Wednesday, June 4, 2025

Excerpt of a letter from the French plenipotentiaries to a memorandum in King Louis XIV's name, dated September 23/October 3 (New Style), 1646

Sources:

Negociations secretes touchant la paix de Munster et d'Osnabrug, volume 3, part 1, pages 347 to 348, published by Jean Neaulme, 1725; original at the Boston Public Library/John Adams Library


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 115 and footnote (a), Johan Arckenholtz, 1751; original at the National Library of the Netherlands (Koninklijke Bibliotheek)


The letter excerpt:

NOus avons eu grande joie d'apprendre par ledit Memoire que la Reine ait eu contentement de ce que nous avons fait ici avec les Imperiaux. L'agrément que Sa Majesté témoigne au service que nous avons rendu en cette occasion, redoublera nos soins pour achever ce qui reste. Nous avons aussi à rendre graces très-humbles de la communication si ample que l'on nous a donnée de toutes choses, & specialement des bonnes & solides raisons dont Monsieur le Cardinal Mazarin s'est servi pour persuader à l'Ambassadeur de Suede que sa Maîtresse doit se disposer à la Paix. Nous essaierons de les faire valoir auprès des Ministres de cette Couronne, qui sont en l'Assemblée, & ne cesserons point que nous n'aions conduit cette affaire au point que Leurs Majestez desirent.

Si dans les divers partis qui se pourront proposer pour induire les Suedois à convenir de leur satisfaction, on peut insinuer celui de les faire contenter de quelque somme d'argent que la France fourniroit en gardant Benfelt & les Villes Forestieres en tout ou en partie, ainsi qu'il nous est très-judicieusement remarqué, nous n'en perdrons aucune occasion. Mais il est bien vrai que nous y prévoions grande difficulté, pour ne pas dire impossibilité, principalement parce que la Maison d'Autriche y est trop interessée, & qu'elle voit mal-volontiers notre accroissement en ces quartiers-là, & notamment s'il se doit faire à la diminution de ses Domaines, & avec l'alienation des Places qui sont à elle en proprieté. Mais nous ne laisserons pas de tenter tous les moiens pour y ménager, s'il se peut, quelque avantage pour la France.

Nous sommes ici en de grandes peines de l'état présent des affaires d'Allemagne. Nous appréhendons que celui où le Duc de Baviere se trouve reduit ne le porte à prendre quelque conseil extrême, & ne lui fasse changer de conduite envers nous. La proximité des Armées fait craindre qu'on ne vienne à un Combat général, où la victoire & la perte nous sembleroient quasi être également dangereuses. Si les Imperiaux avoient l'avantage, ils ne voudroient plus traiter aux mêmes conditions, & il faudroit continuer la Guerre encore long-temps pour les y faire revenir; si notre parti demeure victorieux, il y a sujet d'apréhender la conduite des Suedois, non seulement ils ne se voudroient pas contenter des conditions ausquelles ils se rendent sans cela difficiles, mais ils prétendroient donner la loi à tout le Monde, & à nous les premiers. Ils se rendroient les Maîtres absolus dans les affaires d'Allemagne, & tâcheroient d'y ruiner tout à fait le parti de la Religion Catholique, qui est une visée qu'ils ont en cette Guerre il y a long-temps. Enfin nous ne voions qu'inconveniens, quelque changement qui arrive par un combat, dans l'état présent des affaires, & ce qui nous donne grande peine est, qu'en ruinant le Duc de Baviere nous agissons contre nos propres intérêts.

Nous ne mettons pas en ligne de compte que la Franconie & la Suabe se trouvent par ce moien occupées par les Troupes Suedoises, qui étoient des Provinces destinées pour la subsistance de nos armées seules, quand elles passeroient le Rhin. Mais ce qui est bien plus important, les Suedois ne haïssent peut-être point tant le Duc de Baviere, pour être de Religion contraire, que parce qu'ils connoissent qu'il a été jusques-ici attaché d'affection à la France, & qu'il peut favoriser ses desseins. Ils veulent être les seuls ausquels les Princes & Etats de l'Empire, mal-contens, ou opprimez par la Maison d'Autriche, puissent avoir recours; & toute Puissance étrangere, qui peut partager avec eux cette autorité, leur déplait. Ils croient que le Duc de Baviere est le seul Prince capable de former un parti qui puisse s'opposer à leur puissance, & estiment, non sans quelque fondement, que c'est lui qui est cause qu'ils ne sont plus tant recherchez qu'ils étoient au commencement de cette Négociation. Il est bien certain que leur haine, de quelque motif qu'elle vienne, est si implacable contre ce Prince, qu'un des Senateurs de Suede a dit au Sieur Chanut, ainsi qu'il nous le mande, que si les Armées confederées entroient dans la Baviere, on y devoit tout mettre à feu & à sang, & le Sieur Rosenhan n'a pû s'empêcher de dire dans Munster même, que si on étoit contraint de sortir de la Baviere, l'Armée de Suede mettroit le feu par tout, étant, disoit-il, meilleur de ruiner son ennemi, que de lui laisser moien de mal-faire. Enfin il paroît que si ledit Duc étoit ruïné, les Suedois se rendroient arbitres de la Paix & de la Guerre en Allemagne, & que l'autorité que le Roi s'est acquise dans la Négociation passeroit entierement en leurs mains, auquel cas il seroit fort à craindre qu'ils n'eussent pas pour nous la même fidelité, & le même soin de nos intérêts que nous avons des leurs. ...

