Thursday, January 12, 2023

René Descartes' letter to Nicolas de Flécelles, Comte de Brégy, dated December 8/18 (New Style), 1649, Kristina's 23rd birthday

Source:

Œuvres de Descartes, correspondance V: mai 1647-février 1650, page 455, published by Charles Adam and Paul Tannery, 1903


Johan Ekeblad's letter of December 10/20 to his father Christoffer Ekeblad, in which he gives an account of Kristina's birthday party on the 8/18:


The letter:

Monsieur,
Le mauuais tems qu'il a fait icy, quelques iours apres vostre depart, m'auoit donné beaucoup de crainte pour vous; & lorsque i'ay apris que vous estiez arriué viuant à Dantzic, i'ay beaucoup participé a la ioye qu'il me semble que vous deuez auoir sentie, apres vous estre vû eschapé de la tempeste. Ie vous souhaite vn succes plus fauorable & plus tranquille en toutes les autres choses que vous entreprendrez.

Ie ne me suis enquis que de la renommée, touchant la raison qui a empesché que vous n'ayez receu le present qu'on auoit preparé: car i'aurois creu que c'eust esté de mauuaise grace d'en parler a sa M:té, ou seulement de luy rien dire dont elle pust connoistre que vous vous en soyez enquis. Mais la renommée assure que ce present n'a manqué d'estre donné, que pource qu'il n'estoit pas encore prest, & qu'il vous doit estre porté a Hambourg. Il est vray que cete mesme renommée publie beaucoup d'autres choses qui sont tres fausses, & qui ne seruent qu'a faire connoistre la ialousie de ceux qui les disent. Ie croy qu'on peut metre au nombre de ces choses ce que quelques vns disent, qu'outre ce present, qu'ils estiment six mil escus, vous auez encore emporté d'icy six mil escus en argent, ou, comme quelques autres assurent, dix mille.

Il y a quelques iours que la Reine me demanda si i'auois eu de vos nouuelles, & ce que vous me mandiez. Ie luy dis que vous esperiez estre icy a la fin de Mars, a quoy elle repartit qu'elle ne pensoit pas que ce pust estre si tost, & que vos affaires vous retiendroient peutestre dauantage. Hier au soir ie luy dis que ie me proposois de vous escrire auiourdhuy, pour sçauoir si elle ne me commanderoit point de vous mander quelque chose de sa part; mais, pource que ie luy dis que ie n'auois point d'adresse certaine pour vous escrire, sinon que ie pensois que ma letre vous attendroit à Hambourg, elle me respondit qu'elle vous escriroit elle mesme & adresseroit ses letres a Mr. Cantester en Holland.

Ie ne vous puis encore rien dire de la façon qu'on a gousté icy la nouuelle de vostre retour, pource que ie parle a fort peu de personnes, & que vous ne pouuez douter que ceux du païs n'en ayent beaucoup de ialousie. Auiourdhuy, qui est le iour de la naissance de la Reine, on a chanté le Te Deum, & on celebre la resiouissance de la Paix; mais vous apprendrez mieux cela des gazetes que de moy qui suis,
Monsieur,
Vostre tres humble, tres obeissant
& tres zelé seruiteur,
DESCARTES.
De Stokholm, le 8/18 Dec. 1649.

Affin que la grosseur de ce pacquet empesche qu'il ne soit aysé a égarer, i'y adiouste les vers d'vn balet qui sera dansé icy demain au soir.

With modernised spelling:

Monsieur,
Le mauvais temps qu'il a fait ici, quelques jours après votre départ, m'avait donné beaucoup de crainte pour vous; et lorsque j'ai appris que vous étiez arrivé vivant à Dantzic, j'ai beaucoup participé à la joie qu'il me semble que vous devez avoir sentie, après vous être vu échappé de la tempête. Je vous souhaite un succès plus favorable et plus tranquille en toutes les autres choses que vous entreprendrez.

Je ne me suis enquis que de la renommée, touchant la raison qui a empêché que vous n'ayez reçu le présent qu'on avait préparé: car j'aurais cru que c'eût été de mauvaise grâce d'en parler à Sa Majesté, ou seulement de lui rien dire dont elle put connaître que vous vous en soyez enquis. Mais la renommée assure que ce présent n'a manqué d'être donné, que pource qu'il n'était pas encore prêt, et qu'il vous doit être porté à Hambourg. Il est vrai que cette même renommée publie beaucoup d'autres choses qui sont très fausses, et qui ne servent qu'à faire connaître la jalousie de ceux qui les disent. Je crois qu'on peut mettre au nombre de ces choses ce que quelques-uns disent, qu'outre ce présent, qu'ils estiment six mille écus, vous avez encore emporté d'ici six mille écus en argent, ou, comme quelques autres assurent, dix mille.

Il y a quelques jours que la Reine me demanda si j'avais eu de vos nouvelles, et ce que vous me mandiez. Je lui dis que vous espériez être ici a la fin de mars, à quoi elle repartit qu'elle ne pensait pas que ce pût être si tôt, et que vos affaires vous retiendraient peut-être davantage. Hier au soir je lui dis que je me proposais de vous écrire aujourd'hui, pour savoir si elle ne me commanderait point de vous mander quelque chose de sa part; mais, pource que je lui dis que je n'avais point d'adresse certaine pour vous écrire, sinon que je pensais que ma lettre vous attendrait à Hambourg, elle me répondit qu'elle vous écrirait elle-même et adresserait ses lettres à M. Canthersten en Holland.

