Sources:
Histoire de Christine, reine de Suède, volume 1, pages 110 to 125, by Jean Catteau-Calleville, 1815
Drottning Christinas historia, pages 11 to 22, by Jean Catteau-Calleville, translated by unknown translator, 1821
The account:
La résolution concernant la régence avait été prise principalement d'après l'avis du chancelier Oxenstiern, qui déjà avant la mort du roi s'était rendu en Allemagne, et qu'on avait consulté par lettres. Il était, en sa qualité de chancelier, l'un des dignitaires du royaume, et plusieurs membres du sénat étaient ses proches parens. Il profita de la conjoncture pour faire passer un acte qui déterminait la forme du gouvernement sous les rapports les plus essentiels. Cet acte fut présenté à la diète en 1634, comme l'ouvrage de Gustave-Adolphe, et comme une héritage précieux de ce grand monarque; mais on n'ignorait pas qu'Oxenstiern l'avait, en grande partie, rédigé lui-même, et l'on reconnut dans plusieurs dispositions les principes favorables à l'influence des grands, qu'on accusait le ministre de vouloir établir de concert avec les familles les plus puissantes. Cependant la situation des affaires commandant l'union et même les sacrifices, le chancelier ayant acquis par ses talens et par ses services une grande considération, et l'ensemble de ses vues paraissant convenable et utile, la forme de gouvernement fut adoptée, après avoir été soumise à la discussion d'un comité, qui la modifia à quelques égards. Comme elle fut maintenue dans ses principaux points pendant le règne de Christine et celui de son successeur, qu'elle eut une grande influence sur les événemens, et, qu'envisagée relativement à son étendue, ce fut la première charte de ce genre qui parut en Europe, il faut la faire connaître plus en détail.
La religion luthérienne était prescrite comme celle du prince et de l'état. Les décrets portés sous Gustave Wasa et sous Charles IX, pour assurer la succession au trône, étaient confirmés, ainsi que l'assurance particulière donnée à Gustave-Adolphe relativement aux droits de Christine. Le chef de la nation devait régner selon les lois constitutionnellement établies aux assemblées des états. Le sénat était son conseil, il nommait les membres de ce corps, mais il ne pouvait les choisir que dans la noblesse du pays. Les sénateurs devaient être au nombre de vingt-cinq; cependant ce nombre pouvait être augmenté selon les circonstances. Les cinq dignitaires, le sénéchal, le connétable, l'amiral, le chancelier et le trésorier faisaient partie du sénat, et avaient le premier rang parmi les sénateurs. Il appartenait au sénat, non-seulement de donner des conseils au monarque, mais d'appuyer ses intérêts auprès de la nation, et ceux de la nation auprès du monarque. Ce corps formait donc un intermédiaire entre le chef et le peuple. L'administration était répartie en cinq départemens ou ministères, ceux de la justice, de la guerre, de la marine, de la chancellerie et des finances. Chacun de ces départemens était présidé par un des dignitaires, qui avait sous lui un nombre déterminé de conseillers, d'assesseurs et de secrétaires. Le royaume était divisé en vingt-trois gouvernemens et quatorze sénéchaussées sous-divisées en baillages. Tous les emplois et charges étaient à la nomination du roi; il lui était cependant recommandé de donner la préférence aux nobles pour les emplois supérieurs. Un tribunal extraordinaire composé de tous les sénateurs, des membres de toutes les cours supérieures, des gouvernemens des provinces, et des magistrats des principales villes, connaissait, au nom de la nation, des délits que leur nature ou le rang de l'accusé ne permettait point de soumettre à la procédure ordinaire. Le commandement suprême de l'armée devait être entre les mains du roi, et l'organisation des troupes ne devait dépendre que de lui. Dans les occasions importantes où il était question d'armemens extraordinaires, d'impositions nouvelles, où de changemens dans les lois, le prince convoquait la diète ou l'assemblée des états. Cette assemblée se composait du sénat, de l'ordre de la noblesse représenté par les comtes, barons et gentilshommes propriétaires, en âge de majorité; de l'ordre du clergé représenté par l'archevêque d'Upsal, les évêques et un certain nombre de curés de chaque diocèse; de l'ordre des bourgeois représenté par un bourguemestre et quelques bourgeois de chaque ville, et de l'ordre des paysans, représenté par quelques laboureurs de chaque baillage. Dans les circonstances où le bien public demandait des délibérations plus secrètes, ou des résolutions plus promptes, le prince pouvait convoquer une assemblée de notables composée de deux gentilshommes de chaque sénéchaussée, de l'archevêque et des évêques, et d'un député de Stockholm, de Gotenbourg, et des autres villes les plus considérables; en cas d'extinction de la maison royale, sans élection préalable d'un successeur, le gouvernement devait être dirigé par les dignitaires, de concert avec le sénat, jusqu'à ce que les états eussent prononcé sur la succession. En cas de minorité, l'autorité devait être également exercé par les dignitaires et le sénat, de manière cependant que le prince, parvenu en âge de majorité, aurait le droit de juger de l'administration de la régence, et de maintenir ou de rejeter les mesures prises par elle.
Cette loi constitutionnelle confirmait les dignitaires alors en fonction dans la qualité de tuteurs ou de régens. C'étaient des hommes distingués par leur mérite autant que par leur naissance, et qui avaient été mûris dans les affaires par une longue expérience. Christine reconnut toujours les obligations qu'elle leur eut, et les services qu'ils rendirent à l'état pendant sa minorité. Le sénéchal Gabriel-Gustavson Oxenstiern était recommandable par la douceur et la modération de son caractère, par sa probité scrupuleuse, et son assiduité au travail. Le connétable Jacques de la Gardie, qui, pendant le règne de Charles IX, avait conquis à la Suède une nouvelle province sur la Russie, était d'un caractère franc, loyal, et montrait dans toutes les occasions le plus grand zèle pour la gloire du royaume. L'amiral Charles Gyllenhielm, fils naturel du roi Charles IX, avait des mœurs antiques, un courage inébranlable, et s'était signalé dans la guerre de Pologne, par son dévouement à la maison royale. Une captivité très-dure de douze années, en Pologne, avait mis à l'épreuve la force de son âme, et lui avait fait prendre l'habitude de la méditation si utile aux hommes d'état. Le trésorier, Gabriel Oxenstiern, avait obtenu l'estime publique par son désintéressement et par la sagesse de sa conduite dans plusieurs conjonctures difficiles; mais de tous les tuteurs de la reine, celui qui joua le rôle le plus distingué, et qui eut le plus d'influence, ce fut Axel Oxenstiern, chancelier du royaume, et chargé du ministère des relations extérieurs.
