Sources:
Brieve relation de la vie de Christine reyne de Suede, jusques à la demission de sa couronne & sa arriuement à Bruxelles, pages 11 to 15, published by Gregorio Leti or Monsieur Saint-Maurice (erroneously attributed to Urbain Chevreau), 1656
A relation of the life of Christina Queen of Svveden: with her resignation of the crown, voyage to Bruxels, and journey to Rome. Whereunto is added, her Genius, Translated out of French, by I. H., translated by John Howell, 1656
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Kristina's famous letter to Chanut about her/his/their abdication is here:
Kristina's letter to Claude Saumaise's widow Anne Mercier is here:
Above: Kristina.
The account:
Elle a continué sa façon d'agir es Provinces Vnies, comme elle avoit commencé en Danemarc, & à Hambourg; Elle est entrée dans ces terres sans se faire cognoistre, mesprisans les appareils que Messieurs les Estats Generaux des Provinces Vnies avoyent fait dresser pour un honorable reception; & a passé ainsi par leurs villes jusques à ce qu'elle s'est allée rendre entre les mains des Espagnols.
Mais son contentement n'y sera pas parfait puis que son bon amy Pigmentelli n'y est pas, qui est celuy qui a pris la place de Bourdelot, & qui l'a entierement possedée tout le temps de sa negotiation en Suede: pour qui elle a fait des Festins, des Balets, des Promenades, & des Rejouissances publiques; & ce n'est pas sans raison que beaucoup de personnes ont soupçonné que c'estoit luy qui l'a faitte avorter de ce dessein monstrueux de quitter la Couronne, qu'elle dit avoir conçeu depuis assez long temps, dans la lettre qu'elle a escrite à Monsieur Chanut, Ambassadeur pour le Roy de France vers les Estats Generaux des païs bas; C'estoit luy seul qui mangeoit le plus souvent avec elle, qui l'accompagnoit dans toutes ses promenades, qui l'entretenoit le soir jusques à 3. & à 4. heures apres minuict, & qui en fin estoit son Acatez, & qui n'a pas fait moins ses affaires que son predecesseur Bourdelot. C'est un changement bien grand, de sortir des mains d'un François, pour tomber entre les bras d'un Espagnol, qui a eu un si grand pouvoir sur son esprit, de l'obliger à faire dire à l'Ambassadeur de Portugal, qu'elle ne reconnoissoit point sont Maistre comme Roy de ce païs, mais seulement comme Duc de Bregance; Les autres Ministres n'ont pas esté guere mieux traittez; car il n'y en a pas un qui n'ait esté negligé jusqu'au bout; ce qui leur a fait prendre la resolution de se bannir eux mesmes de la Cour, ou ils n'alloient qu'autant que les affaires de leurs Maistres les y appelloient. Il ne faut pas oublier ce celebre Balet que la Reyne fit danser pour l'adieu de son cher confident, dont elle vouloit estre de la partie, & y representer le personnage de Coquette: Pendant qu'elle habilloit, elle osta un beau Diamant de son doigt, & le presenta à Pigmentelli pour luy garder, lequel si tost qu'elle fut habillée le luy offrit pour luy rendre; mais elle repartit, qu'elle n'avoit point accoustumé de reprendre ce qu'elle avoit donné une fois: la pierre estoit estimée 30. ou 40. mille livres. Mais que dirons nous de cet Ambassade extraordinaire, qu'elle a envoyé vers sa Majesté Catholique, seulement pour le remercier de quoy elle luy avoit envoyé un homme si galand que Pigmentelli?
Si ces grand hommes qu'elle a appellé à divers temps, l'avoient esté un peu plus qu'ils n'estoyent pas, sans doute qu[']ils auroyent esté & mieux receus & plus honorablement traittez. Le Sieur Naudé ne pouvant plus souffrir les desordres, & les dissolutions de cette Cour, dans laquelle les Muses n'estoyent plus honorées, s'est veu contraint de s'en bannir volontairement, & a preferé un exil volontaire, à une demeure si peu favourable aux gens de lettres, que cette Princesse a aymé tout un temps; mais depuis que Bourdelot luy a mis la haute galanterie dans la teste, il n'y a eu rien plus à faire pour eux, & toutes les belles apparences qu'elle leur a monstré, n'ont esté que des grimaces, ou plutost comme un reste de ses premiers sentimens. Je les appelle tous à tesmoins, s'il s'en trouve pas un qui ait esté ni pleinement, ni raisonnablement satisfait, à la reserve d'un ou deux, qui ont sçeu bien prendre leur temps.
Le Sieur Bouchard, dont la vertu & le sçavoir rendent digne d'une eternelle memoire, a esté traitté de pedant dans cette Cour; la Reyne s'est souvent plainte dequoy il estoist fort peu galand, & quand on luy a voulu representer que la galanterie ne s'ajustoit pas bien avec la profession qu'il faisoit, elle a reparti, qu'elle faisoit fort peu d'estime d'un homme qui ne sçavoit que lire dans un livre, & que pour estre informé de quelques mots Arabes, on ne meritoit pas par là son approbation, comme si le Sieur Bouchard s'en est jamais beaucoup soucié; il a bien tesmoigné lors que la Reyne l'advertissant du dessein qu'elle avoit pris de se demettre de l'administration du Royaume, pour se retirer dans une solitude en compagnie de quelques hommes sçavans, du nombre desquels elle souhaittoit qu'il voulut estre: Il n'a pas seulement respondu à sa lettre, & son silence ne doit estre estimé que fort raisonnable, puis qu'il a bien fait, la suitte a fait voir qu'elle estoit pleine d'hypocrisie, & que ce que la Reyne en faisoit, n'estoit qu'une fourberie, pour desguiser le dessein qu'elle avoit de courir la petanteine: mais supposons que la chose fust comme elle la descrivoit, encor le Sieur Bouchard avoit raison de garder le silence, ayant esté traitté plus mal que l'on ne se sçauroit imaginer; qu'on laissa dans un logis l'espace six semaines avant qu'on ne fit semblant de le voir, & qui a esté très mal recompensé, apres le travail qu'il a eu de passer en Sùede, pour la seule satisfaction de la Reyne.
