Wednesday, January 11, 2023

Kristina's letter to the Chevalier de Terlon, dated May 3/13 (New Style), 1684

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Terlon; Lettres au chevalier de Terlon; 60: Christine de Suède au chevalier de Terlon, Rome, 13 mai 1684 (digitisation pages 77v-78r to 80v-81r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Lettere della regina ai suoi ministri, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 121, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760






The letter (copy; with Kristina's handwriting in italics):

Rome ce 13. May 1684
Je Suis autant persuadèe que Vous le Souhaittèz que ce ne Sont que les Ennemis du Roy V[ost]re Maistre qui l'accusent d'vnion avec les Turques, dont Je ne l'ay iamais Soupçonnè; Mais ie pardonné tout ce que la prudence, et l'interest publient, tout est Suspect à la Politique, et ceux qui Se voyent attacquès croyent que tout conspire contre eux.

J'excuse mesme l'animositè qui les empesche de faire reflexion Sur la conduite fiere de leurs Ennemis, et S'ils oublient les insultes qu'on a fait à Constantinoples à l'Ambassadeur de France presqu'au moment de la guerre declarèe. Cependant ce procede fait assèz connoistre que la Superbe Cour de la Porte ne mesnage pas assèz la france pour en tirer tout l'aduantage dont vne Puissance moins orgueilleuse pourroit proffitter. Pour la battaille de S[ain]t Gottard dont vous me faites Souuenir pour la gloire de V[ost]re Nation et de Vostre Maistre elle leur est deüe auec iustice. Ce fut en cette occasion que les François Se distinguerent aussi glorieusement, comm' ils font tousiours par tout; et le grand Montecuculi, qui m'en a contè le detail luy mesme leur a rendù iustice et n'a pas feint de leur estre en partie redeuable de la Victoire, qu'il remporta[.] Cette action fust Si glorieuse pour la France que ie me preparay de voir quelque chose [de] Semblable dans la derniere Campagne [...] + passee Mais Dieu a voulù donner cette fois la gloire du Secours de Vienne au Grand, et Braue Roy de Pologne. Pour ce qui est de la Conuersion des Heretiques dont Vous me parlèz auec tant d'emphase ie ne Sçay que Vous en dire, et Je suis Si peu esclairèe en ces matieres que Je doute encore Si l'on trauaille en france à rendre les Heretiques Catholiques ou les Catholiques Heretiques. Cependant Je Souhaitte que la cause de Dieu triomphe par tout comm' elle a triomphè à Vienne. On sçait aussi fort bien que le Roy Vostre Maistre ne doit rendre conte qu'à Dieu de Ses actions. Ce priuilege pourtant ne luy est pas pas particulier il nous est commun à touts, aux quels Dieu à fait la grace de naistre Roys, toutefois ce conte est vn terrible conte et Nous n'en Sommes pas quittes à meilleur marchè. On peut tromper les Hommes de mille manieres; mais on ne trompe iamais Dieu, on ne peut luy imposer, et la conscience ne ne flatte, et ne trompe personne. Pour le Secours de Candie il est à propòs de ne le vanter pas parmy les heroiques exploits de Vostre braue Nation; Je ne Sçay comment cela se fist; mais par malheur Candie ne Se perdit qu'apres que le Secours de france arriuè. Jl faut aussi oublier les Entreprises de Gigery, de Chio, d'Algery et de plusieurs autres, ou les Carcasses ont fait grand bruit, et peu d'effect. Les Turques en font peu de cas et les Chrestiens commencent à S'en mocquer aussi; et pour ce qui est du Bloccus de Luxembourg il ne faut pas Vanter la generositè et la moderation du Roy Vostre Maistre en cette occasion au[x] despens de Sa prudence, à la quelle cette gloire est deue. Au reste Vous me donnèz la meilleure nouuelle du Monde en m'asseurant que la ligue Sacre ne Servirà qu'a faire la Paix auec le Turc. Croyèz vous que ce Soit peu de chose que de l'obtenir? A' mon grè c'est bien assez, et à quelque prix qu'on la fasse pourveù que ce Soit en commun ie la croiray tousiours bien faite. Jl ne faut pas Se flatter des chimeres. Nous Sommes Victorieux il est vray; Mais le Turc est tousiours aussi formidable qu'il l'estoit, et on ne prendrà pas Constantinoples aussi facilement qu'on Se l'immagine quand mesme le Roy Vostre Maistre Seroit de la partie; Mais quelque effect que puisse produire la Ligue Sacre, il est constant que c'est l'vnique rempart qu'on peut opposer au Torrent de l'Asie; C'est à Dieu à faire le reste. Voila comme ie raisonne auec beaucoup de tranquillitè Sur ce qui Se passe. Dieu Vous conserue, et vous prospere comme Je le desire.
riCopiate questa
ma trouatemi un'altra
sopra Jl turco ché ancora
piu bella di scritta al mio desiderio

