Tuesday, December 7, 2021

Kristina's letter to Azzolino, dated April 10/20 (New Style), 1667

Sources:

Christine de Suède et le cardinal Azzolino: Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899






Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on April 10/20 (New Style), 1667.

The letter:

Cinquante septtiesme lestre
20 dAvril 1667
Vostre lestre du 26 du passe mauroit donne de linquietude en mapprennant le defaut que Vous avez eu de mes lestres si ie ne savois laccident arrive au Courier qui a este deVallise mais se qui me Console est que nous avons novuelle de Venise que nostre paquet na pas este perdu et ainsi iespere dapprendre par les lestre qui doivent arriver auJourd'huy que Vous aurez receu les miennes. Cepandant Je suis dans la plus grande impacience du monde dapprendre le suces du Voiage de D. Stefano et Jespere davoir nouvelle quil ay este heureux. pour lachast de tableaux Vous aurez Veu par mes presedantes que i'en suis Contente au de la de ce quon peut estre, et ie nay rien de plus a Vous dire la desus.

la maladie du pape me tient dans vne Continuelle inquietude, et ie desespere de sa gerison.

pour moy ie partiray dẏ dcy sammedi prochain sil plait a dieu, pour Changer de Climat vne seconde fois et je Vous informeray de Ce qui se passera durant mon Voiage. Mon seiour a Stocholme sera Court, Car ie ne my aresteray que trois semaines ou vn mois au plus long terme, si ce nest que iy obtienne (ce que ie ne Crois pas) lexcercice de la religion. en ce Cas iy resteray le reste de ma Vie. mais si ie ne lobtien pas a quoy il y grandt apparance, Cela ne Vous doit pas alarmer Car, Je nay pas intention de m'en retourner a Rome. de Vous dire ou iyray cest ce que ie ne say pas enCore. mais se sera a mon retour de Suede que ie me detremineray la desus et ce sera alors que ie Vous feray savoir la resolution que ie prenderay.

le grandt Conestable Wrangel arrive auJourd'huy icy. tout le monde attendt le succes du traitte de breda, les Ollandois sortiront dans Quinse Jours ave Cent et Cinquante Vaissaux et se metteront a l'embouchure de la Tamise pour faire leur paix meillieure et ie Crois que leurs forces et la misere d'Angleterre leur la feront obtenir tres avantageuse. outre ces Cinquante Cen Cinquante Vaissaux les flottes auxCillieres de france et Dannemarque se Conte au nombre de soixsante ou Quatre Vint Vaissaux, mais de la maniere que les Ollandois sy prenne on Voit bien quil ne Conte pas la desus et Jl font a mon sens ce quil doivent a ne se fier qua leur propre forces. dans peu de temps on Verra ce quon doit Croire sur le suiet.

Jay vne mauvayse novelle a vous donner du pauvre prince de St. Gregoire qui est sorti dun duel mortellement blesse. ie Crois que ce nest plus vne nouvelle pour Vous mais ie ne saurois menpecher de plaindre ce brave Jeune homme qui se trouve en cet estat parmy les bestes sauvages. Car ne Vous figure pas quil y ay des difference entre les bestes sauvages et les allemans et ie Vous asseure que de touts les animaux qui sont au monde Jl ny en a point qui resamble moins a lhomme que les l'allemans. Cette Consideration ma fait resoudre a luy envoier mon Griurgin qui est francois et excellent homme dans son mestier, pour tacher de le secourir ie Crains quil narrive trop tardt, mais Jay fait du moins ce que iay peu, et Je nay pas perdu vn moment de temps. Jl a fait vn Combat heroique, si son ennemy neust use de supercherie, Jl nauroit pas este blesse. Je Crains plus ses Griurgeins que sa blessure et si Celluy que iay envoye n'arrive trop tardt Jespere quil le sauvera.

en vous escrivant cette lestre ie Viens denpecher un duel entre le Comte Connismarque l'aisne et vn austre homme que ie ne Conois pas dont le Marquis del monte Vous dira le particularites. adieu

With modernised spelling:

Hambourg, 20 avril 1667.
Votre lettre du 28 du passé m'aurait donné de l'inquiétude en m'apprenant le défaut que vous avez eu de mes lettres, si je ne savais l'accident arrivé au courrier, qui a été dévalisé; mais ce qui me console est que nous avons [la] nouvelle de Venise que notre paquet n'a pas été perdu, et ainsi j'espère d'apprendre, par les lettres qui doivent arriver aujourd'hui, que vous aurez reçu les miennes. Cependant je suis dans la plus grande impatience du monde d'apprendre le succès du voyage de D. Stefano, et j'espère d'avoir [la] nouvelle qu'il ait été heureux. Pour l'achat des tableaux, vous aurez vu par mes précédentes que j'en suis contente au delà de ce qu'on peut être, et je n'ai rien de plus à vous dire là-dessus.

