Tuesday, January 31, 2023

Kristina's letter to Willem, Prince of Orange, in favour of the Count d'Adda, dated January 12/22 (New Style), 1689

Sources:

Brev från drottning Kristina till Vilhelm av Oranien, senare Vilhelm III (William III) av England: Angående mons. d'Adda, påvlig nuntie; Ämnesordnade handlingar: Autografer furstl. [Kristina]; Lund University Library via the Alvin portal


Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere a principi d'altezza e d'eccellenza; Lettere a principi d'altezza; Lettres à l'électeur palatin et à toute sa maison; Lettre manquante  Christine de Suède au prince d'Orange, Rome, 22 janvier 1689


Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Papiers de Christine de Suède, complément; Papiers de Christine de Suède, complément I (digitisation pages 62v-63r to 63v-64r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Papiers de Christine de Suède, complément I, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258 and shelfmark H 258 bis 1).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 157, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760




The letter (with Kristina's handwriting in italics):

recopiela
Mons[ieu]r mon Cousin; L'on a tant de confience en l'amitié que V. A. a pour moy, qu'on S'est flatté que mes offices ne Seroient pas inutiles aupres de Vous en faueur du malheureux Comte d'Adda, que Je crois en Seureté, S'il est comme l'on dit en vostre pouuoir, et Je m'asseure que ma recommandation luy Sera inutile, puisque vostre generosité l'aura desia espargné. Toutefois Si ma consideration peut donner quelque poids pour obtenir de V. A. Sa grace, Je Vous en auray la derniere obligation. S'il m'eust creu, il ne Se Seroit pas chargé d'un employ Si dangereux; Mais n'ayant autre Crime que celuy d'auoir obey a Son Prince, il me Semble qu'il merite la grace, que Je vous demande de tout mon Coeur pour luy, Vous asseurant que Je conteray les honnestetés qu'il receuera de Vous comme estant faites a moy mesme. Je Vous demande la mesme grace pour tous les Catholiques Romains. Ce petit trouppeau ne peut troubler vos desseins. Jls Seront trop heureux de uiure. Vous ne pouuez naues rien craindre de leur foïblesse. Tout Vous est Soumis. Tout applaudira à vostre gloire et a vostre fortune. Je Suis facheé qu'elles coustent trop cher à ceux dont les malheurs meritent tant de compassion. Ne Vous en offencez pas; On ne laisse pas de Vous estimer et de Vous admirer. Et moy qui Vous demande plus qve iamais grace pour tant d'Jllustres malheureux, Je vous demande plus qve iamais la continuation de vostre estime et amitié, Vous asseurant que Je Suis
Mons[ieu]r mon Cousin
[Christine Alexandra.]
Rome ce 22 Janu[ie]r
1689.
/ André Galdenblad

With modernised spelling:

Recopiela [sic].
Monsieur mon cousin,
L'on a tant de confiance en l'amitié que Votre Altesse a pour moi qu'on s'est flatté que mes offices ne seraient pas inutiles auprès de vous en faveur du malheureux comte d'Adda, que je crois en sûreté, s'il est comme l'on dit, en votre pouvoir, et je m'assure que ma recommandation lui sera inutile, puisque votre générosité l'aura déjà épargné. Toutefois, si ma considération peut donner quelque poids pour obtenir de Votre Altesse sa grâce, je vous en aurai la dernière obligation. S'il m'eût cru, il ne se serait pas chargé d'un emploi si dangereux; mais, n'ayant autre crime que celui d'avoir obéi à son prince, il me semble qu'il mérite la grâce que je vous demande de tout mon cœur pour lui, vous assurant que je compterai les honnêtetés qu'il recevra de vous comme étant faites à moi-même.

Je vous demande la même grâce pour tous les catholiques romains. Ce petit troupeau ne peut troubler vos desseins. Ils seront trop heureux de vivre. Vous n'avez rien craindre de leur faiblesse. Tout vous est soumis, tout applaudira à votre gloire et à votre fortune. Je suis fâchée qu'elles coûtent trop cher à ceux dont les malheurs méritent tant de compassion. Ne vous en offensez pas, on ne laisse pas de vous estimer et de vous admirer. Et moi qui vous demande grâce pour tant d'illustres malheureux, je vous demande plus que jamais la continuation de votre estime et amitié, vous assurant que je suis,
Monsieur mon cousin,
[Christine Alexandra.]
Rome, ce 22 janvier 1689.
André Galdenblad.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Le 22. Janvier 1689.
Monsieur mon Cousin, on a tant de confiance en l'amitié que V. A. a pour moi, qu'on s'est flatté que mes offices ne seroient pas inutiles auprès de vous en faveur du malheureux Comte d'Adda, que je crois en sûreté, s'il est, comme on le dit, en votre pouvoir; & je m'assure que ma recommandation lui sera inutile, puisque votre générosité l'aura déjà épargné. Cependant si ma considération peut donner quelque poids pour obtenir sa grace de V. A. je vous en aurai la derniére obligation. S'il m'eût cru, il ne se seroit pas chargé d'un emploi si dangereux; mais n'ayant fait d'autre crime que celui d'avoir obéi à son Prince, il me semble qu'il mérite la grace que je vous demande de tout mon cœur pour lui, vous assurant que je compterai les honnêtetés que vous lui ferez comme étant faites à moi-même. Je vous demande la même grace pour tous les Catholiques-Romains. Ce petit troupeau ne peut troubler vos desseins. Ils seront trop heureux de vivre. Vous n'avez rien à craindre de leur foiblesse, tout vous est soumis. Tout applaudira à votre gloire & votre fortune. Je suis fâchée qu'elles coûtent trop cher à ceux dont les malheurs méritent tant de compassion. Ne vous en offensez pas. On ne laisse pas de vous estimer, & de vous admirer. Et moi qui vous demande grace pour tant d'illustres malheureux, je vous demande plus que jamais la continuation de votre amitié, vous assurant que je suis,
Monsieur mon Cousin, &c.
Christine Alessandra.
André Galdenblad.

Swedish translation (my own):

Den 22 januari 1689.
Min herr kusin,
Man har så stort förtroende för den vänskap som Ers Höghet har för mig att man har smickrat sig för att mina tjänster inte vore värdelösa hos er till förmån för den olycklige greve d'Adda, som jag tror är säker, om det är, som de säger, i Er makt; och jag försäkrar mig själv att min rekommendation kommer att vara värdelös för honom, ty Er generositet redan har skonat honom. Men om min övervägande kan ge viss tyngd åt att erhålla Ers Höghet benådning, kommer jag att ha den största skyldigheten mot Er. Om han hade trott mig, skulle han inte ha tagit på sig en sådan farlig sysselsättning; men när han inte har begått något annat brott än att ha lydt sin prins, förefaller det mig som om han förtjänar den förlåtelse som jag ber Er av hela mitt hjärta för honom, försäkrande Er att jag kommer att räkna med den ärlighet Ni kommer att göra för honom som gjort mot mig själv. Jag ber Er samma nåd för alla romerska katoliker. Den här lilla flocken kan inte störa Era dessänger. De kommer att vara alltför glada över att leva. Ni har inget att frukta för deras svaghet, allt är Era undersåtare. Alla kommer att applådera Er ära och Er fortun. Jag är ledsen att de kostar för mycket för dem vars olyckor förtjänar så mycket medkänsla. Bli inte förolämpad av det. Man slutar inte att uppskatta Er och beundra Er. Och jag, som ber Er om ursäkt för så många lysande olyckliga, jag ber Er mer än någonsin om fortsättningen av Er vänskap, försäkrande Er att jag är,
Min herr kusin, osv.
Kristina Alessandra.
Andreas Galdenblad.

English translation (my own):

January 22, 1689.
My lord cousin,
One has so much confidence in the friendship that Your Highness has for me that one has flattered oneself that my services would not be useless with you in favour of the unfortunate Count d'Adda, whom I believe to be safe, if it is, as they say, in your power; and I assure myself that my recommendation will be useless to him, as your generosity will have already spared him. However, if my consideration can give some weight to obtaining Your Highness' pardon, I shall have the greatest obligation to you. If he had believed me, he would not have taken on such a dangerous employ; but, him having committed no other crime than that of having obeyed his prince, it seems to me that he deserves the pardon that I ask of you with all my heart for him, assuring you that I will count the honesty that you will do to him as being done to myself. I ask you the same grace for all Roman Catholics. This little herd cannot disturb your plans. They will be only too happy to live. You have nothing to fear from their weakness, everything is subject to you. All will applaud your glory and your fortune. I am sorry that they cost too much to those whose misfortunes deserve so much compassion. Do not be offended at it. One does not cease to esteem you and admire you. And I, who beg your pardon for so many illustrious unfortunates, I ask you more than ever for the continuation of your friendship, assuring you that I am,
My lord cousin, etc.
Kristina Alessandra.
Andreas Galdenblad.

