Sources:
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Académie; Académie; Extrait d'une lettre de Puffendorf à [?], [s. l.], [s. d.] (digitisation page 150v-151r to 152v-153r)
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine : Académie, : , 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_84] (consulté le 20/03/2024 02:12).
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Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 58, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760
The letter (with Kristina's handwriting in parentheses and italics; this transcript added after receiving permission and guidance on March 19, 2024 from Elizabeth Denton, the Head of the Collection of Patrimonial Documents):
Contenu de la lettre de Mr. Puffendorff.
Jl ne peut exprimer la joye qu'il a eu d'apprendre que la Reine ne desaprouue pas Son Histoire, Car bien qu'il Sçait auec quelle application et travail il l'a escrite, et que les Scavans estiment Ses ouurages plus qu'il ne luy est bien Séant de le dire, il n'auroit rien estimé tout cela, a moins que d'en auoir aussi l'approbation de la Reine que doit estre prefereé a celle de tout le monde, non Seulem[en]t pour la grande Sagesse de S. M., mais aussi parce que cette histoire traite de Ses exploits que personne [ne] Sait mieux qu'Elle mesme; Jl croit de ne point pecher contre la grandeur de la Reine, S'il ose escrire un peu familierement a une Si grande Majesté (au Contraire Jl me fait plaisir), d'autant qu'il y aura deshormais cette conjunction entre la Reine et luy, que la Posterité ne nommera point Christine Sans nommer Puffendorff, ny Puffendorff Sans nommer Christine (Cet[te] vision me fist asse rire); On Sçait combien Alexandre le Grand estimoit que Achille auoit trouué son Homere; Mais les faits d'Achille, qu'ont ils a faire auec ceux de Gustaff et de Chrestine? et bien que la modestie ne permet point de Se vanter Puffendorf croit qu'on ne la blasmera pas S'il pretend n'estre pas inferieur a Homere (ie Crois quil na pas tout a fait tort); Pour l'Histoire, bien que des gens d'esprit Sont d'opinion qu'elle aura beaucoup de grace, estant escrite auec une Simplicité natifue, Jl croit neanmoins /: pourueu que la Reine l'approuve :/ qu'il y pourra mesler Ses Sentiments Sur les choses qui ont esté executeés plus tard qu'il ne falloit, et cela Sans chocquer personne, puis qu'aussi bien il n'y a point de mortel qui ne Soit Sujet a faire des fautes (Je ne lentens pas, Jl faut voir loriginal de la iavra[is] vo[u]lu que Vostre e[x]trait eut est[e] fait en latin non pas en francoi[s] mais ninporte). Jl percourrira aussi de nouueau tout l'ouurage auec la derniere exactitude, et prendera conseil Sur chaque parole (il fera sagement.) et Sentence, affin que la Splendeur de l'argument ne Soit offusqueé par le recit de l'histoire (sur tout il faut prendre garde de ne faire pas paroistre allement son latin ce que re[n]deroit son histoire bartare); mais pour ce faire il ne Suffit pas d'auoir recherché toute l'archiue de Suede et de l'auoir conferé auec Victor Siri, qui a escrit sur les Conceils de la france et auec Leo Aizema de Belgia fœderata. Jl espere encore d'auoir par le moyen d'un amy a Hambourg les lettres de Contareni Ambassadeur de Venise a Munster, et d'Anthoine Bruni Espagnol; Jl y a dans la Bibliotheque du Vatican un liure du traitté de Westphalie escrit d'un Moine, et tiré des lettres du legat du Pape fabijo Chisi (il faut menvoi[e]r le tittre de tout cela), dont Puffendorf a quelques extraits; Mais Si la Reine en pourroit auoir un exemplaire pour l'enuoyer a Mr. Teixera a Hambourg, (Je le ferai), il croit d'en tirer des grand[e]s lumieres pour Son ouurage, et pense qu'il y aura encore plusjeurs autres choses a Rome qui pourroient Seruir a Son dessein. Jl a conferé auec le Gouu[erneu]r. Gen. qui a approuvé Son intention d'aller dans les Cours des Princes d'Allemagne, a Berlin, a Dresda, a Monaco Sturgarde, Heidelberg, Cassel, Darmstad, wolfenbytel Hanouer &c. pour demander communication des choses concernant cette histoire (il fera merveillies), et pour mieux reussir, il tachera d'en auoir des recommandations du Roy laissant au bon plaisir de la Reine de le recommender pour ce mesme effet a l'Electeur de Bauiere. par ce moyen il espere pouuoir diuiner avec facilité les conseils Secrets de la maison d'autriche, et de composer une histoire dont le monde n'a pas encore veu [...] une Semblable.
