Monday, June 13, 2022

Kristina's letter to Azzolino, dated October 5/15 (New Style), 1668

Sources:

Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899





Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on October 5/15 (New Style), 1668.

The letter:

15 8.tbr 1668
Je Vous envoy cet animal de Clairet pour Vous faire savoir, que ie partiray infaliblement dicy Jeudi prochain qui sera 18 du moy Courant, et Je seray infaliblement pour le 10 de novbr. prochain a Verrone sil plaist a dieu de me Conserver la sante et la Vie Vous pourres Vous regler la desus.

mes affaires de Suede sont faittes et signes la diette ma donne la liberte de lexcercice de la religion et a ordonne quon satisfase a toutte mes pretentions les ayant iuges touttes iustes et raisonables. le reste ie me reserve a Vous le dire de bouche la ditte diette a furieusement Ronge les ongles a la regence ie Vous renderay un Conte exacte de tout, et Vous aures plaisir.

Momma nest pas arrive et ie Crois quil n'arrivera plus. si Vous savies a quelles gens on a affaire, Vous mauries Compassion mais ninporte ie laisse icy les ordres et plain pouoirs a Texeira pour traitter avec luy, Car la saison me presse et bien daustres Considerations que Vous approuveres iespere.

Je Vous envoy vne lestre pour Sa S.te Je Vous prie dy adiouster tout ce que Vous Croires necessaire pour faire agreer mes respect. au nom de dieu empeches que Sa S.te ne prenne la paine de me repondre Car iespere davoir Venir lhoneur de Venir recevoir en personne ses Commendements Jay receu la lestre de reponse don Sa S.te ma Voulu honorer, et Vous puis asseurer que quen ie ne tireray austre avantage de laffaire de polonge, ie beniray dieu mille fois de m'avoir inspire le desain de pretendre et quel quen soit le succes, ie seray satisfaitte de la gloire que mapporte cette lestre mesme ie Veux que Vous la facies graver en lestres dor sur mon tombeau quant Je seray morte, Car Vous ne poures me faire vn plus Glorieux epitafe, et ie Vous proteste avec sincerite que iestime plus cette lestre que touttes les Couronne du monde. Je Vous prie den asseurer Sa S.te et le Card.l Rospigliosi, en attendant que ie puis avoir la ioye de leur en faire les protestations moy mesme.

le Marquis del Monte nest pas enCore arrive et ien suis en paine neamoins iespere de le revoir a touts moments.

Jay Voulu Vous envoier la lestre de Change avec cette depeche mais Texaire sest obstine de lenvoier apres demain avec lordinaire puisquil dit que cest le stile de gens d'affaire den vser ainsin.

Je nay plus rien a Vous dire Jespere de Vous revoir bientost ie Vous asseure que les quattre ou Cinque iours qui me reste a passer icy me semble plus longs que toutte ma Vie, et ie Vous prie destre persuade que se sera pour moy vne ioye inConCevable que celle que iauray de Vous revoir dieu men face la grace de Vous trouver ausi plain de sante et de ioye et de prosperite que Vous lestes de gloire desclat et de fortune adieu Je
Vous diray le reste
dans lheureux moment
de nostre entreveue

ne mescrive plus que par Clairet si Vous le renvoyez Comme ie Crois quil est necessaire mais ie me remets a Vous de tout

Je nay pas escrit plus tost au pape Car ie nosay iusque icy masseurer de rien

With modernised spelling:

Hambourg, 15 octobre 1668.
Je vous envoie cet animal de Clairet pour vous faire savoir que je partirai infailliblement d'ici jeudi prochain, qui sera [le] 18 du mois courant, et je serai infailliblement pour le 10 de novembre prochain à Vérone, s'il plaît à Dieu de me conserver la santé et la vie. Vous pourrez vous régler là-dessus.

Mes affaires de Suède sont faites et signées. La Diète m'a donné la liberté de l'exercice de la religion, et a ordonné qu'on satisfasse à toutes mes prétentions, les ayant jugées toutes justes et raisonnables. Le reste, je me réserve à vous le dire de bouche. La dite Diète a furieusement rogné les ongles à la régence. Je vous rendrai un compte exact de tout, et vous aurez plaisir.

