Monday, October 31, 2022

Letter to Kristina from René Descartes, dated November 10/20 (New Style), 1647

Source:

Œuvres de Descartes, correspondance V: mai 1647-février 1650, page 81, published by Charles Adam and Paul Tannery, 1903


The letter:

Madame,
I'ay apris de Monsieur Chanut qu'il plaist à vostre Maiesté que i'aye l'honneur de luy exposer l'opinion que i'ay touchant le Souuerain Bien, consideré au sens que les Philosophes anciens en ont parlé; et ie tiens ce commandement pour vne si grande faueur, que le desir que i'ay d'y obeïr me détourne de toute autre pensée, & fait que, sans excuser mon insuffisance, ie mettray icy, en peu de mots, tout ce que ie pourray sçauoir sur cette matiere.

On peut considerer la bonté de chaque chose en elle-mesme, sans la rapporter à autruy, auquel sens il est euident que c'est Dieu qui est le souuerain bien, pource qu'il est incomparablement plus parfait que les creatures; mais on peut aussi la rapporter à nous, & en ce sens, ie ne voy rien que nous deuions estimer bien, sinon ce qui nous appartient en quelque façon, & qui est tel, que c'est perfection pour nous de l'auoir. Ainsi les Philosophes anciens, qui, n'estant point éclairez de la lumiere de la Foy, ne sçauoient rien de la beatitude surnaturelle, ne consideroient que les biens que nous pouuons posseder en cette vie; & c'estoit entre ceux-là qu'ils cherchoient lequel estoit le souuerain, c'est à dire le principal & le plus grand.

Mais, afin que ie le puisse déterminer, ie considere que nous ne deuons estimer biens, a nostre égard, que ceux que nous possedons, ou bien que nous auons pouuoir d'acquerir. Et cela posé, il me semble que le souuerain bien de tous les hommes ensemble est vn amas ou vn assemblage de tous les biens, tant de l'ame que du corps & de la fortune, qui peuuent estre en quelques hommes; mais que celuy d'vn chacun en particulier est toute autre chose, & qu'il ne consiste qu'en vne ferme volonté de bien faire, & au contentement qu'elle produit. Dont la raison est que ie ne remarque aucun autre bien qui me semble si grand, ny qui soit entierement au pouuoir d'vn chacun. Car, pour les biens du corps & de la fortune, ils ne dependent point absolument de nous; & ceux de l'ame se raportent tous à deux chefs, qui sont, l'vn de connoistre, & l'autre de vouloir ce qui est bon; mais la connoissance est souuent au delà de nos forces; c'est pourquoy il ne reste que nostre volonté, dont nous puissions absolument disposer. Et ie ne voy point qu'il soit possible d'en disposer mieux, que si l'on a tousiours vne ferme & constante resolution de faire exactement toutes les choses que l'on iugera estre les meilleures, & d'employer toutes les forces de son esprit à les bien connoistre. C'est en cela seul que resulte tousiours le plus grand & le plus solide contentement de la vie. Ainsi i'estime que c'est en cela que consiste le souuerain bien.

Et par ce moyen ie pense accorder les deux plus contraires & plus celebres opinions des anciens, à sçauoir celle de Zenon, qui l'a mis en la vertu ou en l'honneur, & celle d'Epicure, qui l'a mis au contentement, auquel il a donné le nom de volupté. Car, comme tous les vices ne viennent que de l'incertitude & de la foiblesse qui suit l'ignorance, & qui fait naistre les repentirs; ainsi la vertu ne consiste qu'en la resolution & la vigueur auec laquelle on se porte à faire les choses qu'on croit estre bonnes, pouruû que cette vigueur ne vienne pas d'opiniastreté, mais de ce qu'on sçait les auoir examinées, qu'on en a moralement de pouuoir. Et bien que ce qu'on fait alors puisse estre mauuais, on est assuré neantmoins qu'on fait son deuoir; au lieu que, si on execute quelque action de vertu, & que cependant on pense mal faire, ou bien qu'on neglige de sçauoir ce qui en est, on n'agit pas en homme vertueux. Pour ce qui est de l'honneur & de la loüange, on les attribuë souuent aux autres biens de la fortune; mais, pource que ie m'assure que vostre Maiesté fait plus d'estat de sa vertu que de sa couronne, ie ne craindray point icy de dire qu'il ne me semble pas qu'il y ait rien que cette vertu qu'on ait iuste raison de loüer. Tous les autres biens meritent seulement d'estre estimez, & non point d'estre honorez ou loüez, si ce n'est en tant qu'on presuppose qu'ils sont acquis ou obtenus de Dieu par le bon vsage du libre arbitre. Car l'honneur & la loüange est vne espece de recompense, & il n'y a rien que ce qui depend de la volonté, qu'on ait suiet de recompenser ou de punir.