Jl espere que la Reine fournira aux depans de touts ces voyages, (Je le ferai.), en maniere qu'il puisse conuerser auec honneur dans les Cours estrangeres, et qu'il puisse encore corromper les escriuains pour auoir d'eux ce qui fait a Son Sujet; Jl dit qu'il a honte de dire, et le Gouu[erneu]r. Gen. le Sçait, qu'il a Souffert grande misere depuis l'an 1677 qu'il commença d'escrire cette histoire qu'il auroit peu finir en deux ans, S'il eust eu les moyens; mais il espere que la Reine le Souleuera Selon la grandeur de Son ame (si ma bous bourse estoit proportione a mon asme mes affaires iroi[en]t bien mais il faut auoir pacience ie ferai ce que je pourrai), en Sorte qu'il puisse auoir une librairie copieuse, quelque beau giardin et quelque lieu hors de la ville pour Se recreer; Jl recommende a S. M. deux de Ses filles pour les marier auec une dote compretante a leur qualité, affin qu'il ne Soit pas forcè de les donner a des gens qui ne les meritent pas, ayant esté luy mesme forcé de manger la dote de Sa femme pendant qu'en Suede on l'a traité indignement, &c.
(Ut supra.)
Sur le rapport de ce que le Gouu[erneu]r Gen. a escrit touchant Mr. Puffendorff. Vostre Maj:té a consenty qu'il faut escrire a Mr. Teixera affin de donner a Mr. Puffendorff quelque plus d'argent qu'il n'a receu de S. E. le Gouu[erneu]r Gen: qui Sont 200 Rd. C'est pour quoy, S'il plaist a V. M. il faudroit Scavoir quelle Somme Se doit exprimer dans l'ordre a Mr. Texeira. (escrives a Thex[e]ira quil saccorde avec lui le meillieur marche quil pourra)
With modernised spelling:
Contenu de la lettre de Monsieur Pufendorf.
Il ne peut exprimer la joie qu'il a eu d'apprendre que la reine ne désaprouve pas son histoire, car bien qu'il sait avec quelle application et travail il l'a écrite, et que les savants estiment ses ouvrages plus qu'il ne lui est bienséant de le dire, il n'aurait rien estimé tout cela à moins que d'en avoir aussi l'approbation de la reine, que doit être préféreé à celle de tout le monde, non seulement pour la grande sagesse de Sa Majesté, mais aussi parce que cette histoire traite de ses exploits que personne [ne] sait mieux qu'elle-même.
Il croit de ne point pécher contre la grandeur de la reine s'il ose écrire un peu familièrement à une si grande majesté (Au contraire, il me fait plaisir.), d'autant qu'il y aura désormais cette conjunction entre la reine et lui: que la posterité ne nommera point Christine sans nommer Pufendorf, ni Pufendorf sans nommer Christine (Cet[te] vision me fît assez rire.). On sait combien Alexandre le Grand estimait qu'Achille avait trouvé son Homère — mais les faits d'Achille, qu'ont-ils a faire avec ceux de Gustave et de Christine? Et bien que la modestie ne permet point de se vanter, Pufendorf croit qu'on ne la blâmera pas s'il prétend n'être pas inférieur à Homère (Je crois qu'il n'a pas tout à fait tort.).
Pour l'histoire, bien que des gens d'esprit sont d'opinion qu'elle aura beaucoup de grâce, étant écrite avec une simplicité native, il croit néanmoins (pourvu que la reine l'approuve) qu'il y pourra mêler ses sentiments sur les choses qui ont été exécuteés plus tard qu'il ne fallait, et cela sans choquer personne, puisqu'aussi bien il n'y a point de mortel qui ne soit sujet à faire des fautes (Je ne l'enten[d]s pas, il faut voir l'original delà. J'aura[is] vo[u]lu que votre e[x]trait eut ét[é] fait en latin, non pas en françai[s]; mais n'inporte [sic].).
Il parcourra aussi de nouveau tout l'ouvrage avec la dernière exactitude et prendra conseil sur chaque parole (Il fera sagement.) et sentence, afin que la splendeur de l'argument ne soit offusquée par le récit de l'histoire (Surtout il faut prendre garde de ne faire pas paraître allemend [sic] son latin, ce que re[n]derait [sic] son histoire bartare [sic].); mais pour ce faire il ne suffit pas d'avoir recherché toute l'archive de Suède et de l'avoir conféré avec Victor Siri, qui a écrit sur les conseils de la France et avec Leo Aitzema de Belgia fœderata. Il espère encore d'avoir par le moyen d'un ami à Hambourg les lettres de Contarini, ambassadeur de Venise à Münster, et d'Antoine Bruni, espagnol.