Dutch translation of the original (my own):

Rekopieer dit.
Mijn heer neef,
Er is zoveel vertrouwen in de vriendschap die Uwe Hoogheid voor mij heeft dat men zich heeft gevleid dat mijn diensten niet nutteloos zouden zijn bij u ten gunste van de ongelukkige Graaf d'Adda, van wie ik geloof dat hij veilig is, als het is zoals ze zeggen, in uw macht, en ik weet zeker dat mijn aanbeveling nutteloos voor hem zal zijn, aangezien uw edelmoedigheid hem al zal hebben gespaard. Als mijn overweging echter enig gewicht kan geven om van Uwe Hoogheid uw genade te verkrijgen, zal ik u de grootste verplichting op mij nemen. Als hij mij had geloofd, zou hij niet zo'n gevaarlijke baan hebben aangenomen; maar aangezien hij geen andere misdaad heeft dan zijn prins te hebben gehoorzaamd, lijkt het mij dat hij de genade verdient die ik u met heel mijn hart voor hem smeek, u verzekerend dat ik de eerlijkheid die hij van u zal ontvangen, zal beschouwen als iets dat mij is aangedaan.

Ik smeek u om dezelfde genade voor alle Rooms-Katholieken. Deze kleine kuddetje kan uw plannen niet verstoren. Ze zullen te gelukkig zijn om te leven. U heeft niets te vrezen van hun zwakheid. Alles is aan u onderworpen, alles zal uw glorie en uw fortuin toejuichen. Het spijt me dat ze te veel kosten voor degenen wiens ongelukken zoveel mededogen verdienen. Wees hier niet beledigd over, men acht u nog steeds hoog en bewondert u. En ik die u smeek om genade voor zoveel illustere ongelukkigen, ik smeek u meer dan ooit om de voortzetting van uw achting en vriendschap, u verzekerend dat ik ben,
mijn heer neef,
[Christina Alexandra.]
Rome, 22 januari 1689.
Andreas Galdenblad.

Swedish translation of the original (my own):

Rekopiera detta.
Min herr kusin,
Det finns så mycket förtroende för den vänskap Ers Höghet har för mig att man har smickrat sig för att mina tjänster inte skulle vara värdelösa hos Er till förmån för den olycklige greve d'Adda, som jag tror är säker, om det är som man säger, i Er makt, och jag är säker på att min rekommendation kommer att vara värdelös för honom, ty Er generositet redan har skonat honom. Men om min omtanke kan ge viss tyngd för att av Ers Höghet få Er nåd, kommer jag att ha den största skyldigheten mot Er. Om han hade trott mig, skulle han inte ha tagit på sig en sådan farlig sysselsättning; men eftersom jag inte har något annat brott än att ha lydt sin prins, förefaller det mig som om han förtjänar den nåd att jag ber Er av hela mitt hjärta för honom, försäkrande Er att jag kommer att räkna den ärlighet som han kommer att få från Er som den gjorts mot mig själv.

Jag ber Er om samma nåd för alla romerska katoliker. Denna lilla flock kan inte störa Era dessänger. De kommer att vara för glada för att leva. Ni har inget att frukta för deras svaghet. Allt är Er underkastad, allt kommer att applådera Er ära och Er lycka. Jag är ledsen att de kostar för mycket för dem vars olyckor förtjänar så mycket medkänsla. Bli inte förolämpad av detta, man uppskattar och beundrar Er fortfarande. Och jag som ber Er om nåd för så många lysande olyckliga, jag ber Er mer än någonsin om fortsättningen av Er aktning och vänskap, försäkrande Er att jag är,
min herr kusin,
[Kristina Alexandra.]
Rom, den 22 januari 1689.
Andreas Galdenblad.

English translation of the original (my own):

Recopy this.
My lord cousin,
There is so much confidence in the friendship that Your Highness has for me that one has flattered oneself that my offices would not be useless with you in favour of the unfortunate Count d'Adda, whom I believe to be safe, if it is as they say, in your power, and I am sure that my recommendation will be useless to him, as your generosity will have already spared him. However, if my consideration can give some weight to obtain from Your Highness your grace, I will have the greatest obligation to you. If he had believed me, he would not have taken on such a dangerous employ; but, having no other crime than that of having obeyed his prince, it seems to me that he deserves the grace that I beg you with all my heart for him, assuring you that I will count the honesty that he will receive from you as being done to myself.

I beg you for the same grace for all Roman Catholics. This little flock cannot disturb your designs. They will be too happy to live. You have nothing to fear from their weakness. Everything is subject to you, everything will applaud your glory and your fortune. I am sorry that they cost too much for those whose misfortunes deserve so much compassion. Do not be offended at this, one still esteems and admires you. And I who beg you for mercy for so many illustrious unfortunates, I beg you more than ever for the continuation of your esteem and friendship, assuring you that I am,
my lord cousin,
[Kristina Alexandra.]
Rome, January 22, 1689.
Andreas Galdenblad.


Above: Kristina.


Above: Willem (William), Prince of Orange, future King William III of England.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.

Kristina's letter to Monsieur de Bremond, dated January 26/February 5 (New Style), 1689

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Bremont; Lettre manquante 4  Christine de Suède à Brémont, Rome, 5 février 1689


Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Papiers de Christine de Suède, complément; Papiers de Christine de Suède, complément I (digitisation page 94v-95r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Papiers de Christine de Suède, complément I, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258 and shelfmark H 258 bis 1).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 156, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760



The letter (with Kristina's handwriting in italics):

Rome ce 5. feu[rie]r 1689.
Mr. Bremond; Est il possible que vous puissiez esperer le retour du Prince d'Orange en Hollande? Je le crois a l'heure qu'il est Si bien estably en Angleterre, qu'il y regnera paisiblement toute Sa vie et qu'il n'en Sortira jamais. Jl S'y rendera mesme le plus formidable Monarque de l'Europe, et il y taillera de la besogne a bien de gens qui ne Se doutent pas a present de la tempeste qui les menasse. Voilà mon Sentiment. Vous Sçauez qu'il y a long temps que J'auois conceue mauuaise opinion des affaires du Roy d'Angleterre; toutefois J'aduoüe que toutes les circonstances de Son malheur m'ont extremement Surpris, et il me Semble que la perte de trois beaux et grands Royaumes, toute grande qu'elle Soit est, est le moindre des malheurs de ce pauure Prince; Je Suis fort persuadeé aussi qu'il n'est eschappé, que parce que le Prince luy a voulu conseruer la vie, et S'espargner un crime. Mes precedentes vous feront connoistre mes Sentiments Sur vostre Sujet, et J'attends les vostres pour determiner mes resolutions. Dieu vous prospere.

With modernised spelling:

Rome, ce 5 février 1689.
Monsieur Brémond,
Est-il possible que vous puissiez espérer le retour du prince d'Orange en Hollande? Je le crois à l'heure qu'il est si bien établi en Angleterre qu'il y régnera paisiblement toute sa vie et qu'il n'en sortira jamais. Il s'y rendra même le plus formidable monarque de l'Europe, et il y taillera de la besogne à bien de gens qui ne se doutent pas à présent de la tempête qui les menace.

Voilà mon sentiment. Vous savez qu'il y a longtemps que j'avais conçue mauvaise opinion des affaires du roi d'Angleterre; toutefois j'avoue que toutes les circonstances de son malheur m'ont extrêmement surpris, et il me semble que la perte de trois beaux et grands royaumes, toute grande qu'elle est, est le moindre des malheurs de ce pauvre prince. Je suis fort persuadée aussi qu'il n'est échappé que parce que le prince lui a voulu conserver la vie et s'épargner un crime.