Cet homme remarquable était né en 1583, dans un château de sa famille situé dans la province de Sudermanie. Son père avait occupé avec distinction une place dans le sénat; sa mère était de la famille Bielke, alliée à la maison royale par le second mariage de Jean III. Ce fut elle qui dirigea sa première éducation, son père lui ayant été enlevé peu d'années après sa naissance. Lorsqu'il eut fait quelques études dans son pays, Oxenstiern se rendit aux universités d'Allemagne, alors les plus célèbres, et passa plusieurs années à Rostock, à Wittemberg, à Jéna. Il soutint publiquement des thèses avec beaucoup de succès, et prit le degré de maître-ès-arts. Étant destiné à l'état ecclésiastique par sa famille, qui se flattait de le faire parvenir à l'archêveché d'Upsal, il s'appliqua principalement à la théologie, à l'histoire ecclésiastique et aux langues savantes. Cependant il étudia aussi, dès lors, le droit public, l'histoire politique, les belles-lettres, et il acheva de se former par des voyages en plusieurs pays. La nature ne l'avait pas doué d'une imagination vive et brillante; mais il montra de bonne heure une raison mâle et forte, une pénétration profonde, une grande fermeté de caractère, et beaucoup d'aptitude au travail. Sa naissance et le sentiment de ses moyens lui firent concevoir bientôt des espérances de fortune et d'élévation. L'année 1605, il se présenta à la cour de Charles IX, qui lui fit un accueil flatteur. Dans le même temps, il renonça à l'état ecclésiastique, et après avoir rempli une mission diplomatique en Mecklenbourg, il fut nommé sénateur, n'étant âgé que de ving[t]-six ans. Il inspira tant de confiance à Charles, que ce monarque, en mourant, le mit à la tête de l'administration, et lui recommanda ses enfans. Ce fut lui qui détermina le sénat et les états à donner sans délai les rênes du gouvernement à Gustave-Adolphe, rendant ainsi un juste hommage au génie de ce prince, malgré l'ambition dont il était animé lui-même. Cette conduite noble et désintéressée toucha Gustave, qui dès ce moment prit pour lui un attachement qu'il conserva toute sa vie. En 1613, il le nomma chancelier du royaume, déclarant dans les lettres patentes, qu'il ne lui donnait point d'instruction, comme c'était l'usage, parce qu'il pouvait compter sur son discernement. Ces deux hommes supérieurs, quoique d'un caractère différent, eurent toujours le même but, et ne cessèrent d'agir de concert pour l'atteindre. La confiance et les encouragemens de l'un soutenaient le zèle de l'autre, et la sage lenteur du ministre tempérait les élans où une imagination active et ardente entraînait quelquefois le monarque. Ils se rendaient souvent ensemble à Swartsiœ, domaine royal, dans une île, à quelques lieues de Stockholm, et s'entretenaient sous un grand chêne du parc attenant au château. Ce chêne existe encore, et Gustave III a fait placer à l'ombre de ses antiques rameaux un monument, qui représente le roi et le chancelier pendant leurs entretiens. Les négociations, relatives aux affaires de Danemarck, de Russie et de Pologne, avaient donné à connaître les grands talens d'Oxenstiern; mais il les développa d'une manière encore plus frappante dans les rapports où il se trouva avec les ministres de l'empereur Ferdinand et de ses alliés, lorsque la trêve eut été signée avec la Pologne, et que le roi de Suède se fut décidé à prendre une part active à la guerre d'Allemagne. Il négocia avec tant d'adresse et de prudence, qu'il fut impossible de pénétrer les intentions de la Suède, et que tous les préparatifs purent se faire sans qu'on eût aucun soupçon. La guerre ayant commencé, le chancelier fut d'abord chargé du gouvernement général de la Prusse polonaise, occupée par les troupes suédoises, et les règlemens qu'il donna relativement au commerce et aux douanes, firent entrer dans le trésor des sommes si considérables, qu'elles furent suffisantes pour entretenir une grande partie de l'armée d'Allemagne. Il se rendit ensuite au camp de Gustave, et fut employé à diriger plusieurs mouvemens militaires d'une grande importance. Quoiqu'il ne fût pas toujours d'accord avec le roi sur le plan général des opérations, il exécutait ponctuellement les ordres qu'il recevait. La bataille de Lutzen fut livrée, Gustave-Adolphe termina ses jours, et Oxenstiern se trouva placé dans une carrière où il eut occasion de déployer toutes les ressources de son génie et de son caractère.
Oxenstiern resta en Allemagne; on lui donna, au nom de Christine, des pouvoirs tels que peut-être aucun ministre n'en a jamais reçu d'aucun gouvernement. Il fut autorisé à diriger toutes les opérations militaires, à donner des ordres aux généraux, et à traiter avec les puissances directement, ou par les agens qu'il aurait nommés lui-même. On s'engageait à reconnaître et à sanctionner toutes les mesures qu'il jugerait convenable de prendre, et on ne lui imposait d'autre responsabilité que celle qui lui serait prescrite par sa propre conscience. Il exerça l'autorité dont il était revêtu, sous le titre de légat général, en Allemagne. Les autres membres de la régence se chargèrent de l'administration intérieure, et surveillèrent l'éducation de Christine, objet si important pour le bonheur des peuples et la gloire du royaume.
Les états firent rédiger eux-mêmes une instruction pour les gouverneurs et le précepteur. Ils voulurent que la reine fût exhortée soigneusement à aimer ses sujets, et accoutumée à respecter les droits de chacun, selon les lois et les coutumes; qu'elle apprît à connaître les langues, les mœurs, les usages des autres pays, mais essentiellement tout ce qui se rapportait au sien; qu'elle ne fût entourée que de personnes honnêtes et vertueuses; qu'elle étudiât l'histoire, et d'autres sciences, mais avant toutes choses, l'art de régner. Les détails de son éducation morale et littéraire furent abandonnés au discernement et à la vigilance des tuteurs. On ne perdit pas de vue cette instruction des états; et si l'on donna de grands soins à orner l'esprit de Christine, on ne négligea point de lui faire acquérir les principes et les connaissances qui pouvaient l'attacher à la nation, et la mettre en état de bien gouverner.
