Wednesday, May 31, 2023

Excerpt from resident Antoine de Courtin's letter to Karl Gustav, dated November 28/December 8 (New Style), 1657

Source:

Riksarkivet, pages 115 to 122 in Brev till Kungl. M:t; Residenten Antoine de Courtin; Ordinarie beskickningar 1625-1806; Svenska beskickingars till Frankrike brev och arkiv 1625-1806; Diplomatica Gallica 1542-1809


The letter excerpt:

Sire
Pour rendre vn compte exact de toutes choses à Vostre Majesté, Je commenceray à luy dire que je ne pus pas me donner l'honneur de luy escrire l'ordinaire dernier.

Son Eminence auoit emploẏé les Jours precedens à Son entreueuë auec la Reine Christine à 8 lieuës d'Jcy, ce n'en estant reuenuë que le Jeudy au Soir, tout le Vendredy qui est nostre Jour d'escrire Se passa dans vn accablement d'affaires, et je ne pus auoir l'audience que l'on me fit attendre tout le jour Jusques à Vnze heures du Soir. Estant ennuyé de ces remises, Je m'auisay de faire Vn petit memoire par escrit à S. E. et d'ẏ adjouter la propre lettre de Vostre Majesté du 26 d'Octob[re] qui est pressante et qui m'ordonne de prendre mesme mon congé Sur cette Jndifference Jnsupportable de la Cour pour nos affaires. Je fis tenir tout doucement ce paquet à S. E. Et jl a produit l'effect que j'attendois, dont je rendray raison à V. M. quand je luy auray faict le destail du Voyage que je Viens de faire à fontainebleau pour auoir l'honneur de Voir la Reine Christine.

Trois Jours auant que M. le Cardinal allast Voir Sa Majesté, le Roy la fut Visiter. Le rendez-vous comme j'escriuis, à Vostre Majesté estoit à Courance, mais c'estoit pour donner le change: Car le Roy poussa à fontainebleau et la Surprit. Jl n'eut auec elle qu'vne conuersation publique & familiere de trois quartz d'heure où jl ne fut par[la] que de Comedies & de baletz. Jl n'y but ny mangea; et S'en retourna comme jl estoit venu. L'entreueuë de M. le Cardinal fut plus Serieuse. S. E. traicta magnifiquement la Reine à petit Bourg belle Maison que M. le Cardinal auoit empruntée pour cela. Jl luy presenta la Seruiette à lauer, et elle le fit mettre à table auec Sa Majesté. Jlz confererent ensemble trois fois; Je ne scay pas bien le destail des choses, mais le resultat est que la Reine tesmoigne d'estre fort Satisfaite de M. le Cardinal, Et qu'il est fort content de ce qu'elle ne Vient point à Paris, mais S'en retourne en Jtalie par la Prouence.

Ayant appris qu'elle estoit Sur Son depart, Je crus que c'estoit de mon deuoir d'aller receuoir Ses commandemens et Satisfaire aux ordres de Vostre Majesté en luy fesant entendre que Sa Volonté estoit d'appuyer Jcẏ ses Jnterestz autant qu'elle le pourroit et Jusques là mesme de cedder Ses Vieilles pretentions du Subsite passé, pour les conuertir en vne rente payable par la Cour Sa Vie durant, pour remboursement de pareille rente que Sa Majesté S'estoit laissée entendre vouloir cedder à Vostre Majesté. La Reine Christine receut tres bien ma proposition, et ne fit pas comme l'autre fois; Elle entra en matiere auec moy & me tesmoigna estre extraordinairement Satisfaicte de la bonté de Vostre Majesté. Elle se fit jnformée de l'affaire, dont je luy donnay mes propres memoires. Elle me commenda aussy de faire Vn projet des Articles que nous pourrions en negotier auec la Cour. Je les fis en Substance à peu prez Suiuant le formulaire qu'il a pleû à V. M. de m'enuoyer Sans parler des 200/m Escus receus: Car Jl me Vint en pensée qu'elle auroit creû que nous luy donnions le rebut et ce que nous ne Voulons plus; Joint qu'il Sera assez à temps d'en parler lors qu'on discutera la chose auec nos parties aduerses, qui n'ayant Jamais Voulu auouër nostre debte, ne peuuant pas nous precompter cette Somme Sur cette demande. Jlz ne nous la deduirons pas non plus Sur autre chose, S'estant expliquez qu'ilz donnoient de l'argent parce que la conjoncture des affaires les ẏ obligeoient: Et pleust à Dieu qu'ilz nous en eussent donné Six fois autant, nous ferions bien ensorte par Vn article particulier dans l'Alliance que tout Sera remis et oublié Sans prejudice de l'auenir. Tout le Secret Seulement est de tirer de l'argent. Sous quelque pretexte que ce Soit, jl est bien pris et ne tire point à consequence. La derniere resolution de la Reine en trois Audiences qu'elle me fit l'honneur de me donner fut. Premierement que je remerciasse de tout mon pouuoir Vostre Majesté de Sa bonne Volonté pour elle, comme elle ne manquera pas de le faire elle mesme. Secondem:t Elle me dit qu'il ne faloit point parler à la Cour de la rente de 40/m Escus, parce qu'il estoit jndifferent à V. M Si elle alloit ou plus haut ou plus bas, puis qu'il ne luy en cousteroit pas dauantage. Et en troisiesme lieu qu'elle estimoit que l'affaire Se feroit mieux à Sa bienseance S'il plaisoit à V. M. de luy faire Seulement Vne cession pure et Simple de ces vieux Subsides, parce qu'apres elle S'ajusteroit elle mesme auec la Cour. Là dessus elle me demanda fort Si Vostre Majesté ẏ repugneroit. Je luy respondis que Selon les tendresses que V. M. m'auoit faict la grace de me tesmoigner pour elle, Je ne pensois pas qu'elle fust capable de luy rien refuser de cela; [...] Je n'osay pas mesme luy dire qu'il me Sembloit qu'elle parloit contre elle mesme; Car Si c'estoit mon affaire J'aymerois bien mieux pour la Seureté des choses engager la france par Vn traicté authentique auec Vostre Majesté, que de pericliter moy Seul dans l'euenement d'Vn traicté de particulier à particulier. Ensuite de mon compliment elle exaggera fort amplement aussy Son affection pour Vostre Majesté; Qu'elle ne luy demanderoit Jamais rien qui l'Jncommode, qu'au contraire Si elle pouuoit la tirer des mauuaises affaires aux despens de Son propre Sang, elle le donneroit; Que Si elle auoit Cent Couronnes elle les luy remettroit; Et qu'au reste elle ne perdroit Jamais la bonne jnclination qu'elle auoit pour la Suede; qu'elle la regardoit comme Sa Patrie, qui l'auoit faict naistre Reine, que c'estoit en cette qualité qu'elle estoit quelque chose en ce Monde, Et qu'ainsy elle deuoit tout à la premiere cause.

