Monday, July 28, 2025

Bildt edition: "Les Sentiments", part 1

Source:

Pensées de Christine, reine de Suède, pages 171 to 186, edited and published by Baron Carl Bildt, 1906; original at Harvard University


Compare this with the edition published by Arckenholtz (1760):


The "Pensées":

LES SENTIMENTS.

1.
Il y a infailliblement un Dieu, qui est l'unique principe et la dernière fin de toutes les choses.

2.
Ce Dieu est juste, Il est sage, Il est bon, Il est toute-puissant. Il mérite d'être admiré, aimé, adoré, craint et obéi de toutes les créatures raisonnables, et cela uniquement parce qu'Il est Dieu.

3.
Tout ce que l'on peut dire de plus digne de Dieu, ne peut le définir. Il est incompréhensible et ineffable; on ne l'adore dignement que par le silence, l'admiration et l'amour.

4.
La plus belle de toutes les oraisons est celle d'amour, de résignation et de silence; mais c'est Dieu seul qui nous apprend ce langage. La plupart des hommes ne l'entendent presque pas.

5.
On ne peut faire rien de plus juste, ni de plus digne de Dieu, que de se résigner entièrement en Lui, pour la vie et pour la mort, pour le temps et pour l'éternité.

6.
Il ne faut croire de Lui-même et de toutes les choses que ce qu'Il en sait et ce qu'Il en veut; c'est l'unique moyen de n'être jamais trompé.

7.
Il faut être persuadé, qu'Il dispose de nous avec une souveraine sagesse, justice et bonté qui ne peut errer.

8.
Il était de la Providence de Dieu d'ouvrir une école de vérité aux hommes afin qu'ils n'ignorassent pas de quelle manière il faut le servir et l'honorer.

9.
Dieu n'explique ses volontés que par son unique oracle, qui est l'Église Catholique Romaine, hors de laquelle il n'y peut avoir de salut. Il faut se soumettre aveuglément et sans réplique à tous ses décrets.

10.
Cette succession jamais interrompue, depuis S. Pierre jusqu'au présent Innocent XI, rend chrétiens tous ceux qui le sont. On admire avec raison qu'il y ait des chrétiens, ou se disant tels, qui puissent douter de ce visible chef de l'Église.

11.
Dieu a voulu autoriser le pape et l'Église d'une si admirable manière, par tant de miracles, par tant de conciles et d'autres merveilles que tout homme raisonnable ne peut douter de l'accomplissement de la magnifique promesse qu'Il a faite de les faire prévaloir à l'enfer jusqu'à la fin des siècles. Il a voulu que le gouvernement de son Église fût monarchique: Il a donné son infaillibilité au pape et non pas aux conciles; le pape est tout sans eux, et ils ne sont rien sans lui. Il ne doit rendre compte qu'à Dieu seul de ses actions.

12.
Tous les rois, monarques et empereurs doivent vénération, obéissance, services et respect au pape, comme au vicaire de Dieu, de qui ils tiennent leur être, et leur grandeur.

13.
L'invocation et la vénération que nous professons à la mère de Dieu, aux anges et au reste des saints, est aussi juste que les blasphèmes des hérétiques sont abominables sur ces sujets; nous adorons Dieu et sa miséricorde en eux; nous le remercions de tous les mérites et grâces dont Il les a prévenus, de la vertu et de la gloire dont Il les a couronnés; nous nous efforçons d'imiter leurs vertus et leur exemple, et nous demandons à Dieu la grâce de les avoir pour nos intercesseurs auprès de sa divine Majesté, et nous n'adorons en eux que Dieu seul comme l'unique source de toutes les grâces, miracles et vertus qu'ils opèrent pour sa gloire.

14.
Le néant et le péché sont le partage de l'homme, tout le reste est de Dieu. La gloire Lui en soit donnée dans le temps et dans l'éternité!

15.
Il faut s'efforcer d'agir toujours le mieux qu'on peut; mais quand on a bronché, même quand on est tombé, il ne faut pas croire tout perdu; il faut se relever le plus tôt qu'on peut, avec l'aide de Dieu.

16.
L'obstination dans le mal est le crime des démons.

17.
En demandant pardon à Dieu de nos fautes, on devrait le remercier aussi de toutes celles que nous n'avons pas commises, connaissant que c'est sa pure bonté qui nous en a préservés, et non pas notre force ni notre vertu.

18.
Nous sommes faits pour aimer, admirer et adorer Dieu, et de plus nous ne sommes nés que pour nous occuper éternellement de Lui en cette glorieuse manière. Quel bonheur! et qu'il est peu connu!

19.
La vertu qui n'a pas Dieu pour son unique but, n'est pas vertu, mais pure vanité.

20.
Notre gloire et notre félicité ne dépend que de Dieu et de nous.

21.
Qu'on examine son cœur, on trouvera que rien n'est capable de le remplir, ni de le consoler, que Dieu.

22.
Il ne faut pas souffrir dans le cœur aucun sentiment qui puisse faire honte à lui-même.

23.
Il n'y a point de sentiment criminel qui ne soit bas et indigne.

24.
Il faut être bien persuadé que la vertu vaut mieux que la fortune.

25.
Il n'y a point de fortune, quelque grande, quelque éclatante qu'elle puisse être, qui mérite qu'on l'achète au prix d'une méchante action.

