Thursday, May 25, 2023

Kristina in Pierre Hector Chanut's memoirs, June 1646

Sources:

Mémoires de ce qui s'est passé en Suède, volume 1, pages 37 to 44, by Pierre Hector Chanut, published by Pierre Linage de Vauciennes, 1675
Anteckningar om det som tilldragit sig i Sverige ifrån år 1645 till år 1649, pages 46 to 53, translator unknown, published by Ecksteinska Boktryckeriet, 1826

Above: Kristina.

The excerpts:

IUIN 1646.
Les troupes, cependant, que la Suede destinoit pour le secours d'Allemagne estoient prestes à s'embarquer, & quoy que le bruit courrut d'un fort grand armement, il n'y avoit toutefois que six mille hommes de pied, deux mille chevaux, & quelque peu d'artillerie.

En cette conjoncture de tant de resolutions differentes le Prince Palatin oncle de la Reine de Suede arriva à la Cour, où le Prince Charles son fils estoit déja en haute estime auprés de la Reine, & parmy les gens de guerre, mais moins affectionné au party de la France que cette Princesse, & la Maison de la Garde.

En ce mesme temps le Lantgrave Frederic de Hesse arriva à la Cour pour conclure le mariage d'entre luy, & la Princesse Palatine Eleonore, & on disoit que la dot de cette Princesse ne montoit qu'à dix mille trois-cens Richedales; ce qui auroit esté peu de choses pour ce Prince, si ayant servy cette Couronne depuis trois ans, il n'eût esperé des récompenses, & des gratifications de quelques lieux en Pomeranie, qu'il n'auroit pas obtenuës si facilement sans cette Alliance.

On donna aussi en ce temps-là Audience aux Ambassadeurs de Moscovie avec une Ceremonie extraordinaire, la Reine estoit assise sur un Trône au milieu de tous les grands Officiers, & le Senat en ordre; Quand ces Ambassadeurs entrerent crotesquement vêtus au milieu de quatre-vingts dix valets disposez en haye qui portoient des pieces de drap d'or déployées en partie devant eux, & des timbres de Martes Zebelines; les Ambassadeurs tenoient en main leurs Harangues écrites dans un rouleau de papier en lettres capitales d'or, qu'ils leurent ligne aprés autre, leur Interprete mêlant sa traduction sans distinction des paroles, ou du sens. Celuy qui portoit la lettre du Grand Duc la tenoit enveloppée dans un crespe noir, & l'ayant presentée à la Reine, le Chancelier s'avança pour la prendre; mais l'Ambassadeur refusa de la luy donner, & s'approchant de la Reine avec une contenance fiere il la remit entre ses mains.


Cependant comme il sembloit que les Imperiaux avoient accordé à la Suede la satisfaction qu'elle démandoit, ils se tenoient plus fermes pour celle de la France; & il semb[l]oit par ce procedé, que leur opiniâtré éloignoit un peu l'esperance de la paix. Les Plenipotentiaires de France à Munster ne pouvant découvrir d'où procedoit cét obstacle, écrivirent au sieur Chanut de pressentir les intentions de la Cour de Suede pour Brisac, qui estoit un des sujets d'éloignement, & de quel esprit on se porteroit pour obliger les Imperiaux de donner satisfaction à la France; mais la pluspart des Ministres n'en sçavoient rien qu'avec incertitude; il n'y avoit que la Reine, & le Chancelier qui en connussent le veritable secret; mais ils chachoient si bien leurs sentimens qu'il estoit mal-aise d'en découvrir aucune chose. D'ailleurs on ne pouvoit pas croire que le Chancelier se portât à la paix, luy qui avoit tant d'interest de l'empêcher, parce que se rendant tout-à-fait necessaire durant la guerre, il cesseroit apparement de l'estre lors qu'elle seroit finie.

Parmy tout cela, la Suede se plaignoit de la lenteur du Maréchal de Turenne à mettre en campagne, & on témoigna de la jalousie de ce que la France faisoit ses plus grands efforts du costé de la Flandre; & à mesme temps les ennemis publierent que le Roy de Pologne avoit arresté les trois mille hommes qu'il avoit accordez à la France pour passer en Flandre, à cause qu'il apprehendoit qu'au mesme temps que la Suede auroit la Paix avec l'Allemagne, elle ne manqueroit pas de rompre avec la Pologne; mais cette invention malicieuse ne leur reüssit pas, & on découvrit que ce bruit n'estoit semé que pour faire consequence au Traité de Munster.