Les bons conseils que cette Princesse donna, & la leçon qu'elle fit au petit fils de feu les Sieur de Saumaise est une chose fort plaisante à ouïr. La plus part du monde sçait, qu'apres la mort de ce grand homme, dont la Reyne honora la memoire par une Oraison funebre qu'elle fit faire par un Professeur de l'Accademie d'Vpsal, elle escrivit une belle lettre à Madame sa vefve, dans la quelle elle se proposoit l'education de son fils, qui estoit l'unique de tous ceux que le Sieur de Saumaise avoit destiné pour les estudes: La mere pour se descharger de cettuy ci, aussi bien que de ses aisnez, l'envoya en Suede, auquel cette Princesse, lors qu'il fut luy faire la reverence, & luy baiser la main, representa, qu'elle ne vouloit pas qu'il fut seulement sçavant comme son pere, mais encor qu'elle souhaittoit qu'il fut fort galand, & qu'il apprit avec beaucoup de soin la façon avec laquelle on se gouvernoit dans la Cour; qu'un Gentilhomme devoit faire profession de la galanterie, pour le moins autant que des lettres: cette belle leçon faire à un jeune garçon soubmis encor au fouët, & à la ferule, fit une si grande impression dans son esprit, que du depuis on ne l'a ouy parler que d'aller voir les Dames de la Cour, de voltiger & de dancer. Cette bonne Princesse en a pris un si grand soin, qu'elle a souffert qu'il ait demeuré tout autant de temps qu'il a esté en Suede, dans un Cabaret, si mal en ordre, qu'il avoit plustost les apparences d'un gueux que d'un fils de bonne naissance: & pour remonter du fils au pere, il est fort vray que celluy cy semble avoir esté mieux traitté que toutes les autres personnes de lettres; si est ce pourtant, qu'il s'est retiré de Suede, assez mescontent; dont, j'advouë ignorer les raisons, & j'ay veu de ses lettres en Suede, escrites à un de ses amis, qui disoient, qu'il se repentoit en quelque façon, d'avoir merité l'approbation de la Reyne, veu qu'elle estoit si facile de la donner à des personnes qui en estoyent tout à fait indignes; mais je sçay bien qu'on l'a fait passer dans cette Cour pour un Jean, dont la femme portoit les hauts de chausses.
Vossius & H[e]insius, s'ils veulent dire le vray, n'ont pas grand sujet d'estre les plus contens du monde; celuy là a eu toutes les peines imaginables de se faire payer de ce qu'il avoit despencé pour la Reyne, en l'achapt de plusieur[s] livres qu'il a fait pour elle, & celuy cy y est encore pour poursuivre ce qui luy est deu pour le mesme sujet, & pour les services qu'il a rendus à sa Majesté. Jugez par là, si les gens de lettres luy sont en quelque veneration. Sans doute que s'ils avoyent esté moins sçavans & plus galans, que leurs affaires s'en fussent mieux portées, à l'exemple de Bourdelot, que la Reyne a fait passer pour le premier homme du monde; & je puis vous assurer; qu'il ne sçavoit parler congrument Latin; j'ay veu un billet escrit de sa main à un Evesque, qui avoit esté chassé de son païs pour la Religion; & qui imploroit l'assistance de sa Majesté, par son entremise, dans lequel en 4. ou 5. lignes qu'il comprenoit, j'y ay trouvé des solicismes & des barbarismes, trois ou quatre, & dont le sens estoit si confus, qu'il faudroit aller au Devin pour s'en esclaircir. Ce billet est encore entre les mains d'un homme irreprochable, qui est en Suede, à moins qu'il en soit party depuis moy; lequel sans doute il garde pour le mettre au Vatican ou dans la Biblioteque Royale à Paris, pour un authentique tesmoignage du profond sçavoir de Bourdelot, que [l]a Reyne de Suede a tant vanté & tant chanté, pour ce qu'il sçavoit faire quelque rimaille de vers François, bien qu'assez imparfaitement; s'il m'est possible de retirer une coppie de ce billet, je la donneray au public, avec les autres memoires que j'attens de Suede; par ou vous connoistrez, si Bourdelot est un si grand homme que la Reyne l'a fait passer, & s'il a eu raison de trouver à redire sur tous les grands hommes qui sont passez en Suede, & sur les Poësies latines du Sieur Maurus (dont le sçavoir est connu, principalement dans toutes les terres de Messieurs les Estats Generaux des Provinces Vnies) dans lesquelles il trouva, que les mot de posteri, n'estoit pas latin, mais qu'il falloit dire posteritas; à quoy la Reyne applaudissoit par ce que Bourdelot le disoit. C'est une chose veritablement estonnante, dequoy une Princesse si bien esclairée se laissoit si fort aveugler par cet infame, ce que le menu peuple de Suede ayant mesme observé, s'est persuadé qu'il avoit un esprit familier, & qu'il usoit de charmes, pour escorceler son esprit; je l'ay ouy dire à plusieurs estant en Suede, & lors que j'ay fait effort de leur oster cette pensée de la teste, comme une raillerie, ou comme une sottise, je les ay trouvez si bien persuadez que ça esté sans effect.
With modernised spelling:
Elle a continué sa façon d'agir es Provinces-Unies, comme elle avait commencé en Danemark et à Hambourg. Elle est entrée dans ces terres sans se faire connaître, méprisants les appareils que Messieurs les États Généraux des Provinces-Unies avaient fait dresser pour un honorable réception et a passé ainsi par leurs villes jusqu'à ce qu'elle s'est allée rendre entre les mains des Espagnols.
Mais son contentement n'y sera pas parfait, puisque son bon ami Pimentelli n'y est pas, qui est celui qui a pris la place de Bourdelot, et qui l'a entièrement possédée tout le temps de sa négociation en Suède, pour qui elle a fait des festins, des ballets, des promenades et des réjouissances publiques; et ce n'est pas sans raison que beaucoup de personnes ont soupçonné que c'était lui qui l'a faite avorter de ce dessein monstrueux de quitter la Couronne, qu'elle dit avoir conçu depuis assez longtemps dans la lettre qu'elle a écrite à Monsieur Chanut, ambassadeur pour le roi de France vers les États Généraux des Pays-Bas. C'était lui seul qui mangeait le plus souvent avec elle, qui l'accompagnait dans toutes ses promenades, qui l'entretenait le soir jusqu'à 3 et à 4 heures après minuit, et qui enfin était son Achate, et qui n'a pas fait moins ses affaires que son prédécesseur Bourdelot.
C'est un changement bien grand de sortir des mains d'un Français pour tomber entre les bras d'un Espagnol qui a eu un si grand pouvoir sur son esprit de l'obliger à faire dire à l'ambassadeur de Portugal qu'elle ne reconnaissait point son maître comme roi de ce pays, mais seulement comme duc de Bragance. Les autres ministres n'ont pas été guère mieux traités, car il n'y en a pas un qui n'ait été négligé jusqu'au bout, ce qui leur a fait prendre la résolution de se bannir eux-mêmes de la cour, où ils n'allaient qu'autant que les affaires de leurs maîtres les y appelaient.