Mes précédentes vous feront connaître mes sentiments sur votre sujet, et j'attends les vôtres pour déterminer mes résolutions. Dieu vous prospère.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Le 5. Février 1689.
Monsieur de Bremond, est-il possible que vous puissiez espérer le retour du Prince d'Orange en Hollande? Je le crois à l'heure qu'il est si bien établi en Angleterre, qu'il y régnera paisiblement toute sa vie, & qu'il n'en sortira jamais. Il s'y rendra même le plus formidable Monarque de l'Europe, & il y taillera de la besogne à bien des gens, qui ne se doutent pas à-présent de la tempête qui les menace. Voilà mon sentiment. Vous savez qu'il y a long-tems que j'avois conçu mauvaise opinion des affaires du Roi d'Angleterre; j'avoue cependant que toutes les circonstances de son malheur m'ont extrêmement surprise; & il me semble que la perte de trois beaux & grands Royaumes, toute grande qu'elle est, est le moindre des malheurs de ce pauvre Prince; je suis fort persuadée aussi qu'il n'est échappé, que parce que le Prince a voulu lui conserver la vie, pour s'épargner un crime. Mes précédentes Lettres vous feront connoître mes sentimens à votre sujet, & j'attends les vôtres pour déterminer mes résolutions. Dieu vous fasse prospérer.

Swedish translation (my own):

Den 5 februari 1689.
Monsieur de Bremond,
Är det möjligt att Ni kan förvänta Er att prinsen av Orange återvänder till Holland? Jag tror det nu när han är så väl etablerad i England att han kommer att regera där i fred hela sitt liv och att han aldrig kommer att lämna det. Även den mest formidabla monarken i Europa kommer att åka dit, och han kommer att göra mycket arbete för många människor som nu inte misstänker stormen som hotar dem. Det är min känsla. Ni vet att jag för länge sedan bildade mig en dålig uppfattning om konungen av Englands angelägenheter; jag erkänner dock att alla omständigheter i hans olycka har förvånat mig synnerligen; och det tycks mig som om förlusten av tre vackra och stora riken, stor som den är, är den minsta av denna stackars furstes olycka; jag är också starkt övertygad om att han bara rymde för att prinsen ville rädda hans liv, för att bespara sig ett brott. Mina tidigare brev kommer att berätta för Er om mina känslor för Er, och jag väntar på Era för att bestämma mina beslut. Gud välsigne Er.

English translation (my own):

February 5, 1689.
Monsieur de Bremond,
Is it possible that you can expect the Prince of Orange to return to Holland? I believe it now that he is so well established in England that he will reign there peacefully all his life, and that he will never leave it. Even the most formidable monarch in Europe will go there, and he will do a lot of work for many people who now do not suspect the storm that threatens them. That is my feeling. You know that I long ago formed a bad opinion of the affairs of the King of England; I admit, however, that all the circumstances of his misfortune have surprised me extremely; and it seems to me that the loss of three beautiful and great kingdoms, great as it is, is the least of the misfortunes of this poor Prince; I am also strongly persuaded that he only escaped because the Prince wanted to save his life, to spare himself a crime. My previous letters will let you know my feelings about you, and I await yours to determine my resolutions. God bless you.

Dutch translation of the original (my own):

Rome, 5 februari 1689.
Monsieur Brémond,
Is het mogelijk dat u kunt hopen op de terugkeer van de Prins van Oranje naar Holland? Ik geloof op dit moment dat hij zo goed gevestigd is in Engeland dat hij daar zijn hele leven vredig zal regeren en nooit zal vertrekken. Zelfs de meest geduchte monarch van Europa zal daarheen gaan en hij zal werk doen voor veel mensen die nu geen flauw benul hebben van de storm die hen bedreigt.

Ziedaar mijn gevoel. U weet wel dat ik lang geleden een slechte mening had over de zaken van de koning van Engeland; ik geef echter toe dat alle omstandigheden van zijn ongeluk mij buitengewoon hebben verrast, en het lijkt mij dat het verlies van drie prachtige en grote koninkrijken, hoe groot het ook is, het minste van de ongelukken van deze arme prins is. Ik ben er ook van overtuigd dat hij alleen is ontsnapt omdat de prins wilde dat hij zijn leven zou redden en zichzelf een misdaad zou besparen.

Mijn vorige brieven zullen u mijn gevoelens over uw onderwerp laten weten, en ik wacht op de uwe om mijn voornemens te bepalen. Moge God u zegenen.

Swedish translation of the original (my own):

Rom, den 5 februari 1689.
Monsieur Brémond,
Är det möjligt att Ni kan hoppas på att prinsen av Orange återvänder till Holland? Jag tror vid den stunden att han är så väl etablerad i England att han kommer att regera där i fred hela sitt liv och aldrig kommer att lämna. Till och med den mest formidabla monarken i Europa kommer att resa dit, och han kommer att utföra arbete åt många människor som nu inte har en aning om stormen som hotar dem.

Det här är min känsla. Ni vet att jag för länge sedan hade oroat mig för en dålig uppfattning om konungens angelägenheter; dock erkänner jag, att alla omständigheter i hans olycka har förvånat mig synnerligen, och det förefaller mig att förlusten av ​​tre vackra och stora riken, stor som den än är, är den minsta av denne stackars furstes olyckor. Jag är också mycket övertygad om att han bara har rymt för att prinsen har velat att han skall bevara sitt liv och bespara sig själv ett brott.

Mina tidigare brev kommer att berätta för Er om mina känslor i Ert ämne, och jag väntar på att Ni skall bestämma mina beslut. Gud välsigne Er.

English translation of the original (my own):

Rome, February 5, 1689.
Monsieur Brémond,
Is it possible that you can hope for the return of the Prince of Orange to Holland? I believe at the hour that he is so well established in England that he will reign there peacefully all his life and will never leave. Even the most formidable monarch of Europe will go there, and he will do work for many people who do not now have an inkling of the storm that threatens them.

That is my feeling. You know that a long time ago I had concerned a bad opinion of the affairs of the King of England; however, I admit that all the circumstances of his misfortune have surprised me extremely, and it seems to me that the loss of three beautiful and great kingdoms, great as it is, is the least of this poor prince's misfortunes. I am also very persuaded that he only has escaped because the Prince has wanted him to preserve his life and spare himself a crime.

My previous letters will let you know my feelings on your subject, and I await yours to determine my resolutions. God prosper you.


Above: Kristina.


Above: Willem (William), Prince of Orange.


Above: King James II of England and VII of Scotland.

Kristina's letter to Monsieur de Bremond, dated December 22, 1688/January 1, 1689 (New Style)

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Bremont; Lettre manquante 3  Christine de Suède à Brémont, Rome, 1 janvier 1689


Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Papiers de Christine de Suède, complément; Papiers de Christine de Suède, complément I (digitisation pages 92v-93r to 93v-94r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Papiers de Christine de Suède, complément I, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258 and shelfmark H 258 bis 1).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 155, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760




The letter (with Kristina's handwriting in italics):

Rome ce 1. Janu[ie]r 1689.
Mr. Bremond; Je vous ay fait escrire de ne m'escrire plus que par la voye ordinaire, Celle de france ne m'apporte que de uieilles lettres, et vous perdez vostre peine et vostre tems de m'escrire par la voye de france pas par daustre la voye que l'ordinaire de Milan estant qui est la plus courte et la plus Seure; Ne changez donc pas de route, car uos lettres me Seront toujours ponctuellement rendües.

Je Suis Surprise de uoir qu'au lieu ou vous estez on est Si mal informé des affaires d'Angleterre, et que tout le raisonnement que vous me faitez Sur ce Sujet est a faux. Nous Sommes icy bien mieux instruits de ce qui Se passe, et quelque Soin que prennent les françois a nous cacher la uerité, nous Sçavons tres bien que les affaires du Roy Sont dans un tres pitoyable estat, le Prince d'Orange estant applaudy et triomfant. Pour la declaration de guerre faite en france contre les Prouinces unies, elle ne fera que blanchir, et n'arrestera pas les malheurs de l'Angleterre. Le Prince S'y establira Si bien qu'il Sera difficile de luy faire lacher prise. Ce qu'il y a de certain est, que la france profitera Seule de cette terrible reuolution, qui ua apporter un estrange changement dans le Monde, et quoy que la france aye Sujet de craindre le Prince apres ce coup, il est difficile pourtant, /: quelque heureux Succes qu'il puisse auoir :/ qu'il Se puisse mettre Si tost en estat de Se faire craindre a la france, qui trauaillera cependant a Se mettre en estat de ne rien craindre, et aura la joye de voir dechirer ces deux puissances entre elles, cependant qu'elle qu'Elle [...] travaillera avec Succes a Ses uastes desseins, Mais et de quelque maniere que la chance tourne, la france en profitera. Le Prince Sera glorieux, la Religion Catholique perdüe en Angleterre, et ce braue Roy digne de pitié. Voilà tout ce que J'en Sçay. Dieu vous prospere.