26.
L'ambition qui s'établit par des crimes, se détruit et ne saurait arriver à son but, qui est la gloire.

27.
La vie passe comme un torrent qui coule toujours et ne s'arrête jamais.

28.
Tout ce qui finit ne mérite pas ni l'amour, ni l'estime de la créature raisonnable.

29.
La vie serait peu de chose, et la mort ne serait rien, si l'âme n'était immortelle.

30.
Il importe peu en quel état, ou de quelle manière l'on passe cette vie. Elle ne vaut pas ni la peine, ni les soins qu'on s'en donne, si on la considère simplement en elle-même.

31.
Tout homme qui craint la mort, n'est capable de rien de grand.

32.
Il faut ni craindre, ni désirer la mort.

33.
Il ne faut pas s'étonner que les hommes aient des faiblesses et des défauts; il faut admirer ceux qui n'en ont pas, s'il s'en trouve.

34.
J'estime Cyrus, Alexandre, les deux Scipions, César, Almansor, parce qu'il me semble que leurs âmes étaient encore plus grandes que leur grande fortune.

35.
Les grandeurs sont comme les parfums; ceux qui les portent, ou ne les sentent pas, ou ne les sentent guère.

36.
La conscience est l'unique miroir qui ne trompe, ni ne flatte pas; elle fait tout voir et tout sentir.

37.
On ne saurait se douter de son néant quand on regarde Dieu, et cette vue produit une véritable et sincère humilité dans l'âme.

38.
Cette humilité remplit l'âme de joie et de confiance, parce qu'on est ravi de savoir qu'on n'est rien, et que Dieu est tout.

39.
On ne saurait tirer d'autre profit du péché fait, qu'une extrême humilité; car le péché nous humilie encore plus que le néant.

40.
La tranquillité dont se vantaient les philosophes, était fausse; eux-mêmes étaient des fanfarons et des trompeurs.

41.
Nos hypocrites ont pris leur place dans le monde; ils jouent la même comédie avec d'autres grimaces, et un extérieur différent.

42.
Souvent il n'y a pas des gens plus scélérats au monde, que ceux qui font profession d'être plus gens de bien que le reste des hommes.

43.
Si l'on prenait autant de soin d'être homme d'honneur que l'on prend à le paraître, on le deviendrait.

44.
Nous avons un juge, qui est Dieu, et un témoin, qui est notre conscience; l'un et l'autre ne se peuvent tromper; il faut conter pour rien tout le reste du monde.

45.
La vertu n'a point d'habit, ni de couleur, qui lui soient propres; elle n'affecte point d'extérieur qui la distingue.

[Allusion aux ordres religieux.]

46.
Le désespoir est l'effet de la vanité et de la faiblesse.

47.
Tout homme qui a fait une bonne action, en doit remercier Dieu qui l'a faite en lui, et il doit être le premier à l'oublier.

48.
On ne doit jamais parler de soi-même ni en bien ni en mal.

49.
Il faut compter pour rien tout le passé et vivre toujours sur de nouveaux frais.

50.
Il ne faut pas se souvenir même de ses fautes, que comme les pilotes qui ne marquent les écueils où ils ont fait naufrage, que pour les éviter.

51.
L'amour-propre n'est pas si criminel qu'on le dépeint. Le moyen de ne s'aimer pas! Dieu veut que nous nous aimions, puis qu'Il nous ordonne de l'aimer plus que nous-mêmes, et notre prochain autant que nous. Cela suppose qu'il faut s'aimer.

52.
L'on ne doit jamais rien faire à autrui, que ce qu'on veut bien souffrir des autres. Qu'on serait heureux si cette maxime était en usage!

53.
Tout ce qui plaît est permis, mais rien ne doit plaire que ce qui est juste, raisonnable et honnête.

54.
Tout ce qui n'est pas honnête, ne peut être utile.

55.
Dieu doit être notre but, et sa volonté notre règle.

56.
Il faut savoir jouir de tout ce qui est permis sans scrupule, et s'en passer aussi sans douleur.

57.
Nous avons à peu de frais tout ce qu'il nous faut.

58.
Ceux qui ont fait vœu de pauvreté, sont riches.

59.
On peut et l'on doit régler ses désirs, mais on ne saurait régler ses nécessités.

60.
Il ne faut pas envier ni le mérite, ni la vertu aux gens, mais encore moins la fortune.

61.
Les grandeurs et les dignités ne sont données aux gens qui en sont indignes, que pour nous désabuser de leur injuste estime et [de] leur faux éclat qui éblouit communément les hommes.

62.
On abuse de tout; il n'y a que la vertu dont on ne saurait abuser; elle seule rend heureux et glorieux son possesseur.

63.
Un prince qui règne doit faire régner Dieu partout où il commande. Il doit renvoyer à Dieu toute sa grandeur et toute sa gloire et tous ses travaux, pour lui en faire un perpétuel hommage.

64.
Il faut qu'un prince se considère comme un esclave couronné du public, qui travaille pour des gens qui ne sauraient être jamais contents de lui, quelque merveille qu'il fasse.