Il ne faut pas oublier ce célèbre ballet que la reine fit danser pour l'adieu de son cher confident, dont elle voulait être de la partie, et y représenter le personnage de Coquette. Pendant qu'elle habillait, elle ôta un beau diamant de son doigt et le présenta à Pimentelli pour lui garder, lequel, sitôt qu'elle fut habillée, le lui offrit pour lui rendre; mais elle repartit qu'elle n'avait point accoutumé de reprendre ce qu'elle avait donné une fois. La pierre était estimée 30 ou 40 mille livres.
Mais que dirons-nous de cet ambassade extraordinaire qu'elle a envoyé vers Sa Majesté Catholique, seulement pour le remercier de quoi elle lui avait envoyé un homme si galant que Pimentelli?
Si ces grand hommes qu'elle a appelé à divers temps l'avaient été un peu plus qu'ils n'étaient pas, sans doute qu'ils auraient été et mieux reçus et plus honorablement traités. Le sieur Naudé, ne pouvant plus souffrir les désordres et les dissolutions de cette cour, dans laquelle les Muses n'étaient plus honorées, s'est vu contraint de s'en bannir volontairement et a préféré un exil volontaire à une demeure si peu favourable aux gens de lettres que cette princesse a aimé tout un temps.
Mais depuis que Bourdelot lui a mis la haute galanterie dans la tête, il n'y a eu rien plus à faire pour eux, et toutes les belles apparences qu'elle leur a montré n'ont été que des grimaces, ou plutôt comme un reste de ses premiers sentiments. Je les appelle tous à témoins, s'il s'en trouve pas un qui ait été ni pleinement, ni raisonnablement satisfait, à la réserve d'un ou deux qui ont su bien prendre leur temps.
Le sieur Bochart, dont la vertu et le savoir rendent digne d'une éternelle mémoire, a été traité de pédant dans cette cour. La reine s'est souvent plainte de quoi il était fort peu galant, et quand on lui a voulu représenter que la galanterie ne s'ajustait pas bien avec la profession qu'il faisait, elle a reparti qu'elle faisait fort peu d'estime d'un homme qui ne savait que lire dans un livre et que, pour être informé de quelques mots arabes, on ne méritait pas par-là son approbation, comme si le sieur Bochart s'en est jamais beaucoup soucié.
Il a bien témoigné lorsque la reine, l'avertissant du dessein qu'elle avait pris de se demettre de l'administration du royaume pour se retirer dans une solitude en compagnie de quelques hommes savants, du nombre desquels elle souhaitait qu'il voulût être, il n'a pas seulement répondu à sa lettre, et son silence ne doit être estimé que fort raisonnable, puisqu'il a bien fait. La suite a fait voir qu'elle était pleine d'hypocrisie et que ce que la reine en faisait n'était qu'une fourberie pour déguiser le dessein qu'elle avait de courir la pédanteine.
Mais supposons que la chose fût comme elle la déscrivait. Encore le sieur Bochart avait raison de garder le silence, ayant été traité plus mal que l'on ne se saurait imaginer, qu'on laissa dans un logis l'espace six semaines avant qu'on ne fit semblant de le voir et qui a été très mal récompensé après le travail qu'il a eu de passer en Suède pour la seule satisfaction de la reine.
Les bons conseils que cette princesse donna et la leçon qu'elle fit au petit fils de feu le sieur de Saumaise est une chose fort plaisante à ouïr. La plupart du monde sait qu'après la mort de ce grand homme, dont la reine honora la mémoire par une oraison funèbre qu'elle fit faire par un professeur de l'academie d'Upsal, elle écrivit une belle lettre à Madame sa veuve, dans laquelle elle se proposait l'éducation de son fils, qui était l'unique de tous ceux que le sieur de Saumaise avait destiné pour les études.
La mère, pour se décharger de cettui-ci, aussi bien que de ses aînés, l'envoya en Suede, auquel cette princesse, lorsqu'il fut lui faire la révérence et lui baiser la main, représenta qu'elle ne voulait pas qu'il fût seulement savant comme son père, mais encore qu'elle souhaitait qu'il fut fort galant et qu'il apprit avec beaucoup de soin la façon avec laquelle on se gouvernait dans la cour; qu'un gentilhomme devait faire profession de la galanterie, pour le moins autant que des lettres.
Cette belle leçon faire à un jeune garçon soumis encore au fouet et à la férule fit une si grande impression dans son esprit que du depuis on ne l'a ouï parler que d'aller voir les dames de la cour, de voltiger et de danser. Cette bonne princesse en a pris un si grand soin qu'elle a souffert qu'il ait demeuré tout autant de temps qu'il a été en Suède dans un cabaret si mal en ordre qu'il avait plutôt les apparences d'un gueux que d'un fils de bonne naissance; et pour remonter du fils au père, il est fort vrai que celui-ci semble avoir été mieux traité que toutes les autres personnes de lettres.
Si est-ce, pourtant qu'il s'est retiré de Suède, assez mécontent, dont j'avoue ignorer les raisons, et j'ai vu de ses lettres en Suède écrites à un de ses amis, qui disaient qu'il se repentait en quelque façon d'avoir mérité l'approbation de la reine, vu qu'elle était si facile de la donner à des personnes qui en étaient tout à fait indignes; mais je sais bien qu'on l'a fait passer dans cette cour pour un Jean, dont la femme portait les hauts-de-chausses.
Vossius et Heinsius, s'ils veulent dire le vrai, n'ont pas grand sujet d'être les plus contents du monde. Celui-là a eu toutes les peines imaginables de se faire payer de ce qu'il avait dépensé pour la reine en l'achat de plusieurs livres qu'il a fait pour elle, et celui-ci y est encore pour poursuivre ce qui lui est dû pour le même sujet et pour les services qu'il a rendus à Sa Majesté. Jugez par-là si les gens de lettres lui sont en quelque vénération.
Sans doute que s'ils avaient été moins savants et plus galants que leurs affaires s'en fussent mieux portées, à l'exemple de Bourdelot, que la reine a fait passer pour le premier homme du monde, et je puis vous assurer qu'il ne savait parler congrûment latin. J'ai vu un billet écrit de sa main à un évêque qui avait été chassé de son pays pour la religion et qui implorait l'assistance de Sa Majesté par son entremise, dans lequel en 4 ou 5 lignes qu'il comprenait. J'y ai trouvé des solécismes et des barbarismes, trois ou quatre, et dont le sens était si confus qu'il faudrait aller au devin pour s'en éclaircir.
Ce billet est encore entre les mains d'un homme irreprochable qui est en Suède, à moins qu'il en soit parti depuis moi, lequel sans doute il garde pour le mettre au Vatican ou dans la Bibliothèque Royale à Paris pour un authentique témoignage du profond savoir de Bourdelot, que la reine de Suède a tant vanté et tant chanté pour ce qu'il savait faire quelque rimaille de vers français, bien qu'assez imparfaitement.