De plus elle me dit qu'elle ne Vouloit rien pour rien ny de V. M. ny de la Cour, Et qu'elle mourroit plustost de faim que de prendre des presens de qui que ce fust; Que pour cet effect elle despecheroit Appelman Vers V. M. pour negotier cette cession et luy en faire vne reciproque: Que de ma part elle me chargeoit de Solliciter M. le Cardinal pour luy faire auouër Seulement cette debte; Et elle m'a donné Vne lettre pour ce Sujet à Son Em. De laquelle elle me dit en passant qu'elle estoit fort Satisfaicte; Que le Roy estoit aussy fort Jncliné à l'obliger; Et qu'elle auoit auec cela faict b[e]aucoup d'Amys en france, qui Seront rauys que l'on considere Ses Jnterestz; et qu'elle ne doutoit pas que M. le Cardinal ne Se Servist de ce pretexte pour la Seruir; mais qu'il faloit que je Sollicitasse l'affaire de la part de V. M. ce que Je luy promis de faire. Elle me coula aussy Vn mot Sur les bonnes dispositions que M. le Cardinal tesmoignoit pour l'Alliance; et qu'elle luy en auoit parlé fortement, dont je la remerciay; mais que Son Em. auoit auouë que Vostre Majesté auoit trop de guerres Sur les bras, et qu'elle Se deuoit defaire d'Vne partie de Ses Ennemys.

Ces paroles me fraperent plus que tout le reste. Cela reuient à ce que Je me Suis donné l'honneur d'escrire à V. M. que cette Cour ne consentira Jamais qu'à peine à Secourir V. M. pendant qu'elle ne Sera engagée qu'en des quereles particulieres, Et que pour ce Sujet nous ne deuons en aucune maniere tesmoigner d'auersion pour aucune paix, Jusques à ce qu'il ayt pleû à Dieu renforcer tellement Vostre Majesté qu'elle Soit capable de Se faire Suiure par ceux mesmes qui la Veulent arrester. Et je me fortifie moy mesme dans cette opinion en fesant reflexion Sur le procede de la Reine Christine. Auant qu'elle eust parlé à M. le Cardinal, S'Jmaginant que je fesois le fin, et que l'Alliance où elle pretend possible bonne part estoit Sur le point de Sa conclusion, elle ne Vouloit Jamais mettre en auant ny embrasser la proposition des Vieilles debtes: Maintenant qu'elle a parlé à S. E. et que possible elle l'a trouuée esloignée de conclure cette Alliance auant que V. M. Soit en estat d'agir pour la Cause commune; Ou peut-estre de ne la pas conclurre du tout pour espargner le Subside annuël comme jl a faict Jusques Jcẏ; Voyant (dis-je) que cela Va peut-estre tirer de longue, elle prend maintenant l'autre party et Se monstre [...] autant ardente à ces Vieilles debtes, qu'elle ẏ estoit tiede auparauant, fesant Sans doute Son compte Sur l'amitié de M. le Cardinal.

Pour reuenir à la Reine, Sa Majesté me dit aussy que Si elle estoit capable de conseiller Vostre Majesté, elle l'exhorteroit à la paix. Je luy fis entendre comme je fais par tout les bonnes et Sinceres Jntentions de V. M. pour cela; Et la Cour en est toute persuadée. Sa Majesté me donna ordre aussy de prier Vostre Majesté qu'il luy plaise d'expedier promptement Appelman, Et qu'elle en attendra la response en Prouence. Elle me dit à ce propos que Son dessein estoit d'aller à hambourg pour negotier l'eschange des Cessions dont est question auec Vostre Majesté; mais que M. le Cardinal ayant trouué que Son Voyage d'Jtalie estoit pressé, Elle S'y en retourneroit déz qu'elle auroit eu la responce de Vostre Majesté; Sur laquelle elle m'a donné addresse de luy escrire ce qu'il plairra à V. M. de S'en faire entendre à moy. Elle me dit aussy en riant que pour faire haster, M. le Cardinal à S'expliquer en Sa faueur; Je n'auois qu'à le menacer (comme de moy mesme) qu'elle estoit resoluë de Venir à Paris pour le Solliciter elle mesme.

Par où je Juge qu'elle Scait que la Cour l'ayme mieux loing que prez; Et qu'apres tout Jlz ne luy donneront que de bonnes paroles. Car jl est Vray Sire que depuis ce malheureux Accident qui luy est arriué, quoy que la Cour ayt dissimulé comme elle deuoit faire, Sa reputation Souffre Vn furieux eschec parmy le Monde. Et delà je conclus (Selon mon petit Sens) que ce ne Sera qu'auec grande difficulté Si on consent Jcẏ qu'elle prenne pied en france, estant redoutée comme elle est du Ministre. Ce que l'on pourroit faire Seroit de luy assigner des pensions Sur des Benefices. Si c'est Sur des benefices masculins cela ne Se peut qu'auec grande et extraordinaire dispence du Pape, encore ne Scay-je pas Si cela ne feroit point de bruict dans l'Eglise gallicane: Si c'est Sur des femmes Tous les benefices qui Sont en france de cette Espece Sont d'Jmportance et pour les filles des Roys et grands Seigneurs qui en ont besoin pour eux mesmes. Resteroit à luy conquerir des Estatz en Jtalie pour Sa rente (ainsy que quelques Vns ont Voulu faire courir le bruict qu'elle estoit Venuë [...] faire la proposition, et mesme le dessein alloit sur Naples)[.] Mais comme ce Sont Jdées, Je reuiens tousjours à douter quel establissement elle peut pretendre. Je ne manquay pas de l'en pressentir, Suiuant l'Jntention de Vostre Majesté; mais Elle declina tousjours, Et ne S'en expliqua pas dauantage, Sinon qu'elle prendroit Ses mesures auec la Cour, et qu'elle feroit aisement Ses affaires[.]