Je ne vous puis encore rien dire de la façon qu'on a goûté ici la nouvelle de votre retour, pource que je parle à fort peu de personnes, et que vous ne pouvez douter que ceux du pays n'en aient beaucoup de jalousie. Aujourd'hui, qui est le jour de la naissance de la Reine, on a chanté le Te Deum, et on célèbre la réjouissance de la Paix; mais vous apprendrez mieux cela des gazettes que de moi qui suis,
Monsieur,
Votre très humble, très obéissant
et très zélé serviteur,
Descartes.
De Stockholm, le 8/18 décembre 1649.

Afin que la grosseur de ce paquet empêche qu'il ne soit aisé à égarer, j'y ajoute les vers d'un ballet qui sera dansé ici demain au soir.

Swedish translation (my own):

Monsieur,
Det dåliga vädret här några dagar efter Er avfärd hade givit mig stor rädsla för Er; och när jag fick veta att Ni hade kommit levande till Danzig, delade jag mycket i den glädje som jag tror att Ni måste ha känt efter att ha sett Er själv fly från stormen. Jag önskar Er mer gynnsam och lugnare framgång i alla andra saker Ni kommer att göra.

Jag frågade bara om berömmelsen angående skälet som hindrade Er från att erhålla den present som hade förberetts; ty jag skulle ha trott att det skulle ha varit med ond nåd att tala med Hennes Majestät om det, eller bara säga något till henne som hon kunde veta att Ni frågade om. Men berömmelsen försäkrar oss att denna present inte gavs bara för att den ännu inte var färdig, och att den måste föras till Er i Hamburg. Det är sant att samma rykte publicerar många andra saker som är mycket falska och som bara tjänar till att göra känd avundsjukan hos dem som säger dem. Jag tror att man bland dessa saker kan lägga vad somliga säger, att man förutom denna gåva, som de uppskattar till sex tusen kronor, också har tagit härifrån sex tusen kronor i silver, eller, som några andra försäkrar, tio tusen.

För några dagar sedan frågade drottningen mig om jag hade hört från Er och vad Ni berättade för mig. Jag sade till henne att Ni hoppades vara här i slutet av mars, varpå hon svarade att hon inte trodde att det kunde vara så snart, och att Era angelägenheter kanske får behålla Er längre. Igår kväll sade jag till henne att jag tänkte skriva till Er idag, för att få reda på om hon inte skulle beordra mig att skicka Er något från henne; men när jag berättade för henne att jag inte hade någon säker adress att skriva till Er, förutom att jag trodde att mitt brev skulle vänta på Er i Hamburg, svarade hon att hon själv skulle skriva till Er och rikta sina brev till herr Canthersten i Holland.

Jag kan ännu inte säga Er något om hur nyheten om Er återkomst har smakats här, ty jag talar med väldigt få människor, och Ni kan inte betvivla att de i landet är mycket avundsjuka på det. Idag, som är drottningens födelsedag, har Te Deum sjungits, och fredens glädje firas; men Ni kommer att förnimma det bättre av tidningarna än av mig, som är,
Monsieur,
Er väldigt ödmjuk, väldigt lydig
och mycket nitisk tjänare,
Descartes.
Stockholm, den 8/18 december 1649.

För att storleken på detta paket kan förhindra att det lätt tappas bort, lägger jag till det verserna av en balett som kommer att dansas här i morgon kväll.

English translation (my own):

Monsieur,
The bad weather here a few days after your departure had given me great fear for you; and when I learned that you had arrived alive at Danzig, I shared much in the joy which I think you must have felt after seeing yourself escape from the storm. I wish you more favourable and calmer success in all the other things you will undertake.

I only inquired about the fame, concerning the reason which prevented you from receiving the present which had been prepared; for I would have thought it would have been with bad grace to speak to Her Majesty about it, or only to say anything to her that she could know that you inquired about. But fame assures us that this present was not given only because it was not yet ready, and that it must be brought to you at Hamburg. It is true that this same reputation publishes many other things which are very false, and which only serve to make known the jealousy of those who say them. I believe that one can put among these things what some say, that in addition to this present, which they estimate at six thousand crowns, you have also taken from here six thousand crowns in silver, or, like some others assure, ten thousand.

A few days ago the Queen asked me if I had heard from you, and what you were telling me. I told her that you hoped to be here at the end of March, to which she replied that she did not think it could be so soon, and that your affairs might keep you longer. Yesterday evening I told her that I intended to write to you today, to find out if she would not order me to send you something from her; but when I told her that I had no certain address to write to you, except that I thought my letter would be waiting for you in Hamburg, she replied that she would write to you herself and address her letters to Lord Canthersten in Holland.

I cannot yet tell you anything about how the news of your return has been tasted here, because I speak to very few people, and you cannot doubt that those in the country are very jealous of it. Today, which is the Queen's birthday, the Te Deum has been sung, and the rejoicing of Peace is celebrated; but you will learn that better from the gazettes than from me, who am,
Monsieur,
Your very humble, very obedient
and very zealous servant,
Descartes.
Stockholm, December 8/18, 1649.

So that the size of this package can prevent it from being easily misplaced, I add to it the verses of a ballet which will be danced here tomorrow evening.


Above: Kristina.


Above: René Descartes.

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