Wednesday, September 30, 2020

Kristina's letter to Prince Adolf Johan after Karl Gustav's death, dated June 12/22 (Old Style), 1660

Sources:

Pages 35 to 37 in Briefe an Landgraf Georg Christian; Landgraf Georg Christian (Homburg 10. 12. 1626 - Frankfurt/Main 1. 8. 1677); Kinder Landgraf Friedrichs I. (außer Wilhelm Christoph und Friedrich II.); Landgraf Friedrich I. (der Ältere) von Hessen-Homburg (Darmstadt 5. 3. 1585 - Homburg 9. 5. 1638); D 11 Hessen-Homburgisches Hausarchiv; D Großherzoglich-Hessisches Haus- und Familienarchiv; Hessisches Staatsarchiv Darmstadt; Archives in Hessen


Riksarkivet, pages 13 to 17 in K 206; Egenhändiga historiska anteckningar samt avskrifter av brevDrottning Ulrika Eleonora d. y.Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivetKungliga arkiv


Mémoires concernant Christine, volume 2, pages 35 to 38, published by Johan Arckenholtz, 1751





The letter (copy; Hessisches Staatsarchiv Darmstadt):

Mon Cousin. Quoy que durant la vie du feu Roy de Suede j'aye eu quelquefois Sujet d'estre malSatisfaite de Son Procedé, je n'ay pas laissé de conserver pour luy toute entiere et inalterable cette affection et amitié, dont il avoit receu d'asses belles preuues pour n'estre pas exposées a l'oubly. Et cette amitié m'a donné un tres Sensible desplaisir de Sa perte, d'autant plus qu'elle est arrivée en un temps, ou j'esperois quelque changement en Sa conduite, qui me fust avantageux. Mais puis qu'il faut S'acquiescer a la volonté et disposition de Dieu, Sans murmurer, je ne veux pas m'amuser a des inutiles plaintes, Souhaitant que Dieu nous console de cette commune perte par d'autres prosperites, que nous pourrons desirer de Sa bonté. Vous remerciant des Sentiments d'affection, que vous me tesmoignez par vostre obligeante lettre, je vous proteste, que vous trouverez de mon costé une disposition telle que vous la pouvez Souhaiter a faciliter le dessein, que vous dites avoir d'entretenir une bonne intelligence d'entre moy et le Roy mon fils et nepveu et la Reine Sa mere. Ce dessein est pour moy tout a fait obligeant et je vous suis redevable, Si vous le mettez en execution. Et puis que le Roy vous a donné le Soin de Servir, et d'assister la Reine durant la minorennité, et celle de l'education du Roy Son pupille, jugeant qu'il ne pouvoit le mettre en des meilleures mains, je me resiouïs avec vous de la digne occupation, qu'il vous a donnée. Obliges moy de vous en bien acquiter, et d'assister la Reine Sa Mere dans le Soin de Son education. Tout autre que moy vous exhorteroit a luy faire Souvenir de ce que j'ay fait pour luy; Mais je vous proteste que je le tiens quité de tout ce qu'il me doit, a condition, qu'il n'ignore pas un jour ce qu'il doit a la Suede. Tachez par vos Soins de luy faire connoistre Son devoir, et de l'en rendre Si amoureux, qu'il fasse Sa gloire et Son ambition du bien de Son estat, et de la felicité de Son peuple. Rendez-le digne du trosne de mes ancestres et du mien, et faites qu'il remplisse dignement nostre place, luy inspirant, S'il Se peut, par une belle et noble education les grandes et heroiques vertus du Roy mon pere, et je vous Seray redevable de l'obligation, que vous aura la Suede, de luy avoir formé par vos Soins, un grand et equitable Roy, et je vous en Seray obligée plus de nul autre bon office, que vous me pourrez rendre. Je vous prie de croire, que l'amour, que je porte a ce jeune prince, ne cede point a Sa propre mere. J'ay le mesme Sentiment pour elle, dont je plains d'autant plus la perte qu'elle est irreparable. Je luy feray connoistre, que je Suis incapable de foiblesse et de repentir, et que je conserveray tousjours pour elle et pour vous la mesme affection, qui n'a pas esté tousjours inutile, a vos deux maisons. C'est cette affection qui m'oblige d'offrir au Roy mon nepveu et a la Reine Sa Mere tout ce, qu'ils pourront juger capable de leur rendre Service, et Si durant la minorité du jeune Roy la Reine Sa Mere me donne les occasions de la Servir, je le feray avec un Zele Si passionné, qu'elle avoüera un jour, que j'estois digne d'un autre traitement de celuy, que j'ay Souvent receu jusques icy, dont je ne pretends ny de me plaindre, ny de me vanger. Le changement que j'ay veu arriver dans les ordres, qu'on a donné apres la mort du Roy pour mes interests, me fait croire, que le Roy auroit changé de stile en ma faveur, S'il eust veseu plus long temps, et j'attribüe aux bons offices de la Reine, les ordres, que la nouvelle regence, a ordonné pour mon payement. Je vous prie de luy en faire mes remerciements de ma part, l'asseurant que je Suis disposée de l'honorer et de la Servir, conmee Si elle estoit ma propre Soeur. J'aime la tendresse, que j'ay pour elle et pour le Roy Son fils, par ce que je la vois digne de moy, et que je connois, que c'est contribuer a ma gloire, et au bien de l'estat que de les Servir. Je Souhaite de rencontrer les occasions de le faire utilement, et pour en avoir de la Satisfaction, je vous donne avis, que je Suis resolüe de m'aprocher le plus pres des lieux, ou je pourray me rendre moins inutile a leurs majestez, esperant de pouvoir terminer heureusement mes pretensions, et regler mes interests dans la bonne disposition, ou l'on est de me rendre, justice. Je vous donne cette nouvelle; m'asseurant, que vous en aurez de la joye et que vous contribuerez en ma Satisfaction vos bons offices auprès de la Reine mere, a fin que je puisse voir l'effet de tant de promesses, dont on a voulu me repaistre jusques icy. Je vous Seray tout à fait obligée, Si par vos bons offices j'obtiens le bien d'un prompt retour a Rome, d'ou je ne part[s] qu'avec regret, forcée de la presente necessité de mes affaires, qui m'obligent a donner ordre moy mesme a mes interests. Mais attendant que je m'approche de plus pres du lieu, ou je veux traiter mes interests, Souffrez que je vous exhorte de vous Souvenir de l'obligation, que vous avez a la Suede, d'avoir consenti a l'honneur, qu'on vous a fait de mettre une Couronne en vostre maison. Que ne luy devez vous pas apres un Si grand bienfait? Vous deuriez regarder avec respect et reconnoissance, le moindre des Suedois, et quand vous aurez prodigué tout vostre Sang pour leurs interests, vous ne Satisferez, qu'a peine, ce que vous leur devez. Les guerres du feu Roy vous ont fait voir, qu'il n'est pas Si aisé de conquerir les Royaumes, comme l'on S'imagine. C'est ce qui vous doit faire estimer d'avantage la grace, que la Suede vous a faite, de Se donner a vostre maison, et vous devez connoistre l'obligation, que vous luy avez, d'avoir consenti, que vostre frere et vostre nepueu occupassent, Son trosne. Ayes en de la gratitude envers elle, et je vous Seray obligée de tout ce que vous ferez pour la Servir, puis que la qualité de bon et veritable Suedois vous rendra plus cher a moy que ne font les liens du Sang, qui nous attachent, et j'auray une veritable amitie pour vous, Si vous avez une veritable reconnoissance pour la Suede. Vous estes trop bien né pour y manquer, et Sur cette asseurance, je vous promets une eternelle et Sincere, amitié, de la quelle, je vous feray connoistre, les effets avec une generosité, que vous admirerez, Si vous m'en donnez l'occasion. Cependant faitez moy la justice de croire, que je Suis
Mon Cousin
Vostre tresaffectionnée Cousine
et Serviable amie
Christina.
Rome le 12 juin. 1660.

