Source:
Histoire de Christine, reine de Suede, pages 7 to 17, by Jacques Lacombe, 1762
The account:
Gustave Adolphe monta sur le trône de Suede après la mort de son pere. Ses travaux, ses victoires, son talent pour la guerre, son génie pour l'administration, les vertus de son cœur, les qualités de son esprit, lui firent accorder par toutes les Nations de l'Europe, le nom de Grand. Gustave parvint à la Couronne, n'ayant pas encore dix-huit ans accomplis, qui est l'âge de majorité des Rois de Suede. Cependant le Conseil de telle, la Régence & les Etats remirent entre ses mains les rênes du gouvernement. Ce Prince eut au commencement de son regne, trois guerres à soutenir contre le Danemarck, la Pologne & la Moscovie: ses premieres armes ne furent pas heureuses; mais ce Roi ne fit point de grandes pertes, & il apprit à combattre.
1613. Les Danois consentirent à la paix, & à céder leurs conquêtes, moyennant un million d'écus. Il y eut une treve avec la Pologne. La guerre continua contre les Moscovites, qui ne voulurent point recevoir le Prince Charles Philippe, frere du Roi, après l'avoir demandé pour leur Souverain.
1615. Le Monarque Suédois porta ses armes dans la Russie, au-delà de Narva. Il se fit céder la ville de Kexholm & la province d'Ingermanie: il éleva dès-lors un rempart entre la Moscovie & les Provinces frontieres de son royaume. Ce fut tout le prix que Gustave mit au traité d'union conclu avec le Grand Duc Michel Fœderowitz Romanow, qui venoit d'être élu.
Le Roi avoit été couronné à Upsal, on desiroit encore de le voir se marier. Il donna cette satisfaction à ses Sujets, en choisissant Marie Eléonore, fille aînée de Jean Sigismond, Electeur de Brandebourg. Elle étoit le parti le plus digne de ce Souverain parmi les Princesses protestantes auxquelles la Religion attachoit son choix: la politique avoit aussi conseillé une telle union. Ces noces furent le préliminaire & le signal de la guerre contre les Polonois. La treve étoit expirée: Gustave vouloit forcer Sigismond, Roi de Pologne, de renoncer à ses prétentions sur la couronne de Suede. Il étoit sur-tout animé par l'esprit de conquête & par la passion des armes. Il força la Pologne, après une multitude de combats & de victoires, à demander la paix & à lui abandonner la Livonie, avec une partie considérable de la Prusse.
Marie-Eléonore de Brandebourg, que Gustave épousa, avoit toutes les vertus & les bonnes qualités de son sexe: elle joignoit à une figure aimable & assez belle, un caractere doux, tendre & complaisant. Elle eut toujours beaucoup d'attachement pour le Roi, & ne témoigna jamais aucun mécontentement, quoiqu'il lui fût souvent infidele: elle mit au monde une Princesse du nom de Christine, qui mourut en 1624.
Elle devint enceinte d'un fils qui périt par un accident arrivé à sa mere, avant que de voir le jour. On craignoit que la Reine ne devînt stérile, & que le Roi ne laissât aucune postérité; mais cette appréhension cessa dans un voyage que ces époux firent en Finlande. Comme ils ne desiroient rien tant que d'avoir un successeur, tout sembloit leur annoncer l'accomplissement de leurs souhaits: le Roi & la Reine eurent des songes qu'ils crurent mystérieux, & qu'ils interpréterent suivant leur espérance: l'esprit aime à être séduit dans ce qui l'intéresse beaucoup; le génie même le plus éclairé devient quelquefois crédule sur des apparences légeres, & se plaît à prendre pour un bon augure les signes le plus indifférens & les plus trompeurs. Les Astrologues, espece de flateurs qui lisent dans les astres tout ce que leur prescrivent l'intérêt & le préjugé, prédirent la naissance d'un Prince destiné à soutenir la gloire de Gustave. Alors le Roi étoit dangereusement malade, en faisoit appréhender pour sa vie, pour celle de la Reine & de l'enfant; la conjonction des planetes le marquoit ainsi: enfin la Reina accoucha le 18 de Décembre 1626, & elle accoucha d'une fille. Gustave recouvra promptement la santé, la Reine se rétablit heureusement, & l'enfant vécut. Jamais l'Astrologie ne fut plus en défaut. Christine naquit coeffée depuis la tête jusqu'aux genoux, n'ayant que le visage, les bras & les jambes de libres: elle étoit toute velue; elle avoit une voix forte & sombre; on y fut trompé. Les femmes répandirent dans le palais que c'étoit un garçon & remplirent ainsi la Roi d'une fausse joie. L'erreur ne fut pas de longue durée. La Princesse Catherine se chargea du soin de désabuser la Roi son frere: il ne témoigna aucune surprise ni aucune tristesse; il dit tranquillement: «Remercions Dieu, ma sœur; j'espere que cette fille me vaudra bien un garçon: je prie le ciel qu'il me la conserve, puisqu'il me l'a donnée.» Il ajouta, en riant: «Cette fille sera habile; car elle nous a tous trompés.» Il ordonna des réjouissances publiques, & les fêtes accoutumées à la naissance de l'héritier présomptif de la couronne. Gustave parut toujours très satisfait; au contraire, la Reine fut inconsolable de n'avoir pas eu un fils: elle trouva sa fille laide, ayant un teint basanné, des traits mâles & durs: elle rebuta cet enfant. Christine, dans la suite, ne rendit que trop à sa mere l'indifférence qu'elle lui avoit témoignée, mais elle conserva durant toute sa vie un tendre souvenir de son pere.