65.
Les récompenses qu'on doit espérer des hommes, sont l'injustice, et l'ingratitude. Ils n'en ont point d'autres; ce sont les fruits d'ici-bas. La gloire et la félicité nous attendent dans le ciel.

66.
Si les princes connaissaient leur devoir, personne ne voudrait l'être.

67.
La félicité publique et particulière des peuples fait la grandeur et la gloire des princes; toute autre est fausse.

68.
Les hommes ne méritent pas les grands princes, et ne les connaissent pas qu'après les avoir perdus.

69.
Tout homme qui n'est pas beaucoup au-dessus de son rang, quelque élevé qu'il soit, ne peut jamais le mériter.

70.
Le plus grand plaisir de l'élévation est celui d'avoir de quoi faire du bien aux autres hommes, même aux ennemis et aux ingrats.

71.
Tout homme qui prétend la reconnaissance de ses bienfaits, mérite l'ingratitude qui en est presque inséparable.

72.
Le monde n'a pas de quoi satisfaire à un grand cœur, quand même il se donnerait tout entier à lui.

73.
On [ne] se repent jamais d'avoir pardonné les offenses, on se repent presque toujours de les avoir punies, quelque juste qu'ait été la punition.

74.
Un grand cœur ne peut se venger quand il est le plus faible, et ne doit pas se venger quand il est le plus fort.

75.
Il ne faut se venger que par des bienfaits. Toute autre vengeance, quoique juste, n'est pas si digne d'une âme héroïque.

76.
Il n'y a point de plaisir plus grand que celui qu'une bonne action donne, ni de victoire plus glorieuse que celle qu'on remporte sur soi-même.

77.
L'on ne doit chercher qu'en soi-même le commencement et la fin de sa maison.

78.
Il ne faut jamais manquer à son devoir, ni par l'intérêt, ni par crainte.

79.
Pour faire toute chose noblement et dignement, il faut n'avoir autre but que celui de plaire et d'obéir à Dieu. Il faut être bien persuadé que les enfants, neveux et toute autre sorte de parents, vrais ou postiches héritiers, sont nos plus grands ennemis. On fait infailliblement un ennemi dès qu'on déclare un héritier. Cependant il faut laisser son bien à quelqu'un, et ce quelqu'un se moquera infailliblement de nous. Dieu seul n'est pas ingrat.

80.
Si l'on aimait bien Dieu, on ne l'oublierait jamais.

81.
L'amour efface et consume toutes les fautes, et tous les crimes; dès qu'on aime Dieu, on est innocent.

82.
Quoiqu'on nous dise de notre mérite, ou de nos défauts, on ne nous apprend rien de nouveau, et nous en savons toujours nous-mêmes plus qu'on nous a dit, pourvu qu'on nous dise la vérité.

83.
La vie ressemble à une belle symphonie qui charme, et qui plaît, mais qui dure trop peu.

84.
Le passé est écoulé, l'avenir est incertain; le présent n'est qu'un point, mais de ce terrible point dépendra un jour notre éternité.

85.
Les hommes ne seraient ni traîtres, ni menteurs, s'ils n'étaient faibles et sots.

86.
Il faut tâcher d'être effectivement ce que l'on veut paraître.

87.
La flatterie n'est pas si dangereuse qu'on s'imagine. Au lieu de donner de la vanité, elle fait honte à ceux à qui on donne l'ences qu'ils ne méritent pas, et souvent elle inspire le dessein de le mériter.

88.
Je défie à tous les flatteurs du monde de faire croire à un tyran qu'il est aimé, à un sot qu'il est habile, à un poltron qu'il est brave, à un ignorant qu'il sait, à une vieille qu'elle est jeune, à une femme de mauvaise vie qu'elle est chaste; enfin il n'y a que la vérité qui nous persuade.

89.
Tout crime est une rude pénitence à celui qui l'a commis.

90.
Il faut unir la fortune et la vertu ensemble pour être heureux et content. Toutefois on peut se passer de la fortune, mais on ne saurait, sans être malheureux, se passer de la vertu, car on ne saurait sans elle plaire à Dieu.

91.
Il est plus facile de tromper les autres que nous-mêmes sur notre propre sujet.

92.
Ceux qui ont appelé la jeunesse une fièvre, ont peut-être raison; mais je voudrais que cette fièvre me durât pour toute ma vie, quand même elle me ferait rêver.

93.
Il y a si peu de différence entre la sagesse et la folie, que cette différence ne mérite pas d'être considérée à l'égard du peu de temps que dure cette vie.

94.
Les bienfaits font presque toujours des ingrats, et rarement des amis. Cela ne doit pas empêcher qu'on ne fasse toujours du bien quand on peut.

95.
L'éclat d'un mérite héroïque éblouit comme le soleil; les hommes ne les connaissent pas, et ne sauraient lui donner son prix.

96.
Il faut être plus avare de son temps que de son argent; cependant on prodigue cet inestimable trésor si pitoyablement.

97.
Il ne faut pas qu'on s'abandonne aux plaisirs et aux divertissements au préjudice de son devoir, ni de ses occupations plus sérieuses; à cela près, ils sont aussi nécessaires dans la vie que le repos et la nourriture.

98.
Les plaisirs et les divertissements d'un honnête homme, et surtout d'un prince, doivent être nobles et honnêtes. Il n'en doit jamais prendre qui soient indignes de ce caractère.