Il y a dans la Bibliothèque du Vatican un livre du traité de Westphalie écrit d'un moine et tiré des lettres du legat du pape Fabio Chigi (Il faut m'envoy[e]r le titre de tout cela.), dont Pufendorf a quelques extraits; mais si la reine en pourrait avoir un exemplaire pour l'envoyer à Monsieur Texeira à Hambourg (Je le ferai.), il croit d'en tirer des grand[e]s lumières pour son ouvrage et pense qu'il y aura encore plusieurs autres choses à Rome qui pourraient servir à son dessein.
Il a conféré avec le gouverneur-général, qui a approuvé son intention d'aller dans les cours des princes d'Allemagne à Berlin, à Dresde, à [Münich], Stuttgart, Heidelberg, Cassel, Darmstadt, Wolfenbüttel, Hanovre, etc., pour demander communication des choses concernant cette histoire (Il fera merveillies [sic].); et, pour mieux réussir, il tâchera d'en avoir des recommandations du roi, laissant au bon plaisir de la reine de le recommander pour ce même effet a l'électeur de Bavière. Par ce moyen il espère pouvoir diviner avec facilité les conseils secrets de la Maison d'Autriche et de composer une histoire dont le monde n'a pas encore vu une semblable.
Il espère que la reine fournira aux dépens de tous ces voyages, (Je le ferai.), en manière qu'il puisse converser avec honneur dans les Cours étrangères, et qu'il puisse encore corromper les écrivains pour avoir d'eux ce qui fait a son sujet. Il dit qu'il a honte de dire, et le gouverneur-général le sait, qu'il a souffert grande misère depuis l'an 1677, qu'il commença d'écrire cette histoire qu'il aurait pu finir en deux ans s'il eût eu les moyens; mais il espère que la reine le soulèvera [soulagera] selon la grandeur de son âme (Si ma bourse était proportionnée à mon âme, mes affaires irai[en]t bien; mais il faut avoir patience. Je ferai ce que je pourrai.), en sorte qu'il puisse avoir une librairie copieuse, quelque beau jardin et quelque lieu hors de la ville pour se récréer.
Il recommande à Sa Majesté deux de ses filles pour les marier avec une dot compré[n]dante a leur qualité, afin qu'il ne soit pas forcé de les donner à des gens qui ne les méritent pas, ayant été lui-même forcé de manger la dot de sa femme pendant qu'en Suède on l'a traité indignement, etc.
(Ut supra.)
Sur le rapport de ce que le gouverneur-général a écrit touchant Monsieur Pufendorf, Votre Majesté a consenti qu'il faut écrire a Monsieur Texeira afin de donner a Monsieur Pufendorf quelque plus d'argent qu'il n'a reçu de Son Excellence le gouverneur-général qui sont 200 riksdalers. C'est pourquoi, s'il plaît à Votre Majesté, il faudrait savoir quelle somme se doit exprimer dans l'ordre à Monsieur Texeira. (Écrivez à Tex[e]ira qu'il s'accorde avec lui le meillieur [sic] marché qu'il pourra.)
Kristina's comments with regular modernised spelling:
Au contraire, il me fait plaisir.
Cette vision me fît assez rire.
Je crois qu'il n'a pas tout à fait tort.
Je ne l'entends pas, il faut voir l'original delà. J'aurais voulu que votre extrait eut été fait en latin, non pas en français; mais n'importe.
Il fera sagement.
Surtout il faut prendre garde de ne faire pas paraître allemand son latin, ce que rendrait son histoire barbare.
Il faut m'envoyer le titre de tout cela.
Je le ferai.
Il fera merveilles.
Je le ferai.
Si ma bourse était proportionnée à mon âme, mes affaires iraient bien; mais il faut avoir patience. Je ferai ce que je pourrai.
Ut supra.
Écrivez à Texeira qu'il s'accorde avec lui le meilleur marché qu'il pourra.
