Tuesday, January 31, 2023

Kristina's letter to Monsieur de Bremond, dated November 6/16 (New Style), 1686

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Bremont; Lettre manquante 2  Christine de Suède à Brémont, Rome, 16 novembre 1686 (located at H 258 bis 1, digitisation pages 90v-91r to 91v-92r)


Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Papiers de Christine de Suède, complément I


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Papiers de Christine de Suède, complément I, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258 and shelfmark H 258 bis 1).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 148, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760




The letter (with Kristina's handwriting in italics):

Rome ce 16. Nouembre 1686.
Mons[ieu]r. Bremont; J'approuue tout ce que vous auez fait Jusques icy, et il me Semble que le tout a reussi assez bien, ayant veu tout ce qu'on vous a escrit, et Je vous Sçay bon gré du compte exacte que vous m'en rendez. Pour le present, Je ne vois rien qui m'oblige a pousser les choses plus loin; C'est aux autres a me fournir de la matiere a m'expliquer mieux. mais Jl faut que l'on Sache, que heureuse et contente de mon estat sort, Je me Suis rendu[e] la tranquille Spectatrice de tout ce qui Se passe, et que Je me diuertis d'une maniere tres noble de la Commedie que le monde me donne; toutefois Si les Violons m'inuitent Jamais a dancer Sur un air qui fust digne de moy, Je Sauteray comme il faut. Mais Je ne Craint ny n'espere que cela arriue, du train que vont a present les choses, et Je vois bien que Je Seray la Seule digne d'enuie, puis que Je Seray l'unique personne de l'Europe qui n'aura pas flechy le genoüil deuant le veau d'or de nostre Siecle[.] — Je Suis rauie de Sçauoir que vous estez bien auec Mr. le Pensionaire d'Holande; C'est une connoissance et une amitié qu'il faut cultiuer auec Soin, Jl y va de mon Seruice. Mais puis que vous avez acces aup[r]es de Mons[ieu]r. le Prince, ne Vous fies qua lui, et a ceux qu'il vous ordonnera. Je laisse a vostre prudence, a Juger ce qui Sera bien ou mal fait; Vous estez Sage et Je m'asseure que vous n'hazarderez rien. ditez aussi a de Brienne que Je l'estime, parce qu'il est fidele Seruiteur de Son Maistre. que si [ie] pouvois le fauoriser vn iour ie le feray auec plaisir Dieu vous prospere.
Xst Al.

J'oubliay de vous dire, que vos lettres me Sont rendües fort irregulierement, et cela me fache fort; Prennez le Soin de les adresser au Maistre de poste de Milan qui est icy, faitez les passer Sous Ses couuertes, car Je concerteray auec luy de les avoir promtement et Seurement. Enuoyez moy aussi les Gazettes imprimeés d'Holande toutes les Sepmaines, et ne craignez pas de m'ennuier par des longues relations, car vous escriuez bien et en homme d'esprit. Sur tout Soyez ponctuel de m'escrire toutes les intrigues de la Cour de france, et de celle d'Angleterre, car Je Suis curieuse de Scauoir tout, et ne craignez Jamais de m'ennuier par la longueur de vos recits. sil y a que[l]que depanse a faire pour mon service Thexeira Vous satisfera pour moy. Vous faite[s] sachement ausi de separer tousjour[s] les Novvelle[s] auec les affaires Continues a faire de mesme
Xst Al.

With modernised spelling:

Rome, ce 16 novembre 1686.
Monsieur Brémont,
J'approuve tout ce que vous avez fait jusqu'ici, et il me semble que le tout a réussi assez bien, ayant vu tout ce qu'on vous a écrit, et je vous sait bon gré du compte exacte que vous m'en rendez.