With modernised spelling:

Rome, ce 1 janvier 1689.
Monsieur Brémond,
Je vous ai fait écrire de ne m'écrire plus que par la voie ordinaire; celle de France ne m'apporte que de vieilles lettres, et vous perdez votre peine et votre temps de m'écrire par d'autre voie que l'ordinaire de Milan, qui est la plus courte et la plus sûre. Ne changez donc pas de route, car vos lettres me seront toujours ponctuellement rendues.

Je suis surprise de voir qu'au lieu où vous êtes, on est si mal informé des affaires d'Angleterre et que tout le raisonnement que vous me faites sur ce sujet est à faux. Nous sommes ici bien mieux instruits de ce qui se passe, et quelque soin que prennent les Français à nous cacher la vérité, nous savons très bien que les affaires du roi sont dans un tres pitoyable état, le prince d'Orange étant applaudi et triomphant.

Pour la déclaration de guerre faite en France contre les Provinces-Unies, elle ne fera que blanchir et n'arrêtera pas les malheurs de l'Angleterre. Le prince s'y établira si bien qu'il sera difficile de lui faire lâcher prise. Ce qu'il y a de certain est que la France profitera seule de cette terrible révolution, qui va apporter un étrange changement dans le monde, pendant qu'elle travaillera avec succès à ses vastes desseins; et de quelque maniere que la chance tourne, la France en profitera. Le prince sera glorieux, la religion catholique perdue en Angleterre, et ce brave roi digne de pitié. Voilà tout ce que j'en sais. Dieu vous prospère.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Le 1. Janvier 1689.
Monsieur de Bremond, je vous ai fait savoir de ne m'écrire plus que par la voye ordinaire; celle de France ne m'apporte que de vieilles Lettres, & vous perdez votre peine & votre tems à m'écrire par une autre voye que celle de Milan, qui est la plus courte & la plus sûre. Ne changez donc pas de route, car vos Lettres me seront toujours ponctuellement rendues. Je suis surprise de voir qu'au lieu où vous êtes on soit si mal informé des affaires d'Angleterre, & que tout le raisonnement que vous me faites sur ce sujet, vise à faux. Nous sommes bien mieux instruits ici de ce qui se passe, & quelques soins que prennent les François de nous cacher la vérité, nous savons très-bien que les affaires du Roi sont dans un très-pitoyable état, le Prince d'Orange étant applaudi & triomphant. Pour la déclaration de guerre faite en France contre les Provinces-Unies, elle ne fera que blanchir, & n'arrêtera pas les malheurs de l'Angleterre. Le Prince s'y établira si bien, qu'il sera difficile de lui faire lâcher prise. Ce qu'il y a de certain, est que la France profitera seule de cette terrible révolution, qui va apporter un étrange changement dans le Monde, pendant qu'elle travaillera avec succès à ses vastes desseins; & de quelque maniére que la chance tourne, la France en profitera. Le Prince sera glorieux, la Religion Catholique perdue en Angleterre, & ce brave Roi digne de pitié. Voilà tout ce que j'en sai. Dieu vous fasse prospérer &c.

Swedish translation (my own):

Den 1 januari 1689.
Monsieur de Bremond,
Jag har sagt till Er att inte skriva till mig mer än på den vanliga vägen; Frankrikes ger mig bara gamla brev, och Ni slösar bort Era besvär och Er tid med att skriva till mig på en annan väg än Milanos, som är den kortaste och säkraste. Så ändra inte Er väg, ty Era brev kommer alltid att returneras till mig punktligt. Jag är förvånad över att se att där Ni är, är folk så dåligt informerade om engelska angelägenheter, och att alla resonemang Ni ger mig i detta ämne är missriktade. Vi här är mycket bättre informerade om vad som försiggår, och vilken omsorg fransmännen än tar för att dölja sanningen för oss, så vet vi mycket väl att konungens affärer är i ett mycket ynkligt tillstånd, prinsen av Orange applåderas och triumferar. För krigsförklaringen som gjordes i Frankrike mot Förenade provinserna, kommer den bara att bleka, och kommer inte att stoppa Englands olyckor. Prinsen kommer att etablera sig där så väl att det blir svårt att få honom att släppa taget. Vad som är säkert är att Frankrike ensamt kommer att dra nytta av denna fruktansvärda revolution, som kommer att åstadkomma en märklig förändring i världen, samtidigt som det arbetar framgångsrikt för sina enorma dessänger; och hur lyckan än vänder, kommer Frankrike att tjäna på det. Prinsen kommer att bli härlig, den katolska religionen förlorad i England, och denne modige konung värdig medlidande. Det är allt jag vet om det. Gud välsigne Er, osv.

English translation (my own):

January 1, 1689.
I have told you not to write to me any more except by the ordinary way; that of France only brings me old letters, and you are wasting your trouble and your time writing to me by another route than that of Milan, which is the shortest and surest. So do not change your route, because your letters will always be returned to me punctually. I am surprised to see that where you are, people are so badly informed of English affairs, and that all the reasoning you give me on this subject is misguided. We here are much better informed of what is going on, and whatever care the French take to hide the truth from us, we know very well that the King's affairs are in a very pitiful state, the Prince of Orange being applauded and triumphant. For the declaration of war made in France against the United Provinces, it will only whiten, and will not stop the misfortunes of England. The Prince will establish himself there so well that it will be difficult to make him let go. What is certain is that France alone will profit from this terrible revolution, which will bring about a strange change in the world, while she works successfully for her vast designs; and however luck turns, France will profit by it. The Prince will be glorious, the Catholic religion lost in England, and this brave King worthy of pity. That is all I know about it. God bless you, etc.

Swedish translation (my own):

Rom, den 1 januari 1689.
Monsieur Brémond,
Jag har skrivit en gång till Er för att bara skriva till mig på de vanliga vägarna; de i Frankrike ger mig bara gamla brev, och Ni slösar bort Era besvär och Er tid på att skriva till mig på någon annan väg än den ordinär i Milano, vilken är det kortaste och säkraste. Så ändra inte Er rutt, för Era brev kommer alltid att returneras till mig punktligt.

Jag är förvånad över att se att där Ni befinner Er är folk så dåligt informerade om Englands angelägenheter och att alla resonemang Ni ger mig i detta ämne är falska. Vi är här mycket bättre informerade om vad som händer, och vilken omsorg fransmännen än tar för att dölja sanningen för oss, vet vi mycket väl att konungens angelägenheter är i ett mycket ynkligt tillstånd, ty prinsen av Orange applåderas och triumferar.

När det gäller krigsförklaringen som gjordes i Frankrike mot Förenade provinserna, kommer den bara att vittja och inte stoppa Englands olyckor. Prinsen kommer att etablera sig där så bra att det blir svårt att få honom att släppa taget. Vad som är säkert är att Frankrike ensamt kommer att dra nytta av denna fruktansvärda revolution, som kommer att medföra en märklig förändring i världen, medan det kommer att arbeta framgångsrikt på sina enorma konstruktioner; och hur slumpen än vänder sig kommer Frankrike att tjäna på det. Prinsen kommer att bli härlig, den katolska religionen förlorad i England, och denna modige konung värd att medlida. Det här är allt jag vet om det. Gud välsigne Er.

English translation (my own):

Rome, January 1, 1689.
Monsieur Brémond,
I have had one write to you to only write to me through the ordinary ways; that of France only brings me old letters, and you waste your trouble and your time writing to me by any other way than the ordinary of Milan, which is the shortest and most secure. So do not change your route, because your letters will always be returned to me punctually.

I am surprised to see that where you are people are so poorly informed about the affairs of England and that all the reasoning you give me on this subject is false. We are here much better informed of what is happening, and whatever care the French take to hide the truth from us, we know very well that the King's affairs are in a very pitiful state, the Prince of Orange being applauded and triumphant.

