Tuesday, May 23, 2023

Resident Antoine de Courtin's letter to Karl Gustav, dated October 30/November 9 (New Style), 1657

Source:

Riksarkivet, pages 105 to 107 in Brev till Kungl. M:t; Residenten Antoine de Courtin; Ordinarie beskickningar 1625-1806; Svenska beskickingars till Frankrike brev och arkiv 1625-1806; Diplomatica Gallica 1542-1809





The letter:

Sire
J'arriuay en cette ville de fontainebleau mardy dernier, qui estoit le lendemain que la Cour ẏ arriua. Pendant ces trois Jours la foule des complimentz de tous les Corps et gens de condition de cette Ville qui Viennent faire la bien-venuë à Son Eminence a esté Si extraordinaire que je n'ay peu en approcher hier Je m'opiniastray à faire Sçauoir que j'estois parmy ce grand Monde. Son Em. de travail et de lassitude ayant mal passé la nuict Se fit Saigner le matin, et vist fort peu de gens; Et Sur le Soir l'Abbé de Parabel me Vint faire excuses Si Son Em. ne me pouuoit parler à cause de Son Jndisposition et de l'accablement où elle estoit, mais que ce Seroit Sans manquer pour l'ordinaire prochain. Je pense que c'est en effect parce que Son Em. n'a pas eu le loisir de penser à mon expedition. De façon que J'espere tout la Semaine prochaine, et Sens par auance vne petite joye de la passion que j'ay que V. M. trouue dans ma despeche de l'ordinaire prochain vne lettre de change.

J'eus donc l'honneur Sire de Saluër la Reine Christine, qui ne Sçauoit point de nouuelles certaines du retour de la Cour, que celles que je luy apportay. Apres quelques paroles Sa Majesté me demanda Si l'alliance estoit concluë, Et luy ayant respondu que non, et que les choses n'estoient pas encore Venuës dans ce destail, elle demeura tout court; Et comme elle estoit trop longtemps à resuer, Je pris la parole et luy dis le plus modestemment qu'il me fut possible que Vostre Majesté m'auoit commandé de rendre tout le Seruice que je pourrois à Sa Majesté; Elle respondit «le Roy a trop de bonté de penser en moy en l'estat present de Ses affaires»; Et puis, «adieu Monsieur.» Le lendemain auant que je partisse, Je luy fis dire Si Sa Majesté n'auoit rien à me commander, parce que j'estois pressé de me trouuer à Paris à l'arriuée de la Cour. Elle me fit entrer et me parla encore de cette alliance, à quoy Je respondis la mesme chose. Apres cela Sa Ma:té me demanda Si Je n'auois rien receu de la Cour. Je luy respondis «200/m. Escus.» «Sur quoy?» (me dit elle) Je repartis. «Je ne puis pas bien dire cela à V. M. Car Je les ay bien pretendus Sur nos vieilles debtes; mais M. le Cardinal S'en est b[e]aucoup deffendu, et m'a Voulu faire croire qu'il assistoit le Roy mon Maistre de pure amitié et Sans obligation aucune de debtes: De façon que nostre pretention est encore en Son entier, et quoy qu'on en pense à la Cour nous auons de puissantes raisons pour la Soustenir.» «Je le Scay bien» (reprit-elle) «Je parleray moy mesme de mes Jnterestz à M. le Cardinal, ce ne Sont que bagateles.» Et ensuite me demandant si je Voulois partir, et luy ayant respondu qu'ouy Si Ses commandemens me le permettoient, elle me donna congé en me disant que je trouuerois Silue[r]cron à Paris: Et je pensay en moy mesme que Sa Majesté entendoit peut estre de me donner Ses ordres par luy[.]

Je l'ay veu aussy depuis et luy ay faict connoistre comme auparauant ma bonne Volonté, et prié de me rien presser que les choses ne fussent en estat d'estre entamées, et que je me chargeois de l'en aduertir.

