Monday, August 5, 2024

Jean Catteau-Calleville on Kristina's birth, infancy and early childhood until becoming queen

Sources:

Histoire de Christine, reine de Suède, volume 1, pages 101 to 110, by Jean Catteau-Calleville, 1815


Drottning Christinas historia, pages 5 to 11, by Jean Catteau-Calleville, translated by unknown translator, 1821


The account:

Gustave-Adolphe était revenu dans la capitale de ses états vers la fin de l'année 1626, après avoir terminé glorieusement une expédition en Pologne. Ce fut peu après son retour, le 8 décembre de la même année, que Marie-Éléonore de Brandebourg, son épouse, donna le jour à Christine. La peau brune de l'enfant, et sa voix forte, firent croire que c'était un fils, et l'on se hâta d'en instruire Gustave-Adolphe. Lorsque l'erreur eut été reconnue, la sœur du roi, la princesse Catherine, se chargea de le détromper; elle lui présenta l'enfant en lui déclarant qu'il était devenu père d'une fille. Le roi ne fit paraître aucune surprise, rendit des actions de grâces au ciel, et dit: «J'espère que cette fille me vaudra un jour un garçon; elle aura de l'esprit», ajouta-t-il, «car elle nous a tous trompés». Marie-Éléonore ne se montra pas également résignée. Ayant exprimé son mécontentement, les femmes, auxquelles la garde de la princesse était confiée, crurent pouvoir la négliger sans scrupule; elle fit plusieurs chutes dangereuses, dont sa taille souffrit de manière qu'elle eut une épaule plus avancé, elle sut cacher ce défaut avec beaucoup d'art, par sa démarche et par sa manière de s'habiller.

Au printemps de l'année qui suivit celle de la naissance de Christine, Gustave-Adolphe repassa en Pologne. Il obtint de nouveau succès, mais il fut blessé dangereusement, et plusieurs mois s'écoulèrent avant qu'il pût recouvrer ses forces. Le danger qu'il avait couru, lui servit d'avertissement. Appelé, par les circonstances, à poursuivre la carrière des combats, et Christine étant le seul appui du trône, il fit reconnaître, et sanctionner par les états, les droits de sa fille à la succession. Il traça aussi, dès ce moment, le plan de son éducation. Il voulut qu'elle fût élevée d'une manière mâle et forte, et qu'elle acquît toutes les connaissances qui donnent de l'élévation à l'esprit, de la fermeté au caractère. Lorsqu'il séjournait en Suède, il s'occupait souvent d'elle, et travaillait lui-même à la former selon ses vues. Elle avait à peine deux ans lorsqu'il la prit avec lui à Calmar. Le commandant de cette place n'osant faire tirer le canon, de peur d'effrayer l'enfant: «Faites tirer», dit le roi, «elle est la fille d'un soldat; elle doit s'accoutumer à ce bruit». Christine, au lieu d'être effrayée, battit des mains, et demanda que les salves continuassent. Le roi la fit depuis assister aux revues et aux exercices militaires, et dans ces occasions, malgré la faiblesse de son âge, elle montrait une grande satisfaction, et une contenance intrépide qui charmait son père. «Laissez-moi faire», lui disait-il, «je vous conduirai un jour dans des lieux où vous aurez contentement».