La maladie du pape me tient dans une continuelle inquiétude, et je désespère de sa guérison.

Pour moi, je partirai d'ici samedi prochain, s'il plaît à Dieu, pour changer de climat une seconde fois, et je vous informerai de ce qui se passera durant mon voyage. Mon séjour à Stockholm sera court; car je ne m'y arrêterai que trois semaines, ou un mois au plus long terme, si ce n'est que j'y obtienne (ce que je ne crois pas) l'exercice de la religion. En ce cas j'y resterai le reste de ma vie. Mais si je ne l'obtiens pas, à quoi il y a grande apparence, cela ne vous doit pas alarmer; car je n'ai pas intention de m'en retourner à Rome. De vous dire où j'irai, c'est ce que je ne sais pas encore. Mais ce sera à mon retour de Suède que je me déterminerai là-dessus, et ce sera alors que je vous ferai savoir la résolution que je prendrai.

Le grand connêtable Wrangel arrive aujourd'hui ici. Tout le monde attend le succès du traité de Breda; les Hollandais sortiront dans quinze jours avec cinq cinquante vaisseaux et se mettront à l'embouchure de la Tamise pour faire leur paix meilleure, et je crois que leurs forces et la misère de [l']Angleterre leur la feront obtenir très avantageuse. Outre ces cent cinquante vaisseaux, les flottes auxiliaires de France et Danemark se comptent au nombre de soixante ou quatre-vingt vaisseaux, mais de la manière que les Hollandais s'y prennent, on voit bien qu'ils ne comptent pas là-dessus, et ils font à mon sens ce qu'ils doivent, à ne se fier qu'à leurs propres forces. Dans peu de temps on verra ce qu'on doit croire sur le sujet.

J'ai une mauvaise nouvelle à vous donner du pauvre prince de Saint-Grégoire, qui est sorti d'un duel mortellement blessé. Je crois que ce n'est plus une nouvelle pour vous, mais je ne saurais m'empêcher de plaindre ce brave jeune homme, qui se trouve en cet état parmi les bêtes sauvages. Car ne vous figurez pas qu'il y ait des différences entre les bêtes sauvages et les Allemands; et je vous assure que de tous les animaux, qui sont au monde, il n'y en a point qui ressemble moins à l'homme que l'Allemand. Cette considération m'a fait résoudre à lui envoyer mon chirurgien, qui est Français et excellent homme dans son métier, pour tâcher de le secourir. Je crains qu'il n'arrive trop tard, mais j'ai fait du moins ce que j'ai pu, et je n'ai pas perdu un moment de temps. Il a fait un combat héroïque: si son ennemi n'eût usé de supercherie, il n'aurait pas été blessé. Je crains plus ses chirurgiens que sa blessure, et si celui que j'ai envoyé n'arrive trop tard, j'espère qu'il le sauvera.

En vous écrivant cette lettre je viens d'empêcher un duel entre le comte Königsmark l'aîné et un autre homme que je ne connais pas, dont le marquis del Monte vous dira les particularités. Adieu.

Swedish translation (my own):

Femtiosjunde brev
20 april 1667.
Ert brev från den 26:e av den sista månad skulle ha gett mig en viss ångest när det informerade mig om den defekt Ni hade i mina brev, om jag inte visste om olyckan med kuriren, som blev rånad; men det som tröstar mig är att vi har nyheterna från Venedig att vårt paket inte har gått förlorat, och så hoppas jag kunna lära mig av de brev som kommer att anlända idag att Ni kommer att ha fått mitt. Jag är emellertid i den största otåligheten att lära mig om framgången med Don Stefanos resa, och jag hoppas få nyheten att den var glad. För inköp av målningar har Ni sett från mina tidigare brev att jag är glad utöver vad man kan vara, och jag har inget mer att berätta om det.

Påvens sjukdom håller mig oupphörligt i oro, och jag förtvivlar hans återhämtning.

När det gäller mig kommer jag att åka härifrån nästa lördag, om det behagar Gud, att ändra klimatet en andra gång, och jag skall informera Er om vad som kommer att hända under min resa. Min vistelse i Stockholm blir kort, ty jag bara stannar där i tre veckor, eller längst en månad, om det inte är som jag får (som jag inte tror) religionsövningen. I så fall stannar jag där resten av mitt liv. Men om jag inte får den, som ser bra ut, skall Ni inte vara orolig, ty jag tänker inte återvända till Rom. Att berätta var jag skall gå, det är det jag inte vet ännu. Men det är när jag återvänder från Sverige som jag bestämmer mig för detta, och det är då jag kommer att meddela Er vilken resolution jag kommer att ta.

