Sources:
Mémoires du Chevalier de Terlon, volume 1, pages 305 to 312, Chevalier de Terlon, 1682
Mémoires concernant Christine, volume 2, pages 41 to 44; pages 48 to 49, Johan Arckenholtz, 1751
The account (written to King Louis XIV of France):
Comme je fus acquitté de ma parole, & que j'estois sur le point d'aller à Stockholm, pour feliciter le Roy & la Reyne de Suede sur la Paix, suivant les ordres de V. M. la Reyne de Suede Cristine Alexandre, arriva à Hambourg. J'eus l'honneur d'aller au devant de cette grande Princesse, avec le Milord de Sidnay, Ambassadeur d'Angleterre, & nous l'accompagnâmes chez elle. Quelque[s] jours aprés elle se resolut d'aller en Suede pour regler ses affaires à la Diette, qui s'y alloit tenir; & dés qu'on le sceut à Stockholm, le Senat qui ne sçavoit pas ses desseins, en fut étonné. Il témoigna toutefois beaucoup de satisfaction de la voir, & les moins affectionnez ne pouvoient s'empescher de la considerer, quoy qu'ils apprehendassent que les choses n'y prissent pas le chemin qu'ils souhaitoient: Mais il estoit bien difficule qu'on n'eût pas pour elle tous les sentimens de veneration & de reconnoissance qui luy estoient deubs. La Suede luy devoit sa grandeur & sa gloire, le Roy sa Couronne, & les particuliers leurs biens & leurs fortunes. Ainsi comme cette nation est genereuse & sensible aux bienfaits, & particulierement les Gens de qualité, on ne songea qu'à luy rendre tous les honneurs possibles: mais d'autant que cette Diette estoit la premiere qui s'estoit tenuë depuis la mort du Roy de Suede, & qu'il falloit approuver le Testament de ce Prince, ou le modifier, elle estoit remplie d'intrigues, & l'on apprehendoit que cette Reyne n'eust dessein de soûtenir par son credit & par son autorité, ceux qui estoient contraires à ce Testament. En quoy l'on ne se trompoit pas, car cette Princesse ne s'attacha qu'à tout ce qui estoit de ses interests, & de ceux de l'Estat, ne pouvant separer les siens de ceux de la Suede.
Cette Reyne partit donc de Hambourg, pour executer son dessein; mais comme il faut passer par les Estats du Roy de Dannemarc, pour aller à Stockholm, à moins qu'on ne prene la mer, ce Prince ayant sceu qu'elle approchoit de Copenhaguen, envoya le Sieur Hannibal Schesteldt son Grand Tresorier, à quatre lieuës à sa rencontre, pour luy faire compliment de sa part, & fut luy-mesme hors de la Ville, avec la Reyne; & toute la Maison Royale, & la regala si splendidement, qu'il n'oublia rien de tout ce qu'il faloit faire en cette occasion. Je fus témoin de tout ce qui se passa, & je puis assurer qu'elle fut receuë avec tous les honneurs qu'on luy put faire jusqu'à ce qu'elle fut embarquée dans une des Galleres du Roy de Dannemarc, pour passer en Schonen, où on luy fit aussi une reception digne d'elle. Cette Princesse me fit la grace de me donner une place dans sa Calesche, & j'estois avec elle quand elle arriva au Château d'Almestedt, où le Marêchal Linde s'estoit rendu pour luy faire civilité de la part du Roy de Suede, de la Reyne Regente sa mere, & du Senat, car la Regence n'estoit pas encore reglée; & l'on connut par la maniere dont on la recevoit, que les envieux de la gloire de la Couronne de Suede, avoient faussement publié que ce Marêchal avoit ordre de la retinir à Almestedt, pour l'empescher d'aller à Stockholm.
Pendant cette Diette, où tous les Senateurs & les Regens allerent au devant d'elle, les Bourgeois estoient sous les armes, & toutes les Troupes en bataille, tout le canon la salüa, & le Roy & la Reyne de Suede la conduisirent dans le plus bel appartement du Château, qui estoit le mesme qu'elle avoit occupé pendant son glorieux Regne, & où le Roy de Suede loge presentement. Elle fit dire tous les jours la Messe dans une des salles de son appartement, où elle avoit fait dresser une Chapelle. Aprés que cette Princesse eut donné tous les ordres qu'elle croyoit necessaires à ses affaires elle envoya presque tous ses domestiques par mer à Lubeck, avec ordre de l'aller attendre à Hambourg. Ce qu'elle fit pour estre moins à charge, & pour s'en pouvoir aller plus vite. Elle fit partir jusqu'à son Aumônier, ne croyant pas faire autant de sejour en Suede, qu'elle fit, pendant quoy elle vint tous les jours de Festes, entendre la Messe chez moy, où elle me fit l'honneur de dîner souvent. Elle communia le jour de Noël, publiquement dans ma Chapelle, & donna toute l'édification qu'on pouvoit attendre de la pieté d'une si grande Princesse. La longueur avec laquelle les affaires se traitent ordinairement en Suede, l'ayant arrêtée plus longtemps qu'elle ne s'estoit proposé, & l'hyver l'e[m]peschant de partir, elle fut obligée de demeurer à Norkopin, où elle demanda mon Aumônier, jusqu'au retour du sien qui pour son service fit cette année trois voyages en Suede, pour differentes affaires. Cependant cette Princesse envoya à Rome, le Sieur Adamis, son Capitaine des Gardes, preparer toutes choses pour son logement: mais la jalousie que sa presence donna à la Cour de Suede, fit qu'on luy declara qu'on ne luy permettroit plus de faire dire la Messe chez elle, comme elle faisoit tous les jours.