Sa Majesté Se porte fort bien et Se prepare à Venir à Paris. Sa chambre estoit toute pleine de balotz de hardes de liurées. On ditt qu'elle faict Vn beau train de garde[s] et d'officiers dont tous presque Sont jtaliens. L'on me disoit en passant que Sa Majesté auoit degagé quelques pierreries de grand prix qu'elle auoit laissés à Anuers, et que M. le Cardinal S'en accommoderoit[.] Elle faict estat de Venir loger dans Vn Conuent de fille[s] au fauxbourg Sainct Germain; Et je pense que cette ostentation est pour tenter la Cour pour Vn logement[.] Je n'ay pas ouÿ parler que l'on ayt donné encore ordre pour Sa Majesté. Je Suis dans Vne profonde Soumission
Sire
de V:re Majesté
Le tres humble tres obeïssant &
tres fidele Sujet.
De Courtin
De Paris le 30 Oct./9 Nou. } 1657.

With modernised spelling:

Sire,
J'arrivai en cette ville de Fontainebleau mardi dernier, qui était le lendemain que la Cour y arriva. Pendant ces trois jours la foule des compliments de tous les corps et gens de condition de cette ville qui viennent faire la bienvenue à Son Éminence a été si extraordinaire que je n'ai pu en approcher hier. Je m'opiniâtrai à faire savoir que j'étais parmi ce grand monde. Son Éminence, de travail et de lassitude, ayant mal passé la nuit, se fit saigner le matin, et vit fort peu de gens; et sur le soir, l'abbé de Parabel me vint faire excuses si Son Éminence ne me pouvait parler à cause de son indisposition et de l'accablement où elle était, mais que ce serait sans manquer pour l'ordinaire prochain. Je pense que c'est en effet parce que Son Éminence n'a pas eu le loisir de penser à mon expédition. De façon que j'espère tout la semaine prochaine, et sens par avance une petite joie de la passion que j'ai que Votre Majesté trouve dans ma dépêche de l'ordinaire prochain une lettre de change.

J'eus donc l'honneur, Sire, de saluer la reine Christine, qui ne savait point de nouvelles certaines du retour de la Cour que celles que je lui apportai. Après quelques paroles, Sa Majesté me demanda si l'alliance était conclue, et lui ayant répondu que non, et que les choses n'étaient pas encore venues dans ce détail, elle demeura tout court. Et comme elle était trop longtemps à rêver, je pris la parole et lui dis le plus modestemment qu'il me fut possible que Votre Majesté m'avait commandé de rendre tout le service que je pourrais à Sa Majesté. Elle répondit: «Le roi a trop de bonté de penser en moi en l'état présent de ses affaires»; et puis: «Adieu, Monsieur.»

Le lendemain, avant que je partisse, je lui fis dire si Sa Majesté n'avait rien à me commander, parce que j'étais pressé de me trouver à Paris à l'arrivée de la Cour. Elle me fit entrer et me parla encore de cette alliance, à quoi je répondis la même chose. Après cela, Sa Majesté me demanda si je n'avais rien reçu de la Cour. Je lui répondis: «200 mille écus.» «Sur quoi?», (me dit-elle). Je repartis: «Je ne puis pas bien dire cela à Votre Majesté, car je les ai bien prétendus sur nos vieilles dettes; mais Monsieur le cardinal s'en est beaucoup défendu et m'a voulu faire croire qu'il assistait le roi mon maître de pure amitié et sans obligation aucune de dettes, de façon que notre prétension est encore en son entier, et quoi qu'on en pense à la Cour nous avons de puissantes raisons pour la soutenir.»

«Je le sais bien», (reprit-elle). «Je parlerai moi-même de mes intérêts à Monsieur le cardinal; ce ne sont que bagatelles.»

Et ensuite, me demandant si je voulais partir, et, lui ayant répondu qu'oui, si ses commandements me le permettaient, elle me donna congé en me disant que je trouverais Silfvercrona à Paris. Et je pensai en moi-même que Sa Majesté entendait peut-être de me donner ses ordres par lui.

