Sources:
Riksarkivet, pages 188 and 189 in K 90, Utgångna och ingångna skrivelser, Drottning Kristina d. y. (Christina Alexandra), Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet, Kungliga arkiv
Riksarkivet, pages 263 to 264 in K 97; Handlingar rörande Christina Alexandras affärer; Drottning Kristina d. y. (Christina Alexandra); Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet; Kungliga arkiv
Mémoires concernant Christine, volume 2, page 197, Johan Arckenholtz, 1751
The K 97 copy:
The letter (copy):
Monsieur le Conte Oxenstierna ayant appris par le rapport du Marquis del monte Premier Gentilhomme de ma chambre et mon Envoyé Extraordinaire en svede, que le Roy Votre Maistre Vous avoit appellé au timon des affaires, J'en aẏ ressenti beaucoup de joye par plusieurs considerations que vous ne pouvéz pas ignorer. connoissant comme je fais le Merite et la Capacité de vostre personne et le nom de vostre maison m'estant de tres bon augure pour le Restablissement de mes interests j'espere tout de Vous et de ce nom si illustre en svede, du quel Dieu se servit autrefois pour combler de bonheur mon Enfance et mon Education; j'avoue même qu'apres Dieu une partie de la gloire et de la felicité du reste de mon Regne sont dues aux lecons que m'ont donnees ces grands maistres dans l'art de regner, ayant ecouté tousjours non seulement auec estime mais auec plaisir ces sages vieillards qui apres auoir commande si heureusement scavoient obeir si parfaitement à une fille encore enfant mais enfin à une fille qui estoit née pour la gloire de commander à la svede, en vn tems ou Elle donnoit si glorieusement des loix au reste de l'Europe, come vous auez cet avantage sur ces grands hommes de votre maison que d'agir sous les orders d'un Prince, qui s'est deja signalé dans les Batailles et qui est prét à donner à la svede une succession des Princes qui lui ressembleront. Ce pendant j'espere que vous vous rendrez touiours plus digne de ce poste et de ce nom si heureux pour moi, que scachant qui je suis, vous aures pour mes interests les considerations qui me sont dües et que vous inspirerez aussi des sentiments si justes à tous ceux qui pourroient ou ignorer le passé ou l'avoir oublie. Je me rapporte a ce que vous en dira la dessus le surnommé Marquis vous priant de donner entiere Creance aux Expressions d'Estime et d'amitie, qu'il vous fera de ma part. Je prie Dieu qu'il Vous tienne en sa sainte garde. Rome
ce 17 sept 1680
Christina Alexandra
With modernised spelling:
Monsieur le Comte Oxenstierna,
Ayant appris par le rapport du Marquis del Monte, Premier Gentilhomme de ma Chambre et mon Envoyé Extraordinaire en Suède, que le Roi, votre maître, vous avait appellé au timon des affaires, j'en ai ressenti beaucoup de joie par plusieurs considérations que vous ne pouvez pas ignorer. Connaissant, comme je fais, le mérite et la capacité de votre personne et le nom de votre Maison, m'étant de très bon augure pour le rétablissement de mes intérêts, j'espère tout de vous et de ce nom si illustre en Suède, duquel Dieu se servit autrefois pour combler de bonheur mon enfance et mon éducation. J'avoue même qu'après Dieu une partie de la gloire et de la félicité du reste de mon régne sont dues aux leçons que m'ont données ces grands maîtres dans l'art de régner, ayant écouté toujours non seulement avec estime, mais avec plaisir, ces sages vieillards qui, après avoir commandé si heureusement, savaient obéir si parfaitement à une fille encore enfant — mais enfin à une fille qui était née pour la gloire de commander à la Suède, en un temps où elle donnait si glorieusement des lois au reste de l'Europe, comme vous avez cet avantage sur ces grands hommes de votre maison que d'agir sous les orders d'un prince qui s'est déjà signalé dans les batailles et qui est prêt à donner à la Suède une succession des princes qui lui ressembleront. Cependant j'espère que vous vous rendrez toujours plus digne de ce poste et de ce nom si heureux pour moi que, sachant qui je suis, vous aurez pour mes intérêts les considérations qui me sont dues, et que vous inspirerez aussi des sentiments si justes à tous ceux qui pourraient ou ignorer le passé ou l'avoir oublié. Je me rapporte à ce que vous en dira là-dessus le surnommé Marquis, vous priant de donner entière créance aux expressions d'estime et d'amitié qu'il vous fera de ma part. Je prie Dieu qu'il vous tienne en sa sainte garde. Rome, ce 17 septembre 1680.
