Saturday, October 9, 2021

Kristina's letter to Count Anton Steinberg, with a postscript in her/his/their own handwriting, year 1668

Source:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore di Steenberg; Lettres à SteenbergChristine de Suède à Steenberg, [s. l.], [s. d.] (digitisation pages 15v-16r to 16v-17r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine : Lettere della regina ai suoi ministri, 1601-1700.

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Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 301, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759





The letter:

Co[mte]: Steinberg, J'ay receù presqu'en mesme temps Vos deux lettres du 26.e et du 30.e du passè, dans les quelles J'ay remarque fort bien le Zele, et l'affection que Vous auez eù tousiours pour mon Seruice, dont Je Vous remercie. Quant aux propositions que Vous me faitez Vous deuèz estre p[er]suadè qu'il me Serà tres agreable que Vous trauailliez à faire connoistre en Suede la veritè de mes Sentiments, qui Sont d'aimer en tout temps, et en tout lieu le Roy, et le Royaume, et Vous connoissant pour honnest[e], et habile Homme Je ne doute pas que Vous agirez en cela de la maniere, et auec les termes conuenables. Au reste Vous ne deuèz pas douter aussy du Soin que J'auray de Vous tesmoigner par des effects ma reconnoissance; Mais maintenant Je ne Suis pas en estat de Vous accorder ce que Vous me demandez, ayez pourtant patience, car J'espere de pouuoir Vous contenter d'autre façon. Vous pouuez me continuer icy Vos Lettres estant resolue de m'arrester cet hyuer pour veiller à mes interests, puisq[ue]. on a commençé de Suede à faire des attentats dans ceux de Pomeranie et Je prie Dieu etc.

ayez un peu de patience et ne me forcèz pas a Vous refuser des graces car c'est auec vne douleur que J'y Suis obligee puisqu'en Suede on me traitte Si cruellem[en]t que Je ne sçay Si J'aurois moy mesme de quoy viure.

With modernised spelling:

J'ai reçu presqu'en même temps vos deux lettres du 26e et du 30e du passé, dans lesquelles j'ai remarqué fort bien le zèle et l'affection que vous avez eu toujours pour mon service, dont je vous remercie.

Quant aux propositions que vous me faites, vous devez être persuadé qu'il me sera très agréable que vous travailliez à faire connaître en Suède la vérité de mes sentiments, qui sont d'aimer en tout temps et en tout lieu le roi et le royaume; et, vous connaissant pour honnête et habile homme, je ne doute pas que vous agirez en cela de la manière et avec les termes convenables.

Au reste, vous ne devez pas douter aussi du soin que j'aurai de vous témoigner par des effets ma reconnaissance, mais maintenant je ne suis pas en état de vous accorder ce que vous me demandez. Ayez pourtant patience, car j'espère de pouvoir vous contenter d'autre façon. Vous pouvez me continuer ici vos lettres, étant résolue de m'arrêter cet hiver pour veiller à mes intérêts, puisqu'on a commencé de Suède à faire des attentats dans ceux de Poméranie; et je prie Dieu, etc.

Ayez un peu de patience, et ne me forcez pas à vous refuser des grâces, car c'est avec une douleur que j'y suis obligée, puisqu'en Suède on me traite si cruellement que je ne sais si j'aurai moi-même de quoi vivre.

Arckenholtz's transcript of the letter:

J'ai reçu presque en même tems vos deux Lettres du 26. & du 30. du passé, dans lesquelles j'ai fort bien remarqué le zéle & l'affection que vous avez toujours eu pour mon service, dont je vous remercie. Quant aux propositions que vous me faites, vous devez être persuadé qu'il me sera très-agréable que vous travailliez à faire connoître en Suède la vérité de mes sentimens, qui sont d'aimer en tout tems, & en tout lieu, le Roi & le Royaume; & vous connoissant pour honnête & habile homme, je ne doute pas que vous n'agissiez en cela de la maniére la plus propre, & que vous n'employiez les termes les plus convenables. Au reste vous ne devez pas douter aussi du soin que j'aurai de vous témoigner par des effets ma reconnoissance, mais maintenant je ne suis pas en état de vous accorder ce que vous me demandez; ayez pourtant patience, car j'espére de pouvoir vous contenter d'une autre façon. Vous pouvez me continuer ici vos Lettres, étant résolue de m'y arrêter cet hiver, pour veiller à mes intérêts, puisqu'on a commencé en Suède à faire des attentats envers ceux de Poméranie; & je prie Dieu &c.