Arckenholtz's transcript of the letter:
Il ne peut exprimer la joie qu'il a eu d'apprendre que la Reine ne desaprouve pas son Histoire; car quoiqu'il sache avec quelle application & travail il l'a écrite, & que les Savans estiment ses Ouvrages plus qu'il ne lui sied de le dire, il n'auroit rien estimé tout cela, à moins que d'avoir aussi l'approbation de la Reine, qui doit être préférée à celle de tout le Monde; non seulement pour la grande sagesse de S. M. mais aussi parce que cette Histoire traite de ses exploits, que personne ne sait mieux qu'elle-même. Il croit ne point pécher contre la Grandeur de la Reine (Au contraire, il me fait plaisir.), s'il ose écrire un peu familiérement à une si grande Majesté, d'autant qu'il y aura désormais cette liaison entre la Reine & lui, que la Postérité ne nommera point Christine sans nommer Puffendorf, ni Puffendorf sans nommer Christine. On sait bien qu'Alexandre le Grand estimoit qu'Achille avoit trouvé son Homére (Cette vision me fait assez rire. Mais les faits d'Achille, qu'ont-ils à faire avec ceux de Gustave & de Christine?); & quoique la modestie ne permette point de se vanter, Puffendorf croit qu'on ne la blâmera pas, s'il prétend n'être pas inférieur à Homére. Pour l'Histoire, quoique des gens d'esprit soient d'opinion qu'elle aura beaucoup de grace (Je crois qu'il n'a pas tout-à-fait tort.), étant écrite avec une simplicité naïve (Je ne l'entends pas, il faut voir l'Original, ainsi j'aurois voulu que votre extrait eût été fait en Latin & non en François, mais n'importe.), il croit néanmoins (pourvu que la Reine l'approuve) qu'il y pourra mêler ses sentimens sur les choses qui ont été exécutées plus tard qu'il ne falloit, & cela sans choquer personne, puisqu'aussi bien il n'y a point de mortel qui ne soit sujet à faire des fautes. Il parcourra aussi de-nouveau tout l'Ouvrage avec la derniére exactitude, & prendra conseil sur chaque parole & sentence (Il fera sagement.), afin que l'éclat de l'argument ne soit point offusqué par le récit de l'Histoire (Sur-tout il prendra garde de ne pas germaniser son Latin, ce qui rendroit son Histoire barbare.); mais pour cela, il ne suffit pas d'avoir recherché toute l'Archive de Suède, & de l'avoir conférée avec Vittorio Siri, qui a écrit sur les Conseils de la France, & avec Leo Aitzema de Belgiâ Fœderatâ. Il espére encore d'avoir, par le moyen d'un Ami à Hambourg, les Lettres de Contaréni, Ambassadeur de Venise à Munster, & d'Antoine Bruni, Espagnol. Il y a dans la Bibliothéque du Vatican un Livre du Traité de Westphalie, écrit par un Moine (Il faut m'envoyer le titre de tout cela.), & tiré des Lettres du Légat du Pape Fabio Chisi, dont Puffendorf a quelques Extraits; mais si la Reine en pouvoit avoir un exemplaire pour l'envoyer à Mr. Texeira à Hambourg (Je le ferai.), il croit en pouvoir tirer de grandes lumiéres pour son Ouvrage, & pense qu'il y aura encore plusieurs autres choses à Rome qui pourroient servir à son dessein. Il a conféré avec le Gouverneur-Général, qui a approuvé son intention, d'aller dans les Cours des Princes d'Allemagne, à Berlin, à Dresde, à Munich, Stutgardt, Heidelberg, Cassel, Darmstadt, Wolfenbuttel, Hannovre, pour demander communication des choses concernant cette Histoire; & pour mieux réussir, il tâchera d'avoir des recommandations du Roi, laissant au bon-plaisir de la Reine de lui recommander pour ce même effet à l'Electeur de Baviére. Par ce moyen il espére pouvoir deviner avec facilité les Conseils secrets de la Maison d'Autriche, & de composer une Histoire dont le Monde n'a pas encore vu la pareille.
Il espére que la Reine fournira aux dépens de tous ces voyages (Je le ferai.), de maniére qu'il pourra converser avec honneur dans les Cours étrangéres, & gagner les Ecrivains pour avoir d'eux ce qui sert à son sujet. Il dit qu'il a honte de dire, & le Gouverneur-Général le sait, qu'il a souffert beaucoup de misére depuis l'an 1677, qu'il commença d'écrire cette Histoire, qu'il auroit pu finir en deux ans (Si ma bourse étoit proportionnée à mon ame, ses affaires iroient bien; mais il faut avoir patience, je ferai ce que je pourrai.), s'il en eût eu les moyens; mais il espére que la Reine le soulagera selon la grandeur de son ame, ensorte qu'il puisse avoir une Bibliothéque copieuse, un beau Jardin, & quelque lieu hors de la Ville pour le recréer.
Il recommande à S. M. deux de ses filles pour les marier avec une dot proportionnée à leur qualité (Ut supra.), afin qu'il ne soit pas forcé de les donner à des gens qui ne les méritent pas, ayant été lui-même obligé de manger la dot de sa femme pendant qu'on l'a traitté indignement en Suède.
Sur le rapport de ce que le Gouverneur-Général a écrit touchant Mr. Puffendorf, V. M. a consenti qu'il faut écrire à Mr. Texeira, afin de donner à Mr. Puffendorf plus d'argent qu'il n'a reçu de S. E. le Gouverneur-Général, qui est deux cent Rixdalers (Ecrivez à Texeira qu'il s'accorde avec lui le meilleur marché qu'il pourra.). C'est pourquoi s'il plaît à V. M. il faudroit savoir quelle somme on doit exprimer sans l'ordre à Mr. Texeira.