Christine Alexandra.
Another, later copy (likely the one Arckenholtz referenced):
Monsieur le Comte d'Oxenstierna. Ayant appris par le rapport du Marquis del Monte, premier Gentilhomme de ma Chambre, et mon Envoyé Extraordinaire en Suede, que le Roy Vôtre Maître, Vous avoit appellé au timon des affaires, J'en ay ressenti beaucoup de joye par plusieurs Considerations que vous ne pouvés ignorer. Connoissant comme je fais le merite et la Capacité de Vôtre personne, et le nom de Vôtre Maison m'étant de tres-bonne augure pour le rétablissement de mes interêts; J'espere tout de Vous et de ce Nom si illustre en Suede, duquel Dieu se servit autrefois pour combler de bonheur mon enfance et mon education. J'avouë même, qu'aprés Dieu une partie de la gloire et de la felicité du reste de mon regne sont dûës aux leçons, que m'ont données ces Grans Maîtres dans l'Art de regner, ayant écouté toûjours non seulement avec estime mais avec plaisir ces Sages Vieillards, qui aprés avoir commandé si heureusement, savoient obeïr si parfaitement à une Fille encore Enfant, mais enfin à une Fille, qui étoit née pour la gloire de commander à la Suede en un tems, où Elle donnoit si glorieusement des loix au reste de l'Europe comme Vous le savés.
Vous avés cet avantage sur ces grans hommes de Vôtre Maison, que d'agir sous les ordres d'un Prince, qui s'est déja signalé dans les batailles, et qui est prêt à donner à la Suede une Succession des Princes qui luy ressembleront. Cependant j'espere, que Vous Vous rendrés toûjours plus digne de ce poste et de ce nom si heureux pour moy; que, sachant qui je suis, Vous aurés pour mes interêts les Considerations qui me sont dûës; et que Vous inspirerés aussi des sentimens si justes à tous ceux qui pourroient où ignorer le passé, où l'avoir oublié. Je me rapporte à ce que Vous en dira le surnommé Marquis, Vous priant de donner entiere creance aux expressions d'estime et d'amitié, qu'il Vous fera de ma part. Je prie Dieu qu'il Vous tienne en sa sainte garde.
Rome, ce 17.me Septembre 1680.
Christina Alexandra.
Another copy of the letter (K 97):
Mons:r le Comte Oxenstierna, Ayant appris par le rapport du Marquis del Monte Premier Gentilhomme de ma Chambre et mon Envoyé Extraord:e en Suede, que le Roy, Vostre Maistre vous avoit appellé au timon des affaires, J'en ay ressenty beaucoup de ioye par plusieurs considerations, que vous ne pouués ignorer, connoissant comme Je fais le merite et la capacité de vostre personne. Et le nom de vostre Maison m'estant de tres bon augure pour le restablissement de mes jnterests, J'espere tout de vous et de ce nom si illustre en Suede, du quel Dieu Se Servit autre fois pour combler de bon heur mon enfance et mon education. J'advoüe meme qu'apres Dieu une partie de la gloire et de la felicité du reste de mon Regne sont deües aux leçons que m'ont données ces grands Maitres dans l'art de regner, ayant escouté tousjours, non Seulement auec estime, mais auec plaisir ces Sages Vieillards qui apres auoir commande Si heureusement, Scavoient obeijr Si parfaitement á une Fille, encore enfant; mais enfin à une fille, qui etoit née pour la gloire de commander à la Suede, en un temps ou Elle donnoit Si glorieusement des loix au reste de l'Europe, comme Vous le Scauez. Vous auez cett avantage Sur ces grands hommes de Vostre Maison, que d'agir pour les orders d'un Prince, qui s'est desia Signalé dans les batailles, et qui est prest à donner á la Suede une Succession des Princes, qui luy ressembleront. Cependant j'espere que vous vous rendrez tousiours plus digne de ce poste et de ce nom Si heureux pour moy, que scachant qui Je Suis, vous aurez pour mes interests les considerations qui me Sont deües et que vous inspirerez aussy des Sentiments si iustes, à tous ceux, qui pourroient ou ignorer le passé ou l'avoir oublie. Je me rapporte á ce que vous en dira la dessus le Surnommé Marquis, vous priant de donner entiere creance aux expressions d'Estime et d'amitié qu'il vous fera de ma part. Je prie Dieu qu'il vous tienne en Sa Sainte garde. Rome ce 14 [sic] Septemb: 1680