P. S. Ayez un peu de patience, & ne me forcez pas à vous refuser des graces; car c'est avec une extrême douleur que j'y suis obligée, puisqu'en Suède on me traite si cruellement que je ne crois pas que j'aurai moi-même de quoi vivre.

English translation (my own):

I received almost at the same time your two letters of the 26th and 30th of last month, in which I very clearly noticed the zeal and affection which you have always had for my service, for which I thank you. As for the proposals you make to me, you must be persuaded that it will be very agreeable to me if you work to make known in Sweden the truth of my feelings, which are to love the King and the realm at all times and in all places; and knowing you to be an honest and skillful man, I have no doubt that you are doing this in the most proper way, and that you use the most suitable terms. Besides, you must not doubt also the care I will take to show you my gratitude by effects, but now I am not in a position to grant you what you ask of me; have patience, however, for I hope to be able to satisfy you in another way. You can continue your letters to me here, being resolved to stop there this winter, to look after my interests, since they have begun in Sweden to carry out attacks against those of Pomerania; and I pray to God, etc.

P. S. Have a little patience, and do not force me to refuse you graces, because it is with extreme pain that I am obliged to do so, since in Sweden I am treated so cruelly that I do not believe that I will have enough to live on myself.

Swedish translation of the original (my own):

Jag har nästan samtidigt mottagit Era två brev, daterade den 26 och 30 i förra månaden, i vilka jag mycket väl anmärkt den nit och tillgivenhet som Ni alltid haft för min tjänst, för vilket jag tackar Er.

Vad beträffar de förslag som Ni framställer till mig, så måste Ni vara övertygad om att det kommer att vara mig mycket angenämt att Ni arbetar för att i Sverige göra kännedom om sanningen om mina känslor, som är att jag vill älska i alla tider och på alla ställen konungen och riket; och eftersom jag vet att Ni är en ärlig och duglig man, tvivlar jag inte på att Ni kommer att handla på det sätt och med lämpliga villkor.

I övrigt får Ni inte också tvivla på den omsorg som jag kommer att ta för att visa Er genom effekter min tacksamhet, men nu är jag inte i stånd att ge Er vad Ni ber mig om. Ha dock tålamod, för jag hoppas kunna tillfredsställa Er på annat sätt. Ni kan fortsätta Era brev till mig här, bestämt att sluta i vinter för att vaka över mina intressen, eftersom de från Sverige börjat göra angrepp på de i Pommern; och jag ber till Gud osv.

Ha lite tålamod och tvinga mig inte att vägra Er nåder, för det är med smärta jag är skyldig att göra det, ty i Sverige blir jag så grymt behandlad att jag inte vet om jag själv får nog att leva på.

English translation of the original (my own):

I have received almost at the same time your two letters of the 26th and 30th of last month, in which I have remarked very well the zeal and affection that you have always had for my service, for which I thank you.

As for the propositions that you make to me, you must be persuaded that it will be very agreeable to me that you work to make known in Sweden the truth of my feelings, which are to love at all times and in all places the King and the kingdom; and, knowing you to be an honest and able man, I do not doubt that you will act in this in the manner and with the appropriate terms.

For the rest, you must not doubt also the care that I will take to show you by effects my gratitude, but now I am not in a position to grant you what you ask of me. Have patience, however, because I hope to be able to satisfy you in another way. You can continue your letters to me here, being resolved to stop this winter to watch over my interests, as they have begun from Sweden to make attacks on those of Pomerania; and I pray to God, etc.

Have a little patience, and do not force me to refuse you graces, because it is with pain that I am obliged to do so, for in Sweden I am treated so cruelly that I do not know if I myself will have enough to live on.


Above: Kristina.

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