A Mon Cousin
Le prince Adolf Jean.

With modernised spelling:

Mon cousin,
Quoique, durant la vie du feu roi de Suède, j'aie eu quelquefois sujet d'être mal satisfaite de son procédé, je n'ai pas laissé de conserver pour lui toute entière et inaltérable cette affection et amitié, dont il avait reçu d'assez belles preuves pour n'être pas exposées à l'oubli; et cette amitié m'a donné un très sensible déplaisir de sa perte, d'autant plus qu'elle est arrivée en un temps, où j'espérais quelque changement en sa conduite qui me fût avantageux. Mais, puisqu'il faut s'acquiescer à la volonté et disposition de Dieu sans murmurer, je ne veux pas m'amuser à des inutiles plaintes, souhaitant que Dieu nous console de cette commune perte par d'autres prospérités que nous pourrons désirer de sa bonté.

Vous remerciant des sentiments d'affection que vous me témoignez par votre obligeante lettre, je vous proteste que vous trouverez de mon côté une disposition telle que vous la pouvez souhaiter à faciliter le dessein que vous dites avoir d'entretenir une bonne intelligence d'entre moi et le roi mon fils et neveu et la reine sa mère. Ce dessein est pour moi tout à fait obligeant, et je vous suis redevable si vous le mettez en exécution. Et puisque le roi vous a donné le soin de servir et d'assister la reine durant la minorennité et celle de l'éducation du roi son pupille, jugeant qu'il ne pouvait le mettre en des meilleures mains, je me réjouis avec vous de la digne occupation qu'il vous a donnée. Obligez-moi de vous en bien acquitter et d'assister la reine sa mère dans le soin de son éducation.

Tout autre que moi vous exhorterait à lui faire souvenir de ce que j'ai fait pour lui, mais je vous proteste que je le tiens quitte de tout ce qu'il me doit, à condition qu'il n'ignore pas un jour ce qu'il doit à la Suède. Tâchez, par vos soins, de lui faire connaître son devoir et de l'en rendre si amoureux qu'il fasse sa gloire et son ambition du bien de son État et de la félicité de son peuple. Rendez-le digne du trône de mes ancêtres et du mien, et faites qu'il remplisse dignement notre place, lui inspirant, s'il se peut, par une belle et noble éducation les grandes et héroïques vertus du roi mon père; et je vous serai redevable de l'obligation que vous aura la Suède de lui avoir formé, par vos soins, un grand et équitable roi; et je vous en serai obligée plus de nul autre bon office que vous me pourrez rendre.

Je vous prie de croire que l'amour que je porte à ce jeune prince ne cède point à sa propre mère. J'ai le même sentiment pour elle, dont je plains d'autant plus la perte qu'elle est irréparable. Je lui ferai connaître que je suis incapable de faiblesse et de repentir, et que je conserverai toujours pour elle et pour vous la même affection, qui n'a pas été toujours inutile à vos deux maisons. C'est cette affection qui m'oblige d'offrir au roi mon neveu et à la reine sa mère tout ce qu'ils pourront juger capable de leur rendre service; et, si durant la minorité du jeune roi, la reine sa mère me donne les occasions de la servir, je le ferai avec un zèle si passionné qu'elle avouera un jour que j'étais digne d'un autre traitement de celui que j'ai souvent reçu jusqu'ici, dont je ne prétends ni de me plaindre, ni de me venger.

Le changement que j'ai vu arriver dans les ordres qu'on a donné après la mort du roi pour mes intérêts me fait croire que le roi aurait changé de stile en ma faveur s'il eût vécu plus longtemps, et j'attribue aux bons offices de la reine les ordres que la nouvelle régence a ordonné pour mon paiement. Je vous prie de lui en faire mes remerciements de ma part, l'assurant que je suis disposée de l'honorer et de la servir comme si elle était ma propre sœur. J'aime la tendresse que j'ai pour elle et pour le roi son fils parce que je la vois digne de moi et que je connais que c'est contribuer a ma gloire et au bien de l'État que de les servir.

Je souhaite de rencontrer les occasions de le faire utilement, et pour en avoir de la satisfaction, je vous donne avis que je suis résolue de m'approcher le plus près des lieux où je pourrai me rendre moins inutile à Leurs Majestés, espérant de pouvoir terminer heureusement mes prétensions et régler mes intérêts dans la bonne disposition où l'on est de me rendre justice. Je vous donne cette nouvelle, m'assurant que vous en aurez de la joie et que vous contribuerez en ma satisfaction vos bons offices auprès de la reine-mère, afin que je puisse voir l'effet de tant de promesses dont on a voulu me repaître jusqu'ici. Je vous serai tout à fait obligée si, par vos bons offices, j'obtiens le bien d'un prompt retour à Rome, d'où je ne parts qu'avec regret, forcée de la présente nécessité de mes affaires qui m'obligent a donner ordre moi-même à mes intérêts.

Mais, attendant que je m'approche de plus près du lieu où je veux traiter mes intérêts, souffrez que je vous exhorte de vous souvenir de l'obligation que vous avez à la Suède d'avoir consenti à l'honneur qu'on vous a fait de mettre une couronne en votre maison. Que ne lui devez-vous pas après un si grand bienfait? Vous devriez regarder avec respect et reconnaissance le moindre des Suédois, et quand vous aurez prodigué tout votre sang pour leurs intérêts, vous ne satisferez qu'à peine ce que vous leur devez. Les guerres du feu roi vous ont fait voir qu'il n'est pas si aisé de conquérir les royaumes comme l'on s'imagine. C'est ce qui vous doit faire estimer davantage la grâce que la Suède vous a faite de se donner à votre maison, et vous devez connaître l'obligation que vous lui avez d'avoir consenti que votre frère et votre neveu occupassent son trône.

Ayez-en de la gratitude envers elle, et je vous serai obligée de tout ce que vous ferez pour la servir, puisque la qualité de bon et veritable Suédois vous rendra plus cher à moi que ne font les liens du sang qui nous attachent; et j'aurai une véritable amitié pour vous si vous avez une véritable reconnaissance pour la Suède. Vous êtes trop bien-né pour y manquer, et, sur cette asseurance, je vous promets une éternelle et sincère amitié, de laquelle je vous ferai connaître les effets avec une générosité que vous admirerez si vous m'en donnez l'occasion. Cependant, faites-moi la justice de croire que je suis,
mon cousin,
votre très affectionnée cousine et serviable amie
Christine.
Rome, le 12 juin 1660.

A mon cousin le prince Adolphe-Jean.