Le corps de Gustave-Adolphe, après avoir été embaumé en Saxe, avait été conduit à Volgast, en Poméranie, où s'était aussi rendue la veuve du roi, Marie-Éléonore. Une escadre fut expédiée de Stockholm pour transporter le corps en Suède, et pour ramener la reine; l'amiral du royaume, Charles Gyllenhielm, commandait l'escadre; il était accompagné de plusieurs sénateurs, et d'un grand nombre de personnages distingués de l'état. Tous les vaisseaux portaient les signes du deuil national, et le silence de la tristesse régnait parmi les équipages. C'était encore le triomphe du grand monarque, mais un triomphe bien différent de celui qu'on avait vu peu d'années avant, lorsque ce monarque traversait la même mer, entouré de ses généraux et d'une armée qui, après avoir souvent vaincu sous ses ordres, se préparait à cueillir de nouveaux lauriers, et lorsque, plein de vigueur, ne respirant que la gloire, il méditait, au milieu de la vaste étendue des eaux et du mouvement des vagues, ces plans hardis qui devaient produire une si mémorable révolution. Au souvenir de ses hauts faits, se mêlait le triste sentiment de sa perte, et à côté des images de la grandeur et de la puissance, se plaçaient celles qui retracent les vicissitudes humaines. Quand le corps fut arrivé à Stockholm, on le déposa dans l'église des chevaliers, où reposaient déjà les cendres de plusieurs rois. La cérémonie se fit avec la pompe la plus imposante, et dont on n'avait pas encore vu d'exemple dans le Nord. Dans le cortége, parut Christine à côté de sa mère. Cet auguste enfant, revêtu d'habits de deuil, et fondant en larmes, captiva tous les regards, et les vœux des Suédois appelèrent les bénédictions du ciel sur l'héritière d'un roi qui s'était rendu digne de leur respect, de leur amour et de leur reconnaissance.
Marie-Éléonore se livra sans réserve à la douleur et à l'abattement; elle ne cessait de pleurer et de jeter des cris plaintifs; elle fit tendre son appartement de noir, et se renferma avec sa fille dans une retraite où le jour ne pénétrait qu'à peine. Quelques regrets que Christine donnât à la mémoire de son père, elle ne pouvait, à son âge, se plaire long-temps dans l'appareil lugubre dont sa mère l'entourait. Pour faire diversion aux sentimens pénibles dont elle était accablée, et à la gêne qu'elle éprouvait, elle cherchait à se rapprocher souvent de son précepteur, et s'occupait de ses études pendant six à sept heures de suite. Marie-Éléonore persistant dans sa noire mélancolie, les sénateurs et quelques évêques lui représentèrent que sa sensibilité l'égarait, que la douleur la plus juste doit avoir un terme, et qu'une résignation courageuse aux décrets du ciel, est un devoir prescrit par la religion; on tâcha aussi de diminuer l'influence qu'elle voulait prendre sur l'éducation de Christine, parce qu'on craignait qu'elle ne détournât cette princesse de ses occupations les plus essentielles, qu'elle ne rétrécît son esprit, et n'affaiblît son caractère. Le sénat eut à ce sujet une correspondance avec le chancelier, qui fut d'avis que la reine mère devait être écartée des soins nécessaires à l'instruction de sa fille, mais qui recommanda en même temps d'user de tous les ménagemens qui lui étaient dus.
On fut bientôt frappé des dispositions heureuses et des talens supérieurs que Christine avait reçus de la nature. Elle manifestait déjà de l'élévation dans les idées et les sentimens; elle avait une mémoire très-étendue, une imagination vive et brillante. Les amusemens de son âge, les talens, et les occupations ordinaires de son sexe n'avaient point d'attraits pour elle; mais elle saisissait avec beaucoup de facilité les leçons de ses maîtres, et s'occupait avec une grande ardeur de tout ce qui pouvait l'éclairer et l'instruire. Elle était de la plus grande sobriété, et se plaisait à la chasse, aux courses à pied et à cheval, où elle déployait beaucoup d'adresse, et qui fortifiaient sa constitution.
En 1633, n'étant encore âgée que de sept ans, elle eut occasion de donner une preuve publique de la supériorité de son esprit. Le czar de Russie avait envoyé une nombreuse ambassade pour la féliciter de son avénement au trône, et pour demander la continuation de la paix. Les ambassadeurs avaient de grandes barbes, et une costume très-différent de celui des autres nations de l'Europe. Comme on craignait que cet extérieur ne fît impression sur Christine, et qu'elle n'en fût effrayée le jour de l'audience, on crut devoir l'y préparer, et on lui recommanda de ne pas avoir peur; elle fut choquée de cette précaution; «Aurai-je peur», dit-elle, «parce qu'ils ont des barbes, d'autres habits que nous, et qu'ils sont en grand nombre! je ne serai pas plus effrayée», ajouta-t-elle, «de leurs barbes que des vôtres», en désignant deux de ses tuteurs, qui en avaient également, quoique peut-être moins longues et mieux peignées que celles des Russes. Le moment de l'audience étant venu, elle reçut les ambassadeurs sans se déconcerter et eut même, pendant toute la cérémonie, une contenance imposante qui étonnat les assistans.
Le précepteur de Christine lui donnait des soins assidus. Il faisait usage, dans ses leçons, des meilleurs livres alors connus en France et en Allemagne. Pour lui faciliter l'étude du latin, et celle des langues en général, il composa lui-même une grammaire latine, qui fut imprimée à Stockholm, et qu'on réimprima en Allemagne. A l'âge de huit ans Christine savait le latin, le français, l'allemand, et connaissait les traits les plus remarquables de l'histoire. Elle apprit ensuite le grec, l'italien, l'espagnol; elle voulut avoir une idée des langues orientales, et se livra à l'étude de la philosophie et des mathématiques. Un homme aussi remarquable par son rang que par son mérite et ses connaissances, le sénateur baron de Skytte associa pendant quelque temps ses soins à ceux du précepteur pour développer les talens de la reine. C'était lui qui avait dirigé l'éducation de Gustave-Adolphe, et il désira d'avoir part à celle de sa fille, quoiqu'il fût déjà avancé en âge, et qu'il eût d'autres devoirs importans à remplir. Il fit imprimer, à l'usage de Christine, un ouvrage en langue suédoise, intitulé Du gouvernement des rois et de leurs lieutenans, dont l'auteur est inconnu, mais que l'on croit avoir été composé au commencement du quinzième siècle, à l'imitation d'un livre écrit en latin pour l'éducation de Philippe-le-Bel. Gustave-Adolphe faisait beaucoup de cas de l'ouvrage suédois, et l'avait recommandé pour l'éducation de sa fille.
