Source:
Mémoires de marquis de Pomponne, ministre et secrétaire d'État au département des affaires étrangères, volume 2, pages 397 to 402, published by J. Mavidal, 1861
The account:
Le printems que la reine Christine avoit attendu pour passer à Stockolm, avoit cependant préparé les chemins pour son voyage. Elle étoit partie de Hambourg dans le mois de mai; et étant entrée au commencement de juin en Suède, elle avoit été reçue sur les frontières par la maison du roy qui l'y attendoit depuis long-tems. Comme la régence n'avoit consenti qu'avec beaucoup de répugnance à sa venue, plus elle la vit proche, plus elle commença à l'appréhender; et n'ayant pas perdu l'envie de la détourner, si elle le pouvoit, elle embrassa encore le foible prétexte que la religion lui fournissoit. L'on ne pouvoit plus lui faire difficulté sur le prêtre qu'elle conduisioit; mais parce que dans la liste qu'elle fit donner des gens de sa maison, elle lui donna la qualité d'aumônier, on lui fit déclarer qu'elle ne le pouvoit mener plus avant, et que la régence ayant pu fermer les yeux tant qu'elle l'avoit considéré travesti sous le nom de secrétaire, ne le pouvoit plus à cette heure que sa véritable fonction étoit déclarée. La reine reçut la lettre que la régence lui en écrivit, lorsqu'elle n'étoit encore entrée que peu de journées en Suède; et y ayant fait une réponse dont la force et la hauteur fournirent de nouveaux sujets de plaintes à la régence, elle prit d'abord la pensée d'attendre à Ienekoping ce qu'elle voudroit résoudre, mais elle s'avança ensuite à Nortkoping, qui n'est qu'à treize lieues de Stockolm. Quoiqu'elle eût fait dire tous les jours la messe durant son voyage, elle y avoit apporté une telle circonspection, que n'admettant dans la chambre dont elle faisoit fermer les portes que les catholiques de sa maison, les Suédois mêmes qui l'accompagnoient voyoient assez qu'elle ne donnoit cet exercice de religion qu'à sa dévotion particulière. Cependant le comte Pontus de la Gardie reçut ordre de lui dire que la nécessité de renvoyer son prêtre étoit toujours la même; et pour pousser jusqu'au bout le prétexte de la messe, on voulut qu'elle cachât la liberté qu'elle auroit de l'entendre chez moi, sous le déguisement si peu digne du rang où elle étoit née, ou de visites qu'elle me voudroit rendre, ou d'affaires qu'elle auroit à traiter avec moi.
Cette reine porta impatiemment une déclaration dont elle voyoit assez que les motifs s'étendoient au delà de la religion; et sans balancer entre les démonstrations publiques de ce qu'elle devoit à la sienne et le besoin de ses affaires qui l'appeloient à Stockolm, elle congédia le lendemain la maison du roy qui l'avoit accompagnée, et étant partie avec la sienne seule, elle se rendit avec une extrême diligence à Hambourg. Bien que le dessein de la régence eût été de rompre son voyage, elle ne s'étoit pas attendue toutefois qu'elle dût prendre une résolution si subite pour son retour. Elle s'étoit persuadée qu'elle s'arrêteroit quelques jours à Nortkoping, ou pour se reposer ou pour régler ses affaires domestiques; et déjà les premiers de la régence se préparoient pour y aller négocier avec elle. Selon les sentiments dans lesquels ils l'auroient trouvée, et selon les conditions qu'ils auroient attachées à son séjour, ils auroient ou levé ou continué les obstacles qu'ils avoient mis à sa venue. Mais si l'on eut quelque déplaisir que son départ n'eût pas donné lieu à des mesures qui pouvoient adoucir en quelque sorte ce qu'il y avoit de rude dans le procédé, la joie de la voir sortie du royaume l'emporta sur la délicatesse du jugement que le monde en pourroit faire. L'on voulut toutefois appuyer la conduite que l'on avoit tenue sur de plus grandes raisons; et parce que le seul changement de nom à un prêtre que l'on sçavoit bien qu'elle menoit avec elle, en étoit un trop foible, le grand chancelier me dit un jour que les discours que la reine