Il courut en mesme temps un autre bruit, que le Roy de Pologne vouloit declarer la guerre au Turc, & passer le Danube en personne; ce qui jetta le Conseil de Suede dans la defiance que tous ces preparatifs ne se fissent contre eux: Il est vray qu'ils avoient peine à croire que les Estats de Pologne consentissent de rompre la Tréve; & mesme quelques Grands du Royaume, sur le bruit de cét armement, qui se faisoit de la seule autorité du Roy, levoient des troupes de leur costé, pour empescher les desseins qu'il avoit pris sans le consentement de la Republique. La Reine de Suede, sur cette apprehension, commanda au General Torstenshon de demeurer quelques mois en Pomeranie, & l'on pouvoit juger de sa defiance sur les puissans secours qu'elle envoyoit de ce costé-là, où ils ne paroissoient nullement necessaires, & croire que ce grand appareil estoit pour un autre dessein que de mettre les recreuës dans leurs garnisons.

On éleut pour aller Ambassadeur en France le sieur Jacob Schut Gouverneur d'Ostrogothie; mais d'abord on jugea qu'il ne l'accepteroit pas, pour des raisons secrettes, & qu'il vouloit demeurer en Suede comme ennemy du Chancelier: Car son Pere ayant esté Precepteur du deffunt Roy Gustave, il estoit creature de la Reine, & ennemy des Oxenstierniens; & par là l'on voyoit que la Reine éloignoit des Charges tous ceux qui estoient attachez au Chancelier, quoy qu'en apparence on luy permit d'agir dans les affaires à cause de la longue experience qu'il y avoit.

Le bruit qui courut en Suede, que la France avoit fait une suspension d'armes avec le Duc de Baviere, ne donna pas une petite alarme à la Reine; mais le sieur Chanut luy fit voir que c'estoit un artifice des Ennemis, & le retour d'un vieux mensonge, qui avoit esté formé en cette Cour il y avoit un mois; & il luy persuada si bien la confiance qu'elle devoit avoir en leurs Majestez, qui n'écouteroient jamais aucune proposition sans l'en avertir, qu'elle avoüa que cét avis ne luy venoit pas d'une personne en qui elle deût prendre toute la créance imaginable.

En ce mesme temps il courut un autre bruit que les Holandois avoient signé la Treve avec le Roy d'Espagne, & qu'elle avoit esté publiée à Amsterdam; ce qui auroit esté de grande consequence pour la conclusion de la Paix: Ce bruit venoit du sieur Melonius Secretaire de l'Ambassade à Osnabrug, qui l'avoit écrit au Prince Charles Palatin; mais le sieur Chanut fit voir la conviction de ce mensonge par deux lettres, l'une du Comte de la Thuillerie, l'autre du sieur Brasset, dattées quatre jours aprés celle du sieur Melonius, & on trouva étrange qu'un homme employé dans les affaires d'avancer des avis de cette importance.

Cependant les nouvelles qui venoient de toutes parts en Suede des conquestes que la France faisoit en Italie donnoient de la jalousie aux Suedois, quoy qu'ils fussent bien aises de la voir en division avec le Pape, & que souvent ils prissent occasion de ces petites piques pour faire des railleries de l'Eglise Romaine.

Le Comte Magnus estoit alors sur le point de partir pour son Ambassade de France, son équipage l'avoit devancé, & il estoit demeuré en Suede avec un valet de chambre seulement, & il differoit son depart de jour à autre; il estoit aisé de juger, qu'outre les ordres qu'il avoit receus, & qui avoient esté arrestez dés le premier jour qu'il avoit esté destiné à cét employ, on luy en avoit donné d'autres touchant la Tréve, que l'on apprehendoit, que la France ne fist avec le Duc de Baviere: Les Suedois craignoient que l'exemple qu'ils avoient donné à la France de la Neutralité, qu'ils avoient faite avec le Duc de Saxe, ne la portât aussi à la faire, bien que les choses ne fussent pas pareilles; mais souvent on s'écarte avec moins de pretexte.

Enfin la Suede découvrit, que le bruit que avoit couru de la rupture que le Roy de Pologne vouloit faire de la Tréve, qui estoit entre-eux, estoit imaginaire, & que ce Prince avoit d'autres desseins, quoy qu'il fust tres-mal intentionné pour la Suede: Le Chancelier ne pouvoit s'empescher de dire, que ce Prince feroit une excessive faute d'attirer les forces du Grand Seigneur, & les clairs-voyans ne doutoient point que la Suede n'eût souhaité qu'il eût rompu la Tréve; ce qu'on jugea par un discours, qui échappa à la Reine, que si la Suede avoit envie de rompre la Tréve le Roy de Pologne en avoit donné assez de sujet; mais le profond secret, que les Suedois gardoient en toutes leurs resolutions, faisoit que l'on n'y pouvoit penetrer bien avant, & celuy qu'ils garderent en la declaration de la guerre contre les Danois en estoit une fort bonne preuve.