Swedish translation (my own):
Han kan inte uttrycka den glädje han har haft av att få veta att drottningen inte ogillar hans Historia; ty även om han vet med vilken ansökan och vilket arbete han skrev det, och att forskare värderar hans verk mer än det anstår honom att säga, skulle han inte ha värderat allt detta om han inte också hade drottningens godkännande, vilket måste föredras framför det av alla; inte bara för Hennes Majestäts stora visdom, utan också för att denna Historia handlar om hennes bedrifter, som ingen känner bättre än hon själv. Han tror sig inte synda mot drottningens storhet (Tvärtom, det behagar mig.), om han vågar skriva lite välbekant till en så stor Majestät, särskilt eftersom det hädanefter kommer att finnas detta samband mellan drottningen och honom, och eftervärlden kommer inte att nämna Kristina utan att nämna Pufendorf, inte heller Pufendorf utan att nämna Kristina. Vi vet att Alexander den store trodde att Akilles hade funnit sin Homeros (Denna vision får mig att skratta nog. Men vad har Akilles bedrifter att göra med Gustavs och Kristinas bedrifter?); och även om blygsamhet inte tillåter skryt, tror Pufendorf att han inte kommer att klandras om han låtsas inte vara underlägsen Homer. För Historien, även om kloka människor är av åsikten att den kommer att ha mycket nåd (Jag tror att han inte har helt fel.), skriven med en naiv enkelhet (Jag hör det inte, måste se originalet, så jag hade önskat att Ert utdrag hade gjorts på latin och inte på franska, men det spelar ingen roll.), tror han ändå (förutsatt att drottningen godkänner det) att han kommer att kunna blanda sina känslor om saker som genomfördes senare än nödvändigt, och det utan att chockera någon, eftersom det dessutom inte finns någon dödlig som inte är föremål för misstag. Han skall också gå igenom hela verket igen med yttersta noggrannhet, och rådfråga varje ord och mening (Han skall göra klokt.), att argumentationens briljant inte skall fördunklas av Historiens citat (Framför allt, han måste vara noga med att inte germanisera hans latin, vilket skulle göra hans Historia barbarisk.); men för det räcker det inte att ha undersökt hela Sveriges arkiv och att ha överlåtit det med Vittorio Siri, som skrev på Frankrikes råd, och med Leo Aitzema från Belgiâ Fœderatâ. Han hoppas fortfarande att genom en vän i Hamburg få brev från Contarini, Venedigs ambassadör i Münster, och Antonio Bruni, en spanjor. Det finns i Vatikanbiblioteket en bok om fördraget i Westfalen, skriven av en munk (Man måste skicka mig titeln på allt detta.), och hämtad från breven från påvens legat Fabio Chigi, av vilka Pufendorf har några utdrag; men om drottningen kunde ha ett exemplar att skicka till herr Texeira i Hamburg (Jag skall göra det.), tror han att han kan dra stort ljus för sitt verk och tror att det kommer att finnas många andra i Rom som skulle kunna tjäna hans syfte. Han konfererat med Generalguvernören, som godkänt hans avsikt, att gå till hoven av Tysklands furstar i Berlin, Dresden, München, Stuttgart, Heidelberg, Cassel, Darmstadt, Wolfenbuttel och Hannover för att be att få meddelas saker om denna Historia; och för att lyckas bättre, kommer han att försöka få rekommendationer från Konungen och överlåta åt drottningens goda nöje att rekommendera honom i samma syfte till kurfursten av Bayern. På detta sätt hoppas han att med lätthet kunna gissa Österrikes husets hemliga råd och att komponera en Historia som världen ännu inte har sett liknande.
Han hoppas att drottningen kommer att möblera på bekostnad av alla dessa resor (Jag skall göra det.) så att han kan samtala med ära i utländska hoven och vinna författare för att av dem få vad som är användbart i hans ämne. Han säger att han skäms över att säga, och generalguvernören vet det, att han har lidit mycket elände sedan år 1677, att han började skriva denna Historia, att han kunde ha avslutat på två år gammal (Om min plånbok var proportionell mot min själ, hans affärer skulle gå bra, men Ni måste ha tålamod, jag skall göra vad jag kan.), om han hade haft råd; men han hoppas att drottningen kommer att avlasta honom i enlighet med hans själs storhet, så att han kan få ett rikligt bibliotek, en fin trädgård och någon plats utanför staden för att återskapa den.
Han rekommenderar till Hennes Majestät två av hans döttrar att låta dem gifta sig med en hemgift som står i proportion till deras kvalitet (Ut supra.), så att han inte tvingas ge dem till människor som inte förtjänar dem, eftersom han själv blivit tvungen att äta hans hustrus hemgift medan han blev ovärdigt behandlad i Sverige.