Momma n'est pas arrivé, et je crois qu'il n'arrivera plus. Si vous saviez à quelles gens on a affaire, vous m'auriez compassion. Mais, n'importe! Je laisse ici les ordres et pleins pouvoirs à Texeira pour traiter avec lui, car la saison me presse, et bien d'autres considérations que vous approuverez, j'espère.

Je vous envoie une lettre pour Sa Sainteté. Je vous prie d'y ajouter tout ce que vous croirez nécessaire pour faire agréer mes respects. Au nom de Dieu, empêchez que Sa Sainteté ne prenne la peine de me répondre, car j'espère d'avoir l'honneur de venir recevoir en personne ses commandements. J'ai reçu la lettre de réponse dont Sa Sainteté m'a voulu honorer, et vous puis assurer que quand je ne tirerais autre avantage de l'affaire de Pologne, je bénirais Dieu mille fois de m'avoir inspiré le dessein de prétendre, et, quel qu'en soit le succès, je serai satisfaite de la gloire que m'apporte cette lettre. Même je veux que vous la fassiez graver en lettres d'or sur mon tombeau quand je serai morte, car vous ne pourrez me faire un plus glorieux épitaphe, et je vous proteste avec sincérité que j'estime plus cette lettre que toutes les couronnes du monde. Je vous prie d'en assurer Sa Sainteté et le cardinal Rospigliosi, en attendant que je puisse avoir la joie de leur en faire les protestations moi-même.

Le marquis del Monte n'est pas encore arrivé, et j'en suis en peine; néanmoins j'espère de le revoir à tous moments.

J'ai voulu vous envoyer la lettre de change avec cette dépêche, mais Texeira s'est obstiné de l'envoyer après-demain avec l'ordinaire, puisqu'il dit que c'est le style des gens d'affairs d'en user ainsi.

Je n'ai plus rien à vous dire. J'espère de vous revoir bientôt. Je vous assure que les quatre ou cinq jours qu'il me reste à passer ici me semblent plus longs que toute ma vie, et je vous prie d'être persuadé que ce sera pour moi une joie inconcevable que celle que j'aurai de vous revoir. Dieu m'en fasse la grâce de vous trouver aussi plein de santé et de joie et de prospérité, que vous l'êtes de gloire, d'éclat et de fortune! — Adieu.

Je vous dirai le reste dans l'heureux moment de notre entrevue.

Ne m'écrivez plus que par Clairet, si vous le renvoyez, comme je crois qu'il est nécessaire; mais je me remets à vous de tout.

Je n'ai pas écrit plus tôt au pape, car je n'osais jusqu'ici m'assurer de rien.

Swedish translation (my own):

15 oktober 1668.
Jag skickar Er detta djur från Clairet för att låta Er veta att jag ofelbart skall lämna nästa torsdag, vilket skall vara den 18 denna månad, och jag kommer ofelbart att vara i Verona den 10 november, om det behagar Gud att bevara min hälsa och mitt liv. Ni kan nöja Er med det.

Mina svenska affärer är färdiga och undertecknade. Riksdagen har givit mig religionsfrihet och beordrat att alla mina anspråk skall uppfyllas, efter att ha bedömt dem alla rättvisa och rimliga. Resten reserverar jag för att berätta muntligen. Ovannämnda Riksdag har rasande klippt regentens naglar. Jag skall ge Er en exakt redogörelse för allt, och Ni vill bli nöjd.

Momma har inte kommit, och jag tror inte att han kommer. Om Ni visste vilka människor vi har att göra med, skulle Ni ha medlidande med mig. Men nåja! Jag lämnar här befallningar och fullmakt till Texeira att ta itu med honom, ty säsongen förpliktar mig, och många andra överväganden som jag hoppas att Ni vill godkänna.