Cependant J'ay appris, mais Sous le Sceau du dernier Secret que M. le Cardinal luy auoit faict toucher 20/m Escus; qu'elle ne les auoit jamais Voulu accepter, qu'à condition qu'elle les luy rendroit, Son Em. y a consenty. J'ay Sceu aussy que Ses pierreries qui Sont en flandres ne Sont pas degagées. Elles tiennent pour 12/m Escus dont elle paye 600 Escus d'Jnterest. Elle auoit eu à la Verité dessein de les retirer; mais elle a diuerty ailleurs le fond qu'elle destinoit à cela. Ces pierreries cependant Sont estimées 100/m Escus. On m'en a faict Succinctement le destail: C'est Si je m'en Souuiens Son gros Rubis, Vn gros diamant, Vn Colier de perles, Vn bouquet de Diamantz & autres. Je prens la liberté de faire ce destail à V. M. pour ce que la Reine peut mourir, et tout cela estre au pillage. ...
Sire
de V:re Majesté
Le tres humble tres obeïssant &
tres fidele Sujet.
De Courtin
A Paris le 28 [Nouembre]/8 Decembre
1657.

With modernised spelling:

Sire,
Pour rendre un compte exact de toutes choses à Votre Majesté, je commencerai à lui dire que je ne pus pas me donner l'honneur de lui écrire l'ordinaire dernier.

Son Éminence avait employé les jours précédents à son entrevue avec la reine Christine à 8 lieues d'ici, ce n'en étant revenue que le jeudi au soir; tout le vendredi, qui est notre jour d'écrire, se passa dans un accablement d'affaires, et je ne pus avoir l'audience que l'on me fit attendre tout le jour jusqu'à onze heures du soir. Étant ennuyé de ces remises, je m'avisai de faire un petit mémoire par écrit à Son Éminence et d'y ajouter la propre lettre de Votre Majesté du 26 d'octobre, qui est pressante et qui m'ordonne de prendre même mon congé sur cette indifférence insupportable de la Cour pour nos affaires. Je fis tenir tout doucement ce paquet à Son Éminence, et il a produit l'effet que j'attendais, dont je rendrai raison à Votre Majesté quand je lui aurai fait le détail du voyage que je viens de faire à Fontainebleau pour avoir l'honneur de voir la reine Christine.

Trois jours avant que Monsieur le cardinal allât voir Sa Majesté, le roi la fut visiter. Le rendez-vous, comme j'écrivis à Votre Majesté, était à Courance, mais c'était pour donner le change, car le roi poussa à Fontainebleau et la surprit. Il n'eut avec elle qu'une conversation publique et familière de trois quarts d'heure, où il ne fut parla que de comédies et de balets. Il n'y but, ni mangea et s'en retourna comme il était venu.

L'entrevue de Monsieur le cardinal fut plus sérieuse. Son Éminence traita magnifiquement la reine à Petitbourg, belle maison que Monsieur le cardinal avait empruntée pour cela. Il lui présenta la serviette à laver, et elle le fit mettre à table avec Sa Majesté. Ils conférèrent ensemble trois fois; je ne sais pas bien le détail des choses, mais le résultat est que la reine témoigne d'être fort satisfaite de Monsieur le cardinal et qu'il est fort content de ce qu'elle ne vient point à Paris, mais s'en retourne en Italie par la Provence.

Ayant appris qu'elle était sur son départ, je crus que c'était de mon devoir d'aller recevoir ses commandements et satisfaire aux ordres de Votre Majesté en lui faisant entendre que sa volonté était d'appuyer ici ses intérêts autant qu'elle le pourrait et jusque-là même de céder ses vieilles prétensions du subside passé, pour les convertir en une rente payable par la Cour sa vie durant, pour remboursement de pareille rente que Sa Majesté s'était laissée entendre vouloir céder à Votre Majesté.

La reine Christine reçut très bien ma proposition et ne fit pas comme l'autre fois. Elle entra en matière avec moi et me témoigna être extraordinairement satisfaite de la bonté de Votre Majesté. Elle se fit informée de l'affaire, dont je lui donnai mes propres mémoires. Elle me commanda aussi de faire un projet des articles que nous pourrions en négocier avec la Cour. Je les fis en substance à peu près, suivant le formulaire qu'il a plu à Votre Majesté de m'envoyer, sans parler des 200 mille écus reçus. Car il me vint en pensée qu'elle aurait cru que nous lui donnions le rebut et ce que nous ne voulons plus; joint qu'il sera assez à temps d'en parler lorsqu'on discutera la chose avec nos parties adverses, qui n'ayant jamais voulu avouer notre dette, ne pouvant pas nous précompter cette somme sur cette demande.

Ils ne nous la deduirons pas non plus sur autre chose, s'étant expliqués qu'ils donnaient de l'argent parce que la conjoncture des affaires les y obligeaient. Et plût à Dieu qu'ils nous en eussent donné six fois autant, nous ferions bien ensorte par un article particulier dans l'alliance que tout sera remis et oublié sans préjudice de l'avenir. Tout le secret seulement est de tirer de l'argent. Sous quelque prétexte que ce soit, il est bien pris et ne tire point à conséquence.