Quelques jours après la naissance de cette Princesse, une poutre tomba près du lit où elle dormoit, sans lui donner aucune atteinte: ses femmes lui firent faire plusieurs chûtes dangereuses, soit par imprudence, soit peut-être par des attentats contre sa vie, comme Christine le certifie dans ses Mémoires; mais il ne lui resta de tous ces accidens qu'un peu d'irrégularité dans la taille; elle avoit une épaule plus haute que l'autre, défaut qu'elle sut cacher par la maniere de s'habiller.
Les Etats Généraux furent convoqués, & vinrent rendre leurs hommages à la fille de Gustave, qui reposoit, ainsi que Christine le dit elle-même, sur les palmes & les lauriers, au milieu de la fortune & de la victoire, badinant avec elle dans son berceau.
Le Roi avoit un attachement très-vif pour le seul rejetton dans lequel il se voyoit reproduit. La jeune Christine étant attaquée d'une maladie mortelle, dans le tems qu'il étoit aux mines, loin de Stokholm, il partit aussitôt qu'il fut informé de cette triste nouvelle, & vint tout allarmé, avec plus de diligence que ne fit jamais aucun courier. Cet auguste enfant recouvra bientôt la santé, & Gustave ordonna une fête solemnelle, à cause de son rétablissement. Il promenoit sa fille avec lui dans ses voyages; elle n'avoit pas encore deux ans qu'il la conduisit à Calmar. Le Gouverneur de la place demanda s'il falloit faire à l'arrivée de Sa Majesté les salves accoutumées de la garnison & des canons de la forteresse, parceque l'on craignoit d'effrayer la jeune Christine, dont la santé étoit si précieuse au Roi & à l'Etat. Gustave hésita d'abord sur sa réponse; mais après un moment de silence, «faites, tirez», dit-il, «elle est fille d'un soldat, il faut qu'elle s'y accoutume.» L'enfant, loin de s'épouvanter de ce bruit militaire, rioit, battoit des mains, & demandoit par ses gestes & par sa joie, qu'on redoublât. Ces circonstances sont peu importantes sans doute; mais elles peuvent servir à caractériser l'instinct de l'enfance de cette Princesse. Gustave, qui étoit pere, ne s'y méprit pas; il recueillit avec complaisance les marques de l'intrépidité naturelle de sa fille. Depuis ce moment, il la mena voir faire la revue de ses troupes; & remarquant le plaisir qu'elle prenoit à cet appareil martial, il lui disoit: «Allez, laissez-moi faire, je vous menerai un jour en des lieux où vous aurez contentement.» «Mais pour mon malheur», s'écrie cette Princesse en rapportant ce fait, «la mort l'empêcha de me tenir parole, & je n'eus pas le bonheur de faire mon apprentissage sous un si bon maître!» En effet, Christine témoigna, tout le tems de sa vie, du regret de ne s'être point trouvée dans une bataille, à la tête d'une armée. Elle avoit le cœur & les sentimens d'une Amazone.