avoit tenus depuis son entrée en Suède, avoient eu la principale part à la résolution qu'ils avoient prise. Il me dit qu'elle n'avoit entretenu tous les Suédois qui étoient allés au-devant d'elle, que de la foible santé de leur roy, du peu d'assurance qu'il pût vivre, et des demandes si après sa mort, ils ne la reprendroient pas pour leur reine; qu'elle n'avoit rien oublié par caresses ou par quelque argent qu'elle répandoit, pour gagner les peuples et les prêtres qui se présentoient à elle sur les chemins; et il se plaignoit sur toutes choses de la manière dont elle avoit écrit de Ienekoping à la régence. Mais pour m'intéresser aux discours qu'il lui attribuoit, il m'assura qu'elle avoit parlé hautement contre la France et contre le roy, et qu'elle m'avoit accusé d'avoir eu beaucoup de part à ce qui se faisoit contre elle en Suède, parce que connoissant l'amitié qu'elle s'y étoit conservée, et l'aversion qu'elle avoit pour nous, je craignois qu'elle n'employât son autorité contre la France, si elle remontoit un jour sur le trône. Je n'approfondis point la vérité de ce que l'on lui faisoit dire touchant le roy de Suède et les espérances qu'elle fondoit sur sa mort; mais m'étant ouvert à Adami de ce qui regardoit le roy et ma conduite particulière, je reçus bientôt après une lettre de la main de cette princesse, par laquelle elle attribuoit au seul dessein de lui nuire, en la brouillant avec la France, des discours auxquels elle n'avoit jamais pensé. En effet, il ne me parut pas par tout ce qui m'en revint d'ailleurs, qu'elle ne fût pas persuadée de l'affection sincère que le roy avoit pour ses intérêts, et de l'ordre que Sa Majesté m'avoit donné d'y contribuer dans toutes les rencontres.
With modernised spelling:
Le printemps que la reine Christine avait attendu pour passer à Stockholm avait cependant préparé les chemins pour son voyage. Elle était partie de Hambourg dans le mois de mai; et, étant entrée au commencement de juin en Suède, elle avait été reçue sur les frontières par la maison du roi qui l'y attendait depuis longtemps.
Comme la régence n'avait consenti qu'avec beaucoup de répugnance à sa venue, plus elle la vit proche, plus elle commença à l'appréhender; et, n'ayant pas perdu l'envie de la détourner, si elle le pouvoit, elle embrassa encore le faible prétexte que la religion lui fournissait. L'on ne pouvait plus lui faire difficulté sur le prêtre qu'elle conduisiait; mais, parce que dans la liste qu'elle fit donner des gens de sa maison, elle lui donna la qualité d'aumônier, on lui fit déclarer qu'elle ne le pouvait mener plus avant et que la régence ayant pu fermer les yeux tant qu'elle l'avait considéré travesti sous le nom de secrétaire, ne le pouvait plus à cette heure que sa véritable fonction était déclarée.
La reine reçut la lettre que la régence lui en écrivit, lorsqu'elle n'était encore entrée que peu de journées en Suède; et, y ayant fait une réponse dont la force et la hauteur fournirent de nouveaux sujets de plaintes à la régence, elle prit d'abord la pensée d'attendre à Jönköping ce qu'elle voudrait résoudre, mais elle s'avança ensuite à Norrköping, qui n'est qu'à treize lieues de Stockholm. Quoiqu'elle eût fait dire tous les jours la messe durant son voyage, elle y avait apporté une telle circonspection, que n'admettant dans la chambre dont elle faisait fermer les portes que les catholiques de sa maison, les Suédois mêmes qui l'accompagnaient voyaient assez qu'elle ne donnait cet exercice de religion qu'à sa dévotion particulière.
Cependant le comte Pontus de la Gardie reçut ordre de lui dire que la nécessité de renvoyer son prêtre était toujours la même; et, pour pousser jusqu'au bout le prétexte de la messe, on voulut qu'elle cachât la liberté qu'elle aurait de l'entendre chez moi, sous le déguisement si peu digne du rang où elle était née, ou de visites qu'elle me voudrait rendre, ou d'affaires qu'elle aurait à traiter avec moi.