On renvoya ensuite aux Plenipotentiaires Suedois la duplique des Imperiaux en forme de Traité de Paix avec les resolutions de cette Couronne, qu'il ne fut jamais possible de découvrir tant elles furent tenuës secrettes; & on n'en apprit que ce qu'en dit la Reine, que l'offre de la satisfaction estoit comme elle la desiroit, si on en avoit osté toutes les conditions sous lesquelles elle estoit presentée: Et le Chancelier ne dissimuloit point qu'il avoit peine à croire que les Imperiaux eussent dessein de conclure; revenant toûjours à cette opinion, que si le Turc ne les pressoit dans leurs Estats hereditaires, ils ne se pourroient jamais resoudre à cét étrange déchet des esperances de la Maison d'Austriche.

Mais sur l'armement, qui se continuoit en Pologne, les sages croyoient que le Roy ne pouvoit armer que pour l'une de ces quatre occasions: Ou contre les Moscovites, à quoy il n'y avoit point d'apparence ny de disposition: Ou contre l'Empereur, avec lequel il n'avoit alors rien à démeler: Ou contre le Turc, à quoy il n'estoit pas probable qu'il pût porter la Republique, à qui la guerre des Ottomans est en horreur; & qu'elle n'attireroit point sur ses bras ces nombreuses troupes du Grand Seigneur, en faveur des Venetiens, ou de l'Empereur, qui seroient trop impuissans pour rappeller le Turc par une forte diversion, s'il estoit une fois entré dans les plaines de Pologne, où la perte d'une seule bataille mettroit tout l'Estat au hazard: Ou enfin contre la Suede, ce que l'on estimoit plus vray-semblable; attendu l'humeur de ce Prince, & ses pretentions à la Couronne de Suede, qu'il ne pouvoit oublier: A quoy on pourroit ajoûter une cinquiéme cause, qui estoit de se mettre sur ses gardes pour se parer contre un voisin puissant, qui avoit les armes à la main. Mais les nouvelles, qui arriverent de la foiblesse de son armement, firent juger qu'il avoit quelques raisons secrettes de demeurer armé, & que les Imperiaux luy soufflant aux oreilles tous les jours, qu'aussitost que la Suede seroit en Paix, elle tourneroit ses armées contre la Pologne, luy faisoient prendre toutes ces precautions.

With modernised spelling:

Juin 1646.
Les troupes, cependant, que la Suède destinait pour le secours d'Allemagne, étaient prêtes à s'embarquer, et quoique le bruit courut d'un fort grand armement, il n'y avait toutefois que six mille hommes de pied, deux mille chevaux, et quelque peu d'artillerie.

En cette conjoncture de tant de résolutions différentes, le prince palatin, oncle de la reine de Suède, arriva à la Cour, où le prince Charles son fils était déjà en haute estime auprès de la reine et parmi les gens de guerre, mais moins affectionné au parti de la France que cette princesse et la Maison de la Garde.

En ce même temps le landgrave Frédéric de Hesse arriva à la Cour pour conclure le mariage d'entre lui et la princesse palatine Éléonore, et on disait que la dot de cette princesse ne montait qu'à dix mille trois-cents richedales, ce qui aurait été peu de choses pour ce prince, si ayant servi cette Couronne depuis trois ans, il n'eût espéré des récompenses et des gratifications de quelques lieux en Poméranie qu'il n'aurait pas obtenues si facilement sans cette alliance.

On donna aussi en ce temps-là audience aux ambassadeurs de Moscovie avec une cérémonie extraordinaire. La reine était assise sur un trône au milieu de tous les grands officiers et le Sénat en ordre. Quand ces ambassadeurs entrèrent, grotesquement vêtus au milieu de quatre-vingts dix valets disposés en haie qui portaient des pièces de drap d'or déployées en partie devant eux, et des timbres de martes zibelines, les ambassadeurs tenaient en main leurs harangues écrites dans un rouleau de papier en lettres capitales d'or qu'ils lurent ligne après autre, leur interprète mêlant sa traduction sans distinction des paroles ou du sens.

Celui qui portait la lettre du grand-duc la tenait enveloppée dans un crêpe noir, et l'ayant presentée à la reine, le chancelier s'avança pour la prendre. Mais l'ambassadeur refusa de la lui donner, et, s'approchant de la reine avec une contenance fière, il la remit entre ses mains.


Cependant, comme il semblait que les impériaux avaient accordé à la Suède la satisfaction qu'elle demandait, ils se tenaient plus fermes pour celle de la France; et il semblait par ce procédé que leur opiniâtré éloignait un peu l'espérance de la paix. Les plénipotentiaires de France à Münster, ne pouvant découvrir d'où procédait cet obstacle, écrivirent au sieur Chanut de pressentir les intentions de la Cour de Suède pour Brisach, qui était un des sujets d'éloignement, et de quel esprit on se porterait pour obliger les impériaux de donner satisfaction à la France; mais la plupart des ministres n'en savaient rien qu'avec incertitude. Il n'y avait que la reine et le chancelier qui en connussent le véritable secret; mais ils chachaient si bien leurs sentiments qu'il était malaisé d'en découvrir aucune chose.