S'il m'est possible de retirer une copie de ce billet, je la donnerai au public avec les autres memoires que j'attends de Suede, par où vous connaîtrez si Bourdelot est un si grand homme que la reine l'a fait passer et s'il a eu raison de trouver à redire sur tous les grands hommes qui sont passés en Suède, et sur les poésies latines du sieur Maurus (dont le savoir est connu, principalement dans toutes les terres de Messieurs les États-Généraux des Provinces-Unies) dans lesquelles il trouva que les mot de posteri n'était pas latin, mais qu'il fallait dire posteritas — à quoi la reine applaudissait par ce que Bourdelot le disait.
C'est une chose véritablement étonnante de quoi une princesse si bien éclairée se laissait si fort aveugler par cet infâme, ce que le menu peuple de Suède ayant même observé, s'est persuadé qu'il avait un esprit familier et qu'il usait de charmes pour ensorceler son esprit. Je l'ai ouï dire à plusieurs étant en Suede, et lorsque j'ai fait effort de leur ôter cette pensée de la tête comme une raillerie ou comme une sottise, je les ai trouvés si bien persuadés que ça été sans effet.
Swedish translation (my own):
Hon fortsatte sitt sätt att agera i Förenade Provinserna som hon hade börjat i Danmark och Hamburg. Hon gick in i dessa länder utan att ge sig till känna, utan hänsyn till de appareils som Generalstaterna i de Förenade Provinserna hade satt upp för ett hedervärt mottagande, och hon gick sålunda genom deras städer tills hon gick för att överlämna sig i spanjorernas händer.
Men hennes tillfredsställelse kommer inte att vara fullkomlig där, eftersom hennes gode vän Pimentel inte är där, som är den som tog Bourdelots plats, och som helt och hållet ägde henne under hela tiden av hennes förhandling i Sverige, för vilken hon höll fester, baletter, promenader och allmänhetens glädje; och det är inte utan anledning som många har misstänkt att det var han som fick henne att avbryta denna monstruösa dessäng att lämna Kronan, som hon säger att hon hade tänkt på ganska länge tidigare i det brev hon skrev till monsieur Chanut, ambassadör för konung av Frankrike till Nederländernas Generalstater. Det var han ensam som åt oftast med henne, som följde henne på alla hennes promenader, som underhöll henne på kvällen till 3 och 4 timmar efter midnatt, och som slutligen var hennes Akate, och som inte gjorde mindre affärer än sin föregångare Bourdelot.
Det är en stor förändring att lämna händerna på en fransman för att falla i armarna på en spanjor som hade så stor makt över hennes sinne att hon tvingades få den portugisiske ambassadören att säga att hon inte erkände hans herre som konung i det landet, men bara som hertig av Braganza. De andra ministrarna blev inte mycket bättre behandlade, ty det fanns inte en av dem som inte blev försummad till slutet, vilket fick dem att fatta beslutet att förvisa sig själva från hovet, dit de bara gick så mycket som deras herrars angelägenheter kallade dem dit.
Vi får inte glömma denna berömda balett som drottningen hade dansat till farväl av sin käre förtrogne, vars roll hon ville ta, och för att representera Coquettes personage. Medan hon klädde på sig, tog hon en vacker diamant från sitt finger och framlade den för Pimentel för honom att behålla, så snart hon var klädd, erbjöd sig att lämna tillbaka den till henne; men hon svarade att hon inte var van att ta tillbaka vad hon en gång givit. Stenen uppskattades till 30- eller 40,000 livres.
Men vad skall vi säga om den ambassad extraordinarie som hon skickade till Hans Katolska Majestät, bara för att tacka honom för att han skickade henne en så tapper man som Pimentel?
Om dessa stora män som hon kallade vid olika tillfällen hade varit lite mer än de inte var, skulle de tvivelsutan ha blivit bättre mottagna och mer hedersamt behandlade. Monsieur Naudé, som inte längre kunde uthärda utsvävningarna och slösaktigheterna av detta hov, i vilken muserna inte längre hedrades, såg sig tvingad att frivilligt fördriva sig från den och föredrog frivillig exil framför en vistelse som var så lite gynnsam för de lärda män som denna prinsessa älskade länge.
Men eftersom Bourdelot har lagt stort gallanteri i hennes huvud, har det inte funnits något mer att göra för dem, och alla de vackra framträdanden hon har visat dem har bara varit grimaser, eller snarare en rest av hennes första känslor. Jag kallar dem alla till vittne, om det inte finns någon som har varit antingen helt eller någorlunda nöjd, med undantag för en eller två som har vetat hur de skulle ta sig tid.
Monsieur Bochart, vars dygd och kunskap gör honom värdig ett evigt minne, behandlades som en pedant i detta hov. Drottningen klagade ofta över att han var väldigt lite galant, och när det föreslogs för henne att galanteri inte passade bra med det yrke han följde, svarade hon att hon hade väldigt lite aktning för en man som bara kunde läsa i en bok och att, för att få reda på några arabiska ord, förtjänade man därmed inte hennes godkännande, som om monsieur Bochart någonsin hade brytt sig mycket om det.
Han vittnade väl när drottningen underrättade honom om planen hon hade tagit för att avgå från rikets administration för att dra sig tillbaka till ensamhet i sällskap med några lärda män, bland vilka hon önskade att han skulle vara. Han besvarade inte hennes brev, och hans tystnad måste anses endast mycket rimlig, eftersom han gjorde bra ifrån sig. Följande visade att hon var full av hyckleri och att det som drottningen gjorde med den bara var ett trick för att dölja dessängen hon hade för att driva pedanteriet.
Men låt oss anta att saken var som hon beskrev den. Återigen gjorde monsieur Bochart rätt i att tiga, efter att ha blivit behandlad sämre än man kunde föreställa sig, som lämnades på en logi i sex veckor innan de låtsades träffa honom, och som fick mycket dålig belöning efter det arbete han fick göra i Sverige för drottningens enda tillfredsställelse.
De goda råden som denna prinsessa gav och lektionen hon gav till den salige monsieur Saumaises lille son är en mycket trevlig sak att höra. Större delen av världen vet att hon efter döden av denne store man, vars minne drottningen hedrade med en begravningstala som hon hållit av en professor vid Uppsala akademi, skrev ett vackert brev till madame hans änka, i vilket hon föreslog utbildningen av hennes son, som var den ende av alla dem som monsieur Saumaise hade tänkt för studier.
Modern, för att befria sig från denne son såväl som från hans äldre bröder, sände honom till Sverige, dit denna prinsessa, när han gick för att göra henne reverens och kyssa hennes hand, framställde att hon inte bara ville att han skulle bli lärd som sin far, men också att hon önskade att han skulle vara mycket galant och att han med stor omsorg lärde sig hur man styrde sig vid hovet; att en herre bör göra en profession av tapperhet minst lika mycket som av brev.
