Monday, December 27, 2021

Letter to Kristina from Bengt Oxenstierna, dated November 9/19 (Old Style), 1680

Sources:

Riksarkivet, pages 290 to 291 in K 90; Utgångna och ingångna skrivelser; Drottning Kristina d. y. (Christina Alexandra); Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet; Kungliga arkiv


Mémoires concernant Christine, volume 2, page 198, Johan Arckenholtz, 1751




The letter (copy, somewhat damaged; Arckenholtz obviously would have consulted this copy before it was torn):

La lettre, que Vôtre Majesté a daigné de m'écrire m'a été rendue par Mr. le Marquis del Monte, Son Premier Gentilhomme de la Chambre et Son Envoyé Extraordinaire en cette Cour, et comme elle est remplie d'une infinité de marques de graces pour moy, j'en ay été si sensiblement touché, que je ne trouve pas d'expressions assés forte, pour Luy en témoigner toute ma reconnoissance. Cependant Vôtre Majesté aura la bonté de croire, qu'elle est infinie, aprés la faveur qu'Elle m'a fait, de m'assurer Elle méme de la part, qu'Elle prend à l'honneur, où le Roy mon Maitre m'a appellé pour son service. J'avoue, que la Connoissance que j'ay de mes forces m'avoit obligé à m'en excuser autant que mon respect me le pût permettre. Mais enfin je me suis Veû contraint de ceder à la Volonté du Maitre, pour occuper une place que beaucoup d'autres auroient pû remplir plus dignement que moy. Quelque succés que Je doive m'en promett[re, je m'estimeray toujours très-heureux] s'il me donne lieu de faire connoitre à [Vôtre Majesté] l'extreme Veneration que j'ay pour sa Personne [sacrée] et le Zele ardent que je dois à Son Service. C'est par là, Madame, que j'espere me rendre digne, de la Continuation des Graces de Vôtre Majesté et c'est là le seul endroit, par le quel il me Soit permis d'imiter hardiment ces bienheureux morts, qu'Elle me propose pour des Exemples à suivre. Le temoignage, que Vôtre Majesté rend à Leur fidelité Surpasse toute autre recompense, il leur doit même tenir lieu de merite, puis qu'il est vray, qu'ils n'en ont pas eu de plus grand, que celuy d'obeïr à une Grande Reine, dont le Regne et toutes les actions ont été pleines de gloire et de generosité. Vôtre Majesté me permettra, s'il Luy plaît, de garder religieusement ces marques d'un souvenir si avantageux à toute Ma Maison, comme la plus chere et la plus pretieuse Succession, que mes Ancêtres m'ayent laissée. ils m'ont aussi laissé celle de Leur Sang, par le quel je ne me Sens pas moins animé d'employer tous mes Soins et toutes mes forces au service de Vôtre M:té. [Mr. le Marquis me pourra] rendre témoignage avec [q]uelle arde[ur] je [m'y] prends, dans les conjonctures presentes. Je l'ay entretenu plus particulierement sur les affaires de Vôtre Majesté, et sur la bonne Volonté où le Roy mon Maitre est pour tout ce qui regarde ses interêts. J'espere, qu'il Luy en fera un rapport fidel & conforme à la dexterité, qu'il fait paroitre en toute sa Conduite. Comme Je m'en rapporte entierement à Sa Sincerité, il ne me reste qu'à Supplier V. Majesté d'être persuadée, que je Suis avec tout le Zele imaginable et dans un tres-profond respét
Madame
de Vôtre Majesté
le tres-humble, tres-obeïssant
et tres-fidel Serviteur
Benoît Oxenstierna.
Stockh. ce 9me Novembr.
1680.

With modernised spelling:

La lettre que Votre Majesté a daigné de m'écrire m'a été rendue par M. le marquis del Monte, son premier gentilhomme de la chambre et son envoyé extraordinaire en cette Cour; et comme elle est remplie d'une infinité de marques de grâces pour moi, j'en ai été si sensiblement touché que je ne trouve pas d'expressions assez forte pour lui en témoigner toute ma reconnaissance. Cependant, Votre Majesté aura la bonté de croire qu'elle est infinie après la faveur qu'elle m'a fait de m'assurer elle-même de la part qu'elle prend à l'honneur, où le roi mon maître m'a appellé pour son service.

J'avoue que la connaissance que j'ai de mes forces m'avait obligé à m'en excuser autant que mon respect me le pût permettre, mais, enfin, je me suis vu contraint de céder à la volonté du maître pour occuper une place que beaucoup d'autres auraient pu remplir plus dignement que moi. Quelque succès que je doive m'en promett[re, je m'estimerai toujours très heureux] s'il me donne lieu de faire connaître à [Votre Majesté] l'extrême vénération que j'ai pour sa personne [sacrée] et le zèle ardent que je dois à son service. C'est par-là, Madame, que j'espère me rendre digne de la continuation des grâces de Votre Majesté, et c'est là le seul endroit par lequel il me soit permis d'imiter hardiment ces bienheureux morts qu'elle me propose pour des exemples à suivre.