D'ailleurs, on ne pouvait pas croire que le chancelier se portât à la paix, lui qui avait tant d'intérêt de l'empêcher, parce que se rendant tout-à-fait nécessaire durant la guerre. Il cesserait apparemment de l'être lorsqu'elle serait finie.

Parmi tout cela, la Suède se plaignait de la lenteur du maréchal de Turenne à mettre en campagne, et on témoigna de la jalousie de ce que la France faisait ses plus grands efforts du côté de la Flandre; et à même temps les ennemis publièrent que le roi de Pologne avait arrêté les trois mille hommes qu'il avait accordés à la France pour passer en Flandre, à cause qu'il appréhendait qu'au même temps que la Suède aurait la paix avec l'Allemagne. Elle ne manquerait pas de rompre avec la Pologne, mais cette invention malicieuse ne leur réussit pas, et on découvrit que ce bruit n'était semé que pour faire conséquence au traité de Münster.

Il courut en même temps un autre bruit que le roi de Pologne voulait déclarer la guerre au Turc et passer le Danube en personne, ce qui jetta le Conseil de Suède dans la défiance que tous ces préparatifs ne se fissent contre eux. Il est vrai qu'ils avaient peine à croire que les États de Pologne consentissent de rompre la trêve; et même quelques grands du royaume, sur le bruit de cet armement qui se faisait de la seule autorité du roi, levaient des troupes de leur côté pour empêcher les desseins qu'il avait pris sans le consentement de la République.

La reine de Suède, sur cette appréhension, commanda au général Torstensson de demeurer quelques mois en Poméranie, et l'on pouvait juger de sa défiance sur les puissants secours qu'elle envoyait de ce côté-là, où ils ne paraissaient nullement nécessaires, et croire que ce grand appareil était pour un autre dessein que de mettre les recrues dans leurs garnisons.

On élut pour aller ambassadeur en France le sieur Jacob Skytte, gouverneur d'Ostrogothie, mais d'abord on jugea qu'il ne l'accepterait pas, pour des raisons secrètes, et qu'il voulait demeurer en Suède comme ennemi du chancelier. Car son père ayant été précepteur du défunt roi Gustave, il était créature de la reine et ennemi des Oxenstierniens; et par là l'on voyait que la reine éloignait des charges tous ceux qui étaient attachés au chancelier, quoiqu'en apparence on lui permit d'agir dans les affaires à cause de la longue expérience qu'il y avait.

Le bruit qui courut en Suède que la France avait fait une suspension d'armes avec le duc de Bavière ne donna pas une petite alarme à la reine, mais le sieur Chanut lui fit voir que c'était un artifice des ennemis et le retour d'un vieux mensonge qui avait été formé en cette Cour il y avait un mois; et il lui persuada si bien la confiance qu'elle devait avoir en Leurs Majestés, qui n'écouteraient jamais aucune proposition sans l'en avertir, qu'elle avoua que cet avis ne lui venait pas d'une personne en qui elle dût prendre toute la créance imaginable.

En ce même temps il courut un autre bruit que les Hollandais avaient signé la trêve avec le roi d'Espagne et qu'elle avait été publiée à Amsterdam, ce qui aurait été de grande conséquence pour la conclusion de la paix. Ce bruit venait du sieur Mylonius, secrétaire de l'ambassade à Osnabrück, qui l'avait écrit au prince Charles palatin; mais le sieur Chanut fit voir la conviction de ce mensonge par deux lettres, l'une du comte de la Thuilerie, l'autre du sieur Brasset, datées quatre jours après celle du sieur Mylonius, et on trouva étrange qu'un homme employé dans les affaires d'avancer des avis de cette importance.

Cependant, les nouvelles qui venaient de toutes parts en Suède des conquêtes que la France faisait en Italie donnaient de la jalousie aux Suédois, quoiqu'ils fussent bien aisés de la voir en division avec le pape et que souvent ils prissent occasion de ces petites piques pour faire des railleries de l'Église romaine.

Le comte Magnus était alors sur le point de partir pour son ambassade de France; son équipage l'avait devancé, et il était demeuré en Suède avec un valet de chambre seulement, et il déférait son depart de jour à autre. Il était aisé de juger qu'outre les ordres qu'il avait reçus et qui avaient été arrêtés dès le premier jour qu'il avait été destiné à cet emploi, on lui en avait donné d'autres touchant la trêve que l'on appréhendait que la France ne fit avec le duc de Bavière. Les Suédois craignaient que l'exemple qu'ils avaient donné à la France de la neutralité qu'ils avaient faite avec le duc de Saxe ne la portât aussi à la faire, bien que les choses ne fussent pas pareilles; mais souvent on s'écarte avec moins de prétexte.

