Tuesday, July 7, 2020

Kristina's letter to Claude Sarrau, dated April 2/12 (New Style), 1651

Source:

Marquardi Gudii et doctorum virorum ad eum epistolæ, quibus ex Bibliotheca Gudiana clarissimorum et doctissimorum virorum, qui superiore & nostro sæculo floruerunt; et Claudii Sarravii Senatoris Parisiensis epistolæ ex eadem Bibliotheca auctiores, page 256 (Sarrau's part of the book), published by Pieter Burman, Franciscus Halma and Willem van de Water, 1697


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 265, Johan Arckenholtz, 1751


Lettres choisies de Christine, reine de Suède à Descartes, Gassendi, Grotius, Pascal, Bayle, page 129, Hardi Filocrate, 1760


The letter:

MONSIEUR, Vos deux lettres que je receus hier m'ont donné des mouvemens si divers, que je me trouve empeschée de vous exprimer les sentimens qu'elles m'ont causé. Et puisque vous avès pris la peine de me rendre de si bons offices, sans que je les aye meritès, je me vois engagée de vous en témoigner ma reconnoissance. Je desirerois de pouvoir le faire dignement par la presente, encore que je ne pretende pas de m'aquitter à si bon marché envers vous. Je vous proteste que je n'ignore pas combien je dois estimer la generosité, qui vous porte à travailler avec tant d'affection à servir une personne, qui en est si indigne que moy; puisque par aucun merite je n'ay pu pretendre à vous obliger de prendre tant de peine pour mes affaires. Vous m'avés voulu témoigner par l'achapt des MSS. que je ne m'estois pas trompée, lorsque j'esperois de vostre generositè, l'effet des protestations que vous m'avés faites. Je vous prie de croire celle que je vous fais a present, & de ne donner point de la resolution, que j'ay prise de rechercher avec soin les occasions, par lesqu'elles je puisse m'aquitter envers vous. Si je le fais jamais au poinct que je le desire, je m'assure que vous n'aures point sujet de vous repentir de m'avoir donné quelque lieu en votre affection. Au reste Monsieur, je vous diray touchant la Bibliotheque que vous marchandès pour moy, que ceux qui s'en veulent deffaire sont injustes d'en demander une somme qui estonneroit tout autre que moy. Je vous laisse la disposition d'accorder avec eux, & d'en faire le prix. Mais sur tout Monsieur, ayés soin que l'on n'oste aucun MS. des Anciens. J'ay ouy dire de ceux qui ont connoissance de cette Bibliotheque qu'il y avoit un Varron que je ne trouve pas dans le Catalogue. Ce qui me fait apprehender que l'on n'oste celuy-là, & d'autres de mesme importance. Mais je m'en remets tout à fait à vous, & j'espere que vostre soin me rendra entierement contente. Cependant Monsieur vous m'obligerès de commander à mon Marchand, qu'il depêche mon navire, & qu'il ne me prive pas long-tems de ce que j'attens, afin que je puisse avoir icy quelque goust des belles choses dont vostre belle France abonde. J'ay commandé au Sieur Vossius de vous prier de ma part, de me faire avoir un Secretaire, qui soit sage & fidelle; & qui soit pourveu des bonnes qualités, qu'il vous a amplement dépeintes dans sa lettre. Si vous prenés la peine de me satisfaire en cette rencontre, je vous seray obligée toute ma vie, comme d'un office le plus signalé qu'on me puisse rendre. Voyés Monsieur avec combien de rigueur i'vse du pouvoir, que vous m'avès donné sur vous. Vostre civilité l'excusera puisque vous voulès que je fasse ainsi. Pour moy, je desirerois que cette façon d'agir vous fust importune, afin qu'il me fust permis de vous traitter en amy; Car je vous ay accepté comme tel dés le premier moment que je receus vous protestations. Mais puisque vous ne le voules pas; je veux differer de vous donner l'amitié d'une Reyne, puisque celles des Rois sont tousiours suspectes, jusqu'a ce que la mienne puisse estre hors de soupçon. Alors vous connoistres que malgré tous les changemens j'auray pour vous une affection inebranlable, & une estime telle, que je dois avoir pour vostre merite: Et que je suis.
CHRISTINE.
De Stocholme ce XII. Avril CIϽ IϽC LI.

