Sources:
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Bremont; Christine de Suède à Brémont, Rome, 7 août 1688 (digitisation pages 52v-55r to 55v-56r)
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Lettere della regina ai suoi ministri, : , 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_93] (consulté le 11/02/2024 16:03).
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Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 154, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760
"Nous avons de-même produit quelques Lettres de Christine au sujet du malheur arrivé à Jaques II. Roi d'Angleterre, & que la Reine attribue à son dévouement au Catholicisme. Elle en pouvoit juger par sa propre expérience & avec connoissance de cause. Voici cette Lettre."
"We have also produced some letters from Kristina on the subject of the misfortune which happened to James II, the King of England, and which the Queen attributes to his devotion to Catholicism. She could judge of it by her own experience and with knowledge of the cause. Here is this letter."
The letter:
Rome ce 7. Aoust 1688.
M[onsieu]r Bremond; Vous raisonnez fort juste Sur les affaires d'Angleterre. Jl est certain qu'elles Sont dans l'estat que J'ay preueu il y a long temps. Dieu peut faire des Miracles, cela est indubitable; mais il n'est pas toujours d'humeur a les faire, et il a Ses raisons pour cela. Je Souhaitte qu'il fasse pour la bonne cause tout ce qui Sera le mieux pour Sa gloire, et celle de ce braue Roy qui n'a d'autre defaut que Son trop grand Zele. Mais J'espere a l'auenir peu de bonnes nouuelles de ce pays-là. Je ne crains pas moins l'armeé que le parlement. Dieu fasse que Je me trompe; Mais Je n'espere plus rien de bon. Les Jesuites, et les Moines gris, blancs ou noirs, ne Seruent quand ils gouuernent qu'a tout perdre. Leur unique employ est de prier Dieu. Jls gastent tout autre mestier dont ils Se meslent. L'escriture du Catholique moderé me Semble une belle piece. Enuoyez moy Si vous pouuez la Medaille de Mr. le Prince D'Orange qui fait icy un grand bruit. Je la voudrois de bronze, Si vous pouuez l'auoir, pour mon Cabinet, Car vous Sçauez que les connoisseurs estiment plus les medailles de Bronze que d'autre metal, quoy que les auares Se plaisent plus à l'Or et à l'argent. Soyez exacte a m'escrire tout ce que vous Sçauez d'Angleterre et de Cologne. Je vous enuoye la Seconde responce a Mess[ieu]rs les Estats Generaux. Dieu vous prospere.
With modernised spelling:
Rome, ce 7 août 1688.
Monsieur Brémont;
Vous raisonnez fort juste sur les affaires d'Angleterre. Il est certain qu'elles sont dans l'état que j'ai prévu il y a longtemps. Dieu peut faire des miracles, cela est indubitable; mais il n'est pas toujours d'humeur a les faire, et il a ses raisons pour cela. Je souhaite qu'il fasse pour la bonne cause tout ce qui sera le mieux pour sa gloire, et celle de ce brave roi, qui n'a d'autre défaut que son trop grand zèle; mais j'espère à l'avenir peu de bonnes nouvelles de ce pays-là. Je ne crains pas moins l'armeé que le Parlement. Dieu fasse que je me trompe, mais je n'espère plus rien de bon.
Les jésuites et les moines gris, blancs ou noirs ne servent quand ils gouvernent qu'à tout perdre. Leur unique emploi est de prier Dieu. Ils gâtent tout autre métier dont ils se mêlent. L'écriture du catholique modéré me semble une belle pièce.
Envoyez-moi, si vous pouvez, la médaille de M. le prince d'Orange, qui fait ici un grand bruit. Je la voudrais de bronze, si vous pouvez l'avoir, pour mon cabinet, car vous savez que les connaisseurs estiment plus les médailles de bronze que d'autre métal, quoique les avares se plaisent plus à l'or et à l'argent. Soyez exacte a m'écrire tout ce que vous savez d'Angleterre et de Cologne. Je vous envoie la seconde réponse a Messieurs les États-Généraux. Dieu vous prospère.
Arckenholtz's transcript of the letter:
Le 7. Août 1688.
Monsieur de Bremont, vous raisonnez fort juste sur les affaires d'Angleterre; il est certain qu'elles sont dans l'état que j'ai prévu il y a long-tems. Dieu peut faire des miracles, cela est indubitable; mais il n'est pas toujours disposé à en faire, & il a ses raisons pour cela. Je souhaite qu'il fasse pour la bonne Cause tout ce qui sera le mieux pour sa gloire, & celle de ce brave Roi, qui n'a d'autre défaut que son trop grand zéle; mais j'attends à l'avenir peu de bonnes nouvelles de ce Païs-là. Je ne crains pas moins l'Armée que le Parlement. Dieu fasse que je me trompe, mais je n'espére plus rien de bon; les Jésuites & les Moines gris, blancs, ou noirs, ne servent, quand ils gouvernent, qu'à tout perdre; leur unique emploi est de prier Dieu, ils gâtent tout autre métier dont ils se mêlent. L'écriture du Catholique modéré me semble une belle piéce; envoyez-moi, si vous pouvez la Médaille de Mr. le Prince d'Orange, qui fait ici grand bruit. Je la voudrois de bronze, si vous pouvez l'avoir, pour mon Cabinet; car vous savez que les Connoisseurs estiment plus les Médailles de bronze que d'autre métal, quoique les avares aiment mieux celles d'or & d'argent. Soyez exacte à m'écrire tout ce que vous savez d'Angleterre & de Cologne. Je vous envoye la seconde réponse à Messieurs les Etats-Généraux. Dieu vous fasse prospérer.