Le génie de Gustave-Adolphe, sa grandeur d'âme et sa loyauté avaient attaché à son trône et à sa personne, les familles long-temps les plus jalouses du pouvoir, et dont plusieurs venaient d'éprouver les vengeances de Charles IX. Gustave Banèr, l'un de ces sénateurs qui, s'étant déclarés pour Sigismond, furent condamnés à périr sur l'échafaud sous le règne de Charles, avait laissé plusieurs fils. Ils parurent à la cour de Gustave-Adolphe, y furent accueillis avec distinction, et se dévouèrent au service d'un monarque qui, par des procédés nobles et généreux, faisait oublier les rigueurs de son père. Jean Banèr, connu en France sous le nom de Banier, combattit à côté du roi, en Pologne, en Allemagne, et soutint, après sa morte, la gloire de ses armes. Axel Banèr, d'un génie moins brillant, mais d'un caractère intègre et franc, eut toute la confiance de Gustave, qui contracta avec lui une de ces liaisons intimes, dont les princes ont si rarement occasion de connaître les douceurs. Ce fut Axel Banèr, déjà revêtu de la dignité de sénateur, et de la charge de grand maréchal de la cour, que le roi désigna comme premier gouverneur de Christine. Il choisit pour second gouverneur, Gustave Horn, d'une famille issue de Flandre, mais depuis long-temps établie en Suède, et qui a donné à ce pays plusieurs hommes distingués. Horn avait voyagé dans la plupart des contrées de l'Europe; il parlait bien plusieurs langues, avait l'esprit cultivé, et s'était formé dans les cours étrangères à ce ton de politesse et de dignité, qui ne remplace pas le mérite et le talent, mais qui les relève et leur donne une plus grande influence. Jean Mathiæ, aumônier du roi, fut désigné pour être le précepteur de la princesse. Élevé dans les meilleures universités d'Allemagne, doué, par la nature, d'un caractère modéré et sage, Mathiæ était digne de ce choix. Il avait étudié, non-seulement la théologie, et les sciences qui s'y rapportent, mais l'histoire et les belles-lettres; et il connaissait surtout la littérature ancienne. Une sage tolérance dominait dans ses opinions religieuses, et il était, sous ce rapport, très-supérieur à son siècle. Cet homme estimable sut inspirer à Christine une grande confiance. On trouve, dans les mémoires et les lettres de cette princesse, l'expression des sentimens qu'elle conserva toujours pour lui.

Les soins paternels de Gustave-Adolphe pour sa fille, faisaient sur elle une grande impression, et contribuèrent à lui donner, dès son enfance, des sentimens élevés et la passion de la gloire. Elle avait, pour son père, l'attachement le plus vif; elle aimait à se trouver dans sa société, et se plaisait au récit des hauts faits de son courage. Ces dispositions se fortifiaient d'autant plus dans son âme, que sa mère lui donnait peu de preuves de tendresse, et ne cherchait point à la captiver. Cependant le moment approchait, où la jeune princesse devait être séparée pour toujours de son père, où ce père qui la chérissait, devait l'embrasser pour la dernière fois. Une carrière nouvelle s'ouvrit à l'activité de Gustave, et il prit la résolution de passer en Allemagne à la tête d'une armée.

Les préparatifs se faisaient avec activité, et le roi donnait des ordres importans, quand sa fille, alors âgée de quatre ans, se rendit auprès de lui pour lui adresser un discours relatif à la circonstance, et qu'on lui avait fait apprendre et répéter avec beaucoup de soin. Gustave n'y faisant pas attention, elle le prit par son buffle, et le tira vers elle; il se sentit ému, sera la princesse dans ses bras, et laissa couler des larmes. Avant son départ, il présenta sa fille au sénat; en partant il prit d'elle le plus tendre congé, et la remit entre les mains de sa sœur la princesse Catherine, qui jouissait de toute sa confiance. La reine devait suivre le roi en Allemagne. Après le départ de son père, Christine ne cessa de pleurer pendant plusieurs jours, et l'on fut alarmé pour sa santé.

L'armée était arrivée en Allemagne, et Gustave se livrait aux grandes combinaisons qui devaient assurer le succès de son entreprise; il s'occupait de sa gloire et du destin de l'Europe. Mais dans le même temps il ouvrait son cœur aux mouvemens de la nature, et jetait un regard en arrière vers son pays et les siens. Il écrivit au chancelier Oxenstiern une lettre, que les mémoires du temps ont fait passer à la postérité. Après avoir exhorté son ministre, de la manière la plus pressante, à veiller au bien de l'état, il ajoutait: «Faites, pour moi et les miens, ce que je ferais moi-même pour vous et les vôtres, si par la volonté de Dieu, je vivais assez long-temps pour que vous eussiez besoin de moi de la même manière. Les miens, par rapport à moi, si quelqu'attention m'est due, et à beaucoup d'autres égards, doivent inspirer de l'intérêt; ce sont des femmes; la mère est incapable de prendre conseil d'elle-même; la fille est encore enfant; malheureuses, si elles devaient dominer, et menacées de dangers si d'autres parvenaient à dominer sur elles. C'est la tendresse que la nature donne au cœur des parens, qui arrache ces lignes à ma plume».