Swedish translation (by anonymous translator):
Beslutet angående Riksföreståndareskapet hade förnämligast blifvit fattadt efter Kansleren Oxenstjernas råd, hvilken redan innan Konungens död hade begifvit sig till Tyskland, och skrifteligen blifvit rådfrågad. I egenskap af Kansler var han en af Rikets fem Råd, och flere medlemmar i Senaten voro hans nära slägtingar. Han betjenade sig af konjunkturen för att låta en Akt gå igenom, som betämde Regeringsformen i dess väsendtligaste hänseenden. Denna Akt framgafs på Riksdagen 1634 såsom ett verk af GUSTAF ADOLPH och såsom ett dyrbart arf efter denne store Monark; men man var icke i okunnighet om, att Oxenstjerna till större delen, sjelf hade uppsatt den, och i flere stadganden igenkände man tänkesätt, gynnande för de storas inflytande, dem man beskyllde ministern att vilja insätta i jemlikhet med de mäktigaste familjer. Då imellertid sakernas ställning fordrade enighet och äfven uppoffringar, och då Kansleren genom sina talanger och tjenster hade förvärfvat sig ett betydande anseende och det hela af hans afsigter syntes lämpligt och nyttigt, blef Regeringsformen antagen, sedan den varit underställd en Kommittées granskning, som i några afseenden inskränkte den. Som den i sina förnämsta punkter bibehölls under CHRISTINAS och hennes efterträdares regering; som den hade ett stort inflytande på händelserna, och då, betraktad relatift till sina omfattning, den var den första urkund af detta slag, som blef bekant i Europa, måste man göra den mera omständligt känd.
Lutherska religionen var föreskrifven såsom Regentens och Statens. De under GUSTAF WASA och CARL IX stadgade Påbud för att stadfästa arfsrätten till thronen, bekräftades äfvensom den åt GUSTAF ADOLPH serskildt gifna försäkran i hänseende till CHRISTINAS rättigheter. Nationens högsta Styresman borde regera efter de enligt styrelse-författningarne vid Riksförsamlingarne upprättade lagar. Senaten var hans råd, han utnämnde dess medlemmar, men kunde icke välja dem bland andra än Rikets Adel. Rådsherrarne borde till antalet vara tjugefem; detta antal kunde likväl efter omständigheterna förökas. De fem Riksråden, Drots, Marsk, Amiral, Kansler, och Skattmästare deltogo i Senaten, och hade första rummet bland Riksråden. Senaten tillhörde, icke allenast att gifva Monarken råd, utan ock att understödja hans intressen hos nationen och nationens hos Monarken. Denna corps utgjorde då en medlare mellan Regenten och Folket. Styrelsen var delad i fem departementer eller ministérer, Justitiæ- Krigs- Marin- Kansli- och Finans-departementerne. I hvart och ett af dessa departementer var en af rikets fem Råd, under hvilken stod ett bestämdt antal Rådsherrar, Assessorer och Sekreterare. Riket var deladt i 23 Landshöfdingedömen och 14 Lagsagor, underdelade uti Häradsrätter. Alla sysslor och embeten tillhörde Konungens utnämnande; likväl var honom ålagdt att i anseende till högre embeten gifva adeln företräde. En utomordentlig domstol, sammansatt af alla Råden, af Ledamöter från alla Öfver-Rätter, Läns-styrelser och de förnämsta städers Magistrater, dömde öfver de brott, som till sin natur eller för den anklagades rang, icke fingo undergå den vanliga proceduren. Högsta befälet öfver arméen skulle blifva i Konungens händer, och tropparnas organisering bero af honom allena. Vid vigtiga tillfällen, då det blef fråga om extraordinära krigsrustningar, nya pålagor, eller om ändringar i Lagarna, sammankallade Regenten Riksdag eller Ständernas församling. Denna församling utgjordes af Senaten, af Adels-Ståndet, hvars representanter voro grefvar, friherrar och besutne myndige adelsmän; af Preste-Ståndet, Erke-Biskopen i Upsala, Biskoparna och ett visst antal Kyrkoherdar från kvarje [sic] Stift; af Borgare-Ståndet, en Borgmästare och någre Borgersmän från hvarje stad, og af Bonde-Ståndet, någre Bönder från hvart härad. I de omständigheter, då det allmänna bästa fordrade hemliga rådplägningar, eller hastigare resolutioner, kunde Regenten sammankalla en församling af de förnämste i Riket, bestående af 2:ne Adelsmän från hvarje Lagsaga, af Erke-Biskopen och Biskoparna, och af en fullmäktig från Stockholm, Götheborg och de andre mest betydande städer; i fall af Konungahusets utslocknande, utan föregånget val af efterträdare, borde styrelsen föras af de fem Rikets höga Embetsmän, i förening med Senaten, till dess Ständerne utlåtit sig öfver Successionen. I fall af minderårighet, skulle Laga Makten utöfvas lika af Riks-embetena och Rådet, likväl på det sätt, att regenten, då han uppnått myndiga år, skulle hafva rättighet att döma öfver Minderårighets-regeringens förvaltande och bibehålla eller förkasta de under den tagna mått och steg.
Denna constitutionella Lag bekräftade de då tjenstgörande Riks-Embetsmän i egenskap af Förmyndare eller Riksföreståndare. Det voro män, lika utmärkte af deras förtjenst och börd, och som genom en lång erfarenhet hade fullkomnat sig i Stats-ärender. CHRISTINA erkände de förbindelser hon hade till dem, och deras under hennes minderårighet åt Staten gjorda tjenster. Riks-Drotset Gabriel Gustafson Oxenstjerna var aktningsvärd genom sin milda och stilla karakter, sin samvetsgranna redlighet och arbetsifver. Riks-Marsken Jakob Pontusson De la Gardie, som, under CARL IX:s regering eröfrat åt Sverige en ny Provins i Ryssland, var af en öppen, redlig karakter, och visade vid alla tillfällen det största nit för rikets ära. Riks-Amiralen Carl Carlsson Gyllenhjelm, Konung CARL IX:s naturlige Son, hade uråldriga seder, ett orubbeligt tillgifvenhet för Konungahuset. En ganska hård tolfårig fångenskap i Polen hade satt hans själsstyrka på prof och vänt honom vid en, för Statsmän så nyttig, djup öfverläggning med sig sjelf. Riks-Skattmästaren Gabriel Bengtson Oxenstjerna hade vunnit en allmän högaktning genom sin oegennytta och sitt kloka uppförande vid flere svåra konjunkturer; men af alla Drottningens förmyndare var Axel Oxenstjerna, Riks-Kansler och uppdragen värden om de utvärtes angelägenheterna, den som spelade den mest betydande rôle och hade största inflytandet.
Denne märkvärdige man föddes år 1583 på ett familje-gods, Fånö, i Upland. Hans far hade med utmärkt heder innehaft en plats i Senaten; hans mor var af Bjelkiska familjen, slägt med Konungahuset genom JOHAN III:s andra gifte. Det var hon, som hade inseende öfver hans första uppfostran, sedan hans far blifvit honom beröfvad få år efter hans födelse.