With modernised spelling:

Rome, ce 13 mai 1684.
Je suis autant persuadée que vous le souhaitez que ce ne sont que les ennemis du roi votre maître qui l'accusent d'union avec les Turcs, dont je ne l'ai jamais soupçonné, mais je pardonne tout ce que la prudence et l'intérêt publient. Tout est suspect à la politique, et ceux qui se voient attaqués croient que tout conspire contre eux.

J'excuse même l'animosité qui les empêche de faire réflexion sur la conduite fière de leurs ennemis et s'ils oublient les insultes qu'on a fait à Constantinople à l'ambassadeur de France presqu'au moment de la guerre déclarée. Cependant ce procède fait assez connaître que la superbe cour de la Porte ne ménage pas assez la France pour en tirer tout l'avantage dont une puissance moins orgueilleuse pourrait profiter.

Pour la bataille de Saint-Gothard, dont vous me faites souvenir pour la gloire de votre nation et de votre maître, elle leur est due avec justice. Ce fut en cette occasion que les Français se distinguèrent aussi glorieusement, comme ils font toujours partout; et le grand Montecuccoli, qui m'en a conté le détail lui-même leur a rendu justice et n'a pas feint de leur être en partie redevable de la victoire qu'il remporta. Cette action fut si glorieuse pour la France que je me préparais de voir quelque chose [de] semblable dans la campagne passée, mais Dieu a voulu donner cette fois la gloire du secours de Vienne au grand et brave roi de Pologne.

Pour ce qui est de la conversion des hérétiques, dont vous me parlez avec tant d'emphase, je ne sais que vous en dire, et je suis si peu éclairée en ces matières que je doute encore si l'on travaille en France à rendre les hérétiques catholiques ou les catholiques hérétiques. Cependant je souhaite que la cause de Dieu triomphe partout, comme elle a triomphé à Vienne. On sait aussi fort bien que le roi votre maître ne doit rendre conte qu'à Dieu de ses actions. Ce privilège pourtant ne lui est pas particulier; il nous est commun à tous auxquels Dieu a fait la grâce de naître rois. Toutefois ce compte est un terrible compte, et nous n'en sommes pas quittes à meilleur marché. On peut tromper les hommes de mille manières, mais on ne trompe jamais Dieu. On ne peut lui imposer, et la conscience ne flatte et ne trompe personne.

Pour le secours de Candie, il est à propos de ne le vanter pas parmi les héroïques exploits de votre brave nation. Je ne sais comment cela se fit, mais, par malheur, Candie ne se perdit qu'après que le secours de France arrivé. Il faut aussi oublier les entreprises de Gigery, de Chio, d'Algéry et de plusieurs autres, où les Circasses ont fait grand bruit et peu d'effet. Les Turcs en font peu de cas, et les chrétiens commencent à s'en moquer aussi; et pour ce qui est du blocus de Luxembourg, il ne faut pas vanter la générosité et la modération du roi votre maître en cette occasion aux dépens de sa prudence, à laquelle cette gloire est due.