La dernière résolution de la reine en trois audiences qu'elle me fit l'honneur de me donner fut: premièrement, que je remerciasse de tout mon pouvoir Votre Majesté de sa bonne volonté pour elle, comme elle ne manquera pas de le faire elle même. Secondement, elle me dit qu'il ne fallait point parler à la Cour de la rente de 40 mille écus, parce qu'il était indifférent à Votre Majesté si elle allait ou plus haut ou plus bas, puisqu'il ne lui en coûterait pas davantage. Et, en troisième lieu, qu'elle estimait que l'affaire se ferait mieux à sa bienséance, s'il plaisait à Votre Majesté, de lui faire seulement une cession pure et simple de ces vieux subsides, parce qu'après elle s'ajusterait elle-même auec la Cour.

Là-dessus, elle me demanda fort si Votre Majesté y répugnerait. Je lui répondis que, selon les tendresses que Votre Majesté m'avait fait la grâce de me témoigner pour elle, je ne pensais pas qu'elle fût capable de lui rien refuser de cela; [...] je n'osai pas même lui dire qu'il me semblait qu'elle parlait contre elle-même. Car, si c'était mon affaire, j'aimerais bien mieux pour la sûreté des choses engager la France par un traité authentique avec Votre Majesté, que de péricliter moi seul dans l'événement d'un traité de particulier à particulier.

Ensuite de mon compliment, elle exagéra fort amplement aussi son affection pour Votre Majesté, qu'elle ne lui demanderait jamais rien qui l'incommode; qu'au contraire, si elle pouvait la tirer des mauvaises affaires aux dépens de son propre sang, elle le donnerait; que si elle avait cent couronnes, elle les lui remettrait; et, qu'au reste, elle ne perdrait jamais la bonne inclination qu'elle avait pour la Suède; qu'elle la regardait comme sa patrie qui l'avait fait naître reine; que c'était en cette qualité qu'elle était quelque chose en ce monde; et qu'ainsi elle devait tout à la première cause.

De plus, elle me dit qu'elle ne voulait rien pour rien, ni de Votre Majesté, ni de la Cour, et qu'elle mourrait plutôt de faim que de prendre des présents de qui que ce fût; que, pour cet effet, elle dépêcherait Appelman vers Votre Majesté pour négocier cette cession et lui en faire une réciproque; que, de ma part, elle me chargeait de solliciter Monsieur le cardinal pour lui faire avouer seulement cette dette; et elle m'a donné une lettre pour ce sujet à Son Éminence, de laquelle elle me dit en passant qu'elle était fort satisfaite. Que le roi était aussi fort incliné à l'obliger; et qu'elle avait avec cela fait beaucoup d'amis en France qui seront ravis que l'on considère ses intérêts; et qu'elle ne doutait pas que Monsieur le cardinal ne se servît de ce prétexte pour la servir, mais qu'il fallait que je sollicitasse l'affaire de la part de Votre Majesté ce que je lui promis de faire. Elle me coula aussi un mot sur les bonnes dispositions que Monsieur le cardinal témoignait pour l'alliance; et qu'elle lui en avait parlé fortement, dont je la remerciai; mais que Son Éminence avait avoué que Votre Majesté avait trop de guerres sur les bras et qu'elle se devait défaire d'une partie de ses ennemis.

Ces paroles me frappèrent plus que tout le reste. Cela revient à ce que je me suis donné l'honneur d'écrire à Votre Majesté que cette Cour ne consentira jamais qu'à peine à secourir Votre Majesté pendant qu'elle ne sera engagée qu'en des querelles particulières, et que, pour ce sujet, nous ne devons en aucune manière témoigner d'aversion pour aucune paix, jusqu'à ce qu'il ait plu à Dieu renforcer tellement Votre Majesté qu'elle soit capable de se faire suivre par ceux-mêmes qui la veulent arrêter. Et je me fortifie moi-même dans cette opinion en faisant réflexion sur le procède de la reine Christine.

Avant qu'elle eût parlé à Monsieur le cardinal, s'imaginant que je faisais le fin et que l'alliance, où elle prétend possible bonne part, était sur le point de sa conclusion, elle ne voulait jamais mettre en avant ni embrasser la proposition des vieilles dettes. Maintenant qu'elle a parlé à Son Éminence et que possible elle l'a trouvée éloignée de conclure cette alliance avant que Votre Majesté soit en état d'agir pour la cause commune, ou, peut-être, de ne la pas conclure du tout pour épargner le subside annuel comme il a fait jusqu'ici; voyant (dis-je) que cela va peut-être tirer de longue, elle prend maintenant l'autre parti et se montre [...] autant ardente à ces vieilles dettes qu'elle y était tiède auparavant, faisant sans doute son compte sur l'amitié de Monsieur le cardinal.

Pour revenir à la reine, Sa Majesté me dit aussi que si elle était capable de conseiller Votre Majesté, elle l'exhorterait à la paix. Je lui fis entendre, comme je fais par tout les bonnes et sincères intentions de Votre Majesté pour cela; et la Cour en est toute persuadée. Sa Majesté me donna ordre aussi de prier Votre Majesté qu'il lui plaise d'expédier promptement Appelman et qu'elle en attendra la réponse en Provence. Elle me dit à ce propos que son dessein était d'aller à Hambourg pour négocier l'échange des cessions, dont est question avec Votre Majesté; mais que Monsieur le cardinal ayant trouvé que son voyage d'Italie était pressé, elle s'y en retournerait dès qu'elle aurait eu la réponse de Votre Majesté, sur laquelle elle m'a donné adresse de lui écrire ce qu'il plaira à Votre Majesté de s'en faire entendre à moi.