Cette reine porta impatiemment une déclaration dont elle voyait assez que les motifs s'étendaient au delà de la religion; et sans balancer entre les démonstrations publiques de ce qu'elle devait à la sienne et le besoin de ses affaires qui l'appelaient à Stockholm, elle congédia le lendemain la maison du roi qui l'avait accompagnée, et étant partie avec la sienne seule, elle se rendit avec une extrême diligence à Hambourg. Bien que le dessein de la régence eût été de rompre son voyage, elle ne s'était pas attendue toutefois qu'elle dût prendre une résolution si subite pour son retour. Elle s'était persuadée qu'elle s'arrêterait quelques jours à Norrköping, ou pour se reposer ou pour régler ses affaires domestiques; et déjà les premiers de la régence se préparaient pour y aller négocier avec elle. Selon les sentiments dans lesquels ils l'auraient trouvée, et selon les conditions qu'ils auraient attachées à son séjour, ils auraient ou levé ou continué les obstacles qu'ils avaient mis à sa venue.
Mais si l'on eut quelque déplaisir que son départ n'eût pas donné lieu à des mesures qui pouvaient adoucir en quelque sorte ce qu'il y avait de rude dans le procédé, la joie de la voir sortie du royaume l'emporta sur la délicatesse du jugement que le monde en pourrait faire. L'on voulut toutefois appuyer la conduite que l'on avait tenue sur de plus grandes raisons; et parce que le seul changement de nom à un prêtre que l'on savait bien qu'elle menait avec elle, en était un trop faible, le grand chancelier me dit un jour que les discours que la reine avait tenus depuis son entrée en Suède, avaient eu la principale part à la résolution qu'ils avaient prise. Il me dit qu'elle n'avait entretenu tous les Suédois qui étaient allés au devant d'elle, que de la faible santé de leur roi, du peu d'assurance qu'il pût vivre, et des demandes si après sa mort, ils ne la reprendraient pas pour leur reine; qu'elle n'avait rien oublié par caresses ou par quelque argent qu'elle répandait, pour gagner les peuples et les prêtres qui se présentaient à elle sur les chemins; et il se plaignait sur toutes choses de la manière dont elle avait écrit de Jönköping à la régence. Mais, pour m'intéresser aux discours qu'il lui attribuait, il m'assura qu'elle avait parlé hautement contre la France et contre le roi, et qu'elle m'avait accusé d'avoir eu beaucoup de part à ce qui se faisait contre elle en Suède, parce que connaissant l'amitié qu'elle s'y était conservée, et l'aversion qu'elle avait pour nous, je craignais qu'elle n'employât son autorité contre la France, si elle remontait un jour sur le trône.
Je n'approfondis point la vérité de ce que l'on lui faisait dire touchant le roi de Suède et les espérances qu'elle fondait sur sa mort; mais m'étant ouvert à Adami de ce qui regardait le roi et ma conduite particulière, je reçus bientôt après une lettre de la main de cette princesse, par laquelle elle attribuait au seul dessein de lui nuire, en la brouillant avec la France, des discours auxquels elle n'avait jamais pensé. En effet, il ne me parut pas par tout ce qui m'en revint d'ailleurs, qu'elle ne fût pas persuadée de l'affection sincère que le roi avait pour ses intérêts, et de l'ordre que Sa Majesté m'avait donné d'y contribuer dans toutes les rencontres.
Swedish translation (my own):
Våren som drottning Kristina väntat på att få tillbringa i Stockholm hade under tiden bäddat för hennes resa. Hon hade lämnat Hamburg i maj månad; och efter att ha kommit in i Sverige i början av juni, hade hon på gränserna mottagits av konungens hushåll, som länge väntat på henne där.
Eftersom förmyndarregeringen endast med stor motvilja hade samtyckt till att hon skulle komma, desto närmare den såg henne, desto mer började frukta henne; och efter att inte ha tappat lusten att avleda den om hon kunde, omfamnade hon återigen den svaga förevändning som religionen gav henne. Man kunde inte längre göra några svårigheter om prästen som hon ledde; men därför att i den lista som hon lät ges över folket i hennes hushåll, gav hon honom egenskapen att vara kaplan. Han fick förklara att hon inte kunde leda honom längre och att regenten, efter att ha kunnat blunda så länge att den hade ansett honom förklädd under namnet sekreterare, inte längre kunde göra det nu när hans verkliga funktion var deklarerad.
