Saturday, October 16, 2021

Kristina's letter to Azzolino, dated February 23, 1667

Sources:

Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899






Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on February 23, 1667.

The letter:

quarante neufiesme
lestre du 23 fevr. 1667
Vostre tren sixsiesme lestre ma donne la douleur dapprendre que mes lestre ne Vous ont pas estes rendus, Jespere que dans les lestres que iattens Ce soir, iayray la Consolation dapprendre que Vous aurez recu celles qui Vous manquoit. les nouvelles que Vous me donnez du mauvais temps maffligent Car ie Crains pour Vostre sante, neamoins iespere que Dieu Vous Conservera, et que ie ne seray pas asse malheureuse pour en apprendre de mauvaise nouvelle.

ie Vous rens grace de la Communication que Vous avez faite a nos amis de ce qui sest passe entre le roy de france et moy. Vous faitte Valoir cette acction plus quelle vaut et puisquelle a Vostre approbation iay tout ce que ie souhaitte, et ne desire rien de plus

Je suis bien oblige a Rome de limpatience quelle tesmoinge de mon retour, Je ne say sil arrivera iamais mais Je say bien quen quelque lieux du monde que iallie iy seray malheureuse.

Jay fait ẏcy une faiste de la quelle ie ne Vous ay pas parle plus tost parce que ie ne savois pas Comme elle reusiroit. mais apres en estre sorty avec honeur, ie ne puis me tenir de Vous dire quelle estoit digne destre Veu a Rome et quelle meritoit de Vous avoir pour spectateur. daustre Vous en diront les particularites, et ie Vous diray seullement que ie me puis Vanter davoir mis lordre le respect la Craint dans vne foule du monde et parmy vne populace inCapable de lavoir et que iay fait Voir la galanterie la magnificence dJtalie et de france, a une nation et a une Ville qui n'en nont iamais immagine l'Jdee. tout ce quil y a eu de gens de qualite on este servis et honores et lordre y a este si merveillieux quon la admire avec raison, dautan plus quon na Jamais Creu quon pouroit mestre lordre parmy la Canallie de Hambur.

nous avons des lestres de Suede qui sont tres steriles de nouvelle qui parlent que dune mortalite estrange qui est en ce pays la le Chancelier a perdu en vne semaine deux des Ces enfans lon nest malade que six iours, et ces fievres malignes font Craindre quau printemps la peste ne si mesle. la maladie a presant est parmy la noblesse et les gens de Condition et a fait mourir bien des gens. Je Vous enVoy la lestre dAdami qui neamoins nen parle pas

Jl y a ycy vne nouvelle tres importante qui est que le Roy d'Angletrere a nomme la haye pour le lieux du traitte. Je suis enCore si fatige de lembaras d'hier que ie ne sauray estre plus longe
adieu

With modernised spelling:

Hambourg, 23 février 1667.
Votre trente-sixième lettre m'a donné la douleur d'apprendre que mes lettres ne vous ont pas été rendues; j'espère que dans les lettres que j'attends ce soir, j'aurai la consolation d'apprendre que vous aurez reçu celles qui vous manquaient. Les nouvelles que vous me donnez du mauvais temps m'affligent, car je crains pour votre santé; néanmoins, j'espère que Dieu vous conservera, et que je ne serai pas assez malheureuse pour en apprendre de mauvaises nouvelles.

Je vous rends grâce de la communication que vous avez faite à nos amis de ce qui s'est passé entre le roi de France et moi. Vous faites valoir cette action plus qu'elle vaut, et puisqu'elle a votre approbation, j'ai tout ce que je souhaite et ne désire rien de plus.

Je suis bien obligée à Rome de l'impatience qu'elle témoigne de mon retour; je ne sais s'il arrivera jamais, mais je sais bien qu'en quelque lieu du monde que j'aille, j'y serai malheureuse.

J'ai fait ici une fête de laquelle je ne vous ai pas parlé plus tôt parce que je ne savais pas comment elle réussirait. Mais après en être sortie avec honneur, je ne puis me tenir de vous dire qu'elle était digne d'être vue à Rome et qu'elle méritait de vous avoir pour spectateur. D'autres vous en diront les particularités, et je vous dirai seulement que je me puis vanter d'avoir mis l'ordre, le respect, la crainte dans une foule du monde et parmi une population incapable de l'avoir, et que j'ai fait voir la galanterie, la magnificence d'Italie et de France à une nation et à une ville qui n'en ont jamais imaginé l'idée. Tout ce qu'il y a eu de gens de qualité ont été servis et honorés, et l'ordre y a été si merveilleux, qu'on l'a admiré avec raison, d'autant plus qu'on n'a jamais cru qu'on pourrait mettre l'ordre parmi la canaille de Hambourg.

Nous avons des lettres de Suède, qui sont très stériles de nouvelles, qui ne parlent que d'une mortalité étrange, qui est en ce pays-là; le chancelier a perdu en une semaine deux de ses enfants. L'on est malade que six jours, et ces fièvres malignes font craindre qu'au printemps la peste ne s'y mêle. La maladie à présent est parmi la noblesse et les gens de condition, et a fait mourir bien des gens.

Je vous envoie la lettre d'Adami, qui néanmoins n'en parle pas.

Il y a ici une nouvelle très importante qui est que le roi d'Angleterre a nommé la Haye pour le lieu du traité.

Je suis encore si fatiguée de l'embarras d'hier que je ne saurais être plus longue. Adieu.

English translation (my own):

Forty-ninth letter
of February 23, 1667.
Your thirty-sixth letter gave me the pain to learn that my letters have not been returned to you; I hope that in the letters that I await this evening I will have the consolation of knowing that you will have received those which you lacked. The news you give me about bad weather distresses me, because I fear for your health; nevertheless, I hope that God will preserve you and that I will not be unlucky enough to hear bad news about it.

I thank you for the communication you made to our friends about what happened between the King of France and me. You argue this action more than it is worth, and since it has your approval, I have everything I want and I desire nothing more.

I am very much obliged to Rome for the impatience she shows for my return; I don't know if it will ever happen, but I know very well that wherever in the world I go, I will be unhappy there.

I had a feast here that I didn't tell you about earlier because I didn't know how it would go off. But, after having left it with honour, I cannot help telling you that it was worthy of being seen in Rome and that it deserved to have you as a spectator. Others will tell you the peculiarities of it, and I will only tell you that I can boast of having put order, respect and fear in a crowd of the world and among a population incapable of having it, and that I have shown the gallantry, the magnificence of Italy and France to a nation and a city that has never imagined the idea. People of quality have all been served and honoured there, and the order there has been so wonderful that it has been admired with reason, especially as it has never been believed that we could put order among the rabble of Hamburg.

We have letters from Sweden which are very sterile of news and which only speak of a strange mortality which is in that country; the Chancellor lost two of his children in one week. One is only sick for six days, and these malignant fevers make one fear that in the spring the plague will get involved. The malady is now among the nobility and the rank and file, and it has killed many people.

I am sending you Adami's letter, who nevertheless does not say anything.

There is very important news here, which is that the King of England has named The Hague as the location of the treaty.

I'm still so tired from yesterday's embarrassment that I couldn't be longer. Farewell.

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