Denna fina lektion som gavs till en ung pojke som fortfarande var föremål för piskan och spöet gjorde så stort intryck på hans sinne att han sedan dess bara har hörts tala om att gå och träffa hovdamerna, om att fladdra och dansa. Denna goda prinsessa tog så väl hand om honom, att hon lät honom stanna, så länge han var i Sverige, på en krog så illa inriktad för att han mer såg ut som en tiggare än av en son av god börd; och för att gå tillbaka från sonen till fadern, så är det mycket riktigt att den senare tycks ha blivit bättre behandlad än alla andra lärda människorna.
Det är dock sant att han drog sig ur Sverige ganska missnöjd, vars skäl jag bekänner mig okunnig, och jag har sett brev från honom i Sverige skrivna till en av hans vänner som säger att han ångrat sig på något sätt efter att ha förtjänat drottningens godkännande, ty det var så lätt att ge det till människor som var ganska ovärdiga det; men jag vet väl att han i detta hov blev ställd för en Johan vars hustru bar byxorna.
Vossius och Heinsius, om de menar sanningen, har ingen större anledning att vara de mest nöjda i världen. Den förre hade alla tänkbara besvär att få betalt för vad han hade spenderat åt drottningen i köpet av flera böcker som han gjort åt henne, och den senare är fortfarande där för att fullfölja vad som tillkommer honom för samma ämne och för tjänsterna som han har gjort Hennes Majestät. Döm av det om hon har någon vördnad för lärda människor.
Utan tvekan, om de hade varit mindre lärda och mer tappera, skulle deras angelägenheter ha varit bättre, efter Bourdelots exempel, som drottningen har gjort sig skyldig till att vara den störste mannen i världen, och jag kan försäkra Er att han inte talade latin kongruent. Jag har sett en sedel skriven av hans hand till en biskop som hade drivits ut ur sitt land för religion och som genom hennes ingripande bad Hennes Majestät om hjälp, där han kunde förstås på 4 eller 5 rader. Jag har hittat solecismer och barbarier där, tre eller fyra, och vars betydelse var så förvirrad att man måste gå till siaren för att klargöra det.
Denna sedel är fortfarande i händerna på en oklanderlig man som är i Sverige, såvida han inte har lämnat sedan jag var där, som han tvivelsutan håller för att lägga i Vatikanen eller i Kungliga biblioteket i Paris som ett autentiskt vittnesbörd om det djupa kännedom om Bourdelot, som Sveriges drottning så mycket prisat och sjungit för att han förstod att rimma franska verser, ehuru ganska ofullständigt.
Om det är möjligt för mig att ta tillbaka en kopia av denna sedel, kommer jag att ge den till allmänheten tillsammans med de andra memorialer som jag förväntar mig från Sverige, varigenom Ni får veta om Bourdelot är en så stor man som drottningen har fått honom att se ut som och om han hade rätt i att finna fel hos alla de stora män, som dragit genom Sverige, och med monsieur Maurus' latinska dikter (vars kunskap är känd, huvudsakligen i alla länder i Generalstaterna i Förenade Provinserna), i vilket han fann det ordet posteri var inte latin, utan att det var nödvändigt att säga posteritas — vilket drottningen applåderade för att Bourdelot sade det.
Det är i sanning häpnadsväckande, hur en prinsessa så väl upplyst skulle låta sig bli så starkt förblindad av denne ökände man, som allmogen i Sverige till och med iakttagit det och övertalat sig själv att han hade en tjänsteande och att han använde charm för att förtrolla hennes sinnen. Jag har hört det sägas av flera personer när jag var i Sverige, och när jag ansträngde mig att ta bort denna tanke från deras huvuden som ett hån eller som en dårskap, fann jag dem så väl övertygade om det att det blev utan verkan.
English translation (by Howell):
She continued her manner of acting in the Vnited Provinces, as she had begun it in Denmark, and Hamburgh. She entred these Countries also, without making her self known, sleighting the Preparations that the Lords the States-General of the Vnited Provinces, had made for an Honourable Reception of her: and in such manner passed through their Towns, until she came to give her self up into the hands of the Spaniards.
But her contentment here could not be full, since her good friend Pigmentelli is not here, who is the man, that hath taken the place of Bourdelot, and who did entirely possess her, all the time of his Negotiation in Sweden: for whom she made Feasts, Balles, Walks, and publick Rejoycings. And it is not without Reason, that many persons suspected, That it was this man, that made her aborre that monstrous Design, to quit the Crown; which she sayes she had conceived a long enough time before, in her Letter that she wrote to Monsieur Chanut, Ambassador for the King of France, towards the States-General of the Low Countries. It was he only, that did eat oft'nest with her, that accompanied her in all her Walks, that entertain'd her at night until 3 or 4 a Clock after mid-night; and lastly, who was her Achates, or inseparable Companion, and who did no less all her business, than his Predecessor Bourdelot. It is a great change, To come out of the hands of a Frenchman, to fall into the arms of a Spaniard, that hath had so great a power over her minde, as to obliege her, and make her say to the Ambassador of Portugal, That she acknowledged not his Master, as King of that Country, but only as Duke of Bregance. Other Ministers of State have been little better used of her. For there is none of them all, from one end to the other, that hath not been neglected: which also made them take that resolution, to banish themselves from the Court, whither they went no more, than their Master's Affairs call'd them to it. I must not forget that famous Ball, which the Queen made Dance for the farewel to her deerest Confident; whereof she would bear a part, and represent therein the person of the Woman-Fool, or Pratling-Housewife. Whilst she was Apparelling her self, she took a fair Diamond from off her finger, and gave it to Pigmentelli to keep it for her: which, so soon as she had on her Apparel, he offered to render her again. But she replied, That she had never used to take that again, which she had once given. The Stone was esteem'd at 30 or 40 thousand Livers. But what shall we say of that Embassage Extraordinary, which she sent to his Catholick Majesty, only to thank him, that he had sent her so gallant a man, as Pigmentelli?
If these great Persons, which she hath called to her at divers times, had been somwhat others than they were, without doubt they had been both better received, and more honourably used. Monsieur Naudeus, not being able longer to suffer the Disorders and Looseness of that Court, wherein the Muses were no more honored, saw himself constrained to banish himself from it, of his own accord; and did prefer a voluntary Exile, to an abode so little favourable to men of Learning, whom that Princess had loved for some time; but after that Bourdelot had put that high gallantry into her head, there was no more to do for them: And all the fair appearances, that she had shewn them, were nothing but made countenances, or rather a remainder as it were of her first Opinions. I call them all to witness, if there be found any one of them, that hath been either fully, or reasonably satisfied, except one, or two, who knew well how to take their time.