Elle me dit aussi en riant que pour faire hâter Monsieur le cardinal à s'expliquer en sa faveur, je n'avais qu'à le menacer (comme de moi-même) qu'elle était résolue de venir à Paris pour le solliciter elle-même. Par où je juge qu'elle sait que la Cour l'aime mieux loin que près, et qu'après tout ils ne lui donneront que de bonnes paroles, car il est vrai, Sire, que depuis ce malheureux accident qui lui est arrivé, quoique la Cour ait dissimulé, comme elle devait faire, sa réputation souffre un furieux échec parmi le monde. Et delà je conclus (selon mon petit sens) que ce ne sera qu'avec grande difficulté si on consent ici qu'elle prenne pied en France, étant redoutée comme elle est du ministre.

Ce que l'on pourrait faire serait de lui assigner des pensions sur des bénéfices. Si c'est sur des bénéfices masculins, cela ne se peut qu'avec grande et extraordinaire dispense du pape; encore ne sais-je pas si cela ne ferait point de bruit dans l'Église gallicane. Si c'est sur des femmes, tous les bénéfices qui sont en France de cette espèce sont d'importance et pour les filles des Rois et grands seigneurs qui en ont besoin eux-mêmes. Resterait à lui conquérir des états en Italie pour sa rente (ainsi que quelques-uns ont voulu faire courir le bruit qu'elle était venue [...] faire la proposition, et même le dessein allait sur Naples).

Mais, comme ce sont idées, je reviens toujours à douter quel établissement elle peut prétendre. Je ne manquai pas de l'en pressentir, suivant l'intention de Votre Majesté, mais elle declina toujours et ne s'en expliqua pas davantage, sinon qu'elle prendrait ses mesures avec la Cour et qu'elle ferait aisément ses affaires.

Cependant, j'ai appris, mais sous le sceau du dernier secret, que Monsieur le cardinal lui avait fait toucher 20 mille écus, qu'elle ne les avait jamais voulu accepter qu'à condition qu'elle les lui rendrait. Son Éminence y a consenti. J'ai su aussi que ses pierreries, qui sont en Flandre, ne sont pas dégagées. Elles tiennent pour 12 mille écus, dont elle paye 600 écus d'intérêt. Elle avait eu à la vérité dessein de les retirer, mais elle a diverti ailleurs le fond qu'elle destinait à cela. Ces pierreries cependant sont estimées 100 mille écus. On m'en a fait succinctement le détail: c'est, si je m'en souviens, son gros rubis, un gros diamant, un collier de perles, un bouquet de diamants, et autres. Je prends la liberté de faire ce détail à Votre Majesté pour ce que la reine peut mourir et tout cela être au pillage. ...
Sire,
de Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet
De Courtin.
A Paris, le 28 [novembre]/8 décembre 1657.

Swedish translation (my own):

Min herre,
För att ge Ers Majestät en exakt redogörelse för allt, skall jag börja med att säga Er att jag inte kunde ge mig själv äran att skriva till Er med sista posten.

Hans Eminens hade tillbringat dagarna före hans entrevue med drottning Kristina åtta lieues härifrån, efter att ha återvänt först på torsdag kväll; hela fredagen, som är vår skriftdag, gick i en hel del ärenden, och jag kunde inte ha den audiens som jag fick vänta på hela dagen till klockan elva på kvällen. Eftersom jag irriterade mig på dessa uppskjutningar, tog jag det i mitt huvud att göra en liten memorial i skrift till Hans Eminens och därtill lägga Ers Majestäts eget brev av den 26 oktober, som är brådskande och som befaller mig att ta min ledighet härom hovets outhärdliga likgiltighet för våra angelägenheter. Jag höll detta paket mycket försiktigt till Hans Eminens, och det gav den effekt jag förväntade mig, för vilket jag kommer att förklara för Ers Majestät när jag har givit Er detaljerna om den resa jag just gjort till Fontainebleau för att få äran att träffa drottning Kristina.

Tre dagar innan monsieur kardinalen gick för att träffa Hennes Majestät, gick konungen för att besöka henne. Rendevouset, som jag skrev till Ers Majestät, var i Courance, men det var för att lura henne, ty konungen trängde på vid Fontainebleau och överraskade henne. Han hade bara ett offentligt och bekant samtal med henne i tre kvart, där det inte talades om annat än komedier och baletter. Han varken drack eller åt där och kom tillbaka som han hade kommit.

Monsieur kardinalens entrevue var mer seriös. Hans Eminens behandlade drottningen magnifikt i Petitbourg, ett fint hus som Monsieur kardinalen hade lånat för detta ändamål. Han räckte fram servetten för henne och hon fick honom att sätta sig till bords med Hennes Majestät. De konfererade tillsammans tre gånger; jag kan inte riktigt detaljerna i saker och ting, men resultatet är att drottningen betygar att han är mycket nöjd med monsieur kardinalen och att han är mycket glad över att hon inte kommer till Paris, utan återvänder till Italien genom Provence.

Efter att ha fått veta att hon var på väg att lämna, ansåg jag att det var min plikt att gå och ta emot hennes befallningar och följa Ers Majestäts order genom att få henne att förstå att Er vilja var att stödja hennes intressen här så mycket Ni kunde och tills dess till och med avstå Era gamla anspråk på det förflutna bidraget att omvandla dem till en livränta, som rätten under hennes livstid utgår, för återbetalning av sådan livränta, att Hennes Majestät låtit sig förstå att vilja avstå till Ers Majestät.

Drottning Kristina tog emot mitt frieri mycket väl och gjorde inte som hon gjorde andra gången. Hon gick in i saker med mig och vittnade för mig att hon var utomordentligt nöjd med Ers Majestäts godhet. Hon gjorde sig underrättad om affären, om vilken jag gav henne mina egna memorialer. Hon beordrade mig också att göra ett utkast till de artiklar som vi kunde förhandla med domstolen. Jag gjorde dem mer eller mindre i sak, efter det formulär som Ers Majestät gärna skickade till mig, för att inte tala om de mottagna 200,000 écus. Ty det kom för mig att hon skulle ha trott att vi gav henne skrotet och det vi inte längre vill ha; också att det blir tid nog att prata om det när vi diskuterar saken med våra motparter, som aldrig ville erkänna vår skuld, att inte kunna dra av denna summa från oss på denna begäran.