Il me reste encore icy à prouuer que c'est de ce bon vsage de libre arbitre, que vient le plus grand & le plus solide contentement de la vie; ce qui me semble n'estre pas difficile, pource que, considerant auec soin en quoy consiste la volupté ou le plaisir, & generalement toutes les sortes de contentemens qu'on peut auoir, ie remarque, en premier lieu, qu'il n'y en a aucun qui ne soit entierement en l'ame, bien que plusieurs dependent du corps; de mesme que c'est aussi l'ame qui voit, bien que ce soit par l'entremise des yeux. Puis ie remarque qu'il n'y a rien qui puisse donner du contentement à l'ame, sinon l'opinion qu'elle a de posseder quelque bien, & que souuent cette opinion n'est en elle qu'vne representation fort confuse, & mesme que son vnion auec le corps est cause qu'elle se represente ordinairement certains biens incomparablement plus grands qu'ils ne sont; mais que, si elle connoissoit distinctement leur iuste valeur, son contentement seroit tousiours proportionné à la grandeur du bien dont il procederoit. Ie remarque aussi que la grandeur d'vn bien, à nostre égard, ne doit pas seulement estre mesurée par la valeur de la chose en quoy il consiste, mais principalement aussi par la façon dont il se raporte à nous; & qu'outre que le libre arbitre est de soy la chose la plus noble qui puisse estre en nous, d'autant qu'il nous rend en quelque façon pareils à Dieu & semble nous exemter de luy estre suiets, & que, par consequent, son bon vsage est le plus grand de tous nos biens, il est aussi celuy qui est le plus proprement nostre & qui nous importe le plus, d'où il suit que ce n'est que de luy que nos plus grands contentemens peuuent proceder. Aussi voit-on, par exemple, que le repos d'esprit & la satisfaction interieure que sentent en eux-mesmes ceux qui sçauent qu'ils ne manquent iamais à faire leur mieux, tant pour connoistre le bien que pour l'acquerir, est vn plaisir sans comparaison plus doux, plus durable & plus solide que tous ceux qui viennent d'ailleurs.

I'obmets encore icy beaucoup d'autres choses, pource que, me representant le nombre des affaires qui se rencontrent en la conduitte d'vn grand Royaume, & dont vostre Maiesté prend elle-mesme les soins, ie n'ose luy demander plus longue audience. Mais i'enuoye à M. Chanut quelques écrits, où i'ay mis mes sentimens plus au long touchant la mesme matiere, afin que, s'il plaist à vostre Maiesté de les voir, il m'oblige de les luy presenter, & que cela ayde à témoigner auec combien de zele & de deuotion, ie suis,
Madame,
De V[ostre] Maiesté
Le tres-humble & tres-obeïssant
seruiteur, DESCARTES.
D'Egmond, ce 20 Nouembre 1647.

With modernised spelling:

Madame,
J'ai appris de Monsieur Chanut qu'il plaît à Votre Majesté que j'aie l'honneur de lui exposer l'opinion que j'ai touchant le souverain bien, considéré au sens que les philosophes anciens en ont parlé; et je tiens ce commandement pour une si grande faveur que le désir que j'ai d'y obéir me détourne de toute autre pensée, et fait que, sans excuser mon insuffisance, je mettrai ici, en peu de mots, tout ce que je pourrai savoir sur cette matière.

On peut considérer la bonté de chaque chose en elle-même, sans la rapporter à autrui, auquel sens il est évident que c'est Dieu qui est le souverain bien, pource qu'il est incomparablement plus parfait que les créatures; mais on peut aussi la rapporter à nous, et en ce sens, je ne vois rien que nous devions estimer bien, sinon ce qui nous appartient en quelque façon, et qui est tel que c'est perfection pour nous de l'avoir. Ainsi les philosophes anciens, qui, n'étant point éclairés de la lumière de la foi, ne savaient rien de la béatitude surnaturelle, ne considéraient que les biens que nous pouvons posséder en cette vie; et c'était entre ceux-là qu'ils cherchaient lequel était le souverain, c'est-à-dire le principal et le plus grand.