Au reste, vous me donnez la meilleure nouvelle du monde en m'assurant que la Ligue Sacrée ne servira qu'à faire la paix avec le Turc. Croyez-vous que ce soit peu de chose que de l'obtenir? A mon gré, c'est bien assez, et à quelque prix qu'on la fasse, pourvu que ce soit en commun, je la croirai toujours bien faite. Il ne faut pas se flatter des chimères. Nous sommes victorieux, il est vrai, mais le Turc est toujours aussi formidable qu'il l'était, et on ne prendra pas Constantinople aussi facilement qu'on se l'imagine, quand même le roi votre maître serait de la partie.

Mais, quelque effet que puisse produire la Ligue Sacrée, il est constant que c'est l'unique rempart qu'on peut opposer au torrent de l'Asie; c'est à Dieu à faire le reste. Voilà comme je raisonne avec beaucoup de tranquillité sur ce qui se passe. Dieu vous conserve et vous prospère, comme je le désire.
Ricopiate questa, ma trovatemi un'altra sopra il turco che è ancora più bella discritta al mio desiderio.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Le 13. May. 1684.
Je suis autant persuadée que vous le souhaitez, que ce ne sont que les Ennemis du Roi votre Maître qui l'accusent d'union avec les Turcs, dont je ne l'ai jamais soupçonné; mais je pardonne tout ce que la prudence & l'intérêt publient: tout est suspect à la politique, & ceux qui se voyent attaqués, croyent que tout conspire contre eux.

J'excuse même l'animosité qui les empêche de faire réflexion sur la conduite fiére de leurs Ennemis, & s'ils oublient les insultes qu'on a fait, à Constantinople, à l'Ambassadeur de France presqu'au moment de la guerre déclarée: cependant ce procédé fait assez connoître, que la superbe Cour de la Porte ne ménage pas assez la France pour en tirer tout l'avantage dont une Puissance moins orgueilleuse pourroit profiter. Pour la Bataille de St. Gottard dont vous me faites souvenir pour la gloire de votre Nation & de votre Maître, elle leur est dûe avec justice. Ce fut en cette occasion que les François se distinguérent aussi glorieusement, comme ils font toujours par-tout; & le grand Montecuculi, qui m'en a conté le détail, leur a rendu justice, & n'a pas feint de leur être en partie redevable de la victoire qu'il remporta. Cette action fut si glorieuse pour la France, que je me préparois à voir quelque chose de semblable la Campagne passée. Mais Dieu voulut donner cette fois la gloire de secours de Vienne au grand & brave Roi de Pologne. Pour ce qui est de la conversion des Hérétiques, dont vous me parlez avec tant d'emphase, je ne sai que vous en dire, & je suis si peu éclairée sur ces matiéres, que je doute encore si l'on travaille en France à rendre les Hérétiques Catholiques, ou les Catholiques Hérétiques. Cependant je souhaitte que la Cause de Dieu triomphe par-tout, comme elle a triomphé à Vienne. On sait aussi fort bien que le Roi votre Maître ne doit rendre compte qu'à Dieu de ses actions. Ce privilége pourtant ne lui est pas particulier; il nous est commun à nous tous, auxquels Dieu a fait la grace de naître Rois; cependant ce compte en est un terrible, & nous n'en sommes pas quittes à meilleur marché. On peut tromper les hommes de mille maniéres; mais on ne trompe jamais Dieu, on ne peut lui en imposer, & la conscience ne flatte & ne trompe personne. Pour le secours de Candie, il est à propos de ne le pas vanter parmi les héroïques exploits de votre brave Nation. Je ne sai comment cela s'est fait, mais par malheur Candie n'a été perdue qu'après que le secours de France est arrivé. Il faut aussi oublier les entreprises sur Gigery, sur Chio, sur Alger, & sur plusieurs autres Villes, où les Carcasses ont fait grand bruit & peu d'effet. Les Turcs en font peu de cas, & les Chrétiens commencent à s'en moquer aussi; & pour ce qui est du Blocus de Luxembourg, il ne faut pas vanter la générosité & la modération du Roi votre Maître en cette occasion, aux dépens de la prudence, à laquelle cette gloire est dûe. Au-reste vous me donnez la meilleure nouvelle du monde, en m'assurant que la Ligue Sacrée ne servira qu'à faire la paix avec le Turc. Croyez-vous que ce soit peu de chose que de l'obtenir? A mon gré, c'est bien assez; & à quelque prix qu'on la fasse, pourvu que ce soit en commun, je la croirai toujours bien faite. Il ne faut pas se flatter de chiméres. Nous sommes victorieux, il est vrai; mais le Turc est toujours aussi formidable qu'il l'étoit, & on ne prendra pas Constantinople aussi facilement qu'on se l'imagine, quand même le Roi votre Maître seroit de la partie. Mais, quelque effet que puisse produire la Ligue Sacrée, il est constant que c'est l'unique rempart qu'on peut opposer au Torrent de l'Asie. C'est à Dieu à faire le reste. Voilà comme je raisonne avec beaucoup de tranquillité sur ce qui se passe. Dieu vous conserve, & vous fasse prospérer comme je le desire.