99.
On doit savoir les exercices nobles du corps, mais il ne faut pas en faire métier.

100.
Les rois seuls doivent régner; tout le reste doit obéir et exécuter leurs ordres.

Swedish translation (my own):

SENTIMENTEN.

1.
Det finns ofelbart en Gud, som är den enda principen och det yttersta målet för allting.

2.
Denne Gud är rättvis, han är vis, han är god, han är allsmäktig. Han förtjänar att bli beundrad, älskad, dyrkad, fruktad och åtlydd av alla rimliga varelser, och detta enbart för att han är Gud.

3.
Allt som kan sägas vara mest värdigt Gud kan inte definiera honom. Han är obegriplig och outsäglig; han dyrkas värdigt endast genom tystnad, beundran och kärlek.

4.
Den vackraste av alla böner är kärlekens, resignationens och tystnadens bön; men det är Gud allena som lär oss detta språk. De flesta människor förstår det nästan inte.

5.
Ingenting kan göras mer rättvist eller mer värdigt Gud än att helt och hållet överlämna sig till honom, för liv och för död, för tid och för evighet.

6.
Vi måste tro på honom själv och på allting endast vad han vet och vad han vill; detta är det enda sättet att aldrig bli bedragna.

7.
Vi måste vara övertygade om att han förser oss med en suverän visdom, rättvisa och godhet som inte kan fela.

8.
Det var i Guds Försyn att öppna en sanningens skola för människorna så att de inte skulle vara okunniga om hur de skall tjäna och ära honom.

9.
Gud förklarar sin vilja endast genom sitt enda orakel, som är den romersk-katolska Kyrkan, utanför vilken det inte kan finnas någon frälsning. Vi måste blint och utan att ifrågasätta underkasta oss alla dess förordningar.

10.
Denna aldrig avbrutna följd, från Petrus till nuvarande Innocentius XI, gör alla som är kristna till det. Vi beundrar med rätta att det finns kristna, eller de som kallar sig sådana, som kan tvivla på detta synliga huvud för Kyrkan.

11.
Gud har velat bemyndiga påven och Kyrkan på ett så underbart sätt, genom så många mirakel, så många koncilier och andra underverk, att ingen förnuftig människa kan tvivla på uppfyllandet av det storslagna löfte han gav att låta dem segra i helvetet till tidens slut. Han ville att hans Kyrkas styre skulle vara monarkiskt: han har givit påven ofelbarhet och inte koncilierna; påven är allt utan dem, och de är ingenting utan honom. Han måste endast redogöra för sina handlingar inför Gud.

12.
Alla konungar, monarker och kejsare är skyldiga påven vördnad, lydnad, tjänst och respekt, liksom Guds ställföreträdare, från vilken de härleder sin varelse och sin storhet.

13.
Den åkallan och vördnad vi bekänner oss till Guds moder, till änglarna och till resten av helgonen är lika rättvis som kättarnas hädelser är avskyvärda i dessa ämnen. Vi tillber Gud och hans barmhärtighet i dem; vi tackar honom för alla förtjänster och nådegåvor som han har skänkt dem, för den dygd och härlighet som han har krönt dem med. Vi strävar efter att efterlikna deras dygder och exempel, och vi ber Gud om nåden att ha dem som våra medlare hos hans gudomliga Majestät. Vi tillber i dem Gud allena som den enda källan till alla de nådegåvor, mirakel och dygder som de verkar för hans ära.

14.
Intethet och synd är människans öde; allt annat är Guds. Äran vare honom för dem i tid och evighet!

15.
Vi måste alltid sträva efter att göra vårt bästa; men när vi har snubblat, även när vi har fallit, får vi inte tro att allt är förlorat; vi måste resa oss upp så snart vi kan, med Guds hjälp.

16.
Envishet i ondska är demonernas brott.

17.
När vi ber Guds förlåtelse för våra fel, bör vi också tacka honom för alla dem vi inte har begått, i vetskap om att det är hans rena godhet som har bevarat oss från dem, och inte vår styrka eller vår dygd.

18.
Vi är skapade för att älska, beundra och dyrka Gud, och dessutom är vi födda endast för att evigt sysselsätta oss med honom på detta härliga sätt. Vilken lycka! och hur lite känt det är!

19.
Dygd som inte har Gud som sitt enda mål är inte dygd, utan ren fåfänga.

20.
Vår ära och lycka beror endast på Gud och på oss.

21.
Om man granskar sitt hjärta, kommer man att finna att ingenting kan fylla eller trösta det utom Gud.

22.
Man får inte tåla någon känsla i sitt hjärta som kan skämma en själv.

23.
Det finns ingen kriminell känsla som inte är låg och ovärdig.

24.
Man måste vara väl övertygad om att dygd är värd mer än lycka.

25.
Det finns ingen lycka, hur stor eller lysande den än må vara, som är värd att köpa till priset av en ond handling.

26.
Ambition som etableras genom brott förstör sig själv och kan inte uppnå sitt mål, vilket är ära.

27.
Livet flyter fram som en ström som alltid flyter och aldrig slutar.

28.
Allt som tar slut förtjänar inte kärlek eller uppskattning från en förnuftig varelse.

29.
Livet vore föga någonting, och döden vore ingenting, om själen inte vore odödlig.

30.
Det spelar liten roll i vilket tillstånd eller på vilket sätt man tillbringar detta liv. Det är inte värt besväret eller omsorgen man tar för det, om man betraktar det enbart i sig självt.