With modernised spelling:

Monsieur,
Vos deux lettres que je reçus hier m'ont donné des mouvements si divers que je me trouve empêchée de vous exprimer les sentiments qu'elles m'ont causé. Et puisque vous avez pris la peine de me rendre de si bons offices, sans que je les aie merités, je me vois engagée de vous en témoigner ma reconnaissance. Je désirerais de pouvoir le faire dignement par la présente, encore que je ne prétende pas de m'acquitter à si bon marché envers vous. Je vous proteste que je n'ignore pas combien je dois estimer la générosité qui vous porte à travailler avec tant d'affection à servir une personne qui en est si indigne que moi, puisque par aucun mérite je n'ai pu prétendre à vous obliger de prendre tant de peine pour mes affaires.

Vous m'avez voulu témoigner par l'achat des manuscrits que je ne m'étais pas trompée lorsque j'espérais de votre générosité l'effet des protestations que vous m'avez faites. Je vous prie de croire celle que je vous fais à présent et de ne donner point de la résolution que j'ai prise de rechercher avec soin les occasions par lesqu'elles je puisse m'acquitter envers vous. Si je le fais jamais au point que je le désire, je m'assure que vous n'aurez point sujet de vous repentir de m'avoir donné quelque lieu en votre affection.

Au reste, Monsieur, je vous dirai touchant la bibliothèque que vous marchandez pour moi que ceux qui s'en veulent défaire sont injustes d'en demander une somme qui étonnerait tout autre que moi. Je vous laisse la disposition d'accorder avec eux et d'en faire le prix; mais surtout, Monsieur, ayez soin que l'on n'ôte aucun manuscrit des anciens. J'ai ouï dire de ceux qui ont connaissance de cette bibliothèque qu'il y avait un Varron que je ne trouve pas dans le catalogue, ce qui me fait appréhender que l'on n'ôte celui-là et d'autres de même importance. Mais je m'en remets tout à fait à vous, et j'espère que votre soin me rendra entièrement contente.

Cependant, Monsieur, vous m'obligerez de commander à mon marchand qu'il dépêche mon navire, et qu'il ne me prive pas longtemps de ce que j'attends, afin que je puisse avoir ici quelque goût des belles choses dont votre belle France abonde. J'ai commandé au sieur Vossius de vous prier de ma part de me faire avoir un secrétaire qui soit sage et fidèle, et qui soit pourvu des bonnes qualités qu'il vous a amplement dépeintes dans sa lettre. Si vous prenez la peine de me satisfaire en cette rencontre, je vous serai obligée toute ma vie, comme d'un office le plus signalé qu'on me puisse rendre.

Voyez, Monsieur, avec combien de rigueur j'use du pouvoir que vous m'avez donné sur vous. Votre civilité l'excusera puisque vous voulez que je fasse ainsi. Pour moi, je désirerais que cette façon d'agir vous fût importune, afin qu'il me fût permis de vous traiter en ami, car je vous ai accepté comme tel dès le premier moment que je reçus vous protestations. Mais, puisque vous ne le voulez pas, je veux différer de vous donner l'amitié d'une reine, puisque celles des rois sont toujours suspectes, jusqu'à ce que la mienne puisse être hors de soupçon. Alors vous connaîtrez que malgré tous les changements j'aurai pour vous une affection inébranlable et une estime telle que je dois avoir pour votre mérite; et que je suis
Christine.
De Stockholm, ce 12 avril 1651.

Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar and spelling):

Monsieur. Vos deux lettres, que je reçus hier, m'ont donné des mouvemens si divers que je me trouve empêchée à vous exprimer les sentimens qu'elles m'ont causés. Et puisque vous avez pris la peine de me rendre de si bons offices, sans que je les aïe mérité; je me vois engagée de vous en témoigner ma reconnoissance. Je desirerois de pouvoir le faire dignement par la présente, encore que je ne prétende pas m'acquitter à si bon marché envers vous. Je vous proteste que je n'ignore pas combien je dois estimer la générosité qui vous porte à travailler avec tant d'affection à servir une personne, qui en est si indigne que moi, puisque par aucun mérite je n'ai pû prétendre à vous obliger de prendre tant de peine pour mes affaires. Vous m'avez voulu témoigner par l'achat de mes Manuscrits que je ne m'étois pas trompée, lorsque j'espérois de votre générosité l'effèt des protestations que vous m'avez faites. Je vous prie de croire celle que je vous fait à présent & de ne douter point de la résolution que j'ai prise de rechercher avec soin les occasions par lesquelles je puisse m'acquiter envers vous. Si je le fais jamais au point que je le desire, je m'assure que vous n'aurez point sujèt de vous repentir de m'avoir donné quelque lieu en votre affection. Au reste Monsieur je vous dirai touchant la Bibliothèque que vous marchandez pour moi, que ceux qui s'en veulent défaire sont injustes d'en demander une somme qui étonneroit tout autre que moi. Je vous laisse la disposition d'accorder avec eux & d'en faire le prix. Mais surtout, Monsieur, aïez soin que l'on n'ôte aucun Manuscrit des Anciens. J'ai oui dire, de ceux qui ont connoissance de cette Bibliothèque qu'il y avoit un Varron que je ne trouve pas dans le Catalogue: ce qui me fait apréhender que l'on n'ôte celui-là & d'autres de même importance. Mais je m'en remèts tout-à-fait à vous, & j'espére que votre soin me rendra entiérement contente. Cependant, Monsieur, vous m'obligerez de commander à mon Marchand qu'il dépêche mon navire & qu'il ne me prive long-tems de ce que je desire; afin que je puisse avoir ici quelque goût des belles choses dont votre belle France abonde. J'ai commandé au sr. Vossius de vous prier de ma part de me faire avoir un Sécrétaire, qui soit sage & fidel & qui soit pourvû des bonnes qualités qu'il vous a amplement dépeintes dans sa lettre. Si vous prénez la peine de me satisfaire en cette rencontre, je vous serai obligé[e] toute ma vie, comme d'un office le plus signalé qu'on me puisse rendre. Voïez, Monsieur, avec combien de rigueur j'use du pouvoir que vous m'avez donné sur vous. Votre civilité l'excusera, puisque vous voulez que je fasse ainsi. Pour moi je desirerois que cette façon d'agir vous fût importune, afin qu'il me fût permis de vous traiter en ami: car je vous ai accepté comme tel dès le prémier moment que je reçus vos protestations. Mais puisque vous ne le voulez pas, je veux différer de vous donner l'amitié d'une Reine, puisque celles des Rois sont toûjours suspectes, jusqu'à ce que la mienne puisse être hors de soupçon. Alors vous connoitrez que, malgré tous les changemens j'aurai pour vous une affection inébranlable & une estime telle que je dois avoir pour votre mérite: & que je suis toûjours
Christine.
à Stockholm le 12.
Avril. 1651.