As for the declaration of war made in France against the United Provinces, it will only whitewash and not stop the misfortunes of England. The prince will establish himself there so well that it will be difficult to make him let go. What is certain is that France alone will profit from this terrible revolution, which will bring a strange change to the world, while it will work successfully on its vast designs; and whatever way chance turns, France will profit from it. The Prince will be glorious, the Catholic religion lost in England, and this brave king worthy of pity. That is all I know about it. God prosper you.


Above: Kristina.

Kristina's letter to Monsieur de Bremond, dated July 28/August 7 (New Style), 1688

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Bremont; 44: Christine de Suède à Brémont, Rome, 7 août 1688 (digitisation pages 52v-55r to 55v-56r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Lettere della regina ai suoi ministri, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 154, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760




"Nous avons de-même produit quelques Lettres de Christine au sujet du malheur arrivé à Jaques II. Roi d'Angleterre, & que la Reine attribue à son dévouement au Catholicisme. Elle en pouvoit juger par sa propre expérience & avec connoissance de cause. Voici cette Lettre."

"We have also produced some letters from Kristina on the subject of the misfortune which happened to James II, the King of England, and which the Queen attributes to his devotion to Catholicism. She could judge of it by her own experience and with knowledge of the cause. Here is this letter."

The letter:

Rome ce 7. Aoust 1688.
M[onsieu]r Bremond; Vous raisonnez fort juste Sur les affaires d'Angleterre. Jl est certain qu'elles Sont dans l'estat que J'ay preueu il y a long temps. Dieu peut faire des Miracles, cela est indubitable; mais il n'est pas toujours d'humeur a les faire, et il a Ses raisons pour cela. Je Souhaitte qu'il fasse pour la bonne cause tout ce qui Sera le mieux pour Sa gloire, et celle de ce braue Roy qui n'a d'autre defaut que Son trop grand Zele. Mais J'espere a l'auenir peu de bonnes nouuelles de ce pays-là. Je ne crains pas moins l'armeé que le parlement. Dieu fasse que Je me trompe; Mais Je n'espere plus rien de bon. Les Jesuites, et les Moines gris, blancs ou noirs, ne Seruent quand ils gouuernent qu'a tout perdre. Leur unique employ est de prier Dieu. Jls gastent tout autre mestier dont ils Se meslent. L'escriture du Catholique moderé me Semble une belle piece. Enuoyez moy Si vous pouuez la Medaille de Mr. le Prince D'Orange qui fait icy un grand bruit. Je la voudrois de bronze, Si vous pouuez l'auoir, pour mon Cabinet, Car vous Sçauez que les connoisseurs estiment plus les medailles de Bronze que d'autre metal, quoy que les auares Se plaisent plus à l'Or et à l'argent. Soyez exacte a m'escrire tout ce que vous Sçauez d'Angleterre et de Cologne. Je vous enuoye la Seconde responce a Mess[ieu]rs les Estats Generaux. Dieu vous prospere.

With modernised spelling:

Rome, ce 7 août 1688.
Monsieur Brémont;
Vous raisonnez fort juste sur les affaires d'Angleterre. Il est certain qu'elles sont dans l'état que j'ai prévu il y a longtemps. Dieu peut faire des miracles, cela est indubitable; mais il n'est pas toujours d'humeur a les faire, et il a ses raisons pour cela. Je souhaite qu'il fasse pour la bonne cause tout ce qui sera le mieux pour sa gloire, et celle de ce brave roi, qui n'a d'autre défaut que son trop grand zèle; mais j'espère à l'avenir peu de bonnes nouvelles de ce pays-là. Je ne crains pas moins l'armeé que le Parlement. Dieu fasse que je me trompe, mais je n'espère plus rien de bon.

Les jésuites et les moines gris, blancs ou noirs ne servent quand ils gouvernent qu'à tout perdre. Leur unique emploi est de prier Dieu. Ils gâtent tout autre métier dont ils se mêlent. L'écriture du catholique modéré me semble une belle pièce.

Envoyez-moi, si vous pouvez, la médaille de M. le prince d'Orange, qui fait ici un grand bruit. Je la voudrais de bronze, si vous pouvez l'avoir, pour mon cabinet, car vous savez que les connaisseurs estiment plus les médailles de bronze que d'autre métal, quoique les avares se plaisent plus à l'or et à l'argent. Soyez exacte a m'écrire tout ce que vous savez d'Angleterre et de Cologne. Je vous envoie la seconde réponse a Messieurs les États-Généraux. Dieu vous prospère.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Le 7. Août 1688.
Monsieur de Bremont, vous raisonnez fort juste sur les affaires d'Angleterre; il est certain qu'elles sont dans l'état que j'ai prévu il y a long-tems. Dieu peut faire des miracles, cela est indubitable; mais il n'est pas toujours disposé à en faire, & il a ses raisons pour cela. Je souhaite qu'il fasse pour la bonne Cause tout ce qui sera le mieux pour sa gloire, & celle de ce brave Roi, qui n'a d'autre défaut que son trop grand zéle; mais j'attends à l'avenir peu de bonnes nouvelles de ce Païs-là. Je ne crains pas moins l'Armée que le Parlement. Dieu fasse que je me trompe, mais je n'espére plus rien de bon; les Jésuites & les Moines gris, blancs, ou noirs, ne servent, quand ils gouvernent, qu'à tout perdre; leur unique emploi est de prier Dieu, ils gâtent tout autre métier dont ils se mêlent. L'écriture du Catholique modéré me semble une belle piéce; envoyez-moi, si vous pouvez la Médaille de Mr. le Prince d'Orange, qui fait ici grand bruit. Je la voudrois de bronze, si vous pouvez l'avoir, pour mon Cabinet; car vous savez que les Connoisseurs estiment plus les Médailles de bronze que d'autre métal, quoique les avares aiment mieux celles d'or & d'argent. Soyez exacte à m'écrire tout ce que vous savez d'Angleterre & de Cologne. Je vous envoye la seconde réponse à Messieurs les Etats-Généraux. Dieu vous fasse prospérer.

Swedish translation (my own):

Den 7 augusti 1688.
Monsieur de Bremond,
Ni resonerar mycket rättvist om Englands affärer; det är säkert att de är i det tillstånd som jag förväntade mig för länge sedan. Gud kan göra mirakel, det råder ingen tvekan om det; men han är inte alltid beredd att göra det, och han har sina skäl därtill. Jag hoppas att han vill göra för den goda saken allt som är bäst för hans ära och för denne tappre konungs, som inte har annat fel än sin överdrivna iver; men jag förväntar mig få goda nyheter från det landet i framtiden. Jag fruktar armén inte mindre än Parlamentet. Gud give mig att jag har fel, men jag hoppas inte längre på något gott; jesuiterna och de grå, vita eller svarta munkarna tjänar när de styr, bara för att förlora allt; deras enda sysselsättning är att be till Gud, de förstör alla andra yrken som de lägger sig i. Den moderata katolikens skrift förefaller mig ett fint stycke; sänd mig, om Ni kan, prinsen av Oranges medalj, som gör ett stort larm här. Jag skulle vilja ha den i brons, om Ni kan få den, till mitt skåp; ty Ni vet att finsmakare värderar bronsmedaljer högre än någon annan metall, även om snålar föredrar de av guld och silver. Var punktlig och skriv till mig allt Ni vet om England och Köln. Jag skickar Er det andra svaret till Generalständerna. Gud välsigne Er.

English translation (my own):

August 7, 1688.
Monsieur de Bremond,
You reason very justly on the affairs of England; it is certain that they are in the state that I anticipated a long time ago. God can work miracles, there is no doubt about it; but He is not always ready to do so, and He has His reasons for that. I hope that He will do for the good cause all that will be best for His glory, and for that of this brave King, who has no other fault than his excessive zeal; but I expect little good news from that country in the future. I fear the Army no less than Parliament. God grant that I am wrong, but I no longer hope for anything good; the Jesuits and the gray, white, or black monks serve when they govern, only to lose everything; their sole employment is to pray to God, they spoil any other profession in which they meddle. The writing of the moderate Catholic seems to me a fine piece; send me, if you can, the medal of the Prince of Orange, which makes a great noise here. I would like it in bronze, if you can get it, for my cabinet; for you know that connoisseurs value bronze medals more highly than any other metal, although misers prefer those of gold and silver. Be punctual in writing to me everything you know of England and Cologne. I am sending you the second response to the Estates General. God bless you.