Copy transcript of the letter by Ulrika Eleonora the Younger):

Mon Cousin. Quoique durant, la vie, du feu Roy de Svede, j'aye eu, quelquefois sûjêt, d'étre mal satisfaite de son procedé; Je n'ay, pas laissé de conserver pour luy, toute entiere, et inalterable, cette affection, et amitié, dont il, avoit reçu, d'asséz belles, preuves, pour n'étre pas exposée, à l'oubly, et cette même amitié, m'a donné vn tres sensible déplaisir, de sa perte, d'autant plus, qu'elle, est arrivée, en un têms, où j'esperois, quelque changement, en sa conduite, qui me fût avantageux: mais puisqu'il faut s'acquëscer, à la volonté, et disposition, de Dieu sans murmurer. Je ne veux pas m'amuser, à d'inutiles plaintes, soûhaitant que, Dieu nous console, de cette commune perte, par d'autres prosperitéz, que nous, pouvons desirer, de sa bonté; En vous remerciant, des sentiments, d'affection, que vous, me témoignéz, par vôtre, obligeante lettre, je vous proteste, que vous trouveréz, de mon côté, une disposition telle, que vous, la pourriéz, soûhaiter, à faciliter, le dessein, que vous dites avoir d'entretenir, une bonne intelligence, entre moi, et le Roy mon Fils et Neveu, et la Rejne, Sa Mere. Ce dessein est, pour moi, tout à fait obligeant, et je, vous sérai rédevable, si vous, le mettéz, en éxécution. Et puisque, le Roy vous, a donné, le soin, de servir, et d'assister, la Rejne, durant la minorennité, et celuy, de l'éducation, du Roy, son pupille, Jugeant, qu'il, ne pourroit, la mêttre, en de, meilleur[e]s mains; Je me réjouis, avec vous, de la, digne occupation, qu'il vous a donnée. obligéz moi de vous, en bien acquiter, et d'assister, la Rejne, Sa Mere, dans le, soin important, de son éducation. Toute autre, que moi, vous exhorteroit, à luy, faire soûvenir, de ce que j'ay fait, pour luy, mais je, vous proteste, que je, le tiens quite, de tout ce, qu'il, me doit, à condition, qu'il n'ignore pas, un jour ce, qu'il doit à la Svede; Tâchéz par, vos soins, de luy faire connoistre, son dévoir, et de, l'en rendre, si amoureux, qu'il fasse, sa plus grande gloire, et son ambition, de son Estat, et de la félicité, de son peuple. Rendéz le digne, du thrône, de mes ancêtres, et du mien, et faites, qu'il, remplisse dignement, nostre place, luy inspirant, s'il se peut, par une belle, et noble éducation, les grandes, et heroïques vertus, du Roy, mon Pére, et je, vous sérai rédevable, de l'obligation, que vous aura, la Svede, de luy, avoir formé, par vos soins, un grand, et équitable Roy, et je moi-même, je vous en sérai, obligée plus, que de, nul autre, bon office, que vous, me pourrez rendre. Je vous prie, de croire, que l'amour, que je porte, à ce, jeune Prince, ne céde point, à celuy, de sa, propre Mere. J'ay les mêmes, sentiments, pour Elle, dont je pleins, d'autant plus, la perte, qu'elle est irreparable,: Je luy férai connoistre, que je, suis incapable, de foiblesses, et de répentir, et que je, conserverai toûjours, pour Elle, et pour vous, la même affection, qui n'a pas esté, toûjours inutile, pour vos, deux Maisons. C'est cette affection, qui m'oblige d'offrir, au Roy, mon Néveu, et à la Rejne, Sa Mere, tout ce, qu'ils, me pourront, juger capable, de leur, rendre service, et si dans la minorennité d'un jeune Roy, la Rejne, Sa Mere, me donne, les occasions, de la servir, je le férai, avec un zéle, si passionné, qu'elle avoüera, un jour, que j'étois digne, d'un, autre traitement, que celuy, que j'ay, souvent reçû jusques ici, dont je ne prétend, ny de me plaindre, ny de me vanger. Le changement, que j'ay, veu arriver, dans les ordres, que l'on, a donné, après la mort, du Roy, pour mes affaires, et interêts, me fait croire, que le Roy, auroit changé, de stile, s'il, eut vécu plus, long-têms, et j'attribuë aux bons offices, de la Rejne, les ordres, que la, nouvelle Regence, a donné, pour mon payement. Je vous prie, de luy, en faire, mes remerciemens, de ma part, l'assurant, que je, suis disposée, de l'honorer, et de la servir, comme si Elle étoit ma propre Soeur. J'ayme, la tendresse, que j'ay, pour Elle, et pour, le Roy, mon fils, parce, que je, la voy, dignes de moi, et que, je connois, que c'est contribuer, à ma, propre gloire, et au bien de l'Estat, de les servir. Je souhaitte, de rencontrer, les occasions, de le, faire utilement, et pour, en avoir, la satisfaction, je vous, donne avis, que je, suis resoluë, de m'approcher, de plus près, des lieux, où je pourrois, me rendre, plus utile, à leurs Majestez, esperant de, pouvoir terminer heureusement, mes prétensions, et régler, mes interêts, dans la, bonne disposition, où l'on est, de me, rendre justice; Je vous donne, cette nouvelle, m'assurant, que vous, en aurez, de la joie, et que, vous contribuerez, à ma satisfaction, vos bons offices, auprés de la Rejne Mere, àfin, que je, puisse voir, l'effêt, de tant, de promesses, dont on, a voulu, me repaistre, jusques ici. Je vous sérai, tout à fait obligée, si par, vos bons offices, j'ôbtiens, le bien, d'un, promt retour à Rome, dont je, ne part, qu'avec régret, forcée de la, pressante necessité, de mes affaires, qui m'obligent, à donner ordre, moi-même, à mes interêts; Souffrez, que je, vous exhorte, de vous soûvenir, de l'obligation, que vous avez, à la Svede, d'avoir consenti à l'honneur, que l'on, vous a fait, de mêttre, une Couronne, en vôtre Maison que ne luy, dévez vous pas, aprés un, si grand bienfait? Vous dévriez regarder, avec bonté, et réconnoissance, le moindre, des Svedois, et quand, vous auriez prodigué, tout vostre sang, pour leurs interêts, vous ne satisferiez, qu'à peine, à ce, que vous dévez. Les guerres, du feu Roy, vous ont, fait voir, qu'il n'est pas, si aisé, de conquérir, les Royaumes, comme l'on, se l'imagine. C'est ce, que vous, doit faire estimer, d'avantage, la grace, que la Svede, vous a faite, de se donner, à vôtre Maison, et vous, déviez connoistre, l'obligation, que vous, luy avez, d'avoir consenti, que vostre Frére, et Néveu occupassent, son thrône. Ayéz-en de la gratidude, envers Elle, et je, vous sérai obligée, de tout ce, que vous férez pour la servir, puisque les qualitéz, du bon, et véritable Svedois, vous rendront, plus cher, à moi, que ne, font les liens, du sang, qui nous attâchent, et j'aurai, une véritable, amitié, pour vous, si vous, en avéz, une véritable réconnoissance, pour la Svede. Vous estes, trop bien né, pour y manquer, et sur, cette assûrance, je vous promêts, une éternelle, et sincere amitié, de la quelle, vous connoîtrez, les éffêts, avec une generosité, que vous admireréz, si vous, m'en, donnez l'occasion; Cependant faites moi, la justice, de croire, que je suis,
Mon Cousin,
vostre tres, affectionnée
Cousine,
Christine Alexandre.
Rome ce 12./22. Juin
l'an 1660.

With modernised spelling:

Mon cousin,
Quoique, durant la vie du feu roi de Suède, j'aie eu quelquefois sujet d'être mal satisfaite de son procédé, je n'ai pas laissé de conserver pour lui toute entière et inaltérable cette affection et amitié, dont il avait reçu d'assez belles preuves pour n'être pas exposée à l'oubli; et cette même amitié m'a donné un très sensible déplaisir de sa perte, d'autant plus qu'elle est arrivée en un temps, où j'espérais quelque changement en sa conduite qui me fût avantageux. Mais, puisqu'il faut s'acquiescer à la volonté et disposition de Dieu sans murmurer, je ne veux pas m'amuser à d'inutiles plaintes, souhaitant que Dieu nous console de cette commune perte par d'autres prospérités que nous pouvons désirer de sa bonté.