Drottningen erhöll brevet som förmyndarregeringen skrev till henne om det när hon bara varit i Sverige några dagar; och efter att ha svarat därpå, vars kraft och höghet gav ny anledning att klaga hos förmyndarregeringen, tänkte hon först på att vänta i Jönköping på vad hon skulle vilja lösa, men hon avancerade sedan till Norrköping, som bara är tretton lieues från Stockholm. Även om hon hade låtit säga mässa varje dag under sin resa, hade hon tagit sådan försiktighet att, genom att släppa in i rummet (vars dörrar hon stängt) endast katolikerna i hennes hus, just de svenskar som följde med henne såg tillräckligt tydligt att hon gav denna religionsövning endast till hennes privat devotion.
Emellertid fick greve Pontus de la Gardie order att tala om för honom att nödvändigheten av att avskeda hennes präst fortfarande var densamma; och för att driva mässans förevändning till slutet, ville de att hon skulle dölja den frihet hon ville ha att höra den hemma hos mig, under den förklädnad som var så ovärdig den rang som hon föddes till, eller de besök hon ville ha betalat mig, eller av de angelägenheter hon skulle behöva behandla med mig.
Denna drottning gjorde otåligt en förklaring, av vilken hon nog tydligt såg att motiven sträckte sig bortom religionen; och utan att tveka mellan de offentliga betygelserna om vad hon var skyldig till sina affärer och nödvändigheten av sina angelägenheter, som kallade henne till Stockholm, avskedade hon konungens hushåll nästa dag, som hade följt henne; och efter att ha rest med sin ensam, reste hon med yttersta flit till Hamburg. Även om förmyndarregeringens dessäng hade varit att avbryta sin resa, hade hon dock inte förväntat sig att hon skulle behöva ta en sådan plötslig lösning för att återvända. Hon hade övertygat sig själv om att hon skulle stanna några dagar i Norrköping, antingen för att vila eller för att ordna sina privata angelägenheter; och redan regentens främsta män förberedde sig för att gå och förhandla med henne. Enligt de känslor som de skulle ha funnit henne i, och enligt de villkor som de skulle ha fäst vid hennes vistelse, skulle de antingen ha lyft eller fortsatt de hinder som de hade lagt i hennes väg.
Men om det fanns något missnöje över att hennes avgång inte hade gett upphov till åtgärder som på något sätt kunde mildra grovheten i förfarandet, så övervägde glädjen att se henne lämna riket över finheten i den bedömning som världen kunde göra av det. Man ville dock grunda det beteende man antagit på större skäl; och eftersom det enda namnbytet till en präst, som det var välkänt att hon ledde med sig, var en alltför ringa förändring, berättade rikskanslern mig en gång, att de diskurser, som drottningen hållit sedan hennes inträde i Sverige, hade haft huvuddel i den resolution som de hade fattat. Han berättade för mig att hon hade talat med alla svenskar som hade gått för att möta henne, bara om deras konungs dåliga hälsa, om den lilla försäkran om att han kunde leva och om önskemålen om de efter hans död inte kunde ta emot hennes rygg som deras drottning; att hon ingenting hade glömt genom smicker eller med vilka pengar hon än strödde för att vinna över folken och prästerna som presenterade sig för henne på vägarna; och han klagade framför allt på det sätt som hon skrivit från Jönköping till regenten. Men för att intressera mig för de tal han tillskrev henne, försäkrade han mig att hon hade talat högt mot Frankrike och mot konungen, och att hon hade anklagat mig för att ha tagit stor del i vad som pågick mot henne i Sverige. Eftersom jag kände till den vänskap hon hade bevarat där och den motvilja hon hade mot oss, fruktade jag att hon skulle använda sin auktoritet mot Frankrike, om hon en dag skulle återvända till tronen.
Jag gick inte in på sanningen om vad hon fick säga om konungen av Sverige och de förhoppningar hon grundade på hans död; men efter att ha öppnat upp för Adami om vad som rörde konungen och mitt särskilda uppträdande, fick jag kort därefter ett brev från denna prinsessa, genom vilket hon tillskrev den enda avsikten att skada honom, genom att blanda in henne med Frankrike, samtal som hon hade aldrig tänkt på. I själva verket föreföll det mig inte, av allt som kom tillbaka till mig, att hon inte var övertygad om den uppriktiga tillgivenhet som kungen hade för hennes intressen och om den order som Hans Majestät gav mig att bidra till det i alla rencontres.