De kommer inte heller att dra av det från oss på något annat, efter att ha förklarat för sig själva att de gav pengar för att angelägenheterna tvingade dem till det. Och skulle Gud att de hade gett oss sex gånger så mycket, vi skulle se till genom en särskild artikel i alliansen att allt kommer att läggas tillbaka och glömmas utan att det påverkar framtiden. Hela hemligheten är bara att dra pengar. Under vilken förevändning som helst är den väl tagen och får inga konsekvenser.

Drottningens sista resolution i de tre audienser, som hon gjorde mig äran att ge mig, var: för det första att jag tackar Ers Majestät av all min kraft för Er goda vilja för henne, som hon inte kommer att underlåta att göra själv. För det andra sade hon till mig att man inte skulle tala till rätten om hyran av 40,000 écus, eftersom det var likgiltigt för Ers Majestät om den gick högre eller lägre, eftersom det inte skulle kosta Er längre. Och, för det tredje, att hon ansåg, att det vore bättre för hennes anständighet, om Ers Majestät ville behaga, att till henne endast göra en ren och skär överlåtelse av dessa gamla subventioner, emedan hon sedan skulle justera sig med hovet.

Därpå frågade hon mig högt, om Ers Majestät skulle vara motvillig att göra det. Jag svarade henne, att jag, enligt den ömhet, som Ers Majestät hade gjort mig den nåd att visa mig för henne, inte trodde att Ni var i stånd att vägra henne något av det; [...] vågade jag inte ens berätta för henne att det verkade som om hon talade emot sig själv. Ty om det vore min angelägenhet, skulle jag mycket hellre, för sakernas säkerhet, engagera Frankrike genom ett autentiskt fördrag med Ers Majestät än att ensam gå under i händelse av ett fördrag mellan privatpersoner.

 överdrev hon med min komplimang även rikligt sin tillgivenhet för Ers Majestät, att hon aldrig skulle fråga något, som skulle vara Er obekvämt; att tvärtom, om hon kunde få Er ur dåliga affärer på bekostnad av sitt eget blod, så skulle hon gärna ge det; att om hon hade hundra kronor, skulle hon ge Er dem; och dessutom skulle hon aldrig förlora den goda tillgivenhet hon hade för Sverige; att hon såg på det som sitt fädernesland, som hade låtit henne födas till drottning; att det var i denna egenskap hon var något i denna värld; och att hon sålunda var skyldig den första saken allt.

Dessutom sade hon till mig att hon inte ville ha något för någonting, varken av Ers Majestät eller från hovet, och att hon hellre ville dö av hunger än att ta presenter av någon; att hon för detta ändamål skulle sända Appelman till Ers Majestät för att förhandla om denna cession och göra den ömsesidig för honom; att hon för min del instruerade mig att be kardinalen att få honom att erkänna endast denna skuld; och hon gav mig ett brev i detta ämne till Hans Eminens, med vilken hon i förbigående berättade för mig att hon var mycket nöjd. Att konungen också var starkt benägen att förplikta henne; och att hon därigenom hade fått många vänner i Frankrike som kommer att bli glada över att få hennes intressen beaktade; och att hon inte tvivlade på att monsieur kardinalen skulle använda denna förevändning för att tjäna henne, utan att jag var tvungen att be Ers Majestät om saken, vilket jag lovade att göra. Hon viskade också ett ord till mig om de goda sinnen som monsieur kardinalen visade för alliansen; och att hon hade talat starkt till honom om det, vilket jag tackade henne för; men att Hans Eminens hade erkänt att Ers Majestät hade för många krig på Era händer och att Ni var tvungen att göra Er av med några av Era fiender.

Dessa ord slog mig mer än något annat. Detta motsvarar det faktum att jag har gett mig själv äran att skriva till Ers Majestät att detta hov aldrig kommer att samtycka men med svårighet att bistå Ers Majestät medan den endast är engagerad i privata gräl, och att vi i denna fråga därför måste på intet sätt visa någon motvilja mot någon fred förrän det har behagat Gud att stärka Ers Majestät så mycket att Ni kan få Er följs av dem som vill stoppa Er. Och jag stärker mig i denna åsikt genom att reflektera över drottning Kristinas förfarande.

Innan hon hade talat med monsieur kardinalen och föreställt sig att jag gjorde slutet och att alliansen, i vilken hon hävdar att en god del är möjlig, var på väg att avslutas, ville hon aldrig lägga fram eller anamma förslaget från de gamla skulder. Nu när hon har talat med Hans Eminens och som möjligt finner hon honom avlägsen från att ingå denna allians innan Ers Majestät är i stånd att agera för den gemensamma saken, eller kanske från att överhuvudtaget ingå den för att spara det årliga bidraget som Ni hittills har gjort; när hon ser (säger jag) att det kanske kommer att ta lång tid, tar hon nu andra sidan och visar sig [...] lika angelägen om dessa gamla skulder som hon var ljummen förut, utan tvekan gör sin egen räkning på monsieur kardinalens vänskap.

Att komma tillbaka till drottningen, sade Hennes Majestät också till mig att om hon kunde ge råd till Ers Majestät så skulle hon uppmana Er till fred. Jag gav henne att förstå, som jag alltid gör, Ers Majestäts goda och uppriktiga avsikter därtill; och hovet är helt övertygad om detta. Hennes Majestät beordrade mig också att be Ers Majestät att genast skicka Appelman och att hon kommer att invänta Ert svar i Provence. Hon berättade mig i detta ämne, att hennes avsikt var att bege sig till Hamburg för att förhandla om utbytet av de överträdelser, om vilka Ers Majestät är i fråga; men att monsieur kardinalen funnit, att hans resa till Italien var bråttom, skulle hon återvända dit, så snart hon skulle ha fått Ers Majestäts svar, på vilket hon har givit mig adressen att skriva till Er, som Ers Majestät behagar att göra Er hörd av mig.