En vous remerciant des sentiments d'affection que vous me témoignez par votre obligeante lettre, je vous proteste que vous trouverez de mon côté une disposition telle que vous, la pourriez souhaiter à faciliter le dessein que vous dites avoir d'entretenir une bonne intelligence entre moi et le roi mon fils et neveu et la reine sa mère. Ce dessein est pour moi tout à fait obligeant, et je vous serai redevable si vous le mettez en exécution. Et puisque le roi vous a donné le soin de servir et d'assister la reine durant la minorennité et celui de l'éducation du roi son pupille, jugeant qu'il ne pourrait la mettre en de meilleur[e]s mains, je me réjouis avec vous de la digne occupation qu'il vous a donnée. Obligez-moi de vous en bien acquitter et d'assister la reine sa mère dans le soin important de son éducation.

Toute autre que moi vous exhorterait à lui faire souvenir de ce que j'ai fait pour lui, mais je vous proteste que je le tiens quitte de tout ce qu'il me doit, à condition qu'il n'ignore pas un jour ce qu'il doit à la Suède. Tâchez par vos soins de lui faire connaître son devoir et de l'en rendre si amoureux qu'il fasse sa plus grande gloire, et son ambition de son État, et de la félicité de son peuple. Rendez-le digne du trône de mes ancêtres et du mien, et faites qu'il remplisse dignement notre place, lui inspirant, s'il se peut, par une belle et noble éducation les grandes et héroïques vertus du roi mon père; et je vous serai redevable de l'obligation que vous aura la Suède de lui avoir formé, par vos soins, un grand et équitable roi. Et je moi-même, je vous en serai obligée plus que de nul autre bon office que vous me pourrez rendre.

Je vous prie de croire que l'amour que je porte à ce jeune prince ne céde point à celui de sa propre mère. J'ai les mêmes sentiments pour elle, dont je plains d'autant plus la perte qu'elle est irreparable. Je lui ferai connaître que je suis incapable de faiblesses et de repentir et que je conserverai toujours pour elle et pour vous la même affection qui n'a pas été toujours inutile pour vos deux maisons. C'est cette affection qui m'oblige d'offrir au roi mon neveu et à la reine sa mère tout ce qu'ils me pourront juger capable de leur rendre service, et si, dans la minorennité d'un jeune roi, la reine sa mère me donne les occasions de la servir, je le ferai avec un zèle si passionné qu'elle avouera un jour que j'étais digne d'un autre traitement que celui que j'ai souvent reçu jusqu'ici, dont je ne prétends ni de me plaindre, ni de me venger.

Le changement que j'ai vu arriver dans les ordres que l'on a donné après la mort du roi pour mes affaires et intérêts me fait croire que le roi aurait changé de stile s'il eut vécu plus longtemps, et j'attribue aux bons offices de la reine les ordres que la nouvelle régence a donné pour mon paiement. Je vous prie de lui en faire mes remerciements de ma part, l'assurant que je suis disposée de l'honorer et de la servir comme si elle était ma propre sœur. J'aime la tendresse que j'ai pour elle et pour le roi mon fils parce que je la vois digne de moi et que je connais que c'est contribuer à ma propre gloire et au bien de l'État de les servir.

Je souhaite de rencontrer les occasions de le faire utilement, et pour en avoir la satisfaction, je vous donne avis que je suis résolue de m'approcher de plus près des lieux où je pourrais me rendre plus utile à Leurs Majestés, espérant de pouvoir terminer heureusement mes prétensions et régler mes intérêts dans la bonne disposition où l'on est de me rendre justice. Je vous donne cette nouvelle, m'assurant que vous en aurez de la joie et que vous contribuerez, à ma satisfaction, vos bons offices auprès de la reine-mère, afin que je puisse voir l'effet de tant de promesses dont on a voulu me repaître jusqu'ici. Je vous serai tout à fait obligée si, par vos bons offices, j'obtiens le bien d'un prompt retour à Rome, dont je ne part qu'avec regret, forcée de la pressante nécessité de mes affaires, qui m'obligent à donner ordre moi-même à mes intérêts.

Souffrez que je vous exhorte de vous souvenir de l'obligation que vous avez à la Suède d'avoir consenti à l'honneur que l'on vous a fait de mettre une couronne en votre maison. Que ne lui devez-vous pas après un si grand bienfait? Vous devriez regarder avec bonté et reconnaissance le moindre des Suédois, et quand vous auriez prodigué tout votre sang pour leurs intérêts, vous ne satisferiez qu'à peine à ce que vous devez. Les guerres du feu roi vous ont fait voir qu'il n'est pas si aisé de conquérir les royaumes comme l'on se l'imagine. C'est ce que vous doit faire estimer davantage la grâce que la Suède vous a faite de se donner à votre maison, et vous deviez connaître l'obligation que vous lui avez d'avoir consenti que votre frère et neveu occupassent son trône.