Då han något studerat i sitt fädernesland, begaf Oxenstjerna sig till Tysklands då mest namnkunniga Universiteter, och tillbragte flere år i Rostock, Wittenberg och Jena. Han disputerade publikt med mycken framgång och tog magister-graden. Af sin familj, som smickrade sig att se honom uppnå Erke-Biskops-värdigheten, bestämd till andliga Ståndet, vinnlade han sig i synnerhet om Theologien, kyrko-historien och lärda språken. Imellertid studerade han derefter, lagfarenheten, statskunskapen, vitterheten och fullkomnade sin bildning genom resor i flere länder. Naturen hade icke begåfvat honom med en liflig och hög inbillningskraft; men han visade tidigt ett manligt och stort förstånd, en djup skarpsinnighet, mycken karakterstyrka och skicklighet vid arbete. Hans börd och anseendet af hans rikedomar kommo honom att snart fatta lyckliga och höga förhoppningar. År 1605 visade han sig och blef smickrande emottagen vid CARL IX:s hof. Han afstod då från andliga ståndet och sedan han fullgjort en diplomatisk beskickning till Mecklenburg, blef han, vid blott 26 års ålder, utnämnd till Rådsherre. Han ingaf CARL så mycket förtroende, att denne Monark, döende, satte honom i spetsen för riksstyrelsen och anförtrodde honom sina barn. Det var han, som förmådde Rådet och Ständerna att genast lemna regerings-tömmarna åt GUSTAF ADOLPH, gifvande sålunda en rättvis hyllning åt denne furstes snille, oaktadt den ärelystnad, hvaraf han sjelf lifvades. Detta ädla och oegennyttiga behandlingssätt rörde GUSTAF, som från detta ögonblick fattade för honom en tillgifvenhet, den han bibehöll i hela sin lefnad. År 1613 utnämnde han honom till Riks-Kansler, förklarande uti sitt öppna kungabref, att han icke, efter bruket, gaf honom någon instruktion, emedan han kunde räkna på hans urskilnings-gåfva. Desse tvenne ypperlige män, fastän af en olika karakter, hade alltid samma ändamål, och upphörde icke att gemensamt handla för att ernå det. Den enas förtroende och uppmuntran underhöllo den andras nit, och ministerns kloka långsamhet hämmade de utbrott, till hvilka en liflig och häftig inbillning understundom hänförde Monarken. De gjorde ofta sällskap till Svartsjö, en kungsgård på en ö några mil från Stockholm, och samtalade under en stor ek i parken, som vetter åt slottet. Denna ek finnes ännu, och GUSTAF III lät i skuggan af dess åldriga grenar uppresa ett monument, som föreställer Konungen och Kansleren under deras samtal. Underhandlingarna i hänseende till Danmark, Ryssland och Polen, hade gjort Oxenstjernas stora talanger kända; men han utvecklade dem på ett mera intrycksfullt sätt i de förhållanden han befann sig med Kejsar FERDINANDS ministrar och hans bundsförvandter, då stilleståndet undertecknades med Polen, och Konungen af Sverige beslöt att taga en verksam del i Tyska kriget. Han underhandlade med så mycken skicklighet och klokhet, att det var omöjligt inse Sveriges afsigter, och att alla tillrustningar kunde göras utan någon misstanka. Då kriget börjades, blef Kansleren först uppdragen förvaltningen af Pohlska Preussen, besatt med Svenska troppar, och de författningar han gaf i hänseende till handeln och tullarne, indrogo i Skattkammaren så betydliga summor, att de voro tillräcklige till underhåll för en stor del af arméen i Tyskland. Han begaf sig sedan till GUSTAFS läger, och nyttjades till utförande af flere vigtiga melitäriska rörelser. Ehuru han icke alltid var ense med Konungen om den allmänna operations-planen, verkställde han punktligt alla undfångna order. Slaget vid Lützen lefvererades GUSTAF ADOLPH slutade sina dagar, och Oxenstjerna fann sig ställd på en bana, der han hade tillfälle att använda alla sitt snilles och sin karaktèrs ressurser.
Oxenstjerna blef qvar i Tyskland; man gaf honom, i CHRISTINAS namn, sådan makt och myndighet, som kanhända ännu aldrig någon minister fått af någon regering. Han berättigades att styra alla krigsoperationer, gifva order åt generalerne och att omedelbart, eller genom de agenter han sjelf utnämnde, underhandla med Makterna. Man förbandt sig att erkänna och stadfästa alla de mått och steg han skulle anse tjenligt att taga, och ålade honom ingen annan ansvarighet än den, som blefve honom föreskrefven af hans egit samvete. Under titel af Evangeliska förbundets Föreståndare, utöfvade han i Tyskland den iklädda makten och myndigheten. De öfrige förmyndare-regeringens medlemmar åtogo sig inre förvaltningen, och vakade öfver CHRISTINAS uppfostran, ett så vigtigt föremål för folkets sällhet och rikets ära.
Ständerne uppsatte sjelfve en Instruktion för guvernörerne och informatorn. De önskade, att Drottningen måtte sorgfälligt uppmanas att älska sina undersåtare, och vänjas att vörda hvars och ens rättigheter efter lagar och bruk; att hon lärde känna andra länders språk, seder och bruk, men förnämligast allt som angick hennes egit; att hon icke omgifves af andra än hederliga och dygdiga fruntimmer; att hon måtte studera historien och andra vettenskaper, men framför allt regerings-konsten. De serskilta delarne af hennes moraliska och litterära uppfostran öfverlemnades åt förmyndarenas urskillning och omtanka. Man förlorade icke denna Ständernas instruktion ur ögonsigte, och om CHRISTINAS förstånd sorgfälligt pryddes, försummade man ej [h]eller att låta förvärfva henne vid nationen och göra henne skicklig att väl regera.
Sedan GUSTAF ADOLPHS lik blifvit balsameradt i Saxen, fördes det till Wolgast i Pomern, dit Enke-Drottningen MARIA ELEONORA äfven begaf sig. En eskader afsändes från Stockholm, för att transportera liket till Sverige och föra Drottningen tillbaka; Riks-Amiralen Carl Gyllenhjelm kommenderade eskadern; han åtföljdes af flere Rådsherrar och ett stort antal statens ansedde män. Alla skeppen buro national-sorgens tecken och bedröfvelsens tystnad herrskade bland besättningen. Det var likväl en triumf för den store monarken, men en triumf mycket olika den, man sett få år förut, då denne monark öfverfor samma haf, omgifven af sina generaler och af en armée som, sedan den ofta under hans befäl segrat, beredde sig att samla nya lagrar; och då han, full af tapperhet, trängtande endast efter ära, öfverlade, på den vida hafsrymden och de upprörda böljorna, dessa dristiga planer, som skulle frambringa en så märkvärdig revolution. Med minnet af hans bragder blandade sig den sorgliga känslan af hans förlust, och vid sidan af höghetens och maktens bilder, ställdes de, som upplifvade åtankan af mensklig vansklighet. När liket ankom till Stockholm, begrafdes det i Riddarholms-kyrkan, der redan flere Konungars stoft hvilade. Ceremonien skedde med den mest vördnadsväckande prakt, och hvaraf man ännu icke sett något exempel i Norden. I processionen syntes CHRISTINA vid sin mors sida. Detta vördnadsvärda barn, klädt i sorgdrägt och smältande i tårar, fängslade alla blickar, och Svenskarnas önskningar nedkallade himlens välsignelser öfver Arfvingen efter en Konung, som gjort sig värdig deras vördnad, kärlek och tacksamhet.