Cette declaration obligea cette Reyne à partir de Norkopin, aprés avoir fait ses devotions publiquement le Jour de Pasques, dont elle envoya des certificats à Rome, quoyqu'elle n'y fust obligée que par un esprit de soûmission à l'Eglise. Ses interests demandoient sans doute un plus long sejour en Suede: Mais comme elle n'a quitté la Couronne que pour la Religion, elle a fait voir par toutes ses actions, qu'aucun interest n'estoit capable de l'empescher d'en faire une profession autentique.
Il arriva une chose assez remarquable pendant le sejour de cette Reyne à Stockholm, & que je ne dois pas oublier icy. Aprés qu'on luy eut donné toutes les seuretez pour les domaines qu'elle s'estoit reservez, cette Princesse donna un acte par écrit, par lequel elle declaroit que si le Roy de Suede à present regnant, Mouroit sans enfans mâles, sa Couronne luy appartenoit, & qu'on n'en pouvoit disposer qu'en sa faveur. Elle fit cét Acte entre les mains des Députez des trois Estats, qui causa une grande affaire. On y conclud aprés avoir deliberé là-dessus, que pour la seureté du Roy de Suede, & le repos de l'Estat, on devoit exiger d'elle un nouvel acte de renonciation. Ce qu'elle accorda avec joye, n'ayant aucun dessein pendant la vie de ce Prince, de revenir à la Couronne, ayant trop de cœur pour se repentir jamais de ce qu'elle avoit fait pour le feu Roy, & pour Charles II. son unique Fils & Heritier qui luy avoit succedé, & n'eut aucune peine à ratifier au jeune Prince, ce qu'elle avoit donné au Roy son Pere. Les gens mal-intentionnez se sont flatez de s'estre opposez en cette occasion à un grand avantage qui la regardoit, & ont crû que c'estoit se précautionner pour l'avenir: mais cette Reyne a jugé aussi que par là, on établiroit ses interests pour le present & pour l'avenir, & le temps nous fera voir qui s'est trompê. Quoyqu'il en soit, elle fit volontairement un second Acte de renonciation qui estoit une espece de ratification de tout ce que contenoit le premier: en sorte que l'on fut content de part & d'autre.
On regla dans la Diette, la Régence, & le Testament du feu Roy, & quoyque ce Prince en mourant eust dit qu'il vouloit que le Prince Adolphe son Frere, fust Connestable, & le Senateur Fleming, Grand Tresorier, la Diette en ordonna autrement, & mit en leur place le Maréchal Kag, & le Senateur Bonden. Si le Comte Magnus de la Gardie eust voulu estre Grand Connestable, il l'eust esté sans beaucoup de peine: mais il eut deux fortes considerations pour ne le pas vouloir; la premiere & la plus considerable, c'est qu'il ne vouloit pas estre cause qu'on n'executast point le Testament du feu Roy, ayant beaucoup de respect pour sa memoire; & la seconde, c'est que le Prince Adolphe estoit son Beau-Frere. Le feu Roy de Suede sçachant que j'estois fort serviteur de Monsieur le Comte Magnus, il m'avoit prié longtemps avant sa mort, de luy écrire comme de moy-mesme, pour le conseiller de demander la Charge de Grand Chancelier, que ce Prince luy avoit destinée, ainsi qu'on le pouvoit voir par son Testament, le regardant comme une Personne qui devoit estre l'ame de l'Estat, dans une minorité; & mesme il m'avoit dit, dix-huit mois avant sa mort, qu'il songeoit à luy donner cette Charge, le croyant plus affectionné qu'aucun de sa Cour, au Prince son Fils, en cas que Dieu l'appellast: mais il craignoit qu'il ne la voulust pas, & qu'il ne souhaitast plûtost celle de Connestable, à la persuasion de la Princesse sa Femme, ou par la raison que son Pere l'avoit esté, ayant d'ailleurs plus d'inclination pour l'épée, que pour la plume, quoyqu'il fust capable de l'une & de l'autre, comme il l'a fait voir en Livonie, où il commandoit l'Armée.
La Regence estant establie, & toutes choses reglées prudemment en cette Diette, on fit les Funerailles du feu Roy, avec beaucoup de pompe & de magnificence, & j'eus l'honneur d'y conduire la Reyne Cristine.