Hon berättade också, skrattande, att för att skynda på herr kardinalen att förklara sig till hennes fördel, behövde jag bara hota honom (som med mig själv) att hon var fast besluten att komma till Paris för att beställa honom själv. Därmed bedömer jag, att hon vet, att hovet hellre vill att hon är långt borta än i närheten, och att de trots allt bara kommer att ge henne goda ord, ty det är sant, min herre, att sedan denna olyckliga olycka, som hände med henne, även om hovet har försämrats, som den borde, lider hennes rykte ett rasande misslyckande bland världen. Och därifrån drar jag slutsatsen (enligt min lilla mening) att det bara blir med stor svårighet om man här samtycker till att hon får fotfäste i Frankrike, att hon är lika fruktad som hon är av ministern.

Det som skulle kunna göras skulle vara att avsätta hennes pensioner av vinst. Om det är på manliga förmåner, kan det bara vara med stor och extraordinär dispens från påven; fortfarande vet jag inte om det inte skulle göra uppståndelse i den gallikanska Kyrkan. Om det gäller kvinnor, är alla förmåner som finns i Frankrike av detta slag av betydelse och för döttrar till kungar och stora herrar som själva behöver dem. Allt som återstod var att vinna stater åt henne i Italien för hennes inkomst (eftersom vissa ville sprida ryktet om att hon hade kommit [...] för att göra förslaget, och dessängen gick till och med till Neapel).

Men eftersom det här är idéer kommer jag alltid tillbaka och tvivlar på vilket etablissemang hon kan göra anspråk på. Jag underlät inte att förutse det, efter Ers Majestäts avsikt, men hon avböjde alltid och förklarade sig inte närmare förutom att hon skulle vidta sina åtgärder med rätten och att hon lätt skulle sköta sina angelägenheter.

Emellertid har jag fått veta, men under den största hemlighetens sigill, att monsieur kardinalen hade låtit henne ta emot 20,000 écus och att hon aldrig hade velat ta emot dem förutom på villkor att hon skulle lämna tillbaka dem till honom. Hans Eminens har samtyckt till det. Jag har också fått veta att hennes ädelstenar som finns i Flandern inte är degagerade. De är värda 12,000 écus, varav hon betalar 600 écus i ränta. Hon hade egentligen tänkt ta ut dem, men hon avledde den fond hon tänkt sig för det någon annanstans. Dessa ädelstenar uppskattas dock till 100,000 écus. En har berättat detaljerna för mig kortfattat: de är, om jag kommer ihåg, hennes stora rubin, en stor diamant, ett pärlhalsband, en bukett diamanter och andra. Jag tar mig friheten att ge denna detalj till Ers Majestät för det faktum att drottningen kan dö och allt detta plundras. ...
Min herre,
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste undersåte
De Courtin.
Paris, den 28 [novembre]/8 december 1657.

English translation (my own):

Sire,
To render an exact account of all things to Your Majesty, I will begin by telling you that I could not give myself the honour of writing to you by the last ordinary.

His Eminence had spent the days preceding his interview with Queen Kristina eight lieues from here, not having returned until Thursday evening; the whole of Friday, which is our day for writing, was passed in a great deal of affairs, and I could not have the audience which I was made to wait for all day until eleven o'clock in the evening. Being annoyed with these postponements, I took it into my head to make a little memorandum in writing to His Eminence and to add to it Your Majesty's own letter of the 26th of October, which is urgent and which orders me to take my leave on this intolerable indifference of the court for our affairs. I held this parcel very gently to His Eminence, and it produced the effect I expected, for which I will explain to Your Majesty when I have given you the details of the journey I have just made to Fontainebleau to have the honour of seeing Queen Kristina.

Three days before Monsieur the Cardinal went to see Her Majesty, the King went to visit her. The rendezvous, as I wrote to Your Majesty, was at Courance, but it was to deceive her, for the King pushed on at Fontainebleau and surprised her. He had only a public and familiar conversation with her for three quarters of an hour, in which nothing was spoken of but comedies and ballets. He neither drank nor ate there and returned as he had come.

Monsieur the Cardinal's interview was more serious. His Eminence treated the Queen magnificently at Petitbourg, a fine house which Monsieur the Cardinal had borrowed for that purpose. He presented to her the napkin, and she made him sit down to table with Her Majesty. They conferred together three times; I do not really know the details of things, but the result is that the Queen testifies to be very satisfied with Monsieur the Cardinal and that he is very happy that she is not coming to Paris, but is returning to Italy via Provence.

Having learned that she was about to leave, I thought it my duty to go and receive her commands and comply with Your Majesty's orders by making her understand that your will was to support her interests here as much as you could and, until then, even cede your old pretensions of the past subsidy to convert them into an annuity payable by the court during her lifetime, for reimbursement of such an annuity that Her Majesty had let himself be understood to want to cede to Your Majesty.

Queen Kristina received my proposal very well and did not do as she did the other time. She entered into matters with me and testified to me that she was extraordinarily satisfied with Your Majesty's kindness. She made herself informed of the affair, of which I gave her my own memorandums. She also ordered me to make a draft of the articles that we could negotiate with the court. I made them in substance more or less, following the form Your Majesty was pleased to send me, not to mention the 200,000 écus received. For it occurred to me that she would have thought that we were giving her the scrap and what we no longer want; also that it will be time enough to talk about it when we discuss the matter with our opposing parties, who never wanted to acknowledge our debt, not being able to deduct this sum from us on this request.

Nor will they deduct it from us on anything else, having explained to themselves that they were giving money because the conjuncture of affairs forced them to. And would to God that they had given us six times as much, we would make sure by a particular article in the alliance that all will be put back and forgotten without prejudice to the future. The whole secret only is to draw money. Under whatever pretext, it is well taken and draws no consequence.

The Queen's last resolution in the three audiences which she did me the honour of giving me was: first, that I thank Your Majesty with all my power for your good will for her, as she will not fail to do herself. Secondly, she told me that one should not speak to the court about the rent of 40,000 écus, because it was indifferent to Your Majesty whether it went higher or lower, as it would not cost you any further. And, thirdly, that she considered that it would be better for her propriety, if Your Majesty would please, to make to her only a pure and simple transfer of these old subsidies, because afterwards she would adjust itself with the Court.