En 1632, Gustave-Adolphe termina sa carrière, dans la plaine de Lutzen, pendant qu'il conduisait son armée à la victoire. Christine avait à peine six ans, et ne pouvait encore payer aux mânes de son père d'autre tribut que celui de ses regrets et de ses larmes. Mais Oxenstiern, qui s'était rendu en Allemagne, les généraux compagnons des exploits du monarque, et le sénat de Suède, veillèrent sur ce royal enfant, seul appui du trône, et sur les intérêts de l'état. De grands talens s'étaient développés sous les auspices de Gustave; l'énergie et l'activité étaient devenues générales, et les esprits s'élevèrent sans peine à la hauteur des événemens. C'est en Allemagne que Christine fut proclamée, pour ainsi dire au moment même de la mort du roi et au bruit de la victoire qu'il avait remportée en mourant. Tous les généraux, y compris les princes allemands qui avaient pris service dans l'armée suédoise, prêtèrent le serment d'obéissance et de fidélité à la fille de Gustave-Adolphe, et le nom d'une jeune princesse de six ans vint présider aux faits d'armes des plus fameux guerriers.

En Suède, les états qui s'étaient réunis aussitôt qu'on eut appris la mort du roi, prêtèrent hommage à Christine, après avoir sanctionné ses droits. Un député de l'ordre des paysans ayant entendu la proposition du président, relative à la succession et à la prestation d'hommage, demanda: «Qui est cette Christine? nous ne la connaissons pas, nous ne l'avons jamais vue»! Le président ayant amené la princesse dans la salle, le député approcha avec plusieurs autres, et l'ayant considérée très-attentivement: «Oui», dit-il, «voilà les yeux, le front, tous les traits de Gustave, elle est sa fille, elle sera notre reine». Les états délibérèrent ensuite sur la régence, et les opinions furent partagées: les uns proposèrent de choisir un seul tuteur ou administrateur, selon l'usage souvent observé en Suède dans les siècles précédens; les autres furent d'avis de répartir la régence entre les personnages le plus éminens de l'état, ou les grands dignitaires. Cet avis, qui était conforme aux instructions que Gustave-Adolphe avait laissées à son départ, prévalut, et il fut décrété que Christine, pendant sa minorité, serait sous la tutelle des dignitaires, qui dirigeraient le gouvernement de concert avec le sénat. Il ne fut point question de la reine mère; quoique cette princesse eût toujours été tendrement attachée à son époux, elle n'avait jamais aimé la Suède, et Gustave était convenu lui-même qu'elle n'avait aucune des qualités nécessaires pour l'administration. On écarta également des affaires publiques le comte palatin Jean Casimir, beau-frère de Gustave, et à qui le monarque, avant son départ pour l'armée, avait confié la direction des finances, mais qui, étant étranger, avait peu de partisans dans le sénat.

Swedish translation (by anonymous translator):

GUSTAF ADOLPH hade, mot slutet af år 1626, sedan han ärefullt slutat en expedition i Polen, återkommit till sitt rikes hufvudstad. Få dagar derefter, den 8 December samma år, nedkom hans Gemål MARIA ELEONORA af Brandenburg med CHRISTINA. Barnets brunletta hy och starka röst gjorde troligt, att det var en Son, och man skyndade att underrätta GUSTAF ADOLPH derom. När villfarelsen upptäcktes, åtog sig Konungens Syster, Prinsessan CATHARINA, att upplysa honom derom; hon öfverlemnade honom barnet, med förklarande, att han blifvit far till en dotter. Konungen visade ingen bestörtning, tackade himlen och sade: "Jag hoppas, att denna Dotter skall en dag hos mig uppfylla en Sons ställe; hon skall blifva förståndig", tillade han, "ty hon har narrat oss alla." MARIA ELEONORA visade sig icke lika undergifven. Sedan hon tillkännagifvit sitt missnöje, trodde sig de fruntimmer, åt hvilka Prinsessans vård var anförtrodd, utan förebråelse kunna vårdslösa henne; hon gjorde flere farliga fall, hvaraf hennes växt led, så att den ena axeln var högre än den andra. I en längre hunnen ålder, förstod hon likväl att med mycken skicklighet dölja detta fel genom sin gång och sitt klädnadssätt.