Quelque temps aprés cette Ceremonie, je pris mes Audiances de congé; je fis mes adieux pour revenir en France rendre compte à V. M. de l'estat où estoit la Suede: mais la Reyne Christine me fit differer mon départ, souhaitant que j'eusse l'honneur de faire une partie du voyage avec elle. Le jour estant venu pour son départ, on luy rendit les mesmes honneurs qu'on luy avoit fait à son entrée; ce que les uns firent avec bien de la joye, & les autres dont le nombre estoit bien plus grand, la virent sortir de la Suede, avec beaucoup de tristesse & de douleur. Leurs Majestez de Suede, la Regence, plusieurs Senateurs & quantité de Dames l'accompagnerent hors la Ville, & le Grand Admiral Wrangel, le Grand Chancelier, le Maréchal Lende, le Comte de Toot, & plusieurs Senateurs, furent jusqu'à quatre lieuës de Stockholm, où on luy donna à souper. Le lendemain cette princesse en continuant sa route, alla chez le Prince Adolphe, qui l'attendoit pour la regaler à son passage: ce qu'il fit fort splendidement. De là elle alla à Nikoping [sic], qui luy appartient, & y demeura le reste de l[']hyver. Ce fut là où je pris congé d'elle. Je luy laissay le Sieur Vacquier, mon Aumônier, pour luy dire la Messe, dont elle se loüa comme d'un trés-homme de bien.
With modernised spelling:
Comme je fus acquitté de ma parole, et que j'étais sur le point d'aller à Stockholm pour féliciter le roi et la reine de Suède sur la paix, suivant les ordres de Votre Majesté, la reine de Suède, Christine Alexandre, arriva à Hambourg. J'eus l'honneur d'aller au-devant de cette grande princesse avec le milord de Sidney, ambassadeur d'Angleterre, et nous l'accompagnâmes chez elle.
Quelques jours après, elle se résolut d'aller en Suède pour régler ses affaires à la Diète qui s'y allait tenir; et dès qu'on le sut à Stockholm, le Sénat, qui ne savait pas ses desseins, en fut étonné. Il témoigna toutefois beaucoup de satisfaction de la voir, et les moins affectionnés ne pouvaient s'empêcher de la considérer, quoiqu'ils appréhendassent que les choses n'y prissent pas le chemin qu'ils souhaitaient.
Mais il était bien difficule qu'on n'eût pas pour elle tous les sentiments de vénération et de reconnaissance qui lui étaient dus. La Suède lui devait sa grandeur et sa gloire, le roi sa couronne, et les particuliers leurs biens et leurs fortunes. Ainsi, comme cette nation est généreuse et sensible aux bienfaits, et particulièrement les gens de qualité, on ne songea qu'à lui rendre tous les honneurs possibles.
Mais, d'autant que cette Diète était la première qui s'était tenue depuis la mort du roi de Suède, et qu'il fallait approuver le testament de ce prince, ou le modifier, elle était remplie d'intrigues, et l'on appréhendait que cette reine n'eût dessein de soutenir, par son crédit et par son autorité, ceux qui étaient contraires à ce testament — en quoi l'on ne se trompait pas, car cette princesse ne s'attacha qu'à tout ce qui était de ses intérêts et de ceux de l'État, ne pouvant séparer les siens de ceux de la Suède.
Cette reine partit donc de Hambourg pour exécuter son dessein; mais, comme il faut passer par les états du roi de Danemark pour aller à Stockholm, à moins qu'on ne prenne la mer, ce prince, ayant su qu'elle approchait de Copenhague, envoya le sieur Hannibal Sehested, son grand trésorier, à quatre lieues à sa rencontre pour lui faire compliment de sa part et fut lui-même hors de la ville avec la reine et toute la Maison Royale et la régala si splendidement qu'il n'oublia rien de tout ce qu'il fallait faire en cette occasion.
Je fus témoin de tout ce qui se passa, et je puis assurer qu'elle fut reçue avec tous les honneurs qu'on lui put faire jusqu'à ce qu'elle fut embarquée dans une des galères du roi de Danemark pour passer en Skåne, où on lui fit aussi une réception digne d'elle. Cette princesse me fit la grâce de me donner une place dans sa calèche, et j'étais avec elle quand elle arriva au château de Halmstad, où le maréchal Linde s'était rendu pour lui faire civilité de la part du roi de Suède, de la reine-régente sa mère, et du Sénat, car la régence n'était pas encore réglée; et l'on connut, par la manière dont on la recevait, que les envieux de la gloire de la Couronne de Suède avaient faussement publié que ce maréchal avait ordre de la retenir à Halmstad pour l'empêcher d'aller à Stockholm.