With modernised spelling:

Nous avons eu grande joie d'apprendre par ledit mémoire que la reine ait eu contentement de ce que nous avons fait ici avec les Impériaux. L'agrément que Sa Majesté témoigne au service que nous avons rendu en cette occasion redoublera nos soins pour achever ce qui reste.

Nous avons aussi à rendre grâces très humbles de la communication si ample que l'on nous a donnée de toutes choses, et spécialement des bonnes et solides raisons dont Monsieur le cardinal Mazarin s'est servi pour persuader à l'ambassadeur de Suède que sa maîtresse doit se disposer à la paix. Nous essayerons de les faire valoir auprès des ministres de cette Couronne, qui sont en l'assemblée, et ne cesserons point que nous n'ayons conduit cette affaire au point que Leurs Majestés désirent.

Si, dans les divers partis qui se pourront proposer pour induire les Suédois à convenir de leur satisfaction, on peut insinuer celui de les faire contenter de quelque somme d'argent que la France fournirait en gardant Benfeld et les villes forêtières en tout ou en partie, ainsi qu'il nous est très judicieusement remarqué, nous n'en perdrons aucune occasion. Mais il est bien vrai que nous y prévoyons grande difficulté, pour ne pas dire impossibilité, principalement parce que la Maison d'Autriche y est trop intéressée et qu'elle voit mal volontiers notre accroissement en ces quartiers-là, et notamment s'il se doit faire à la diminution de ses domaines et avec l'aliénation des places qui sont à elle en propriété. Mais nous ne laisserons pas de tenter tous les moyens pour y ménager, s'il se peut, quelque avantage pour la France.

Nous sommes ici en de grandes peines de l'état présent des affaires d'Allemagne. Nous appréhendons que celui où le duc de Bavière se trouve réduit ne le porte à prendre quelque conseil extrême et ne lui fasse changer de conduite envers nous. La proximité des armées fait craindre qu'on ne vienne à un combat général, où la victoire et la perte nous sembleraient quasi être également dangereuses. Si les Impériaux avaient l'avantage, ils ne voudraient plus traiter aux mêmes conditions, et il faudroit continuer la guerre encore longtemps pour les y faire revenir.

Si notre parti demeure victorieux, il y a sujet d'appréhender la conduite des Suédois. Non seulement ils ne se voudraient pas contenter des conditions auxquelles ils se rendent sans cela difficiles, mais ils prétendraient donner la loi à tout le monde, et à nous les premiers. Ils se rendraient les maîtres absolus dans les affaires d'Allemagne et tâcheraient d'y ruiner tout à fait le parti de la religion catholique, qui est une visée qu'ils ont en cette guerre il y a longtemps.

Enfin, nous ne voyons qu'inconvénients, quelque changement qui arrive par un combat, dans l'état présent des affaires, et ce qui nous donne grande peine est qu'en ruinant le duc de Bavière, nous agissons contre nos propres intérêts. Nous ne mettons pas en ligne de compte que la Franconie et la Souabe se trouvent par ce moyen occupées par les troupes suédoises, qui étaient des provinces destinées pour la subsistance de nos armées seules quand elles passeraient le Rhin. Mais ce qui est bien plus important, les Suédois ne haïssent peut-être point tant le duc de Bavière, pour être de religion contraire, que parce qu'ils connaissent qu'il a été jusqu'ici attaché d'affection à la France et qu'il peut favoriser ses desseins.

Ils veulent être les seuls auxquels les princes et États de l'Empire, malcontents ou opprimés par la Maison d'Autriche, puissent avoir recours; et toute puissance étrangère qui peut partager avec eux cette autorité leur déplaît. Ils croient que le duc de Bavière est le seul prince capable de former un parti qui puisse s'opposer à leur puissance et estiment, non sans quelque fondement, que c'est lui qui est cause qu'ils ne sont plus tant recherchés qu'ils étaient au commencement de cette négociation.

