Source:
Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère: tome VI, septembre 1653-juin 1655, page 117, published by M. A. Chéreul, 1890
The letter:
[Paris], 29 janvier 1654.
La part que la Reyne de Suede vous a chargé de me donner de ce qui s'est passé à la disgrace que M. le comte de Magnus est pour moy une marque d'estime tres-obligeante. Aussy je la reçois avec tout le ressentiment que je dois et avec un respect esgal à cette faveur, Je vous prie de l'en asseurer et de luy dire encore qu'apres avoir admiré la prudence et l'equité de sa conduite en cette celebre disgrace, je ne laisse pas de plaindre celuy sur qui la foudre est tombée et de respecter le malheur en la personne mesme d'un coupable. Je ne laisse point d'entrer en part du desplaisir que Sa Mté aura eu d'estre obligée d'abandonner un ouvrage qu'Elle avoit eslevé avec tant de soin et embelli de tant de marques de sa bonté et de sa magnificence. Cela me faict presumer qu'en cecy la clemence pourra succeder à la justice.
Faictes sçavoir, s'il vous plaist, à M. le comte Magnus que, sans rechercher le sujet de sa disgrace, je compatis bien fort à son affliction, et que je souhaite de tout mon cœur que l'esprit de la Reyne s'attendrisse pour luy, et qu'Elle reprenne les sentimens d'estime et de bonté dont Elle l'a honoré.
With modernised spelling:
Paris, 29 janvier 1654.
La part que la Reine de Suède vous a chargé de me donner de ce qui s'est passé à la disgrâce que M. le comte de Magnus est pour moi une marque d'estime très obligeante. Aussi je la reçois avec tout le ressentiment que je dois et avec un respect égal à cette faveur. Je vous prie de l'en assurer et de lui dire encore qu'après avoir admiré la prudence et l'équité de sa conduite en cette célèbre disgrâce, je ne laisse pas de plaindre celui sur qui la foudre est tombée et de respecter le malheur en la personne même d'un coupable. Je ne laisse point d'entrer en part du déplaisir que Sa Majesté aura eu d'être obligée d'abandonner un ouvrage qu'elle avait élevé avec tant de soin et embelli de tant de marques de sa bonté et de sa magnificence. Cela me fait présumer qu'en ceci la clémence pourra succéder à la justice.
Faites savoir, s'il vous plaît, à M. le comte Magnus que, sans rechercher le sujet de sa disgrâce, je compatis bien fort à son affliction, et que je souhaite de tout mon cœur que l'esprit de la Reine s'attendrisse pour lui, et qu'elle reprenne les sentiments d'estime et de bonté dont elle l'a honoré.
Swedish translation (my own):
Paris, den 29 januari 1654.
Den part som drottningen av Sverige har ålagt Er att ge mig om vad som hände med greve Magni onåd är mig ett mycket förpliktande aktningsmärke. Så jag tar emot den med all förbittring jag är skyldig och med en respekt lika med denna tjänst. Jag ber Eder att försäkra honom om detta och att åter säga honom att efter att ha beundrat det försiktiga och rättvisa i hans uppförande i denna berömda skam, så misslyckas jag inte med att medlida den på vilken åskbulten har fallit och att respektera olyckan i mycket person av en skyldig. Jag kan inte låta bli att ta del av det missnöje Hennes Majestät kommer att ha haft över att vara tvungen att överge ett verk, som hon hade upphöjt med så mycket omsorg och utsmyckat med så många tecken på sin vänlighet och storhet. Detta får mig att anta att nåden i denna fråga kan efterträda rättvisan.
Låt greve Magnus veta, att jag, utan att fråga om orsaken till hans onåd, djupt sympatiserar med hans lidande, och att jag hoppas av hela mitt hjärta, att drottningens ande må bevekas för honom, och må hon återuppta aktningskänslorna och vänlighet med vilken hon har hedrat honom.
English translation (my own):
Paris, January 29, 1654.
The part that the Queen of Sweden has charged you to give me of what happened with the disgrace of Count Magnus is for me a very obliging mark of esteem. So I receive it with all the resentment that I owe and with a respect equal to this favour. I beg you to assure him of this and to tell him again that after having admired the prudence and equity of his conduct in this famous disgrace, I do not fail to pity the one on whom the thunderbolt has fallen and to respect the misfortune in the very person of a culprit. I cannot fail to share in the displeasure Her Majesty will have had at being obliged to abandon a work which she had raised with so much care and embellished with so many marks of her kindness and magnificence. This makes me presume that in this matter clemency can succeed justice.
Please let Count Magnus know that, without inquiring about the cause of his disgrace, I deeply sympathise with his affliction, and that I hope with all my heart that the Queen's spirit will soften up for him, and may she resume the feelings of esteem and kindness with which she has honoured him.
Above: Kristina.
Above: Magnus de la Gardie.
Above: Cardinal Jules Mazarin.
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