Wednesday, July 8, 2020

Kristina's letter to Nicolaus Heinsius, dated April 21/May 1 (New Style), 1652

Sources:

Sylloge epistolarum a viris illustribus, volume 5, page 750, published by Pieter Burman the Elder, 1727


Mémoires concernant Christine, volume 1, pages 281 to 282, Johan Arckenholtz, 1751



The letter:

J'ay receu plusieurs de vos lettres, les quelz m'ont fait apprendre les soirs & l'application que vos avez a mon service. Ie suis obligè de vous an remercier. & je ne manqueray pas aus occasions, dans lequels je vous pouray faire resentir les effets de ma reconoissanse. ils seront tels, que vous n'aures jamais sujet de regretter vos peines & noiez. les bienfacts & recompenses seront dignes de moy & de ma gratitude. Mande moy les Catalogues des livres, que vous aves achetes. & de ceus que vous aves fait copier, & le contes de l'argent, que vous aves depencé, & pour vostre persone & pour vostre achat. Ie vous ferai tout pajer, & mande moy ausy combien vous aves besoin, affin que je envoje les changes pour vostre vojage. Ie ne vous puy rien dire, si non que la remette en vostre discretion sans facon, faut il que vous sachiez, que je veus que vous ne quitties pas l'Italie sans avoir visitè la Sicile. Pour vostre demeure en tout & par tout faitte la ausi longe & ausi courte, comme vous jugerez, quil soit besoin pour mon service. Vous me rendres un tres grand office, si vous pouves me faire tenir correspondence avec le cavalier del Pozzo, & quelques autres gens de merite. Je seray ravie de cultiver leur amitie, si ils m'en donneront quelque petite marque. Ajez ausi soin de remarquer ceus, qui travaillent ou en vers, ou en prose pour mon honneur, afin che je soy punctuellement en averti, afin de les pouvoir regaler: vous savez que je suis curieuse. aiez soin de contenter ma curiosite en matiere des medailles. Continues de m'envoier le catalogue, de ce qu'est beau e curiex, mais ne vous embarques point en aucun achat, pour veu, que je soy instruite, de ce quist rare. je disposerai bien du reste. je renovellerai, avant que de finir, encore une fois la protestation, que je vous ay faite de la commencement de ma lettre, vous asseurant, que auray le soin de recompense dignement vos peines, que vous n'obligerez jamais une ingrate. je suis. De Stockholme le 1. May. CIϽIϽCLII.
CHRISTINE.

With modernised spelling:

J'ai reçu plusieurs de vos lettres, lesquels m'ont fait apprendre les soirs et l'application que vous avez a mon service. Je suis obligée de vous en remercier, et je ne manquerai pas aux occasions dans lequels je vous pourrai faire ressentir les effets de ma reconnaissance. Ils seront tels que vous n'aurez jamais sujet de regretter vos peines et [...]. Les bienfaits et récompenses seront dignes de moi et de ma gratitude. Mandez-moi les catalogues des livres que vous avez achetés et de ceux que vous avez fait copier, et le comptes de l'argent que vous avez dépensé et pour votre personne et pour votre achat. Je vous ferai tout payer, et mandez-moi aussi combien vous avez besoin, afin que j'envoie les changes pour votre voyage. Je ne vous puis rien dire, sinon que la remette en votre discrétion sans façon, faut-il que vous sachiez que je vus que vous ne quittiez pas l'Italie sans avoir visité la Sicile. Pour votre demeure, en tout et partout, faitez-la aussi longue et aussi courte, comme vous jugerez, qu'il soit besoin pour mon service. Vous me rendrez un très grand office si vous pouvez me faire tenir correspondence avec le cavaliere del Pozzo et quelques autres gens de mérite. Je serai ravie de cultiver leur amitié s'ils m'en donneront quelque petite marque. Ayez aussi soin de remarquer ceux qui travaillent ou en vers, ou en prose pour mon honneur, afin que je sois punctuellement en avertie, afin de les pouvoir régaler. Vous savez que je suis curieuse. Ayez soin de contenter ma curiosité en matière des medailles. Continuez de m'envoyer le catalogue, de ce qu'est beau et curieux, mais ne vous embarquez point en aucun achat, pourvu que je sois instruite de ce qui est rare. Je disposerai bien du reste. Je renouvellerai, avant que de finir, encore une fois la protestation que je vous ai faite de la commencement de ma lettre, vous assurant que [j']aurai le soin de récompense[r] dignement vos peines que vous n'obligerez jamais une ingrate. Je suis. De Stockholm, le 1 mai 1652.
Christine.

Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar and spelling):

J'ai reçu plusieurs de vos lettres, lesquelles m'ont fait apprendre les soins & l'application que vous avez à mon service. Je suis obligé[e] de vous en remercier & je ne manquerai pas aux occasions, dans lesquelles je vous pourrai faire ressentir les effets de ma reconnoissance. Ils seront tels que vous n'aurez jamais sujèt de regréter vos peines. Les bienfaits & récompenses seront dignes de moi & de ma gratitude. Mandez-moi les Catalogues des livres, que vous avez achetés, & de ceux que vous avez fait copier & les comptes de l'argent que vous avez dépensé & pour votre personne & pour vos achats. Je vous ferai tout païer: & mandez-moi aussi combien vous en avez besoin, afin que j'envoïe les changes pour votre voïage. Je ne vous puis rien dire, si non, que le remettant à votre discrétion, sans façon, il faut que vous sachiez, que je veux que vous ne quittiez pas l'Italie, sans avoir visité la Sicile. Pour votre demeure en tout & pour tout, faites-là aussi longue & aussi courte comme vous jugerez qu'il soit besoin pour mon service. Vous me rendrez un très-grand office, si vous pouvez me faire tenir correspondance avec le Chevalier del Pozzo & quelques autres Gens de mérite. Je serai ravie de cultiver leur amitié, s'ils m'en donnent quelque petite marque. Aïez aussi soin de remarquer ceux, qui travaillent ou en vers ou en prose pour mon honneur, afin que j'en sois ponctuellement averti[e] pour les pouvoir régaler. Vous savez que je suis curieuse. Aïez soin de contenter ma curiosité en matiére de médailles. Continuez de m'envoïer le catalogue de ce qui est beau & curieux: mais ne vous embarquez point en aucun achat, pourvû que je sois instruite de ce qui est rare. Je disposerai bien du reste. Je renouvelle, avant que de finir, encore une fois la protestation que je vous ai faite dès le commencement de ma lettre, vous assurant que j'aurai soin de récompenser dignement vos peines, que vous n'obligerez jamais une ingrate. De Stockholm le 1. Mai 1652.
Christine.

Arckenholtz's second transcript of the letter:

J'ai reçu plusieurs de vos Lettres, lesquelles m'ont instruit des soins & de l'application que vous avez à mon service. Je suis obligée de vous en remercier, & je ne manquerai aucune des occasions où je pourrai vous donner des marques de ma reconnoissance. Elles seront telles que vous n'aurez jamais sujet de regretter vos peines, qui seront récompensées d'une maniére digne de moi & de ma gratitude. Envoyez-moi le Catalogue des Livres que vous avez achetés, & de ceux que vous avez fait copier, & le compte de l'argent que vous avez dépensé tant pour vous que pour votre achat; je vous ferai payer le tout. Mandez-moi aussi combien il vous faut pour votre voyage. Je ne puis vous en rien dire, sinon que je remets le tout sans façon à votre discrétion. Encore faut-il que vous sachiez que je veux que vous ne quittiez pas l'Italie, sans avoir vu la Sicile. Pour votre séjour en tout & par-tout, faites-le aussi long & aussi court que vous le jugerez utile pour mon service. Vous me rendrez un très-grand, si vous pouvez me procurer la correspondance du Cavalier del Pozzo & de quelques autres personnes de mérite. Je serai ravie de cultiver leur amitié, s'ils m'en donnent la moindre marque. Ayez aussi soin de remarquer ceux qui travaillent, ou en vers, ou en prose pour mon honneur, afin de pouvoir les pouvoir régaler. Vous savez que je suis curieuse. Ayez soin de contenter ma curiosité en matiere de Médailles. Continuez de m'envoyer le catalogue de ce qui est beau & curieux, mais ne vous embarquez point en aucun achat. Pourvu que je sois instruite de ce qui est rare, je disposerai bien du reste. Je renouvellerai, avant de finir, encore une fois la protestation que je vous ai faite dès le commencement de ma Lettre, vous assurant que j'aurai soin de récompenser dignement vos peines, & que vous n'obligerez jamais une ingrate. De Stockholm, le 1. May, 1652.
CHRISTINE.