Swedish translation (my own; I cannot find any digitisation of the 1765 Swedish translation by Erik Ekholm):
Gustav Adolf besteg Sveriges tron efter sin fars död. Hans verk, hans segrar, hans talang för krig, hans geni för administration, hans hjärtas dygder, hans sinnes egenskaper gjorde att alla Europas nationer gav honom namnet den Store. Gustav kom till kronan som ännu inte fyllt arton år, vilket är majoritetsåldern för Sveriges konungar. Emellertid lade Rådet för sådana, förmyndarregeringen och Ständerna i hans händer regeringens tyglar. Denne furste hade i början av sin regeringstid tre krig att upprätthålla mot Danmark, Polen och Muskovien. Hans första vapen var inte lyckliga, men denne konung led inte stora förluster, och han lärde sig att slåss.
1613. Danskarna gick med på fred och att avstå från sina erövringar i utbyte mot en miljon écus. Det var vapenvila med Polen. Kriget fortsatte mot moskoviterna, som inte skulle ta emot prins Karl Filip, konungens bror, efter att ha bett honom att vara deras suverän.
1615. Den svenske monarken bar sina vapen in i Ryssland, bortom Narva. Han lät avstå staden Kexholm och landskapet Ingermanland till sig. Han reste sedan en vall mellan Muskovien och gränsprovinserna i hans rike. Detta var det stora värde som Gustav lade på det förbundsfördrag som slöts med storhertigen Michail Fjodorovitj Romanov, som just hade blivit vald.
Konungen hade krönts i Uppsala, och man ville fortfarande se honom gifta sig. Denna tillfredsställelse gav han sina undersåtar genom att välja Maria Eleonora, den äldsta dottern till Johann Sigismund, kurfursten av Brandenburg. Hon var den mest värdiga matchen för denna suverän bland de protestantiska prinsessor som religionen fäste hans val till; politiken hade också rådgivit ett sådant fackförbund. Detta bröllop var den preliminära och signalen för kriget mot polackerna. Vapenvilan hade löpt ut. Gustav ville tvinga Sigismund, konungen av Polen, att avsäga sig sina anspråk på Sveriges Krona. Han var framför allt livlig av erövringsandan och passionen för vapen. Han tvingade Polen, efter en mängd strider och segrar, att be om fred och att överge Livland åt honom, med en betydande del av Preussen.
Maria Eleonora av Brandenburg, som Gustav gifte sig med, hade alla sina köns dygder och goda egenskaper. Hon förenade till ett behagligt och ganska vackert ansikte en mild, öm och självbelåten karaktär. Hon hade alltid en stor tillgivenhet till konungen och visade aldrig något missnöje, även om han ofta var otrogen mot henne. Hon födde en prinsessa vid namn Kristina, som dog 1624.
Astrologerna, ett slags smickrare som läser i stjärnorna allt som intresse och fördomar föreskriver dem, förutspådde födelsen av en prins som var avsedd att upprätthålla Gustavs ära. Konungen var då farligt sjuk, och farhågor uppstod för hans liv, för drottningens och för barnets; planeternas konjunktion markerade det sålunda. Slutligen födde drottningen den 18 december 1626 och hon födde en dotter. Gustav återhämtade sig snabbt, drottningen blev lycklig och barnet levde. Det har aldrig varit mer fel på astrologin.
Kristina föddes i en segerhuva från huvudet till knäna, med bara ansiktet, armarna och benen fria. Hon var helt luden; hon hade en stark och mörk röst; man blev därav lurad. Kvinnorna spred budskapet i slottet att det var en pojke och fyllde därmed konungen med falsk glädje. Felet varade inte länge. Prinsessan Katarina tog på sig att ta konungen, hennes bror, ur hans villfarelse. Han visade ingen överraskning eller sorg. Han sade lugnt: »Låt oss tacka Gud, min syster. Jag hoppas att den här flickan kommer att vara värd en pojke för mig. Jag ber till himlen att den skall bevara henne för mig, som den har givit henne till mig.«
Han tillade skrattande: »Den här flickan kommer att vara slug, för hon har bedragit oss alla.«
Han beordrade offentliga glädjeämnen och de fester som var vanliga för födelsen av arvingen till Kronan. Gustav verkade alltid mycket nöjd; tvärtom, drottningen var otröstlig över att inte ha fått en son. Hon fann sin dotter ful, med mörk hy, manliga och hårda drag. Hon avvisade detta barn. Kristina, i framtiden, återgav bara alltför mycket till sin mor den likgiltighet hon visat henne, men hon behöll hela sitt liv ett ömt minne av sin far.
Några dagar efter denna prinsessas födelsen föll en stråle nära sängen där hon sov, utan att orsaka henne någon skada. Hennes kvinnor fick henne att falla farligt flera gånger, antingen genom oförsiktighet eller kanske genom försök på hennes liv, vilket Kristina intygar i sina memoarer; men allt som återstod av alla dessa olyckor var en liten snedhet i hennes längd. Hon hade ena axeln högre än den andra, en defekt som hon visste hur hon skulle dölja genom hur hon klädde sig.