Ayez-en de la gratitude envers elle, et je vous serai obligée de tout ce que vous ferez pour la servir, puisque les qualités du bon et véritable Suédois vous rendront plus cher à moi que ne font les liens du sang qui nous attachent; et j'aurai une véritable amitié pour vous si vous en avez une véritable reconnaissance pour la Suède. Vous êtes trop bien-né pour y manquer, et, sur cette assurance, je vous promets une éternelle et sincère amitié, de laquelle vous connaîtrez les effets avec une générosité que vous admirerez si vous m'en donnez l'occasion. Cependant, faites-moi la justice de croire que je suis,
mon cousin,
votre très affectionnée cousine
Christine Alexandre.
Rome, ce 12/22 juin l'an 1660.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Mon Cousin. Quoique durant la vie du feu Roi de Suède, j'aie eu quelques fois sujèt d'être malsatisfaite de son procédé, je n'ai pas laissé de conserver pour lui toute entière & inaltérablement cette affection & amitié, dont il avoit reçu d'assez belles preuves pour n'être pas exposé à l'oubli, & cette amitié m'a donné un très-sensible déplaisir de sa perte, d'autant plus qu'elle est arrivée en un tems où j'espérois quelque changement en sa conduite, qui me fût avantageux. Mais puisqu'il faut acquiescer à la volonté & disposition de Dieu sans murmurer, je ne veux pas m'amuser à d'inutiles plaintes, souhaitant que Dieu nous console de cette commune perte par d'autres prospérités, que nous pourrons desirer de sa bonté. Je vous remercie des sentimens d'affection, que vous me témoignez par votre obligeante lettre & vous proteste, que vous trouverez de mon côté une disposition telle que vous la pouvez souhaiter à faciliter le dessein, que vous dites avoir d'entretenir une bonne intelligence entre moi & le Roi mon fils & Neveu & la Reine sa Mère. Ce dessein est pour moi tout à fait obligeant & je vous suis redevable si vous le mettez en éxécution, & puisque le Roi vous a donné le soin de servir & d'assister la Reine durant la minorité, & l'éducation du Roi son pupille, jugeant qu'il ne pourroit la mettre en de meilleures mains; je me rejouis avec vous de la digne occupation qu'il vous a donnée. Obligez-moi de vous en bien acquitter, & d'assister la Reine sa Mère dans le soin de son éducation. Toute autre que moi vous exhorteroit à le faire souvenir de ce que j'ai fait pour lui, mais je vous proteste que je le tiens quitte de tout ce qu'il me doit, à condition qu'il n'ignore pas un jour ce qu'il doit à la Suède. Tâchez par vos soins de lui faire connoître son devoir & de l'en rendre si amoureux qu'il fasse sa gloire & son ambition du bien de son Etat & de la félicité de son peuple: rendez-le digne du Trône de mes ancêtres & du mien, & faites qu'il remplisse dignement notre place, lui inspirant s'il se peut, par une belle & noble éducation, les grandes & heroïques vertus du Roi mon Père. Je vous serai redevable de l'obligation que vous aura la Suède de lui avoir formé par vos soins un grand & équitable Roi, & je vous en serai obligée plus que de nul autre bon office que vous me pourrez rendre. Je vous prie de croire que l'amour que je porte à ce jeune Prince ne cède point à celui de sa propre Mère. J'ai la même sentiment pour elle, dont je plains d'autant plus la perte, qu'elle est irréparable. Je lui ferai connoître que je suis incapable de foiblesse & de repentir & que je conserverai toûjours pour elle & pour vous la même affection qui m'oblige d'offrir au Roi mon Neveu & à la Reine sa Mère tant ce qu'ils pourront juger capable en moi de leur rendre service & si, durant la minorité d'un jeune Roi, la Reine, sa Mère me donne les occasions de la servir, je le ferai avec un zèle si passionné qu'elle avouera un jour que j'étois digne d'un autre traitement que celui que j'ai souvent reçu jusqu'ici, dont je ne prétens ni de me plaindre, ni de me venger. Le changement, que j'ai vû arriver dans les ordres qu'on a donnés après la mort du Roi pour mes intérêts, me fait croire, que le Roi auroit changé de stile en ma faveur, s'il eut vecu plus longtems, & j'attribue aux bons offices de la Reine les ordres que ma nouvelle Régence a donnés pour mon païement. Je vous prie de lui en faire mes remerciemens de ma part, l'assurant que je suis disposée à l'honnorer & à la servir, comme si elle étoit ma propre sœur. J'aime la tendresse que j'ai pour elle & pour le Roi son fils, parce que je les vois dignes de moi, & que je connois que c'est contribuer à ma gloire & au bien de l'Etat que de les servir. Je souhaite de rencontrer les occasions de le faire utilement, & pour en avoir de la satisfaction. Je vous donne avis, que je suis résoluë de m'approcher de plus près des lieux où je pourrai me rendre moins inutile à Leurs Mstés espérant de pouvoir terminer heureusement mes prétentions & régler mes intérêts dans la bonne disposition où l'on est de me rendre justice. Je vous donne cette nouvelle, m'assurant que vous en aurez de la joïe & que vous contribuerez à ma satisfaction par vos bons offices auprès de la Reine-Mère, afin que je puisse voir l'effèt de tant de promesses dont on a voulu me repaître jusqu'ici. Je vous serai tout-à-fait obligée si par vos bons offices j'obtienne le bien d'un prompt retour à Rome, dont je ne parts qu'avec regrèt, forcée par la présente nécessité de mes affaires qui m'obligent à donner ordre moi-même à mes intérêts. Mais attendant que je m'approche de plus près du lieu où je veux traiter mes intérêts, souffrez que je vous exhorte de vous souvenir de l'obligation que vous avez à la Suède d'avoir consenti à l'honneur que l'on vous a fait de mettre une Couronne en votre Maison. Que ne lui devez-vous pas après un si grand bienfait? Vous devriez regarder avec respect & reconnoissance le moindre des Suédois & quand vous prodigueriez tout votre sang pour leur intérêt, vous ne satisferiez qu'à peine à ce que vous leur devez. Les guerres du feu Roi vous ont fait voir qu'il n'est pas aussi aisé de conquérir les Roïaumes qu'on se l'imagine. C'est ce qui vous doit faire estimer davantage la grace que la Suède vous a faite de se donner à votre Maison & vous devez reconnoître l'obligation que vous lui avez d'avoir consenti que votre frère & votre neveu occupassent le Trône. Aiez-en de la gratitude envers elle & je vous serai obligée de tout ce que vous ferez pour la servir, puisque les qualités d'un bon & véritable Suédois vous rendront plus cher à moi que ne font les liens du sang qui nous attachent, & j'aurai une véritable amitié pour vous, si vous avez une véritable reconnoissance pour la Suède. Vous êtes trop bien né pour y manquer, & sur cette assurance je vous promèts une éternelle & sincère amitié, de laquelle je vous ferai connoître les effèts avec une générosité que vous admirerez si vous m'en donnez l'occasion. Cependant faites-moi la justice de croire que je suis.
Mon Cousin
Votre très-affectionnée Cousine & serviable Amie.
CHRISTINE ALESSANDRA.
Rome ce 12. Juin 1660.

English translation (my own):

My Cousin,
Although during the life of the late King of Sweden, I had occasion to be dissatisfied with his procedure, I did not fail to preserve for him entirely and unalterably this affection and friendship which he had received from good enough proofs not to be exposed to oblivion, and this friendship gave me a very appreciable displeasure at his loss, the more so since it happened at a time when I hoped for some change in his conduct, which was to my advantage. But since it is necessary to acquiesce to the will and disposition of God without a murmur, I do not wish to amuse myself with useless complaints, wishing that God consoles us of this common loss by other prosperities, which we can desire from His goodness. I thank you for the feelings of affection which you show me by your obliging letter and assure you that you will find on my side such a disposition as you can wish it to facilitate the plan, which you say to have to maintain a good understanding between me and the King, my son and nephew, and the Queen, his mother. This plan is for me completely obliging and I am indebted to you if you put it into execution, and since the King has given you the care of serving and assisting the Queen during the minority and the education of the King his ward, judging that he could not put it in better hands, I rejoice with you on the worthy occupation he has given you. Oblige me to pay you well, and to assist the Queen his mother in the care of his education. Anyone other than me would urge you to make him remember what I have done for him, but I protest that I keep him free from all he owes me, provided he does not one day ignore that which he owes to Sweden. Try by your care to make him know his duty and to make him so enamoured that he makes his glory and his ambition for the good of his State and the happiness of his people. Make him worthy of the throne of my ancestors and me, and let him fill our place with dignity, inspiring in him, if possible, with a beautiful and noble education, the great and heroic virtues of the King my father. I will be indebted to you for the obligation which Sweden will have to have formed for him by your care of a great and equitable King, and I will be more obliged to you for this than for any other good service which you can render me. I beg you to believe that the love I have for this young prince does not yield to that of his own mother. I have the same feeling for her, whose loss I pity all the more, which is irreparable. I will make known to her that I am incapable of weakness and of repentance, and that I will always preserve for her and for you the same affection which obliges me to offer to the King my nephew and to the Queen her mother, as much as they can judge, my capability of being of service to them and if, during the minority of a young King, the Queen his mother gives me the opportunities to serve her, I will do so with such passionate zeal that she will one day admit that I was worthy of a treatment other than that which I have often received so far, of which I do not pretend to complain or to take revenge for. The change which I saw happen in the orders that were given after the death of the King for my interests makes me believe that the King would have changed style in my favour if he had lived longer, and I attribute to the Queen's good services the orders which my new regency has given for my payment. Please give her my thanks on my behalf, assuring her that I am willing to honour and serve her as if she were my own sister. I love the tenderness I have for her and for the King her son because I see them worthy of me, and I know that it is to contribute to my glory and to the good of the State to serve them. I wish to meet the opportunities to do it usefully and to have satisfaction. I give you notice that I am resolved to approach closer to the places where I will be able to render myself less useless to Their Majesties, hoping to be able to happily end my claims and settle my interests in the best possible way of bringing justice. I give you this news, assuring myself that you will have joy and that you will contribute to my satisfaction by your good services with the Queen Mother, so that I can see the effect of so many promises that one has so far wished to heap on me. I will be completely obliged to you if by your good services I obtain the good of a speedy return to Rome, from whence I leave only with regret, forced by the present necessity of my affairs which oblige me to give and order myself to my interests. But until I get closer to where I want to deal with my interests, allow me to urge you to remember your obligation to Sweden to have given your honour which has put a crown in your House. What do you not owe her after such a great benefit? You should look with respect and gratitude at the least of the Swedes, and when you pour out all your blood for their sake, you will barely meet what you owe them. The wars of the late King have shown you that it is not as easy to conquer kingdoms as you might imagine. This is what should make you appreciate more the grace that Sweden has given you for giving herself to your House, and you must recognise the obligation you have to her to have consented that your brother and your nephew occupy the throne. Be grateful to her for this and I will be obliged to you for whatever you do to serve her, since the qualities of a good and true Swede will make you dearer to me than the ties of blood which bind us, and I will have a real friendship for you if you have a real gratitude for Sweden. You were too well born to fail, and on this assurance I promise you an eternal and sincere friendship, the effects of which I will make known to you with a generosity that you will admire if you give me the opportunity. In the meantime, do me the justice to believe that I am,
My Cousin,
Your most affectionate cousin and servile friend
Kristina Alessandra.
Rome, June 12, 1660.

