Monday, June 27, 2022

Letter from Cardinal Jules Mazarin to Pierre Hector Chanut, dated March 24/April 3 (New Style), 1648

Source:

Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère: tome III, janvier 1648-decembre 1650, page 63, published by M. A. Chéreul, 1883


The letter:

[Paris,] 3 avril 1648.
Si l'avis qui nous est venu se trouvoit veritable, que M. le prince de Hesse eust mené deux mille chevaux à M. le mareschal de Turenne, [en] attendant que les reistres mutinez de nostre armée retournassent volontairement à leur devoir, nous serions hors d'embarras de ce costé-là; mais, comme je tiens le susdit avis fort apocryphe, et que, d'ailleurs, nous sommes bien avertis que M. Wrangel se montre difficile sur ce point, et de telle sorte que M. le mareschal de Turenne est obligé de traiter avec luy par tierce personne, il n'y aura point de danger que vous redoubliez vos diligences auprès de la reyne [de Suede] et de M. le prince Charles, afin qu'ils nous donnent satisfaction en une chose qui est de pure justice, et qui, devant tourner au bien de la cause commune, se refleschira aussy bien sur celuy de la couronne de Suede que sur celuy de la France. Il me semble qu'après les declarations que la reyne a faites de le desirer, il n'y a point lieu de douter que cela ne s'effectue, au moins après l'arrivée de M. le duc Charles à l'armée. ...

Au reste, comme la Reyne a des tendresses extraordinaires pour la reyne de Suede, elle n'a point oui sans frayeur l'incendie qui est arrivé à son palais et ce que cet accident auroit pu causer de trouble à une ame moins ferme et moins courageuse que celle de cette princesse; mais il semble que tels accidens, qui n'ont point de suites, ne paroissent que pour faire voir ses admirables qualitez.

With modernised spelling:

Paris, 3 avril 1648.
Si l'avis qui nous est venu se trouvait véritable, que M. le prince de Hesse eût mené deux mille chevaux à M. le maréchal de Turenne, en attendant que les reîtres mutinés de notre armée retournassent volontairement à leur devoir, nous serions hors d'embarras de ce côté-là; mais, comme je tiens le susdit avis fort apocryphe, et que, d'ailleurs, nous sommes bien avertis que M. Wrangel se montre difficile sur ce point, et de telle sorte que M. le maréchal de Turenne est obligé de traiter avec lui par tierce personne, il n'y aura point de danger que vous redoubliez vos diligences auprès de la reine de Suède et de M. le prince Charles, afin qu'ils nous donnent satisfaction en une chose qui est de pure justice, et qui, devant tourner au bien de la cause commune, se refléchira aussi bien sur celui de la Couronne de Suede que sur celui de la France. Il me semble qu'après les déclarations que la reine a faites de le désirer, il n'y a point lieu de douter que cela ne s'effectue, au moins après l'arrivée de M. le duc Charles à l'armée. ...

Au reste, comme la Reine a des tendresses extraordinaires pour la reine de Suède, elle n'a point oui sans frayeur l'incendie qui est arrivé à son palais et ce que cet accident aurait pu causer de trouble à une âme moins ferme et moins courageuse que celle de cette princesse; mais il semble que tels accidents, qui n'ont point de suites, ne paraissent que pour faire voir ses admirables qualités.

Swedish translation (my own):

Paris, den 3 april 1648.
Om det råd som kom till oss befanns vara sant, att prinsen av Hessen hade lett två tusen hästar till monsieur le maréchal de Turenne i väntan på att vår armés myteriösa reiter skulle frivilligt återgå till sin plikt, skulle vi vara utanför pinsamhet på den sidan; men eftersom jag håller den förutnämnda åsikten mycket apokryfisk, och som för övrigt är vi väl informerade om att Wrangel visar sig svår på denna punkt och på ett sådant sätt att monsieur le maréchal de Turenne är skyldig att traktera med honom av en tredje person, det kommer ingen fara att Ni fördubblar Eder flit med Sveriges drottning och prins Karl, så att de give oss tillfredsställelse i en fråga, som är av ren rättvisa, och som, måste vända sig till den gemensamma sakens bästa, återspeglas lika väl på Sveriges Kronan som på den i Frankrike. Det förefaller mig, att det efter de förklaringar, som drottningen gjort att önska det, ingen anledning att betvivla att det skall ske, åtminstone efter hertig Karls ankomst till armén. ...

Dessutom, eftersom drottningen har en utomordentlig ömhet för Sveriges drottning, hörde hon inte utan förskräckelse om den brand som inträffade vid hennes slott och vilken besvär denna olycka kunde vålla en själ mindre fast och mindre modig än denna prinsessas; men det tycks som om sådana olyckor, som inte har några konsekvenser, bara tycks visa hennes beundransvärda egenskaper.

English translation (my own):

Paris, April 3, 1648.
If the advice that came to us was found to be true, that the Prince of Hesse had led two thousand horses to Monsieur le Maréchal de Turenne while waiting for the mutinous reiters of our army to voluntarily return to their duty, we would be out of embarrassment on that side; but, as I hold the aforesaid opinion very apocryphal, and as, moreover, we are well informed that Wrangel shows himself difficult on this point, and in such a way that Monsieur le Maréchal de Turenne is obliged to treat with him by a third person, there will be no danger of you redoubling your diligence with the Queen of Sweden and Prince Karl, so that they give us satisfaction in a matter which is of pure justice, and which, having to turn to the good of the common cause, will be reflected as well on that of the Crown of Sweden as on that of France. It seems to me that after the declarations which the Queen has made to desire it, there is no reason to doubt that it will take place, at least after the arrival of Duke Karl in the army. ...

Moreover, as the Queen has extraordinary tenderness for the Queen of Sweden, she did not hear without fright of the fire which happened at her palace and what trouble this accident could have caused to a soul less firm and less courageous than that of this princess; but it seems that such accidents, which have no consequences, appear only to show her admirable qualities.


Above: Kristina.


Above: Karl Gustav.


Above: Anne of Austria, queen regent of France.


Above: Henri de la Tour d'Auvergne, le Maréchal de Turenne.


Above: Cardinal Jules Mazarin.

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