Mais, afin que je le puisse déterminer, je considère que nous ne devons estimer biens, à notre égard, que ceux que nous possédons, ou bien que nous avons pouvoir d'acquérir. Et cela posé, il me semble que le souverain bien de tous les hommes ensemble est un amas ou un assemblage de tous les biens, tant de l'âme que du corps et de la fortune, qui peuvent être en quelques hommes; mais que celui d'un chacun en particulier est toute autre chose, et qu'il ne consiste qu'en une ferme volonté de bien faire, et au contentement qu'elle produit. Dont la raison est que je ne remarque aucun autre bien qui me semble si grand, ni qui soit entièrement au pouvoir d'un chacun. Car, pour les biens du corps et de la fortune, ils ne dependent point absolument de nous; et ceux de l'âme se rapportent tous à deux chefs, qui sont, l'un de connaître, et l'autre de vouloir ce qui est bon; mais la connaissance est souvent au delà de nos forces; c'est pourquoi il ne reste que notre volonté, dont nous puissions absolument disposer. Et je ne vois point qu'il soit possible d'en disposer mieux que si l'on a toujours une ferme et constante résolution de faire exactement toutes les choses que l'on jugera être les meilleures, et d'emploier toutes les forces de son esprit à les bien connaître. C'est en cela seul que résulte toujours le plus grand et le plus solide contentement de la vie. Ainsi j'estime que c'est en cela que consiste le souverain bien.

Et par ce moyen, je pense accorder les deux plus contraires et plus célèbres opinions des anciens, à savoir celle de Zénon, qui l'a mis en la vertu ou en l'honneur, et celle d'Épicure, qui l'a mis au contentement, auquel il a donné le nom de volupté. Car, comme tous les vices ne viennent que de l'incertitude et de la faiblesse qui suit l'ignorance, et qui fait naître les repentirs, ainsi la vertu ne consiste qu'en la résolution et la vigueur avec laquelle on se porte à faire les choses qu'on croit être bonnes, pourvu que cette vigueur ne vienne pas d'opiniâtreté, mais de ce qu'on sait les avoir examinées, qu'on en a moralement de pouvoir. Et bien que ce qu'on fait alors puisse être mauvais, on est assuré néanmoins qu'on fait son devoir; au lieu que, si on exécute quelque action de vertu, et que cependant on pense mal faire, ou bien qu'on néglige de savoir ce qui en est, on n'agit pas en homme vertueux. Pour ce qui est de l'honneur et de la louange, on les attribue souvent aux autres biens de la fortune; mais, pource que je m'assure que Votre Majesté fait plus d'état de sa vertu que de sa couronne, je ne craindrai point ici de dire qu'il ne me semble pas qu'il y ait rien que cette vertu qu'on ait juste raison de louer. Tous les autres biens meritent seulement d'être estimés, et non point d'être honorés ou loués, si ce n'est en tant qu'on présuppose qu'ils sont acquis ou obtenus de Dieu par le bon usage du libre arbitre. Car l'honneur et la louange est une espèce de récompense, et il n'y a rien que ce qui dépend de la volonté qu'on ait sujet de récompenser ou de punir.