Pour le présent, je ne vois rien qui m'oblige à pousser les choses plus loin; c'est aux autres à me fournir de la matière à m'expliquer mieux. Mais il faut que l'on sache qu'heureuse et contente de mon sort, je me suis rendu[e] la tranquille spectatrice de tout ce qui se passe et que je me divertis d'une manière très noble de la comédie que le monde me donne. Toutefois, si les violons m'invitent jamais à danser sur un air digne de moi, je sauterai comme il faut. Je ne craint [sic] ni n'espère que cela arrive du train que vont à présent les choses, et je vois bien que je serai la seule digne d'envie, puisque je serai l'unique personne de l'Europe qui n'aura pas fléchi le genouil devant le veau d'or de notre siècle.

Je suis ravie de savoir que vous êtes bien avec Monsieur le pensionnaire de Hollande, c'est une connaissance et une amitié qu'il faut cultiver avec soin. Mais, puisque vous avez accès auprès de Monsieur le prince, ne vous fiez qu'à lui et à ceux qu'il vous ordonnera. Je laisse à votre prudence à juger ce qui sera bien ou mal fait; vous êtes sage, et je m'assure que vous n'hasarderez rien. Dites aussi à de Brienne que je l'estime parce qu'il est fidèle serviteur de son maître, que si [je] pouvais le favoriser un jour, je le ferai avec plaisir. Dieu vous prospère.
Xst. Al.

J'oubliai de vous dire que vos lettres me sont rendues fort irregulièrement, et cela me fâche fort. Prenez le soin de les adresser au maître de poste de Milan qui est icy; faites-les passer sous ses couvertes, car je concerterai avec lui de les avoir promptement et sûrement. Envoyez-moi aussi les gazettes imprimées de Hollande toutes les semaines, et ne craignez pas de m'ennuyer par des longues relations, car vous écrivez bien et en homme d'esprit.

Surtout, soyez ponctuel de m'écrire toutes les intrigues de la Cour de France et de celle d'Angleterre, car je suis curieuse de savoir tout; et ne craignez jamais de m'ennuyer par la longueur de vos récits.

S'il y a que[l]que dépanse [sic] à faire pour mon service, Texeira vous satisfera pour moi. Vous faite[s] sachement [sic] aussi de séparer toujour[s] les nouvelle[s] avec les affaires; continuez à faire de même.
Xst. Al.

With regular modernised spelling in Kristina's handwriting:

Rome, ce 16 novembre 1686.
Monsieur Brémont,
J'approuve tout ce que vous avez fait jusqu'ici, et il me semble que le tout a réussi assez bien, ayant vu tout ce qu'on vous a écrit, et je vous sait bon gré du compte exacte que vous m'en rendez.

Pour le présent, je ne vois rien qui m'oblige à pousser les choses plus loin; c'est aux autres à me fournir de la matière à m'expliquer mieux. Mais il faut que l'on sache qu'heureuse et contente de mon sort, je me suis rendu[e] la tranquille spectatrice de tout ce qui se passe et que je me divertis d'une manière très noble de la comédie que le monde me donne. Toutefois, si les violons m'invitent jamais à danser sur un air digne de moi, je sauterai comme il faut. Je ne crains ni n'espère que cela arrive du train que vont à présent les choses, et je vois bien que je serai la seule digne d'envie, puisque je serai l'unique personne de l'Europe qui n'aura pas fléchi le genouil devant le veau d'or de notre siècle.

Je suis ravie de savoir que vous êtes bien avec Monsieur le pensionnaire de Hollande, c'est une connaissance et une amitié qu'il faut cultiver avec soin. Mais, puisque vous avez accès auprès de Monsieur le prince, ne vous fiez qu'à lui et à ceux qu'il vous ordonnera. Je laisse à votre prudence à juger ce qui sera bien ou mal fait; vous êtes sage, et je m'assure que vous n'hasarderez rien. Dites aussi à de Brienne que je l'estime parce qu'il est fidèle serviteur de son maître, que si [je] pouvais le favoriser un jour, je le ferai avec plaisir. Dieu vous prospère.
Xst. Al.

J'oubliai de vous dire que vos lettres me sont rendues fort irregulièrement, et cela me fâche fort. Prenez le soin de les adresser au maître de poste de Milan qui est icy; faites-les passer sous ses couvertes, car je concerterai avec lui de les avoir promptement et sûrement. Envoyez-moi aussi les gazettes imprimées de Hollande toutes les semaines, et ne craignez pas de m'ennuyer par des longues relations, car vous écrivez bien et en homme d'esprit.