Pendant cette Diète, où tous les sénateurs et les régents allèrent au devant d'elle, les bourgeois étaient sous les armes, et toutes les troupes en bataille. Tout le canon la salua, et le roi et la reine de Suède la conduisirent dans le plus bel appartement du château, qui était le même qu'elle avait occupé pendant son glorieux règne, et où le roi de Suède loge présentement. Elle fit dire tous les jours la messe dans une des salles de son appartement, où elle avait fait dresser une chapelle.
Après que cette princesse eut donné tous les ordres qu'elle croyait nécessaires à ses affaires, elle envoya presque tous ses domestiques par mer à Lübeck, avec ordre de l'aller attendre à Hambourg, ce qu'elle fit pour être moins à charge et pour s'en pouvoir aller plus vite. Elle fit partir jusqu'à son aumônier, ne croyant pas faire autant de séjour en Suède, qu'elle fit, pendant quoi elle vint tous les jours de fêtes entendre la messe chez moi, où elle me fit l'honneur de dîner souvent. Elle communia le jour de Noël publiquement dans ma chapelle et donna toute l'édification qu'on pouvait attendre de la piété d'une si grande princesse.
La longueur avec laquelle les affaires se traitent ordinairement en Suède l'ayant arrêtée plus longtemps qu'elle ne s'était proposé, et l'hiver l'empêchant de partir, elle fut obligée de demeurer à Norrköping, où elle demanda mon aumônier jusqu'au retour du sien, qui pour son service fit cette année trois voyages en Suède pour différentes affaires.
Cependant, cette princesse envoya à Rome le sieur Adami, son capitaine des gardes, préparer toutes choses pour son logement; mais la jalousie que sa présence donna à la cour de Suède fit qu'on lui déclara qu'on ne lui permettrait plus de faire dire la messe chez elle, comme elle faisait tous les jours.
Cette déclaration obligea cette reine à partir de Norrköping après avoir fait ses dévotions publiquement le jour de Pâques, dont elle envoya des certificats à Rome, quoiqu'elle n'y fût obligée que par un esprit de soumission à l'Église. Ses intérêts demandaient sans doute un plus long séjour en Suède, mais comme elle n'a quitté la couronne que pour la religion, elle a fait voir par toutes ses actions qu'aucun intérêt n'était capable de l'empêcher d'en faire une profession authentique.
Il arriva une chose assez remarquable pendant le séjour de cette reine à Stockholm, et que je ne dois pas oublier ici. Après qu'on lui eut donné toutes les sûretés pour les domaines qu'elle s'était réservés, cette princesse donna un acte par écrit, par lequel elle déclarait que si le roi de Suède à présent régnant mourrait sans enfants mâles, sa couronne lui appartenait, et qu'on n'en pouvait disposer qu'en sa faveur.
Elle fit cet acte entre les mains des députés des trois États, qui causa une grande affaire. On y conclut, après avoir délibéré là-dessus, que, pour la sûreté du roi de Suède et le repos de l'État, on devait exiger d'elle un nouvel acte de renonciation — ce qu'elle accorda avec joie, n'ayant aucun dessein pendant la vie de ce prince de revenir à la couronne, ayant trop de cœur pour se repentir jamais de ce qu'elle avait fait pour le feu roi et pour Charles [XI], son unique fils et héritier, qui lui avait succédé, et n'eut aucune peine à ratifier au jeune prince ce qu'elle avait donné au roi son père.
Les gens mal-intentionnés se sont flattés de s'être opposés en cette occasion à un grand avantage qui la regardait et ont cru que c'était se précautionner pour l'avenir; mais cette reine a jugé aussi que par-là on établirait ses intérêts pour le présent et pour l'avenir, et le temps nous fera voir qui s'est trompé. Quoiqu'il en soit, elle fit volontairement un second acte de renonciation, qui était une espèce de ratification de tout ce que contenait le premier, en sorte que l'on fut content de part et d'autre.
On régla dans la Diète la régence et le testament du feu roi, et quoique ce prince en mourant eût dit qu'il vouloit que le prince Adolphe, son frère, fût connétable, et le sénateur Fleming grand trésorier, la Diète en ordonna autrement et mit en leur place le maréchal Kagg et le sénateur Bonde.
Si le comte Magnus de la Gardie eût voulu être grand connétable, il l'eût été sans beaucoup de peine, mais il eut deux fortes considérations pour ne le pas vouloir. La première et la plus considérable, c'est qu'il ne voulait pas être cause qu'on n'exécutât point le testament du feu roi, ayant beaucoup de respect pour sa mémoire; et la seconde, c'est que le prince Adolphe était son beau-frère.
Le feu roi de Suède, sachant que j'étais fort serviteur de Monsieur le comte Magnus, il m'avait prié longtemps avant sa mort de lui écrire comme de moi-même pour le conseiller de demander la charge de grand chancelier que ce prince lui avait destinée, ainsi qu'on le pouvait voir par son testament, le regardant comme une personne qui devait être l'âme de l'État dans une minorité; et même il m'avait dit, dix-huit mois avant sa mort, qu'il songeait à lui donner cette charge, le croyant plus affectionné qu'aucun de sa cour au prince son fils, en cas que Dieu l'appelât, mais il craignait qu'il ne la voulût pas et qu'il ne souhaitât plutôt celle de connétable, à la persuasion de la princesse sa femme ou par la raison que son père l'avait été, ayant d'ailleurs plus d'inclination pour l'épée que pour la plume, quoiqu'il fût capable de l'une et de l'autre, comme il l'a fait voir en Livonie, où il commandait l'armée.