Om våren året efter CHRISTINAS födelse, öfvergick GUSTAF ADOLPH åter till Polen. Han vann nya framgångar, men blef farligt sårad, och flere månader förledo innan han kunde återfå sina krafter. Den fara han lupit, tjenade honom till varning. Af omständigheterne kallad att fullfölja stridernas bana, och då CHRISTINA var thronens enda stöd, lät hon genom ständerna gilla och stadfästa hennes arfs-rättigheter. Från detta ögonblick utstakades äfven af honom planen till hennes uppfostran, den han önskade grundelig och ädel, och att hon derigenom skulle erhålla alla de kunskaper, som upphöja sinnet och gifva fasthet i karakteren. Då han vistades i Sverige, sysselsatte han sig ofta med henne, och bemödade sig sjelf att bilda henne efter sina afsigter. Hon var knappt två år när han tog henne med sig till Kalmar. När fästningskommendanten icke vågade afskjuta kanonen, af fruktan att förskräcka barnet, sade Konungen: "Låt man skjuta, hon är en soldats dotter, och bör vänja sig vid detta buller." I stället att blifva rätt, klappade CHRISTINA med händerna, och begärde att salfvorna skulle fortfara. Konungen lät henne sedan bevista mönstringarne och krigsöfningarna, och vid dessa tillfällen visade hon, oaktadt sin späda ålder, mycken tillfridsställelse och en oförsagd behjertenhet, som förtjuste hennes far. "Låt mig blott få råda", sade han, "jag skall en dag föra dig på ställen, der du skall hafva nöje."

GUSTAF ADOLPHS snille, hans själs storhet och rättskaffenhet hade vid honom och hans thron fästat de familjer, som länge med afund sett hans makt, och af hvilka flere nyligen erfarit CARL IX:s hämd. Gustaf Banér, en af de Rådsherrar, som, emedan de förklarat sig för SIGISMUND, dömdes under CARLS regering att dö på schavotten, hade efterlemnat flere söner. De syntes vid GUSTAF ADOLPHS hof, blefvo der emottagne med utmärkt aktning, och egnade sig åt en monarks tjenst, hvilken, genom ett ädelt uppförande, kom dem att glömma hans fars stränghet. Johan Banér, stridde i Polen och Tyskland vid Konungens sida, och upprätthöll, efter hans död, hans vapens ära. Axel Banér, af ett mindre lysande snille, men en ren och öppen karakter, hade GUSTAFS hela förtroende. Konungen ingick med honom en af dessa närmare vänskapsförbindelser, hvilkas behag furstar så sällan hafva tillfälle att erfara. Det var Axel Banér, redan beklädd med Rådsherre-värdigheten och Öfverhofmarskalks-embetet, som Konungen utnämnde till CHRISTINAS första Guvernör. Han utvalde till hennes andra Guvernör, Gustaf Horn, af en från Flandern härstammande men sedan längre tid i Sverige införd familj, och som åt detta Land gifvit flere utmärkte män. Horn hade rest i Europas fleste länder; han talade flere språk väl, ägde ett odladt förstånd och hade vid fremmande hof bildat sig efter en ton af belefvenhet och värdighet, som väl icke ersätter förtjenster och talanger, men upphöjer dem och gifver dem ett större inflytande. Konungens Hofpredikant, Johannes Matthiæ, utnämndes till Prinsessans Lärare. Undervist vid Tysklands bästa Universiteter, af naturen begåfvad med en stilla och klok karakter, var Matthiæ värdig detta val. Han hade icke allenast studerat Theologien och de dithörande vettenskaper, utan ock historien och vitterheten, och kände i synnerhet äldre litteraturen. En förnuftig tolerans herrskade uti hans religiösa tänkesätt och i detta afseende var han sitt tidehvarf ganska öfverlägsen. Denne aktningsvärde man förstod att ingifva CHRISTINA mycket förtroende. Man finner uti prinsessans memoirer och bref, uttryck af de tänkesätt, hon alltid bibehöll för honom.

GUSTAF ADOLPHS faderliga omsorger för sin dotter, gjorde på henne ett djupt intryck, och bidrogo att, från barndomen, gifva henne upphöjda tänkesätt och passion för äran. Hon hade för sin far den innerligaste tillgifvenhet, befann sig med nöje uti hans sällskap och fägnade sig åt berättelsen om hans hjeltemods höga bedrifter. Dessa böjelser stärktes så mycket mer i hennes själ, som hennes mor gaf henne få ömhets-bevis och sökte icke att tillvinna sig henne. Imellertid nalkades det ögonblick, när den unga prinsessan skulle för alltid skiljas från sin far, när denna far, som älskade henne ömt, skulle för sista gången omfamna henne. En ny bana öppnades för GUSTAFS verksamhet, och han beslöt att, i spetsen för en armée, gå öfver till Tyskland.

