Tuesday, October 11, 2022

Excerpt from Gui Patin's letter to André Falconet, dated July 31/August 10 (New Style), 1657

Sources:

Nouvelles lettres du feu Mr. Gui Patin, volume 2, page 298, published by Steenhouwer & Uytwerf, 1718


Lettres de Gui Patin, volume 2, page 335, Gui Patin, published by J. B. Ballière, 1846


The letter excerpt:

La Reine de Suéde ne sait plus à quel Saint se vouër, elle avoit envie de se retirer à Rome, mais la peste y est si grande que l'empêchement en semble fort légitime: elle a voulu aller à Venise; mais Messieurs les Sénateurs l'ont priée de différer en un autre tems, & qu'ils sont trop empêchez pour le présent par la Guerre qu'ils ont aujourd'hui sur les bras. Qu'elle revienne en France, qui est le réfuge de tous les coureurs, orbem receptans hospitem, atque orbi suas opes vicissim non avara impertiens, comme dit quelque part Buchanan.

La Reine de Suéde est à Turin. Le Pape lui donne dix-huit mille écus par an; mutant cuncta vices. Voila la vicissitude des choses humaines. Le feu Roi son Pére a autrefois ruiné & pillé l'Allemagne, & elle aujourd'hui pille & mange le Pape, qui a coûtume de manger les autres. Le feu Roi son Pére n'y a procédé que de force ouverte, & celle-ci y va plus finement. Sa prétenduë conversion lui sert de couverture, & de prétexte à faire la Pelerine, & à se promener par toute la Terre, comme elle a déja fait par une bonne partie, par les conseils des Espagnols & des Jésuites. Oh les bonnes gens! ...
De Paris, ce 10. d'Août 1657.

Ballière's transcript of the letter excerpt:

La reine de Suède ne sait plus à quel saint se vouer. Elle avoit envie de se retirer à Rome, mais la peste y est si grande que l'empêchement en semble fort légitime. Elle a voulu aller à Venise, mais messieurs les sénateurs l'ont priée de différer en un autre temps, et qu'ils sont trop empêchés pour le présent par la guerre qu'ils ont aujourd'hui sur les bras. Qu'elle revienne en France, qui est le refuge de tous les coureurs, orbem receptans hospitem, atque orbi suas opes vicissim non avara impertiens, comme dit quelque part Buchanan.

La reine de Suède est à Turin. Le pape lui donne dix-huit mille écus par an: mutant cuncta vices. Voilà la vicissitude des choses humaines. Le feu roi son père a autrefois ruiné et pillé l'Allemagne, et elle aujourd'hui pille et mange le pape, qui a coutume de manger les autres. Le feu roi son père n'y a procédé que de force ouverte, et celle-ci y va plus finement. Sa prétendue conversion lui sert de couverture et de prétexte à faire la pèlerine et à se promener par toute la terre, comme elle a déjà fait par une bonne partie, par les conseils des Espagnols et des jésuites. Oh! les bonnes gens! ...
De Paris, ce 10 d'août 1657.

Swedish translation (my own):

Drottningen av Sverige vet inte längre vart hon skall vända. Hon ville dra sig tillbaka till Rom, men där är pesten så stor att hindret verkar mycket legitimt. Hon ville åka till Venedig, men rådsmännen bad henne att skjuta upp till en annan tid, och att de för närvarande är alltför förhindrade av kriget som de har i dag på sina händer. Låt hon komma tillbaka till Frankrike, som är tillflykten för alla löpare, orbem receptans hospitalem, atque orbi suas opes vicissim non avara impertiens, som Buchanan säger någonstans.

Drottningen av Sverige är i Turin. Påven ger henne arton tusen kronor om året: mutant cuncta laster. Det här är växlingen mellan mänskliga saker. Den salige Kungen hennes far förstörde och plundrade fordom Tyskland, och idag plundrar och äter hon påven, som vanligtvis äter andra. Den salige Kungen hennes far gjorde det bara med öppen kraft, och hon går finare. Hennes såkallade omvändelse tjänar som ett knep och en förevändning för att göra pilgrimsfärden och att vandra över hela världen, vilket hon redan har gjort till en stor del, efter råd från spanjorerna och jesuiterna. Åh! sådana goda människor! ...
Från Paris den 10 augusti 1657.

English translation (my own):

The Queen of Sweden no longer knows which way to turn. She wanted to retire to Rome, but the plague is so great there that the impediment seems very legitimate. She wanted to go to Venice, but the senators begged her to defer to another time, and that they are too prevented at present by the war which they have today on their hands. Let her come back to France, which is the refuge of all runners, orbem receptans hospitalem, atque orbi suas opes vicissim non avara impertiens, as Buchanan says somewhere.

The Queen of Sweden is in Turin. The Pope gives her eighteen thousand crowns a year: mutant cuncta vices. This is the vicissitude of human things. The late King her father once ruined and plundered Germany, and today she plunders and eats the Pope, who usually eats others. The late King her father did it only with open force, and she goes more finely. Her alleged conversion serves as a cover and a pretext to make the pilgrimage and to walk all over the world, as she has already done for a good part, by the advice of the Spaniards and the Jesuits. Oh! what good people! ...
From Paris, August 10, 1657.


Above: Kristina.


Above: Gui Patin.

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