Swedish translation (my own):

Den 13 maj 1684.
Jag är så mycket övertygad som Ni önskar att det bara är konungens, Er herres, fiender som anklagar honom för förening med turkarna, för vilket jag aldrig har misstänkt honom; men jag förlåter allt som klokhet och intresse publicerar; allt är misstänkt i politiken, och de som ser sig attackerade tror att allt konspirerar mot dem.

Jag ursäktar till och med den fiendskap som hindrar dem från att reflektera över sina fienders stolta beteende, och om de glömmer de förolämpningar som i Konstantinopel framfördes mot den franske ambassadören nästan vid tidpunkten för krigsförklaringen; denna process gör det dock välkänt att Portens överlägsna hov inte skonar Frankrike tillräckligt för att dra alla fördelar som en mindre stolt makt kan dra nytta av. När det gäller slaget vid Sankt Gotthard, som Ni påminner mig om till Er nations och Er herres ära, så är det dem med rättvisa. Det var vid detta tillfälle som fransmännen utmärkte sig så härligt, som de alltid gör överallt; och den store Montecuccoli, som berättade detaljerna för mig, gjorde dem rättvisa och låtsades inte vara delvis skyldig dem för den seger han vann. Den här handligen var så fantastisk för Frankrike att jag förbereder mig för att se något liknande i den tidigare kampanjen. Men Gud ville ge denna gång Wiens lättnad och ära till den store och modige konungen av Polen.

När det gäller omvändelsen av kättare, som Ni talar till mig med så mycket betoning om, så vet jag inte vad jag skall säga Er om det, och jag är så lite upplyst i dessa frågor att jag fortfarande tvivlar på om vi arbetar i Frankrike med gör kättare till katoliker, eller katoliker till kättare. Emellertid hoppas jag att Guds sak kommer att triumfera överallt, som den har triumferat i Wien. Man vet också mycket väl att Konungen, Er herre, är ansvarig inför endast Gud för sina handlingar. Detta privilegium är emellertid inte unikt för honom; det är gemensamt för oss alla som Gud har gett nåden att födas till konungar; men det här ansvarighet är fruktansvärt, och vi har inte kommit billigare. Man kan lura män på tusen sätt; men man kan aldrig lura Gud, man kan inte påtvinga honom, och samvetet varken smickrar eller bedrar någon.

När det gäller Kandias lättnad är det lämpligt att inte skryta med den bland din modiga nations heroiska bedrifter. Jag vet inte hur det gick till, men tyvärr gick Kandia förlorad först efter att hjälp från Frankrike anlände. Det är också nödvändigt att glömma företagen på Gigery, på Chios, på Alger och i flera andra städer där tjerkesserna gjorde stort oväsen och liten effekt. Turkarna tänker lite på det, och de kristna börjar också göra narr av det; och vad gäller blockaden av Luxemburg, så får Konungens, Er herres, generositet och måttfullhet vid detta tillfälle inte prisas på bekostnad av den försiktighet som denna ära beror på.