Filocrate's slightly altered and condensed transcript of the letter:

Monsieur,
Vos deux Lettres que je reçus hier, m'ont causé des mouvemens si étranges, que je me trouve fort embarrassée pour vous en exprimer ma reconnoissance. Je desirerois pouvoir le faire d'une façon qui fût digne & de vous & de moi. Je vous proteste que je sens tout le prix des soins généreux que vous vous donnez pour mes affaires, je vous en suis d'autant plus obligée, qu'aucun titre n'a pû vous engager, jusqu'ici à prendre si vivement mes intérêts. Vous avez voulu me témoigner par l'achat des manuscrits Grecs, que je ne m'étois point trompée dans la confiance que je vous ai marquée sur les protestations que vous m'avez faites d'un parfait dévouement: je vous prie de ne pas douter du desir ardent que j'ai de vous obliger. Soyez persuadé que vous n'aurez pas sujet de vous repentir de m'avoir donné quelques marques de votre affection. Au reste, Monsieur, je vous dirai touchant la Bibliothéque que vous marchandez pour moi, que ceux qui s'en veulent défaire, sont injustes d'en demander une somme qui étonneroit tout autre que moi. Je vous laisse le maître sur cet article; mais sur-tout, Monsieur, ayez soin qu'on n'écarte aucun ancien manuscrit. J'ai oui dire par des gens qui connoissent cette Bibliothéque, qu'il y avoit un Varron que je ne trouve pas dans le Catalogue, ce qui me fait craindre qu'on n'eût enlevé celui-là, & d'autres de la même importance. Mais je m'en remets tout-à-fait à vos soins; je compte beaucoup sur votre exactitude. Cependant, vous m'obligerez d'ordonner à mon Marchand de dépêcher mon vaisseau, & de ne me priver pas long-tems de ce que je desire, afin que je puisse goûter ici à loisir les belles choses dont la France abonde. J'ai ordonné à Vossius de vous prier de ma part, de me procurer un Secrétaire, qui soit sage, fidele & doué des qualités qu'il vous a amplement dépeintes dans sa Lettre. Si vous prenez la peine de me satisfaire sur cet article, je vous serai obligée toute ma vie, comme d'un service des plus signalés qu'on puisse me rendre. Voyez, Monsieur, avec combien de rigueur j'use du droit que vous m'avez donné sur vous, &c.
CHRISTINE.
A Stockolm, ce 12 Avril 1651.

Swedish translation (my own):

Monsieur,
Era två brev som jag fick igår orsakade mig så märkliga rörelser att jag tycker att jag är mycket generad för att uttrycka min tacksamhet till Er. Jag önskar att jag kunde göra det på ett sätt som var värt Er och mig. Jag försäkrar Er att jag känner hela priset på den generösa vård som Ni ger Er själv för mina affärer, jag är desto mer skyldig mot Er att ingen titel kunde ha engagerat Er hittills för att ta mina intressen så skarpt. Ni ville bevisa för mig genom köpet av de grekiska manuskripten, att jag inte tog fel i det förtroende som jag visade Er om de försäkringar som Ni gjorde mig till en perfekt hängivenhet; jag ber Er att icke tvivla på den brinnande önskan jag har att förplikta Er. Var övertygad om att Ni inte kommer att ha anledning att omvända Er av att ha gett mig några betygelser av Er tillgivenhet. För övrigt, monsieur, skulle jag berätta för Er, när Ni trycker på biblioteket Ni talar om för mig, att de som vill bli av med det är orättvisa att be om en summa som skulle förvåna alla andra än mig. Jag lämnar Er befälhavaren i denna artikel; men på allt, monsieur, se till att inget gammalt manuskript bortkastas. Jag har sagt ja till människorna som känner till detta bibliotek, att det fanns en Varro som jag inte finner i katalogen, vilket får mig att frukta att den här hade tagits bort och andra av samma betydelse. Men jag överlåter det helt till Er; jag räknar mycket med Er noggrannhet. Ni kommer emellertid skylda mig att beordra min köpman att skicka ut mitt fartyg och inte att beröva mig länge det jag önskar, så att jag här på fritiden kan smaka på de vackra saker som Frankrike överflödar med. Jag har beordrat Vossius att be för min räkning att skaffa för mig en sekreterare som är klok, trogen och begåvad med de egenskaper som han rikligt har skildrat för Er i sitt brev. Om Ni tar problem med att tillfredsställa mig med den här artikeln kommer jag att vara skyldig till Er hela mitt liv, som det är en av de mest signalerade tjänsterna som man kan ge mig. Se, monsieur, med hur mycken noggrannhet jag använder rätten Ni har gett mig över Er, osv.
Kristina.
Stockholm, den 12 april 1651.