Tillrustningarna gjordes med drift, och Konungen gaf vigtiga befallningar, när hans dotter, då fyra år gammal, begaf sig till honom för att hålla till honom ett för sakernas ställning lämpadt tal, som man låtit henne lära sig och med mycken sorgfällighet öfverläsa. När GUSTAF deråt icke gaf någon uppmärksamhet, fattade hon i hans kyller och drog honom till sig; han kände sig rörd, och slöt under tårar prinsessan i sina armar. Före sin afresa, presenterade han sin dotter för Rådet; tog, då han reste, af henne det ömaste afsked och öfverlemnade henne i hans systers prinsessan CATHARINAS händer, hvilken ägde hela hans förtroende. Drottningen skulle åtfölja Konungen till Tyskland. Efter sin fars afresa gret CHRISTINA beständigt i flere dagar, och man blef orolig öfver hennes helsa.

Arméen ankom till Tyskland, och GUSTAF öfverlemnade sig åt de stora föreningar, som skulle försäkra framgången af hans företag; han sysselsatte sig med sin ära och Europas öde. Men på samma gång öppnade han sitt hjerta för naturens rörelser och kastade en blick tillbaka på sitt fädernesland och de sina. Han skref till Kansleren Oxenstjerna ett bref, af tidens minnes-skrifter lemnadt åt efterverlden. Sedan han på det enständigaste uppmuntrat sin minister att vaka för Statens väl, tillade han: "Gör för mig och de mina, hvad jag sjelf skulle göra för er och edra, om jag, af Guds nåd, lefde nog länge, för att låta er på samma sätt behöfva mig. Om jag i hänseende till mig förtjenar någon tillgifvenhet, och i många andra afseenden, böra de mina väcka deltagande; de äro qvinnor; modren är utur stånd att råda sig sjelf; dottren är ännu barn; olyckliga, om de böra herrska, och hotade af faror, om andra hunno så långt att herrska öfver dem. Den ömhet, naturen gifver föräldrars hjerta, låter dessa rader flyta ur min penna."

År 1632 slutade GUSTAF ADOLPH sin bana på Lützens slätt, under det han förde sin armée till segren. CHRISTINA var knappt sex år, och kunde ännu icke gälda åt sin fars skugga någon annan gärd än sin saknad och sina tårar. Men Oxenstjerna, som begifvit sig till Tyskland, de generaler, som deltogo i Monarkens hjeltedater och Senaten i Sverige, vakade öfver Statens interesse och öfver det kongliga barnet, thronens enda stöd. Stora talanger hade under GUSTAFS hägn utvecklat sig; energi och verksamhet hade blifvit allmänna, och sinnena lyftes utan möda till händelsernas storhet. CHRISTINA utropades i Tyskland, att så säga, i sjelfva hennes fars dödsstund och vid bullret af den seger han döende hade vunnit. Alla generaler, äfven de tyska furstar, som antagit tjenst i Svenska Arméen, svuro GUSTAF ADOLPHS Dotter huld- och trohets-ed, och en ung sex-årig prinsessas namn stod i spetsen för de ryktbaraste krigares vapenbragder.

Ständerna, som hade församlat sig i Sverige, så snart man förnummit Konungens död, hyllade CHRISTINA sedan de stadfästat hennes rättigheter. Då en Riksdagsman af Bonde-Ståndet hört Landtmarskalkens proposition i afseende på thronföljden och hyllningen, frågade han: "Hvem är denna CHRISTINA? Vi känna henne icke, vi hafve aldrig sett henne!" Sedan Landtmarskalken fört Prinsessan ut i rikssalen, nalkades Riksdagsmannen med många andra, och då han uppmärksamt betraktat henne, sade han: "Ja, det är GUSTAFS ögon, panna och alla drag, hon är hans dotter, må hon blifva vår Drottning." Ständerna rådslogo derefter öfver regements-förvaltningen, och tänkesätten voro delade: somlige proponerade att välja en ensam Förmyndare eller Riksföreståndare, efter ett i Sverige fordom ofta iakttagit bruk; andre voro af den mening, att fördela Riksstyrelsen emellan Statens störste Män eller 5 Rikets Råd. Denna mening, som var enlig med de instructioner GUSTAF ADOLPH lemnat vid sin afresa, flick pluralité, och man beslöt, att CHRISTINA under sin minderårighet skulle stå under förmynderskap af de 5 Rikets Råd, som i förening med Senaten skulle föra Riksstyrelsen. Om Drottningen hennes mor blef icke fråga, ehuru denna furstinna hade alltid varit sin gemål ömt tillgifven, hade hon aldrig tyckt om Sverige, och GUSTAF sjelf medgaf, att hon ej ägde några af de för Riksstyrelsen nödiga egenskaper. Man skiljde på lika sätt från de publika ärenderna GUSTAFS Svåger, Pfalsgrefven JOHAN CASIMIR, åt hvilken Monarken, före sin afresa till arméen, hade anförtrott finans-förvaltningen, men hvilken såsom utlänning hade få anhängare i Senaten.

