Thursday, July 9, 2020

Kristina's letter to Karl Gustav, dated December 16/26 (Old Style), 1653

Sources:

Riksarkivet, pages 9 to 10 in K 206; Egenhändiga historiska anteckningar samt avskrifter av brevDrottning Ulrika Eleonora d. y.Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivetKungliga arkiv


Mémoires de ce qui s'est passé en Suède, volume 3, page 282, Pierre Hector Chanut, 1675


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 367, Johan Arckenholtz, 1751


The letter:

Chanut's transcript of the letter:

MON COUSIN. La part que vous prenez au malheur du Grand Tresorier augmente ma compassion, & la douleur de me voir réduite en l'estat de le plaindre seulement. Je vous envoye la relation de ce qui s'est passé dans la Conference qu'il eut avec Phlippenbach, laquelle vous fera voir, que ce qui est arrivé estoit inévitable, & qu'il n'est pas en mon pouvoir d'y remedier, j'ay porté toute la consideration que j'ay dû sur l'interest que nous avons en sa personne, mais la justice m'ordonnant l'oublier je luy ay obey aveuglement, & suis satisfaite de ma conduite, jugez de mes sentimens par la lettre que je luy ay escrite, en réponse de la sienne, & vous les trouverez équitables, vous trouverez mesme qu'il y va de vostre interest, que l'affaire se passe ainsi: Au reste, mon Cousin, je vous suis obligée des sentimens respectueux que vous me témoignez dans vostre lettre, conservez-les je vous en prie, & soyez certain que vous n'aurez jamais sujet de regretter de les avoir eu si conformes à vostre devoir. Je suis.
MON COUSIN.
Vostre tres-affectionnée Cousine,
CHRISTINE.
A Vpsal le 16 Decembre 1653.

With modernised spelling:

Mon cousin,
La part que vous prenez au malheur du grand trésorier augmente ma compassion et la douleur de me voir réduite en l'état de le plaindre seulement. Je vous envoie la rélation de ce qui s'est passé dans la conférence qu'il eut avec Schlippenbach, laquelle vous fera voir que ce qui est arrivé était inévitable et qu'il n'est pas en mon pouvoir d'y rémédier. J'ai porté toute la considération que j'ai dû sur l'intérêt que nous avons en sa personne, mais la justice m'ordonnant l'oublier, je lui ai obéi aveuglément et suis satisfaite de ma conduite. Jugez de mes sentiments par la lettre que je lui ai écrite en réponse de la sienne, et vous les trouverez équitables. Vous trouverez même qu'il y va de votre intérêt que l'affaire se passe ainsi.

Au reste, mon cousin, je vous suis obligée des sentiments respectueux que vous me témoignez dans votre lettre. Conservez-les, je vous en prie, et soyez certain que vous n'aurez jamais sujet de regretter de les avoir eu si conformés à votre devoir. Je suis,
mon cousin,
votre très affectionnée cousine
Christine.
A Upsal, le 16 décembre 1653.

Queen Ulrika Eleonora the Younger's handwritten copy of the letter:

Mon Cousin. La part, que vous prenez au malheur, du Grand Tresorier, augmente ma compassion, et la douleur, de me, voir réduite en l'estat, de le, plaindre, seulement; Je vous envoye la rélation, de ce, qui s'est passé, dans la Conference, qu'il eut, avec Schlippenbach, laquelle vous, féra voir, que ce qui est arrivé, estoit véritable, et qu'il n'est pas, en Mon pouvoir, d'y rémedier, j'ay porté, toute la consideration, que j'ay dû, sur l'interest, que nous avons, en sa personne: mais la justice, m'ordonnant [de], l'oublier, je luy, ay obey aveuglement, et suis satisfaitte, de ma conduite, jugéz de, mes sentiments, par la lettre, que je, luy ay écrite, en réponse, de la sienne, et vous, les trouverez équitables, vous trouverez mesme, qu'il y va, de vôtre interêt, que l'affaire, se passe ainsi; Au reste, mon Cousin, je vous, suis obligée, des sentiments respectueux que vous me témoignez, dans vôtre lettre, Conservez le[s], je vous, en prie, et soyez certain, que vous, n'aurez jamais sûjét, de régrétter de les, avoir eu, si conformés à vôtre dévoir. Je suis, mon Cousin.
Vôtre tres, affectionnée
Cousine,
Christine.
À Upsale.
le. 16 Decembre.
1653.