English translation (my own):

Monsieur,
Your two letters which I received yesterday caused me such strange movements that I find myself very embarrassed to express my gratitude to you. I wish I could do it in a way that was worthy of you and me. I protest to you that I feel all the price of the generous care that you give yourself for my affairs, I am all the more obliged to you, that no title could have engaged you so far to take my interests so keenly. You wanted to testify to me by the purchase of the Greek manuscripts, that I was not mistaken in the confidence which I showed you on the protests which you made me of a perfect devotion; I beg you not to doubt the burning desire I have to compel you. Be convinced that you will not have reason to repent of having given me some marks of your affection. For the rest, Monsieur, I would tell you, touching on the library you are haggling for for me, that those who want to get rid of it are unjust to ask for a sum which would astonish everyone other than me. I leave you the master on this article; but on everything, Monsieur, take care that no old manuscript is discarded. I have said yes to people who know this library, that there was a Varro which I do not find in the catalogue, which makes me fear that this one had been removed, and others of the same importance. But I leave it entirely to your care; I count greatly on your accuracy. However, you will oblige me to order my merchant to dispatch my vessel, and not to deprive me long of what I desire, so that I can taste here at leisure the beautiful things with which France abounds. I have ordered Vossius to ask you on my behalf to procure for me a secretary who is wise, faithful and endowed with the qualities which he has amply portrayed to you in his letter. If you take the trouble to satisfy me on this article, I will be obliged to you all my life, as it is one of the most signaled services that one can render me. See, Monsieur, with how much rigour I use the right you have given me over you, etc.,
Kristina.
Stockholm, April 12, 1651.

Swedish translation of the original version (my own):

Monsieur,
Era två brev som jag fick igår gav mig så olika känslor att jag inte kan uttrycka för Er de känslor de har orsakat mig. Och eftersom Ni har gjort Er besväret att ge mig så goda tjänster, utan att jag har förtjänat dem, ser jag mig förpliktad att uttrycka min tacksamhet till Er. Jag skulle vilja kunna göra det med värdighet härmed, fastän jag inte gör anspråk på att betala Er så billigt. Jag försäkrar Er att jag inte är omedveten om hur mycket jag måste uppskatta den generositet som får Er att arbeta med så mycket tillgivenhet för att tjäna en människa som är så ovärdig det som jag själv, ty jag inte på något sätt skulle kunna göra anspråk på att tvinga Er att ta så mycket besvär för mina affärer.

Ni ville visa mig genom köpet av manuskripten att jag inte tog fel när jag förväntade mig av Er generositet effekten av de försäkringar Ni givit mig. Jag ber Er att tro vad jag ger Er nu, och att inte ge något beslut som jag har tagit, att noggrant söka de tillfällen vid vilka jag kan frikänna mig mot Er. Om jag någonsin gör det till den grad jag önskar, försäkrar jag mig själv att Ni inte kommer att ha någon anledning att ångra Er från att ha givit mig någon plats i Er tillgivenhet.

För övrigt, monsieur, skall jag säga Er angående biblioteket, som Ni prutar för mig, att de som vill bli av med det är orättvist att begära en summa som skulle förvåna någon annan än mig. Jag ger Er möjligheten att komma överens med dem och bestämma priset. Men framför allt, monsieur, se till att inget manuskript tas bort från de gamla. Jag har hört från dem som har kunskap om detta bibliotek att det fanns en Varro som jag inte kan finna i katalogen, vilket gör att jag fruktar att detta manuskript, och andra av samma betydelse, har tagits bort. Men jag överlåter det helt och hållet till Er, och jag hoppas att Er omsorg skall göra mig helt nöjd.

