enverrai dans peu de jours en Poméranie, pour y faire ce qu'il a fait partout et pour affermer mes biens et me faire rendre un compte exacte du passé, et s'il m'y rend le service qu'il m'a rendu partout ailleurs, j'espère dans peu de jours de voir mes affaires dans l'état où nous le souhaitons. Son rapport et les conjonctures présentes m'ont fait prendre la résolution de me disposer au départ pour la Suède dans le prochain mois d'octobre, au plus tard; car je ne puis quitter plus tôt ces quartiers, pour les affaires qui m'y arrêtent par nécessité. J'attends cependant la réponse sur la commission de Stropp, car si l'on me donne l'exercice de la religion, ce sera tant mieux, mais si l'on me le refuse je ne laisserai pas d'y aller, car je m'assure de l'obtenir tôt ou tard quand je serai présente.

J'ai entièrement perdu l'espérance que la Diète se fasse devant le mois de mai prochain, mais j'espère que ma présence pourra l'avancer, car [mot illisible] elle ne se peut plus faire sans moi, et je vous puis assurer que la disposition des affaires est si avantageux pour moi qu'on ne [peut] souhaiter rien de plus heureux. Je voudrais que vous puissiez parler une heure à Adami. Je vous assure, cette conversation vous donnerait bien de la joie. Cependant je vous demande de m'avoir compassion du long exil où je suis condamnée, car je ne puis espérer de revoir Rome qu'après le terme de deux ans. C'est pour en mourir; mais il faut avoir patience et [croire?] que je ne mérite la satisfaction de revoir Rome qu'après un siècle de souffrances.

La victoire des Hollandais ne continue pas, et cette bataille qui a fait tant de bruit a produit fort peu d'effet. Le calme et la désunion des chefs hollandais ont empêché qu'ils n'ont [r]emporté la plus grande victoire du monde, mais tout cela est terminé avec la perte de sept vaisseaux des Anglais et quatre du côté des Hollandais, qui ont tous été brûlés. Ruyter s'est rendu si glorieux en cette occasion, que je ne pense pas qu'on puisse acquérir plus de gloire en une pleine victoire. Il a combattu avec sept seuls vaisseaux toute la flotte anglaise, sans qu'on l[ui] ait pu prendre un vaisseau ni l'aborder, et [il] s'est retiré dans le port, sauvant toute la flotte hollandaise, qui se trouvait en désordre par la mort des chefs de l'avant-garde. Quoi qu'il en soit, il n'est pas arrivé que cette bataille ait donné un coup de partye (?). Les Anglais se tiennent encore en la mer, mais dans peu de jours les Hollandais sortiront plus forts que jamais, et l'on tient qu'on combattra de nouveau, et je tiens après cela que la paix se fera.

Les Suédois ont enfin bloqué la ville de Brême, mais encore assez de loin. C'est un engagement dont je souhaite qu'ils sortent avec honneur, mais il y a assez peu d'apparence.

Il ne me reste plus rien à vous dire, et Wrangel m'empêche d'être plus long[ue]. Faites mes compliments à tous nos amis, et conservez-moi leur amitié et la vôtre. Adieu.

English translation (my own):

22nd letter from Hamburg, August 18, 1666 —
As a reply to your ninth letter, I will tell you that the destin of those who come from Cologne is to be very poorly informed about the affairs of the world, I am not surprised at the foolishness that the friend of this country has told you. Wrangel is now here, and this is the third time he has come, and in his manners and ways of acting, or in the compliments he has given me from his master, I have not been able to perceive the resolution which you have been told to be taken in Sweden, which, according to all appearance, has been forged only in the head of some drunkard of these countries.
For the case of Massimiliano Raggi, it is very wrong; for how would you have me use him to persuade Wrangel to come to see me, if he had never seen him at that time, and since Raggi had left me at Brunswick, which is more than twenty lieues far away from here? On his return here he found Wrangel, to whom he complimented me, whom he received with protestations of respect and devotion to me such as I cannot tell you, and the same Raggi, who is here right now, wrote to me then and assured me that he never said nor could tell such a lie to the friend you know; he wanted to write to him, but I prevented him and defended him with authority that he did not do it. He told me that he had never seen a man so ill-informed as this man, and that he had always told him a hundred of the world's most mischievous nonsense for news. You have done well to make as few of them as he deserves; but I beg you at least to disabuse this man, or to prevent him from publishing these kinds of impertinences by Rome; for, since he had the effrontery to say it to you, to whom a witty man should say the least of this nonsense, he will not have failed to make his court at the places where these sorts of things are received with more interest from ill will.

Adami is here and, after his arrival, being fully informed of the state of affairs, I have given the necessary orders for the execution of the leasing of my property, and I hope, for Saint-Michel, to begin to receive the first payments on this new treaty. Since Adami's arrival, I have put the finishing touches to Stropp's instruction, for it was necessary for me to speak to him to make my last resolutions. I cannot help telling you that Adami has served me with so much fidelity, application, and skill that he has surpassed my hope and has given me admiration. I will send him in a few days to Pomerania, to do what he has done everywhere and to lodge my property and make me give an accurate account of the past, and if he does me the service he has gone everywhere else, I hope in a few days to see my affairs in the state we wish for. His report and the present conjunctures have made me decide to make my departure for Sweden in the next month of October at the latest; for I cannot leave these quarters sooner, because of the affairs which hinder me by necessity. In the meantime, I am waiting for the answer on Stropp's commission, because if I am given the exercise of religion, it will be so much better, but if I am refused it I will not let it go, because I assure myself to get it sooner or later when I'm here.

I have completely lost the hope that the Riksdag will be done in the month of May, but I hope that my presence can advance it because [illegible] it cannot be done without me, and I can assure you to make sure that the disposition of affairs is so advantageous to me that one cannot wish for anything happier. I would like you to speak to Adami for an hour. I assure you, this conversation would give you a lot of joy. In the meantime, I beg you to have compassion on me for the long exile to which I am condemned, for I cannot hope to see Rome again until after the end of two years. One could die from it; but one must have patience and believe that I deserve the satisfaction of seeing Rome only after a century of suffering.

The victory of the Dutch does not continue, and this battle which has made so much noise has produced very little effect. The calm and disunity of the Dutch leaders has prevented them from winning the greatest victory in the world, but all that is over with the loss of seven ships from the English and four from the Dutch side, all of which were burned. Ruyter has made himself so glorious on this occasion that I do not think that one can gain more glory in a full victory. He fought with only seven ships all the English fleet, without being able to take a vessel or approach it, and he retired to the port, saving all the Dutch fleet which was in disorder by the death of the leaders of the vanguard. Anyway, it did not happen that this battle gave a coup de partie. The English are still at sea, but in a few days the Dutch will come out stronger than ever, and it is held that they will fight again, and I think after that that peace will be made.

The Swedes have finally blocked the city of Bremen, but still far enough away. It's a commitment that I hope they will come out with honour, but there is little appearance.

I have nothing left to say to you, and Wrangel keeps me from being longer. Give my compliments to all our friends, and preserve for me their friendship and yours. Farewell.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

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