Source:
Meslanges vol. 731: Negociations de Munster et d'Osnabruck, du 31. Decembre 1646. au 23. Avril 1647
Clairambault 608 IX Négociations d'Osnabrück (lettres de d'Avaux à Mazarin, au duc de Longueville, à Chanut, de Beauregard, de Saint-Romain, à l'Électeur de Brandebourg, à Brienne, et à Croissy), avec table chronologique en tête du volume; views 16 to 19; Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits
The letter:
Munster.
Monseigneur.
... Jl est bien rude que la trop grande amitié de nos alliez nous rembarque dans vne nouuelle guerre, ou dans vn manquement de foy. Les Suedois ont trouué trop de fidelité parmy nous a retenir toute la Pomeranie, et tout Vuismar auec des Bailliages qui en sont prochez il auroit bien mieux vallu laisser aller la lettre que j'auois escripte a la Reyne de Suede, et tenir ferme a ce qu'elle se contentast de la conseigneurie de Vuismar, et de la Pomeranie anterieure de l'Jsle de Rughen de l'Archeuesché de Bremen, et de l'Euesché de Verden auec le consentement des princes interessez, c'estoit vn partage si grand et aduantageux pour les Suedois qu'il auroit encore surpassé celuy de la France, sans compter l'argent que nous en donnons, et ie Scay qu'ils l'auroient accepté Monsieur Saluius n'en faisoit nul doute, et nous auons concerté les raisons dont il se falloit seruir pour donner moyen a la Reyne de Suede de vaincre l'opposition de ceux qui ne veullent point de paix, ou qui ne veulent pas qu'elle Soit de durée. ...
Cela est est [sic] certain, Monseigneur, nostre conduite nous a jetté dans cet inconuenient qui est a mon sens d'vne fascheuse consequence, l'on ne pourroit quasy dauantage pecher contre l'ordre que vostre Eminence nous a faict donner tant de fois de pourveoir sagement a la Seureté de la paix, car ces deux Princes n'en demeureront pas la ilz ont de grande alliances, et de puissans voisins interessez auec eux en cet affaire; et l'Empereur mesme les assistera. Jl ne faut que veoir le contentement de Monsieur de Trautmansdorff quand on luy parle de laisser la Pomeranie entiere aux Suedois il l'offre de fort bon coeur, et craint bien de n'estre pas pris au mot c'est vn moyen infaillible pour rentrer en guerre quand la maison d'Austriche y trouvera son compte, et cependant il ne luy coustera rien pour recompenser Brandebourg. ...
Ny les bonnes intentions de Monsieur Saluius pour la paix ny l'amitié qu'il a pour moy ne sont pas capables de luy faire vuider vn ordre exprez de la Couronne qu'il sert laquelle se sentant appuyée du consentement et mesme du Conseil des plenipotentiaires de france a pris volontiers la resolution de garder toute la Pomeranie car il est vray que plusieurs fois on leur a persuadé icy d'accepter le tout si leur interessez ne consentoient a leurs demandes, le temps est passé de profiter de la bonne volonté du dict Sieur Saluius Sur ce subject: il me l'auoit assez tesmoignée et m'auoit fourny luy mesme des armes pour les combattre; maintenant que les choses ont change de face pour n'auoir pas tenu le chemin qu'il nous auoit monstré. Je ne voy paz Monseigneur, ce que ie puis desirer de luy en ce faict particulier. Je n'obmettray pourtant aucune diligence pour faire en sorte s'il est possible que l'autre party ayt lieu, mais desormais il y a fort peu d'apparence. ...
With modernised spelling:
Münster.