På rapporten om vad generalguvernören har skrivit angående herr Pufendorf, har Ers Majestät ju samtyckt till att skriva till herr Texeira, för att ge herr Pufendorf mer pengar än han fått av Hans Excellens Generalguvernören, som är två hundra riksdaler (Skriv till Texeira att han håller med honom om det bästa han kan.). Det är därför vi, om Ers Majestät vill, bör veta vilken summa man måste uttrycka utan befallningen till herr Texeira.
English translation (my own):
He cannot express the joy he has had of learning that the Queen does not disapprove of his History; for although he knows with what application and labour he wrote it, and that scholars value his works more than it befits him to say, he would not have valued all that unless he had also the approval of the Queen, which must be preferred to that of everyone; not only for Her Majesty's great wisdom, but also because this History deals with her exploits, which no one knows better than herself. He thinks he is not sinning against the greatness of the Queen (On the contrary, it pleases me.), if he dares to write a little familiarly to such a great Majesty, especially since there will henceforth be this connection between the Queen and he, and posterity will not mention Kristina without mentioning Pufendorf, nor Pufendorf without mentioning Kristina. We know that Alexander the Great believed that Achilles had found his Homer (This vision makes me laugh enough. But what have Achilles' feats to do with those of Gustav and Kristina?); and though modesty does not permit boasting, Puffendorf believes that he will not be blamed if he pretends not to be inferior to Homer. For the History, though clever people are of the opinion that it will have much grace (I believe he is not entirely wrong.), being written with a naive simplicity (I don't don't hear it, you have to see the original, so I would have liked your extract to have been done in Latin and not in French, but it doesn't matter.), he nevertheless believes (provided the Queen approves it) that he will be able to mingle his feelings about things that were carried out later than necessary, and that without shocking anyone, since moreover there is no mortal who is not subject to making mistakes. He shall also run through the whole work again with the utmost exactness, and take counsel upon every word and sentence (He shall do wisely.), that the brilliance of the argument shall not be clouded by the recital of the History (Above all, he will be careful not to Germanise his Latin, which will make his History barbaric.); but for that, it is not enough to have researched the whole Archive of Sweden, and to have conferred it with Vittorio Siri, who wrote on the Councils of France, and with Leo Aitzema of Belgiâ Fœderatâ. He still hopes to have, by means of a friend in Hamburg, the letters of Contarini, ambassador of Venice in Münster, and of Antonio Bruni, a Spaniard. There is in the Vatican Library a book about the Treaty of Westphalia, written by a monk (You must send me the title of all this.), and drawn from the letters of the Pope's legate Fabio Chigi, of which Pufendorf has some extracts; but if the Queen could have a copy to send to Mr. Texeira at Hamburg (I will.), he believes he can draw great light for his work, and thinks there will be many others in Rome that could serve his purpose. He conferred with the Governor General, who approved his intention, to go to the courts of the princes of Germany at Berlin, Dresden, Munich, Stuttgart, Heidelberg, Cassel, Darmstadt, Wolfenbuttel and Hanover, to ask to be communicated things about this History; and so as to succeed better, he will try to have recommendations from the King, leaving it to the Queen's good pleasure to recommend him for the same purpose to the Elector of Bavaria. By this means he hopes to be able to guess with ease the secret advice of the House of Austria, and to compose a History of which the world has not yet seen the like.
He hopes that the Queen will furnish at the expense of all these journeys (I will.) so that he can converse with honour in foreign courts, and win over writers to get from them what is useful on his subject. He says he is ashamed to say, and the Governor General knows it, that he has suffered much misery since the year 1677, that he began to write this History, that he could have finished in two years old (If my purse were proportionate to my soul, his affairs would go well; but you must have patience, I will do what I can.), if he had had the means; but he hopes the Queen will relieve him according to the greatness of his soul, so that he may have a copious library, a fine garden, and some place outside the town to recreate it.
He recommends to Her Majesty two of his daughters to have them married with a dowry proportionate to their quality (Ut supra.), so that he is not forced to give them to people who do not deserve them, having himself been forced to eat his wife's dowry while he was treated unworthily in Sweden.
On the report of what the Governor General has written respecting Mr. Pufendorf, Your Majesty has consented to write to Mr. Texeira, in order to give Mr. Pufendorf more money than he has received from His Excellency the Governor-General, who is two hundred riksdalers (Write to Texeira that he agrees with him the best bargain he can.). That is why, if Your Majesty pleases, we should know what sum one must express without the order to Mr. Texeira.
Swedish translation of the original (my own):
Innehållet i herr Pufendorfs brev.