Thereupon she asked me loudly if Your Majesty would be reluctant to do so. I answered her that, according to the tenderness which Your Majesty had done me the grace of showing me for her, I did not think that you were capable of refusing her any of that; [...] I did not even dare to tell her that it seemed to me that she was speaking against herself. For, if it were my affair, I would much rather, for the safety of things, engage France by an authentic treaty with Your Majesty than to perish alone in the event of a treaty between private individuals.

Then, with my compliment, she also amply exaggerated her affection for Your Majesty, that she would never ask anything that would be inconvenient to you; that, on the contrary, if she could get you out of bad affairs at the expense of her own blood, she would give it; that if she had a hundred crowns, she would give them to you; and, besides, she would never lose the good inclination she had for Sweden; that she looked upon it as her fatherland, which had let her be born a queen; that it was in this quality that she was something in this world; and that she thus owed everything to the first cause.

Moreover, she told me that she wanted nothing for anything, neither from Your Majesty, nor from the court, and that she would rather die of hunger than take presents from anyone; that, for this purpose, she would despatch Appelman to Your Majesty to negotiate this cession and make it reciprocal to him; that, for my part, she instructed me to solicit the Cardinal to make him confess this debt only; and she gave me a letter on this subject to His Eminence, with whom she told me in passing that she was very satisfied. That the King was also strongly inclined to oblige her; and that she had thereby made many friends in France who will be delighted to have her interests considered; and that she had no doubt that Monsieur the Cardinal would use this pretext to serve her, but that I had to solicit the matter from Your Majesty, which I promised to do. She also whispered a word to me about the good dispositions that Monsieur the Cardinal showed for the alliance; and that she had spoken strongly to him about it, for which I thanked her; but that His Eminence had confessed that Your Majesty had too many wars on your hands and that you had to get rid of some of your enemies.

These words struck me more than anything else. This amounts to the fact that I have given myself the honour of writing to Your Majesty that this court will never consent but with difficulty to succour Your Majesty while it is engaged only in private quarrels, and that, in this matter, we must therefore in no way evince any aversion to any peace until it has pleased God to strengthen Your Majesty so much that you are able to get yourself followed by those who wish to stop you. And I strengthen myself in this opinion by reflecting on the procedure of Queen Kristina.

Before she had spoken to Monsieur the Cardinal, imagining that I was making the end and that the alliance, in which she claims a good part is possible, was on the point of its conclusion, she never wanted to put forward or embrace the proposal of old debts. Now that she has spoken to His Eminence, and as possible she finds him remote from entering into this alliance before Your Majesty is in a condition to act for the common cause, or, perhaps, from entering into it at all to save the annual subsidy as you have hitherto done; seeing (I say) that it will perhaps take a long time, she now takes the other side and shows herself [...] as keen on these old debts as she was lukewarm before, no doubt making her own account on Monsieur the Cardinal's friendship.

Coming back to the Queen, Her Majesty also told me that if she were able to advise Your Majesty, she would exhort you to peace. I gave her to understand, as I always do, Your Majesty's good and sincere intentions for that; and the Court is fully persuaded of this. Her Majesty also ordered me to beg Your Majesty to send Appelman promptly and that she will await your reply in Provence. She told me on this subject that her intention was to go to Hamburg to negotiate the exchange of the cessions, of which Your Majesty is in question; but that Monsieur the Cardinal having found that his journey to Italy was in a hurry, she would return there as soon as she would have had Your Majesty's reply, on which she has given me the address to write to you as it pleases Your Majesty to make yourself heard by me.

She also told me, laughingly, that in order to hasten Monsieur the Cardinal to explain himself in her favour, I had only to threaten him (as with myself) that she was resolved to come to Paris to solicit him herself. By which I judge that she knows that the court prefers her to be far away than nearby, and that, after all, they will only give her good words, for it is true, Sire, that since this unfortunate accident which happened with her,  though the court has dissimulated, as it should, her reputation suffers a furious failure among the world. And from there I conclude (according to my little sense) that it will only be with great difficulty if one consents here to her gaining a foothold in France, her being as feared as she is by the minister.

What could be done would be to assign her pensions out of profits. If it is on masculine benefices, it can only be with great and extraordinary dispensation from the Pope; still, I do not know if that would not make a stir in the Gallican Church. If it is on women, all the benefits which are in France of this kind are of importance and for the daughters of Kings and great lords who need them themselves. All that remained was to win states for her in Italy for her income (as some wanted to spread the rumour that she had come [...] to make the proposal, and the design even went to Naples).

But, as these are ideas, I always come back to doubt what establishment she can claim. I did not fail to foresee it, following Your Majesty's intention, but she always declined and did not explain herself further except that she would take her measures with the court and that she would manage her affairs easily.

In the meantime, I have learned, but under the seal of the greatest secrecy, that Monsieur the Cardinal had made her receive 20,000 écus, and that she had never wanted to accept them except on condition that she would return them to him. His Eminence has consented to it. I have also learned that her precious stones, which are in Flanders, are not cleared. They are worth 12,000 écus, of which she pays 600 écus in interest. She had really intended to withdraw them, but she diverted the fund she intended for that elsewhere. These gems, however, are estimated at 100,000 écus. One has told me the details succinctly: they is, if I remember, her big ruby, a big diamond, a pearl necklace, a bouquet of diamonds, and others. I take the liberty of giving this detail to Your Majesty for the fact that the Queen may die and all this be pillaged. ...
Sire,
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful servant
De Courtin.
Paris, [November] 28/December 8, 1657.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: King Louis XIV of France.


Above: Karl Gustav.


Above: Antoine de Courtin.

Note: In the 17th century the word "accident" could also be used to mean a bout of illness or a disturbing or violent incident or action regardless of whether or not it was done intentionally.

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