Tuesday, July 15, 2025

Excerpt from Jean-Louis Guez de Balzac's letter, dated November 17/27 (New Style), 1644

Source:

Un original de l'Hôtel de Rambouillet: La vie aventureuse de Cérisantes, poète latin, article written by Georges Mongrédien for Revue d'Histoire littéraire de la France, 36e Année: 1929, page 493, published by the Society of the Literary History of France, 1929; original at the University of Virginia


"N'oubliant pas qu'il est conseiller privé de Christine et Résident de Suède en France, Cérisantes compose une nouvelle ode latine sur l'épée de Gustave-Adolphe, tué en 1632 à Lutzen. Il a vu cette épée à Aix dans le cabinet d'un curieux et, une fois de plus, ses vers font l'admiration des latinistes. Le 7 novembre 1644, Balzac écrit à Chapelain: «J'attens particulièrement cette espée fatale qui sera bientost plus célèbre que Durandal et que toutes les autres armes de la famille de nostre Arioste». Et, huit jours plus tard, Balzac écrit encore: «Monsieur de Cérisantes est un grand et sublime poète, et je le remercie très humblement de son Espée mille fois plus riche que celles que j'ay veues autrefois dont le pommeau estoit tout d'or et tout de diamans».

Encouragé par le succès de cette dernière ode, Cérisantes se remet au travail et décide de louer la Reine Christine elle-même en de nouveaux vers latins. Adressant à Mazarin le portrait de Christine, il y joint une ode dithyrambique «que les plus sçavans», dit Aubery du Maurier, «trouvoient egaller les plus belles d'Horace». ...

Si l'on en croit ses contemporains, Cérisantes «qui estoit assez fou pour avoir quelque dessein de plaire à la Reyne», dit Tallemant des Réaux, aurait vu dans cette ode pompeuse une galanterie capable de lui attirer les faveurs de la souveraine dont il ne se jugeait nullement indigne. Aussi ce fou de poète n'inspire-t-il, en tant que diplomate, que peu de confiance à Balzac..."

"Not forgetting that he was Kristina's privy councilor and resident of Sweden in France, Cérisantes composed a new Latin ode on the sword of Gustav Adolf, killed in 1632 at Lützen. He had seen this sword in Aix in the study of a curious person, and once again, his verses were admired by Latin scholars. On November 7, 1644, Balzac wrote to Chapelain: 'I particularly await this fatal sword, which will soon be more famous than Durandal and all the other coats of arms of our Ariosto's family.' And, eight days later, Balzac wrote again: 'Monsieur de Cérisantes is a great and sublime poet, and I thank him most humbly for his sword, a thousand times richer than those I have seen before, whose pommel was entirely of gold and diamonds.'

Encouraged by the success of this last ode, Cérisantes returned to work and decided to praise Queen Kristina herself in new Latin verses. Sending Mazarin the portrait of Kristina, he added a dithyrambic ode 'which the most learned', says Aubery du Maurier, 'found equal to the most beautiful ones by Horace'. ...

According to his contemporaries, Cérisantes, 'who was mad enough to have some intention of pleasing the Queen', says Tallemant des Réaux, would have seen in this pompous ode a gallantry capable of attracting the favours of the sovereign, of whom he considered himself in no way unworthy. Thus, this mad poet, as a diplomat, inspires little confidence in Balzac..."

The letter excerpt:

... Le portrait que vous m'avez fait du Resident est encore une très belle chose, et je conclus de son carosse doré et escussonné, de son point de Gennes, de ses livrées chamarrées, voire de ses vers sur les cheveux de la Reine, qu'il pourroit bien en estre amoureux et rouler en sa teste quelque roman, digne du beau nom de Cérisantes. Quant il n'y auroit que ce nom-là à luy objecter et qu'il a esté luy-mesme son parrain, sa politique me seroit suspecte, et difficilement luy fierois-je la negociation de la paix, ou quelque autre affaire de ce mérite, de peur qu'il ne la voulust traitter par les maximes d'Amadis et d'un air trop haut et trop genereux pour un siecle si lasche et si intéressé que le nostre.

With modernised spelling:

... Le portrait que vous m'avez fait du résident est encore une très belle chose, et je conclus de son carrosse doré et écussonné, de son point de Gênes, de ses livrées chamarrées, voire de ses vers sur les cheveux de la reine, qu'il pourrait bien en être amoureux et rouler en sa tête quelque roman digne du beau nom de Cérisantes. Quand il n'y aurait que ce nom-là à lui objecter et qu'il a été lui-même son parrain, sa politique me serait suspecte, et difficilement lui fierais-je la négociation de la paix, ou quelque autre affaire de ce mérite, de peur qu'il ne la voulût traiter par les maximes d'Amadis et d'un air trop haut et trop généreux pour un siècle si lâche et si intéressé que le nôtre.

Swedish translation (my own):

... Det porträtt Ni har givit mig av residenten är fortfarande mycket vackert, och jag drar slutsatsen av hans förgyllda och kampförsedda kaross, hans point de Gênes, hans pråliga livré, till och med hans verser om drottningens hår, att han mycket väl skulle kunna vara förälskad i henne och spinna i sitt huvud någon roman värdig det vackra namnet Cérisantes. Även om det namnet vore den enda invändningen mot honom och han själv vore hennes gudfar, skulle hans politik vara misstänksam för mig, och jag skulle knappast anförtro honom fredsförhandlingarna eller någon annan fråga av detta värde, av rädsla för att han skulle vilja behandla den med Amadis maximer och med en air som är alltför högdragen och generös för ett sekel så fegt och egennyttigt som vårt.

English translation (my own):

... The portrait you have given me of the resident is still a very beautiful thing, and I conclude from his gilded and crested carriage, from his point de Gênes, from his gaudy livery, even from his verses on the Queen's hair, that he could well be in love with her and be spinning in his head some novel worthy of the beautiful name of Cérisantes. Even if that name were the only objection to him and he himself were her godfather, his policy would be suspect to me, and I would hardly trust him with the peace negotiation or any other matter of this merit, for fear that he would want to treat it with the maxims of Amadis and with an air too lofty and generous for a century as cowardly and self-interested as ours.


Above: Kristina.

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