Han kan inte uttrycka den glädje han har haft över att få veta att drottningen inte har ogillat hans historia, ty fastän han vet med vilken applikation och möda han har skrivit den, och att forskare uppskattar hans verk mer än vad som är lämpligt för honom att säga, han skulle inte ha övervägt allt detta om han inte också hade drottningens godkännande, vilket måste föredras framför någons, inte bara för Hennes Majestäts stora visdom, utan också för att denna historia handlar om hennes bedrifter, som ingen känner bättre än hon själv.
Han tror att han inte syndar mot drottningens storhet om han vågar skriva lite välbekant till en så stor majestät (Tvärtom, det ger mig nöje.), särskilt eftersom det hädanefter kommer att finnas denna konjunktion mellan drottningen och honom: att eftervärlden inte kommer att nämna Kristina utan att nämna Pufendorf, eller Pufendorf utan att nämna Kristina (Denna syn fick mig att skratta.). Man vet hur mycket Alexander den store trodde att Akilles hade funnit sin Homeros — men vad har Akilles bedrifter att göra med Gustavs och Kristinas bedrifter? Och även om anspråkslösheten inte tillåter en att skryta, menar Pufendorf att det inte kommer att klandras om han påstår sig inte vara underlägsen Homeros (Jag tror att han inte har helt fel.).
När det gäller historien, även om människor med esprit är av åsikten att den kommer att ha mycket nåd, skriven med rå enkelhet, tror han ändå (förutsatt att drottningen godkänner) att han kommer att kunna blanda sina känslor där om saker och ting som utfördes senare än vad som var nödvändigt, och detta utan att chockera någon, ty det inte finns någon dödlig som inte är utsatt för att göra misstag (Jag förstår det inte, man måste se originalet av det. Jag skulle ha önskat att Ert utdrag hade gjorts på latin, inte på franska, men det spelar ingen roll.).
Han skall också gå igenom hela verket igen med största noggrannhet och rådfråga varje ord (Han kommer att göra klokt.) och mening, så att argumentationens prakt inte kränks av berättelsen om historien (Framför allt måste man akta sig för att inte låta sitt latin framstå som tyskt, vilket skulle göra hans historia barbarisk); men för att göra detta räcker det inte att ha genomsökt hela det svenska arkivet och att ha konfererat med Vittorio Siri, som skrev på inrådan av Frankrike och med Leo Aitzema av Belgia fœderata. Han hoppas fortfarande att genom en vän i Hamburg få brev från Contarini, Venedigs ambassadör i Münster, och från Antonio Bruni, spansk.
Det finns i Vatikanbiblioteket en bok om fördraget i Westfalen skriven av en munk och hämtad från breven från påvens legat Fabio Chigi (Man måste skicka mig titeln på allt detta.), från vilken Pufendorf har några extrakt; men om drottningen kunde ha ett exemplar att skicka till herr Texeira i Hamburg (Jag skall göra det.), tror han att han kommer att få stor insikt av det för sitt arbete och tror att det fortfarande kommer att finnas flera andra saker i Rom som kunde tjäna hans syfte.
Han har konfererat med generalguvernören, som har godkänt hans avsikt att gå till Tysklands furstars hov i Berlin, Dresden, Münich, Stuttgart, Heidelberg, Cassel, Darmstadt, Wolfenbüttel, Hannover, osv., för att begära kommunikation av saker som rör denna historia (Han kommer att göra under.); och för att bättre lyckas, kommer han att försöka få rekommendationer från kungen och överlåta åt drottningens goda nöje att rekommendera honom i samma syfte till kurfursten av Bayern. På detta sätt hoppas han att lätt kunna predika huset Österrikes hemliga råd och att komponera en historia som världen ännu inte har sett.
Han hoppas att drottningen kommer att tillhandahålla på bekostnad av alla dessa resor, (Jag skall göra.), så att han kan samtala med ära i utländska hov, och att han fortfarande kan korrumpera författare att få dem att göra något åt det. Han säger sig skämmas över att säga, och generalguvernören vet det, att han har lidit stort elände sedan år 1677, då han började skriva denna historia, som han kunde ha avslutat på två år, om han kunnat haft resurserna; men han hoppas att drottningen kommer att avlasta honom i enlighet med hennes själs storhet (Om min plånbok var proportionell mot min själ, skulle mina angelägenheter gå bra; men man måste ha tålamod. Jag skall göra vad jag kan.), så att han kunde ha en riklig bokhandel, någon vacker trädgård och någon plats utanför staden att rekreera sig.
Han rekommenderar Hans Majestät två av hans döttrar att gifta bort dem med en hemgift som omfattar deras kvalitet, så att han inte tvingas ge dem till människor som inte förtjänar dem, eftersom han själv tvingats äta sin hustrus hemgift medan han var i Sverige och han blev ovärdigt behandlad osv.