Monsieur Bouchard, whose Vertue and Knowledge render him worthy of eternal Memory, was used like a Pedant in that Court. The Queen often complained, That he had but very little gallantry in him: and when some represented to her, That gallantry agreed not well with the Profession he made; she answer'd, that she made but very little esteem of a man, that knew nothing but how to read on a Book; and that for being informed in some words of Arabick, her approbation was not thereby to be gained: As if Monsieur Bouchard had ever cared much for it. This he well witnessed, When the Queen advertising him of the Design she had to quit the Crown, and demise the Administration of the Kingdom, to retire her self into a Solitude, in the company of some knowing men, of the Number of whom she wished, That he would be one: He did not so much as once to Answer her Letter. And his silence ought not to be reputed other than very reasonable; since he did well in it; and the issue hath made it be seen, that she was full of Hypocrisie, and that what the Queen was doing in the Business, was nothing but Deceit, for disguising the Design she had, of running a course of Light-houswifery. But let us suppose that the thing was, as she described it; yet Monsieur Bouchard had Reason to be silent, having been worse used, than can be well imagined; in that they left him to a lodging for the space of six weeks, before they made so much as a shew to visit him: And that he was very ill rewarded, after the pains he had taken to come to Sweden, only to satisfie the Queens desire.
The good Counsels that this Princess gave, and the lesson that she taught to the deceased Monsieur de Saumaise his little Son, is a thing very pleasant to hear. Most people know, That after the death of this great Man, whose Memory the Queen honoured with a Funeral-Oration, which she made a Professor of the University of Vpsal make; she wrote a fine Letter to the Lady, his Widow, wherein she set forth her purpose of Educating her Son, that was the only Child, of all that Monsieur de Saumaise had, appointed to Studies. The Mother, to discharge her self of this, as well as of her elder Sons, sent him into Sweden: to whom this Princess, when he came to do his Reverence unto her, and to Kiss her Hand, represented, that she would not that he were only knowing, as was his Father; but that she moreover desired, that he were a very gallant spirit, and learned with much care the Fashion, wherewith to govern himself at Court: that a Gentleman ought to make as much Profession of Gallantry at the least, as of Letters. This fine Lesson read unto a yo[u]ng Boy, subject as yet unto the Rod, and to Correction, made so great an impression in his minde, that after that, he was heard to speak of little else, but of going to visit the Ladies of the Court, and of Vaulting and Dancing. This good Princess did take so great a care of him, that she suffered him to stay all the time he was in Sweden, in a Victualling-house, so ill appointed, that he looked rather like a Beggar, than a Gentleman's Son of good Birth. And to ascend back again from the Son to the Father, it is true, that this Personage seems to have been better used, than any other man of Letters: and yet for all that, he departed out of Sweden discontented enough; whereof I profess that I knew not the Reasons. Yet I have seen of his Letters in Sweden, written to some of his Friends, which said, That he repented him in some sort, that he had deserved the approbation of the Queen, seeing she was so easie to give it to Persons, that were altogether unworthy. But I know well, that he so hath been spoken of in that Court, for a Sir Iohn, whose Wife wore the Breeches.
Vossius and Heinsius, if they will tell the truth, have no great cause, to be the best contented with her, of the world. Vossius hath had all the pains, that can be imagined, to make himself to be paid off that which he had laid out for the Queen, in buying of divers Books, which he had done for her. And Heinsius is yet to sue for what is due to him, for the like cause, and moreover for the Services that he did her Majesty. Judge by this, if men of Learning be in any great real esteem with her. Without doubt, had they been less knowing, and more gallant, that their business had been better carried through, according to the Example of Bourdelot, whom the Queen hath given her Pass to, as the excellentest and first amongst men in the world. And I can assure you thus much, that he could not speak congruous Latin.
I have seen a Note written with his own hand, to a Bishop that had been chased out of his Country for Religion, and that did implore her Majesties assistance by his intercession: In which Note, within the compass of 4 or 5 lines, which it did contain, I found Three or Four Soloecisms and Barbarisms: And the sense of the whole so confused, that there was need to go to a Wizard, for to have it made plain. This Note is yet in the hands of a man unblamable, that is in Sweden; at least, if he be not come out of it since my self: the which without doubt he keeps, to put it in the Vatican, or in the Kings Library at Paris, for an Authentick Witness of the profound knowledge of Bourdelot, who to the Queen of Sweden vaunted, and chanted so much, because he could make some sorry ryming French verses, though neither that, but imperfectly enough. If it be possible for me to get a Copy of this Note, I shall impart it to the Publick, with some other Memorials, that I expect from Sweden; whereby you shall know, whether Bourdelot be so great a man, as the Queen hath made him pass for; and whether he had reason to censure all the great men that went to Sweden, and the Latine Poesies of Monsieur Maurus (whose knowledge is known, chiefly in all the Countries of the Lords the Estates General of the United Provinces) wherein he found, that the word "Posteri", was not good Latine, but that he should have said, "Posteritas"; whereunto the Queen applauded, because Bourdelot had said it. It is surely a matter of Astonishment, why a Princess so well furnished with Light of Knowledge, suffered her self so strongly to be blinded by this infamous fellow: which even the meanest of the Commons in Sweden having observed, they perswaded themselves that he had a familiar Spirit; and that he used Charms to bewitch her Minde: I have heard it said by many, whilst I was in Sweden. And when I attempted to put this conceit out of their heads, as being a Flout, or as a Dull conceit; I found them so deeply perswaded of it, that my attempt was without effect.
With modernised spelling for easier reading:
She continued her manner of acting in the United Provinces as she had begun it in Denmark and Hamburg. She entered these countries also without making herself known, slighting the preparations that the Lords the States General of the United Provinces had made for an honourable reception of her, and in such manner passed through their towns until she came to give herself up into the hands of the Spaniards.
But her contentment here could not be full, since her good friend Pimentelli is not here, who is the man that hath taken the place of Bourdelot and who did entirely possess her all the time of his negotiation in Sweden, for whom she made feasts, balls, walks and public rejoicings. And it is not without reason that many persons suspected that it was this man that made her abhor that monstrous design to quit the crown, which she says she had conceived a long enough time before in her letter that she wrote to Monsieur Chanut, ambassador for the King of France, towards the States General of the Low Countries. It was he only that did eat oftenest with her, that accompanied her in all her walks, that entertained her at night until 3 or 4 o'clock after midnight, and lastly who was her Achates or inseparable companion, and who did no less all her business than his predecessor Bourdelot.
It is a great change to come out of the hands of a Frenchman to fall into the arms of a Spaniard that hath had so great a power over her mind as to oblige her and make her say to the ambassador of Portugal that she acknowledged not his master as king of that country, but only as Duke of Bragance. Other ministers of State have been little better used of her, for there is none of them all from one end to the other that hath not been neglected: which also made them take that resolution, to banish themselves from the court, whither they went no more, than their master's affairs called them to it.