MARIA ELEONORA öfverlemnade sig utan återhåll åt nedslagenhet och sorg; beständigt gret hon och uppgaf klagorop, lät kläda sitt rum med svart, och inneslöt sig med sin dotter uti en enslighet, dit dagen knappt inträngde. Ehuru mycken saknad CHRISTINA än helgade åt sin fars minne, kunde hon icke, vid sin ålder, länge finna behag uti den sorgliga högtidlighet, med hvilken hennes mor omgaf henne. För att förströ de smärtande känslor, som nedtryckte henne, och det tvång hon erfor, sökte hon att ofta närma sig till sin Lärare och sysselsatte sig sex till sju timmar beständigt med sina studier. Då MARIA ELEONORA fortfor i sin dystra melankoli, föreställde Rådsherrarna och några Biskopar henne, att hennes känsloömhet kunde störa hennes sinnen, att den rättvisaste sorg måste hafva en gräns, och att en ståndaktig undergifvenhet för himlens beslut är en af religionen föreskrifven pligt; man sökte äfven minska det inflytande hon ville hafva på CHRISTINAS uppfostran, af fruktan att hon skulle afhålla denna prinsessa från sina väsendtliga sysselsättningar, inskränka hennes förstånd och försvaga hennes karakter. Senaten brefvexlade i detta ämne med Kansleren, som var af den tanke, att Enke-Drottningen skulle skiljas från de vid hennes dotters undervisning nödiga omsorger, men som på samma gång anbefallte all den skonsamhet, man var henne skyldig.
Man förvånades snart öfver de lyckliga anlag, och ypperliga egenskaper CHRISTINA erhållit af naturen. Hon gaf redan tillkänna höghet i begrepp och tänkesätt, hade ett ganska godt minne, en liflig och förträfflig inbillningskraft. Hennes ålders nöjen, hennes köns vanliga talanger och sysselsättningar ägde ej mer för henne något behag; men hon fattade med mycken lätthet sina lärares undervisningar, och använde med stor ifver sin tid på allt, som kunde upplysa och skaffa henne insigter. Hon var mycket tarflig, roade sig med jagt, kapplöpningar och kappridningar, hvaruti hon visade mycken skicklighet, och som stärkte hennes complexion.
År 1633, då hon ännu icke var mer än sju år gammal, hade hon tillfälle att gifva ett offentligt bevis af sitt snilles öfverlägsenhet. Tzaren af Ryssland hade afsändt en talrik ambassad för att lyckönska henne öfver tillträdet till thronen, och begära fredens fortfarande. Ambassadörerne hade långt skägg och en klädedrägt, mycket olika andra Europeiska nationers. Emedan man fruktade, att detta utseende skulle göra intryck på CHRISTINA och att hon skulle blifva förskräckt deraf på audiensdagen, trodde man sig böra bereda henne dertill, och förmanade henne att icke blifva rädd. Stött af denna försigtighet, sade hon: "Skulle jag blifva rädd för det att de hafva skägg och äro så många! Jag blifver icke mera förskräckt för deras skägg än för edra", tillade hon, i det hon visade på tvenna sina förmyndare, som hade likadant skägg, ehuru kanhända mindre långt och bättre kammadt än Ryssarnas. Då audiensstunden kom, emottog hon ambassadörerne utan att blifva förvirrad, och bibehöll sätt att skicka sig, som förvånade de närvarande.
CHRISTINAS informator hade för henne en trägen omsorg. Han nyttjade vid sina undervisningar de bästa i Frankrike och Tyskland då kända böcker. För att lätta för henne Latinens och språkens allmänna studium, sammanskref han sjelf en latinsk grammatik, som trycktes i Stockholm och omtrycktes i Tyskland. Vid åtta års ålder kunde CHRISTINA Latin, Franska, Tyska, och kände de märkvärdigaste drag i historien. Derefter lärde hon Grekiska, Italienska, Spanska; hon önskade få begrepp om österländska språken, och öfverlemnade sig åt filosofiens och mathematikens studium. En man, lika så märkvärdig genom sin rang, som genom sin merit och sina kunskaper, Riks-Rådet Johan Skytte förenade någon tid med lärarens, sina omsorger för att utveckla Drottningens snille och natursgåfvor. Det var han, som handledt GUSTAF ADOLPHS uppfostran, och önskade hafva del i Dottrens, ehuru han redan var till åren och hade andra vigtiga värf att fullgöra. Han lät till CHRISTINAS bruk, trycka ett arbete under titel: Konunga- och Höfdinga-Styrelse, hvars författare är okänd, men som man tror vara skrifvit i början af femtonde århundradet, imiteradt efter en, för PHILIP den Skönes uppfostran, på latin skrifven bok. GUSTAF ADOLPH satte mycket värde på det Svenska arbetet, och hade rekommenderat det för sin dotters uppfostran.
English translation (my own):
The resolution concerning the regency had been taken mainly on the advice of the Chancellor Oxenstierna, who had already gone to Germany before the King's death, and who had been consulted by letters. He was, in his capacity as chancellor, one of the dignitaries of the kingdom, and several members of the Senate were his close relatives. He took advantage of the situation to pass an act which determined the Form of Government in the most essential respects.
This act was presented to the Riksdag in 1634, as the work of Gustav Adolf, and as a precious heritage of this great monarch; but it was not unknown that Oxenstierna had, in large part, drawn it up himself, and one recognised in several provisions the principles favourable to the influence of the great, which the minister was accused of wanting to establish in concert with the most powerful families. However, the situation of affairs requiring union and even sacrifices, the Chancellor having acquired by his talents and services a great consideration, and the whole of his views appearing suitable and useful, the Form of Government was adopted, after having been submitted to the discussion of a committee, which modified it in some respects. As it was maintained in its principal points during Kristina's reign and that of her successor, that it had a great influence on events, and, considered relatively to its extent, it was the first charter of this kind which appeared in Europe, it is necessary to make it known in more detail.