Il est bien certain que leur haine, de quelque motif qu'elle vienne, est si implacable contre ce prince qu'un des sénateurs de Suède a dit au sieur Chanut, ainsi qu'il nous le mande que si les armées conféderées entraient dans la Bavière, on y devait tout mettre à feu et à sang, et le sieur Rosenhane n'a pu s'empêcher de dire dans Münster-même que si on était contraint de sortir de la Bavière, l'armée de Suède mettrait le feu par tout, étant, disait-il, meilleur de ruiner son ennemi que de lui laisser moyen de mal faire.

Enfin, il paraît que si ledit duc était ruiné, les Suédois se rendraient arbitres de la paix et de la guerre en Allemagne, et que l'autorité que le roi s'est acquise dans la négociation passerait entièrement en leurs mains, auquel cas il serait fort à craindre qu'ils n'eussent pas pour nous la même fidélité et le même soin de nos intérêts que nous avons des leurs. ...

Swedish translation (my own):

Vi har haft stor glädje av att få veta från nämnda memorialet att drottningen har varit nöjd med vad vi har gjort här med de kejserliga. Det godkännande som Hennes Majestät visar för den tjänst vi har utfört vid detta tillfälle kommer att fördubbla våra ansträngningar att fullborda det som återstår.

Vi måste också ödmjukt tacka för den mycket omfattande information som vi har fått om alla saker, och särskilt för de goda och solida skäl som monsieur kardinal Mazarin använde för att övertyga den svenske ambassadören om att hans älskarinna måste ställa sig till förfogande för fred. Vi skall försöka få dem att räknas med ministrarna av denna Krona, som sitter i församlingen, och vi kommer inte att sluta förrän vi har fört denna angelägenhet till den punkt som Deras Majestäter önskar.

Om man bland de olika partier som kan föreslås för att förmå svenskarna att gå med på det till deras belåtenhet kan antyda att man kan låta dem nöja sig med en summa pengar som Frankrike skulle bidra med genom att behålla Benfeld och skogsstäderna helt eller delvis, vilket mycket klokt har påpekats för oss, kommer vi inte att förlora någon möjlighet. Men det är helt sant att vi förutser stora svårigheter, för att inte säga omöjlighet, främst därför att Österrikes Hus är alltför intresserade av det och inte vill se vår tillväxt i dessa kretsar, och särskilt om det måste ske genom en minskning av dess domäner och genom en alienering av de platser som är dess egendom. Men vi skall inte underlåta att försöka alla medel för att, om möjligt, skapa någon fördel för Frankrike.

Vi är här i stor smärta över det nuvarande läget i Tyskland. Vi befarar att det tillstånd som hertigen av Bayern befinner sig i kan leda till att han tar några extrema beslut och ändrar sitt uppträdande gentemot oss. Arméernas närhet gör oss rädda för att vi kan hamna i en allmän strid, där seger och förlust för oss skulle verka nästan lika farliga. Om de kejserliga hade fördelen, skulle de inte längre vilja förhandla på samma villkor, och det skulle vara nödvändigt att fortsätta kriget under lång tid för att få dem att återvända till dem.

Om vårt parti förblir segerrikt, finns det anledning att frukta svenskarnas uppförande. De skulle inte bara inte vilja nöja sig med de villkor som de annars gör sig envisa att uppfylla, utan de skulle också pretendera ge lagen åt alla, och först och främst åt oss. De skulle göra sig till absoluta herrar i Tysklands angelägenheter och försöka fullständigt ruinera den katolska religionens parti där, vilket är ett mål de länge har haft i detta krig.

Slutligen ser vi bara nackdelar, oavsett vilken förändring som uppstår genom en strid, i det nuvarande läget, och det som smärtar oss mycket är att vi, genom att ruinera hertigen av Bayern, agerar mot våra egna intressen. Vi tar inte hänsyn till att Franken och Schwaben således är ockuperade av svenska trupper, vilka var provinser avsedda enbart för våra arméers uppehälle när de korsade Rhen. Men vad som är mycket viktigare är att svenskarna kanske inte hatar hertigen av Bayern så mycket för att han har en motsatt religion, som för att de vet att han har varit bunden till Frankrike fram till nu och att han kan stödja dess dessänger.

De vill vara de enda som Imperiets furstar och Ständer, missnöjda eller förtryckta av Österrikes Hus, kan vända sig till; och varje utländsk makt som kan dela denna auktoritet med dem misshagar dem. De tror att hertigen av Bayern är den enda fursten som kan bilda ett parti som kan motsätta sig deras makt, och de anser, inte utan någon grund, att det är han som är orsaken till att de inte längre är så eftertraktade som de var i början av denna förhandling.