Swedish translation of the original (my own):

Rom, le 7 augusti 1688.
Monsieur Brémont,
Ni resonerar mycket riktigt om Englands angelägenheter. Det är säkert att de är i det tillstånd jag förutspådde för länge sedan. Gud kan göra mirakel, det är utom tvivel; men han har inte alltid humör att göra dem, och han har sina skäl för det. Jag hoppas, att han för den goda saken gör allt, som är bäst för hans ära, och det för denne tappre konung, som inte har annat fel än hans alltför stora iver; men jag hoppas på lite goda nyheter från det landet i framtiden. Jag fruktar armén inte mindre än Parlamentet. Gud give att jag har fel, men jag hoppas inte längre på något gott som helst.

Jesuiterna och de grå, vita eller svarta munkarna tjänar bara till att förlora allt när de styr. Deras enda uppgift är ju att be till Gud. De skämmer bort alla andra yrken som de blandar sig i. Den moderata katolikens skrift förefaller mig vara en vacker pjäs.

Sänd mig, om Ni kan, medaljen av prinsen av Orange, som väcker stor uppståndelse här. Jag skulle vilja ha den i brons, om Ni kan få den, till mitt skåp, för Ni vet att konnässörer värdesätter ju bronsmedaljer mer än andra metaller, även om de giriga är mer förtjusta i guld och silver. Skriv till mig allt Ni vet om England och Köln. Jag skickar Er det andra svaret till Generalstaterna. Gud välsigne Er.

English translation of the original (my own):

Rome, August 7, 1688.
Monsieur Brémont,
You reason very correctly about the affairs of England. It is certain that they are in the state I predicted long ago. God can work miracles, that is beyond doubt; but He is not always in the humour to do them, and He has His reasons for that. I hope that he will do for the good cause everything that will be best for his glory, and that of this brave King, who has no other fault than his too great zeal; but I hope for little good news from that country in the future. I fear the army no less than Parliament. God grant that I am wrong, but I no longer hope for anything good.

The Jesuits and the grey, white or black monks, when they govern, only serve to lose everything. Their only job is to pray to God. They spoil every other profession in which they meddle. The writing of the moderate Catholic seems to me a beautiful play.

Send me, if you can, the medal of the Prince of Orange, which is causing a great stir here. I would like it in bronze, if you can have it, for my cabinet, because you know that connoisseurs value bronze medals more than other metals, although the greedy are more fond of gold and silver. Be exact to write to me everything you know about England and Cologne. I am sending you the second response to the States General. God prosper you.


Above: Kristina.

Kristina's letter to Monsieur de Bremond, dated February 1688

Source:

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 153, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760


The letter:

Le — Février 1688.
Les nouvelles de Rome vont être fort curieuses, & je crois que nous sommes sur le point de voir les mystéres déchiffrés, & la comédie se dénouer bientôt; mais je suis aussi persuadée que ce sera d'une maniére peu glorieuse pour les deux partis. Quant à moi, qui suis ici à la fenêtre, tranquille spectatrice de ce qui se passe, quoiqu'exposée à la discrétion de deux puissans partis, je ne crains rien, & vous donne ma parole que je sortirai glorieuse & triomphante de si grands engagemens, de quelque maniére que les choses tournent. Je prévois que deux partis s'accomoderont à mes dépens, & que je serai peut-être la victime de leur réunion, puisqu'ils se sont déjà accordés sur le sacrifice & les victimes; mais si le sort tombe sur moi, avant qu'on l'exécute il arrivera bien des choses auxquelles on ne s'attend pas. Quoi qu'il en soit, quoi qu'il puisse arriver, & quoi que vous en puissent dire mes calomniateurs, soyez sûr qu'avec l'aide de Dieu je périrai, ou que je triompherai de tous mes ennemis; & si un reste de respect pour le Saint Siége a suspendu jusqu'ici mon ressentiment, ce même respect pourroit bien m'obliger à prendre des résolutions auxquelles on ne s'attend pas, & qui donneront de l'étonnement & de l'admiration à tous les siécles. Il est difficile d'asseoir un jugement assuré sur ce qui se passe; mais on peut toujours sans témérité présumer qu'on ne fera ici rien qui vaille, & sans un miracle vous verrez dans peu ce pronostic trop vérifié. Vous me ferez plaisir, & me rendrez service de parler sur ce pied à tous ceux qui vous parlent de moi. Dieu vous fasse prospérer.

Swedish translation (my own):

Februari 1688.
Nyheterna från Rom kommer att vara mycket märkliga, och jag tror att vi är på väg att se mysterierna dechiffreras och komedin snart redas ut; men jag är också övertygad om att det kommer att bli på ett ärofyllt sätt för båda parter. När det gäller mig, som är här vid fönstret, en tyst åskådarinna av vad som händer, fastän utsatt för två mäktiga parters beslut, fruktar jag ingenting, och jag ger Er mitt ord att jag kommer att gå härlig och triumferande ur sådana stora engagemang, men saker och ting visar sig. Jag förutser att de två parterna kommer att komma överens på min bekostnad, och att jag kanske kommer att bli offer för deras återförening, ty de redan har kommit överens om uppoffringen och offren; men om ödet faller på mig, innan det är verkställt, kommer många saker att hända som inte förväntas. Hur det än må vara, vad som än må hända, och vad mina förtalare än säger till Er, var säker på att jag med Guds hjälp antingen skall gå under eller segra över alla mina fiender; och om en kvarleva av respekt för den Heliga Stolen hittills upphävt min känsla, skulle denna samma respekt mycket väl kunna tvinga mig att fatta beslut som man inte förväntar sig och som kommer att orsaka förvåning och beundran för alla sekler. Det är svårt att göra en säker bedömning av vad som händer; men man kan alltid utan brådska förmoda, att här kommer ingenting värt att göras, och utan ett mirakel kommer Ni snart att se denna alltför verifierade prognos. Ni kommer att glädja mig och ge mig en tjänst genom att tala på denna grund till alla dem som talar till Er om mig. Gud välsigne Er.

English translation (my own):

February 1688.
The news from Rome will be very curious, and I believe we are about to see the mysteries deciphered and the comedy soon unraveled; but I am also persuaded that it will be in an inglorious way for both parties. As for me, who am here at the window, a quiet spectator of what is happening, although exposed to the discretion of two powerful parties, I fear nothing, and I give you my word that I will emerge glorious and triumphant from such great engagements, however things turn out. I foresee that the two parties will come to an agreement at my expense, and that I will perhaps be the victim of their reunion, as they have already agreed on the sacrifice and the victims; but if fate falls on me, before it is executed, many things will happen which are not expected. Be that as it may, whatever may happen, and whatever my calumniators may say to you, be sure that with God's help I shall either perish or triumph over all my enemies; and if a remnant of respect for the Holy See has hitherto suspended my feeling, this same respect could well oblige me to take resolutions which one does not expect and which will cause astonishment and admiration to all centuries. It is hard to make a confident judgment about what goes on; but one can always presume without temerity that nothing worthwhile will be done here, and without a miracle you will soon see this too verified prognosis. You will please me, and render me a service, by speaking on this footing to all those who speak to you of me. God bless you.


Above: Kristina.

Jacques II d'Alibert's letter to Cardinal Alderano Cybo, dated July 1687

Source:

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 152, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760


The letter (I have fixed a typo):

La Maestà della Regina, mia Signora, mi comanda di rapresentare a V. Em:za. il giubilo col quale hà sentito dell'Em:za. Signor Cardinale Azzolino, la rissoluzione presa dalla S:tà. di nostro Signore, di rivocare il soccorso, che dava alla M:tà. S. di dodici milla scudi l'anno. La Regina si professa di questa grazia si eternamente, e fortemente obligata alla S:tà. di N. S., che le mancano le parole per ringratiarnela, e prega V. Em:za. di voler far le sue parti di ringraziamento con N. S. dichiarando essergli più obligata di questa grazia che di qualsivoglia altra in questo mondo, stimandola l'unica di questo Pontificato, e superiore a quante mai hà ricevuto, siccome è maggiore assai di quello, che sua S:tà. e V. Em:za. si possono imaginare.

