Sources:
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Terlon; Lettres au chevalier de Terlon; 59: Christine de Suède au chevalier de Terlon, Rome, 4 mars 1684 (digitisation pages 76v-77r to 77v-78r)
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Lettere della regina ai suoi ministri, : , 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium45/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_93] (consulté le 19/12/2024 16:41).
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Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).
Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 120, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760
The letter (with Kristina's handwriting in italics):
Mons[ieu]r le Chev[alie]r de Terlon, En responce de Vostre Lettre du 4. Jan[vie]r Je Vous diray que Je Suis peut estre [la] Seule qui n'accuse pas la France d'intelligence auec le Turc: Cette fausse opinion fait vn grand tort à la reputation d'un Roy Chrestien, qu'on Soupçonne communement d'vne Si criminelle Alliance Jntelligence; Mais pour Moy qui l'én crois innocent Je me mocque des erreurs populaires parce que ie sçay trop bien qu'un Si Grand, et si Puissant Monarque que l'Empereur Ottoman conte au nombre de Ses Ennemis tout ce qui n'est pas encor dans celluy de Ses Esclaues, et qu'il ne reçoit de mouuements que de Sa propre Volontè, ny des bornes que celles de Dieu, qui Seul Nous a fait triompher d'une Puissance, à qui rien ne pouuoit resister. Heureux ce Grand, et incomparable Roy, dont il S'est Seruì pour differer du moins nostre esclauage; Dieu conserue ce Prince, qui est la gloire de nostre Siecle, et l'vnique Soustien de Nostre Religion. Vous aurèz Sçeù que la Ligue des Venitiens auec l'Empereur et le Roy de Pologne est fort auancèe, Je la tiens conclue à l'heure qu'il est, et c'est à mon grè tout ce qu'on peut opposer à cette formidable Puissance[;] Mais auec tout cela il Nous faut des nouueaux miracles, Dieu qui S'est declarè Si visiblement pour Nous ne laisserà pas Son ouurage imparfait — Cependant Je Vous remercie de tout ce que Vous me dites d'obligeant pour mon Suiet, et prie dieu qu'il Vous tienne en Sa Sainte garde. Rome ce 4. Mars 1684.
P. S. Je Souhaitte de tout mon coeur qu'une bonne, et Veritable Paix nous asseure la tranquillitè du Nort quoyque Je Sois p[er]suadèe qu'il n'y a rien à craindre dans le Septentrion ou qu'il [y] aye paix, ou guerre allieurs[.]
With modernised spelling:
Monsieur le chevalier de Terlon,
En réponse de votre lettre du 4 janvier, je vous dirai que je suis peut-être [la] seule qui n'accuse pas la France d'intelligence avec le Turc. Cette fausse opinion fait un grand tort à la réputation d'un roi chrétien qu'on soupçonne communément d'une si criminelle intelligence, mais pour moi, qui l'en crois innocent, je me moque des erreurs populaires parce que je sais trop bien qu'un si grand et si puissant monarque que l'empereur ottoman compte au nombre de ses ennemis tout ce qui n'est pas encore dans celui de ses esclaves et qu'il ne reçoit de mouvements que de sa propre volonté, ni des bornes que celles de Dieu, qui seul nous a fait triompher d'une puissance à qui rien ne pouvait résister. Heureux ce grand et incomparable roi, dont il s'est servi pour différer du moins notre esclavage! Dieu conserve ce prince, qui est la gloire de notre siècle et l'unique soutien de notre religion!
Vous aurez su que la Ligue des vénitiens avec l'empereur et le roi de Pologne est fort avancée. Je la tiens conclue à l'heure qu'il est, et c'est à mon gré tout ce qu'on peut opposer à cette formidable puissance; mais, avec tout cela, il nous faut des nouveaux miracles. Dieu, qui s'est déclaré si visiblement pour nous, ne laissera pas son ouvrage imparfait. — Cependant je vous remercie de tout ce que vous me dites d'obligeant pour mon sujet et prie Dieu qu'il vous tienne en sa sainte garde. Rome, ce 4 mars 1684.