The Lutheran religion was prescribed as that of the prince and the State. The decrees passed under Gustav Vasa and Karl IX to ensure the succession to the throne were confirmed, as well as the special assurance given to Gustav Adolf relative to Kristina's rights. The chief of the nation was to reign according to the laws constitutionally established in the assemblies of the Estates. The Senate was his council, he named the members of this body, but he could only choose them from the nobility of the country. The senators were to number twenty-five; however, this number could be increased according to circumstances.
The five dignitaries, the Seneschal, the Constable, the Admiral, the Chancellor and the Treasurer were part of the Senate and had the first rank among the senators. It was up to the Senate not only to give advice to the monarch, but to support his interests with the nation, and those of the nation with the monarch. This body thus formed an intermediary between the leader and the people. The administration was divided into five departments or ministries, those of Justice, War, the Navy, the chancellery and finances. Each of these departments was presided over by one of the dignitaries, who had under him a determined number of advisers, assessors and secretaries.
The kingdom was divided into twenty-three governments and fourteen seneschalcies subdivided into bailiwicks. All jobs and charges were at the king's appointment; he was however recommended to give preference to nobles for higher jobs. An extraordinary tribunal composed of all the senators, members of all the superior courts, provincial governments, and magistrates of the principal cities, knew, in the name of the nation, of offences which their nature or the rank of the accused did not allow to be submitted to the ordinary procedure.
The supreme command of the army was to be in the hands of the King, and the organisation of the troops was to depend only on him. On important occasions, when extraordinary armaments, new taxes, or changes in the laws were in question, the prince summoned the Riksdag, or the assembly of the Estates. This assembly was composed of the Senate, the order of the nobility represented by the counts, barons and gentlemen who were landowners, of the age of majority; the order of the clergy represented by the Archbishop of Uppsala, the bishops, and a certain number of curates of each diocese; the order of the burghers, represented by a mayor and a few burghers from each city, and the order of the peasants, represented by a few ploughmen of each bailiwick.
In circumstances where the public good required more secret deliberations or more prompt resolutions, the prince could convoke an assembly of notables composed of two gentlemen from each seneschal's court, the Archbishop and bishops, and a deputy from Stockholm, Gothenburg, and the other most considerable cities; in case of extinction of the royal house, without previous election of a successor, the government was to be directed by the dignitaries, in concert with the senate, until the Estates had pronounced on the succession.
In case of minority, the authority was to be exercised equally by the dignitaries and the Senate, in such a way, however, that the prince, having reached the age of majority, would have the right to judge of the administration of the regency and to maintain or reject the measures taken by it.
This constitutional law confirmed the dignitaries then in office in the quality of guardians or regents. They were men distinguished by their merit as much as by their birth, and who had been matured in business by long experience. Kristina always recognised the obligations she had to them and the services they rendered to the State during her minority. Seneschal Gabriel Gustafsson Oxenstierna was commendable by the sweetness and moderation of his character, by his scrupulous probity, and his assiduity in work.
Constable Jakob de la Gardie, who, during the reign of Karl IX, had conquered a new province from Russia for Sweden, was of a frank, loyal character, and showed on all occasions the greatest zeal for the glory of the kingdom.
Admiral Carl Gyllenhielm, the natural son of King Karl IX, had ancient morals, unshakeable courage, and had distinguished himself in the Polish war by his devotion to the royal house. A very hard captivity of twelve years in Poland had tested the strength of his soul, and had made him acquire the habit of meditation so useful to statesmen.
The Treasurer, Gabriel Oxenstierna, had obtained public esteem by his disinterestedness and by the wisdom of his conduct in several difficult situations; but of all the Queen's guardians, the one who played the most distinguished role, and who had the most influence, was Axel Oxenstierna, Chancellor of the Realm, and charged with the ministry of external relations.
This remarkable man was born in 1583, in a castle of his family situated in the province of Södermanland. His father had occupied with distinction a place in the Senate; his mother was of the Bielke family, allied to the royal house by the second marriage of Johan III. It was she who directed his early education, his father having been taken from him a few years after his birth.
When he had done some studies in his country, Oxenstierna went to the universities of Germany, then the most famous, and spent several years at Rostock, Wittenberg, Jena. He publicly defended theses with great success, and took the degree of master of arts. Being destined for the ecclesiastical Estate by his family, who flattered themselves that he would reach the archbishopric of Uppsala, he applied himself principally to theology, ecclesiastical history and learned languages. However, he also studied public law, political history, and literature, and he completed his education by traveling in several countries.
Nature had not endowed him with a lively and brilliant imagination, but he showed early on a male and strong reason, a deep penetration, a great firmness of character, and much aptitude for work. His birth and the sentiment of his means soon made him conceive hopes of fortune and elevation. In the year 1605, he presented himself at the court of Karl IX, who gave him a flattering welcome. At the same time, he renounced the ecclesiastical Estate, and after having fulfilled a diplomatic mission in Mecklenburg, he was named senator, being only twenty-six years old.
He inspired so much confidence in Karl that this monarch, on dying, placed him at the head of the administration and recommended his children to him. It was he who induced the Senate and the Estates to give the reins of government without delay to Gustav Adolf, thus rendering a just homage to the genius of this prince, in spite of the ambition with which he himself was animated. This noble and disinterested conduct touched Gustav, who from that moment took for him an attachment which he retained all his life. In 1613, he named him Chancellor of the Realm, declaring in the letters patent that he did not give him instructions, as was the custom, because he could count on his discernment.
These two superior men, although of different characters, always had the same goal and never ceased to act in concert to attain it. The confidence and encouragement of the one supported the zeal of the other, and the wise slowness of the minister tempered the impulses into which an active and ardent imagination sometimes led the monarch. They often went together to Svartsjö, a royal domain, on an island a few leagues from Stockholm, and conversed under a large oak in the park adjoining the castle. This oak still exists, and Gustav III has had a monument placed in the shade of its ancient branches, which represents the King and the Chancellor during their conversations.
The negotiations, relating to the affairs of Denmark, Russia and Poland, had given to know the great talents of Oxenstierna; but he developed them in a still more striking manner in the relations in which he found himself with the ministers of the Emperor Ferdinand and his allies, when the truce had been signed with Poland, and the King of Sweden had decided to take an active part in the war in Germany. He negotiated with such address and prudence that it was impossible to penetrate the intentions of Sweden, and that all the preparations could be made without any suspicion.