Surtout, soyez ponctuel de m'écrire toutes les intrigues de la Cour de France et de celle d'Angleterre, car je suis curieuse de savoir tout; et ne craignez jamais de m'ennuyer par la longueur de vos récits.

S'il y a quelque dépense à faire pour mon service, Texeira vous satisfera pour moi. Vous faites sagement aussi de séparer toujours les nouvelles avec les affaires; continuez à faire de même.
Xst. Al.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Le 16. Novembre 1686.
Monsieur de Bremond, j'approuve tout ce que vous avez fait jusqu'ici, & il me semble que le tout a assez bien réussi, ayant vu tout ce qu'on vous a écrit; je vous sai bon gré du compte exact que vous m'en rendez. Pour le présent, je ne vois rien qui m'oblige à pousser les choses plus loin. C'est aux autres à me fournir matiére à m'expliquer mieux; mais il faut que l'on sache qu'heureuse & contente de mon sort, je me suis rendue tranquille spectatrice de tout ce qui se passe, & que je me divertis d'une maniére très-noble de la comédie que le Monde me donne. Cependant, si les violons m'invitent jamais à danser sur un air digne de moi, je sauterai comme il faut. Je ne crains ni n'espére que cela arrive, du train que vont à-présent les choses; & je vois bien que je serai la seule digne d'envie, puisque je serai l'unique personne de l'Europe qui n'aura pas fléchi le genou devant le Veau d'or de notre Siécle. Je suis ravie de savoir que vous êtes bien avec Mr. le Pensionaire de Hollande, c'est une connoissance & une amitié qu'il faut cultiver avec soin; mais puisque vous avez accès auprès de Mr. le Prince, ne vous fiez qu'à lui & à ceux qu'il vous nommera. Je laisse à votre prudence à juger de ce qui sera bien ou mal fait; vous êtes sage, & je m'assure que vous ne hazarderez rien. Dites aussi à Brienne que je l'estime, parce qu'il est fidéle serviteur de son Maître. Si je pouvois le favoriser un jour, je le ferois avec plaisir. Dieu vous fasse prospérer.
Christina Alessandra.

P. S. J'oubliois de vous dire, que vos Lettres me sont rendues fort irréguliérement, ce qui me fâche fort; ayez soin de les adresser au Maître de Poste de Milan qui est ici, faites-les passer sous son couvert, car je me concerterai avec lui pour les avoir promptement & surement. Envoyez-moi aussi toutes les semaines les Gazettes de Hollande, & ne craignez pas de m'ennuyer par de longues relations, car vous écrivez bien & en homme d'esprit. Sur-tout soyez ponctuel à m'écrire toutes les intrigues de la Cour de France, & de celle d'Angleterre, car je suis curieuse de savoir tout, & ne craignez jamais de m'ennuyer par la longueur de vos récits. S'il y a quelque dépense à faire pour mon service, Texeira vous satisfera pour moi. Vous faites sagement aussi de séparer toujours les nouvelles d'avec les affaires, continuez à faire de-même.
Christina Alessandra.

Swedish translation (my own):

