Monday, October 11, 2021

Kristina's letter to Seved Bååth, dated July 14/24 (New Style), 1668

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al gran tresoriere di Suezia; Christine de Suède au grand trésorier de Suède, [s. l.], 24 juillet 1668 (digitisation pages 2v-3r to 3v-4r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine : Lettere della regina ai suoi ministri, 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 307, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759






The letter (with Kristina's handwriting in italics):

au Gr[and]. Thresorier de Suede
le 24 Juillet. 68
Mon Cousin, Je voy par les propositions, qu'on me fait icy. qu'on a envie de m'amuser en Suede, Je Vous prie d'empescher ce dessein, et de persuader fortement aux gens que Je n'enuoyeray iamais d'autre personne en Suede que Rosembac pour Solliciter mes affaires. Je Vous prie de trauaillier à me faire auoir par luy les Satisfactions, que Je demande, et d'asseurer tout le Monde que Je suis resolüe d'aller moy mesme en personne Solliciter ce qu'on luy refuserà, et qu'on ne Se persuade pas par l'eloquence de Krus + ny par la Conficance. ny par lestime que iay pour sa personne de changer ce dessein, ny par aucune autre intrigue; C'est pour quoy Je Vous prie de contribuer tout ce que Vous pouuèz à m'espargner cette peine, et fatigue en trauaillant à l'heureux Succes de la Commission de Rosembac, car Je Vous donne ma parole que Si l'on me contente par luy et que Si on luy donne vne aggreable depesche qui puisse me contenter que, Je n'iray de ma Vie en Suede, qu'en cas qu'on m'efforçe d'y aller en Violant mes droits, ce que J'espere n'arriverà pas à l'aduenir, ou bien Si le Roy me feroit un iour l'honneur de m'y appeller, ce que Je crois n'arriuerà pas non plus: Voilà les seulles occasions qui pourroient m'obliger à prendre une resolution Si desagreable à ceux qui me craignent Sans raison; Mais par auance, et pour parler clair Je Vous declare que J'iray Solliciter moy mesme tout ce qu'on refuserà à Rosembac[;] Je Vous le dis, a fin que l'on ne se plaigne pas de moy quand cela arriuerà; mais Je Voy les choses dans une Si heureuse disposition pour moy que J'espere d'estre entierement Satisfaitte, et J'en auray vne obligation eternelle à Vous, et à toute la Regence, et au Senat, Si cela arrive, comme J'espere Je lespere. Repondèz à ma confience auec l'amitie que Je merite de Vous etc. prian dieu mon Cousin

PS. Sur l'affaire de l'eschange J'ay declarè mes dernieres resolutions à Rosembac, et j'aime mieux que les choses demeurent dans l'estat, ou elles Sont que d'y consentir Sous d'autres conditions, Sur tout Je recommande l'affaire de la Religion, car c'est celle qui m'est plus à coeur.

With modernised spelling:

Au grand trésorier de Suède.
Le 24 juillet '68.
Mon cousin,
Je vois par les propositions qu'on me fait ici qu'on a envie de m'amuser en Suède. Je vous prie d'empêcher ce dessein et de persuader fortement aux gens que je n'envoyerai [n'enverrai] jamais d'autre personne en Suède que Rosenbach pour solliciter mes affaires. Je vous prie de travailler à me faire avoir par lui les satisfactions que je demande et d'assurer tout le monde que je suis résolue d'aller moi-même en personne solliciter ce qu'on lui refusera et qu'on ne se persuade pas par l'éloquence de Kruus ni par la conficance [sic], ni par l'estime que j'ai pour sa personne de changer ce dessein, ni par aucune autre intrigue.

C'est pourquoi je vous prie de contribuer tout ce que vous pouvez à m'épargner cette peine et fatigue en travaillant à l'heureux succès de la commission de Rosenbach, car je vous donne ma parole que si l'on me contente par lui, je n'irai de ma vie en Suède, qu'en cas qu'on m'efforce d'y aller en violant mes droits, ce que j'espère n'arrivera pas à l'avenir, ou bien si le roi me ferait un jour l'honneur de m'y appeler, ce que je crois n'arrivera pas non plus.