La régence étant établie, et toutes choses réglées prudemment en cette Diète, on fit les funérailles du feu roi avec beaucoup de pompe et de magnificence, et j'eus l'honneur d'y conduire la reine Christine.
Quelque temps après cette cérémonie, je pris mes audiences de congé. Je fis mes adieux pour revenir en France rendre compte à Votre Majesté de l'état où était la Suède, mais la reine Christine me fit différer mon départ, souhaitant que j'eusse l'honneur de faire une partie du voyage avec elle.
Le jour étant venu pour son départ, on lui rendit les mêmes honneurs qu'on lui avait fait à son entrée, ce que les uns firent avec bien de la joie, et les autres, dont le nombre était bien plus grand, la virent sortir de la Suède avec beaucoup de tristesse et de douleur. Leurs Majestés de Suède, la régence, plusieurs sénateurs et quantité de dames l'accompagnèrent hors la ville; et le grand admiral Wrangel, le grand chancelier, le maréchal Linde, le comte de Tott et plusieurs sénateurs furent jusqu'à quatre lieues de Stockholm, où on lui donna à souper.
Le lendemain cette princesse, en continuant sa route, alla chez le prince Adolphe, qui l'attendait pour la régaler à son passage, ce qu'il fit fort splendidement. De là, elle alla à Nyköping [sic], qui lui appartient, et y demeura le reste de l'hiver. Ce fut là où je pris congé d'elle. Je lui laissai le sieur Vacquier, mon aumônier, pour lui dire la messe, dont elle se loua comme d'un très homme de bien.
Swedish translation (my own):
Som jag hade ackvitterat mig av mitt ord, och då jag skulle bege mig till Stockholm för att gratulera konungen och drottningen av Sverige till freden, efter Ers Majestäts befallning, anlände Sveriges drottning Kristina Alexandra till Hamburg. Jag hade äran att få träffa denna stora prinsessa med milord Sidney, Englands ambassadör, och vi följde med henne till hennes hus.
Några dagar senare beslöt hon att bege sig till Sverige för att avgöra sina angelägenheter vid den Riksdag som skulle hållas där; och så snart detta blev känt i Stockholm, häpnade Rådet, som var omedveten om hennes dessänger. Det visade ändå mycket tillfredsställelse över att se henne, och de mindre tillgivna kunde inte låta bli att ta hänsyn till henne, även om de fruktade att saker och ting inte skulle gå den väg de önskade.
Men det var mycket svårt för människor att inte ha för henne alla känslorna av vördnad och tacksamhet som tillkom henne. Sverige var skyldig henne sin storhet och ära, konungen hans krona, och privatpersoner deras gods och förmåner. Därför, eftersom denna nation är generös och känslig för förmåner, och särskilt för människor av kvalitet, tänkte man bara på att ge henne alla möjliga äror.
Men, särskilt därför att denna Riksdag var den första som hållits sedan Sveriges konungs död och att det var nödvändigt att godkänna denne furstes testamente eller ändra det, fylldes hon av intriger, och man fruktade att denna drottning hade för avsikt att genom sin kredit och sin auktoritet stödja dem som stred mot detta testamente — där man inte tog fel, ty denna prinsessa fäste sig endast vid allt som var av hennes intressen och av Statens, inte kunnande skilja hennes från Sveriges.
Denna drottning lämnade därför Hamburg för att utföra sin dessäng; men eftersom man måste passera genom den danske konungens stater för att gå till Stockholm om man inte tar havet, sände denne furste, efter att ha fått veta att hon närmade sig Köpenhamn, herr Hannibal Sehested, sin riksskattmästare, fyra lieues för att möta henne och för att komplimentera henne å hans vägnar, och han var själv utanför staden med drottningen och hela Kungliga Huset, och de regalerade henne så praktfullt att han inte glömde något av allt som behövde göras vid detta tillfälle.
Jag var ett vittne till allt som hände, och jag kan försäkra att hon mottogs med all den ära som kunde ges henne tills hon gick ombord i en av konungen av Danmarks galärer för att övergå till Skåne, där hon också fick en mottagning som var värdig henne. Denna prinsessa gjorde mig den tjänst att ge mig en plats i sin kalesch, och jag var med henne när hon anlände till Halmstads slott, dit marskalk Linde hade gått för att göra henne en civilitet å Sveriges konungs, drottningenregentinnan hans mors, och Rådets vägnar, ty förmyndarregeringen var ännu inte avgjort; och det var känt av det sätt, på vilket hon mottogs, att de som var avundsjuka på svenska Kronans härlighet falskeligen hade offentliggjort, att denne marskalk hade order att hålla henne kvar i Halmstad för att hindra henne från att bege sig till Stockholm.