Je l'ai vu aussi depuis et lui ai fait connaître, comme auparavant, ma bonne volonté et prié de me rien presser que les choses ne fussent en état d'être entamées, et que je me chargeais de l'en avertir.

Sa Majesté se porte fort bien et se prépare à venir à Paris. Sa chambre était toute pleine de ballots de hardes de livrées. On dit qu'elle fait un beau train de gardes et d'officiers, dont tous presque sont italiens. L'on me disait en passant que Sa Majesté avait dégagé quelques pierreries de grand prix qu'elle avait laissés à Anvers, et que Monsieur le cardinal s'en accommoderait. Elle fait état de venir loger dans un couvent de filles au faubourg Saint-Germain; et je pense que cette ostentation est pour tenter la Cour pour un logement. Je n'ay pas ouï parler que l'on ait donné encore ordre pour Sa Majesté. Je suis dans une profonde soumission,
Sire,
de Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet
De Courtin.
De Paris, le 30 octobre/9 novembre 1657.

Swedish translation (my own):

Min herre,
Jag anlände till den här staden Fontainebleau i tisdags, vilket var dagen efter att hovet kom dit. Under dessa tre dagar har mängden av komplimanger från alla kårer och personer av rang i denna stad som kommer för att välkomna Hans Eminens varit så extraordinära att jag inte kunde närma mig den igår. Jag envisades med att göra det känt att jag var bland denna stora värld. Hans Eminens, av arbete och trötthet, hade, efter att ha förflutit natten dåligt, förblödit på morgonen, och han såg mycket få människor; och den kvällen kom abbé de Parabel för att be mig om ursäkt om Hans Eminens inte kunde tala till mig på grund av hans missnöje och den förtvivlan som han var i, men att det skulle vara utan misslyckande för nästa vanliga. Jag tror att det verkligen beror på att Hans Eminens inte hade tid att tänka på min expedition. Så jag hoppas på allt nästa vecka, och jag känner på förhand en liten glädje över den passion jag har att Ers Majestät skall finna i mitt utskick med nästa posten växelbrevet.

Jag hade därför äran, min herre, att hälsa drottning Kristina, som inte visste några säkra nyheter om hovets återkomst utom det, som jag fört henne. Efter några ord frågade Hennes Majestät mig om alliansen var sluten, och efter att ha svarat henne nej och att det ännu inte kommit till denna detalj, förblev det ganska kort. Och eftersom hon hade dagdrömmt för länge, tog jag ordet och berättade för henne det mest blygsamma eftersom det var möjligt att Ers Majestät hade beordrat mig att göra all den tjänst jag kunde åt Hennes Majestät. Hon svarade: »Konungen är för snäll att tänka på mig i hans affärers nuvarande tillstånd«; och sedan: »Adieu, monsieur

Nästa dag, innan jag reste, skickade jag besked till henne om Hennes Majestät inte hade något att beställa av mig, eftersom jag hade bråttom att vara i Paris när hovet anlände. Hon släppte in mig och talade med mig igen om denna allians, som jag svarade detsamma på. Efter det frågade Hennes Majestät mig om jag fått något från hovet. Jag svarade: »200 tusen écus.« »På vad?« (sade hon till mig). Jag fortsatte: »Jag kan egentligen inte säga det till Ers Majestät, eftersom jag gjorde anspråk på dem på våra gamla skulder; men monsieur kardinalen förnekade det mycket och ville att jag skulle tro att han hjälpte konungen, min herre, av ren vänskap och utan skuldförpliktelse, så att vår anspråk fortfarande är i sin helhet, och vad man än tycker om det vid hovet, har man starka skäl att stödja det.«

»Jag vet det väl«, (fortsatte hon). »Jag kommer själv att tala om mina intressen till kardinalen; de är bara småsaker.«

Och sedan, när hon frågade mig om jag ville gå, och efter att ha svarat henne ja, om hennes order tillät mig, avskedade hon mig och sade till mig att jag skulle finna Silfvercrona i Paris. Och jag tänkte för mig själv att Hennes Majestät kanske menade att ge mig sina order genom honom.