Le témoignage que Votre Majesté rend à leur fidélité surpasse toute autre recompense, il leur doit même tenir lieu de merite, puisqu'il est vrai qu'ils n'en ont pas eu de plus grand que celui d'obéir à une grande reine, dont le règne et toutes les actions ont été pleines de gloire et de générosité. Votre Majesté me permettra, s'il lui plaît, de garder religieusement ces marques d'un souvenir si avantageux à toute ma maison comme la plus chère et la plus précieuse succession que mes ancêtres m'ayent laissée. Ils m'ont aussi laissé celle de leur sang, par lequel je ne me sens pas moins animé d'employer tous mes soins et toutes mes forces au service de Votre Majesté.

[M. le marquis me pourra] rendre témoignage avec [q]uelle arde[ur] je [m'y] prends dans les conjonctures présentes. Je l'ai entretenu plus particulièrement sur les affaires de Votre Majesté et sur la bonne volonté où le roi mon maître est pour tout ce qui regarde ses intérêts. J'espère qu'il lui en fera un rapport fidéle et conforme à la dextérité qu'il fait paraître en toute sa conduite. Comme je m'en rapporte entièrement à sa sincérité, il ne me reste qu'à supplier Votre Majesté d'être persuadée que je suis avec tout le zèle imaginable et dans un très profond respect,
Madame,
de Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidéle serviteur
Benoît Oxenstierna.
Stockholm, ce 9[iè]me novembre 1680.

Arckenholtz's transcript of the letter:

La lettre que Votre Majesté a daigné de m'écrire m'a été rendue par Mr. le Marquis del Monte, premier Gentilhomme de sa Chambre & son Envoïé Extraordinaire en cette Cour, & comme elle est remplie d'une infinité de marques de graces pour moi, j'en ai été si sensiblement touché, que je ne trouve pas d'expressions assez fortes pour lui en témoigner toute ma reconnoissance. Cependant V. M. aura la bonté de croire, qu'elle est infinie, après la faveur qu'elle m'a faite de m'assurer elle-même, de la part qu'elle prend à l'honneur où le Roi mon Maitre m'a appellé pour son service. J'avoue que la connoissance que j'ai de mes forces m'avoit obligé à m'en excuser autant que mon respect me le peut permettre. Mais enfin je me suis vû contraint de céder à la volonté du Maitre pour occuper une place que beaucoup d'autres auroient pû remplir plus dignement que moi. Quelque succès que je doive m'en promettre, je m'estimerai toûjours très-heureux, s'il me donne lieu de faire connoître à V. M. l'extrême vénération que j'ai pour sa Personne sacrée, & le zèle ardent que je dois à son service. C'est par-là, Madame, que j'espère me rendre digne de la continuation des graces de V. M. & c'est-là le seul endroit par lequel il me soit permis d'imiter ces bienheureux morts qu'elle me propose pour éxemple à suivre, par le témoignage que V. M. rend à leur mérite: puisqu'il est vrai qu'ils n'en ont pas eu de plus grand que celui d'obéïr à une grande Reine, dont le règne & toutes les actions ont été pleines de gloire & de générosité. V. M. me permettra, s'il lui plait, de garder religieusement ces marques d'un souvenir si avantageux à toute ma Maison, comme la plus chère & la plus précieuse succession que mes Ancêtres m'aïent laissée. Ils m'ont aussi laissé celle de leur sang par lequel je ne me sens pas moins animé à emploïer tous mes soins & toutes mes forces au service de V. M. Mr. le Marquis me pourra rendre témoignage avec quelle ardeur je m'y prens dans les conjonctures présentes. Je l'ai entretenu plus particulièrement sur les affaires de V. M. & sur la bonne volonté où le Roi mon Maitre est pour tout ce qui regarde ses intérêts. J'espère qu'il lui en fera un rapport fidèle & conforme à la dextérité, qu'il fait paroître en toute sa conduite. Comme je m'en rapporte entièrement à sa sincérité, il ne me reste qu'à supplier V. M. d'être persuadée que je suis avec tout le zèle imaginable & avec un très-profond respect &c. Stockholm ce 9 Novembre 1680.
Benoit Oxenstierna.