Monseigneur,
... Il est bien rude que la trop grande amitié de nos alliés nous rembarque dans une nouvelle guerre, ou dans un manquement de foi. Les Suédois ont trouvé trop de fidélité parmi nous à retenir toute la Poméranie, et tout Wismar, avec des bailliages qui en sont proches. Il aurait bien mieux fallu laisser aller la lettre que j'avais écrite à la reine de Suède et tenir ferme à ce qu'elle se contentât de la conseigneurie de Wismar, et de la Poméranie antérieure, de l'île de Rügen, de l'archevêché de Bremen, et de l'evêché de Verden, avec le consentement des princes intéressés. C'était un partage si grand et avantageux pour les Suédois qu'il aurait encore surpassé celui de la France, sans compter l'argent que nous en donnons; et je sais qu'ils l'auraient accepté. Monsieur Salvius n'en faisait nul doute, et nous avons concerté les raisons dont il se fallait servir pour donner moyen à la reine de Suède de vaincre l'opposition de ceux qui ne veulent point de paix, ou qui ne veulent pas qu'elle soit de durée. ...
Cela est certain, Monseigneur: notre conduite nous a jetté dans cet inconvenient qui est, à mon sens, d'une fâcheuse conséquence. L'on ne pourrait quasi davantage pécher contre l'ordre que Votre Éminence nous a fait donner tant de fois de pourvoir sagement à la sûreté de la paix, car ces deux princes n'en demeureront pas là. Ils ont de grande alliances et de puissants voisins intéressés avec eux en cet affaire; et l'empereur-même les assistera. Il ne faut que voir le contentement de Monsieur de Trautmansdorff quand on lui parle de laisser la Poméranie entière aux Suédois; il l'offre de fort bon cœur et craint bien de n'être pas pris au mot. C'est un moyen infaillible pour rentrer en guerre quand la maison d'Autriche y trouvera son compte, et cependant, il ne lui coûtera rien pour recompenser Brandebourg. ...
Ni les bonnes intentions de Monsieur Salvius pour la paix, ni l'amitié qu'il a pour moi ne sont pas capables de lui faire vider un ordre exprès de la Couronne qu'il sert, laquelle, se sentant appuyée du consentement et même du Conseil des plénipotentiaires de France, a pris volontiers la résolution de garder toute la Poméranie; car il est vrai que plusieurs fois on leur a persuadé ici d'accepter le tout, si leur intéressés ne consentaient à leurs demandes. Le temps est passé de profiter de la bonne volonté dudit sieur Salvius sur ce sujet; il me l'avait assez témoignée et m'avait fourni lui-même des armes pour les combattre maintenant que les choses ont changé de face pour n'avoir pas tenu le chemin qu'il nous avait montré. Je ne vois pas, Monseigneur, ce que je puis désirer de lui en ce fait particulier. Je n'omettrai pourtant aucune diligence pour faire en sorte, s'il est possible, que l'autre parti ait lieu, mais désormais il y a fort peu d'apparence. ...
Swedish translation (my own):
Münster.
Monseigneur,
... Det är väldigt hårt att våra allierades alltför stora vänskap drar oss tillbaka in i ett nytt krig, eller i brist på tro. Svenskarna har funnit alltför stor lojalitet bland oss för att behålla hela Pommern och hela Wismar med de borgmästare som står dem nära. Det hade varit mycket bättre att släppa det brev jag hade skrivit till Sveriges drottning och hålla fast vid att hon var nöjd med herradömet Wismar och Vorpommern, ön Rügen, ärkebiskopsdömet Bremen och biskopsdömet Verden, med de berörda furstarnas samtycke. Det var en andel så stor och fördelaktig för svenskarna, att den fortfarande skulle ha överträffat Frankrikes, utan att räkna de pengar vi därtill ger; och jag vet att de skulle ha accepterat det. Herr Salvius tvivlade inte på det, och vi har samordnat de skäl som måste användas för att ge Sveriges drottning ett sätt att övervinna motståndet från dem som inte vill ha fred eller som inte vill att den skall bestå. ...