Swedish translation of Ulrika Eleonora the Younger's transcript (my own):

Min kusin,
Även om jag under den salige Sveriges konungs livstid ibland hade anledning att vara missnöjd med hans tillvägagångssätt, så misslyckades jag inte att bevara för honom hel och oföränderlig den tillgivenhet och vänskap som han fått tillräckligt med vackra bevis för att inte avslöjas till glömskan; och denna samma vänskap gav mig ett mycket djupt missnöje över hans förlust, särskilt som det skedde vid en tidpunkt då jag hoppades på någon förändring i hans uppförande som skulle vara fördelaktigt för mig. Men eftersom det är nödvändigt att gå med på Guds vilja och läggning utan att sorla, vill jag inte roa mig med värdelösa klagomål och hoppas att Gud skall trösta oss för denna gemensamma förlust genom andra välstånd som vi kan önska av hans godhet.

Genom att tacka Er för de känslor av tillgivenhet som Ni betygar för mig genom Ert vänliga brev, försäkrar jag Er att Ni på min sida kommer att finna en sådan disposition som Ni kan önska för att underlätta den dessäng som Ni säger Er ha att upprätthålla en god intelligens mellan  jag och konungen, min son och nevö, och drottningen, hans mor. Denna dessäng är ganska vänlig för mig, och jag kommer att vara Er tacksam om Ni genomför den. Och eftersom konungen har givit Er omsorgen om att tjäna och hjälpa drottningen under hans minorennitet och utbildningen av konungen, hans pupill, eftersom han bedömde att han inte kunde sätta honom i bättre händer, gläder jag mig med Er över den värdiga sysselsättningen han har givit Er. Förplikta mig att frikänna Er väl och att hjälpa drottningen hans mor i den viktiga vården av hans utbildning.

Någon annan än jag själv skulle uppmana Er att påminna honom om vad jag har gjort för honom, men jag försäkrar Er att jag befriar honom från allt han är skyldig mig, förutsatt att han inte en dag är omedveten om vad han är skyldig Sverige. Försök genom Er omsorg att få honom att känna sin plikt och att göra honom så förälskad i den att han får sin största ära och sin ambition från sin Stat och sitt folks lycka. Gör honom värdig mina förfäders och min tron ​​och låt honom fylla vår plats värdigt, inspirera honom, om möjligt, genom en vacker och ädel utbildning, med konungens, min fars, stora och heroiska dygder; och jag skall stå Er i tacksamhet för den förpliktelse som Sverige skall ha mot Er, att genom Er försorg därtill ha bildat en stor och rättvis konung. Och jag själv kommer att vara mer skyldig till Er för det än för någon annan god tjänst som Ni kan göra mig.

Jag ber Er att tro att den kärlek jag har för den här unge fursten inte ger efter för hans egen mors. Jag har samma känslor för henne, vars förlust jag tycker desto mer synd om för att den är ju irreparabel. Jag skall låta henne veta att jag är oförmögen till svaghet och att omvända mig och att jag alltid kommer att bevara för henne och för Er samma tillgivenhet som inte alltid varit värdelös för Era två hus. Det är denna tillgivenhet som tvingar mig att erbjuda konungen, min nevö, och drottningen, hans mor, allt som de kan anse mig kunna göra dem en tjänst, och om under den unge konungens minorennitet drottningmodern ger mig tillfällen att tjäna henne, så skall jag göra det med en sådan passionerad iver att hon en dag kommer att bekänna att jag var värd en annan behandling än den som jag hittills ofta fått, som jag varken gör anspråk på att klaga eller hämnas.

Den förändring som jag har sett ske i de order som gavs efter konungens död för mina angelägenheter och intressen får mig att tro att kungen skulle ha ändrat sin stil om han hade levt längre, och jag tillskriver drottningens goda tjänster orderna som den nya förmyndarregeringen har givit för min betalning. Tacka henne å mina vägnar och försäkra henne om att jag är villig att hedra henne och tjäna henne som om hon vore min egen syster. Jag älskar den ömhet jag har för henne och för konungen, min son, eftersom jag ser henne värdig mig, och jag vet att det bidrar till min egen ära och till Statens bästa att tjäna dem.

Jag önskar möta möjligheter att göra det nyttigt, och för att få tillfredsställelse därav, ger jag Er besked om att jag är besluten att närma mig de platser där jag skulle kunna göra mig mer användbar för Deras Majestäter, i hopp om att gärna kunna avsluta mina anspråk och reglera mina intressen i det goda sinne, som man har för att göra mig rättvisa. Jag ger Er denna nyhet och försäkrar mig själv att Ni kommer att njuta av det och att Ni till min belåtenhet kommer att bidra med Era goda tjänster hos drottningmodern, så att jag kan se effekten av så många löften som man har velat mata mig med än så länge. Jag skall vara helt och hållet skyldig till Er om jag genom Era goda tjänster erhåller förmånen av en skyndsam återkomst till Rom, från vilken jag lämnar endast med beklagande, tvingad av mina angelägenheters trängande nödvändighet, som tvingar mig att själv ge order om mina intressen.

Tillåt mig att uppmana Er att komma ihåg den skyldighet Ni har mot Sverige för att Ni har samtyckt till den ära Ni har fått att placera en krona i Ert hus. Vad är Ni inte skyldig det efter en så stor välsignelse? Ni borde se vänligt och tacksamt på de minsta av svenskarna, och när Ni hade utgjutit allt Ert blod för deras intressen, skulle Ni knappast tillfredsställa vad Ni är skyldig. Den salige konungens krig har fått dig att inse att det inte är så lätt att erövra riken som man föreställer sig. Det är detta som borde få Er att mer akta den nåd som Sverige har skänkt Er att ge sig själv åt Ert hus, och Ni bör veta vilken skyldighet Ni har mot det för att Ni har samtyckt till att Er bror och brorson skall inta dess tron.

Var det tacksam därför, och jag skall vara Er skyldig för allt vad Ni vill göra för att tjäna det, som en god och sann svensks egenskaper kommer att göra Er kärare för mig än de blodsband som binder oss; och jag skall ha en riktig vänskap för Er om Ni har en verklig tacksamhet för Sverige. Ni är ju för välboren för att misslyckas med detta, och på denna försäkran lovar jag Er en evig och uppriktig vänskap, vars effekter Ni kommer att känna med en generositet som Ni kommer att beundra om Ni ger mig möjligheten. Emellertid gör mig rättvisan att tro att jag är,
min kusin,
Er mycket tillgivna kusine
Kristina Alexandre.
Rom, den 12/22 juni 1660.

English translation of Ulrika Eleonora's transcript (my own):

My cousin,
Although, during the lifetime of the late King of Sweden, I sometimes had reason to be dissatisfied with his procedure, I did not fail to preserve for him whole and unalterable that affection and friendship of which he had received enough beautiful proofs not to be exposed to oblivion; and this same friendship gave me a very sensible displeasure at his loss, especially as it happened at a time when I was hoping for some change in his conduct, which would be advantageous to me. But, as it is necessary to acquiesce to the will and disposition of God without a murmur, I do not want to amuse myself with useless complaints, hoping that God will console us for this common loss by other prosperities that we can desire from His kindness.