Swedish translation (my own):

Brevet som Ers Majestät har värdigt att skriva till mig återlämnades till mig av markisen del Monte, Er förste kammarherre och Ert sändebud i detta hov, och eftersom det är fyllt med en oändlig tack för mig, blev jag så förnuftigt berörd att jag icke kan finna uttryck som är starka nog att visa Er all min tacksamhet. Emellertid kommer Ers Majestät att ha den godhet att tro att det är oändligt, efter den ynnest som Ni gjort mig att själv försäkra mig om den del som Ni tar i den ära i vilken Konungen min herre givit, kallat mig till sin tjänst. Jag erkänner att kunskapen jag har om min styrka har tvingat mig att be om ursäkt så mycket som min respekt kan tillåta mig. Men till slut såg jag mig tvingad att ge efter för mästarens vilja för att inta en plats som många andra kunde ha fyllt med mer värdighet än jag. Vilken framgång jag än lovar, så kommer jag alltid att anse mig vara mycket glad, om det ger mig anledning att för Ers Majestät tillkännage den extrema vördnad jag har för Er heliga person, och den brinnande iver jag är skyldig Er tjänst. Det är härigenom, madam, som jag hoppas kunna göra mig värdig fortsättningen av Ers Majestäts nåder, och det är där den enda platsen, där det är tillåtet för mig att efterlikna dessa saliga döda, som föreslår mig det som ett exempel för följ, av det vittnesbörd som Ers Majestät avger till deras förtjänst. Eftersom det är sant att de inte har haft någon större förtjänst än att lyda en stor Drottning, vars regering och alla vars handlingar har varit fulla av ära och generositet. Ers Majestät kommer att tillåta mig, snälla, att religiöst behålla dessa märken av ett minne så välgörande för hela mitt hus som det käraste och dyrbaraste arv som mina förfäder har lämnat mig. De har också lämnat mig det av deras blod, varigenom jag inte känner mig mindre livlig att använda all min omsorg och all min kraft i Ers Majestäts tjänst. Markisen kommer att kunna vittna om vilken glöd jag har i de nuvarande konjunkturerna. Jag talade med honom mera speciellt om Ers Majestäts affärer och om den goda vilja som Konungen min herre har för allt som rör Era intressen. Jag hoppas att han kommer att ge Er en trogen rapport i enlighet med den skicklighet han visar i allt sitt uppträdande. Då jag helt och hållet förlitar mig på hans uppriktighet, återstår det bara för mig att be Ers Majestät att övertygas om att jag är med all tänkbar iver och med mycket djup respekt, osv. Stockholm den 9 november 1680.
Bengt Oxenstierna.

English translation (my own):

The letter that Your Majesty has deigned to write to me was returned to me by the Marquis del Monte, First Gentleman of your Chamber and your Envoy Extraordinary in this court, and as it is filled with an infinity of tokens of thanks for me, I was so sensibly touched that I cannot find expressions strong enough to show you all my gratitude. However, Your Majesty will have the kindness to believe that it is infinite, after the favour which you have done me of assuring me yourself of the part which you take in the honour in which the King my master has given called me for his service. I admit that the knowledge I have of my strength has forced me to apologise as much as my respect can allow me. But in the end I saw myself forced to give in to the will of the master in order to occupy a place that many others could have filled with more dignity than me. Whatever success I may promise, I will always consider myself very happy if it gives me cause to make known to Your Majesty the extreme veneration I have for your sacred person, and the ardent zeal that I owe to your service. It is by this, Madame, that I hope to make myself worthy of the continuation of Your Majesty's graces, and it is there the only place by which it is allowed to me to imitate these blessed dead who propose it to me as an example to follow, by the testimony that Your Majesty renders to their merit. Since it is true that they have had no merit greater than that of obeying a great Queen, whose reign and all whose actions have been full of glory and generosity. Your Majesty will allow me, please, to religiously keep these marks of a memory so beneficial to all my house as the dearest and the most precious inheritance that my ancestors have left me. They have also left me that of their blood, by which I do not feel less animated to use all my care and all my strength in the service of Your Majesty. The Marquis will be able to bear witness to what ardour I take in the present conjunctures. I spoke to him more particularly about Your Majesty's affairs and about the good will which the King my master has for all that concerns your interests. I hope he will give you a faithful report in accordance with the dexterity he shows in all his conduct. As I rely entirely on his sincerity, it only remains for me to beg Your Majesty to be persuaded that I am with all imaginable zeal and with very deep respect, etc. Stockholm, November 9, 1680.
Bengt Oxenstierna.