(Ut supra.)
På rapporten om vad generalguvernören har skrivit angående herr Pufendorf, har Ers Majestät samtyckt till att det är nödvändigt att skriva till herr Texeira för att ge herr Pufendorf något mera pengar än han fått av Hans Excellens generalguvernören, vilket är 200 riksdaler. Det är därför, om det behagar Ers Majestät, bör man veta vilken summa som måste anges i ordern till herr Texeira. (Skriv till Texeira för att gå med på det bästa han kan.)
English translation of the original (my own):
Content of Mr. Pufendorf's letter.
He cannot express the joy he has had in learning that the Queen has not disapproved of his history, because although he knows with what application and travail he has written it, and that scholars esteem his works more than is proper for him to say, he would not have considered all this unless he also had the approval of the Queen, which must be preferred over that of anyone, not only for Her Majesty's great wisdom, but also because this history deals with her exploits, which no one knows better than herself.
He believes he is not sinning against the Queen's greatness if he dares to write a little familiarly to such a great majesty (On the contrary, it gives me pleasure.), particularly since there will be henceforth this conjunction between the Queen and him: that posterity will not mention Kristina without mentioning Pufendorf, nor Pufendorf without mentioning Kristina (This vision made me quite laugh.). One knows how much Alexander the Great thought that Achilles had found his Homer — but what do the feats of Achilles have to do with those of Gustav and Kristina? And although modesty does not allow one to boast, Pufendorf believes that it will not be blamed if he claims not to be inferior to Homer (I believe he is not entirely wrong.).
As for the history, although people of esprit are of the opinion that it will have much grace, being written with raw simplicity, he nevertheless believes (provided the Queen approves) that he will be able to mix his sentiments there on things which were carried out later than was necessary, and this without shocking anyone, as there is no mortal who is not subject to making mistakes (I don't understand it, one has to see the original of it. I would have liked your extract to have been done in Latin, not in French; but that doesn't matter.).
He will also go through the whole work again with the utmost accuracy and take counsel on each word (He will do wisely.) and sentence, so that the splendour of the argument is not offended by the account of the history (Above all, one must be careful not to make one's Latin appear German, which would make his history barbaric); but to do this it is not enough to have searched the entire Swedish archive and to have conferred with Vittorio Siri, who wrote on the advice of France and with Leo Aitzema of Belgia fœderata. He still hopes to have, through a friend in Hamburg, letters from Contarini, ambassador of Venice to Münster, and from Antonio Bruni, Spanish.
There is in the Vatican Library a book of the Treaty of Westphalia written by a monk and taken from the letters of the Pope's legate Fabio Chigi (One must send me the title of all this.), from which Pufendorf has some extracts; but if the Queen could have a copy to send to Mr. Texeira in Hamburg (I will.), he believes he will gain great insight from it for his work and thinks that there will still be several other things in Rome which could serve his purpose.
He has conferred with the governor general, who has approved his intention to go to the courts of the princes of Germany in Berlin, Dresden, Münich, Stuttgart, Heidelberg, Cassel, Darmstadt, Wolfenbüttel, Hanover, etc., to request communication of things concerning this history (He will do wonders.); and, to better succeed, he will try to obtain recommendations from the King, leaving it to the good pleasure of the Queen to recommend him for the same purpose to the Elector of Bavaria. By this means he hopes to be able to easily divine the secret counsel of the House of Austria and to compose a history the like of which the world has not yet seen.
He hopes that the Queen will provide at the expense of all these journeys (I will.), so that he can converse with honour in foreign courts, and that he can still corrupt writers to have them do something about it. He says he is ashamed to say, and the governor general knows it, that he has suffered great misery since the year 1677, when he began to write this history, which he could have finished in two years if he could have had the means; but he hopes that the Queen will relieve him according to the greatness of her soul (If my purse were proportionate to my soul, my affairs would go well; but one must have patience. I will do what I can.), so that he might have a copious bookstore, some beautiful garden, and some place outside the city in which to recreate.
He recommends to His Majesty two of his daughters to marry them off with a dowry comprising their quality, so that he is not forced to give them to people who do not deserve them, having himself been forced to eat his wife's dowry while in Sweden he was treated unworthily, etc.
(Ut supra.)
On the report of what the governor general has written concerning Mr. Pufendorf, Your Majesty has agreed that it is necessary to write to Mr. Texeira in order to give Mr. Pufendorf some more money than he received from His Excellency the governor general, which is 200 riksdalers. This is why, if it pleases Your Majesty, one should know what sum must be expressed in the order to Mr. Texeira. (Write to Texeira to agree to the best deal he can.)
Above: Kristina.
Above: Baron Samuel Pufendorf.
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