Detta är säkert, monseigneur: vårt uppträdande har kastat oss in i denna olägenhet som, enligt min mening, har en olycklig konsekvens. Man skulle knappast kunna synda mot den order Ers Eminens har gett en så många gånger för att klokt sörja för fredens säkerhet, för dessa två furstar kommer inte att sluta där. De har stora allianser och mäktiga och engagerade grannar med sig i denna fråga; och kejsaren själv kommer att hjälpa dem. Det är bara nödvändigt att se herr Trautmansdorffs tillfredsställelse, när man talar till honom om att helt lämna Pommern åt svenskarna; han erbjuder det med ett mycket gott hjärta och fruktar att han inte kommer att bli tagen på sitt ord. Det är ett ofelbart sätt att återvända till kriget när Österrikes hus finner sin fördel i det, och ändå kommer det inte att kosta något att kompensera Brandenburg. ...
Varken herr Salvii goda avsikter för fred eller den vänskap han har för mig är i stånd att göra honom ogiltigförklarad en uttrycklig order från den krona han tjänar, som, som känner sig stödd av Frankrikes samtycke och till och med av Frankrikes befullmäktigade råd, villigt har tagit emot resolutionen att behålla hela Pommern; ty det är sant att de flera gånger här har blivit övertalade att acceptera allt, om deras inblandade parter inte samtyckte till deras krav. Tiden har gått för att utnyttja den förutnämnde herr Salvii goda vilja i detta ämne; han hade visat den tillräckligt för mig och hade själv försett mig med armarna att bekämpa dem med nu när saker och ting har förändrats för att inte ha tagit den väg han visat oss. Jag ser inte, herrn, vad jag kan önska av honom i just detta faktum. Jag skall dock inte underlåta någon noggrannhet för att om möjligt säkerställa att motparten äger rum, men nu syns det väldigt lite av det. ...
English translation (my own):
Münster.
Monseigneur,
... It is very harsh that the too great friendship of our allies drags us back into a new war, or into a lack of faith. The Swedes have found too much loyalty among us to retain all of Pomerania, and all of Wismar, with the bailiwicks which are close to them. It would have been much better to let go of the letter I had written to the Queen of Sweden and to hold firm that she was content with the conseigneury of Wismar and Fore Pomerania, the island of Rügen, the Archbishopric of Bremen, and of the Bishopric of Verden, with the consent of the princes concerned. It was a share so large and advantageous for the Swedes that it would still have surpassed that of France, without counting the money we give for it; and I know they would have accepted it. Lord Salvius made no doubt about it, and we have concerted the reasons which had to be used to give the Queen of Sweden a means of overcoming the opposition of those who do not want peace, or who do not want it to last. ...
This is certain, Monseigneur: our conduct has thrown us into this inconvenience which, in my opinion, has an unfortunate consequence. One could hardly sin against the order Your Eminence has given one so many times to provide wisely for the security of the peace, for these two princes will not stop there. They have great alliances and powerful and involved neighbours with them in this matter; and the Emperor himself will assist them. It is only necessary to see the satisfaction of Lord Trautmansdorff when one speaks to him of leaving Pomerania entirely to the Swedes; he offers it with a very good heart and fears that he will not be taken at his word. It is an infallible means of returning to war when the House of Austria finds its advantage in it, and yet it will cost it nothing to recompense Brandenburg. ...
Neither Lord Salvius' good intentions for peace nor the friendship he has for me are capable of making him void an express order from the Crown he serves, which, feeling supported by the consent and even by the Council of Plenipotentiaries of France, has willingly taken the resolution to keep all Pomerania; for it is true that several times they have been persuaded here to accept everything, if their involved parties did not consent to their demands. The time has passed to take advantage of the aforementioned Lord Salvius' good will on this subject; he had shown it enough to me and had himself provided me with the arms with which to fight them now that things have changed for not having taken the path he had shown us. I do not see, Monseigneur, what I can want from him in this particular fact. However, I will not omit any diligence to ensure, if possible, that the other party takes place, but now there is very little appearance of it. ...
Above: Kristina.
Above: Claude de Mesmes, Comte d'Avaux.
Above: Johan Adler Salvius.
Above: Cardinal Jules Mazarin.
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