31.
Den som fruktar döden är inte kapabel till något stort.

32.
Vi borde varken frukta eller åtrå döden.

33.
Man borde inte bli förvånad över att människor har svagheter och fel; man borde beundra dem som inte har dem, om några.

34.
Jag uppskattar Kyros, Alexander, de två Scipior, Caesar och Almansur, ty det förefaller mig som om deras själar var ännu större än deras stora lycka.

35.
Storheter är som parfymer; de som bär dem antingen luktar dem inte eller knappt.

36.
Samvetet är den enda spegeln som varken bedrar eller smickrar; den låter oss se och känna allt.

37.
Man kan inte tvivla på sin intethet när man ser på Gud, och denna syn framkallar en sann och uppriktig ödmjukhet i själen.

38.
Denna ödmjukhet fyller själen med glädje och tillförsikt, ty man njuter av att veta att man är ingenting och att Gud är allt.

39.
Man kan inte dra någon annan nytta av begången synd än extrem ödmjukhet; ty synden ödmjukar oss ännu mer än intetheten.

40.
Den lugn som filosoferna skröt om var falsk; de var själva skrytsamma och bedragare.

41.
Våra hycklare har tagit sin plats i världen; de spelar samma komedi med andra grimaser och ett annat yttre.

42.
Ofta finns det inga mer skurkaktiga människor i världen än de som påstår sig vara mer rättskaffens än resten av mänskligheten.

43.
Om man var lika noga med att vara en hedersman som man gör för att framstå som den, skulle man bli den.

44.
Vi har en domare, som är Gud, och ett vittne, som är vårt samvete; ingen av dem kan bedras; man får inte räkna allt annat i världen för något.

45.
Dygd har ingen egen klädsel eller färg; den påverkar inte något yttre som utmärker den.

[Anspelning på religiösa ordnar.]

46.
Förtvivlan är effekten av fåfänga och svaghet.

47.
Var och en som har gjort en god gärning måste tacka Gud, som utfört den i honom, och han måste vara den första att glömma den.

48.
Man får aldrig tala om sig själv vare sig gott eller ont.

49.
Man måste räkna allt det förflutna för ingenting och alltid leva på nya kostnader.

50.
Man får inte ens minnas sina fel, likt styrmän som markerar reven där de har lidit skeppsbrott bara för att undvika dem.

51.
Självkärlek är inte så kriminellt som det framställs. Sättet att inte älska sig själv! Gud vill att vi skall älska oss själva, och sedan befaller han oss att älska honom mer än oss själva, och vår nästa lika mycket som oss själva. Detta förutsätter att vi måste älska oss själva.

52.
Man får aldrig göra något mot andra utom vad man är villig att tillåta från andra. Hur lyckliga vi skulle vara om denna maxim var i praktiken!

53.
Allt som behagar är tillåtet, men ingenting får behaga utom det som är rättvist, rimligt och ärligt.

54.
Allt som inte är ärligt kan inte vara användbart.

55.
Gud måste vara vårt mål, och hans vilja vår styrelse.

56.
Man måste veta hur man njuter av allt som är tillåtet utan skrupler, och hur man klarar sig utan det utan smärta.

57.
Vi har allt vi behöver till en låg kostnad.

58.
De som har avlagt ett fattigdomslöfte är rika.

59.
Man kan och måste reglera sina begär, men man kan inte reglera sina behov.

60.
Man får inte avundas människor deras förtjänster eller dygd, men än mindre deras lycka.

61.
Storheter och värdigheter ges till dem som är ovärdiga dem, bara för att beröva oss deras orättvisa uppskattning och deras falska ekla, som ofta bländar människor.

62.
Man missbrukar allt; det är bara dygd som man inte kan missbruka; den ensamma gör dess innehavare lycklig och ärorik.

63.
En furste som regerar måste låta Gud regera överallt där han befaller. Han måste återsända all sin storhet, all sin ära och alla sina verk till Gud, för att visa honom evig hyllning.

64.
En furste måste betrakta sig själv som en slav krönt av allmänheten, som arbetar för människor som aldrig kan vara nöjda med honom, oavsett vilka underverk han gör.

65.
De belöningar man bör hoppas på från människor är orättvisa och otacksamhet. De har inga andra; de är frukterna av här nere. Ära och lycka väntar oss i himlen.

66.
Om furstar kände sin plikt, skulle ingen vilja vara en.

67.
Folkens offentliga och privata lycka gör furstar till storhet och ära; allt annat är falskt.

68.
Människor förtjänar inte stora furstar och känner dem inte förrän de har förlorat dem.

69.
Varje man som inte är långt över sin rang, hur upphöjd han än må vara, kan aldrig förtjäna den.

70.
Den största glädjen med upphöjelse är att ha möjlighet att göra gott mot andra människor, även mot fiender och de otacksamma.

71.
Varje människa som påstår sig vara tacksam för sina välgärningar förtjänar den otacksamhet som är nästan oskiljaktig från dem.