Enfin la Suède découvrit que le bruit que avait couru de la rupture que le roi de Pologne voulait faire de la trêve qui était entre eux était imaginaire et que ce prince avait d'autres desseins, quoiqu'il fût très mal intentionné pour la Suède. Le chancelier ne pouvait s'empêcher de dire que ce prince ferait une excessive faute d'attirer les forces du Grand Seigneur, et les clairvoyants ne doutaient point que la Suède n'eût souhaité qu'il eût rompu la trêve, ce qu'on jugea par un discours qui échappa à la reine que si la Suède avait envie de rompre la trêve le roi de Pologne en avait donné assez de sujet. Mais le profond secret que les Suédois gardaient en toutes leurs résolutions faisait que l'on n'y pouvait pénétrer bien avant, et celui qu'ils gardèrent en la déclaration de la guerre contre les Danois en était une fort bonne preuve.

On renvoya ensuite aux plénipotentiaires suédois la duplique des impériaux en forme de traité de paix avec les résolutions de cette Couronne, qu'il ne fut jamais possible de découvrir tant elles furent tenues secrètes; et on n'en apprit que ce qu'en dit la reine que l'offre de la satisfaction était comme elle la désirait, si on en avait ôté toutes les conditions sous lesquelles elle était présentée. Et le chancelier ne dissimulait point qu'il avait peine à croire que les impériaux eussent dessein de conclure, revenant toujours à cette opinion que si le Turc ne les pressait dans leurs états héréditaires, ils ne se pourraient jamais résoudre à cet étrange déchet des espérances de la Maison d'Autriche.

Mais sur l'armement qui se continuait en Pologne, les sages croyaient que le roi ne pouvait armer que pour l'une de ces quatre occasions: ou contre les Moscovites, à quoi il n'y avait point d'apparence ni de disposition; ou contre l'empereur, avec lequel il n'avait alors rien à démeler; ou contre le Turc, à quoi il n'était pas probable qu'il pût porter la République, à qui la guerre des Ottomans est en horreur, et qu'elle n'attirerait point sur ses bras ces nombreuses troupes du Grand Seigneur en faveur des Venetiens; ou de l'empereur, qui seraient trop impuissants pour rappeller le Turc par une forte diversion, s'il était une fois entré dans les plaines de Pologne, où la perte d'une seule bataille mettrait tout l'État au hasard. Ou, enfin, contre la Suède, ce que l'on estimait plus vraisemblable, attendu l'humeur de ce prince et ses prétensions à la Couronne de Suède, qu'il ne pouvait oublier; à quoi on pourrait ajouter une cinquième cause, qui était de se mettre sur ses gardes pour se parer contre un voisin puissant qui avait les armes à la main.

Mais les nouvelles qui arrivèrent de la faiblesse de son armement firent juger qu'il avait quelques raisons secrètes de demeurer armé, et que les impériaux lui soufflant aux oreilles tous les jours, qu'aussitôt que la Suède serait en paix, elle tournerait ses armées contre la Pologne, lui faisaient prendre toutes ces précautions.

Swedish translation (by anonymous translator):

Juni 1646.
Tropparne, som från Sverige skulle skynda till Tysklands hjelp, voro färdiga att gå om bord, och ehuru det taltes om en ännu större utrustning, var det nu endast 6000 man till fot, 2000 hästar och några fältstycken.

Pfalzgrefven Drottningens Farbror ankom till Hofvet, der hans son, Prins Carl, redan var i högt anseende hos henne och arméen, men mindre tillgifven Franska partiet, än hon och de la Gardiska slägten.

Landtgrefven Fredrik af Hessen, ankom äfven då till Hofvet, för att afsluta sitt gifermål med Pfalzgrefvinnan Eleonora. Man sade att hennes hemgift, endast steg till 10,000 R:dr; i sanning en nog liten summa för en Prins, om han ej hoppades till belöning några order i Pommern för trenne års tjenst i Sverige, som han ej så lätt erhållit utan detta giftermål.

De Ryska Ambassadörerna fingo nu företräde med en besynnerlig Ceremoni. Drottningen satt på en Thron, omgifven af dess Råd och Hof-Ambassadörerna, underligt klädde, inträdde emellan en rad af 80 betjenter, bärande guldtygstycken till en del uppvecklade samt mård- och sobelskinn. Ambassadörerna höllo uti händerna deras tal, skrifne på pappersrullor med begynnelse-bokstäfver af guld, och uppläste den ena raden efter den andra; deras tolk inblandade sin öfversättning, utan att iakttaga ord och mening. Den, som bar Storfurstens bref inveckladt i svart krus-flor, nalkades Drottningen för att öfverlemna det, hvilket Riks-Kansleren då steg fram för att emottaga, men Ambassadören vägrade och öfverlemnade det sjelf med stolt blick åt Drottningen.