French translation (by Arckenholtz):

Sa Majesté la Reine, ma Maîtresse, m'a commandé de représenter à Votre Eminence la grande joie avec laquelle elle a appris par le Cardinal Azzolino, la résolution que Sa Sainteté notre Seigneur a prise de révoquer le secours de douze mille écus qu'il donnoit par an à Sa Majesté. La Reine se déclare éternellement & si fortement obligée à Sa Sainteté de cette grace, que les termes lui manquent pour l'en remercier; & elle prie Votre Eminence de vouloir en remercier de sa part Notre Seigneur, en lui déclarant qu'elle lui est plus obligée de cette grace que d'aucune autre quelconque au monde, l'estimant l'unique de ce Pontificat, & supérieure à toutes celles qu'elle a jamais reçues, & qui est beaucoup plus grande que Sa Sainteté & Votre Eminence ne peuvent s'imaginer.

Swedish translation (my own):

Hennes Majestät Drottningen, min härskarinna, har befallt mig att förmedla till Ers Eminens den stora glädje med vilken hon har lärt sig av kardinal Azzolino om det beslut som Hans Helighet, Vår Herre, har tagit att återkalla hjälpen av tolv tusen kronor som han gav årligen till Hennes Majestät. Drottningen förklarar sig evigt och så starkt skyldig till Hans Helighet för denna nåd att hon saknar ord för att tacka honom för den; och hon ber Er Eminens att tacka Vår Herre för den, och förklarar för honom att hon är mer skyldig honom för denna nåd än någon annan i världen, och anser att den är den enda av detta pontifikat och överlägsen alla dem hon någonsin har tagit emot, och som är mycket större än Hans Helighet och Ers Eminens kan föreställa sig.

English translation (my own):

Her Majesty the Queen, my mistress, has commanded me to convey to Your Eminence the great joy with which she has learned from Cardinal Azzolino of the resolution which His Holiness, Our Lord, has taken to revoke the aid of twelve thousand crowns which he gave annually to Her Majesty. The Queen declares herself eternally and so strongly obliged to His Holiness for this grace that she lacks words to thank him for it; and she begs Your Eminence to thank Our Lord for it, declaring to him that she is more obliged to him for this grace than any other in the world, considering it the only one of this pontificate and superior to all those she has ever received, and which is far greater than His Holiness and Your Eminence can imagine.


Above: Kristina.


Above: Pope Innocent XI.


Above: Cardinal Alderano Cybo.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

Kristina's letter to Monsieur de Bremond, dated April 23/May 3 (New Style), 1687

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Bremont; 43: Christine de Suède à Brémont, Rome, 3 mai 1687 (digitisation pages NP-51r to 51v-52r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Lettere della regina ai suoi ministri, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 149, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1760




The letter (with Kristina's handwriting in italics; this transcript added after receiving permission and guidance on March 19, 2024 from Elizabeth Denton, the Head of the Collection of Patrimonial Documents):

Rome ce 3. May 1687.
Mr. Bremont; Le public vous est obligé de tout ce que vous contribuez a l'union entre Le Roy d'Angleterre et Le Prince d'Orange, et moy en mon particulier Je vous Sçauray un gré tres grand de tout ce que vous auez fait et ferés Contniuent a cette union; Car il n'y a rien que Je Souhaitte plus que de voir celle de L'Angleterre et de L'Hollande qui depend à mon gré de la bonne intelligence de ces deux grands Princes, et J'espere de cette union la mortification de la france tost ou tard, qui est une des choses du Monde que Je desire le plus apres celle de voir deuant de mourir un grand et digne Pape assis dans le Throne de Rome. C'est ce que Je Souhaitte le plus apres mon Salut; Je dis peu, Car Je Souhaitte ce beau Spectacle mesme autant que mon Salut, et ma confience en Dieu est Si grande que J'espere qu'il m'en fera la grace. Jl y va de Sa gloire, et Je ne crois pas qu'il abbandonnera Son Eglise dans la desolation ou Elle est a present. Jl est temps que Sa puissante main Se fasse connoistre et qu'elle ne tarde plus. Voilà tout ce que Je puis vous dire en responce de la vostre. mais J'ay receu une Seconde de vous, et pour reponce ie vous dis que ce que vous Souhaittez est raisonnable et il n'est pas difficile de vous Satisfaire, et Je vous promets que vous aurés la Musique de mon Accademie; mais elle ne Seruira de rien en vos quartiers; Car ou trouuer des gens capables de la chanter et de la joüer? Mr. Sidney qui l'a entendue, il vous dira que cela est impossible; Mais a tout hazard Je vous promets de vous enuoyer la Musique, et ie voudray qu'il me cousta encore autant qu'elle m'a cousté de pouuoir en donner le plaisir a Mad[am]e la Princesse; mais Je crois cela impossible. Adieu.

With modernised spelling:

Rome, ce 3 mai 1687.
Monsieur Brémont;
Le public vous est obligé de tout ce que vous contribuez à l'union entre le roi d'Angleterre et le prince d'Orange, et moi en mon particulier je vous saurai un gré très grand de tout ce que vous avez fait et ferez contniuant [sic] à cette union, car il n'y a rien que je souhaite plus que de voir celle de l'Angleterre et de l'Hollande, qui dépend à mon gré de la bonne intelligence de ces deux grands princes; et j'espère de cette union la mortification de la France tôt ou tard, qui est une des choses du monde que je désire le plus, après celle de voir devant de mourir un grand et digne pape assis dans le trône de Rome.

C'est ce que je souhaite le plus après mon salut. Je dis peu, car je souhaite ce beau spectacle même autant que mon salut, et ma confiance en Dieu est si grande que j'espère qu'il m'en fera la grâce. Il y va de sa gloire, et je ne crois pas qu'il abandonnera son Église dans la désolation où elle est à présent. Il est temps que sa puissante main se fasse connaître et qu'elle ne tarde plus.

Voilà tout ce que je puis vous dire en réponse de la vôtre, mais j'ai reçu une seconde de vous, et pour réponse je vous dis que ce que vous souhaitez est raisonnable et il n'est pas difficile de vous satisfaire, et je vous promets que vous aurez la musique de mon Academie; mais elle ne servira de rien en vos quartiers, car où trouver des gens capables de la chanter et de la jouer? Mr. Sidney, qui l'a entendue, vous dira que cela est impossible; mais, à tout hasard, je vous promets de vous envoyer la musique, et je voudrai qu'il me coûta encore autant qu'elle m'a coûté de pouvoir en donner le plaisir à Madame la princesse; mais je crois cela impossible. Adieu.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Le 3. Mai 1687.
Le Public vous est obligé de toute la part que vous avez à l'union entre le Roi d'Angleterre & le Prince d'Orange; & moi en mon particulier je vous saurai beaucoup de gré de tout ce que vous avez fait & ferez pour continuer cette union, car il n'y a rien que je souhaite plus, que de voir celle d'Angleterre & de Hollande, qui depend selon moi de la bonne intelligence de ces deux grands Princes. J'espére que cette union mortifiera la France tôt ou tard, ce qui est une des choses du monde que je desire le plus, après celle de voir, avant de mourir, un grand & digne Pape assis sur le Trône de Rome. C'est ce que je souhaite le plus après mon salut, je dis plus, car je souhaite même ce beau spectacle, autant que mon salut: & ma confiance en Dieu est si grande, que j'espére qu'il m'en fera la grace. Il y va de sa gloire, & je ne crois pas qu'il abandonne son Eglise dans la désolation où elle est à-présent. Il est tems que sa puissante main se fasse connoître, & qu'elle ne tarde plus. Voilà tout ce que je puis vous dire en réponse à la vôtre. Vous m'avez écrit une seconde Lettre, & en réponse je vous dirai que ce que vous souhaitez est raisonnable, & il n'est pas difficile de vous satisfaire. Je vous promets que vous aurez la musique de mon Académie, mais elle ne servira de rien en vos quartiers; car où trouver des gens capables de la chanter & de la jouer? Mr. Sidney, qui l'a entendue, vous dira que cela est impossible, mais à tout hazard je vous promets de vous l'envoyer; & je voudrois qu'il m'en coûtât encore autant qu'elle m'a coûté, de pouvoir en donner le plaisir à Madame la Princesse, mais je crois la chose impossible. Adieu.