Christina Alexandra
With modernised spelling (with date error fixed):
Monsieur le comte Oxenstierna,
Ayant appris par le rapport du marquis del Monte, premier gentilhomme de ma chambre et mon envoyé extraordinaire en Suède, que le roi, votre maître, vous avait appellé au timon des affaires. J'en ai ressenti beaucoup de joie par plusieurs considérations que vous ne pouvez ignorer, connaissant (comme je fais) le mérite et la capacité de votre personne; et, le nom de votre maison m'étant de très bon augure pour le rétablissement de mes intérêts, j'espère tout de vous et de ce nom si illustre en Suède, duquel Dieu se servit autrefois pour combler de bonheur mon enfance et mon education. J'avoue même qu'après Dieu une partie de la gloire et de la félicité du reste de mon règne sont dues aux leçons que m'ont données ces grands maîtres dans l'art de régner, ayant écouté toujours non seulement avec estime, mais avec plaisir, ces sages vieillards qui, après avoir commande si heureusement, savaient obéir si parfaitement à une fille, encore enfant; mais enfin à une fille qui était née pour la gloire de commander à la Suède en un temps où elle donnait si glorieusement des lois au reste de l'Europe, comme vous le savez. Vous avez cet avantage sur ces grands hommes de votre maison que d'agir pour les orders d'un prince qui s'est déjà signalé dans les batailles et qui est prêt à donner à la Suède une succession des princes qui lui ressembleront.
Cependant, j'espère que vous vous rendrez toujours plus digne de ce poste et de ce nom si heureux pour moi, que, sachant qui je suis, vous aurez pour mes intérêts les considérations qui me sont dues et que vous inspirérez aussi des sentiments si justes à tous ceux qui pourraient ou ignorer le passé, ou l'avoir oublié. Je me rapporte à ce que vous en dira là-dessus le surnommé marquis, vous priant de donner entière créance aux expressions d'estime et d'amitié qu'il vous fera de ma part. Je prie Dieu qu'il vous tienne en sa sainte garde. Rome, ce 17 septembre 1680.
Christine Alexandra.
Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar):
Monsieur le Comte d'Oxenstierna. Aïant appris par le rapport du Marquis del Monte, prémier Gentilhomme de ma Chambre, & mon Envoïé Extraordinaire en Suède, que le Roi, votre Maitre, vous avoit appellé au timon des affaires: J'en ai ressenti beaucoup de joïe par plusieurs considérations que vous ne pouvez ignorer. Connoissant comme je fais le mérite, & la capacité de votre personne, & le nom de votre Maison m'étant de très-bon augure pour le rétablissement de mes intérêts; J'espére tout de vous & de ce nom si illustre en Suède; duquel Dieu se servit autrefois pour combler de bonheur mon enfance & mon éducation. J'avoue même, qu'après Dieu une partie de la gloire & de la félicité du reste de mon règne est dûë aux leçons, que m'ont données ces grands Maitres dans l'art de régner, aïant toûjours écouté non seulement avec estime mais avec plaisir ces sages Vieillards, qui après avoir commandé si heureusement, savoient obéïr si parfaitement à une fille encore enfant, mais enfin à une Fille, qui étoit née pour la gloire de commander à la Suède en un tems, où elle donnoit si glorieusement les loix au reste de l'Europe comme vous le savez.