Det är helt säkert att deras hat, oavsett motiv, är så oförsonligt mot denne furste att en av Sveriges senatorer sagt till monsieur Chanut, som han informerar oss om, att om de konfedererade arméerna gick in i Bayern, skulle allt där behöva brännas och brännas, och herr Rosenhane kunde inte låta bli att säga i själva Münster att om de tvingades lämna Bayern, skulle den svenska armén sätta eld på allt, ty det, sade han, var bättre att förgöra sin fiende än att lämna honom medlen att göra skada.

Slutligen verkar det som att om den nämnde hertigen ruinerades, skulle svenskarna bli skiljedomarna i fred och krig i Tyskland, och att den auktoritet som konungen har förvärvat i förhandlingen helt skulle övergå i deras händer, i vilket fall det skulle vara mycket att befara att de inte skulle ha samma trohet och samma omsorg om våra intressen för oss som vi har för deras. ...

English translation (my own):

We have had great joy to learn from the said memorandum that the Queen has had contentment with what we have done here with the Imperials. The approval that Her Majesty shows for the service we have rendered on this occasion will redouble our efforts to complete what remains.

We also have to give very humble thanks for the very ample communication that has been given to us of all things, and especially for the good and solid reasons that Monsieur the Cardinal Mazarin used to persuade the Swedish ambassador that his mistress must dispose herself for peace. We will try to make them count with the ministers of this Crown, who are in the assembly, and we will not stop until we have brought this affair to the point that Their Majesties desire.

If, among the various parties that may be proposed to induce the Swedes to agree to their satisfaction, one can insinuate that of making them content with some sum of money that France would provide by keeping Benfeld and the forest towns in whole or in part, as has been very judiciously pointed out to us, we will not lose any opportunity. But it is quite true that we foresee great difficulty, not to say impossibility, mainly because the House of Austria is too interested in it and does not like to see our growth in these quarters, and notably if it must be done with the reduction of its domains and with the alienation of the places that are its property. But we will not fail to try all means to arrange, if possible, some advantage for France.

We are here in great pain over the present state of affairs in Germany. We fear that the state to which the Duke of Bavaria finds himself reduced may lead him to take some extreme counsel and change his conduct towards us. The proximity of the armies makes us fear that we may come to a general combat, where victory and loss would seem to us to be almost equally dangerous. If the Imperials had the advantage, they would no longer want to treat on the same terms, and it would be necessary to continue the war for a long time to make them return to them.

If our party remains victorious, there is reason to fear the conduct of the Swedes. Not only would they not want to content themselves with the conditions to which they otherwise make themselves difficult, but they would pretend to lay down the law to everyone, and to us first. They would make themselves absolute masters in the affairs in Germany and would try to completely ruin the party of the Catholic religion there, which is an aim they have had in this war for a long time.

Finally, we see only disadvantages, whatever change comes about through a combat, in the present state of affairs, and what gives us great pain is that in ruining the Duke of Bavaria, we are acting against our own interests. We do not take into account that Franconia and Swabia are thus occupied by Swedish troops, which were provinces intended for the subsistence of our armies alone when they crossed the Rhine. But what is much more important, the Swedes perhaps do not hate the Duke of Bavaria so much for being of a contrary religion, as because they know that he has been attached to France until now and that he can favour its designs.

They want to be the only ones to whom the princes and Estates of the Empire, discontented or oppressed by the House of Austria, can have recourse; and any foreign power that can share this authority with them displeases them. They believe that the Duke of Bavaria is the only prince capable of forming a party that can oppose their power, and they esteem, not without some foundation, that it is he who is the cause for their being no longer as sought after as they were at the beginning of this negotiation.

It is quite certain that their hatred, from whatever motive it may come, is so implacable against this prince that one of the senators of Sweden told Monsieur Chanut, as he informs us, that if the confederate armies entered Bavaria, everything there would have to be put to fire and blood, and Lord Rosenhane could not help saying in Münster itself that if they were forced to leave Bavaria, the Swedish army would set fire to everything, being, he said, better to ruin one's enemy than to leave him with the means to do harm.

Finally, it appears that if the said Duke were ruined, the Swedes would become arbiters of peace and war in Germany, and that the authority that the King has acquired in the negotiation would pass entirely into their hands, in which case it would be very much to be feared that they would not have for us the same fidelity and the same care for our interests that we have for theirs. ...


Above: Kristina.


Above: King Louis XIV of France.

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