Il me reste encore ici à prouver que c'est de ce bon usage de libre arbitre que vient le plus grand et le plus solide contentement de la vie; ce qui me semble n'être pas difficile, pource que, considérant avec soin en quoi consiste la volupté ou le plaisir, et généralement toutes les sortes de contentements qu'on peut avoir, je remarque, en premier lieu, qu'il n'y en a aucun qui ne soit entièrement en l'âme, bien que plusieurs dependent du corps; de même que c'est aussi l'âme qui voit, bien que ce soit par l'entremise des yeux. Puis je remarque qu'il n'y a rien qui puisse donner du contentement à l'âme, sinon l'opinion qu'elle a de posséder quelque bien, et que souvent cette opinion n'est en elle qu'une représentation fort confuse, et même que son vnion avec le corps est cause qu'elle se représente ordinairement certains biens incomparablement plus grands qu'ils ne sont; mais que, si elle connaissait distinctement leur juste valeur, son contentement serait toujours proportionné à la grandeur du bien dont il procéderait. Je remarque aussi que la grandeur d'un bien, à notre égard, ne doit pas seulement être mesurée par la valeur de la chose en quoi il consiste, mais principalement aussi par la façon dont il se rapporte à nous; et qu'outre que le libre arbitre est de soi la chose la plus noble qui puisse être en nous, d'autant qu'il nous rend en quelque façon pareils à Dieu et semble nous exempter de lui être sujets, et que, par conséquent, son bon usage est le plus grand de tous nos biens, il est aussi celui qui est le plus proprement nôtre et qui nous importe le plus, d'où il suit que ce n'est que de lui que nos plus grands contentements peuvent procéder. Aussi voit-on, par exemple, que le repos d'esprit et la satisfaction intérieure que sentent en eux-mêmes ceux qui savent qu'ils ne manquent jamais à faire leur mieux, tant pour connaître le bien que pour l'acquérir, est un plaisir sans comparaison plus doux, plus durable et plus solide que tous ceux qui viennent d'ailleurs.

J'omets encore ici beaucoup d'autres choses, pource que, me représentant le nombre des affaires qui se rencontrent en la conduite d'un grand royaume, et dont Votre Majesté prend elle-même les soins, je n'ose lui demander plus longue audience. Mais j'envoie à M. Chanut quelques écrits où j'ai mis mes sentiments plus au long touchant la même matière, afin que, s'il plaît à Votre Majesté de les voir, il m'oblige de les lui présenter, et que cela aide à témoigner avec combien de zèle et de dévotion, je suis,
Madame,
De Votre Majesté
Le très humble et très obéissant
serviteur, Descartes.
d'Egmond, ce 20 novembre 1647.

Swedish translation (my own):

Madam,
Jag har fått veta av monsieur Chanut att Ers Majestät är glad över att jag har äran att förklara för Er den åsikt som jag har angående det suveräna goda, betraktat i den meningen att de gamla filosoferna har talat om det; och jag ser detta befallning som en så stor ynnest att den önskan jag har att lyda det avleder mig från alla andra tankar och får mig att, utan att ursäkta min otillräcklighet, här med några få ord lägga upp allt jag kan veta om den här sak.

Man kan betrakta godheten av varje sak i sig, utan att relatera den till andra, i vilken mening det är uppenbart att det är Gud som är den suveräna godheten, eftersom han är ojämförligt mer fullkomlig än varelser; men det kan också vara relaterat till oss, och i denna mening ser jag ingenting som vi borde värdera väl, förutom det som tillhör oss på något sätt och som är sådant att det är perfekt för oss att ha det. Sålunda betraktade de forntida filosoferna, som inte var upplysta av trons ljus, ingenting om övernaturlig salighet, endast den godheten som vi kan äga i detta liv; och det var mellan dessa som de sökte vem som var suveränen, det vill säga den främste och den störste.

Men för att jag skall kunna bestämma det, anser jag att vi böra anse den godheten, med avseende på oss själva, endast den som vi äger eller som vi har makt att förvärva. Och detta givet, det förefaller mig som om den suveräna godheten för alla människor tillsammans är en hopp eller en samling av alla varor, lika mycket av själen som av kroppen och av fortun, som kan finnas i ett fåtal människor; men att det för var och en i synnerhet är en helt annan sak, och att den endast består i en fast vilja att göra gott och i den belåtenhet som detta frambringar. Anledningen till det är att jag inte märker någon annan godhet som förefaller mig så stort, och inte heller helt inom var och ens makt. Ty, för kroppens och fortunens bästa, är de inte absolut beroende av oss; och själens alla hänför sig till två huvuden, som är, det ena att veta och det andra att vilja det som är gott; men kunskap är ofta bortom vår styrka; det är därför bara vår vilja finns kvar, som vi absolut kan förfoga över. Och jag ser inte att det är möjligt att disponera det bättre än om man alltid har en fast och konstant beslutsamhet att göra exakt alla de saker som man kommer att bedöma vara bäst, och att använda alla krafter i sitt sinne för att veta dem väl. Det är bara i detta som alltid resulterar i den största och mest solida förnöjsamheten i livet. Jag tror därför att det är vad den suveräna godheten består av.