Swedish translation (my own):
Den 7 augusti 1688.
Monsieur de Bremond,
Ni resonerar mycket rättvist om Englands affärer; det är säkert att de är i det tillstånd som jag förväntade mig för länge sedan. Gud kan göra mirakel, det råder ingen tvekan om det; men han är inte alltid beredd att göra det, och han har sina skäl därtill. Jag hoppas att han vill göra för den goda saken allt som är bäst för hans ära och för denne tappre konungs, som inte har annat fel än sin överdrivna iver; men jag förväntar mig få goda nyheter från det landet i framtiden. Jag fruktar armén inte mindre än Parlamentet. Gud give mig att jag har fel, men jag hoppas inte längre på något gott; jesuiterna och de grå, vita eller svarta munkarna tjänar när de styr, bara för att förlora allt; deras enda sysselsättning är att be till Gud, de förstör alla andra yrken som de lägger sig i. Den moderata katolikens skrift förefaller mig ett fint stycke; sänd mig, om Ni kan, prinsen av Oranges medalj, som gör ett stort larm här. Jag skulle vilja ha den i brons, om Ni kan få den, till mitt skåp; ty Ni vet att finsmakare värderar bronsmedaljer högre än någon annan metall, även om snålar föredrar de av guld och silver. Var punktlig och skriv till mig allt Ni vet om England och Köln. Jag skickar Er det andra svaret till Generalständerna. Gud välsigne Er.
English translation (my own):
August 7, 1688.
Monsieur de Bremond,
You reason very justly on the affairs of England; it is certain that they are in the state that I anticipated a long time ago. God can work miracles, there is no doubt about it; but He is not always ready to do so, and He has His reasons for that. I hope that He will do for the good cause all that will be best for His glory, and for that of this brave King, who has no other fault than his excessive zeal; but I expect little good news from that country in the future. I fear the Army no less than Parliament. God grant that I am wrong, but I no longer hope for anything good; the Jesuits and the gray, white, or black monks serve when they govern, only to lose everything; their sole employment is to pray to God, they spoil any other profession in which they meddle. The writing of the moderate Catholic seems to me a fine piece; send me, if you can, the medal of the Prince of Orange, which makes a great noise here. I would like it in bronze, if you can get it, for my cabinet; for you know that connoisseurs value bronze medals more highly than any other metal, although misers prefer those of gold and silver. Be punctual in writing to me everything you know of England and Cologne. I am sending you the second response to the Estates General. God bless you.
Swedish translation of the original (my own):
Rom, le 7 augusti 1688.
Monsieur Brémont,
Ni resonerar mycket riktigt om Englands angelägenheter. Det är säkert att de är i det tillstånd jag förutspådde för länge sedan. Gud kan göra mirakel, det är utom tvivel; men han har inte alltid humör att göra dem, och han har sina skäl för det. Jag hoppas, att han för den goda saken gör allt, som är bäst för hans ära, och det för denne tappre konung, som inte har annat fel än hans alltför stora iver; men jag hoppas på lite goda nyheter från det landet i framtiden. Jag fruktar armén inte mindre än Parlamentet. Gud give att jag har fel, men jag hoppas inte längre på något gott som helst.
Jesuiterna och de grå, vita eller svarta munkarna tjänar bara till att förlora allt när de styr. Deras enda uppgift är ju att be till Gud. De skämmer bort alla andra yrken som de blandar sig i. Den moderata katolikens skrift förefaller mig vara en vacker pjäs.
Sänd mig, om Ni kan, medaljen av prinsen av Orange, som väcker stor uppståndelse här. Jag skulle vilja ha den i brons, om Ni kan få den, till mitt skåp, för Ni vet att konnässörer värdesätter ju bronsmedaljer mer än andra metaller, även om de giriga är mer förtjusta i guld och silver. Skriv till mig allt Ni vet om England och Köln. Jag skickar Er det andra svaret till Generalstaterna. Gud välsigne Er.
English translation of the original (my own):
Rome, August 7, 1688.
Monsieur Brémont,
You reason very correctly about the affairs of England. It is certain that they are in the state I predicted long ago. God can work miracles, that is beyond doubt; but He is not always in the humour to do them, and He has His reasons for that. I hope that he will do for the good cause everything that will be best for his glory, and that of this brave King, who has no other fault than his too great zeal; but I hope for little good news from that country in the future. I fear the army no less than Parliament. God grant that I am wrong, but I no longer hope for anything good.
The Jesuits and the grey, white or black monks, when they govern, only serve to lose everything. Their only job is to pray to God. They spoil every other profession in which they meddle. The writing of the moderate Catholic seems to me a beautiful play.
Send me, if you can, the medal of the Prince of Orange, which is causing a great stir here. I would like it in bronze, if you can have it, for my cabinet, because you know that connoisseurs value bronze medals more than other metals, although the greedy are more fond of gold and silver. Be exact to write to me everything you know about England and Cologne. I am sending you the second response to the States General. God prosper you.
Above: Kristina.
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