Swedish translation (my own):

Jag har fått flera av Era brev, som visade mig vården och fliten som Ni har för min tjänst. Jag är skyldig att tacka Er för detta och jag kommer inte att missa de tillfällen då jag kan få Er att känna effekterna av min tacksamhet. De kommer att vara sådana att Ni aldrig kommer att bli beklagad av Era ansträngningar. Fördelarna och belöningarna skall vara värda mig och min tacksamhet. Beställ katalogerna över böckerna Ni köpte och de Ni har kopierat och kontona för pengarna Ni spenderade, både för Er själv och för Era köp. Jag kommer att få Er att betala för allt; och berätta också hur mycket Ni behöver så att jag kan skicka förändringen för Er resa. Jag kan inte säga Er något annat än att överlämna det till Ert skönsmässiga bedömning, på något sätt veta att jag inte vill att Ni skall lämna Italien utan att ha besökt Sicilien. För Ert hem, i alla och för alla, gör det så länge och så kort som Ni anser nödvändigt för min tjänst. Ni kommer att göra mig en mycket bra tjänst om Ni kan låta mig korrespondera med Cavaliere dal Pozzo och några andra människor av förtjänst. Jag skall vara glad att odla deras vänskap om de ger mig något litet tecken. Se också till att lägga märke till de som skriver vers eller prosa för min ära, så att jag blir informerad punktligt så att jag kan behandla dem. Ni vet att jag är nyfiken. Var noga med att tillfredsställa min nyfikenhet när det gäller medaljer. Fortsätt att skicka katalogen över vad som är vackert och märkligt; men gå inte in på något köp, förutsatt att jag får information om vad som är sällsynt. Jag får resten. Innan jag avslutar förnyar jag återigen den försäkran som jag gjorde till Er från början av mitt brev och igen försäkrar Er att jag kommer att ta hand om att belöna Era besvär med värdighet, att Ni aldrig kommer att förplikta någon som är otacksam. Stockholm den 1 maj 1652.
Kristina.

English translation (my own):

I have received several of your letters, which showed me the care and the application that you have in my service. I am obliged to thank you for this, and I will not miss the occasions on which I can make you feel the effects of my gratitude. They will be such that you will never be subject to regret your efforts. The benefits and rewards will be worthy of me and my gratitude. Order the catalogues of the books you bought and those you had copied and the accounts of the money you spent, both for yourself and for your purchases. I will make you pay for everything; and also tell me how much you need so that I can send the change for your journey. I can tell you nothing except that handing it over to your discretion, in no way, you must know that I do not want you to leave Italy without having visited Sicily. For your home, in all and for all, make it as long and as short as you deem necessary for my service. You will do me a very great service if you can let me correspond with the Cavaliere dal Pozzo and some other people of merit. I will be delighted to cultivate their friendship, if they give me some little mark. Also, take care to notice those who write verses or prose for my honour, so that I am punctually informed so I can treat them. You know I am curious. Take care to satisfy my curiosity regarding medals. Continue to send me the catalogue of what is beautiful and curious; but do not embark on any purchase, provided that I am informed of what is rare. I will have the rest. I renew, before I finish, once again the assurance that I made to you from the beginning of my letter, reassuring you that I will take care to reward your trouble with dignity, that you will never oblige an ingrate. Stockholm, May 1, 1652.
Kristina.