Under denna Riksdag, då alla rådsherrar och förmyndare gick henne till mötes, var borgarna under vapen och alla trupper i batalj. Alla kanoner hälsade henne, och konungen och drottningen av Sverige förde henne till slottets vackraste lägenhet, som var densamma som hon hade ockuperat under hennes härliga regering, och där Sveriges konung för närvarande logerar. Hon lät hålla mässa varje dag i ett av rummen i sin lägenhet, där hon låtit uppföra ett kapell.
Sedan denna prinsessa givit alla de order hon ansåg erforderliga för sina angelägenheter, sände hon nästan alla sina tjänare sjövägen till Lübeck, med order att gå och vänta på henne i Hamburg, vilket hon gjorde för att vara mindre till en börda och för att kunna ge sig av snabbare. Hon skickade till och med iväg sin kapellan, inte troende att hon skulle tillbringa så mycket tid i Sverige som hon gjorde, under vilken tid hon kom varje högtidsdag för att höra mässa hemma hos mig, där hon gjorde mig äran att äta ofta. Hon tog nattvarden på juldagen offentligt i mitt kapell och gav all den uppbyggelse som kunde förväntas av en så stor prinsessas fromhet.
Den longör med vilken affärer i Sverige vanligen förhandlas efter att ha kvarhållit henne längre än hon tänkt sig och vintern hindrat henne från att lämna, var hon tvungen att stanna kvar i Norrköping, där hon bad om min kapellan tills hennes återkomst, som för hennes skull. Service gjorde tre resor till Sverige i år i olika affärer.
Emellertid sände denna prinsessa till Rom signor Adami, kaptenen för hennes vakter, för att förbereda allt för sitt boende; men den avundsjuka som hennes närvaro väckte vid Sveriges hov gjorde att de förklarade för henne att hon inte längre skulle få lov att låta säga mässa hemma hos sig, som hon gjorde varje dag.
Denna förklaring förpliktade denna drottning att lämna Norrköping efter att ha gjort sina andakter offentligt på påskdagen, varav hon skickade intyg till Rom, ehuru hon endast var skyldig att göra det genom en anda av underkastelse till Kyrkan. Hennes intressen krävde utan tvivel en längre vistelse i Sverige, men eftersom hon lämnade kronan enbart för religionen visade hon genom allt sitt agerande att inget intresse kunde hindra henne från att göra det till en autentisk bekännelse.
En ganska märklig sak hände under denna drottnings vistelse i Stockholm, och som jag inte får glömma här. Sedan hon fått all säkerhet för de domäner hon förbehållit sig, gav denna prinsessa en skriftlig handling, varigenom hon förklarade att om den för närvarande regerande Sveriges konung skulle dö utan manliga barn, så tillhörde hans krona henne och att den kunde bara disponeras till hennes fördel.
Hon lade denna handling i händerna på de tre Ständernas deputerade, vilket orsakade en hel del problem. Man slutade där, efter att ha övervägt det, att för Sveriges konungs säkerhet och Statens vila borde av henne krävas en ny försakelsehandling — vilket hon med glädje beviljade, utan avsikt under denne furstes liv att återvända till kronan, ty hon hade för mycket hjärta för att någonsin omvända sig från vad hon hade gjort för den salige konungen och för Karl XI, hans ende son och arvtagare, som hade efterträtt honom, och inte hade någon svårigheter att ratificera för den unge fursten vad hon hade givit till konungen, hans far.
De illasinnade människorna smickrade sig över att de vid detta tillfälle motsatt sig en stor fördel som berörde henne och trodde att det var en försiktighetsåtgärd för framtiden; men denna drottning bedömde också att man därmed skulle etablera hennes intressen för nuet och för framtiden, och tiden kommer att visa oss vem som hade fel. Hur det än må vara, gjorde hon frivilligt en andra avsägelseakt, som var ett slags ratificering av allt som den första innehöll, så att alla var nöjda med det.
Förmyndarregeringen och den salige konungens testamente avgjordes i Riksdagen, och även om denne furste, när han var död, hade sagt att han ville att prins Adolf, hans bror, skulle vara Riksmarsk och senator Flemings Riksskattmästare, beordrade Riksdagen annat och lade in sin plats marskalk Kagg och rådsherren Bonde.
Om greve Magnus de la Gardie hade velat bli Riksmarsk hade han varit det utan större svårigheter, men han hade två starka överväganden för att inte vilja det. Det första och mest betydande var, att han inte ville vara orsaken till att den salige konungens testamente inte verkställdes, med stor respekt för sitt minne; och den andra var att prins Adolf var hans svåger.