Jag sänder Er ett brev för Hans Helighet. Jag ber Er att lägga till allt som Ni anser nödvändigt för att göra min respekt acceptabel. I Guds namn, förhindra att Hans Helighet tar sig besväret att svara mig, ty jag hoppas få äran att komma och ta emot hans bud personligen. Jag har mottagit det svarsbrev med vilket Hans Helighet ville hedra mig, och jag kan försäkra Er att när jag inte skulle dra någon ytterligare fördel av den polska affären, skulle jag välsigna Gud tusen gånger för att ha inspirerat mig med avsikten att göra anspråk på det, och vad den än lyckas, skall jag vara nöjd med den härlighet som detta brev ger mig. Jag vill till och med att Ni skall få det graverat med gyllene bokstäver på min grav när jag är död, ty Ni kan inte ge mig ett härligare epitafium, och jag försäkrar Er med uppriktighet att jag värderar detta brev mer än alla världens kronor. Vänligen försäkra Hans Helighet och Kardinal Rospigliosi om detta tills jag kan ha glädjen att försäkra dem själv.

Markisen del Monte har inte kommit ännu, och det är mycket obehagligt för mig; jag hoppas ändå att få se honom igen när som helst nu.

Jag ville skicka växelbrev till Er med detta utskick, men Texeira fortsatte med att skicka den i övermorgon som vanligt, ty han säger att det är affärsmäns stil att göra det.

Jag har inget mer att säga Er. Jag hoppas vi ses snart igen. Jag försäkrar Er att de fyra eller fem dagar jag har kvar att tillbringa här förefaller mig längre än hela mitt liv, och jag ber Er att vara övertygad om att det kommer att bli en ofattbar glädje för mig att jag kommer att få av att se Er igen. Gud give mig nåden att finna Er lika full av hälsa och glädje och välstånd som Ni är av ära, förträfflighet och förmögenhet! — Farväl.

Jag vill berätta resten för Er i det lyckliga ögonblicket av vår entrevue.

Skriv inte till mig mer än genom Clairet, om Ni skickar tillbaka honom, eftersom jag tror att det är nödvändigt; men jag lämnar allt till Er.

Jag skrev inte till påven tidigare eftersom jag hittills inte vågat försäkra mig om något som helst.

English translation (my own):

October 15, 1668.
I send you this animal from Clairet to let you know that I will infallibly leave by next Thursday, which will be the 18th of this month, and I will infallibly be in Verona by the 10th of November, if it pleases God to preserve my health and my life. You can settle on that.

My Swedish affairs are done and signed. The Riksdag has given me freedom of exercise of religion and has ordered that all my claims be satisfied, having judged them all just and reasonable. The rest I reserve to tell you by mouth. The said Riksdag has furiously clipped the regency's nails. I will give you an exact account of everything, and you will be pleased.

Momma hasn't arrived, and I don't think he will. If you knew what people we're dealing with, you'd have compassion for me. But, no matter! I leave here the orders and full powers to Texeira to deal with him, for the season urges me, and many other considerations which I hope you will approve.

I am sending you a letter for His Holiness. I beg you to add to it all that you deem necessary to make my respects acceptable. In the name of God, prevent His Holiness from taking the trouble to answer me, for I hope to have the honour of coming to receive his commandments in person. I have received the letter of reply with which His Holiness wished to honour me, and I can assure you that when I would derive no further advantage from the Polish affair, I would bless God a thousand times for having inspired me with the intention of claiming it, and, whatever its success, I shall be satisfied with the glory which this letter brings me. I even want you to have it engraved in golden letters on my tomb when I am dead, for you cannot give me a more glorious epitaph, and I assure you with sincerity that I esteem this letter more than all the crowns of the world. Please assure His Holiness and Cardinal Rospigliosi of this until I can have the joy of assuring them myself.

The Marquis del Monte has not arrived yet, and that is very unpleasant for me; I nevertheless hope to see him again any time now.

I wanted to send you the bill of exchange with this dispatch, but Texeira persisted in sending it the day after tomorrow with the usual, since he says that it is the style of businesspeople to do so.

I have nothing more to say to you. I hope to see you again soon. I assure you that the four or five days I have left to spend here seem to me longer than my whole life, and I beg you to be persuaded that it will be an inconceivable joy for me that I will have from seeing you again. God grant me the grace to find you as full of health and joy and prosperity as you are of glory, brilliance and fortune! — Goodbye.

I will tell you the rest in the happy moment of our entrevue.

Do not write to me any more except by Clairet, if you send him back, as I believe it is necessary; but I leave everything to you.

I did not write to the Pope sooner because until now I dared not make sure of anything.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

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