I must not forget that famous ball which the Queen made dance for the farewell to her dearest confidant, whereof she would bear a part and represent therein the person of the woman fool or prattling housewife. Whilst she was apparelling herself, she took a fair diamond from off her finger and gave it to Pimentelli to keep it for her, which, so soon as she had on her apparel, he offered to render her again. But she replied that she had never used to take that again which she had once given. The stone was esteemed at 30 or 40,000 livres.
But what shall we say of that ambassage extraordinary which she sent to His Catholic Majesty only to thank him that he had sent her so gallant a man as Pimentelli?
If these great persons which she hath called to her at diverse times had been somewhat others than they were, without doubt they had been both better received and more honourably used. Monsieur Naudæus, not being able longer to suffer the disorders and looseness of that court, wherein the Muses were no more honoured, saw himself constrained to banish himself from it of his own accord and did prefer a voluntary exile to an abode so little favourable to men of learning, whom that princess had loved for some time.
But after that Bourdelot had put that high gallantry into her head, there was no more to do for them; and all the fair appearances that she had shewn them were nothing but made countenances, or rather a remainder, as it were, of her first opinions. I call them all to witness, if there be found any one of them that hath been either fully, or reasonably satisfied, except one or two who knew well how to take their time.
Monsieur Bochart, whose virtue and knowledge render him worthy of eternal memory, was used like a pedant in that court. The Queen often complained that he had but very little gallantry in him, and when some represented to her that gallantry agreed not well with the profession he made, she answered that she made but very little esteem of a man that knew nothing but how to read on a book, and that for being informed in some words of Arabic, her approbation was not thereby to be gained, as if Monsieur Bochart had ever cared much for it.
This he well witnessed, when the Queen, advertising him of the design she had to quit the crown and demise the administration of the kingdom to retire herself into a solitude in the company of some knowing men, of the number of whom she wished that he would be one, he did not so much as once to answer her letter. And his silence ought not to be reputed other than very reasonable, since he did well in it; and the issue hath made it be seen that she was full of hypocrisy and that what the Queen was doing in the business was nothing but deceit for disguising the design she had of running a course of light housewifery.
But let us suppose that the thing was as she described it; yet Monsieur Bochart had reason to be silent, having been worse used than can be well imagined, in that they left him to a lodging for the space of six weeks before they made so much as a shew to visit him, and that he was very ill-rewarded after the pains he had taken to come to Sweden only to satisfy the Queens desire.
The good counsels that this princess gave, and the lesson that she taught to the deceased Monsieur de Saumaise his little son, is a thing very pleasant to hear. Most people know that after the death of this great man, whose memory the Queen honoured with a funeral oration which she made a professor of the University of Uppsal make, she wrote a fine letter to the Lady his widow, wherein she set forth her purpose of educating her son, that was the only child of all that Monsieur de Saumaise had appointed to studies.
The mother, to discharge herself of this, as well as of her elder sons, sent him into Sweden, to whom this princess, when he came to do his reverence unto her and to kiss her hand, represented that she would not that he were only knowing, as was his father, but that she moreover desired that he were a very gallant spirit and learned with much care the fashion wherewith to govern himself at court, that a gentleman ought to make as much profession of gallantry at the least as of letters.
This fine lesson read unto a young boy, subject as yet unto the rod and to correction, made so great an impression in his mind that after that he was heard to speak of little else but of going to visit the ladies of the court and of vaulting and dancing. This good princess did take so great a care of him that she suffered him to stay all the time he was in Sweden in a victualling house so ill appointed that he looked rather like a beggar than a gentleman's son of good birth. And to ascend back again from the son to the father, it is true that this personage seems to have been better used than any other man of letters.
And yet, for all that, he departed out of Sweden discontented enough, whereof I profess that I knew not the reasons. Yet I have seen of his letters in Sweden, written to some of his friends, which said that he repented him in some sort, that he had deserved the approbation of the Queen, seeing she was so easy to give it to persons that were altogether unworthy. But I know well that he so hath been spoken of in that court for a Sir John whose wife wore the breeches.
Vossius and Heinsius, if they will tell the truth, have no great cause to be the best contented with her of the world. Vossius hath had all the pains that can be imagined to make himself to be paid off that which he had laid out for the Queen in buying of diverse books which he had done for her. And Heinsius is yet to sue for what is due to him for the like cause, and moreover for the services that he did Her Majesty. Judge by this, if men of learning be in any great real esteem with her.
Without doubt, had they been less knowing and more gallant that their business had been better carried through, according to the example of Bourdelot, whom the Queen hath given her pass to as the excellentest and first amongst men in the world. And I can assure you this much, that he could not speak congruous Latin.
I have seen a note written with his own hand to a bishop that had been chased out of his country for religion, and that did implore Her Majesty's assistance by his intercession, in which note, within the compass of 4 or 5 lines which it did contain, I found three or four solecisms and barbarisms, and the sense of the whole so confused that there was need to go to a wizard for to have it made plain.
This note is yet in the hands of a man unblamable that is in Sweden — at least, if he be not come out of it since myself, — the which without doubt he keeps, to put it in the Vatican or in the King's Library at Paris for an authentic witness of the profound knowledge of Bourdelot, who to the Queen of Sweden vaunted and chanted so much because he could make some sorry rhyming French verses, though neither that but imperfectly enough.
If it be possible for me to get a copy of this note, I shall impart it to the public with some other memorials that I expect from Sweden, whereby you shall know whether Bourdelot be so great a man as the Queen hath made him pass for and whether he had reason to censure all the great men that went to Sweden and the Latin poesies of Monsieur Maurus (whose knowledge is known, chiefly in all the countries of the Lords the Estates General of the United Provinces) wherein he found, that the word "posteri", was not good Latin, but that he should have said "posteritas", whereunto the Queen applauded because Bourdelot had said it.
It is surely a matter of astonishment why a princess so well-furnished with light of knowledge suffered herself so strongly to be blinded by this infamous fellow, which even the meanest of the commons in Sweden having observed, they persuaded themselves that he had a familiar spirit and that he used charms to bewitch her mind. I have heard it said by many whilst I was in Sweden, and when I attempted to put this conceit out of their heads as being a flout or as a dull conceit, I found them so deeply persuaded of it that my attempt was without effect.
English translation (my own):
She continued her way of acting in the United Provinces, as she had begun in Denmark and Hamburg. She entered these lands without making herself known, disregarding the appareils that the States General of the United Provinces had had set up for an honourable reception, and she thus passed through their cities until she went to surrender herself into the hands of the Spaniards.