Och på detta sätt tror jag att de forntidens två mest motstridiga och mest berömda åsikter, nämligen Zenons, som satte den till dygd eller ära, och Epikuros, som satte den till belåtenhet, vartill han gav vällustens namn. Ty eftersom alla laster endast kommer från den osäkerhet och svaghet som följer på okunnighet och som ger upphov till omvändelse, så består dygden endast av beslutsamheten och kraften med vilken vi gör det som vi tror är bra, förutsatt att att denna kraft inte kommer från envishet, utan från vad vi vet har undersökt dem, att vi har moralisk makt. Och även om det vi gör då kan vara fel, är vi ändå säkra på att vi gör vår plikt; om man utför någon dygdshandling och ändå tror att man gör fel, eller annars försummar att veta vad som är fel, agerar man inte som en dygdig man. När det gäller ära och beröm tillskrivas de ofta de andra lyckogodheterna; men emedan jag försäkrar mig att Ers Majestät värderar Er dygd mer än Er krona, så kommer jag inte att vara rädd att här säga att det inte förefaller mig att det inte finns annat än denna dygd som vi har just anledning att prisa. Alla andra godheter förtjänar endast att uppskattas, och inte att hedras eller prisas, utom i den mån de förutsätts förvärvas eller erhållas från Gud genom korrekt användning av fri vilja. För ära och beröm är ett slags belöning, och det finns inget annat än det som beror på viljan som vi har någon anledning att belöna eller straffa.

Det återstår för mig här att bevisa att det är från denna goda användning av den fria viljan som livets största och mest fasta belåtenhet kommer, vilket mig inte tycks vara svårt, eftersom jag noga överväger vad vällust eller njutning består av, och i allmänhet alla slags förnöjsamhet man kan ha, märker jag i första hand att det inte finns några som är helt i själen, fastän många är beroende av kroppen; precis som det också är själen som ser, fast det är genom ögonen. Då märker jag att det inte finns något som kan ge själen tillfredsställelse, om inte den åsikt den har att äga något gott, och att denna åsikt ofta i den bara är en mycket förvirrad representation, och även att dess förening med kroppen är orsaka att den vanligtvis representerar för sig själv vissa varor ojämförligt större än de är; men att, om den tydligt kände till deras rättvisa värde, dess belåtenhet alltid skulle stå i proportion till storheten av det goda från vilket det utgick. Jag anmärker också att en varas storhet i vårt hänseende inte bara måste mätas med värdet av den sak som den består av, utan i princip också genom hur den relaterar till oss; och det förutom det faktum att den fria viljan i sig är det ädlaste som kan finnas i oss, eftersom den gör oss på något sätt lika Gud och tycks befria oss från att vara underordnade honom, och att det följaktligen är dess gott nytta det största av allt vår godhet, det är också det som är mest riktigt vårt och som betyder mest för oss, därav följer att det är endast därav som våra största förnöjelser kan utgå. Så ser vi till exempel att den sinnesfrid och den inre tillfredsställelse som de som vet att de aldrig misslyckas med att göra sitt bästa, både för att känna det goda och att förvärva det, känner i sig själva, är en njutning utan jämförelse mjukare, mer hållbara och mer solida än alla de som kommer från annat håll.

Jag utelämnar ännu mycket annat här, emedan jag föreställer mig det antal affärer som förekomma i ett stort rikes uppförande, och som Ers Majestät själv tar hand om, vågar jag inte be Er om en längre audiens. Men jag sänder monsieur Chanut några skrifter i vilka jag har uttryckt mina känslor i större utsträckning rörande samma ämne, så att, om Ers Majestät får se dem, han kommer att förplikta mig att framlägga dem för Er, och att det hjälper att betyga hur nitiskt och andäktigt jag är som,
Madam,
Ers Majestäts
ödmjukaste och lydigaste
tjänare Descartes.
Egmond, den 20 november 1647.

English translation (my own):

Madame,
I have learned from Monsieur Chanut that Your Majesty is pleased that I have the honour of explaining to you the opinion that I have concerning the sovereign good, considered in the sense that the ancient philosophers have spoken of it; and I see this commandment as such a great favour that the desire I have to obey it diverts me from all other thought, and causes me, without excusing my insufficiency, to put here, in a few words, all that I might know about this matter.