Riksmarsken Wrangel anländer hit idag. Alla väntar på framgången med Bredafördraget; holländarna kommer ut om fjorton dagar med hundra femtio fartyg och sätter sig vid Themsens mynning för att förbättra deras fred, och jag tror att deras styrka och elände i England kommer att göra dem mycket fördelaktiga. Förutom dessa hundra femtio fartyg, har Frankrike och Danmarks hjälpflottor sextio eller åttio fartyg, men hur holländarna går till det är det uppenbart att de inte räknar med det och enligt min mening gör de vad de måste, förlitar sig bara på sin egen styrka. På kort tid ser vi vad vi skall tro på ämnet.

Jag har dåliga nyheter att ge Er om den stackars prinsen av Saint-Grégoire, som kom ut ur en duell dödligt sårad. Jag tror att detta inte längre är nyhet för Er, men jag kan inte låta bli att synda på den modige unge mannen, som återfinns i detta tillstånd bland vilda djur. Föreställ Er inte att det finns skillnader mellan vilda djur och tyskar; och jag försäkrar Er att av alla djur som finns i världen, finns det inte en som liknar människan mindre än den tyska. Denna övervägande fick mig att besluta att skicka honom min kirurg, som är fransk och en utmärkt man i sitt yrke, för att försöka hjälpa. Jag är rädd att det är för sent, men åtminstone gjorde jag vad jag kunde, och jag slösade inte bort ett ögonblick av tid. Han slog en heroisk kamp: om hans fiende inte hade använt bedrägeri, hade han inte skadats. Jag fruktar hans kirurger mer än hans skada, och om den jag skickade inte kommer för sent hoppas jag att han kommer att rädda honom.

Genom att skriva detta brev har jag just förhindrat en duell mellan greve Königsmark den äldre och en annan man som jag inte känner, vars särdrag markisen del Monte kommer att berätta för Er. Farväl.

English translation (my own):

Fifty-seventh letter
April 20, 1667.
Your letter of the 26th of last month would have given me some anxiety in informing me of the defect that you had in my letters if I did not know of the accident to the courier, who was robbed; but what consoles me is that we have the news from Venice that our package has not been lost, and so I hope to learn, from the letters due to arrive today, that you will have received mine. In the meantime, I am in the greatest impatience to learn of the success of Don Stefano's journey, and I hope to have the news that it was happy. For the purchase of paintings, you will have seen from my previous letters that I am happy beyond what one can be, and I have nothing more to tell you about it.

The Pope's illness keeps me in constant worry, and I despair of his recovery.

As for me, I will leave here next Saturday, if it pleases God, to change the climate a second time, and I will inform you of what will happen during my trip. My stay in Stockholm will be short, because I will only stop there for three weeks, or a month at the longest, if it is not that I obtain (which I do not believe) the exercise of religion. In that case I will stay there the rest of my life. But if I do not obtain it, which looks great, you shouldn't be alarmed, because I do not intend to return to Rome. To tell you where I'll go, that's what I don't know yet. But it will be on my return from Sweden that I will make up my mind on this, and it will be then that I will let you know the resolution I will take.

Grand Constable Wrangel is arriving here today. Everyone is waiting for the success of the Treaty of Breda; the Dutch will come out in a fortnight with one hundred and fifty vessels and put themselves at the mouth of the Thames to make their peace better, and I believe that their strength and the misery of England will make them obtain it very advantageous. In addition to these one hundred and fifty vessels, the auxiliary fleets of France and Denmark number sixty or eighty vessels, but the way the Dutch go about it, it is clear that they do not count on it, and in my opinion they are doing what they must, relying only on their own strength. In a short time we'll see what to believe on the subject.

I have bad news to give you about the poor Prince of Saint-Grégoire, who came out of a duel fatally wounded. I believe this is no longer news to you, but I cannot help but pity this brave young man, who is found in this condition among the wild beasts. For you must not imagine that there are differences between the wild beasts and the Germans; and I assure you that of all the animals which are in the world, there is not one which resembles man less than the German. This consideration made me resolve to send him my surgeon, who is French and an excellent man in his profession, to try to help. I'm afraid it's too late, but at least I did what I could, and I didn't waste a moment of time. He made a heroic fight: if his enemy had not used deception, he would not have been wounded. I fear his surgeons more than his injury, and if the one I sent doesn't arrive too late, I hope he will save him.

By writing you this letter I have just prevented a duel between Count Königsmark the elder and another man whom I do not know, whose particularities the Marquis del Monte will tell you. Farewell.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

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