P. S. Je souhaite de tout mon cœur qu'une bonne et véritable paix nous assure la tranquillité du Nord, quoique je sois persuadée qu'il n'y a rien à craindre dans le Septentrion, ou qu'il [y] ait paix, ou guerre ailleurs.
Arckenholtz's transcript of the letter:
Le 4. Mars 1684.
Monsieur le Chevalier de Terlon, en réponse à votre Lettre du 4. Janvier, je vous dirai que je suis peut-être la seule qui n'accuse pas la France d'intelligence avec le Turc. Cette fausse opinion fait un grand tort à la réputation d'un Roi Chrétien, qu'on soupçonne communément d'une si criminelle intelligence; Mais pour moi qui l'en crois innocent, je me moque des erreurs populaires, parce que je sai trop bien qu'un si grand & si puissant Monarque que l'Empereur Ottoman compte au nombre de ses ennemis tout ce qui n'est pas encore dans celui de ses esclaves, & qu'il ne reçoit de mouvemens que de sa propre volonté, ni de bornes que celles de Dieu, qui seul nous a fait triompher d'une Puissance à qui rien ne pouvoit résister. Heureux ce grand & incomparable Roi, dont il s'est servi pour différer du-moins notre esclavage. Dieu conserve ce Prince, qui est la gloire de notre Siécle, & l'unique soutien de notre Religion. Vous aurez su que la Ligue des Vénitiens avec l'Empereur & le Roi de Pologne, est fort avancée; je la tiens conclue à l'heure qu'il est, & tout ce qu'on peut opposer à cette formidable Puissance, est fort à mon gré; mais avec tout cela il nous faut de nouveaux miracles. Dieu qui s'est déclaré si visiblement pour nous, ne laissera pas son ouvrage imparfait. Cependant je vous remercie de tout ce que vous me dites d'obligeant, & je prie Dieu qu'il vous tienne en sa sainte garde.
P. S. Je souhaitte de tout mon cœur qu'une bonne & véritable paix nous assure la tranquillité du Nord, quoique je sois persuadée qu'il n'y a rien à craindre dans le Septentrion, qu'il y ait paix ou guerre ailleurs.
Swedish translation (my own):
Den 4 mars 1684.
Monsieur le chevalier de Terlon,
Som svar på Ert brev av den 4 januari skall jag säga Er att jag kanske är den ende som inte anklagar Frankrike för underrättelser med turken. Denna falska åsikt gör stor skada på ryktet för en kristen konung som är allmänt misstänkt för sådan brottslig intelligens; men vad gäller mig, som tror att han är oskyldig till det, jag skrattar åt folkliga villfarelser, ty jag vet bara alltför väl att en så stor och mäktig monark som den osmanske kejsaren räknar allt som inte är kvar i hans slavar bland sina fiender, och att han tar emot rörelser endast av sin egen vilja, inte heller gränser utan Guds, som ensam har fått oss att triumfera över en makt som ingenting kunde motstå. Lycklig vare denne store och ojämförlige konung, till vilken han brukade skjuta upp åtminstone vårt slaveri. Gud bevara denne furste, som är vårt sekels härlighet och vår religions enda stöd. Ni kommer att ha vetat att venetianernas förbund med kejsaren och konungen av Polen är mycket avancerad; jag håller det avslutat för närvarande, och allt vad man kan motsätta sig denna formidabla makt, är starkt i min smak; men med allt detta behöver vi nya mirakel. Gud, som har förklarat sig så synligt för oss, kommer inte att lämna sitt verk oavslutat. Emellertid tackar jag Er för allt Ni säger till mig som är förpliktande, och jag ber Gud att han har Er i sin heliga vård.
P. S. Jag hoppas av hela mitt hjärta att en god och verklig fred skall försäkra oss om Nordens ro, fastän jag är övertygad om att det inte finns något att frukta i Norden, vare sig det är fred eller krig på annat håll.
English translation (my own):
March 4, 1684.