Emellertid, monsieur, skall Ni förplikta mig att beordra min köpman att avsända mitt skepp och att inte beröva mig för länge det jag väntar på, så att jag här kan få smaka på de vackra saker som Ert vackra Frankrike är fullt av. Jag har befallt herr Vossius att å mina vägnar be Er att förse mig med en sekreterare, som är vis och trogen, och som är försedd med de goda egenskaper, som han rikligt har beskrivit Er i sitt brev. Om Ni gör Er besväret att tillfredsställa mig i denna rencontre, vill jag vara skyldig Er hela mitt liv, som för den mest anmärkningsvärda tjänst som man kan ge mig.

Se, monsieur, med vilken stränghet jag använder den makt Ni har givit mig över Er. Er artighet kommer att ursäkta det, eftersom Ni vill att jag skall göra det. Vad mig beträffar, så skulle jag vilja att det här sättet att handla skulle vara angeläget för Er, så att jag kunde få behandla Er som en vän, ty jag accepterade Er som sådan från det första ögonblicket jag fick Era försäkringar. Men eftersom Ni inte vill det, vill jag skjuta upp att ge Er vänskap med en drottning, eftersom kungars är alltid misstänkta, tills min kan vara bortom misstanke. Då kommer Ni att veta att jag, trots alla förändringar, kommer att ha för Er en orubblig tillgivenhet och en sådan aktning som jag måste ha för Era förtjänster, och att jag är alltid
Kristina.
Från Stockholm, den 12 april 1651.

English translation of the original version (my own):

Monsieur,
Your two letters which I received yesterday gave me such different emotions that I find myself unable to express to you the feelings they have caused me. And since you have taken the trouble to render me such good services, without my having deserved them, I see myself committed to expressing my gratitude to you. I would like to be able to do it with dignity hereby, although I do not claim to pay you so cheaply. I assure you that I am not unaware of how much I must esteem the generosity which leads you to work with so much affection to serve a person who is so unworthy of it as myself, since by no merit could I claim to oblige you to take so much trouble for my affairs.

You wanted to show me by the purchase of the manuscripts that I was not mistaken when I expected from your generosity the effect of the assurances you made to me. I beg you to believe what I am giving you now, and not to give any resolution which I have taken, to seek carefully the occasions by which I can acquit myself towards you. If I ever do it to the point that I desire, I assure myself that you will have no reason to repent of having given me any place in your affection.

For the rest, Monsieur, I will tell you concerning the library, that you are haggling for me, that those who want to get rid of it are unjust to ask for a sum which would astonish anyone but me. I leave you the disposition to agree with them and to set the price. But above all, Monsieur, take care that no manuscript is removed from the ancients. I have heard from those who have knowledge of this library that there was a Varro that I cannot find in the catalogue, which makes me fear that this manuscript, and others of the same importance, have been removed. But I leave it entirely to you, and I hope that your care will make me entirely satisfied.

In the meantime, Monsieur, you will oblige me to order my merchant to dispatch my ship and not to deprive me for long of what I am waiting for, so that I may have here some taste of the beautiful things of which your beautiful France abounds. I have ordered Mr. Vossius to beg you on my behalf to provide me with a secretary who is wise and faithful, and who is endowed with the good qualities which he has amply described to you in his letter. If you take the trouble to satisfy me in this rencontre, I shall be obliged to you all my life, as if for the most remarkable service that one can render to me.

See, Monsieur, with what rigour I use the power you have given me over you. Your civility will excuse it, as you want me to do so. As for me, I would like this way of acting to be importune to you, so that I might be permitted to treat you as a friend, for I accepted you as such from the first moment that I received your assurances. But, as you do not want it, I will postpone giving you the friendship of a queen, since those of kings are always suspect, until mine can be beyond suspicion. Then you will know that, despite all the changes, I will have for you an unshakeable affection and such an esteem as I must have for your merit, and that I am always
Kristina.
From Stockholm, April 12, 1651.


Above: Kristina.


Above: Claude Sarrau.

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