In thanking you for the feelings of affection which you testify to me by your obliging letter, I assure you that you will find on my side such a disposition as you could wish to facilitate the design which you say you have of maintaining a good intelligence between me and the King, my son and nephew, and the Queen, his mother. This design is quite obliging for me, and I shall be indebted to you if you put it into execution. And because the King has given you the care of serving and assisting the Queen during his minority and that of the education of the King, his ward, judging that he could not put him in better hands, I  rejoice with you in the worthy occupation he has given you. Oblige me to acquit you well and to assist the Queen, his mother, in the important care of his education.

Anyone other than myself would urge you to remind him of what I have done for him, but I assure you that I release him from all that he owes me, provided that he is not one day unaware of what he owes to Sweden. Try by your care to make him know his duty and to make him so in love with it that he derives his greatest glory and his ambition from his State and the happiness of his people. Make him worthy of the throne of my ancestors and me, and make him fill our place worthily, inspiring him, if possible, by a beautiful and noble education, with the great and heroic virtues of the King, my father; and I shall be indebted to you for the obligation which Sweden will have to you of having formed for it, by your care, a great and equitable king. And I myself will be more obliged to you for that than for any other good office that you can render me.

I beg you to believe that the love I have for this young prince does not yield to that of his own mother. I have the same feelings for her, whose loss I pity all the more because it is irreparable. I shall let her know that I am incapable of weakness and of repenting and that I shall always preserve for her and for you the same affection which has not always been useless for your two houses. It is this affection which obliges me to offer to the King, my nephew, and to the Queen, his mother, all that they may deem me capable of doing them a service, and if in the minority of a young king, the Queen Mother gives me opportunities to serve her, I shall do it with such passionate zeal that she will one day confess that I was worthy of a treatment other than that which I have often received hitherto, of which I neither claim to complain nor to take revenge.

The change I have seen take place in the orders given after the King's death for my affairs and interests leads me to believe that the King would have changed his style if he had lived longer, and I attribute to the  good offices of the Queen the orders which the new regency has given for my payment. Please give her my thanks on my behalf, assuring her that I am willing to honour her and serve her as if she were my own sister. I love the tenderness I have for her and for the King, my son, because I see her worthy of me, and I know that it is contributing to my own glory and to the good of the State to serve them.

I wish to meet with opportunities of doing it usefully, and, to have the satisfaction of it, I give you notice that I am resolved to approach nearer the places where I could make myself more useful to Their Majesties, hoping to be able to finish happily my pretensions and regulate my interests in the good disposition which one has to do me justice. I give you this news, assuring myself that you will enjoy it and that you will contribute, to my satisfaction, your good offices with the Queen Mother, so that I may see the effect of so many promises with which one has wanted to feed me so far. I shall be entirely obliged to you if, by your good offices, I obtain the benefit of a prompt return to Rome, from which I leave only with regret, forced by the pressing necessity of my affairs, which oblige me to give order myself to my interests.

Allow me to exhort you to remember the obligation you have to Sweden for having consented to the honour you have been given to place a crown in your house. What do you not owe it after so great a blessing? You should look kindly and gratefully upon the least of the Swedes, and when you had shed all your blood for their interests, you would scarcely satisfy what you owe. The wars of the late King have made you see that it is not so easy to conquer kingdoms as one imagines. This is what should make you more esteem the grace that Sweden has bestowed on you to give itself to your house, and you should know the obligation you have to it for having consented that your brother and nephew should occupy its throne.

Be grateful to it for it, and I will be obliged to you for all that you will do to serve it, as the qualities of a good and true Swede will make you dearer to me than the ties of blood which bind us; and I will have a real friendship for you if you have a real gratitude for Sweden. You are too well born to fail in this, and on this assurance I promise you an eternal and sincere friendship, the effects of which you will know with a generosity which you will admire if you give me the opportunity. In the meantime, do me the justice to believe that I am,
my cousin,
your very affectionate cousin
Kristina Alexandre.
Rome, June 12/22, 1660.

Swedish translation of the HSAD transcript (my own):

Min kusin,
Även om jag under den salige konungen av Sveriges livstid ibland haft anledning att vara missnöjd med hans procedur, har jag inte underlåtit att bevara för honom hela och oföränderliga denna tillgivenhet och vänskap från vilken han fått tillräckligt vackra bevis för att inte bli avslöjad till glömska; och denna vänskap har givit mig ett mycket förnuftigt missnöje över hans förlust, så mycket mer som det skett i en tid, då jag hoppats på någon förändring i hans uppförande, som skulle vara mig fördelaktig. Men eftersom vi måste gå med på Guds vilja och disposition utan att sorla, vill jag inte roa mig med värdelösa klagomål och hoppas att Gud kommer att trösta oss för denna gemensamma förlust med andra välstånd som vi kan önska att uppnå av hans godhet.

Jag tackar Er för de känslor av tillgivenhet som Ni visar mig genom Ert vänliga brev, jag försäkrar Er att Ni på min sida kommer att finna en läggning som Ni kan önska för att underlätta den avsikt Ni säger att Ni har att upprätthålla en god förståelse mellan mig och konungen, min son och nevö, och drottningen, hans mor. Denna dessäng är helt förpliktande för mig, och jag är Er tacksam om Ni genomför den. Och eftersom konungen gav Er omsorgen om att tjäna och hjälpa drottningen under minorenniteten och utbildningen av konungen, hans pupill, eftersom han bedömde att han inte kunde sätta honom i bättre händer, glädjer jag mig med Er över den värdiga sysselsättning han har givit Er. Förplikta mig att frikänna Er väl och att hjälpa drottningen, hans mor, att ta hand om hans utbildning.

Någon annan än jag skulle uppmana Er att påminna honom om vad jag gjorde för honom, men jag försäkrar Er att jag håller honom fri från allt han är skyldig mig, under förutsättning att han inte en dag ignorerar vad han är skyldig Sverige. Försök, genom Era bekymmer, få honom att känna sin plikt och att göra honom så förälskad i den att han gör hans ära och hans ambition till det bästa för sin Stat och sitt folks lycka. Gör honom värdig mina förfäders och mig tron ​​och låt honom fylla vår plats värdigt, inspirera honom, om möjligt, genom en vacker och ädel utbildning med konungens, min fars, stora och heroiska dygder; och jag skall stå Er i tacksamhet för den förpliktelse, som Sverige har mot Er, för att för det genom Er försorg bildat en stor och rättvis konung; och jag kommer att vara skyldig Er mer för varje annan god tjänst som Ni kan ge mig.

Jag ber Er att tro att den kärlek jag har till denne unge prins inte är sämre än den jag har till hans egen mor. Jag har samma känsla för henne, vars förlust jag tycker desto mer synd om för att den är irreparabel. Jag skall låta henne veta att jag är oförmögen till svaghet och omvändelse och att jag alltid kommer att upprätthålla för henne och för Er samma tillgivenhet, som inte alltid varit värdelös för era två hus. Det är denna tillgivenhet, som förpliktar mig att erbjuda konungen, min nevö, och drottningen, hans mor, allt, som de kan anse kunna vara dem till tjänst; och om under den unge konungens minorennitet, drottningen, hans mor, ger mig möjlighet att tjäna henne, kommer jag att göra det med en sådan passionerad iver att hon en dag kommer att erkänna att jag var värd en annan behandling än den jag har ofta fått hittills, vilket jag pretenderar varken klaga på eller hämnas för.