För övrigt ger Ni mig de bästa nyheterna i världen genom att försäkra mig om att det Heliga Förbundet bara kommer att tjäna till att sluta fred med turken. Tycker Ni att det är en liten sak att få det? Enligt min mening räcker det helt; och till vilket pris det än görs, förutsatt att det är gemensamt, kommer jag alltid att tro att det är bra gjort. Vi får inte smickra oss med chimärer. Vi är segrare, det är väl sant; men turken är fortfarande lika formidabel som han var, och vi kommer inte att ta Konstantinopel så lätt som vi föreställer oss, även om Konungen, Er herre, var med i spelet. Men vilken effekt det Heliga Förbundet än kan åstadkomma, är det säkert att det är den enda vallar som kan motverkas av Asiens skur. Det är upp till Gud att göra resten. Så resonerar jag med stort lugn om vad som sker. Gud bevare Er och välsigne Er som jag önskar.

English translation (my own):

May 13, 1684.
I am as much persuaded as you wish that it is only the enemies of the King, your master, who accuse him of union with the Turks, of which I have never suspected him; but I forgive everything that prudence and interest publish; everything is suspect in politics, and those who see themselves attacked believe that everything is conspiring against them.

I even excuse the animosity which prevents them from reflecting on the proud behaviour of their enemies, and if they forget the insults that were made in Constantinople to the French ambassador almost at the time of the declaration of war; however, this process makes it well known that the superb court of the Porte does not spare France enough to derive from it all the advantage of which a less proud power could profit. As for the Battle of Saint Gotthard, which you remind me of for the glory of your nation and your master, it is due to them with justice. It was on this occasion that the French distinguished themselves so gloriously, as they always do everywhere; and the great Montecuccoli, who told me the details, did them justice, and did not pretend to be partly indebted to them for the victory he won. This action was so glorious for France, that I am preparing to see something similar in the past campaign. But God wanted to give this time the relief and glory of Vienna to the great and brave King of Poland.

As for the conversion of heretics, of which you speak to me with so much emphasis, I don't know what to tell you about it, and I am so little enlightened on these matters that I still doubt whether we are working in France on make heretics Catholics, or Catholics heretics. In the meantime, I hope that the cause of God will triumph everywhere, as it has triumphed in Vienna. One also knows very well that the King, your master, is accountable only to God for his actions. This privilege, however, is not unique to him; it is common to all of us to whom God has given the grace to be born kings; however, this account is a terrible one, and we have not gotten off cheaper. One can deceive men in a thousand ways; but one can never deceive God, one cannot impose on him, and conscience neither flatters nor deceives anyone.

As for the relief of Candia, it is appropriate not to boast of it among the heroic exploits of your brave nation. I do not know how it happened, but unfortunately Candia was lost only after help from France arrived. It is also necessary to forget the companies on Gigery, on Chios, on Algiers, and on several other cities where the Cherkesses have made great noise and little effect. The Turks think little of it, and the Christians are beginning to make fun of it too; and as regards the blockade of Luxembourg, the generosity and moderation of the King, your master, on this occasion must not be extolled at the expense of the prudence to which this glory is due.

For the rest, you give me the best news in the world in assuring me that the Sacred League will only serve to make peace with the Turk. Do you think it is a small thing to obtain it? In my opinion, that is quite enough; and at whatever cost it is done, provided it is in common, I will always believe it well done. We must not flatter ourselves with chimeras. We are victorious, it is true; but the Turk is still as formidable as he was, and we will not take Constantinople as easily as we imagine, even if the King, your master, were in the game. But whatever effect the Sacred League may produce, it is certain that it is the only rampart that can be opposed to the torrent of Asia. It is up to God to do the rest. This is how I reason with great calm about what is happening. God preserve you and bless you as I desire.

Swedish translation of the original (my own):

Rom, den 13 maj 1684.
Jag är så övertygad som Ni önskar att det bara är konungens fiender, Er herre, som anklagar honom för förening med turkarna, som jag aldrig har misstänkt honom för, men jag förlåter allt det klokhet och intresse publicerar. Allt är misstänkt för politiken, och de som ser sig attackerade tror att allt konspirerar mot dem.

Jag ursäktar till och med den fiendskap som hindrar dem från att reflektera över sina fienders stolta uppförande och om de glömmer de förolämpningar som framfördes i Konstantinopel mot den franske ambassadören nästan i ögonblicket för det förklarade kriget. Detta förfarande gör det dock välkänt att Portes överlägsna hov inte skonar Frankrike tillräckligt för att dra ur den alla fördelar som en mindre stolt makt skulle kunna dra nytta av.