Den salige konungen av Sverige, som visste att jag var en stor tjänare till greve Magnus, hade bett mig långt före hans död att skriva till honom som om jag själv skulle råda honom att be om det ämbete som Rikskansler som denne furste hade avsett för honom, som kunde ses av hans testamente, betraktade honom som en person som skulle vara Statens själ i minoritet; och han hade till och med berättat för mig, arton månader före sin död, att han tänkte ge honom denna anklagelse, eftersom han trodde att han var mer tillgiven än någon av hans hov för prinsen, hans son, om Gud kallade honom, men han fruktade att han inte skulle vilja det och att han hellre ville önska sig marskens, efter övertalning av prinsessan, hans maka, eller av den anledningen att hans far hade varit en, som dessutom hade mer benägenhet för svärdet än för pennan, ehuru han var kapabel till bådadera, såsom han visade i Livland, där han befäl över armén.
När förmyndarregeringen inrättades och allt försiktigt reglerades i denna Riksdag, hölls den salige konungens begravning med stor pompa och prakt, och jag hade äran att leda drottning Kristina där.
En tid efter den här ceremonin tog jag min avskedsaudiens. Jag tog farväl för att återvända till Frankrike för att för Ers Majestät rapportera om det tillstånd, i vilket Sverige befann sig, men drottning Kristina lät mig uppskjuta min avresa och önskade att jag skulle få äran att göra en del av resan med henne.
Dagen som kommit för hennes avresa, betalade de henne samma ära som de hade gjort henne vid hennes inträde, vilket somliga gjorde med stor glädje, och andra, vilkas antal var mycket större, såg henne lämna Sverige med mycket sorg. Deras Majestäter av Sverige, förmyndarna, flera rådsherrar och ett antal damer följde henne ut ur staden; och Riksamiralen Wrangel, Rikskanslern, marskalken Linde, greve Tott och flera senatorer begav sig ända till fyra lieues från Stockholm, där de gav henne kvällsmat.
Nästa dag gick denna prinsessa, som fortsatte sin resa, till prins Adolf, som väntade på att få underhålla henne när hon passerade, vilket han gjorde mycket utmärkt. Därifrån for hon till Nyköping [sic], som tillhör henne, och stannade där resten av vintern. Det var där jag tog avsked av henne. Jag lämnade hennes monseigneur Vacquier, min kaplan, för att hålla mässa för henne, som hon prisade som en mycket god man.
English translation (my own):
As I had acquitted myself of my word, and as I was about to go to Stockholm to congratulate the King and Queen of Sweden on the peace, following Your Majesty's orders, the Queen of Sweden, Kristina Alexandra, arrived at Hamburg. I had the honour of going to meet this great princess with Milord Sidney, the ambassador of England, and we accompanied her to her house.
A few days later, she resolved to go to Sweden to settle her affairs at the Riksdag which was to be held there; and as soon as this was known in Stockholm, the Senate, which was unaware of her designs, was astonished. It nevertheless showed much satisfaction at seeing her, and the less affectionate could not help considering her, although they feared that things would not take the path they wished.
But it was very difficult for people not to have for her all the feelings of veneration and gratitude that were due to her. Sweden owed her its greatness and glory, the King his crown, and private people their estates and benefits. Thus, as this nation is generous and sensitive to benefits, and particularly to people of quality, one thought only of rendering her all possible honours.
But, especially because this Riksdag was the first that had been held since the death of the King of Sweden, and that it was necessary to approve this prince's will, or to modify it, she was filled with intrigues, and one apprehended that this Queen had the intention of supporting, by her credit and by her authority, those who were contrary to this will — in which one was not mistaken, because this princess attached herself only to everything that was of her interests and of those of the State, not being able to separate hers from those of Sweden.
This Queen therefore left Hamburg to carry out her design; but, as one must pass through the states of the King of Denmark to go to Stockholm unless one takes the sea, this prince, having learned that she was approaching Copenhagen, sent Lord Hannibal Sehested, his grand treasurer, four lieues to meet her to compliment her on his behalf, and he was himself outside the city with the Queen and all the Royal House and they regaled her so splendidly that he forgot nothing of all that had to be done on this occasion.
I was a witness of all that happened, and I can assure that she was received with all the honours that could be given her until she was embarked in one of the King of Denmark's galleys to pass to Skåne, where she was also given a reception worthy of her. This princess did me the favour of giving me a place in her calèche, and I was with her when she arrived at Halmstad Castle, where Marshal Linde had gone to pay her a courtesy on behalf of the King of Sweden, the Queen Regent, his mother, and the Senate, for the regency was not yet settled; and it was known from the manner in which she was received that those envious of the glory of the Crown of Sweden had falsely published that this marshal had orders to detain her at Halmstad to prevent her from going to Stockholm.
During this Riksdag, when all the senators and regents went to meet her, the burghers were under arms, and all the troops in battle array. All the cannon saluted her, and the King and Queen of Sweden conducted her to the most beautiful apartment in the castle, which was the same one she had occupied during her glorious reign, and where the King of Sweden presently lodges. She had Mass said every day in one of the rooms of her apartment, where she had had a chapel erected.