Då det syntes att de Kejserliga beviljat Sverige dess påståenden, så voro de likväl mera hoppet om fred. Danska ministrarna i Münster, okunniga om detta hinder, skrefvo till Herr Chanut, att han skulle undersöka Sveriges tänkesätt i anseende till Brisgau, och huru man kunde förskaffa Frankrike upprättelse af de Kejserliga. De fleste Ministrarna voro härpå säkra; Endast Drottningen och Riks-Kansleren kände verkliga hemligheten, men dolde dem väl; man trodde eljest Riks-Kansleren ej vara benägen för fred då han hade så många skäl att hindra den och att han, så nödvändig under kriget, skulle upphöra att vara det vid dess slut.

Svenskarna beklagade sig dessutom öfver Marskalken Turennes långsamhet, och afund visades mot Frankrikes bemödande vid Flanderska sidan. Man utspridde äfven att Konungen af Pohlen vägrat de 3000 man han förut beviljat Frankrike att låga tåga till Flandern, emedan han fruktade all att efter freden med Tyskland Sverige skulle bryta med Pohlen. Detta elaka påfund, som endast var för att göra sig vigtig vid Traktaten i Münster lyckades ej.

Ett annat rykte var äfven i omlopp; att Konungen af Pohlen ville förklara Turken krig och i egen person gå öfver Donau, hvilket ingaf Svenska Rådet misstankan, att allt detta var riktadt emot dess land; det var svårt att tro Polska Ständerne samtycka till brytandet af vapenhvilan. Några af Rikets stora, i anledning af ryktet om denna Konungens utrustning, uppsatte troppar på deras sida för att hindra de planer han uppgjort utan Republikens samtycke. Drottningen af Sverige, fruktande detta, befallte General Torstenson qvarblifva några månader i Pommern. Man kan dömma om dess misstroende af den mäktiga hjelp hon afsände der den ej syntes nödvändig, och tillika tro att denna stora uturstning [sic] åsyftade något annat än besättningarnas förstärkande.

Till Ambassadör i Frankrike utnämndes Landshöfdingen, öfver Östergöthland Jacob Schut. Man trodde i början att han för hemliga orsaker ej tog emot detta vårt utan ville häldre qvarblifva i Sverige såsom Riks-Kanslerens fiende. Hans far hade varit Lärare för den aflidne Konung Gustaf Adolf och han sjelf var Drottningens gunstling och Oxenstjernornas fiende. Man såg derigenom att Drottningen aflägsnade från befattningar alla Riks-Kansleren tillgifne, ehuru man efter allt utseende tillät honom behandla ärenderne i anseende till hans långa erfarenhet.

Drottningen oroade sig ej litet öfver ryktet att Frankrike slutit stillestånd med Hertigen af Bayern; men Herr Chanut förklarade, att det var en list af dess fiender och att hon endast borde skänka Deras Majestäter sitt förtroende, hvilke aldrig skulle ingå något utan att underrätta henne; hon erkände sluteligen att detta kommit från en person till hvilken hon ej borde fästa minsta förtroende.

Man utspridde då äfven att Holländarne undertecknat vapenhvilan med Konungen af Spanien, och att den blifvit kungjord i Amsterdam, hvilket varit ganska vigtigt i anseende till fredens afslutande. Herr Melonius, Sekreterare vid Ambassaden i Osnabrüg, hade skrifvit detta till Prins Carl, men Herr Chanut bevisade osanningen deraf genom trenne bref ifrån Grefve de la Thuilerie och Herr Brasset, senare än Melonii, och man fann underligt att en person nyttjad i så vigtiga saker vågade utsprida dylikt.

Nyheterne om de Franska segrarna i Italien väckte Sveriges afund, ehuru det fägnade sig och skämtade öfver tvisterna med Påfven.

Grefve Magnus skulle nu resa till Frankrike och dess equipage var afgånget. Han dröjde i Sverige blott med en kammartjenare och uppskjöt dag från dag sin afresa. Det var lätt att se, att, utom den befallning han redan fått då han utnämndes, man äfven utfärdat andra angående vapenhvilan emellan Frankrike och Bayern. Svenskarna fruktade att det efterdöme de gifvit Frankrike af neutralitet med Saxen skulle föranleda till ett lika uppförande; man skilljes ofta ifrån hvarann med mindre skäl.

Man fann slutligen ryktet ogrundadt att Konungen af Pohlen brutit vapenhvilan och att han hade andra afsigter, ehuru ganska illasinnad emot Sverige. Riks-Kansleren yttrade att denna Förste begick ett betydligt fel, om han retade emot sig Storherrens makt; man tviflade ej att ju Riks-Kansleren önskade, det Pohlen skulle bryta stilleståndet, helst då Drottningen en gång sagt att om Sverige bröt, var Konungen sjelf dertill orsaken. Den djupa hemlighet Svenskarna iakttogo i sina beslut hindrade deras uppdagande, hvilket krigsförklaringen emot Danmark beviste.