Vad beträffar slaget vid Sankt Gotthard, som Ni påminner mig om till Er nations och Er herres ära, så beror det med rätta på dem. Det var vid detta tillfälle som fransmännen utmärkte sig så härligt, som de ju alltid gör överallt; och den store Montecuccoli, som själv berättade detaljerna för mig, gjorde dem rättvisa och låtsades inte vara delvis skyldig dem för den seger han vann. Denna handling var så härlig för Frankrike att jag förberedde mig på att se något liknande i den förra kampanjen, men den här gången ville Gud ge äran från Wiens sekurs till den store och modige konungen av Polen.

Vad gäller kättarnas omvändelse, om vilken Ni talar till mig med sådan eftertryck, så vet jag inte vad jag skall säga Er om den, och jag är så lite upplyst i dessa frågor att jag fortfarande tvivlar på om de arbetar i Frankrike för att göra kättarna till katoliker eller katolikerna till kättare. Jag hoppas dock att Guds sak segrar överallt, som den har segrat i Wien. Det är också välkänt att konungen, Er herre, bara måste stå till svars inför Gud för sina handlingar. Detta privilegium är emellertid inte speciellt för honom; det är gemensamt för oss alla som Gud har givit nåden att bli födda konungar. Denna redogörelse är dock en fruktansvärd redogörelse, och vi kommer inte billigare av den. Man kan lura människor på tusen sätt, men man kan ju aldrig lura Gud. Man kan inte påtvinga honom, och samvetet smickrar och bedrar ingen.

När det gäller Kandias sekurs är det lämpligt att inte prisa det bland Er modiga nations heroiska bedrifter. Jag vet inte hur det gick till, men tyvärr gick Kandia förlorad först efter att Frankrikes sekurs anlände. Man måste också glömma företagen i Gigery, Chios, Alger och flera andra, där tjerkesserna gjorde stort oväsen och liten effekt. Turkarna gör lite av det, och de kristna börjar också håna det; och vad gäller blockaden av Luxemburg, så får man inte prisa konungens, Er herres, generositet och måttfullhet vid detta tillfälle på bekostnad av hans försiktighet, som denna ära tillkommer.

I övrigt ger Ni mig de bästa nyheterna i världen genom att försäkra mig om att Heliga Ligan endast kommer att tjäna till att sluta fred med turken. Tror Ni att det är en småsak att erhålla den? Enligt min åsikt räcker det, och till vilket pris det än tillverkas, förutsatt att det är gemensamt, kommer jag alltid att tro att det är bra gjort. Man får inte smickra sig med chimärer. Vi är visserligen segerrika, men turken är fortfarande lika formidabel som han var, och Konstantinopel kommer inte att tas så lätt som man föreställer sig, även om konungen, Er herre, var med i partiet.

Men, vilken effekt den Heliga Ligan än kan åstadkomma, är det konstant att den är den enda vall som kan stå emot Asiens regnskur; det är ju upp till Gud att göra resten. Så resonerar jag med stort lugn om vad som händer. Må Gud bevara Er och välsigna Er som jag önskar.
Rekopiera detta, men finna ett annat för mig om turken som är ännu vackrare skrivet i enlighet med min önskan.

English translation of the original (my own):

Rome, May 13, 1684.
I am as persuaded as you wish that it is only the enemies of the King, your master, who accuse him of union with the Turks, of which I have never suspected him, but I forgive all that prudence and interest publish. Everything is suspect to politics, and those who see themselves attacked believe that everything is conspiring against them.

I even excuse the animosity which prevents them from reflecting on the proud conduct of their enemies and if they forget the insults which were made in Constantinople to the French ambassador almost at the moment of the declared war. However, this procedure makes it well known that the superb court of the Porte does not spare France enough to draw from it all the advantage which a less prideful power could profit from.

