Tuesday, October 11, 2022

Excerpt from Gui Patin's letter to Charles Spon on the news of the execution of Monaldeschi, dated November 13/23 (New Style), 1657

Sources:

Nouvelles lettres du feu Mr. Gui Patin, volume 2, pages 323 and 326, published by Steenhouwer & Uytwerf, 1718


Lettres de Gui Patin, volume 2, pages 355 and 358, Gui Patin, published by J. B. Ballière, 1846


CONTENT WARNING: VIOLENCE AND DEATH.

The letter excerpt:

Comme le Roi étoit prêt de faire un Voyage à Fontainebleau pour y aller voir la Reine de Suéde, il en est venu une nouvelle, qui l'en a empêché, c'est qu'elle y a fait poignarder son premier Ecuyer, qui étoit un Italien, par un autre Italien, pour des fourberies & des impostures, & pour des Lettres supposées & falsifiées, que cet Ecuyer lui avoit fait voir, dont elle a été tant plus irritée qu'elle a reconnu que même son honneur y étoit engagé: ce sont des jeux de Princes. Celui qui a tué s'appelle Sentinelli, & celui qui a été tué s'appelle Monaldeski. Dès qu'il fut mort, elle fit porter le corps de ce pauvre malheureux au Couvent des Mathurins, où il fut enséveli & enterré. On dit qu'elle étoit elle-même dans la Galerie près de la Chambre lors qu'il fut poignardé. Cette action est fort tragique, aussi paroît-elle fort noire & fort vilaine de deçà. Ce pauvre misérable avoit apparemment quelque dessein, ou se doutoit de quelque chose, car il avoit une Cotte de mailles, à cause de quoi celui qui eût charge de le tuer, n'en pût venir à bout, de quoi la Reine de Suéde avertie, qui étoit là tout proche, répondit qu'il faloit le prendre par la gorge, ce qui fut aussitôt exécuté. On dit qu'elle a écrit au Roi, que c'est ainsi que les Princes doivent punir & traiter leurs Officiers, lors qu'ils viennent à tromper leurs Maîtres & à manquer envers eux de respect & de fidélité. Néanmoins je ne vois ici personne qui n'interpréte & ne prenne cette action en mauvaise part, & qui n'en tire quelque méchant augure. ...

On dit que la Reine de Suéde, par ordre de la Cour, a envoyé, hors d'auprès de soi, celui qui a poignardé, nommé Sentinelli, & les quatre autres qui lui ont aidé, qu'elle n'a point fait tuer cet homme pour aucune chose, qu'il eût dite ou faite contre son honneur; mais plûtôt que c'est, qu'elle avoit découvert qu'il la trahissoit, & qu'il servoit d'Espion au Mazarin près d'elle: d'autres disent que c'est un mistére du Cabinet & arcanum Principis, qui ne se saura jamais bien: peut-être que non; d'autres disent encore que c'est qu'il la trompoit en plusieurs façons, en quoi il avoit grand tort, vû qu'il avoit eu une grande part en ses bonnes graces, & qu'Elle se résolut de s'en défaire, ayant reçû une Lettre du Roi de Suéde, & ayant apris qu'il vouloit la quitter, & s'en retourner en Italie. ...
De Paris ce 23. de Novembre 1657.

Ballière's transcript of the letter excerpt:

Comme le roi étoit prêt de faire un voyage à Fontainebleau pour y aller voir la reine de Suède, il en est venu une nouvelle qui l'en a empêché, c'est qu'elle y a fait poignarder son premier écuyer, qui étoit un Italien, par un autre Italien, pour des fourberies et des impostures, et pour des lettres falsifiées que cet écuyer lui avoit fait voir, dont elle a été tant plus irritée qu'elle a reconnu que même son honneur y étoit engagé: ce sont des jeux de princes. Celui qui a tué s'appelle Sentinelli, et celui qui a été tué s'appelle Monaldeschi. Dès qu'il fut mort, elle fit porter le corps de ce pauvre malheureux au couvent des Mathurins, où il fut enseveli et enterré. On dit qu'elle étoit elle-même dans la galerie près de la chambre lorsqu'il fut poignardé. Cette action est fort tragique: aussi paroît-elle fort noire et fort vilaine de deçà. Ce pauvre misérable avoit apparemment quelque dessein, ou se doutoit de quelque chose, car il avoit une cotte de mailles, à cause de quoi celui qui eut charge de le tuer n'en put venir à bout; de quoi la reine de Suède avertie, qui étoit là tout proche, répondit qu'il falloit le prendre par la gorge, ce qui fut aussitôt exécuté. On dit qu'elle a écrit au roi que c'est ainsi que les princes doivent punir et traiter leurs officiers, lorsqu'ils viennent à tromper leurs maîtres et à manquer envers eux de respect et de fidélité. Néanmoins je ne vois ici personne qui n'interprète et ne prenne cette action en mauvaise part, et qui n'en tire quelque méchant augure. ...