Ständerna tillkallades och kom för att hylla Gustavs dotter, som vilade, som Kristina själv sade, på palmkvistar och lagrar, mitt i lycka och seger som lekte med henne i vaggan.
Konungen hade en mycket livlig tillgivenhet till den enda avkomma i vilken han såg sig reproduceras. Den unga Kristina blev angripen av en dödlig sjukdom medan han befann sig vid gruvorna långt från Stockholm, och han lämnade så snart han fick besked om denna sorgliga nyhet och kom ganska förskräckt, med mer flit än någon kurir någonsin gjort. Detta majestätiska barn återhämtade sig snart, och Gustav beordrade ett högtidligt firande på grund av hennes tillfrisknande.
Han tog sin dotter med sig på sina resor; hon var ännu inte två år när han tog med henne till Kalmar. Guvernören frågade om det var nödvändigt att vid Hans Majestäts ankomst göra garnisonens vana salvor och fästningens kanoner, för man befarade att detta kunde skrämma den unga Kristina, vars hälsa var så dyrbar till konungen och Staten. Gustav tvekade först över sitt svar, men efter en stunds tystnad — »Skjut«, sade han; »hon är dotter till en soldat, hon måste vänja sig vid det.«
Barnet, långt ifrån att bli skrämt av detta militära oväsen, skrattade, klappade händerna och bad av sina gester och sin glädje att det skulle fördubblas. Dessa omständigheter är utan tvekan av ringa betydelse, men de kan tjäna till att karakterisera instinkten i denna prinsessas barndom. Gustav, som var far, tog inte fel på dem; han samlade med självbelåtenhet spåren av sin dotters naturliga oförskräckthet.
Från det ögonblicket tog han henne för att se granskningen av sina trupper; och när han märkte nöjet hon hade i denna krigsapparat, sade han till henne: »Kom igen, lämna det till mig. En dag ska jag ta dig till platser där du kommer att vara lycklig.«
»Men tyvärr för mig«, ropar denna prinsessa när hon rapporterar detta faktum, »döden hindrade honom från att hålla sitt ord till mig, och jag hade inte lyckan att göra min lärlingstid under en så god mästare!«
Sannerligen, Kristina betygade, hela sitt liv, hennes förtret att inte ha hamnat i en strid, i spetsen för en armé. Hon hade en amazons hjärta och känslor.
English translation (my own):
Gustav Adolf ascended the throne of Sweden after the death of his father. His works, his victories, his talent for war, his genius for administration, the virtues of his heart, the qualities of his mind made him be granted by all the nations of Europe the name of the Great. Gustav came to the crown not having yet completed eighteen years, which is the age of majority of the kings of Sweden. However, the Council of such, the regency and the Estates placed in his hands the reins of government. This prince had at the beginning of his reign three wars to sustain against Denmark, Poland and Muscovy. His first arms were not happy, but this king did not suffer great losses, and he learned to fight.
1613. The Danes agreed to peace, and to cede their conquests, in exchange for a million écus. There was a truce with Poland. The war continued against the Muscovites, who would not receive Prince Karl Filip, the King's brother, after having asked him to be their sovereign.
1615. The Swedish monarch carried his arms into Russia, beyond Narva. He had the town of Kexholm and the province of Ingria ceded to him. He then raised a rampart between Muscovy and the border provinces of his kingdom. This was the great value that Gustav placed on the treaty of union concluded with the Grand Duke Mikhail Feodorovich Romanov, who had just been elected.
The King had been crowned at Uppsala, and one still desired to see him marry. He gave this satisfaction to his subjects by choosing Maria Eleonora, the eldest daughter of Johann Sigismund, Elector of Brandenburg. She was the most worthy match for this sovereign among the Protestant princesses to whom religion attached his choice; politics had also advised such a union. This wedding was the preliminary and the signal for the war against the Poles. The truce had expired. Gustav wanted to force Sigismund, the King of Poland, to renounce his claims to the crown of Sweden. He was above all animated by the spirit of conquest and by the passion for arms. He forced Poland, after a multitude of battles and victories, to ask for peace and to abandon Livonia to him, with a considerable part of Prussia.