But her contentment will not be perfect there, as her good friend Pimentel is not there, who is the one who took Bourdelot's place, and who entirely possessed her during the whole time of her negotiation in Sweden, for whom she held feasts, ballets, promenades and public rejoicings; and it is not without reason that many people have suspected that it was he who made her abort this monstrous design of leaving the Crown, which she says she had conceived quite a long time before in the letter she wrote to Monsieur Chanut, ambassador for the King of France to the States General of the Netherlands. It was he alone who ate most often with her, who accompanied her on all her walks, who entertained her in the evening until 3 and 4 hours after midnight, and who finally was her Achates, and who did not do less affairs than his predecessor Bourdelot.
It is a great change to leave the hands of a Frenchman to fall into the arms of a Spaniard who had such great power over her mind as to oblige her to make the Portuguese ambassador say that she did not recognise his master as king of that country, but only as Duke of Braganza. The other ministers were not much better treated, for there was not one of them who was not neglected to the end, which made them take the resolution to banish themselves from the court, where they only went as much as the affairs of their masters called them there.
We must not forget this famous ballet that the Queen had danced for the farewell of her dear confidant, whose part she wanted to take, and to represent the personage of Coquette. While she was getting dressed, she took a beautiful diamond from her finger and presented it to Pimentel for him to keep, as soon as she was dressed, offered to return it to her; but she replied that she was not accustomed to taking back what she had once given. The stone was estimated at 30 or 40,000 livres.
But what shall we say of that embassy extraordinary which she sent to His Catholic Majesty, only to thank him for sending her so gallant a man as Pimentel?
If these great men whom she called at various times had been a little more so than they were not, doubtless they would have been better received and more honourably treated. Monsieur Naudé, no longer able to endure the disorders and dissolutions of this court, in which the Muses were no longer honoured, saw himself forced to banish himself from it voluntarily and preferred voluntary exile to a stay so little favourable to the men of letters whom this princess loved for a long time.
But because Bourdelot has put high gallantry into her head, there has been nothing more to be done for them, and all the beautiful appearances she has shown them have been only grimaces, or rather a remnant of her first feelings. I call them all to witness, if there is not one who has been either fully or reasonably satisfied, with the exception of one or two who have known how to take their time.
Monsieur Bochart, whose virtue and knowledge make him worthy of eternal memory, was treated as a pedant in this court. The Queen often complained that he was very little gallant, and when it was suggested to her that gallantry did not fit well with the profession he followed, she replied that she had very little esteem for a man who could only read in a book and that, to be informed of a few Arabic words, one did not thereby deserve her approbation, as if Monsieur Bochart had ever cared much for it.
He testified well when the Queen notified him of the design she had taken to resign from the administration of the kingdom to retire into solitude in the company of some learned men, among whom she wished him to be. He did not answer her letter, and his silence must be considered only very reasonable, as he did well. The sequel showed that she was full of hypocrisy and that what the Queen did with it was only a trick to disguise the design she had of running the pedantry.
But let us suppose that the matter was as she described it. Again, Monsieur Bochart was right to keep silent, having been treated worse than one could imagine, who was left in a lodging for six weeks before they pretended to see him, and who was very poorly rewarded after the work he had to do in Sweden for the sole satisfaction of the Queen.
The good advice that this princess gave and the lesson she gave to the little son of the late Monsieur Saumaise is a very pleasant thing to hear. Most of the world knows that after the death of this great man, whose memory the Queen honoured with a funeral oration that she had delivered by a professor of Uppsala Academy, she wrote a beautiful letter to Madame his widow, in which she proposed the education of her son, who was the only one of all those that Monsieur Saumaise had intended for studies.
The mother, to relieve herself of this son, as well as of his older brothers, sent him to Sweden, to which this princess, when he went to do her reverence and kiss her hand, represented that she did not only wish him to become learned like his father, but also that she wished him to be very gallant and that he learn with great care the manner in which one governed oneself at court; that a gentleman should make a profession of gallantry at least as much as of letters.
This fine lesson given to a young boy still subject to the whip and the rod made such a great impression on his mind that since then he has only been heard to speak of going to see the ladies of the court, of flitting and dancing. This good princess took such great care of him that she allowed him to remain, for as long as he was in Sweden, in a tavern so badly in order that he had more the appearance of a beggar than of a son of good birth; and to go back from the son to the father, it is very true that the latter seems to have been better treated than all the other people of letters.
It is true, however, that he withdrew from Sweden, quite dissatisfied, the reasons of which I confess to being ignorant, and I have seen letters from him in Sweden written to one of his friends, which said that he repented in some way of having deserved the Queen's approbation, seeing that it was so easy to give it to persons who were quite unworthy of it; but I know well that he was made to pass in this court for a John whose wife wore the breeches.
Vossius and Heinsius, if they mean the truth, have no great reason to be the most content in the world. The former had all the trouble imaginable to get paid for what he had spent for the Queen in the purchase of several books that he made for her, and the latter is still there to pursue what is due to him for the same subject and for the services that he has rendered to Her Majesty. Judge from that if she has any veneration for people of letters.
No doubt, if they had been less learned and more gallant their affairs would have been better, following the example of Bourdelot, whom the Queen has made out to be the greatest man in the world, and I can assure you that he did not know how to speak Latin congruently. I have seen a note written by his hand to a bishop who had been driven out of his country for religion and who implored the assistance of Her Majesty through her intervention, in which he could be understood in 4 or 5 lines. I have found solecisms and barbarisms there, three or four, and whose meaning was so confused that one would have to go to the seer to clarify it.
This note is still in the hands of an irreproachable man who is in Sweden, unless he has left since I have been there, which he is doubtless keeping to put in the Vatican or in the Royal Library in Paris as an authentic testimony to the profound knowledge of Bourdelot, whom the Queen of Sweden has so praised and sung so much for the fact that he knew how to rhyme French verses, although rather imperfectly.
If it is possible for me to withdraw a copy of this note, I will give it to the public with the other memoranda that I expect from Sweden, by which you will know if Bourdelot is such a great man as the Queen has made him pass for and if he was right to find fault with all the great men who have passed through Sweden, and with the Latin poems of Monsieur Maurus (whose knowledge is known, mainly in all the lands of the States General of the United Provinces), in which he found that the word posteri was not Latin, but that it was necessary to say posteritas — to which the Queen applauded because Bourdelot said so.
It is a truly astonishing thing how a princess so well-enlightened should allow herself to be so greatly blinded by this infamous man, which even the common people of Sweden, having observed it, persuaded themselves that he had a familiar spirit and that he used charms to bewitch her minds. I have heard it said by several people when I was in Sweden, and when I made an effort to remove this thought from their heads as a mockery or as a foolishness, I found them so well-persuaded of it that it was without effect.