Den 16 november 1686.
Monsieur de Bremond,
Jag godkänner allt Ni hittills har gjort, och det förefaller mig som om allt har lyckats ganska bra, efter att ha sett allt som har skrivits till Er; jag är tacksam mot Er för den exakta redogörelsen Ni ger mig om det. I dagsläget ser jag inget som tvingar mig att driva saker längre. Det är upp till andra att förse mig med material för att förklara mig själv bättre; men det måste vara känt att jag glad och nöjd med mitt öde har gjort mig till en stillsam åskådarinna av allt som sker och att jag på ett mycket ädelt sätt avleder mig från den komedi som världen ger mig. Men om fiolerna någonsin bjuder mig att dansa till en låt som är värdig mig, kommer jag att hoppa ordentligt. Jag varken fruktar eller hoppas att detta kommer att hända, som det går för närvarande; och jag ser mycket väl att jag kommer att vara den enda som är värd att avundas, eftersom jag kommer att vara den enda personen i Europa som inte kommer att ha knäböt inför vårt sekels guldkalv. Det gläder mig att veta att Ni har det bra med pensionären i Holland, det är en bekantskap och en vänskap som måste odlas med omsorg; men eftersom Ni har tillgång till prinsen, lita bara på honom och dem som han kommer att utse åt Er. Jag överlåter åt Er försiktighet att bedöma vad som kommer att göras bra eller dåligt; Ni är klok, och jag försäkrar mig själv att Ni inte kommer att riskera någonting. Säg också till Brienne att jag uppskattar honom, eftersom han är en trogen tjänare till sin herre. Om jag kunde hjälpa honom en dag skulle jag gärna göra det. Gud välsigne Er.
Kristina Alessandra.

P. S. Jag glömde berätta att Era brev skickas till mig mycket oregelbundet, vilket retar mig mycket; var noga med att adressera dem till postmästaren av Milano som är här, lämna dem under hans täcke, ty jag kommer att träffa honom för att få dem snabbt och säkert. Skicka mig också tidningarna från Holland varje vecka, och var inte rädd att tråka ut mig med långa relationer, ty Ni skriver bra och som en klok man. Var framför allt punktlig och skriv till mig alla intriger från Frankrikes och Englands hov, ty jag är nyfiken på att veta allt och var aldrig rädd för att tråka ut mig med hur långa Era berättelser är. Om det finns någon kostnad för min tjänst, kommer Texeira att tillfredsställa Er åt mig. Ni gör också klokt i att alltid skilja nyheter från affärer, fortsätt att göra detsamma.
Kristina Alessandra.

English translation (my own):

November 16, 1686.
Monsieur de Bremond,
I approve of everything you have done up to now, and it seems to me that everything has succeeded quite well, having seen everything that has been written to you; I am grateful to you for the exact account you give me of it. At present, I see nothing that obliges me to push things further. It is up to others to provide me with material to explain myself better; but it must be known that, happy and content with my fate, I have made myself a quiet spectator of all that is happening, and that I divert myself in a very noble way from the comedy that the world gives me. However, if the violins ever invite me to dance to a tune worthy of me, I will jump properly. I neither fear nor hope that this will happen, the way things are going at present; and I see very well that I will be the only one worthy of envy, since I will be the only person in Europe who will not have kneeled before the golden calf of our century. I am delighted to know that you are well with the pensioner of Holland, it is an acquaintance and a friendship that must be cultivated with care; but as you have access to the Prince, trust only him and those whom he will appoint for you. I leave it to your prudence to judge what will be done well or badly; you are wise, and I assure myself that you will not risk anything. Tell Brienne also that I esteem him, because he is a faithful servant of his master. If I could help him one day, I would gladly do so. God bless you.
Kristina Alessandra.

P. S. I forgot to tell you that your letters are sent to me very irregularly, which annoys me very much; take care to address them to the postmaster of Milan who is here, pass them under his cover, for I will concert with him to have them promptly and surely. Also send me the newspapers from Holland every week, and don't be afraid to bore me with long relations, for you write well and as a man of wit. Above all, be punctual in writing to me all the intrigues of the court of France, and that of England, for I am curious to know everything, and never be afraid to bore me with the length of your stories. If there is any expense for my service, Texeira will satisfy you for me. You are also wise to always separate news from affairs, continue to do the same.
Kristina Alessandra.

Swedish translation of the original (my own):

Rom, den 16 november 1686.
Monsieur Brémont,
Jag godkänner allt Ni har gjort hittills, och det förefaller mig som om allt har lyckats ganska bra, efter att ha sett allt som har skrivits till Er, och jag är Er tacksam för den exakta redogörelsen Ni ger mig.