Swedish translation (my own):

Den 3 maj 1687.
Allmänheten är skyldig Er för all den del Ni har i föreningen mellan konungen av England och prinsen av Orange; och jag personligen kommer att vara Er mycket tacksam för allt Ni har gjort och kommer att göra för att fortsätta denna förening, ty det finns inget jag önskar mer än att se Englands och Hollands, som enligt min mening beror på den goda intelligensen av dessa två stora furstar. Jag hoppas att denna union kommer att mortifiera Frankrike förr eller senare, vilket är en av de saker i världen som jag mest önskar, efter det att se, innan jag dör, en stor och värdig påve sittande på Roms tron. Det här är det jag önskar mest efter min frälsning, jag säger mer, ty jag till och med önskar detta vackra skådespel lika mycket som för min frälsning; och min tillit till Gud är så stor att jag hoppas att han skall ge mig nåden. Hans ära står på spel, och jag tror inte att han överger sin Kyrka i den ödeläggelse den befinner sig i för närvarande. Det är dags att hans mäktiga hand gjorde sig känd och att den inte dröjde längre. Det är allt jag kan säga till Er som svar på Ert brev. Ni har skrivit ett andra brev till mig, och som svar skall jag säga Er att det Era önskemål är rimliga, och det är inte svårt att tillfredsställa Er. Jag lovar Er att Ni kommer att få musiken från min Akademi, men den kommer att vara värdelös i Era kvarterer, ty var finner man folk som kan sjunga och spela den? Mr. Sidney, som har hört det, kommer att säga Er att det är omöjligt, men när som helst lovar jag att skicka det till Er; och jag skulle vilja att det fortfarande skulle kosta mig lika mycket som det har kostat mig, för att kunna ge prinsessan nöjet av det, men jag tror att det är omöjligt. Farväl.

English translation (my own):

May 3, 1687.
The public is obliged to you for all the part you have in the union between the King of England and the Prince of Orange; and I personally will be very grateful to you for all that you have done and will do to continue this union, for there is nothing I wish more than to see that of England and Holland, which depends, in my opinion, on the good intelligence of these two great princes. I hope that this union will mortify France sooner or later, which is one of the things in the world that I most desire, after that of seeing, before I die, a great and worthy Pope seated on the Throne of Rome. It is what I wish the most after my salvation, I say more, because I even wish for this beautiful spectacle as much as for my salvation; and my confidence in God is so great that I hope He will give me the grace. His glory is at stake, and I do not believe that He is abandoning his Church in the desolation in which it is at present. It is time that His mighty hand made itself known, and that it did not delay any longer. That is all I can say to you in response to your letter. You have written me a second letter, and in reply I will tell you that what you wish is reasonable, and it is not difficult to satisfy you. I promise you that you will have the music from my Academy, but it will be useless in your quarters, for where will one find people capable of singing and playing it? Mr. Sidney, who has heard it, will tell you that it is impossible, but at any chance I promise to send it to you; and I would like it to still cost me as much as it has cost me, so as to be able to give the pleasure of it to the Princess, but I believe the thing impossible. Goodbye.

Dutch translation of the original (my own; I cannot tag it as such due to character limits in the tags):

Rome, 3 mei 1687.
Monsieur Brémont,
Het publiek is u dankbaar voor alles wat u bijdraagt ​​aan de unie tussen de koning van Engeland en de prins van Oranje, en ik zal u in het bijzonder zeer dankbaar zijn voor alles wat u hebt gedaan en zult doen om deze unie voort te zetten, want er is niets dat ik meer verlang dan die van Engeland en Holland te zien, die naar mijn oordeel afhankelijk is van het goede begrip van deze twee grote prinsen; en ik hoop van deze unie de vernedering van Frankrijk vroeg of laat, wat een van de dingen in de wereld is die ik het meest verlang, na het zien van een grote en waardige paus gezeten op de troon van Rome vóór de dood.

Dit is wat ik het meest wil na mijn redding. Ik zeg weinig, omdat ik dit prachtige schouwspel net zo graag wil als mijn redding, en mijn vertrouwen in God is zo groot dat ik hoop dat hij mij de genade zal schenken. Zijn glorie staat op het spel, en ik geloof niet dat hij zijn Kerk in de verlatenheid waarin zij zich nu bevindt, zal verlaten. Het is tijd dat zijn machtige hand zich kenbaar maakt, en dat mag niet langer duren.

Dat is alles wat ik u kan vertellen in antwoord op uw brief, maar ik heb een tweede van u ontvangen, en in antwoord daarop vertel ik u dat wat u wilt redelijk is en dat het niet moeilijk is om u tevreden te stellen, en ik beloof u dat u de muziek van mijn Academie zult hebben; maar het zal in uw verblijf niet van nut zijn, want waar kunt u mensen vinden die in staat zijn om het te zingen en te spelen? Mijnheer Sidney, die het wel heeft gehoord, zal u vertellen dat dit onmogelijk is; maar in het geval dat, beloof ik u de muziek te sturen, en ik wou dat het mij net zoveel kost als het mij kostte om het genoegen ervan aan mevrouw de prinses te kunnen geven; maar ik geloof dat dat onmogelijk is. Vaarwel.

Swedish translation of the original (my own):

Rom, den 3 maj 1687.
Monsieur Brémont,
Allmänheten är skyldig till Er för allt Ni bidrar till föreningen mellan konungen av England och prinsen av Orange, och jag kommer i synnerhet att vara Er mycket tacksam för allt Ni har gjort och kommer att göra för att fortsätta denna förening, eftersom det finns intet som jag önskar mer än att se Englands och Hollands, som efter mitt gottfinnande beror på dessa två stora furstars goda förståelse; och jag hoppas från denna förening Frankrikes fördärvning förr eller senare, vilket är en av de saker i världen som jag önskar mest, efter att före döden se en stor och värdig påve sitta på Roms tron.

Detta är vad jag önskar mig mest efter min frälsning. Jag säger lite, för jag vill ha detta vackra skådespel lika mycket som min frälsning, och min tillit till Gud är så stor att jag hoppas att han ska ge mig nåden. Hans ära står på spel, och jag tror inte att han kommer att överge sin Kyrka i den ödeläggelse som den är nu. Det är dags för hans mäktiga hand att göra sig känd, och den får inte fördröja.

Det är allt jag kan säga Er som svar på Ert brev, men jag har fått ett andra från Er, och som svar säger jag Er att det Ni vill ha är rimligt och det är inte svårt att tillfredsställa Er, och jag lovar Er att Ni kommer att ha musiken från min Akademi; men det kommer inte att vara till någon nytta i Ert rum, för var kan Ni finna folk som kan sjunga och spela den? Mr. Sidney, som har hört det, kommer att berätta att detta är omöjligt; men i fallet lovar jag att sända Er musiken, och jag skulle vilja att det skulle kosta mig lika mycket som det kostade mig att kunna ge nöjet av den till madam prinsessan; men jag tror att det är omöjligt. Farväl.

English translation of the original (my own):

Rome, May 3, 1687.
Monsieur Brémont,
The public is obliged to you for everything you contribute to the union between the King of England and the Prince of Orange, and I in particular will be very grateful to you for everything you have done and will do continuing this union, because there is nothing that I wish more than to see that of England and Holland, which depends at my discretion on the good understanding of these two great princes; and I hope from this union the mortification of France sooner or later, which is one of the things in the world that I desire most, after that of seeing before death a great and worthy pope seated on the throne of Rome.

This is what I want most after my salvation. I say little, because I want this beautiful spectacle as much as my salvation, and my trust in God is so great that I hope He will give me the grace. His glory is at stake, and I do not believe that He will abandon His Church in the desolation in which it is now. It is time for His mighty hand to make itself known, and it must not delay.

That is all I can tell you in response to your letter, but I have received a second one from you, and in response I tell you that what you want is reasonable and it is not difficult to satisfy you, and I promise you that you will have the music of my Academy; but it will be of no use in your quarters, because where can you find people capable of singing and playing it? Mr. Sidney, who has heard it, will tell you that this is impossible; but, in case, I promise to send you the music, and I would like it to cost me as much as it cost me to be able to give the pleasure of it to Madame the princess; but I believe that to be impossible. Goodbye.


Above: Kristina.


Above: King James II of England and VII of Scotland.


Above: William (Willem), Prince of Orange.


Above: Mary, Princess of Orange.