Friday, January 27, 2023

Excerpt from Cardinal Jules Mazarin's letter to Claude de Mesmes, Comte d'Avaux, dated February 28/March 10 (New Style), 1646

Source:

Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère: tome II, juillet 1644-décembre 1647, page 292, published by M. A. Chéreul, 1879


The letter excerpt:

[Paris,] 10 mars 1646.
Je suis bien ayse que vous ayez entierement esclairci le point de la jalousie que nous recevions de la conduite des ministres de Suede; elle n'estoit pas sans apparence, et cette apparence meritoit bien qu'on en penetrast le fond, et qu'on s'asseurast de la verité, comme vous avez faict. M. de la Thuillerie en a tiré encore des asseurances plus precises et formelles de la bouche de la reyne de Suede et de celle de M. le chancelier Oxenstiern. Leur interest, aussy bien que le nostre, exige qu'on en use ainsy, et cette union inviolable doit estre le fondement des advantages qui reviendront pour la paix aux Estats de l'Empire et aux deux couronnes, et de l'observation des choses qui leur seront accordées par la maison d'Austriche.

Je ne doubte point que la visée de la couronne de Suede ne fust à la continuation de la guerre, d'où elle pourroit, à la longue, attendre de grands progrez, si la France pouvoit ou vouloit y concourir avec la mesme puissance et la mesme despense qu'elle a fait jusqu'icy, particulierement dans la decadence des affaires du roy d'Espagne, qui occupe ses meilleures forces en Flandre, et d'où, si elle estoit une fois debarrassée, elle en pourroit tirer une partie du costé de l'Allemagne, et donner, par ce moyen, de la facilité aux Suedois de faire des conquestes et de s'estendre...

With modernised spelling:

Paris, 10 mars 1646.
Je suis bien aise que vous ayez entièrement éclairci le point de la jalousie que nous recevions de la conduite des ministres de Suède; elle n'était pas sans apparence, et cette apparence méritait bien qu'on en pénétrât le fond, et qu'on s'assurât de la vérité, comme vous avez fait. M. de la Thuillerie en a tiré encore des assurances plus précises et formelles de la bouche de la reine de Suède et de celle de M. le chancelier Oxenstiern. Leur intérêt, aussi bien que le nôtre, exige qu'on en use ainsi; et cette union inviolable doit être le fondement des avantages qui reviendront pour la paix aux États de l'Empire et aux deux Couronnes, et de l'observation des choses qui leur seront accordées par la maison d'Autriche.

Je ne doute point que la visée de la Couronne de Suède ne fût à la continuation de la guerre, d'où elle pourrait, à la longue, attendre de grands progrès, si la France pouvait ou voulait y concourir avec la même puissance et la même dépense qu'elle a fait jusqu'ici, particulièrement dans la décadence des affaires du roi d'Espagne, qui occupe ses meilleures forces en Flandre, et d'où, si elle était une fois débarrassée, elle en pourrait tirer une partie du côté de l'Allemagne, et donner, par ce moyen, de la facilité aux Suédois de faire des conquêtes et de s'étendre...

Swedish translation (my own):

Paris, den 10 mars 1646.
Jag är mycket glad att Ni helt och hållet har klargjort poängen med den avundsjuka som vi får av Sveriges ministrars uppträdande; det var inte utan utseende, och detta utseende förtjänade väl att vi gick till botten med det, och att vi skulle vara säkra på sanningen, som Ni har gjort. Monsieur de la Thuillerie har dragit ännu mer precisa och formella försäkringar från Sveriges drottning och kansler Oxenstiernas mun. Deras intresse, liksom vårt, kräver att vi gör det; och denna okränkbara förening måste vara grunden för de fördelar, som kommer att återvända för fred till Kejsardömets Ständer och till de två Kronorna, och för iakttagandet av de saker, som kommer att beviljas dem av Österrikes hus.

Jag tvivlar inte på att svenska Kronans mål var att fortsätta kriget, från vilket den i längden kunde förvänta sig stora framsteg om Frankrike kunde eller ville bidra till det med samma kraft och samma kostnad som hon har hittills gjorts, särskilt i dekadensen av angelägenheterna för kungen av Spanien, som ockuperar sina bästa styrkor i Flandern, och från vilken hon, om hon en gång var av med dem, kunde dra en del av Tysklands sida, och på detta sätt för att underlätta för svenskarna att göra erövringar och att expandera sig...

English translation (my own):

Paris, March 10, 1646.
I am very glad that you have entirely clarified the point of the jealousy which we receive from the conduct of the ministers of Sweden; it was not without appearance, and this appearance deserved well that we get to the bottom of it, and that we be assured of the truth, as you have done. Monsieur de la Thuillerie has drawn even more precise and formal assurances from the mouth of the Queen of Sweden and that of the Chancellor Oxenstierna. Their interest, as well as ours, demands that we do so; and this inviolable union must be the foundation of the advantages which will return for peace to the Estates of the Empire and to the two Crowns, and of the observation of the things which will be granted to them by the house of Austria.

I do not doubt that the aim of the Crown of Sweden was to continue the war, from which it could, in the long run, expect great progress if France could or would contribute to it with the same power and the same expense as she has hitherto made, particularly in the decadence of the affairs of the King of Spain, who occupies her best forces in Flanders, and from which, if she were once rid of them, she could draw part of the side of Germany, and by this means to facilitate the Swedes to make conquests and to expand...


Above: Kristina.


Above: Chancellor Axel Oxenstierna.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: Claude de Mesmes, Comte d'Avaux.

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