English translation (my own):

Gustav Adolf had returned to the capital of his states towards the end of the year 1626, after having gloriously completed an expedition to Poland. It was shortly after his return, on December 8 of the same year, that Maria Eleonora of Brandenburg, his wife, gave birth to Kristina. The child's brown skin and loud voice led people to believe that it was a son, and one hastened to inform Gustav Adolf of this.

When the error was recognised, the King's sister, Princess Katarina, undertook to undeceive him; she presented the child to him, declaring that he had become the father of a daughter. The King showed no surprise, gave thanks to Heaven, and said: "I hope that this girl will one day be worth a son to me; she will be clever", he added, "because she has deceived us all."

Maria Eleonora did not show herself equally resigned. Having expressed her discontent, the women to whom the care of the princess was entrusted believed they could neglect her without scruple; she had several dangerous falls, from which her height suffered so much that she had one shoulder more advanced. She knew how to hide this defect with great art, by her gait, and by her way of dressing.

In the spring of the year following that of Kristina's birth, Gustav Adolf returned to Poland. He obtained new successes, but he was dangerously wounded, and several months elapsed before he could recover his strength. The danger he had run served as a warning to him. Called by circumstances to pursue the career of combat, and Kristina being the sole support of the throne, he had his daughter's rights to the succession recognised and sanctioned by the Estates.

He also drew up, from that moment, the plan for her education. He wished her to be brought up in a male and strong manner and to acquire all the knowledge which gives elevation to the mind, firmness to the character. When he stayed in Sweden, he often occupied himself with her and himself worked to form her according to his views. She was scarcely two years old when he took her with him to Kalmar. The commander of this place not daring to fire the cannon, for fear of frightening the child: "Do shoot", said the King, "she is the daughter of a soldier; she must get used to this noise."

Kristina, instead of being frightened, clapped her hands, and asked that the salvos continue. The King since had her attend the reviews and military exercises, and on these occasions, in spite of the weakness of her age, she showed great satisfaction and an intrepid countenance which charmed her father. "Leave it to me", he said to her, "someday I'll take you to places where you will be happy."

The genius of Gustav Adolf, his greatness of soul and his loyalty had attached to his throne and to his person, the families long most jealous of power, and several of whom had just experienced the vengeance of Karl IX. Gustaf Banér, one of those senators who, having declared themselves for Sigismund, were condemned to perish on the scaffold during Karl's reign, had left several sons. They appeared at the court of Gustav Adolf, were received there with distinction, and devoted themselves to the service of a monarch who, by noble and generous acts, made the rigours of his father be forgotten.

Johan Banér, known in France under the name of Banier, fought at the side of the king, in Poland, in Germany, and maintained, after his death, the glory of his arms.

Axel Banér, of a less brilliant genius, but of an upright and frank character, had Gustav's full confidence, who contracted with him one of those intimate connections, the sweetness of which princes so rarely have occasion to know. It was Axel Banér, already invested with the dignity of senator and the office of grand marshal of the court, that the King designated as Kristina's first governor.

He chose for her second governor Gustaf Horn, of a family descended from Flanders, but long established in Sweden, and which has given to this country several distinguished men. Horn had traveled in most of the countries of Europe; he spoke several languages well, had a cultivated mind, and had formed himself in foreign courts in that tone of politeness and dignity, which does not replace merit and talent, but which elevates them and gives them a greater influence.

Johannes Matthiæ, chaplain of the king, was designated to be the tutor of the princess. Educated at the best universities in Germany, gifted by nature with a moderate and wise character, Matthiæ was worthy of this choice. He had studied not only theology and the sciences related to it, but also history and literature; and he was especially familiar with ancient literature. A wise tolerance dominated his religious opinions, and he was, in this respect, very superior to his century. This estimable man knew how to inspire Kristina with great confidence. We find in the memoirs and letters of this princess the expression of the feelings that she always preserved for him.