Voilà les seules occasions qui pourraient m'obliger à prendre une résolution si désagréable à ceux qui me craignent sans raison; mais, par avance, et pour parler clair, je vous déclare que j'irai solliciter moi-même tout ce qu'on refusera à Rosenbach. Je vous le dis, afin que l'on ne se plaigne pas de moi quand cela arrivera; mais je vois les choses dans une si heureuse disposition pour moi que j'espère d'être entièrement satisfaite, et j'en aurai une obligation éternelle à vous, à toute la régence et au Sénat. Si cela arrive, comme je l'espère, répondez à ma confiance avec l'amitié que je mérite de vous, etc.; prian[t] Dieu, mon cousin...

P. S. Sur l'affaire de l'échange, j'ai déclaré mes dernières résolutions à Rosenbach, et j'aime mieux que les choses demeurent dans l'état où elles sont que d'y consentir sous d'autres conditions. Surtout, je recommande l'affaire de la religion, car c'est celle qui m'est plus à cœur.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Au Grand-Trésorier, le 24. Juillet 1668.
Mon Cousin, je vois par les propositions qu'on me fait ici, qu'on a envie de m'amuser en Suède. Je vous prie d'empêcher ce dessein, & de persuader fortement aux gens, que je n'enverrai jamais d'autre personne en Suède que Rosenbac pour solliciter mes affaires. Je vous prie de travailler à me faire avoir par son moyen les satisfactions que je demande, & d'assurer tout le monde que je suis résolue d'aller moi-même en personne solliciter ce qu'on lui refusera; & qu'on ne se laisse persuader ni par l'éloquence de Krus, ni par la confiance, ni par l'estime que j'ai pour sa personne, de changer ce dessein, ni par aucune autre intrigue. C'est pourquoi je vous prie de contribuer tout ce que vous pourrez à m'épargner cette peine & cette fatigue, en travaillant à l'heureux succès de la Commission de Rosenbac; car je vous donne ma parole, que si l'on me contente par son moyen, je n'irai de ma vie en Suède qu'en cas qu'on me force d'y aller en violant mes droits, ce qui, j'espére, n'arrivera pas à l'avenir; ou bien si le Roi me faisoit un jour l'honneur de m'y appeller, ce qui je crois n'arrivera pas non plus. Voilà les seules occasions qui pourroient m'obliger à prendre une résolution si desagréable à ceux qui me craignent sans raison. Mais d'avance, & pour parler clair, je vous déclare que j'irai solliciter moi-même tout ce qu'on refusera à Rosenbac; je vous le dis, afin que l'on ne se plaigne pas de moi quand cela arrivera. Mais je vous les choses dans une si heureuse disposition pour moi, que j'espére d'être entiérement satisfaite, & j'en aurai une obligation éternelle à vous, à toute la Régence, & au Sénat, si cela arrive, comme je l'espére. Répondez à ma confiance avec l'amitié que je mérite de vous; priant Dieu mon Cousin &c.

P. S. Sur l'affaire de l'échange j'ai déclaré mes derniéres résolutions à Rosenbac, & j'aime mieux que les choses demeurent dans l'état où elles sont, que d'y consentir sous d'autres conditions; sur-tout je recommande l'affaire de la Religion, car c'est celle que j'ai le plus à cœur.

English translation (my own):

To the Grand Treasurer, July 24, 1668.
My cousin, I can see from the offers that are made to me here that people want to amuse me in Sweden. Please prevent this design, and strongly persuade people that I will never send anyone to Sweden other than Rosenbach to solicit my affairs. I beg you to work to make me obtain by his means the satisfactions which I ask, and to assure everyone that I am resolved to go myself in person to solicit what will be refused to him; and that one does not allow oneself to be persuaded, neither by the eloquence of Kruus, nor by the confidence, nor by the esteem which I have for his person, to change this plan, nor by any other intrigue. That is why I beg you to contribute all you can to spare me this trouble and fatigue by working for the happy success of the Rosenbach commission; because I give you my word that if I am satisfied by their means, I will only go to Sweden with my life if I am forced to go there violating my rights, which, I hope, will not happen in the future; or if the King did me the honour of calling me one day, which I believe will not happen either. These are the only occasions which could oblige me to take a resolution so unpleasant to those who fear me for no reason. But in advance, and to be clear, I tell you that I will go and ask for anything that is refused in Rosenbach; I tell you, so that no one complains about me when it happens. But I keep things in such a happy disposition for me, that I hope to be entirely satisfied, and I will have an eternal obligation to you, to all the regency, and to the Senate, if it happens, as I hope. Respond to my trust with the friendship I deserve from you, praying to God, my cousin, etc.