Maria Eleonora of Brandenburg, whom Gustav married, had all the virtues and good qualities of her sex. She joined to a pleasant and rather beautiful face a gentle, tender and complacent character. She always had a great deal of attachment to the King and never showed any discontent, although he was often unfaithful to her. She gave birth to a princess by the name of Kristina, who died in 1624.
She became pregnant with a son who died by an accident that happened to his mother before seeing the light of day. It was feared that the Queen would become sterile and that the King would leave no posterity, but this apprehension ceased during a journey that these spouses made to Finland. As they desired nothing so much as to have a successor, everything seemed to announce to them the accomplishment of their wishes. The King and Queen had dreams that they believed to be mysterious and which they interpreted according to their hope. The mind likes to be seduced in what interests it greatly. Even the most enlightened genius sometimes becomes credulous on light appearances, and it delights in taking for a good omen the most indifferent and deceptive signs.
The astrologers, a kind of flatterers who read in the stars all that interest and prejudice prescribe to them, predicted the birth of a prince destined to sustain the glory of Gustav. The King was then dangerously ill, and fears arose for his life, for that of the Queen, and for that of the child; the conjunction of the planets marked it thus. Finally, the Queen gave birth on December 18, 1626, and she gave birth to a daughter. Gustav quickly recovered his health, the Queen recovered happily, and the child lived. Never was astrology more at fault.
Kristina was born in a caul from her head to her knees, having only her face, arms and legs free. She was all hairy; she had a strong and dark voice; one was thereby deceived. The women spread the word in the castle that it was a boy and thus filled the King with false joy. The error did not last long. Princess Katarina took it upon herself to disabuse the King, her brother. He showed no surprise or sadness. He said calmly: "Let us thank God, my sister. I hope that this girl will be worth a boy for me. I pray to Heaven that it will preserve her for me, as it has given her to me."
He added laughingly: "This girl will be clever, for she has deceived us all."
He ordered public rejoicings and the feasts customary for the birth of the heir presumptive to the Crown. Gustav always seemed very satisfied; on the contrary, the Queen was inconsolable at not having had a son. She found her daughter ugly, with a swarthy complexion, male and harsh features. She rejected this child. Kristina, in the future, only too much returned to her mother the indifference she had shown her, but she kept throughout her life a tender memory of her father.
A few days after the birth of this princess, a beam fell near the bed where she was sleeping, without causing her any harm. Her women caused her to fall dangerously several times, either through imprudence or perhaps through attempts on her life, as Kristina attests in her memoirs; but all that remained of all these accidents was a slight irregularity in her height. She had one shoulder higher than the other, a defect that she knew how to hide by the way she dressed.
The Estates General were summoned and came to pay their homage to Gustav's daughter, who rested, as Kristina herself said, on palms and laurels, in the midst of fortune and victory, playing with her in her cradle.
The King had a very lively attachment to the only offspring in which he saw himself reproduced. Young Kristina being attacked by a mortal illness while he was at the mines, far from Stockholm, he left as soon as he was informed of this sad news and came quite alarmed, with more diligence than any courier ever did. This august child soon recovered her health, and Gustav ordered a solemn celebration, on account of her recovery.
He took his daughter with him on his travels; she was not yet two years old when he took her to Kalmar. The governor of the place asked if it was necessary to make, on the arrival of His Majesty, the accustomed salvos of the garrison and the cannons of the fortress, because it was feared that this might frighten the young Kristina, whose health was so precious to the King and the State. Gustav hesitated at first over his answer, but after a moment of silence — "Do shoot", he said; "she is the daughter of a soldier, she must get used to it."
The child, far from being frightened by this military noise, laughed, clapped her hands, and asked by her gestures and her joy that it be redoubled. These circumstances are doubtless of little importance, but they can serve to characterise the instinct of this princess' infancy. Gustav, who was a father, did not mistake them; he gathered with complacency the marks of his daughter's natural intrepidity.
From that moment on, he took her to see the review of his troops; and, noticing the pleasure she took in this martial apparatus, he said to her: "Come on, leave it to me. Someday I'll take you to places where you will be happy."
"But unfortunately for me", cries this princess in reporting this fact, "death prevented him from keeping his word to me, and I did not have the happiness of doing my apprenticeship under such a good master!"
Indeed, Kristina testified, all her life, to the regret of not having found herself in a battle, at the head of an army. She had the heart and the sentiments of an Amazon.
Above: Kristina as a baby with her parents.
Note: The city of Kexholm is now Priozersk and has been a part of Russia again since 1721. Its name in Finnish is Käkisalmi, and in Karelian it is Kägöisalmi.
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