72.
Världen har ingenting som tillfredsställer ett stort hjärta, även om den skulle ge sig helt åt det.

73.
Man ångrar aldrig att ha förlåtit förolämpningar; man ångrar nästan alltid att ha straffat dem, hur rättvist straffet än har varit.

74.
Ett stort hjärta kan inte hämnas när det är som svagast och bör inte hämnas när det är som starkast.

75.
Man bör bara hämnas sig med välgärningar. All annan hämnd, hur rättvis den än är, är inte så värdig en heroisk själ.

76.
Det finns ingen större glädje än den som en god handling ger, inte heller en mer härlig seger än den man vinner över sig själv.

77.
Man måste bara inom sig själv söka början och slutet på sitt hus.

78.
Man får aldrig misslyckas med sin plikt, varken genom intresse eller genom rädsla.

79.
För att göra något ädelt och värdigt får man inte ha något annat mål än att behaga och lyda Gud. Man måste vara väl övertygad om att barn, nevöer och alla andra slags släktingar, sanna eller falska arvingar, är våra största fiender. Man skaffar sig ofelbart en fiende så snart man tillkännager en arvinge. Man måste dock lämna sin rikedom till någon, och den någon kommer ofelbart att håna oss. Gud allena är inte otacksam.

80.
Om vi verkligen älskade Gud skulle vi aldrig glömma honom.

81.
Kärleken utplånar och förtär alla fel och brott; så snart vi älskar Gud är vi oskyldiga.

82.
Vad man än berättar för oss om våra förtjänster eller avslöjar våra fel, lär man oss inget nytt, och vi själva vet alltid mer än vi har fått veta, förutsatt att man säger oss sanningen.

83.
Livet är som en vacker symfoni, som charmerar och behagar, men varar för kort.

84.
Det förflutna är över, framtiden är osäker; nuet är bara en punkt, men på denna fruktansvärda punkt kommer en dag vår evighet att bero.

85.
Människor skulle varken vara förrädare eller lögnare om de inte vore svaga och dåraktiga.

86.
Man måste försöka att effektivt vara den man vill framstå som.

87.
Smicker är inte så farligt som vi föreställer oss. Istället för att ge fåfänga, skämmer det dem man ger rökelse till som de inte förtjänar, och ofta inspirerar det till avsikten att förtjäna den.

88.
Jag utmanar alla smickrare i världen att få en tyrann att tro att han är älskad, en dåre att han är smart, en fegis att han är modig, en okunnig man att han vet något, en gammal kvinna att hon är ung, en kvinna med dåligt liv att hon är kysk; i slutändan är det bara sanningen som övertygar oss.

89.
Varje brott är en hård botgöring för den som har begått det.

90.
Man måste förena lycka och dygd för att vara lycklig och nöjd. Man kan dock klara sig utan lycka, men man kan inte, utan att vara olycklig, klara sig utan dygd, ty man inte kan behaga Gud utan den.

91.
Det är lättare att lura andra än oss själva om oss själva.

92.
De som har kallat ungdomen för en feber har kanske rätt; men jag skulle vilja att denna feber skulle vara mig hela livet, även om den gjorde mig delirisk.

93.
Det är så liten skillnad mellan visdom och galenskap att denna skillnad inte förtjänar att beaktas med tanke på den korta tid detta liv varar.

94.
Goda gärningar skapar nästan alltid otacksamma människor och sällan vänner. Detta bör inte hindra oss från att alltid göra gott när vi kan.

95.
Den heroiska förtjänstens briljans bländar som solen; människor känner inte igen den och kan inte sätta ett pris på den.

96.
Man bör vara girigare med sin tid än med sina pengar; ändå slösar man så ynkligt med denna ovärderliga skatt.

97.
Man bör inte överge sig åt nöjen och förnöjelser till prejudis för sin plikt, inte heller sina allvarligare sysselsättningar; bortsett från det är de lika nödvändiga i livet som vila och mat.

98.
En ärlig mans, och särskilt en furstes, nöjen och förnöjelser måste vara ädla och ärliga. Han får aldrig delta i några som helst som är ovärdiga denna karaktär.

99.
Man måste känna till kroppens ädla övningar, men man får inte göra dem till ett yrke.

100.
Enbart konungar måste regera; alla andra måste lyda och utföra deras befallningar.

English translation (my own):

THE SENTIMENTS.

1.
There is infallibly one God, who is the sole principle and the ultimate end of all things.

2.
This God is just, He is wise, He is good, He is all-powerful. He deserves to be admired, loved, adored, feared and obeyed by all reasonable creatures, and this solely because He is God.

3.
All that can be said most worthy of God cannot define Him. He is incomprehensible and ineffable; He is worthily worshipped only through silence, admiration and love.

4.
The most beautiful of all prayers is that of love, resignation and silence; but it is God alone who teaches us this language. Most men hardly understand it.

5.
Nothing can be done more justly, nor more worthy of God, than to resign oneself entirely to Him, for life and for death, for time and for eternity.

6.
We must believe of Himself and of all things only what He knows and what He wills; this is the only way to never be deceived.

7.
We must be persuaded that He disposes of us with a sovereign wisdom, justice, and goodness that cannot err.

8.
It was in the Providence of God to open a school of truth to men so that they would not be ignorant of how to serve and honour Him.