After this princess had given all the orders she thought necessary for her affairs, she sent almost all her domestics by sea to Lübeck, with orders to go and wait for her in Hamburg, which she did in order to be less of a burden and to be able to leave more quickly. She even sent her chaplain away, not thinking she would spend as much time in Sweden as she did, during which time she came every feast day to hear Mass at my house, where she did me the honour of dining often. She took communion on Christmas Day publicly in my chapel and gave all the edification that could be expected from the piety of so great a princess.
The longueur with which affairs are usually transacted in Sweden having detained her longer than she had intended, and the winter preventing her from leaving, she was obliged to remain at Norrköping, where she asked for my chaplain until the return of hers, who for her service made three journeys to Sweden this year on different business.
In the meantime, this princess sent to Rome Signor Adami, the captain of her guards, to prepare all things for her lodging; but the jealousy which her presence aroused at the court of Sweden caused them to declare to her that she would no longer be allowed to have Mass said at her house, as she did every day.
This declaration obliged this Queen to leave Norrköping after having made her devotions publicly on Easter Day, of which she sent certificates to Rome, although she was only obliged to do so by a spirit of submission to the Church. Her interests doubtless demanded a longer stay in Sweden, but because she left the crown only for religion, she showed by all her actions that no interest was capable of preventing her from making it an authentic profession.
A rather remarkable thing happened during the stay of this Queen at Stockholm, and which I must not forget here. After she had been given all the security for the domains she had reserved for herself, this princess gave a written act by which she declared that if the King of Sweden reigning at present should die without male children, his crown belonged to her, and that it could only be disposed of in her favour.
She put this act in the hands of the deputies of the three Estates, which caused a great deal of trouble. It was concluded there, after having deliberated on it, that, for the security of the King of Sweden and the repose of the State, a new act of renunciation should be required of her — which she granted with joy, having no intention during the life of this prince of returning to the crown, having too much heart to ever repent of what she had done for the late King and for Karl XI, his only son and heir, who had succeeded him, and had no difficulty in ratifying to the young prince what she had given to the King, his father.
The ill-intentioned people flattered themselves that they had opposed on this occasion a great advantage that concerned her and believed that it was a precaution for the future; but this Queen also judged that by this one would establish her interests for the present and for the future, and time will show us who was mistaken. However that may be, she voluntarily made a second act of renunciation, which was a kind of ratification of everything that the first contained, so that everyone was content with it.
The regency and the late King's will were settled in the Riksdag, and although this prince, when dying, had said that he wanted Prince Adolf, his brother, to be constable, and senator Fleming grand treasurer, the Riksdag ordered otherwise and put in their place Marshal Kagg and Senator Bonde.
If Count Magnus de la Gardie had wanted to be grand constable, he would have been so without much difficulty, but he had two strong considerations for not wanting it. The first and most considerable was that he did not want to be the cause of the late King's will not being executed, having great respect for his memory; and the second was that Prince Adolf was his brother-in-law.
The late King of Sweden, knowing that I was a great servant of Count Magnus, had asked me long before his death to write to him as if I were myself to advise him to ask for the office of Grand Chancellor that this prince had intended for him, as could be seen from his will, regarding him as a person who was to be the soul of the State in a minority; and he had even told me, eighteen months before his death, that he was thinking of giving him this charge, believing him to be more affectionate than any of his court for the Prince, his son, in case God called him, but he feared that he would not want it and that he would rather wish for that of constable, at the persuasion of the Princess, his wife, or for the reason that his father had been one, having moreover more inclination for the sword than for the pen, although he was capable of both, as he showed in Livonia, where he commanded the army.
The regency being established, and all things prudently regulated in this Riksdag, the funeral of the late King was held with great pomp and magnificence, and I had the honour of conducting Queen Kristina there.
Some time after this ceremony, I took my audiences of leave. I said my farewells to return to France to report to Your Majesty on the state in which Sweden was, but Queen Kristina made me postpone my departure, wishing that I should have the honour of making part of the journey with her.
The day having come for her departure, they paid her the same honours as they had done her on her entry, which some did with much joy, and others, whose number was much greater, saw her leave Sweden with much sadness and sorrow. Their Majesties of Sweden, the regency, several senators and a number of ladies accompanied her out of the city; and the Grand Admiral Wrangel, the Grand Chancellor, Marshal Linde, Count Tott and several senators went as far as four lieues from Stockholm, where they gave her supper.
The next day this princess, continuing her journey, went to Prince Adolf, who was waiting to entertain her as she passed, which he did very splendidly. From there, she went to Nyköping [sic], which belongs to her, and remained there the rest of the winter. It was there that I took leave of her. I left her Monseigneur Vacquier, my chaplain, to say Mass for her, whom she praised as a very good man.
Above: Kristina.
Above: King Karl XI of Sweden.
Note: The town that belonged to Kristina was not Nyköping, but Norrköping, although it is easy and understandable for non-Swedes to confuse the two cities.
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