Monsieur le chevalier de Terlon,
In reply to your letter of January 4th, I will tell you that I am perhaps the only one who does not accuse France of intelligence with the Turk. This false opinion does great harm to the reputation of a Christian king who is commonly suspected of such criminal intelligence; but as for me, who believe him innocent of it, I laugh at popular errors, because I know only too well that such a great and powerful monarch as the Ottoman Emperor counts among his enemies all that is not still in that of his slaves, and that he receives movements only of his own will, nor limits but those of God, who alone has made us triumph over a power that nothing could resist. Happy be this great and incomparable King, to whom he used to defer at least our slavery. God preserve this prince, who is the glory of our century, and the sole support of our religion. You will have known that the league of the Venetians with the Emperor and the King of Poland is very advanced; I hold it concluded at the present time, and all that one can oppose to this formidable power, is strong in my liking; but with all this we need new miracles. God, who has declared Himself so visibly for us, will not leave His work unfinished. In the meantime, I thank you for all that you say to me that is obliging, and I pray God that He have you in His holy keeping.
P. S. I hope with all my heart that a good and real peace will assure us of the tranquility of the North, although I am persuaded that there is nothing to fear in the North, whether there is peace or war elsewhere.
Swedish translation of the original (my own):
Monsieur le chevalier de Terlon,
Som svar på Ert brev av den 4 januari kommer jag att säga Er att jag kanske är den enda som inte anklagar Frankrike för intelligens med turken. Denna falska mening gör mycket fel på ryktet för en kristen konung som vanligtvis misstänks för en sådan kriminell intelligens, men för mig, som tror att han är oskyldig, skrattar jag åt populära misstag eftersom jag alltför väl vet att en monark så stor och mäktig som den osmanske kejsaren, som räknar till sina fiender alla som ännu inte är bland hans slavar och att han inte får några rörelser utom från sin egen vilja, inte heller några gränser utom Guds, som ensam har fått oss att triumfera över en makt som ingenting kunde motstå. Lycklig är denne store och makalöse konung, som han har använt för att åtminstone skjuta upp vårt slaveri! Må Gud bevara denne prins, som är vårt sekels ära och vår religions enda stöd!
Ni kommer att ha vetat att Venetianernas Förbund med kejsaren och konungen av Polen är mycket avancerat. Jag håller det avslutat vid denna tidpunkt, och det är enligt min mening allt som kan motsättas denna formidabla makt; men med allt detta behöver vi nya mirakel. Gud, som har förklarat sig så synligt för oss, kommer inte att lämna sitt verk ofullkomligt. — Emellertid tackar jag Er för allt Ni säger till mig som är förpliktande för mitt ämne och ber Gud att han skall hålla Er i sin heliga vård. Rom, den 4 mars 1684.
P. S. Jag önskar av hela mitt hjärta att en god och sann fred skall försäkra oss Nordens lugn, ehuru jag är övertygad om att det inte finns något att frukta i Norden eller att det är fred eller krig på annat håll.
English translation of the original (my own):
Monsieur le chevalier de Terlon,
In response to your letter of January 4, I will tell you that I am perhaps the only one who does not accuse France of intelligence with the Turk. This false opinion does great wrong to the reputation of a Christian king who is commonly suspected of such a criminal intelligence, but for me, who believes him innocent, I laugh at popular errors because I know too well that a monarch as great and powerful as the Ottoman Emperor counts among his enemies everyone who is not yet among his slaves and that he receives no movements except from his own will, nor any limits except those of God, who alone has made us triumph over a power that nothing could resist. Happy is this great and incomparable king, whom He has used to at least postpone our slavery! May God preserve this prince, who is the glory of our century and the sole support of our religion!
You will have known that the League of the Venetians with the Emperor and the King of Poland is very advanced. I hold it concluded at this time, and it is in my opinion all that can be opposed to this formidable power; but, with all that, we need new miracles. God, who has declared Himself so visibly for us, will not leave His work imperfect. — In the meantime, I thank you for all that you tell me that is obliging for my subject and pray God that He hold you in His holy keeping. Rome, March 4, 1684.
P. S. I wish with all my heart that a good and true peace will assure us the tranquility of the North, although I am persuaded that there is nothing to fear in the North or that there is peace or war elsewhere.
Above: Kristina.
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