Till Svenska Ministrarna återskickades slutligen de Kejserliges Duplikat i form af fredstraktat tillika med denna kronas beslut, hvilket aldrig var möjligt att upptäcka. Man visste ej mer än Drottningens utlåtande: att tillbudet af satisfaktion var sådant hon önskade om man derifrån borttog alla villkor. Riks-Kansleren fruktade, att de Kejserliga hade ingen afsigt att sluta fred, och återkom alltid till den tankan, att om Turkarna ej anföllo arfländerna, skulle denna sällsamma förminskning i Österrikiska Husets hopp icke kunne beslutas.

I anseende till utrustningens fortfarande i Pohlen trodde man att Konungen för en af dessa fyra orsaker skulle beväpna sig: antingen mot Ryssarna, hvartill han hvarken hade lust eller anledning; eller emot Kejsaren med hvilken han icke hade någon tvist; eller emot Turken, hvartill han, efter all sannolikhet, ej kunde förmå Republiken, som afskyr ett dylikt krig och dessutom skulle då reta emot sig Storherrens talrika härar till förmån för Venetianerne eller Kejsaren. Dessa voro ej nog mäktiga att oroa Turken genom en stark diversion och om han inrusade på Pohlens slätter, skulle förlusten af ett enda fältslag sätta hela Staten i fara; eller emot Sverige, som man ansåg sannolikast i anseende till Konungens lynne och dess anspråk på Svenska kronan, hvilka han icke kunde förgäta. Man kunde tillägga, en femte orsak; att han ville vara på vakt emot en mäktig och nu väpnad granne. Men, underrättad om utrustningens svaghet, trodde man att de Kejserliga ståndigt ingåfvo honom misstankan, att så snart Sverige slutat fred, skulle det vända sina vapen mot Pohlen.

English translation (my own):

June 1646.
In the meantime, the troops which Sweden intended for the assistance of Germany were ready to embark, and although the report ran of a very large armament, there were however only six thousand foot soldiers, two thousand horses, and some artillery.

At this conjuncture of so many different resolutions, the Prince Palatine, the uncle of the Queen of Sweden, arrived at court, where Prince Karl, his son, was already in high esteem with the Queen and among the men of war, but less affectionate to the party of France than this princess and the house of de la Gardie.

At the same time, the Landgrave Friedrich of Hesse arrived at court to conclude the marriage between himself and the Princess Palatine Eleonora, and it was said that the dowry of this princess amounted to only ten thousand three hundred riksdalers, which would have been a small thing for this prince if, having served this Crown for three years, he had not hoped for rewards and gratifications from some places in Pomerania which he would not have obtained so easily but for this alliance.

Audience was also given at that time to the ambassadors of Muscovy with an extraordinary ceremony. The Queen was seated on a throne in the midst of all the great officers and the Senate in order. When these ambassadors entered, grotesquely dressed in the midst of ninety servants arranged in a hedge, who wore pieces of cloth of gold spread out in part before them, and stamps of sable martens, the ambassadors held in their hands their harangues written in a roll of paper in gold capitals which they read line by line, their interpreter mixing up his translation without distinction of words or meaning.

The bearer of the Grand Duke's letter had it wrapped in black crape, and having presented it to the Queen, the Chancellor came forward to take it. But the ambassador refused to give it to him, and, approaching the Queen with a proud countenance, he placed it in her hands.


In the meantime, as it seemed that the Imperials had granted Sweden the satisfaction it demanded, they stood firmer for that of France; and it seemed by this process that their stubbornness somewhat distanced the hope of peace. The plenipotentiaries of France at Münster, not being able to discover where this obstacle came from, wrote to Monsieur Chanut to foresee the intentions of the Court of Sweden for Breisach, which was one of the subjects of removal, and in what spirit they would compel the Imperials to give satisfaction to France; but most of the ministers knew nothing about it except with uncertainty. Only the Queen and the Chancellor knew the true secret of it; but they concealed their feelings so well that it was difficult to discover anything about them.

Besides, one could not believe that the Chancellor was going to peace, he who had so much interest in preventing it, because he made himself absolutely necessary during the war. He would apparently cease to be when it was over.

Among all this, Sweden complained of the Maréchal de Turenne's slowness in putting the campaign in motion, and jealousy was shown that France was making its greatest efforts on the side of Flanders; and at the same time, the enemies published that the King of Poland had arrested the three thousand men whom he had granted to France to cross into Flanders, because he apprehended that at the same time that Sweden would have peace with Germany. It would not fail to break with Poland, but this malicious invention did not succeed them, and it was discovered that this rumour was sown only to result in the Treaty of Münster.

At the same time, there was another rumour that the King of Poland wanted to declare war on the Turk and cross the Danube in person, which threw the Council of Sweden into distrust that all these preparations were made against them. It is true that they had difficulty in believing that the Estates of Poland consented to break the truce; and even some nobles of the kingdom, on the rumour of this armament which was made by the sole authority of the King, raised troops on their side to prevent the designs which he had adopted without the consent of the Republic.

