Lettres de la Reyne de Suede et de quelques autres personnes, published by Pierre Colomiés, 1680
https://books.google.com/books?id=H0hYAAAAcAAJ&source=gbs_navlinks_s
Mémoires concernant Christine, volume 1, page 194, Johan Arckenholtz, 1751
The letter:
Mademoiselle ma Cousine,
vous avez eu le soin de m'assurer par des lettres si obligeantes [de] vôtre affection, que je serois la plus ingrate personne du monde, si je ne vous faisois connoître à quel point je vous suis redevable. Ma reconnoissance sera toûjours telle que je la dois à la plus accomplie personne du monde; & quand je me souviendray, que mon bonheur m'a procuré l'amitié d'une Princesse, qui aujourd'huy s'est signalée par des actions qui surpassent celles que les siecles passez ont adorées en leurs Heroïnes, je commence avec raison de tirer vanité de ma bonne fortune. Vrayment, Mademoiselle, vous estes la seule qui soûtienne la gloire du sexe, & vous faites voir que nôtre siecle ne manque pas de produire des miracles aussi bien que les passez. Pour égaler sa gloire aux autres, ne sufit-il pas qu'il ait produit un Prince de Condé, & une Princesse telle que vous estes? La vertu de ce Prince égale tout ce que les siecles passez ont admiré, & je crois mesme que peu de personnes auront droit de prétendre à l'honneur de luy estre comparez. Pour ce qui est de vous, Ma Cousine, je crois que tous ceux de vôtre sexe vous cederont toute la part qu'ils pourroient prétendre de la gloire, & je crois que châcun donnera à vôtre merite le pris qui luy est dû avec tant de justice. Pour moy qui fais plus que personne profession d'estimer la vertu, je confesse que la vôtre m'a charmé. Je puis dire qu'[a]utrefois j'ay eu pour vous une affection qui me sembloit ne pouvoir souffrir d'accroissement, mais je me suis veu trompée, & je m'aperçois qu'il faut changer de langage, puis que c'est expliquer foiblement les sentimens que j'ay pour vous, que de leur donner le caractere d'une simple affection. C'est amour, & c'est un amour ardent qui m'oblige d'estre toûjours
Mademoiselle ma Cousine,
Vôtre tres affectionnée & tres aquise Cousine & amie,
CHRISTINE.
A Stock[h]olm le 1 May 1652.
Mademoiselle ma Cousine,
Vôtre tres affectionnée & tres aquise Cousine & amie,
CHRISTINE.
A Stock[h]olm le 1 May 1652.
With modernised spelling:
Mademoiselle ma cousine,
Vous avez eu le soin de m'assurer par des lettres si obligeantes [de] votre affection que je serais la plus ingrate personne du monde si je ne vous faisais connaître à quel point je vous suis redevable. Ma reconnaissance sera toujours telle que je la dois à la plus accomplie personne du monde; et, quand je me souviendrai que mon bonheur m'a procuré l'amitié d'une princesse qui aujourd'hui s'est signalée par des actions qui surpassent celles que les siècles passés ont adorées en leurs héroïnes, je commence avec raison de tirer vanité de ma bonne fortune. Vraiment, Mademoiselle, vous êtes la seule qui soutienne la gloire du sexe, et vous faites voir que notre siècle ne manque pas de produire des miracles aussi bien que les passés. Pour égaler sa gloire aux autres, ne suffit-il pas qu'il ait produit un prince de Condé et une princesse telle que vous êtes? La vertu de ce prince égale tout ce que les siècles passés ont admiré, et je crois même que peu de personnes auront droit de prétendre à l'honneur de lui être comparés.
Pour ce qui est de vous, ma cousine, je crois que tous ceux de votre sexe vous céderont toute la part qu'ils pourraient prétendre de la gloire, et je crois que chacun donnera à votre mérite le prix qui lui est dû avec tant de justice. Pour moi, qui fais plus que personne profession d'estimer la vertu, je confesse que la vôtre m'a charmé. Je puis dire qu'autrefois j'ai eu pour vous une affection qui me semblait ne pouvoir souffrir d'accroissement, mais je me suis vu trompée; et je m'aperçois qu'il faut changer de langage, puisque c'est expliquer faiblement les sentiments que j'ai pour vous que de leur donner le caractère d'une simple affection. C'est amour, et c'est un amour ardent qui m'oblige d'être toujours,
Mademoiselle ma cousine,
votre très affectionnée et très acquise cousine et amie
Christine.