Den förändring som jag har sett ske i de order som gavs efter konungens död för mina intressen får mig att tro att konungen skulle ha ändrat sin stil till min fördel om han hade levt längre, och jag tillskriver drottningens goda tjänster de order som den nya förmyndarregeringen har beställt för min betalning. Jag ber Er att tacka henne å mina vägnar och försäkra henne om att jag är villig att hedra och tjäna henne som om hon vore min egen syster. Jag älskar den ömhet jag har för henne och för konungen, hennes son, ty jag ser henne värdig mig, och jag vet att det bidrar till min ära och Statens bästa att tjäna dem.

Jag hoppas kunna finna möjligheter att göra detta nyttigt, och för att få tillfredsställelse ger jag Er besked om att jag är fast besluten att närma mig platser så nära som möjligt där jag kan göra mig mindre värdelös för Deras Majestäter, i förhoppningen om att kunna avsluta lyckligt mina anspråk och lösa mina intressen på rätt sätt där rättvisa görs mot mig. Jag ger Er denna nyhet, försäkrar mig själv att Ni kommer att bli glad över det och att Ni kommer att bidra till min tillfredsställelse Era goda tjänster hos drottningmodern, så att jag kan se effekten av så många löften att man har velat mata mig så länge. Jag kommer att vara Er fullständigt skyldig om jag, genom Era goda tjänster, får fördelen av en snabb återvändande till Rom, varifrån jag lämnar endast med sorg, tvingad av den nuvarande nödvändigheten av mina angelägenheter som tvingar mig att ge ordning på mina egna intressen.

Men i väntan på att jag skall närma mig närmare den plats där jag vill ta hand om mina intressen, ber jag Er att tillåta mig att uppmana Er att minnas den skyldighet Ni är skyldig Sverige för att ha samtyckt till den ära som har tilldelats Er genom att sätta en krona i Ert hus. Vad är Ni inte skyldig det efter en så stor förmån? Ni bör betrakta de minsta av svenskarna med respekt och tacksamhet, och när Ni har utmatat allt Ert blod för deras intressen, kommer Ni knappast att tillfredsställa vad Ni är skyldig dem. Den salige konungens krig har fått Er att inse att det inte är så lätt att erövra riken som man föreställer sig. Det är detta som borde få Er att mer uppskatta den nåd som Sverige har givit Er att ge Ert hus, och Ni måste veta vilken skyldighet Ni har mot det för att ha samtyckt till att Er bror och brorson ockuperar dess tron.

Var det tacksam, och jag kommer att vara Er skyldig för allt Ni gör för att tjäna henne, som en god och sann svensk kommer att göra Er kärare för mig än de blodsband som binder oss; och jag kommer att ha sann vänskap för Er om Ni har sann tacksamhet för Sverige. Ni är ju för välfödd för att misslyckas med detta, och på grund av denna försäkran lovar jag Er en evig och uppriktig vänskap, vars effekter jag kommer att meddela Er med en generositet som Ni kommer att beundra om Ni ger mig möjligheten. Emellertid, gör mig rättvisan att tro att jag är,
min kusin,
Er tillgivnaste kusine och tjänstvilliga vän
Kristina.
Rom, den 12 juni 1660.

Till min kusin prins Adolf Johan.

English translation of the HSAD transcript (my own):

My cousin,
Although, during the life of the late King of Sweden, I sometimes had reason to be dissatisfied with his procedure, I did not fail to preserve for him entire and unalterable this affection and friendship from which he had received enough beautiful proofs not to be exposed to oblivion; and this friendship has given me a very sensible displeasure at his loss, all the more so as it has happened at a time when I hoped for some change in his conduct which would be advantageous to me. But, as we must acquiesce to God's will and disposition without a murmur, I do not want to amuse myself with useless complaints, hoping that God will console us for this common loss with other prosperities that we may desire to achieve from His goodness.

Thanking you for the sentiments of affection that you show me by your obliging letter, I protest to you that you will find on my side a disposition such as you can wish to facilitate the intention that you say you have of maintaining a good understanding between me and the King, my son and nephew, and the Queen, his mother. This design is completely obliging for me, and I am indebted to you if you put it into execution. And as the King gave you the care of serving and assisting the Queen during the minority and that of the education of the King, his ward, judging that he could not put him in better hands, I rejoice with you on the worthy occupation he has given you. Oblige me to acquit you well and to assist the Queen, his mother, in the care of his education.

Anyone other than me would exhort you to remind him of what I did for him, but I protest to you that I am holding him free from everything he owes me, on the condition that he does not one day ignore what he owes to Sweden. Try, through your cares, to make him know his duty and to make him so in love with it that he makes his glory and his ambition the good of his State and the happiness of his people. Make him worthy of the throne of my ancestors and me, and make him fill our place worthily, inspiring him, if possible, through a beautiful and noble education with the great and heroic virtues of the King, my father; and I will be indebted to you for the obligation that Sweden will have to you for having formed for it, through your care, a great and equitable King; and I will be obliged to you more for any other good office that you can render me.

I beg you to believe that the love I have for this young prince is not inferior to that I have for his own mother. I have the same feeling for her, whose loss I pity all the more because it is irreparable. I will let her know that I am incapable of weakness and repentance and that I will always maintain for her and for you the same affection, which has not always been useless to your two houses. It is this affection which obliges me to offer to the King, my nephew, and to the Queen, his mother, everything that they may deem capable of being of service to them; and, if during the minority of the young King, the Queen, his mother, gives me the opportunity to serve her, I will do it with such passionate zeal that she will one day admit that I was worthy of another treatment than that which I have often received so far, for which I claim neither to complain of nor to take revenge for.

The change that I have seen happen in the orders that were given after the death of the King for my interests makes me believe that the King would have changed his style in my favour if he had lived longer, and I attribute to the good offices of the Queen the orders that the new regency has ordered for my payment. I beg you to give her my thanks on my behalf, assuring her that I am willing to honour and serve her as if she were my own sister. I love the tenderness I have for her and for the King, her son, because I see her worthy of me, and I know that it is contributing to my glory and the good of the State to serve them.

I hope to find opportunities to do this usefully, and, to gain satisfaction, I give you notice that I am resolved to approach as close as possible to places where I can make myself less useless to Their Majesties, hoping to be able to  happily end my pretensions and settle my interests in the right way where justice is done to me. I give you this news, assuring myself that you will be happy about it and that you will contribute to my satisfaction your good offices with the Queen Mother, so that I can see the effect of so many promises that one has wanted to feed me so far. I will be entirely obliged to you if, through your good offices, I obtain the good of a speedy return to Rome, from where I leave only with regret, forced by the present necessity of my affairs which oblige me to give order to my own interests.

But, waiting for me to approach closer to the place where I want to deal with my interests, I beg you to allow me to exhort you to remember the obligation you owe to Sweden for having consented to the honour that has been bestowed upon you to put a crown in your house. What do you not owe her after such a great benefit? You should regard the least of the Swedes with respect and gratitude, and when you have dispensed all your blood for their interests, you will scarcely satisfy what you owe them. The wars of the late King have made you see that it is not as easy to conquer kingdoms as one imagines. This is what should make you appreciate more the grace that Sweden has given you to give to your house, and you must know the obligation you have to her for having consented to your brother and your nephew occupying her throne.

Be grateful to her, and I will be obliged to you for everything you do to serve her, as being a good and true Swede will make you dearer to me than the blood ties that bind us; and I will have true friendship for you if you have true gratitude for Sweden. You are too well-born to fail in this, and, on this assurance, I promise you an eternal and sincere friendship, the effects of which I will make known to you with a generosity that you will admire if you give me the opportunity. In the meantime, do me the justice to believe that I am,
my cousin,
your most affectionate and serviceable friend
Kristina.
Rome, June 12, 1660.

To my cousin Prince Adolf Johan.


Above: Kristina.


Above: Adolf Johan.


Above: Karl Gustav.


Above: His son, King Karl XI of Sweden.


Above: Hedvig Eleonora, the Queen Mother.

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