On dit que la reine de Suède, par ordre de la cour, a envoyé hors d'auprès de soi celui qui a poignardé, nommé Sentinelli, et les quatre autres qui lui ont aidé, qu'elle n'a point fait tuer cet homme pour aucune chose qu'il eût dite ou faite contre son honneur, mais plutôt qu'elle a découvert qu'il la trahissoit, et qu'il servoit d'espion au Mazarin près d'elle. D'autres disent que c'est un mystère du cabinet, et arcanum principis, qui ne se saura jamais bien: peut-être que non. D'autres disent encore que c'est qu'il la trompoit en plusieurs façons, en quoi il avoit grand tort, vu qu'il avoit eu une grande part en ses bonnes grâces, et qu'elle se résolut à s'en défaire, ayant reçu une lettre du roi de Suède, et ayant appris qu'il vouloit la quitter et retourner en Italie. ...
De Paris, ce 23 de novembre 1657.

Swedish translation (my own):

Då Kungen var beredd att göra en resa till Fontainebleau för att gå dit för att mötas Drottningen av Sverige, kom en nyhet som hindrade honom från att göra det, som var att hon där fick sin förste stallmästare knivhuggen, som var en italienare, av en annan italienare, för förledande och bedrägerier och för förfalskade brev som denne stallmästaren visat henne, med vilka hon var så irriterad att hon insåg att till och med hennes ära var inblandad: sådan är furstespel. Den som dödade heter Santinelli, och den som dödades heter Monaldeschi. Så snart han var död, lät hon föra liket av denne stackars ynkling till Mathurinskloster, där han jordades och begravdes. Det sägs att hon själv befann sig på läktaren nära sovkammaren när han blev knivhuggen. Denna handling är väldigt tragisk, så det verkar väldigt mörkt och väldigt fult på den här sidan. Denne stackars ynkling hade tydligen någon avsikt eller misstänkte något, ty han hade en brynja, på grund av vilken den som hade ansvaret för att döda honom inte kunde komma till slutet; varpå Sveriges Drottning, förvarnad, och som var där alldeles nära, svarade att han måste tas i strupen, som genast avrättades. Det sägs att hon skrev till Kungen att det är så prinsar skall straffa och behandla sina officerare när de kommer för att lura sina herrar och sakna respekt och trohet mot dem. Däremot ser jag ingen här som inte tolkar och tar upp den här handlingen illa, och som drar något dåligt tecken därifrån. ...

Det sägs att Sveriges Drottning på hovets befallning sände från henne den som knivhögg, som hette Santinelli, och de fyra andra som hjälpte honom, att hon inte lät döda denne man, för ingenting hade han sagt eller gjort mot hennes ära, utan snarare att hon hade upptäckt att han förrådde henne, och att han tjänade som Mazarins spion hos henne. Andra säger att det är ett kabinettsmysterium, et arcanum principis, som aldrig kommer att bli klart; kanske inte. Andra säger ännu att det beror på att han bedrog henne på flera sätt, där han hade mycket fel, eftersom han hade haft stor del i hennes goda nåder, och att hon bestämt sig för att göra sig av med honom, efter att ha fått ett brev från Kungen av Sverige, och efter att ha fått veta att han ville lämna henne och återvända till Italien. ...
Från Paris, den 23 november 1657.

English translation (my own):

As the King was ready to make a trip to Fontainebleau to go there to see the Queen of Sweden, a piece of news came which prevented him from doing so, which was that she had her grand equerry stabbed there, who was an Italian, by another Italian, for tricks and impostures, and for falsified letters that this equerry had shown her, with which she was so irritated that she recognised that even her honour was involved: these are the games of princes. The one who killed is named Santinelli, and the one who was killed is named Monaldeschi. As soon as he was dead, she had the body of this poor wretch taken to the Mathurins convent, where he was covered with earth and buried. It is said that she herself was in the gallery near the bedchamber when he was stabbed. This action is very tragic, so it seems very dark and very ugly on this side. This poor wretch apparently had some design, or suspected something, for he had a coat of mail, because of which he who had the charge of killing him could not come to the end; whereupon the Queen of Sweden, who was very near there, replied when told that he had to be taken by the throat, which was immediately executed. It is said that she wrote to the King that this is how princes should punish and treat their officers when they come to deceive their masters and to lack respect and loyalty towards them. However, I do not see anyone here who does not interpret and take this action in bad part, and who draws some bad omen from it. ...

It is said that the Queen of Sweden, by order of the court, sent away from her the one who stabbed, named Santinelli, and the four others who helped him, that she did not have this man killed for anything he had said or done against her honour, but rather that she had discovered that he was betraying her, and that he was serving as Mazarin's spy at her court. Others say it's a cabinet mystery, et arcanum principis, that will never be clear; maybe not. Others still say that it is because he deceived her in several ways, in which he was very wrong, seeing that he had had a great part in her good graces, and that she resolved to get rid of him, having received a letter from the King of Sweden, and having learned that he wanted to leave her and return to Italy. ...
From Paris, November 23, 1657.


Above: Kristina condemns Monaldeschi to death, painted by Johan Fredrik Höckert.


Above: Gui Patin.

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