A Stockholm, le 1 mai 1652.
Arckenholtz's transcript of the letter:
Mademoiselle ma Cousine. Vous avez eu le soin de m'assurer par des lettres si obligeantes de votre affection, que je serois la plus ingrate personne du monde, si je ne vous faisois connoître à quel point je vous suis redevable. Ma reconnoissance sera toûjours telle que je la dois à la plus accomplie personne du monde, & quand je me souviens que mon bonheur m'a procuré l'amitié d'une Princesse, qui aujourdhui s'est signalée par des actions qui surpassent celles que les siécles passés ont admirées en leurs Héroïnes, je commence avec raison, de tirer vanité de ma bonne fortune. Vraiement, Mademoiselle, Vous êtes la seule qui soutienne la gloire du séxe, & vous faites voir que notre siécle ne manque pas de produire des miracles aussi bien que les passés. Pour égaler sa gloire aux autres, ne suffit-il pas qu'il ait produit un Prince de Condé, & une Princesse telle que vous êtes! La vertu de ce Prince égale tout ce que les siécles passés ont admiré, & je vois même que peu de personnes auront droit de prétendre à l'honneur de lui être comparées. Pour ce qui est de vous, ma Cousine, je vois que tous ceux de votre séxe vous céderont toute la part qu'ils pourroient prétendre à la gloire, & je crois que chacun donnera à votre mérite le prix qui lui est dû avec tant de justice. Pour moi, qui fais plus que personne profession d'estimer la vertu, je confesse que la Votre m'a charmée. Je puis dire qu'autrefois j'ai eu pour vous une affection qui me sembloit ne pouvoir souffrir d'accroissement, mais je me suis vû trompée, & je m'apperçois qu'il faut changer de langage, puisque c'est expliquer foiblement les sentimens que j'ai pour Vous que de leur donner le caractére d'une simple affection. C'est un amour ardent qui m'oblige d'être toûjours,
Mademoiselle ma Cousine,
Votre très-affectionnée & très-acquise
Cousine & Amie
CHRISTINE
Swedish translation (my own):
Mademoiselle min kusine,
Ni har passat på att försäkra mig med sådana förpliktiga brev om Er tillgivenhet att jag skulle vara den otacksammaste personen i världen om jag inte lät Er veta hur mycket jag är skyldig Er. Min tacksamhet skall alltid vara sådan att jag är skyldig den mest fulländade personen i världen, och när jag minns att min lycka har givit mig vänskapen till en prinsessa som idag har utmärkt sig genom handlingar som överträffar dem som tidigare sekler har beundrat i deras hjältinnor, börjar jag med anledning att vara stolt över min lycka. Sannerligen, mademoiselle, Ni är den enda som upprätthåller vårt köns härlighet, och Ni visar att vårt århundrade inte misslyckas med att producera mirakel lika bra som de tidigare gjorde. För att jämställa dess ära med andra, räcker det inte att det har producerat en prins de Condé och en prinsessa som Ni är? Den här prinsens dygd är lika med allt vad de senaste seklerna har beundrat, och jag ser till och med att få människor kommer att ha rätt att göra anspråk på äran att bli jämfört med honom.
Vad beträffar Er, min kusine, ser jag att alla de av Ert kön kommer att ge Er all den del som de kunde göra anspråk på i härligheten, och jag tror att var och en kommer att ge till Er förtjänst det pris som är skyldig Er med så mycket rättvisa. När det gäller mig, som gör profession av att uppskatta dygd mer än någon annan, så erkänner jag att Ert har charmerat mig. Jag kan säga att jag tidigare hade en tillgivenhet för Er som tycktes mig inte kunna lida någon ökning, men jag har blivit lurad, och jag inser att det är nödvändigt att ändra mitt språk, ty det är för att svagt förklara de känslor jag har till Er än att ge dem karaktären av en enkel tillgivenhet. Det är en brinnande kärlek som förpliktar mig att alltid vara,
mademoiselle min kusine,
Er tillgivnaste och hängivnaste kusine och vän
Kristina.
English translation (my own):
Mademoiselle my cousin,
You have taken care to assure me by such obliging letters of your affection that I would be the most ungrateful person in the world if I did not let you know how much I am indebted to you. My gratitude will always be such as I owe it to the most accomplished person in the world, and when I remember that my happiness has procured me the friendship of a princess who today has distinguished herself by actions which surpass those whom past centuries have admired in their heroines, I begin with reason to take pride in my good fortune. Truly, Mademoiselle, you are the only one who upholds the glory of our sex, and you show that our century does not fail to produce miracles as well as the past ones did. To equal its glory to others, is it not enough that it has produced a Prince de Condé and a princess such as you are? The virtue of this prince equals all that past centuries have admired, and I even see that few people will have the right to claim the honour of being compared to him.