One can consider the goodness of each thing in itself without relating it to others, in which sense it is evident that it is God who is the sovereign good, because He is incomparably more perfect than creatures; but it can also be related to us, and in this sense, I see nothing that we should value well, except what belongs to us in some way, and which is such that it is perfection for us to have it. Thus the ancient philosophers, who, not being enlightened by the light of faith, knew nothing of supernatural beatitude, only considered the good that we can possess in this life; and it was between these that they sought which was the sovereign, that is to say the principal and the greatest.

But, in order that I may determine it, I consider that we ought to esteem good, with regard to ourselves, only that which we possess, or which we have the power to acquire. And this granted, it seems to me that the sovereign good of all men together is a heap or an assemblage of all goods, as much of the soul as of the body and of fortune, which can be in a few men; but that that of each one in particular is quite another thing, and that it consists only in a firm will to do good, and in the contentment which this produces. The reason for which is that I notice no other good which seems to me so great, nor which is entirely within the power of each one. Because, for the good of the body and the fortune, they do not absolutely depend on us; and those of the soul all relate to two heads, which are, one to know, and the other to will what is good; but knowledge is often beyond our strength; this is why only our will remains, which we can absolutely dispose of. And I do not see that it is possible to dispose of it better than if one always has a firm and constant resolution to do exactly all the things that one will judge to be the best, and to employ all the forces of his mind to know them well. It is in this alone that always results the greatest and most solid contentment in life. I therefore think that is what the sovereign good consists of.

And by this means, I think to accord the two most contrary and most famous opinions of the ancients, namely that of Zeno, who put it in virtue or in honour, and that of Epicurus, who put it to contentment, to which he gave the name of voluptuousness. For, as all vices come only from the uncertainty and weakness which follow ignorance, and which give rise to repentance, thus virtue consists only of the resolution and the vigour with which we carry out to do the things which we believe to be good, provided that this vigour does not come from obstinacy, but from what we know to have examined them, that we have moral power. And though what we do then may be wrong, we are nevertheless assured that we are doing our duty; whereas, if one performs some act of virtue and yet thinks one are doing wrong, or else neglects to know what is wrong, one is not acting as a virtuous man. As for honour and praise, they are often attributed to the other goods of fortune; but, because I assure myself that Your Majesty values your virtue more than your crown, I will not be afraid here to say that it does not seem to me that there is nothing but this virtue that we have just reason to praise. All other goods deserve only to be esteemed, and not to be honoured or praised, except in so far as they are presupposed to be acquired or obtained from God by the proper use of free will. For honour and praise are a kind of reward, and there is nothing but what depends on the will that we have any reason to reward or punish.

It remains for me here yet to prove that it is from this good use of free will that the greatest and most solid contentment of life comes, which seems to me not to be difficult, because, considering carefully what voluptuousness or pleasure consists of, and generally all the kinds of contentment that one can have, I notice, in the first place, that there are none which are wholly in the soul, though many depend on the body; just as it is also the soul that sees, although it is through the eyes. Then I notice that there is nothing that can give contentment to the soul, if not the opinion it has of possessing some good, and that often this opinion is in it only a very confused representation, and even that its union with the body is the cause that it ordinarily represents to itself certain goods incomparably greater than they are; but that, if it distinctly knew their just value, its contentment would always be proportionate to the greatness of the good from which it proceeded. I also remark that the greatness of a good, in our regard, must not only be measured by the value of the thing of which it consists, but principally also by the way in which it relates to us; and that besides the fact that free will is in itself the noblest thing that can be in us, inasmuch as it makes us in some way like God and seems to exempt us from being subject to Him, and that, consequently, its good use is the greatest of all our goods, it is also that which is most properly ours and which matters to us the most, whence it follows that it is only from it that our greatest contentments can proceed. So we see, for example, that the peace of mind and the inner satisfaction which those who know that they never fail to do their best, both to know the good and to acquire it, feel in themselves, is a pleasure without comparison softer, more durable and more solid than all those which come from elsewhere.

I am still omitting many other things here, because, picturing to myself the number of affairs that occur in the conduct of a great kingdom, and of which Your Majesty takes care yourself, I dare not ask you for a longer audience. But I am sending Monsieur Chanut some writings in which I have expressed my feelings at greater length touching the same subject, so that, if Your Majesty may see them, he will oblige me to present them to you, and that it helps to testify how zealously and devoutly I am,
Madame,
Your Majesty's
most humble and most obedient
servant Descartes.
Egmond, November 20, 1647.


Above: Kristina.


Above: René Descartes.

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