Vous avez cet avantage sur ces grands hommes de votre Maison, d'agir sous les ordres d'un Prince, qui s'est déja signalé dans les batailles, & qui est prêt à donner à la Suède une succession de Princes qui lui ressembleront. Cependant j'espère, que vous vous rendrez toûjours d'autant plus digne de ce poste & de ce nom si heureux pour moi, que, sachant qui je suis, vous aurez pour mes intérêts les considérations qui me sont dûës, & que vous inspirerez aussi des sentimens si justes à tous ceux qui pourroient ou ignorer le passé, ou l'avoir oublié. Je me rapporte à ce que vous en dira le susnommé Marquis, vous priant de donner entiére créance aux témoignages d'estime & d'amitié, qu'il vous donnera de ma part. Je prie Dieu, qu'il vous tienne en sa sainte garde. Rome, ce 17me. Septembre 1680.
CHRISTINE ALEXANDRA.
Swedish translation (my own):
Herr Greve Oxenstierna,
Efter att ha lärt mig av rapporten från markisen del Monte, min förste kammarherre och min sändebud i Sverige, att Kungen, Er herre, hade kallat Er till sakernas roder. Jag kände mycken glädje av flera överväganden som Ni inte kan ignorera. Vetande (som jag gör) förtjänsten, och Er persons kapacitet, och namnet på Ert hus lovar mycket bra för återupprättandet av mina intressen. Jag hoppas allt från Er och från detta kända namn i Sverige som Gud en gång använde för att fylla min barndom och min utbildning med lycka. Jag erkänner till och med att en del av härligheten och lyckan under resten av min regeringstid efter Gud beror på de lärdomar som jag fick av dessa stora mästare i regeringskonsten, ty jag alltid lyssnat inte bara med uppskattning utan med glädje till dessa kloka gamla män, som efter att ha befallat så glatt visste hur man så perfekt skulle lyda en flicka som ännu var ett barn, men slutligen en flicka som föddes för äran att befalla Sverige vid en tidpunkt, där hon gav lagarna så härligt till resten av Europa som Ni vet.
Ni har denna fördel gentemot dessa stormän av Ert hus att agera under order från en furste som redan har utmärkt sig i strider, och som är redo att ge Sverige en följd av furstar som kommer att likna honom. Men jag hoppas att Ni skall alltid göra Er själv desto mer värd detta inlägg och detta namn så glad för min skull, att Ni, för att veta vem jag är, kommer att ha för mina intressen de överväganden som beror på mig, och att Ni kommer också att inspirera känslor så rätt för alla som kanske ignorerar det förflutna, eller har glömt det. Jag hänvisar till vad ovannämnda Markisen kommer att berätta för Er och ber Er att ge fullständig trovärdighet till om respekts- och vänskapsbetygelserna som han kommer att ge Er på mina vägnar. Jag ber till Gud att han skall behålla Er i sin heliga vård. Rom den 17 september 1680.
Kristina Alexandra.
English translation (my own):
Sir Count Oxenstierna,
Having learned from the report of the Marquis del Monte, first Gentleman of my Chamber, and my Envoy Extraordinary to Sweden, that the King, your master, had called you to the helm of affairs. I felt a lot of joy for several considerations that you cannot ignore. Knowing (as I do) the merit, and the capacity of your person, and the name of your house bodes very well for the re-establishment of my interests. I hope everything from you and from this famous name in Sweden, which God once used to fill my childhood and my education with happiness. I even admit that, after, God part of the glory and the happiness of the rest of my reign is due to the lessons given to me by these great masters in the art of reigning, having always listened not only with esteem, but with pleasure to those wise old men, who, after having commanded so happily, knew how to obey so perfectly a girl who was still a child, but in the end a girl who had been born for the glory of commanding Sweden at a time when she gave laws so gloriously to the rest of Europe, as you know.
You have this advantage over these great men of your house of acting under the orders of a prince who has already distinguished himself in battles, and who is ready to give Sweden a succession of princes who will resemble him. In the meantime, I hope that you will always make yourself all the more worthy of this post and of this name so happy for me that, knowing who I am, you will have for my interests the considerations which are due to me, and that you will also inspire feelings so just to all those who might ignore the past or have forgotten it. I refer to what the aforementioned Marquis will tell you about it, asking you to give full credence to the testimonies of esteem and friendship which he will give you on my behalf. I pray to God that He will keep you in His holy keeping. Rome, September 17, 1680.
Kristina Alexandra.
Above: Kristina.
Above: Bengt Oxenstierna.
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