As for you, my cousin, I see that all those of your sex will yield to you all the share that they could claim in the glory, and I believe that each one will give to your merit the price which is due to you with so much justice. As for me, who makes a profession of esteeming virtue more than anyone else, I confess that yours has charmed me. I can say that formerly I had an affection for you which seemed to me unable to suffer any increase, but I have seen myself deceived, and I realise that it is necessary to change my language, as it is to weakly explain the feelings I have for you than to give them the character of a simple affection. It is an ardent love that obliges me to be always,
Mademoiselle my cousin,
your most affectionate and most attached cousin and friend
Kristina.
Swedish translation of the original (my own):
Mademoiselle min kusine,
Ni har passat på att försäkra mig med sådana förpliktiga brev om Er tillgivenhet att jag vore den otacksammaste personen i världen om jag inte lät Er veta hur mycket jag är skyldig Er. Min tacksamhet skall alltid vara sådan att jag är skyldig den mest framgångsrika personen i världen; och när jag minns att min lycka har skaffat mig vänskapen till en prinsessa som idag har utmärkt sig genom handlingar som överträffar dem som tidigare sekler har dyrkat i sina hjältinnor, börjar jag med anledning att hämta fåfänga från min lycka. Sannerligen, mademoiselle, du är den enda som stöder vårt köns ära, och Ni visar att vårt århundrade inte misslyckas med att producera mirakel lika bra som det förflutna har gjort. För att jämställa sin ära med andra, räcker det inte att den har producerat en prins de Condé och en prinsessa som Ni är? Den här prinsens dygd är lika med allt som tidigare sekler har beundrat, och jag tror till och med att få människor kommer att ha rätt att göra anspråk på äran att bli jämfört med honom.
När det gäller Er, min kusine, tror jag att var och en av Ett kön kommer att ge efter för Er vilken del av äran de än kan göra anspråk på, och jag tror att var och en kommer att ge till Er förtjänst det pris som tillkommer det med så mycket rättvisa. När det gäller mig, som mer än någon annan säger sig uppskatta dygd, så erkänner jag att Er har charmerat mig. Jag kan säga att jag förr hade för Er en tillgivenhet som tycktes mig inte kunna lida av en ökning, men jag såg mig själv lurad; och jag inser att det är nödvändigt att ändra mitt språk, ty det är en svag förklaring av de känslor jag har för Er att ge dem karaktären av en enkel tillgivenhet. Det är kärlek, och det är en brinnande kärlek som förpliktar mig att alltid vara,
Mademoiselle min kusine,
Er tillgivnaste och hängivnaste kusine och vän
Kristina.
Stockholm, den 1 maj 1652.
English translation of the original (my own):
Mademoiselle my cousin,
You have taken care to assure me by such obliging letters of your affection that I would be the most ungrateful person in the world if I did not let you know how much I am indebted to you. My gratitude will always be such as I owe it to the most accomplished person in the world; and, when I remember that my happiness has procured for me the friendship of a princess who today has distinguished herself by actions which surpass those which past centuries have adored in their heroines, I begin with reason to draw vanity from my good fortune. Truly, Mademoiselle, you are the only one who supports the glory of our sex, and you show that our century does not fail to produce miracles as well as the past has. To equal its glory to others, is it not enough that it has produced a Prince de Condé and a princess such as you are? The virtue of this prince equals all that past centuries have admired, and I even believe that few people will have the right to claim the honour of being compared to him.
As for you, my cousin, I believe that everyone of your sex will yield to you whatever share of the glory they could claim, and I believe that each will give to your merit the price which is due to it with so much justice. As for me, who more than anyone professes to esteem virtue, I confess that yours has charmed me. I can say that formerly I had for you an affection which seemed to me could not suffer from an increase, but I saw myself deceived; and I realise that it is necessary to change my language, as it is a weak explanation of the feelings I have for you to give them the character of a simple affection. It is love, and it is an ardent love that obliges me to be always,
Mademoiselle my cousin,
Your most affectionate and most attached cousin and friend
Kristina.
Stockholm, May 1, 1652.
Above: Kristina.
Above: Mademoiselle de Montpensier, Duchesse d'Orléans.
Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.
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