9.
God explains His will only through His sole oracle, which is the Roman Catholic Church, outside of which there can be no salvation. We must submit blindly and without question to all its decrees.

10.
This never-interrupted succession, from St. Peter to the present Innocent XI, makes Christian all who are so. We rightly admire that there are Christians, or those who call themselves such, who can doubt this visible head of the Church.

11.
God has willed to authorise the Pope and the Church in such a wonderful manner, through so many miracles, so many councils and other wonders, that no reasonable man can doubt the fulfilment of the magnificent promise He made to make them prevail in Hell until the end of time. He willed that the government of His Church should be monarchical: He has given infallibility to the Pope and not to the councils; the Pope is everything without them, and they are nothing without him. He must account for his actions only to God.

12.
All kings, monarchs and emperors owe veneration, obedience, service and respect to the Pope, as to the Vicar of God, from whom they derive their being and their greatness.

13.
The invocation and veneration we profess to the Mother of God, to the angels and to the rest of the saints is as just as the blasphemies of heretics are abominable on these subjects. We adore God and His mercy in them; we thank Him for all the merits and graces with which He has bestowed them, for the virtue and glory with which He has crowned them. We strive to imitate their virtues and example, and we ask God for the grace to have them as our intercessors with His divine Majesty. We adore in them God alone as the sole source of all the graces, miracles and virtues they work for His glory.

14.
Nothingness and sin are the lot of man; all else is God's. The glory be to Him for them in time and eternity!

15.
We must always strive to do the best we can; but when we have stumbled, even when we have fallen, we must not believe all is lost; we must get up as soon as we can, with God's help.

16.
Obstinacy in evil is the crime of demons.

17.
In asking God's forgiveness for our faults, we should also thank Him for all those we have not committed, knowing that it is His pure goodness that has preserved us from them, and not our strength or our virtue.

18.
We are made to love, admire and adore God, and moreover, we were born only to eternally occupy ourselves with Him in this glorious way. What happiness! and how little known it is!

19.
Virtue that does not have God as its sole aim is not virtue, but pure vanity.

20.
Our glory and felicity depend only on God and on us.

21.
If one examines one's heart, one will find that nothing is capable of filling or consoling it except God.

22.
One must not suffer any feeling in one's heart that could shame oneself.

23.
There is no criminal sentiment that is not base and unworthy.

24.
One must be well-persuaded that virtue is worth more than fortune.

25.
There is no fortune, however great or brilliant it may be, that is worth buying at the price of a wicked action.

26.
Ambition that is established by crimes destroys itself and cannot achieve its goal, which is glory.

27.
Life passes like a torrent that always flows and never stops.

28.
Everything that ends does not deserve the love or esteem of a reasonable creature.

29.
Life would be little of anything, and death would be nothing, if the soul were not immortal.

30.
It matters little in what state or in what manner one spends this life. It is not worth the trouble or the care one takes for it, if one considers it simply in itself.

31.
Anyone who fears death is capable of nothing great.

32.
We should neither fear nor desire death.

33.
One should not be surprised that men have weaknesses and faults; one should admire those who do not have them, if any.

34.
I esteem Cyrus, Alexander, the two Scipios, Caesar, and Almanzor, because it seems to me that their souls were even greater than their great fortune.

35.
Greatnesses are like perfumes; those who wear them either do not smell them or hardly smell them.

36.
Conscience is the only mirror that neither deceives nor flatters; it allows us to see and feel everything.

37.
One cannot doubt one's nothingness when one looks at God, and this vision produces a true and sincere humility in the soul.

38.
This humility fills the soul with joy and confidence, because one is delighted to know that one is nothing and that God is everything.

39.
One can derive no other benefit from done sin than extreme humility; for sin humbles us even more than nothingness.

40.
The tranquility that the philosophers boasted about was false; they themselves were boasters and deceivers.

41.
Our hypocrites have taken their place in the world; they play the same comedy with other grimaces and a different exterior.

42.
Often, there are no more villainous people in the world than those make profession of being more upright than the rest of mankind.

43.
If one took as much care to be a man of honour as one takes to appear so, one would become so.

44.
We have a judge, who is God, and a witness, who is our conscience; neither can be mistaken; one must count for nothing everything else in the world.

45.
Virtue has no dress or colour of its own; it does not affect any exterior that distinguishes it.

[Allusion to religious orders.]

46.
Despair is the effect of vanity and weakness.

47.
Everyone who has done a good deed must thank God, who has performed it in him, and he must be the first to forget it.

48.
One must never speak of oneself either good or bad.

49.
One must count all the past for nothing and always live on new costs.

50.
One must not remember even one's faults, like pilots who mark the reefs where they have been shipwrecked only to avoid them.

51.
Self-love is not as criminal as it is portrayed. The way to not love oneself! God wants us to love ourselves, and then He commands us to love Him more than ourselves, and our neighbour as much as ourselves. This supposes that we must love ourselves.

52.
One should never do anything to others except what one is willing to allow from others. How happy we would be if this maxim were in practice!