P. S. On the affair of exchange I declared my last resolutions to Rosenbach, and I prefer things to remain as they are, than to agree to them under other conditions; above all, I recommend the affair of religion, because it is the one that I have the most at heart.

Swedish translation of the original (my own):

Till Sveriges Riksskattmästare.
Den 24 juli '68.
Min kusin,
Jag ser av de förslag som gjorts till mig här att man vill roa mig i Sverige. Jag ber Er att förhindra denna dessäng och att starkt övertyga folk om att jag aldrig kommer att skicka någon annan till Sverige än Rosenbach för att be om mina affärer. Jag ber Er arbeta för att få mig genom honom att få den tillfredsställelse som jag ber om och försäkra alla att jag är besluten att gå själv personligen för att be om vad som kommer att vägras och att ingen övertygas av Kruus' vältalighet eller av det förtroende, eller av den aktning jag har för honom att ändra denna dessäng, eller av någon annan intriger.

Jag ber Er därför att bidra allt Ni kan för att bespara mig detta besvär och trötthet genom att arbeta för Rosenbachs uppdrags lyckliga framgång, ty jag ger Er mitt ord att om jag blir nöjd med honom, så kommer jag inte att bege mig till Sverige i mitt liv, utom om man tvingar mig att gå dit genom att kränka mina rättigheter, vilket jag hoppas inte kommer att ske i framtiden, eller om konungen en dag skulle göra mig den äran att kalla mig dit, vilket jag tror inte heller kommer att ske.

Detta är de enda tillfällen som skulle kunna tvinga mig att fatta ett beslut som är så obehagligt för dem som fruktar mig utan anledning; men i förväg, och för att tala klart, förklarar jag för Er att jag skall gå och ansöka om allt som Rosenbach vägras. Jag säger Er detta för att ingen skall klaga på mig när det händer; men jag ser saker och ting i ett så lyckligt sinne för mig att jag hoppas bli helt nöjd, och jag kommer att ha en evig förpliktelse gentemot Er, hela förmyndarregeringen och Rådet. Om detta händer, som jag hoppas, svara på mitt förtroende med den vänskap som jag förtjänar från Er osv; bedjande till Gud, min kusin...

P. S. I fråga om utbytet har jag till Rosenbach förklarat mina sista resolutioner, och jag föredrar att saker och ting förblir i det tillstånd, i vilket de är, än att samtycka till dem under andra förhållanden. Framför allt rekommenderar jag frågan om religion, eftersom det är den som ligger mig närmast om hjärtat.

English translation of the original (my own):

To the Grand Treasurer of Sweden.
July 24, '68.
My cousin,
I see from the propositions made to me here that one wants to amuse me in Sweden. I beg you to prevent this design and to strongly persuade people that I will never send anyone else to Sweden but Rosenbach to solicit my affairs. I beg you to work to make me have through him the satisfactions I ask for and to assure everyone that I am resolved to go myself in person to solicit what will be refused and that no one is persuaded by the eloquence of Kruus or by the confidence, or by the esteem that I have for him to change this design, or by any other intrigue.

I beg you, therefore, to contribute all you can to spare me this trouble and fatigue by working for the happy success of Rosenbach's commission, for I give you my word that if I am satisfied by him, I will not go to Sweden in my life, except in case one forces me to go there by violating my rights, which I hope will not happen in the future, or if the King would one day do me the honour of calling me there, which I believe will not happen either.

These are the only occasions which could oblige me to take a resolution so disagreeable to those who fear me without reason; but, in advance, and to speak clearly, I declare to you that I will go and solicit myself everything that is refused to Rosenbach. I tell you this so that no one will complain of me when that happens; but I see things in such a happy disposition for me that I hope to be entirely satisfied, and I will have an eternal obligation to you, to the whole regency, and to the Senate. If this happens, as I hope, respond to my confidence with the friendship that I deserve from you, etc.; praying to God, my cousin...

P. S. On the matter of the exchange, I have declared my last resolutions to Rosenbach, and I prefer that things remain in the state in which they are than to consent to them under other conditions. Above all, I recommend the matter of religion, because it is the one that is closest to my heart.


Above: Kristina.


Above: Seved Bååt.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.

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