Swedish translation of Arckenholtz's second transcript (my own):

Jag har fått flera av Era brev, som har informerat mig om den vård och ansökan Ni visar i min tjänst. Jag är skyldig att tacka Er för dem, och jag kommer inte att missa något tillfälle då jag kan ge Er betygelser på min tacksamhet. De kommer att vara sådana att Ni aldrig kommer att ha anledning att ångra Ert besvär, som kommer att belönas på ett sätt som är värdigt mig och min tacksamhet. Skicka mig katalogen över de böcker Ni har köpt och över dem Ni har låtit kopiera, och redovisningen av de pengar Ni har spenderat både för Er själv och för Ert köp; jag kommer att betala Er för allt. Berätta också för mig hur mycket Ni behöver för Er resa. Jag kan inte berätta någonting om det förutom att jag bestämmer allt efter Ert gottfinnande. Ni måste fortfarande veta att jag inte vill att Ni lämnar Italien utan att Ni har sett Sicilien. För Er vistelse, i allt och överallt, gör den så lång och så kort som Ni anser vara användbar för min tjänst. Ni kommer att betala mig en hel del om Ni kan få mig korrespondensen från kavaljeren del Pozzo och några andra förtjänstfulla personer. Jag kommer med glädje att odla deras vänskap, om de ger mig det minsta märke av det. Se också till att lägga märke till dem som arbetar, antingen på vers eller i prosa, för min ära, för att kunna regalera dem. Ni vet att jag är ju nyfiken. Var noga med att stilla min nyfikenhet i frågan om medaljer. Fortsätt att skicka mig katalogen över vad som är vackert och nyfiket, men ge Er inte ut på något köp. Förutsatt att jag är instruerad i det som är sällsynt, kommer jag att kassera resten väl. Jag kommer att förnya, innan jag avslutar, än en gång den försäkran som jag gav Er i början av mitt brev, och försäkrar Er att jag kommer att se till att värdigt belöna Ert besvär och att Ni aldrig kommer att förplikta en otacksam kvinna. Från Stockholm, den 1 maj 1652.
Kristina.

English translation of Arckenholtz's second transcript (my own):

I have received several of your letters, which have informed me of the care and application you show in my service. I am obliged to thank you for them, and I shall not miss any occasion on which I can give you marks of my gratitude. They will be such that you will never have reason to regret your trouble, which will be rewarded in a manner worthy of me and of my gratitude. Send me the catalogue of the books you have bought, and of those you have had copied, and the account of the money you have spent both for yourself and for your purchase; I will pay you for everything. Tell me also how much you need for your journey. I cannot tell you anything about it except that I am putting it all down to your discretion. You still must know that I do not want you to leave Italy without your having seen Sicily. For your stay, in everything and everywhere, make it as long and as short as you deem useful for my service. You will pay me a great deal if you can get me the correspondence of Cavalier del Pozzo and some other persons of merit. I will be delighted to cultivate their friendship, if they give me the slightest mark of it. Also take care to notice those who work, either in verse or in prose, for my honour, in order to be able to regale them. You know I am curious. Take care to satisfy my curiosity in the matter of medals. Continue to send me the catalogue of what is beautiful and curious, but do not embark on any purchase. Provided that I am instructed in what is rare, I will dispose of the rest well. I will renew, before ending, once again the assurance I made to you at the beginning of my letter, assuring you that I will take care to worthily reward your trouble, and that you will never oblige an ungrateful woman. From Stockholm, May 1, 1652.
Kristina.


Above: Kristina.

Note: Cavaliere del Pozzo = Cassiano del Pozzo, an Italian scholar and patron of the arts.

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