The war having begun, the Chancellor was first charged with the general government of Polish Prussia, occupied by Swedish troops, and the regulations which he gave relative to commerce and customs, brought into the treasury such considerable sums that they were sufficient to maintain a large part of the army of Germany. He then repaired to Gustav's camp and was employed in directing several military movements of great importance.
Although he was not always in agreement with the King on the general plan of operations, he punctually executed the orders which he received. The battle of Lützen was fought, Gustav Adolf ended his days, and Oxenstierna found himself placed in a career where he had occasion to display all the resources of his genius and his character.
Oxenstierna remained in Germany; he was given, in Kristina's name, powers such as perhaps no minister ever received from any government. He was authorised to direct all military operations, to give orders to generals, and to treat with the powers directly, or through agents whom he himself had to appoint. He was bound to recognise and sanction all measures which he might think fit to take, and no other responsibility was imposed on him than that which should be prescribed to him by his own conscience. He exercised the authority with which he was invested, under the title of legate general, in Germany. The other members of the regency took charge of the internal administration and supervised Kristina's education, an object so important for the happiness of the people and the glory of the kingdom.
The Estates themselves had instructions drawn up for the governors and the preceptor. They wanted the Queen to be carefully exhorted to love her subjects and accustomed to respect the rights of each, according to the laws and customs; that she should learn to know the languages, customs, and usages of other countries, but essentially everything that related to her own; that she should be surrounded only by honest and virtuous people; that she should study history and other sciences, but above all, the art of reigning. The details of her moral and literary education were left to the discernment and vigilance of the guardians. This instruction from the Estates was not lost sight of; and if great care was taken to adorn Kristina's mind, no one neglected to make her acquire the principles and knowledge that could attach her to the nation and put her in a state to govern well.
Gustav Adolf's body, after having been embalmed in Saxony, had been taken to Wolgast, in Pomerania, to where the King's widow, Maria Eleonora, had also gone. A squadron was dispatched from Stockholm to transport the body to Sweden, and to bring back the Queen. The admiral of the kingdom, Carl Gyllenhielm, commanded the squadron; he was accompanied by several senators and a great number of distinguished personages of the State. All the vessels bore the signs of national mourning, and the silence of sadness reigned among the crews.
It was still the triumph of the great monarch, but a triumph very different from that which had been seen a few years before, when this monarch crossed the same sea, surrounded by his generals and an army which, after having often conquered under his orders, was preparing to gather new laurels, and when, full of vigour, breathing only glory, he meditated, in the midst of the vast expanse of water and the movement of the waves, those bold plans which were to produce so memorable a revolution. The memory of his great deeds was mingled with the sad feeling of his loss, and beside the images of grandeur and power were placed those which trace human vicissitudes.
When the body arrived at Stockholm, it was placed in Riddarholm Church, where the the ashes of several kings already rested. The ceremony was performed with the most imposing pomp, and of which no example had yet been seen in the North. In the procession, Kristina appeared at her mother's side. This august child, dressed in mourning clothes and melting in tears, captivated all looks, and the wishes of the Swedes called down the blessings of Heaven upon the heiress of a king who had made himself worthy of their respect, their love, and their gratitude.
Maria Eleonora gave herself up unreservedly to pain and dejection; she never stopped weeping and uttering plaintive cries. She had her apartment hung with black and shut herself up with her daughter in a retreat where daylight barely penetrated. However much regret Kristina gave to the memory of her father, she could not, at her age, enjoy herself for long in the lugubrious apparatus with which her mother surrounded her. To divert herself from the painful feelings with which she was overwhelmed, and from the discomfort she experienced, she often sought to approach her preceptor and occupied herself with her studies for six or seven hours at a time.
Maria Eleonora persisting in her dark melancholy, the senators and some bishops represented to her that her sensibility was leading her astray, that the most just pain must have an end, and that a courageous resignation to the decrees of Heaven is a duty prescribed by religion. They also tried to diminish the influence she wanted to take on Kristina's education, because they feared that she would divert this princess from her most essential occupations, that she would narrow her mind and weaken her character. The Senate had a correspondence on this subject with the Chancellor, who was of the opinion that the Queen Mother should be removed from the cares necessary for the education of her daughter, but who recommended at the same time that all the considerations due to her be used.
They were soon struck by the happy dispositions and superior talents that Kristina had received from nature. She already showed elevation in ideas and sentiments; she had a very extensive memory, a lively and brilliant imagination. The amusements of her age, the talents, and the ordinary occupations of her sex had no attraction for her, but she grasped with great ease the lessons of her masters and occupied herself with great ardour with everything that could enlighten and instruct her. She was of the greatest sobriety and took pleasure in hunting, in races on foot and on horseback, in which she displayed much address and which fortified her constitution.
In 1633, when she was only seven years old, she had occasion to give a public proof of the superiority of her mind. The Czar of Russia had sent a numerous embassy to congratulate her on her accession to the throne, and to ask for the continuation of the peace. The ambassadors had large beards, and a costume very different from that of the other nations of Europe. As it was feared that this exterior would make an impression on Kristina and that she would be frightened on the day of the audience, it was thought necessary to prepare her for it, and she was advised not to be afraid; she was shocked by this precaution.
"Will I be afraid", said she, "because they have beards, other clothes than we have, and because they are in great numbers! I will not be more frightened", she added, "of their beards than of yours", pointing to two of her guardians, who also had beards, though perhaps less long and better combed than those of the Russians.
The moment of the audience having come, she received the ambassadors without being disconcerted and even had, throughout the whole ceremony, an imposing countenance which astonished those in attendance.
Kristina's preceptor gave her assiduous care. He used in his lessons the best books then known in France and Germany. To facilitate her study of Latin, and that of languages in general, he himself composed a Latin grammar which was printed in Stockholm and reprinted in Germany. At the age of eight, Kristina knew Latin, French, German, and knew the most remarkable features of history. She then learned Greek, Italian, Spanish; she wanted to have an idea of Eastern languages and devoted herself to the study of philosophy and mathematics.
A man as remarkable for his rank as for his merit and knowledge, the senator Baron Skytte associated for some time his care with that of the preceptor to develop the Queen's talents. It was he who had directed Gustav Adolf's education, and he desired to have a share in that of his daughter, although he was already advanced in years and had other important duties to fulfill. He had printed, for Kristina's use, a work in Swedish, entitled Konnunga- och Höfdinga Styrilse, the author of which is unknown, but which is believed to have been composed at the beginning of the fifteenth century, in imitation of a book written in Latin for the education of Philip the Fair. Gustavus Adolphus thought much of the Swedish work, and had recommended it for the education of his daughter.
Above: Kristina.
Above: Gustav Adolf.
Above: Maria Eleonora.
Above: Axel Oxenstierna.
No comments:
Post a Comment