With modernised spelling:

Mon cousin,
La part que vous prenez au malheur du grand trésorier augmente ma compassion et la douleur de me voir réduite en l'état de le plaindre seulement. Je vous envoie la rélation de ce qui s'est passé dans la conférence qu'il eut avec Schlippenbach, laquelle vous fera voir que ce qui est arrivé était véritable, et qu'il n'est pas en mon pouvoir d'y rémédier. J'ai porté toute la considération que j'ai dû sur l'intérêt que nous avons en sa personne; mais la justice m'ordonnant [de] l'oublier, je lui ai obéi aveuglément et suis satisfaite de ma conduite. Jugez de mes sentiments par la lettre que je lui ai écrite en réponse de la sienne, et vous les trouverez équitables. Vous trouverez même qu'il y va de votre intérêt que l'affaire se passe ainsi.

Au reste, mon cousin, je vous suis obligée des sentiments respectueux que vous me témoignez dans votre lettre. Conservez-les, je vous en prie, et soyez certain que vous n'aurez jamais sujet de regretter de les avoir eu si conformés à votre devoir. Je suis, mon cousin,
votre très affectionnée cousine
Christine.
A Upsal, le 16 décembre 1653.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Mon Cousin. La part que vous prénez au malheur du Grand-Trésorier augmente ma compassion & la douleur de me voir réduite en état de le plaindre seulement. Je vous envoïe la rélation de ce qui s'est passé dans la conférence qu'il eut avec Schleppenbach, laquelle vous fera croire, que ce qui est arrivé est incroïable & qu'il n'est pas en mon pouvoir d'y remedier. J'ai porté toute la considération que j'ai duë sur l'intérêt que nous avons en sa personne: mais la justice m'ordonnant de l'oublier, je lui ai obeï aveuglément & suis satisfaite de ma conduite. Jugez de mes sentimens par la lettre que je lui ai écrite. Vous avouerez même qu'il y va de votre intérêt, que l'affaire se passe ainsi. Au reste, Mon Cousin, je vous suis obligée des sentimens respectueux que vous me témoignez dans votre lettre. Continuez-les, je vous prie, & soïez certain, que vous n'aurez jamais sujèt de regrêter de les avoir eus si conformes à votre devoir. à Upsal le 16 Décembre 1653.
CHRISTINE.

Swedish translation (my own):

Min kusin,
Er andel i Riksskattemästarens olycka ökar min medkänsla och smärtan av att se mig reduceras till att ha medlidande med bara honom. Jag sänder Er rapporten om vad som hände på konferensen han hade med Schlippenbach, vilket får Er att tro att det som hände är otroligt och att det inte är i min makt att avhjälpa det. Jag tog all den hänsyn som jag var skyldig till det intresse vi har i hans person. Men som rättvisa beordrade mig att glömma det, jag följde den blindt och är nöjd med mitt uppförande. Bedöm mina känslor efter det brev jag skrev till honom. Ni kommer till och med medge att det är i Ert intresse att saken pågår så här. Dessutom, min kusin, är jag Er skyldig för de respektfulla känslor som Ni visar mig i Ert brev. Fortsätt dem, jag ber Er, och var försäkrad att Ni aldrig kommer att ha anledning att ångra att Ni har haft dem så i överensstämmelse med Er plikt. Uppsala den 16 december 1653.
Kristina.

English translation (my own):

My cousin,
Your share in the Grand Treasurer's misfortune increases my compassion and the pain of seeing me reduced to the condition of pitying only him. I send you the report of what happened in the conference he had with Schlippenbach, which will make you believe that what happened is incredible and that it is not in my power to remedy it. I carried all the consideration that I owed on the interest that we have in his person. But justice ordering me to forget it, I obeyed it blindly and am satisfied with my conduct. Judge my feelings by the letter I wrote to him. You will even admit that it is in your interest that the matter is going on like this. Besides, my cousin, I am obliged to you for the respectful sentiments which you show me in your letter. Continue them, I beg you, and be certain, that you will never have reason to regret having had them so in conformity with your duty. Uppsala, December 16, 1653.
Kristina.