English translation (my own):
The spring that Queen Kristina had waited to spend in Stockholm had, in the meantime, prepared the way for her journey. She had left Hamburg in the month of May; and, having entered Sweden at the beginning of June, she had been received on the frontiers by the King's household, which had been waiting for her there for a long time.
As the regency had consented only with much reluctance to her coming, the nearer it saw her, the more it began to apprehend her; and, not having lost the desire to divert it if she could, she again embraced the feeble pretext which religion furnished her. One could no longer make any difficulty about the priest whom she was leading; but, because in the list which she caused to be given of the people of her household, she gave him the quality of chaplain. He was made to declare that she could not lead him any further and that the regency, having been able to close its eyes so long that it had considered him disguised under the name of secretary, could no longer do so now that his true function was declared.
The Queen received the letter which the regency wrote to her about it when she had only been in Sweden for a few days; and, having made an answer thereto, the force and loftiness of which furnished new grounds for complaint to the regency, she at first thought of waiting at Jönköping for what she would like to resolve, but she then advanced to Norrköping, which is only thirteen leagues from Stockholm. Although she had had Mass said every day during her journey, she had taken such circumspection that, admitting into the room (whose doors she had closed) only the Catholics of her house, the very Swedes who accompanied her saw clearly enough that she gave this exercise of religion only to her particular devotion.
In the meantime, Count Pontus de la Gardie received orders to tell him that the necessity of dismissing her priest was still the same; and, to push the pretext of the Mass to the end, they wanted her to hide the freedom she would have to hear it at my house, under the disguise so unworthy of the rank to which she was born, or of the visits she would have paid me, or of the affairs she would have to treat with me.
This Queen impatiently made a declaration, of which she saw clearly enough that the motives extended beyond religion; and without hesitating between the public demonstrations of what she owed to hers and the necessity of her affairs, which called her to Stockholm, she dismissed the King's household the next day, which had accompanied her; and, having left with hers alone, she went with extreme diligence to Hamburg. Although the design of the regency had been to break off her journey, she had not expected, however, that she should have to take such a sudden resolution for her return. She had persuaded herself that she would stop for a few days at Norrköping, either to rest or to settle her domestic affairs; and already the premier men of the regency were preparing to go and negotiate with her. According to the feelings in which they would have found her, and according to the conditions which they would have attached to her stay, they would have either lifted or continued the obstacles which they had placed in her way.
But if there was some displeasure that her departure had not given rise to measures which could in some way soften the roughness in the procedure, the joy of seeing her leave the kingdom prevailed over the delicacy of the judgment that the world could make of it. One wanted, however, to base the conduct one had adopted on greater reasons; and because the only change of name to a priest, whom it was well known she was leading with her, was too slight a change, the Grand Chancellor once told me that the discourses which the Queen had made since her entry into Sweden had had the principal part in the resolution which they had taken. He told me that she had spoken to all the Swedes who had gone to meet her, only of the poor health of their King, of the little assurance that he could live, and of the requests if, after his death, they might not take her back as their Queen; that she had forgotten nothing by flatteries or by whatever money she scattered to win over the peoples and the priests who presented themselves to her on the roads; and he complained above all of the manner in which she had written from Jönköping to the regency. But, to interest me in the speeches he attributed to her, he assured me that she had spoken loudly against France and against the King, and that she had accused me of having taken a great part in what was going on against her in Sweden, because, knowing the friendship she had preserved there and the aversion she had for us, I feared that she would use her authority against France, if she someday went back on the throne.
I did not go into the truth of what she was made to say concerning the King of Sweden and the hopes she founded on his death; but, having opened up to Adami about what concerned the King and my particular conduct, I soon afterwards received a letter from the hand of this princess, by which she attributed to the sole design of harming him, by embroiling her with France, discourses she had never thought of. In fact, it did not appear to me, from all that came back to me, that she was not persuaded of the sincere affection that the King had for her interests and of the order that His Majesty gave me to contribute to it in all rencontres.
Above: Kristina.
Above: Simon Arnauld de Pomponne.
Note: The priest = Abbot Matteo Santini.
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