Gustav Adolf's paternal care for his daughter made a great impression on her and contributed to giving her, from her childhood, elevated sentiments and a passion for glory. She had the most lively attachment to her father; she loved to be in his society and took pleasure in the recit of the great deeds of his courage. These dispositions were strengthened all the more in her soul, as her mother gave her few proofs of tenderness and did not seek to captivate her. However, the moment was approaching when the young princess was to be separated forever from her father, when this father who cherished her, was to embrace her for the last time.

A new career opened up to Gustav's activity, and he took the resolution to go to Germany at the head of an army. The preparations were being made with activity, and the King was giving important orders when his daughter, then four years old, went to him to address him with a speech relative to the occasion, and which she had been made to learn and rehearse with great care. Gustav not paying attention, she took him by his buffcoat and pulled him towards her; he felt moved, took the princess in his arms, and let the tears flow.

Before his departure, he presented his daughter to the Senate; on leaving, he took the most tender leave of her and placed her in the hands of his sister, the Princess Katarina, who enjoyed his entire confidence. The Queen was to follow the King to Germany. After her father's departure, Kristina did not stop crying for several days, and there was alarm for her health.

The army had arrived in Germany, and Gustav was engaged in the great combinations which were to assure the success of his enterprise; he occupied himself with his glory and the destiny of Europe. But at the same time he opened his heart to the movements of nature, and cast a glance back towards his country and his people. He wrote to the Chancellor Oxenstierna a letter, which the memoirs of the time have passed down to posterity. After having exhorted his minister, in the most pressing manner, to watch over the good of the state, he added:

"Do for me and my family what I would do myself for you and yours if, by the will of God, I were to live long enough for you to have need of me in the same way. My family, in relation to me, if any attention is due to me, and in many other respects, must inspire interest; they are women; the mother is incapable of taking counsel for herself; the daughter is still a child; unhappy if they were to dominate, and threatened with dangers if others succeeded in dominating them. It is the tenderness that nature gives to the hearts of parents, which tears these lines from my pen."

In 1632, Gustav Adolf ended his career on the plain of Lützen, while he was leading his army to victory. Kristina was barely six years old and could not yet pay her father's spirits any other tribute than that of her regrets and tears. But Oxenstierna, who had gone to Germany, the generals who were companions of the monarch's exploits, and the Senate of Sweden, watched over this royal child, the sole support of the throne, and over the interests of the state. Great talents had developed under the auspices of Gustav; energy and activity had become general, and minds rose without difficulty to the height of events.

It was in Germany that Kristina was proclaimed, so to speak, at the very moment of the king's death and to the noise of the victory he had won in dying. All the generals, including the German princes who had taken service in the Swedish army, took the oath of obedience and loyalty to the daughter of Gustav Adolf, and the name of a young princess of six years old came to preside over the feats of arms of the most famous warriors.

In Sweden, the Estates, which had assembled as soon as the King's death was learned of, paid homage to Kristina, after having sanctioned her rights. A deputy of the peasant order, having heard the president's proposition, relative to the succession and the payment of homage, asked: "Who is this Kristina? We do not know her, we have never seen her!"

The president having brought the princess into the hall, the deputy approached with several others, and having considered her very attentively: "Yes", he said, "there are the eyes, the forehead, all the features of Gustav; she is his daughter, she will be our Queen."

The Estates then deliberated on the regency, and opinions were divided. Some proposed to choose a single guardian or administrator, according to the custom often observed in Sweden in previous centuries; others were of the opinion to distribute the regency between the most eminent personages of the State, or the great dignitaries. This opinion, which was in accordance with the instructions which Gustav Adolf had left upon his departure, prevailed, and it was decreed that Kristina, during her minority, should be under the guardianship of the dignitaries, who should direct the government in concert with the Senate.

There was no question of the Queen Mother; although this princess had always been tenderly attached to her husband, she had never loved Sweden, and Gustav had himself agreed that she had none of the qualities necessary for the administration. The Count Palatine Johan Kasimir, Gustav's brother-in-law, to whom the monarch, before his departure for the army, had entrusted the direction of finances, was also removed from public affairs, but who, being a foreigner, had few partisans in the Senate.


Above: Kristina as a baby with her/his/their parents.


Above: Kristina at age five.

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