Swedish translation of Chanut's transcript (my own):

Min kusin,
Den del Ni tar i Riksskattmästarens olycka ökar min medkänsla och smärtan av att se mig själv reducerad till ett tillstånd av medlidande bara för honom. Jag sänder Er en redogörelse för vad som hände på konferensen han hade med Schlippenbach, som kommer att visa Er att det som hände var oundvikligt och att det inte är i min makt att råda bot på det. Jag tog all hänsyn som jag hade på det intresse som vi har för hans person, men rättvisan beordrande mig att glömma det, jag lydde den blint och är nöjd med mitt uppförande. Döm om mina känslor efter brevet som jag skrev till honom som svar på hans, och Ni kommer att finna dem rättvisa. Ni kommer till och med att upptäcka att det ligger i Ert intresse att affären sker på detta sätt.

I övrigt, min kusin, är jag skyldig Er för de respektfulla känslor som Ni uttrycker för mig i Ert brev. Bevara dem, jag ber Er, och var säker på att Ni skall aldrig ha någon anledning att ångra att Ni har haft dem, i enlighet med Er plikt. Jag är,
min kusin,
Er mycket tillgivna kusine
Kristina.
Uppsala, den 16 december 1653.

English translation of Chanut's transcript (my own):

My cousin,
The part you take in the misfortune of the Grand Treasurer increases my compassion and the pain of seeing myself reduced to a state of pity only for him. I send you the account of what happened in the conference he had with Schlippenbach, which will show you that what happened was inevitable, and that it is not in my power to remedy it. I carried all the consideration that I had on the interest that we have in his person, but justice ordering me to forget it, I obeyed it blindly and am satisfied with my conduct. Judge of my sentiments by the letter which I wrote to him in reply to his, and you will find them equitable. You will even find that it is in your interest that the affair happens thus.

For the rest, my cousin, I am obliged to you for the respectful sentiments which you express to me in your letter. Keep them, I beg of you, and be certain that you will never have any reason to regret having had them, in keeping with your duty. I am,
my cousin,
your most affectionate cousin
Kristina.
Uppsala, December 16, 1653.

Swedish translation of the original (my own):

Min kusin,
Den part Ni tar i Riksskattmästarens olycka ökar min medkänsla och smärtan av att se mig själv reducerad till ett tillstånd av medlidande bara för honom. Jag sänder Er en redogörelse för vad som hände under den konferens han hade med Schlippenbach, som kommer att visa Er att det som hände var sant och att det inte är i min makt att råda bot på det. Jag har tagit all hänsyn som jag haft till det intresse som vi har för hans person; men såsom rättvisan beordrade mig att glömma det, jag lydde den blint och är nöjd med mitt uppförande. Döm om mina känslor efter det brev som jag har skrivit till honom som svar på hans, så kommer Ni att finna dem rättvisa. Ni kommer till och med att upptäcka att det är i Ert bästa intresse att affären sker sålunda.

I övrigt, min kusin, är jag skyldig Er för de respektfulla känslor som Ni uttrycker för mig i Ert brev. Behåll dem, jag ber Er, och var säker på att Ni aldrig kommer att ha anledning att ångra att Ni har haft dem så i enlighet med Er plikt. Jag är, min kusin,
Er tillgivnaste kusine
Kristina.
Uppsala, den 16 december 1653.

English translation of the original (my own):

My cousin,
The part you take in the Grand Treasurer's misfortune increases my compassion and the pain of seeing myself reduced to a state of pity only for him. I am sending you the account of what happened in the conference he had with Schlippenbach, which will show you that what happened was true, and that it is not in my power to remedy it. I have brought all the consideration that I had to the interest that we have in his person; but justice ordering me to forget it, I obeyed it blindly and am satisfied with my conduct. Judge of my sentiments by the letter which I have written to him in reply to his, and you will find them equitable. You will even find that it is in your best interest that the affair should pass in this way.

For the rest, my cousin, I am obliged to you for the respectful sentiments which you express to me in your letter. Keep them, I beg you, and be certain that you will never have reason to regret having had them so in conformity with your duty. I am, my cousin,
Your most affectionate cousin
Kristina.
Uppsala, December 16, 1653.


Above: Kristina.


Above: Karl Gustav.

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