För närvarande ser jag ingenting som tvingar mig att driva saker längre; det är upp till andra att förse mig med material för att förklara mig bättre. Men det måste vara känt att jag, lycklig och nöjd med mitt öde, har blivit en lugn åskådarinna av allt som händer och att jag på ett mycket nobelt sätt blir underhållen av komedin som världen ger mig. Men om fiolerna någonsin bjuder mig att dansa till en låt som är värdig mig, kommer jag att hoppa som jag måste. Jag varken fruktar eller hoppas att detta kommer att hända i den takt som saker och ting går för närvarande, och jag ser tydligt att jag kommer att vara den enda som är värd avundsjuka, ty jag kommer att vara den enda personen i Europa som inte kommer att ha böjt knä för vårt sekels guldkalv.

Det glädjer mig att veta att Ni är på god fot med pensionären från Holland, det är en bekantskap och en vänskap som måste odlas med omsorg. Men eftersom Ni har tillgång till monsieur prinsen, lita bara på honom och dem han beordrar Er att lita på. Jag överlåter till Er försiktighet att bedöma vad som kommer att göras bra eller dåligt; Ni är klok, och jag försäkrar mig själv att Ni inte kommer att hasardera någonting. Säg också till de Brienne att jag aktar honom för att han är en trogen tjänare till sin herre, att om jag kunde gynna honom en dag, skulle jag göra det med nöje. Gud välsigne Er.
Xst. Al.

Jag glömde berätta att Era brev skickas tillbaka till mig mycket oregelbundet, och det retar mig mycket. Var noga med att skicka dem till postmästaren i Milano som är här; lägg dem under hans skydd, ty jag skall rådgöra med honom för att snabbt och säkert få dem. Skicka mig också de tryckta tidningarna från Holland varje vecka, och var inte rädd för att tråka ut mig med långa redogörelser, för Ni skriver bra och som en kvick man.

Var framför allt punktlig och skriv till mig alla intriger från Frankrikes och Englands hov, eftersom jag är nyfiken på att veta allt; och var aldrig rädd för att tråka ut mig med längden på Era reciter.

Om det finns någon kostnad att göra för min tjänst, kommer Texeira att tillfredsställa Er för mig. Ni gör också klokt i att alltid skilja nyheter från affärer; fortsätt att göra detsamma.
Xst. Al.

English translation of the original (my own):

Rome, November 16, 1686.
Monsieur Brémont,
I approve of everything you have done so far, and it seems to me that everything has succeeded quite well, having seen everything that has been written to you, and I am grateful to you for the exact account you give me.

For the present, I see nothing that obliges me to push things further; it is up to others to provide me with material to explain to myself better. But it must be known that, happy and content with my fate, I have become a tranquil spectator of everything that is happening and that I am entertained in a very noble way by the comedy that the world gives me. However, if the violins ever invite me to dance to a tune worthy of me, I will jump as I must. I neither fear nor hope that this will happen at the rate things are going at present, and I see clearly that I will be the only one worthy of envy, as I will be the only person in Europe who will not have bowed the knee to the golden calf of our century.

I am delighted to know that you are on good terms with the pensioner from Holland, it is an acquaintance and a friendship that must be cultivated with care. But, as you have access to Monsieur the prince, only trust him and those he orders you to trust. I leave it to your prudence to judge what will be done well or badly; you are wise, and I assure myself that you will not hazard anything. Also tell de Brienne that I esteem him because he is a faithful servant of his master, that if I could favour him one day, I would do so with pleasure. God prosper you.
Xst. Al.

I forgot to tell you that your letters are returned to me very irregularly, and that annoys me very much. Take care to send them to the postmaster of Milan who is here; pass them under his couverte, for I will consult with him to have them quickly and securely. Also send me the printed gazettes from Holland every week, and don't be afraid of boring me with long relations, because you write well and like a man of wit.

Above all, be punctual in writing to me all the intrigues of the court of France and that of England, because I am curious to know everything; and never fear boring me with the length of your recits.

If there is any expense to be made for my service, Texeira will satisfy you for me. You also do wisely to always separate news from affairs; continue to do the same.
Xst. Al.


Above: Kristina.

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