The Queen of Sweden, on this apprehension, commanded General Torstensson to stay a few months in Pomerania, and one could judge of her mistrust by the powerful help she sent in that direction, where it did not seem at all necessary, and believe that this great apparatus was for another purpose than to place the recruits in their garrisons.

Lord Jakob Skytte, governor of Östergötland, was elected as ambassador to France, but at first it was judged that he would not accept it, for secret reasons, and that he wished to remain in Sweden as an enemy of the Chancellor. For, as his father had been tutor to the late King Gustav, he was a creature of the Queen and an enemy of the Oxenstiernas; and by this it was seen that the Queen removed from office all those who were attached to the Chancellor, although in appearance he was permitted to act in affairs because of the long experience that he had.

The rumour which ran through Sweden that France had made a suspension of arms with the Duke of Bavaria did not give the Queen a little alarm, but Monsieur Chanut made her see that it was an artifice of the enemy and the return of an old lie which had been formed in this court a month ago; and he so persuaded her of the confidence she must have in Their Majesties, who would never listen to any proposal without telling her, that she confessed that this advice did not come to her from a person in whom she had to take all imaginable credence.

At the same time, there was another rumour that the Dutch had signed a truce with the King of Spain and that it had been published at Amsterdam, which would have been of great consequence for the conclusion of peace. This rumour came from Lord Mylonius, secretary of the embassy at Osnabrück, who had written it to the Prince Palatine Karl; but Monsieur Chanut showed the conviction of this lie by two letters, one from the Comte de la Thuilerie, the other from Monsieur Brasset, dated four days after that of Lord Mylonius, and it was thought strange for a man employed in affairs to put forward opinions of this importance.

In the meantime, the news which came from all parts of Sweden of the conquests which France was making in Italy made the Swedes jealous, although they were very pleased to see it in division with the Pope and often took occasion of these little piques to make fun of the Roman Church.

Count Magnus was then about to leave for his French embassy; his equipage had preceded him, he had remained in Sweden with only one valet, and he postponed his departure from day to day. It was easy to judge that, in addition to the orders he had received and which had been arrested from the first day that he had been destined for this job, others had been given to him concerning the truce which it was apprehended that France would make with the Duke of Bavaria. The Swedes feared that the example they had given France of the neutrality they had made with the Duke of Saxony would also lead it to do so, although things were not the same; but often one departs with less pretext.

At last Sweden discovered that the report that the King of Poland wanted to break off the truce between them was imaginary and that this prince had other designs, although he was very ill-intentioned for Sweden. The Chancellor could not help saying that this prince would make an excessive mistake in attracting the forces of the great lord, and the clairvoyants had no doubt that Sweden would have wished that he had broken the truce, which they judged by a speech which escaped the Queen that if Sweden wished to break the truce the King of Poland had given enough cause for it. But the profound secrecy which the Swedes kept in all their resolutions meant that one could not penetrate into it much earlier, and that which they kept in the declaration of war against the Danes was a very good proof of this.

One then sent back to the Swedish plenipotentiaries the rejoinder of the Imperials in the form of a treaty of peace with the resolutions of this Crown, which it was never possible to discover, so much were they kept secret; and one only learned from what the Queen said that the offer of the satisfaction was as she desired it, if all the conditions under which it was presented had been taken away. And the Chancellor did not conceal that he found it hard to believe that the Imperials intended to conclude, always reverting to this opinion that if the Turk did not press them into their hereditary estates, they would never be able to bring themselves to this strange waste of hopes of the House of Austria.

But on the armament which continued in Poland, the sages believed that the King could only arm for one of these four occasions: either against the Muscovites, to which there was no appearance or disposition; or against the Emperor, with whom he then had nothing to do; or against the Turk, to which it was not probable that he could bring the Republic, of whom the war of the Ottomans is in horror, and that it would not attract on its arms these numerous troops of the Great Lord in favour of the Venetians; or of the Emperor, who would be too powerless to recall the Turk by strong diversion, if he had once entered the plains of Poland, where the loss of a single battle would put the whole state at risk. Or, finally, against Sweden, which was considered more likely, given the mood of this prince and his pretensions to the Swedish Crown, which he could not forget; to which one might add a fifth cause, which was to put oneself on guard to protect oneself against a powerful neighbour who had arms in his hand.

But the news which arrived of the weakness of his armament led to the judgment, that he had some secret reason to remain armed, and that the Imperials whispered in his ears every day that as soon as Sweden was at peace it would turn its armies  against Poland, made him take all these precautions.

Notes: The Russian ambassadors were Grigori Gavrilovich Pushkin (born circa 1605, died 1656) and Bogdan Minich Dubrovsky (born circa 1590, died 1662).

Matthias Mylonius = Matthias Biörenclou.

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