53.
Everything that pleases is permitted, but nothing should please except what is just, reasonable and honest.

54.
Anything that is not honest cannot be useful.

55.
God must be our goal, and His will our rule.

56.
One must know how to enjoy everything that is permitted without scruple, and how to do without it without pain.

57.
We have everything we need at little cost.

58.
Those who have taken a vow of poverty are rich.

59.
One can and one must regulate one's desires, but one cannot regulate one's needs.

60.
One must not envy people their merit or virtue, but still less their fortune.

61.
Greatnesses and dignities are bestowed upon those who are unworthy of them, only to disabuse us of their unjust esteem and their false brilliance, which commonly dazzles men.

62.
One abuses everything; it is only virtue that one cannot abuse; it alone makes its possessor happy and glorious.

63.
A prince who reigns must make God reign everywhere where he commands. He must resend all his greatness, all his glory and all his works to God, for to pay Him perpetual homage.

64.
A prince must consider himself a slave crowned by the public, who works for people who can never be content with him, whatever wonders he does.

65.
The rewards one should hope for from men are injustice and ingratitude. They have no others; they are the fruits of here below. Glory and felicity await us in Heaven.

66.
If princes knew their duty, no one would want to be one.

67.
The public and private felicity of peoples makes the greatness and glory of princes; everything else is false.

68.
Men do not deserve great princes and do not know them until they have lost them.

69.
Any man who is not far above his rank, however elevated he may be, can never deserve it.

70.
The greatest pleasure of elevation is that of having the means to do good to other men, even to enemies and to the ungrateful.

71.
Any man who claims gratitude for his good deeds deserves the ingratitude that is almost inseparable from them.

72.
The world has nothing to satisfy a great heart, even if it were to give itself entirely to it.

73.
One never repents of having forgiven offenses; one almost always repents of having punished them, however just the punishment has been.

74.
A great heart cannot avenge itself when it is weakest and should not avenge itself when it is strongest.

75.
One should only avenge oneself with good deeds. Any other revenge, however just, is not so worthy of a heroic soul.

76.
There is no greater pleasure than that which a good action gives, nor a more glorious victory than that which one wins over oneself.

77.
One must seek only within oneself the beginning and the end of one's house.

78.
One must never fail in one's duty, neither through interest nor through fear.

79.
To do anything nobly and worthily, one must have no other goal than that of pleasing and obeying God. One must be well-persuaded that children, nephews and all other kinds of relatives, true or false heirs, are our greatest enemies. One infallibly makes an enemy as soon as one declares an heir. However, one must leave one's wealth to someone, and that someone will infallibly mock us. God alone is not ungrateful.

80.
If we truly loved God, we would never forget Him.

81.
Love erases and consumes all faults and all crimes; as soon as we love God, we are innocent.

82.
Whatever one tells us about our merits or about our faults, one teaches us nothing new, and we ourselves always know more than we have been told, provided that one tells us the truth.

83.
Life is like a beautiful symphony, that charms and pleases, but lasts too short.

84.
The past is over, the future is uncertain; the present is only a point, but on this terrible point will one day depend our eternity.

85.
Men would be neither traitors nor liars if they were not weak and foolish.

86.
One must try to effectively be what one wants to appear as.

87.
Flattery is not as dangerous as we imagine. Instead of giving vanity, it does shame to those to whom one gives incense that they do not deserve, and often it inspires the design of deserving it.

88.
I defy all the flatterers in the world to make a tyrant believe that he is loved, a fool that he is clever, a coward that he is brave, an ignorant man that he knows, an old woman that she is young, a woman of bad life that she is chaste; in the end, only the truth persuades us.

89.
Every crime is a harsh penitence for the one who has committed it.

90.
One must unite fortune and virtue in order to be happy and content. However, one can do without fortune, but one cannot, without being unhappy, do without virtue, because one cannot please God without it.

91.
It is easier to deceive others than ourselves about ourselves.

92.
Those who have called youth a fever are perhaps right; but I would like this fever to last me all my life, even if it made me delirious.

93.
There is so little difference between wisdom and madness that this difference does not deserve to be considered in regard of the short time this life lasts.

94.
Good deeds almost always make ingrates and rarely friends. This should not prevent us from always doing good when we can.

95.
The brilliance of heroic merit dazzles like the sun; men do not recognise it and cannot give a price to it.

96.
One should be more avaricious with one's time than with one's money; yet one lavishes this inestimable treasure so pitiably.

97.
One should not abandon oneself to pleasures and divertisements to the prejudice of one's duty, nor one's more serious occupations; apart from that, they are as necessary in life as rest and food.

98.
The pleasures and divertisements of an honest man, and especially of a prince, must be noble and honest. He must never partake of any that are unworthy of this character.

99.
One must know the noble exercises of the body, but one must not make a profession of them.

100.
Kings alone must reign; all the rest must obey and execute their orders.


Above: Kristina.

Note: Almanzor (al-Manṣūr (المنصور), "The Victorious"; full name Abu ʿĀmir Muḥammad ibn ʿAbdullāh ibn Abi ʿĀmir al-Maʿafiri (أبو عامر محمد بن عبد الله بن أبي عامر المعافري); born circa 938, died 1002) was a Muslim Arab Andalusi military leader and statesman in the 10th century. As the chancellor of the Umayyad Caliphate of Córdoba and hajib (chamberlain) to the weak Caliph Hisham II, Almanzor was the de facto ruler of Islamic Iberia.

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