Swedish translation of the original (my own):

Brevet som Ers Majestät har täckts att skriva till mig har återlämnats till mig av markisen del Monte, Er kammarherre och Ert envoajé extraordinarie vid detta hov; och då den är fylld av en oändlighet av nådebetygelser för mig, har jag blivit så djupt berörd av den att jag inte kan finna uttryck som är starka nog att visa det hela min tacksamhet. Emellertid skall Ers Majestät ha den godheten att tro att det är oändligt efter den ynnest som Ni har gjort mig för att försäkra mig om den del Ni tar i den ära som konungen, min herre, har kallat mig för sin tjänst.

Jag erkänner att kunskapen som jag har om mina krafter hade tvingat mig att ursäkta mig själv så mycket som min respekt kunde tillåta mig, men till slut såg jag mig tvingad att ge efter för min herres vilja för att inta en plats som många andra kunde ha fyllts med mer värdighet än jag. Vilken framgång jag än kan lova mig själv, så kommer jag alltid att anse mig vara mycket glad, om det ger mig tillfälle att för Ers Majestät tillkännage den extrema vördnad som jag har för Er heliga person och den brinnande iver som jag är skyldig Er tjänst. Det är därigenom, madam, som jag hoppas göra mig värdig att fortgå av Ers Majestäts nåder, och detta är den enda plats genom vilken jag kan tillåtas att frimodigt efterlikna de saliga döda som Ni erbjuder mig som exempel att följa.

Den betygelse som Ers Majestät avlägger om deras trohet överträffar all annan belöning, den måste till och med ta deras förtjänsts plats, ty det är sant att de inte har haft något större än att lyda en stor drottning vars regeringstid och alla gärningar har varit fulla av ära och generositet. Ers Majestät skall tillåta mig, om det behagar Er, att religiöst behålla dessa märken av ett minne så fördelaktigt för hela mitt hus som det käraste och dyrbaraste arv som mina förfäder lämnat mig. De har också lämnat mig det av deras blod, varigenom jag känner mig inte mindre angelägen att använda all min omsorg och all min styrka i Ers Majestäts tjänst.

Markisen skall kunna betyga för mig med vilken iver jag ägnade mig åt i de nuvarande konjunkturerna. Jag har talat till honom mera särskilt om Ers Majestäts angelägenheter och om den goda vilja som konungen, min herre, har i allt vad Era intressen angår. Jag hoppas att han skall rapportera det till Er troget och i enlighet med den skicklighet han visar i allt sitt uppförande. Eftersom jag helt och hållet litar på hans uppriktighet, återstår det bara för mig att be Ers Majestät att vara övertygad att jag är med all tänkbar iver och i den djupaste respekt,
Madam,
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste tjänare
Bengt Oxenstierna.
Stockholm, den 9 november 1680.

English translation of the original:

The letter Your Majesty has deigned to write to me has been returned to me by the Marquis del Monte, the first gentleman of your chamber and your envoy extraordinary to this court; and as it is filled with an infinity of marks of grace for me, I have been so sensibly touched by it that I cannot find expressions strong enough to show it all my gratitude. However, Your Majesty will have the kindness to believe that it is infinite after the favour that you have done me to assure me of the part that you take in the honour to which the King, my master, has called me for his service.

I confess that the knowledge that I have of my forces had obliged me to excuse myself as much as my respect could allow me, but, finally, I saw myself constrained to yield to the will of my master in order to occupy a place that many others could have filled with more dignity than me. Whatever success I may promise myself, I will always consider myself very happy if it gives me the opportunity to make known to Your Majesty the extreme veneration that I have for your sacred person and the ardent zeal that I owe to your service.  It is through this, Madame, that I hope to make myself worthy of the continuation of Your Majesty's graces, and this is the only place through which I may be allowed to boldly imitate those blessed dead whom you offer to me as examples to follow.

The testimony which Your Majesty renders to their fidelity surpasses any other reward, it must even take the place of their merit, as it is true that they have had none greater than that of obeying a great Queen whose reign and all deeds have been full of glory and generosity. Your Majesty will allow me, if it pleases you, to keep religiously these marks of a memory so advantageous to all my house as the dearest and most precious inheritance that my ancestors have left to me. They have also left me that of their blood, by which I feel no less animated to employ all my care and all my strength in Your Majesty's service.

The Marquis will be able to testify to me with what ardour I set about in the present conjunctures. I have spoken to him more particularly on Your Majesty's affairs and on the good will which the King, my master, has in all that regards your interests. I hope that he will report it to you faithfully and in keeping with the dexterity that he displays in all his conduct. As I rely entirely on his sincerity, it only remains for me to implore Your Majesty to be persuaded that I am with all imaginable zeal and in the deepest respect,
Madame,
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful servant
Bengt Oxenstierna.
Stockholm, November 9, 1680.


Above: Kristina.


Above: Bengt Oxenstierna.

No comments:

Post a Comment