Jag har ock sett henne sedan dess, och jag har meddelat henne, som förut, min goda vilja; och jag har bett henne att inte pressera mig att saker och ting inte var i ett skick att börja och att jag skulle åta mig att informera henne om det.

Hennes Majestät mår mycket bra och förbereder sig för att komma till Paris. Hennes kammare var full av buntar av livmännens kläder. Hon sägs ha ett fint tåg av vakter och officerare, av vilka nästan alla är italienare. Jag fick i förbigående höra att Hennes Majestät hade befriat några ädelstenar som han lämnat kvar i Antwerpen, och att Monsieur le Cardinal skulle stå ut med dem. Hon nämner att komma för att bo i ett flickkloster i faubourg Saint-Germain; och jag tror att denna prålig är för att fresta domstolen för boende. Jag har inte hört talas om att några order ännu har utfärdats för Hennes Majestät. Jag är, i djup underkastelse,
Min herre,
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste undersåte
De Courtin.
Från Paris, den 30 oktober/9 november 1657.

English translation (my own):

Sire,
I arrived in this city of Fontainebleau last Tuesday, which was the day after the court arrived there. During these three days the crowd of compliments from all the corps and people of rank in this town who come to welcome His Eminence has been so extraordinary that I could not approach it yesterday. I persisted in making it known that I was among this great world. His Eminence, from work and lassitude, having passed the night badly, had himself bled in the morning, and he saw very few people; and that evening, the abbé de Parabel came to apologise to me if His Eminence could not speak to me because of his indisposition and the despondency in which he was, but that it would be without fail for the next ordinary. I think it is indeed because His Eminence did not have time to think about my expedition. So I hope for everything next week, and I feel in advance a little joy at the passion I have that Your Majesty will find in my despatch for the next ordinary a bill of exchange.

I therefore had the honour, Sire, of greeting Queen Kristina, who knew no certain news of the court's return except that which I brought her. After a few words, Her Majesty asked me if the alliance was concluded, and having answered her no and that things had not yet come to this detail, it remained quite short. And as she had been daydreaming for too long, I took the floor and told her the most modestly as it was possible that Your Majesty had ordered me to render all the service that I could to Her Majesty. She answered: "The King is too kind to think of me in the present state of his affairs"; and then: "Adieu, Monsieur."

The next day, before I left, I sent word to her if Her Majesty had nothing to order of me, because I was in a hurry to be in Paris when the Court arrived. She let me in and spoke to me again about this alliance, to which I replied the same. After that, Her Majesty asked me if I had received anything from the court. I replied: "200 thousand écus." "On what?" (she said to me). I went on: "I can't really say that to Your Majesty, because I did claim them on our old debts; but Monsieur the Cardinal denied it a great deal and wanted me to believe that he was assisting the King, my master, out of pure friendship and without any obligation of debt, so that our pretension is still in its entirety, and whatever one thinks of it at court, one has powerful reasons to support it."

"I know it well", (she continued). "I myself will speak of my interests to the Cardinal; they are only trifles."

And then, asking me if I wanted to leave, and, having answered her yes, if her orders allowed me, she dismissed me, telling me that I would find Silfvercrona in Paris. And I thought to myself that Her Majesty perhaps meant to give me her orders through him.

I have also seen her since then, and I have made known to her, as before, my good will; and I have begged her not to press me that things were not in a state to be begun and that I would undertake to inform her of it.

Her Majesty is doing very well and is preparing to come to Paris. Her chamber was full of bundles of liverymen's clothes. She is said to have a fine train of guards and officers, almost all of whom are Italians. I was told in passing that Her Majesty had freed some precious gems which he had left in Antwerp, and that Monsieur le Cardinal would put up with them. She mentions coming to stay in a girls' convent in the faubourg Saint-Germain; and I think this ostentation is to tempt the court for accommodation. I have not heard of any orders yet being issued for Her Majesty. I am, in deep submission,
Sire,
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful servant
De Courtin.
From Paris, October 30/November 9, 1657.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: Antoine de Courtin.


Above: Karl Gustav.

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