As for the battle of Saint Gotthard, which you remind me of for the glory of your nation and your master, it is justly due to them. It was on this occasion that the French distinguished themselves so gloriously, as they always do everywhere; and the great Montecuccoli, who told me the details himself, did them justice and did not pretend to be partly indebted to them for the victory he won. This action was so glorious for France that I was preparing to see something similar in the past campaign, but this time God wanted to give the glory of the succour of Vienna to the great and brave King of Poland.

As for the conversion of the heretics, of which you speak to me with such emphasis, I do not know what to say to you about it, and I am so little enlightened in these matters that I still doubt whether they are working in France to make the heretics Catholics or the Catholics heretics. However, I hope that God's cause triumphs everywhere, as it has triumphed in Vienna. It is also well known that the King, your master, must answer only to God for his actions. This privilege, however, is not particular to him; it is common to all of us to whom God has granted the grace of being born kings. However, this account is a terrible account, and we do not get off any cheaper by it. One can deceive men in a thousand ways, but one can never deceive God. One cannot impose on Him, and conscience flatters and deceives no one.

As for the succour of Candia, it is fitting not to praise it among the heroic exploits of your brave nation. I do not know how it happened, but unfortunately Candia was lost only after the succour of France arrived. One must also forget the enterprises of Gigery, Chios, Algiers and several others, where the Cherkessians made great noise and little effect. The Turks make little of it, and the Christians are beginning to mock it too; and as for the blockade of Luxembourg, one must not praise the generosity and moderation of the King, your master, on this occasion at the expense of his prudence, to which this glory is due.

For the rest, you give me the best news in the world by assuring me that the Holy League will only serve to make peace with the Turk. Do you believe it is a small thing to obtain it? In my opinion, it is quite enough, and at whatever price it is made, provided that it is in common, I will always believe it to be well done. One must not flatter oneself with chimeras. We are victorious, it is true, but the Turk is still as formidable as he was, and Constantinople will not be taken as easily as one imagines, even if the King, your master, were in the party.

But, whatever effect the Holy League may produce, it is constant that it is the only rampart that can be opposed to the torrent of Asia; it is up to God to do the rest. This is how I reason with great tranquility on what is happening. May God preserve you and prosper you as I desire.
Recopy this, but find me another one on the Turk that is even more beautifully written in accordance with my desire.


Above: Kristina.


Above: Count Raimondo Montecuccoli.

Notes: The Porte, also known as the Sublime Porte or the Sublime Gate, as a translation from the Ottoman Turkish "Bâb-ı Âli" ("باب عالی"; "Exalted Gate"), was a general name for the Ottoman court and thereby the government of the Ottoman Empire. The name was a synecdoche originally referring to the outer gate of the Sultan's Topkapı Palace, at which justice was administered, and later it came to refer to the gate at the palace of the Grand Vizier.

Constantinople = the old name for what is now the Turkish city of Istanbul.

The Battle of Saint Gotthard was a battle of the Austro-Turkish War, fought on August 1, 1664 on the Raab (Rába) between Mogersdorf and the Cistercian monastery St. Gotthard in what is now Hungary (Mogersdorf is located in Jennersdorf District in the Austrian state of Burgenland). The battle was fought between Imperial Army forces (including German, Swedish and French contingents) led by Count Raimondo Montecuccoli, and the army of the Ottoman Empire, under the command of Köprülü Fazıl Ahmed Paşa. The Ottomans were defeated by the Imperial forces, and nine days later they signed the Peace Treaty of Vasvár. Despite the defeat of the Turks, Emperor Leopold concluded a treaty favourable to them, which was a great shock to most of Europe as well as the Hungarians, leading to the later Magnate conspiracy, which sought to force the Habsburg monarchy out of power in Croatia and Hungary.

Candia = the old name for the Greek island of Crete.

Gigery (Djidjelli) = the old French name for what is now the city of Jijel in northeastern Algeria.

Chios = one of the Greek islands in the Aegean Sea, as well as the name of the capital city of this island.

Algiers = the capital city of Algeria.

Cherkesses = the old name for the Circassians, the people of the historical region of Circassia in the Caucasus Mountains that is now shared by the Russian republics of Adygea, Kabardino-Balkaria and Karachay-Cherkessia.

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